0' 20 Ans Après
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Janvier 1649.
Scénario se déroulant pendant la Fronde parlementaire. Le thème de ce scénario est basé sur la
découverte du passé du père d’un des personnages-joueurs(PJ) , et les répercussions des actes du père
sur la destinée de son fils.
Pré-requis : Il vous faut au moins un personnage noble catholique, qui " héritera " des ennemis et des
alliés de son père. Ce personnage noble étant le "PJ star ", le joueur qui l’interprète doit avoir la
volonté d’entraîner les autres joueurs avec lui.
Les autres PJ et lui devront constituer un groupe soudé, par exemple le noble, un ou deux membres de
sa famille et sa suite. L'auteur l'a fait jouer avec 3 personnages frères de la même famille: l'aîné, noble;
le puiné, prêtre; le cadet, mousquetaire. Tous étaient ainsi égalements motivés pour découvrir la
vérité sur leur père.
Il est préférable d'avoir quelques personnages proches du pouvoir en place & ayant quelques accès à la
Cour au Louvre.
Nous proposons que le père du personnage noble soit le baron de Bougival, mais vous pouvez lui donner
un autre nom ou un autre titre, en fonction du PJ.
Le premier épisode est un scénario d’introduction permettant de mettre en place le décor et de faire la
connaissance de quelques Personnages Non Joueurs (PNJ) importants et / ou historiques. Il offre plusieurs
pistes qui seront développées plus tard, ainsi que des intrigues croisées, il est donc nécessaire de le lire
attentivement.
A la fin de cet épisode, les personnages seront du côté du Roi. Le prochain épisode se passera lors du
siège de Paris.
1601: Naissance.
1624: Rentre dans la compagnie des Mousquetaires du Roy.
1625: Nommé Maréchal des Logis des Mousquetaires.
Rencontre de Joseph de Morlay, qui le fait rentrer dans la confrérie de la Sainte Rédemption
(description en annexe), une société secrète de dévôts catholiques, proche du parti des espagnols en
France.
1626: Participe à l'arrestation des Vendôme, qui avaient comploté contre leur demi-frère : Louis XIII
1627-1628: Participe au siège de la Rochelle.
Massacre de huguenots qui s’étaient échappés par la mer, en dehors du périmètre tenu par les troupes
royales. Jacques de Saint-Jean d’Oise ainsi que Joseph de Morlay y participent. Le rôle de Saint-Jean
d’Oise est exagéré, et une réputation de boucher le suivra partout.
Au contraire, pendant ce siège, il sauve un bébé de la famine : c’est Blanche. Il la confie l’orpheline aux
soins d'une famille amie (catholique) de noblesse de cloche : les Saint-André d’Escourme. Et comme il la
considère comme sa fille, il la comble de cadeaux.
1629: Jacques débute une liaison avec la marquise de Clarisse, ancienne maîtresse du duc de Vendôme. Il
en naît un fils (notre PJ Star). La marquise de Clarisse ne reconnaît pas son fils, mais est sa marraine.
1629-1635: Les Vendôme complotent pour déstabiliser Saint Jean-d’Oise ; il se retrouve expédié dans
l’Armée des Flandres, où il participe à quelques batailles.
1635-1642: Combat pendant la guerre de Trente Ans. Richelieu lui offre sa protection, il devient espion
et diplomate à son service.
1642 : Nommé baron de Bougival par Louis XIII en reconnaissance de ses actes.
1642: Participe comme Capitaine lieutenant à la bataille de Rocroy. Se distingue par une charge héroïque
à la tête d'une cornette de Chevaux Légers. Grièvement blessé, il est rayé des cadres de l'armée.
1643 : Embastille cette fois François de Vendôme (le fils) au cours de la " cabale des importants "
Un mot sur ces fameuses mémoires. C’est le testament de Saint-Jean d’Oise ; il reconnaît ses fautes,
raconte les crimes de la confrérie et en décrit méticuleusement les membres. Bref, c’est une bombe.
Nombreux sont ceux qui cherchent à mettre la main dessus, pour utiliser les révélations qu’elles
renferment, outil de chantage et instrument politique.
Notre PJ-Star de son côté, pourrait y trouver la vérité sur la vie de son père.
Pressentant son destin funeste, le baron confie ses mémoires à son ancien lieutenant l’enseigne De
Clérac.
01 janvier 1649: Mort du Baron de Bougival dans le duel contre Etienne de Morlay. Pas de témoins.
Des vieux mousquetaires : les mousquetaires ont de très bons souvenirs du téméraire Baron
Jacques et évoqueront ses exploits guerriers avec des larmes aux yeux. Le PJ star pourra
" récupérer " quelques compagnons d’arme de son père en cas de besoin.
Il sera par contre très difficile de trouver des témoins du massacre de 1627 qui relativiseraient la
participation de Saint-Jean d’Oise ; ils ont étés dispersés par De Morlay.
Etienne de Morlay : non seulement c’est le meurtrier de Jacques de Saint-Jean d’Oise, mais De
Morlay tentera aussi de se servir de son fils. De plus, des troupes à son service occupent une des
propriétés du baron de Bougival…
De la famille : sa marraine/mère la marquise de Clarisse est retournée en ses terres de Bretagne.
En cherchant un peu sur sa famille (légitime) de Touraine, le nouveau baron peut apprendre qu’il a
des cousins de sang : le Comte de Bois Noir, médecin de la famille royale ; le Marquis d’Etrague
membre de l’état major du Prince de Condé.
Famille de Vendôme : il y a entre ces deux familles une vindicte depuis une génération. Jacques a
emprisonné plusieurs membres de la famille, qui l’ont fait envoyer au casse-pipes en retour. Les
Vendôme ne perdront pas une occasion de nuire aux Saint-Jean d’Oise (comme nous allons le voir).
Et si en plus ils apprenaient la vérité sur la marquise de Clarisse, …
Les huguenots : Certains des descendants des huguenots massacrés à La Rochelle cherchent à se
venger. Leur apprendre que Jacques de Saint-Jean d’Oise a sauvé un bébé protestant exciterait
leur haine encore plus (" voleur d’enfant ! Il capture un bébé protestant et le confie à une famille
catholique"). Par contre, la vérité sur le massacre orienterait leur désir de justice vers le fils De
Morlay.
Ce que son fils sait sur son père (… ou croit savoir : Jacques s’est présenté à son fils sous son meilleur
jour.): Mousquetaire héroïque, ayant été de toutes les guerres, il a terminé anobli et capitaine
lieutenant. Bras droit du Cardinal Richelieu, il a connu une carrière secrète aussi efficace que peu
connue et mal récompensée: plus personne ne lui est reconnaissant aujourd’hui de ses exploits.
" Le massacre des huguenots : quel massacre des huguenots ? ". Il a tué des gens mais c’était la guerre,
les protestants s’étaient révoltés contre le Roy !
Le fils de Jacques sait que sa mère est la marquise de Clarisse ; la mère et le fils éprouvent des
sentiments mitigés d’attraction-répulsion: Clarisse sait qu’elle est une mauvaise mère mais en rejette la
faute sur son père trop volage; son fils lui reproche de son côté de l’avoir abandonné.
Le prologue se déroule en janvier 1649, pendant la Fronde Parlementaire. Les habitants de Paris sont en
pleine révolte contre le pouvoir : il y a eu des émeutes en août. Depuis octobre, les armées sont de
retour ; les parlementaires de la capitale menés par Gondi ont décidé de pousser Anne d’Autriche à
renvoyer le Cardinal Mazarin, Premier ministre. Période d’insurrection civile, les allées & venues sont
dangereuses. Chacun surveille son voisin & règle ses comptes sous le couvert de la révolte.
II. Le scénario en 9 scènes.
Maintenant que le décor est posé, que la pièce commence!
Scène 1 : au cimetière
Funérailles du baron. Le PJ Saint-Jean d’Oise fils est évidemment présent. Rassembler les PJ : certains PJ
proches du PJ-Star ont pu rencontrer le défunt à l’occasion. Enfin, des personnages venus d’horizons
lointains peuvent faire connaissance autour du vin d’honneur. C’est aussi l’occasion d’évoquer la vie du
défunt (voir : " ce que son fils sait ") avec pleins de sous-entendus…
A la fin de la cérémonie, ils peuvent voir une demoiselle en noir d’environ la vingtaine déposer une rose
blanche sur le cercueil. Elle repart dans un carrosse aux armes (test d’héraldique) des Saint André
d’Escourme (il s’agit bien entendu de Blanche)
Le soir à l'hôtel particulier de la famille, arrivée du notaire, Maître Chantier des Deux Rives en compagnie
de la demoiselle en noir, qui se présente enfin comme Mademoiselle Blanche de Saint-André d’Escourme.
Elle lâche une obscure explication à sa présence: " votre père a fait beaucoup pour moi " (voir annexe).
Les personnages peuvent savoir (test de connaissance de la noblesse) que les Saint-André d’Escourme
sont une famille de fermiers généraux.
Le notaire donne lecture du testament. Feu le baron lègue son titre à son fils mais offre aussi des biens
matériels " aux amis quelque peu turbulents de [son] fils " (les autres personnages-joueurs) et à Blanche.
La rapière est une prise de guerre faite à Rocroy. Cette une arme ancienne que une famille de Grand
d’Espagne se transmet de génération en génération. Le porteur de la rapière risque d’avoir des ennuis
dans les prochains scénarios, lorsque les Espagnols interviendront aux cotés du Prince de Condé.
A Blanche, feu le baron lègue un tableau de Rubens représentant des joueurs d’échecs.
Enfin, le notable remet en privé au nouveau baron une chevalière orné des lettres S & R.
Il s’agit d’une bague qui marque l’appartenance de son porteur à la confrérie de la Sainte Rédemption
et c’est aussi un signe de reconnaissance. Jacques de Saint-Jean d’Oise l’avait gardée par nostalgie…
Pendant ce temps, la rue devient de plus animée. Des cris se font entendre, puis une trentaine de
personnes déboulent en provenance des Halles et commencent à envahir l’hôtel particulier en saccageant
tout, aux cris de " à mort l’Italien ! Mazarin voleur ! Mort à ses complices ! Vive le Parlement ! Vive le Roi
des Halles ! ".
Deux solutions possibles :
La fuite :
o A pied : les PJ peuvent sortir par le jardin de l’hôtel particulier, traverser un potager
attenant, et se perdre dans les rues de Paris, ceci en traînant le notaire et Blanche ; le
premier s’essouffle et frise la crise d’apoplexie, la seconde se prend les pieds dans ses
escarpins et sa robe noire.
o A cheval : il va falloir se battre pour accéder aux écuries, ou bien au carrosse de Blanche. Il
est alors possible de forcer le passage pour ressortir. Une poursuite s’engage ; les émeutiers
ne sont pas à cheval, mais si c’est une fuite en carrosse, un jet de conduite d’attelage raté
le fait se coincer une roue dans une borne…
Le combat : les émeutiers ne sont pas tous des soldats démobilisés ; il est possible de se battre en
position avantageuse, par exemple en se plaçant en haut de l’escalier d’honneur, et en lançant
des projectiles sur les assaillants. Face à une forte résistance, (par exemple une décharge de
pistolet dans la figure des premiers, dégainer les épées et défendre chèrement sa vie), les
émeutiers perdent le moral et font retraite, allant saccager d’autres hôtels ailleurs.
Mais que se passe-t-il ? Les émeutiers prennent les PJ pour de fervents partisans de Mazarin – c’est
François de Vendôme qui les a orienté vers Saint-Jean d’Oise.
Sur 30 émeutiers, 20 sont armés d’armes improvisées (fourches, gourdins, torches, etc.), 8 ont des armes
blanches (piques, épées) et deux, anciens soldats, ont des mousquets (gare !).
Leurs intentions sont 1- de piller tout ce qui a de la valeur et 2- de saccager et de mettre le feu au reste.
Que les PJ se soient réfugiés chez Blanche ou qu’ils l’aient raccompagnée chez elle (un hôtel particulier
faubourg Saint-Germain), mauvaise surprise : l’hôtel est en proie au pillage en règle de la part de
brigands, la bande des " Jacques ".
Un personnage militaire ou proche de la prévôté remarquera la présence d’un criminel recherché parmi
les voleurs. Il s’agit de Jacques Sarment, dit " Jacquot la Fripouille " (voir annexe).
Les personnages sauvent Blanche du viol. Saint-André d’Escourme (le père adoptif de Blanche) est
mortellement blessé. Il rend son dernier souffle dans les bras de sa fille, non sans faire promettre aux PJ
de prendre soin de sa fille bien aimée " comme votre père le fit, et comme ne le fit pas ce gredin à qui je
l’ai promise ". Ces déclarations intrigantes – Blanche ne sait rien du contrat de mariage - sont ses
dernières paroles.
Mais que se passe-t-il ? Tout est parti d’une rivalité politique entre deux parlementaires : Saint André
d’Escourme (proche des royalistes) et Jean de Survais (membre du parlement, proche de Paul de Gondi).
Le second profite de l’agitation de la Fronde Parlementaire pour nuire au premier. Pour cela, il a fait
appel à Jacques Sarment, qui fait comme lui partie des " Quinze " (voir annexe).
De plus, Jacques Sarment a entendu parler des mémoires de Saint-jean d’Oise et croit qu’elles sont chez
d’Escourme, d’où la mise à sac.
Les brigands fuient sans demander leur reste : leurs objectifs (tuer d’Escourme, fouiller la maison à la
recherche des mémoires) sont atteints.
Le matin, une relation de feu le baron & demande à voir le joueur à son domicile.
Il s’agit du jeune Marquis Etienne de Morlay (description en annexe). Après avoir exprimé sa sympathie
pour le baron, dont le domicile a été dévasté, le marquis informe le personnage ayant la chevalière qu’il
est devenu membre de facto de la Confrérie, et qu’il devra lui obéir sans férir. Il ne dévoile rien de plus -
c’est une manière de déstabiliser son hôte.
Scène 5 : au Louvre
Tôt le matin, Les personnages sont convoqués au Louvre. Rapide traversée nocturne d’un Paris gelé.
En attendant d’être reçus, les PJ ont l’occasion de raconter leurs déboires aux courtisans présents. Tout
le monde prend l’air scandalisé et les assure de leur soutien. Mais on leur fait comprendre qu’il y a plus
grave : selon les nouvelles, Anne Marie d'Orléans, fille de Gaston d’Orléans et cousine du roi, est
souffrante.
Enfin, ils sont reçus par le chevalier Da Fiume, un fonctionnaire royal, qui leur donne mission d'escorter
un médecin de la famille royale à Saint Germain en Laye où se trouve Anne-Marie d’Orléans.
- si les PJ se renseignent sur Da Fiume : Da Fiume est favorable à Mazarini. Si leur enquête est
couronnée de succès, ils peuvent apprendre que c’est un membre de son réseau d’espions.
Il faut sortir de Paris. Malgré le froid, il y a de nombreux attroupements constitués de gens méfiants. La
tension est palpable : le peuple est excité par les Parlementaires, qui redoutent un " coup de force " des
soldats rapatriés.
Partout il y a des boutiques pillées, des charrettes brûlées…
Certains quartiers, certains pâtés de maisons sont sous contrôle de frondeurs parlementaires, mais la
Garde hésite encore à en venir aux armes. Rares sont les loyalistes se risquant à sortir de chez eux. Les
PJ vont devoir négocier leurs passages : ils devront crier haut et fort " à bas Mazarin et sa putain ! "
Et quelle surprise il aurait : la Baronnie est occupée par la bande des " Epées du Christ " ; d’anciens
soldats encadrés par certains membres de la Sainte-Rédemption, loyale à de Morlay, qui les garde en
réserve pour ses coups de main.
Scène 6 : A Saint Germain en Laye,
Anne Marie d'Orléans (voir annexe) reçoit elle-même les PJ. Elle ne parait pas malade. Elle explique
qu’elle s’est remise de sa congestion, " en fait rien qu’un petit coup de froid ". Tout en leur offrant à
boire ces mets exotiques que sont du Cacao et du Café (en provenance des nouveaux comptoirs
commerciaux en Guyane et au Sénégal), elle teste assez peu subtilement leurs opinions sur " la situation
actuelle " et Mazarin. Il semble qu’elle essaye de comploter dans son coin, du haut de ses 22 ans…
Elle leurs confie une petite boîte contenant des dragées de plusieurs couleurs à remettre à François de
Vendôme, Duc de Beaufort.
Certains dragées contiennent du poison. Anne-Marie ne veut pas empoisonner Beaufort (pour le
moment), mais faire parvenir ces armes à un proche du duc à sa solde. Devinez qui sera accusé
d’empoisonnement le jour où quelqu’un s’en servira ?
Retour à Paris : l’atmosphère a changé, elle est électrique ; la tension monte. Le peuple est de plus en
plus excité. Il faut parlementer deux fois plus que pour sortir, car les émeutiers craignent que des soldats
nobles ne viennent renforcer une répression conduite par Mazarin.
Les PJ devraient prendre conscience qu’ils sont en position délicate : les émeutiers sont bien plus
nombreux qu’eux.
Un peu plus tard, les PJ s’aventurent dans un quartier contrôlé par les frondeurs, et un malentendu
aidant, tombent dans une embuscade. La foule est partout autour d’eux, femmes, enfants crient et leur
crachent dessus, puis tirent sur leurs vêtements pour les faire tomber de cheval !
Les personnages devront-ils tuer des marchands, des vieillards, des femmes et des enfants pour éviter
d’être lapidés par la foule qui les bouscule?! Non ! car :
Une troupe de cavaliers portant tous des écharpes vertes (voir annexe), surgit sur des chevaux noirs et
charge les émeutiers en tirant avec leur pistolets. Ces renforts permettent aux PJ de s'enfuir.
Un PJ militaire remarquera qu’ils suivent une tactique de " feu roulant " (typique de la cavalerie
suédoise). Si le personnage a servi pendant la guerre de Trente Ans, il pourra se douter que leur meneur
est un ancien membre de la cavalerie royale..
Mêmes si quelques paroles sont échangées, les " Echarpes vertes " disparaissent dans les ruelles aussi vite
qu’ils sont venus.
A l'hôtel particulier de François de Vendôme, le majordome les informe que le Duc de Beaufort est au
Palais Royal.
Scène 8 : Au palais-royal
Malgré le charisme du Duc, son discours devra apparaître démagogue et hypocrite. Pour écoeurer
les PJ, faites les écouter " le roi des Halles " s’adressant au petit peuple : "oui, vous les petites
gens, vous qui avez souffert de ces 30 années de guerre, vous qu'un prélat étranger vole, etc...
vive le roi! "
par contre, dés que l’un des PJ se présente comme étant un Saint-Jean d’Oise, Beaufort
commence à brocarder la famille et l’honneur du défunt Jacques. Il pousse le nouveau baron au
duel (au premier sang) en pleine cour du Palais Royal.
Les partisans du Duc ne sont pas en reste, et souhaitent eux aussi, " donner une leçon d’escrime "
aux autres PJ (limitez cependant la scène à deux témoins de chaque côté)
Cette scène est capitale et est un des sommets de l’épisode: les duels sont interdits mais rien n’interdit
de " donner une leçon d’escrime ". Les deux parties ont hérité un lourd contentieux de leurs parents.
Cette " leçon " doit servir d’exutoire (temporaire) à la vendetta familiale entre Saint-Jean d’Oise et
Vendôme.
Les duellistes sont au milieu de la cour du Louvre, sur le gravier. A toutes les fenêtres, à tous les balcons,
il y a des nobles qui regardent. Les réputations peuvent se faire ou se défaire en un instant.
Il faut que les personnages fassent preuve de subtilité : il ne faut surtout pas blesser voire tuer le duc, ce
serait un homicide et l’opprobre universelle tomberait sur eux (avec, au mieux, une condamnation à
l’exil à la clé).
Pour vous MJ, ne laissez pas mourir Vendôme. Ce n’est pas le " méchant ", c’est un grand qui aura son
rôle dans la suite de l’histoire. Il reviendra plusieurs fois.
Après un duel au premier sang que l’on espère victorieux avec panache, Mazarin, qui a remarqué les PJ,
les invite à le rejoindre un peu plus tard dans la nuit.
Le cardinal les reçoit dans un sombre cabinet de travail. Les précautions prises pour sa sécurité indiquent
qu’il redoute d’être assassiné dans un coup de force. Les personnages voient un Premier ministre
d’origine italienne modeste en difficulté avec la haute noblesse française. Il a " réussi " mais se retrouve
avec un début de guerre civile sur les bras.
Mazarin essaye à son tour de se rallier les PJ, il a besoin d’hommes de confiance... Il dresse un tableau
noirci des parlementaires et des Grands.
Il ne devrait pas avoir de mal à convaincre les PJ victimes des émeutiers qu’une révolution parlementaire
comme en Angleterre serait catastrophique, et signifie la fin de la Royauté à plus ou moins longue
échéance. Les nobles frondeurs ne valent guère mieux : c’est le retour de la féodalité, de la division de
la France, qui serait conquise par ses voisins. De son côté, Mazarin représente l’autorité royale, c’est le
parrain du roi, son éducateur, l’ultime salut, le rassembleur, etc. Le roi est menacé ; les PJ accepteront-
il de le servir ?
On peut supposer que les PJ acceptent de servir le roi à travers Mazarin, à moins que cela ne soit pour se
venger de Beaufort. Le choix du camp est important, c’est le point faible d’un groupe qui n’a aucun lien.
Dans la nuit du 5 janvier, les personnages escortent le futur Roy Louis XIV dans sa fuite de Paris vers le
château de Saint Germain en Laye.
Ils vont pouvoir s’en vanter, quelques fois la récompense n’est pas sous la forme d’argent, seulement de
pouvoir dire " j’y étais "
Organisations
La Confrérie de la Sainte Rédemption
Ordre Nobiliaire crée à la fin du XVIème siècle par les ultra-catholiques, composé de la fine fleur de la
noblesse française.
Cette confrérie a participé aux massacres des guerres de Religion, dont la St Barthélemy.
Elle a pour but de faire révoquer l'Edit de Nantes & d'éliminer toute présence protestante du Royaume de
France.
Ses membres voient cela comme une mission sacrée & utiliseront tous les moyens possibles pour y
parvenir. Ils ont noyauté les rangs du pouvoir et détourneront sans vergogne les moyens de leur fonction.
Le royaume d'Espagne est leur allié principal ; l'ambassadeur d’Espagne est leur agent de liaison.
Hommes de mains : " les épées du Christ " une trentaine de brigands, anciens soldats,
fervents catholiques, actuellement se reposant et s’entraînant dans la propriété de Bougival
des Saint-Jean d’Oise.
Assemblée d’anciens huguenots convertis ou non, ayant été dépossédés par certains Grands de leurs
terres & biens.
Ayant refait leur vie, leurs descendants ont prêté le serment de venger les infamies dont ils furent
victimes. Certains des " Quinze " ont désormais une position influente au sein de l’armée, de la
bureaucratie Royale & même de l’Eglise Catholique. Idéalistes, ils souhaitent transformer le Royaume de
France en un lieu où la religion ne serait pas une cause de guerre & d'atrocités.
Membres : la liste complète des membres des 15 vous sera communiquée en temps utile ; mais
elle comprend Jean de Survais, Jacques Sarment, Jean Meunier…
Hommes de mains : Les " Jacques " : Une bande de voleurs & de coupe-gorge parisiens.
Leur signe de reconnaissance : ils ont tous comme pseudonyme " Jacques " (+ surnom), et
s’appellent " frère " entre eux. Leur Chef masqué est le mystérieux " Grand-frère Jacques ", son
second est Jacques Sarment (" Jacquot la fripouille ").
Bande de hauts nobles, d’anciens soldats & de ruffians, constituée par Mazarin pour l'aider dans ses
manigances. Leur chef est le violent Damien d’Orseac.
L’écharpe verte est signe de ralliement des Mazarinistes.
Orpheline issue de la bourgeoisie huguenote de La Rochelle sauvée lors du siège et confiée par Jacques
de Saint-Jean d’Oise à la famille d’Escourme.
Blanche a 22 ans, d’une taille commune, ses cheveux sont blond vénitien, mais c’est surtout son visage
que l’on remarque. Dès que l’on porte les yeux sur son minois on ne peut que remarquer la finesse de ses
traits & l’intensité du regard de ses yeux verts. Charmante demoiselle ayant grandi dans une demeure
champêtre et étudié avec un précepteur, elle est totalement naïve et novice en Paris.
Elle ne sait pas qui était réellement Jacques de Saint-Jean d’Oise, (un proche ami de son père ?), ni
pourquoi elle recevait chaque année des présents de sa part.
Relations avec les PJ : Blanche est évidemment la " récompense des contes de fées" pour laquelle le PJ
Star devra se battre, surmonter les épreuves, et il l’épousera à la fin. Mais il y a de la concurrence :
Blanche a été promise à De Morlay par d’Escourme, elle ne le sait pas encore.
29 ans, grand, mince, cheveux blonds, avec les yeux gris, soigneux de ses vêtures & de son corps.
Intelligent, sensé, prudent, Il occupe une fonction à l'Etat-Major après avoir été Cornette des Chevaux
Légers du Roy. Au sein de la confrérie de la "Sainte Rédemption", il s'occupe de toutes les questions
militaires.
Son père commandait une compagnie de la Garde Française. Il lui a transmis son appartenance dans la
Confrérie & ses contacts à la Cour.
Etienne de Morlay est secrètement amoureux de Blanche ; il a extorqué à Saint-André D’Escourme une
promesse de mariage contre l’engagement de protéger la famille des troubles parisiens. C’est en
apprenant cette manigance que Jacques de Saint-Jean D’Oise, qui destinait Blanche à son propre fils,
somma Etienne De Morlay de venir s’expliquer au cimetière des Innocents… C’est Ainsi De Morlay devint
le meurtrier de Jacques de Saint d'Oise.
Il hésite à brandir le contrat de mariage devant la Cour ; cela pourrait l’obliger à se battre en duel contre
d’autres soupirants, et il préfère obtenir la main de Blanche en la séduisant.
Relations avec les PJ Le diabolique marquis pense que le fils du baron de Bougival est à la fois semblable
à feu son père (demandez-lui de tuer des protestants, il le fera !), et différent (il ne trahira pas des
secrets, lui !).
Il pourra aussi se servir du Baron s’il faut un bouc émissaire. Enfin, les terres de Bougival sont proches de
Saint Germain en Laye. Mais cela marchera tant que le PJ-Star ne saura pas les circonstances de la mort
de son père ; alors De Morlay se doit d'être prudent dans ses réponses, et sera énigmatique et silencieux.
Jacques Sarment (dit " Jacquot la fripouille ". Oui, c’est un surnom ridicule ; mais si les joueurs le
sous-estiment d’après son nom, ils auront une sacré surprise !)
28 ans ; Caïd protestant, biclassé : membre des " Quinze ", second de la " bande des Jacques ".
Son père a été condamné aux galères suite à un complot de la Sainte Rédemption. Le jeune Sarment s’est
alors retrouvé dans la rue ; il a gravi les échelons du crime, jusqu’à devenir le second de la bande de
brigands " les Jacques ".
Ayant été capturé par la prévôté, il n’a dû son salut que par l’intervention d’un Lieutenant Criminel,
membre des " Quinze ". Est-il utile d’en rajouter sur sa volonté d’en découdre avec la Confrérie de la
Sainte Rédemption ?
Da Fiume
" la Grande Mademoiselle " (22 ans): fille et conseillère de Gaston d’Orléans. Cousine de Louis XIV.
Immense fortune familiale. Prodigieusement ambitieuse, mais manque un peu de subtilité et a du mal à
cacher son ambition : épouser Louis XIV.
Petit - fils d’Henri IV et Gabrielle d’Estrées, 33 ans. Biclassé noble comploteur/ politicien. Un charisme
extraordinaire, des talents de leader. La fronde parlementaire est pour lui un tremplin pour obtenir plus
de pouvoirs pour la noblesse. Surnommé " le roi des Halles " car il est populaire auprès du peuple.
Son père a été arrêté par Jacques de Saint-Jean d’Oise, lui-même a été arrêté par le même il y a 6 ans…
Il en a assez des Saint-Jean d’Oise et veut mettre fin à cette lignée d’empêcheurs de tourner en rond!
Jules Mazarin, Cardinal de la Couronne de France
(47 ans): d’origine italienne mais naturalisé en 1639. Une ascension irrésistible : il a commencé Capitaine
dans l'armée du Pape, puis diplomate, protégé de Richelieu, Premier Ministre, parrain de Louis XIV!
Il contrôle la reine (amants ? Pas amants ?) ; il se sert de ses nièces pour ses intrigues, et confond les
caisses du royaume et les siennes. Son rêve : se faire élire Pape...
Autres personnages
De Clérac : un fidèle frère d’armes de Jacques de Saint-Jean d’Oise, ancien Chevau léger du Cardinal qui
s'est retiré de la vie militaire et qui pour survivre donne des leçons d'escrime à des jeunes nobles
écervelés dans une école parisienne. Posesseur des mémoires de Jacques de Saint-Jean d'Oise. Il
n’intervient pas dans cet épisode.
Jean de Survais : Parlementaire frondeur, membre des " Quinze ", ennemi de d’Escourme.
Ayant gravi petit à petit les marches du pouvoir au sein du parlement, il est désormais l’un des bras droit
de Paul de Gondi. Les PJ ne devraient pas le rencontrer dans cet épisode.
20 ans après: campagne cape-et-épée sous la Fronde
Épisode 1 (janvier-mars 1649)- En territoire ennemi
Par Alfred Jensen et Rappar
janvier-mars 1649.
Ce scénario est l’épisode 1 d’une longue campagne se déroulant pendant la Fronde des Princes (1649-
1652). Il est recommandé que le MJ jette un coup d'oeil à la présentation "rôliste" de cette période à
cette page (http://bastion.free.fr/1650.htm).
Les spécifications sur les Personnages-Joueurs (PJ) ont étés indiqués dans le Prologue, que nous vous
invitons fortement à faire jouer.
Cet épisode est beaucoup plus ouvert que pendant le Prologue ; les joueurs devront faire preuve
d’initiative, et le MJ devra avoir une certaine expérience, acquise par exemple en maîtrisant le
Prologue. Que le MJ n’hésite pas à souffler des idées à des joueurs indolents ou à les faire réagir en
faisant attaquer leurs personnages, puisqu’ils seront en mission en territoire ennemi.
Les personnages sont les acteurs principaux des troubles qu'organise le Cardinal de Mazarin afin de miner
la Fronde parisienne. En intrigue secondaire, le baron de Bougival, (Personnage-Joueur " star " devant
être confié au joueur le plus motivé), devra continuer à assumer l’héritage de son père, découvrir le
passé de celui-ci, et conquérir Blanche de Saint-André d’Escourme.
Situation historique:
Nous sommes au début de la Fronde, la Fronde parlementaire. Des parlementaires parisiens ayant des
charges et certains nobles de grandes familles se sont rebellés contre l’autorité royale. Leur bouc
émissaire est le Cardinal Mazarin alors Premier ministre de Louis XIV. Ce dernier, trop jeune (11 ans)
doit concilier avec les Grands pour régner.
C'est un temps de guerre civile, on se bat dans & hors de Paris. Il se passe toujours quelque chose et les
rumeurs contradictoires vont bon train. Personne ne peut avoir confiance en son prochain. Le tempo doit
être assez rapide, pas de temps morts. Les joueurs doivent se sentir oppressés.
8 janvier 1649: la cour partie à St - Germain, Condé met le siège à Paris. Les parlementaires mobilisent
et s’allient avec les Grands mécontents : Condi, Longueville, Beaufort et d’Elbeuf. Condi & Elbeuf
prennent le commandement à tour de rôle de l’armée frondeuse. Beaufort reçoit une charge d'officier
supérieur : le commandement de tous les régiments de la cavalerie de la Fronde.
8 Février 1649: le petit village de Charenton est la dernière voie de ravitaillement de Paris. Condé le
prend, l’armée frondeuse essaye de reprendre le village, la bataille s’engage entre troupes frondeuses &
loyalistes. Le prince de Condé obtient une victoire malgré la perte de Châtillon, l’un des proches. Les
milices bourgeoises de Paris se font exterminer par les troupes royalistes qui jettent les survivants dans
la Seine glaciale.
22 février: les parlementaires s’aperçoivent que les Grands ne cherchent que plus d’absolutisme et qu’ils
sont prêts à traiter avec les Espagnols. Rupture de cette coalition hétéroclite et ouverture de
négociations.
Scénario.
Scène 1. A Saint-Germain en Laye
A la fin du précédent épisode, nos vaillants héros ont escorté la famille royale fuyant Paris pendant la
nuit. Au château de Saint-Germain, personne n’attend la Cour. Chacun se loge comme il peut, nobles
comme laquais.
Nous sommes en janvier et la température doit friser les -10°C. C’est un campement impromptu, peu de
laquais sont présents et chacun doit se débrouiller comme il peut. Faites jouer des batailles homériques
pour récupérer des manteaux chauds et de la paille afin de se protéger du froid, ou encore une place
près du feu. Des groupes se forment et les PJ peuvent côtoyer les Grands du royaume restés fidèles au
roi.
Un peu plus tard dans la matinée, les PJ se font réveiller par des tirs de mousquets et de pistolets : par la
fenêtre ils voient le prince de Conti et sa sœur, la duchesse de Longueville, fuir à cheval et en carrosse
(la duchesse est enceinte). Le prince de Condé crie à ses hommes de pas tirer sur son frère.
Mais que se passe-t-il ? Le frère de Condé a choisit son camp par amour pour sa sœur. Sa décision n’est
pas réfléchie; la duchesse déteste le Cardinal et l’a convaincu que Mazarin dirige mal le royaume. Conti
pense alors que Louis XIV doit pouvoir compter sur eux, les Grands, plutôt que le Premier ministre, qui
doit être destitué. Ils partent pour Paris rejoindre les frondeurs.
(Parenthèse amusante: en partie de test, cette scène a donné lieu à une contribution pour le bêtisier:
Si un des PJ questionne le Prince de Condé à propos de la décision de Conti, Condé répond "le fou, il ne
sait pas ce qu'il fait". Lui est un prince de sang auréolé de gloire. Il protègera son roi.
Remarque : à ce moment Condé devra sembler le plus fidèle des royalistes, prêt à sacrifier sa famille à
sa loyauté. La trahison finale de ce héros de guerre n’en semblera que plus tragique…
Da Fiume, un des secrétaires particuliers du cardinal viendra les voir et leur demandera que son
excellence demande à les voir.
Une fois introduit dans une petite salle très peu meublée qui sert de bureau, le Cardinal Mazarin,
chaudement habillé dans un manteau d’hermine (il a la réputation de confondre ses caisses personnelles
avec celle du royaume…), les remercie vivement d’avoir servi d’escorte au roi.
Le jeune Louis est là. Il les regarde très sérieusement du haut de ses 10 ans 3 mois. Il leur exprime sa
reconnaissance pour l’avoir escorté ; ils ont bien servi le Royaume, qu’ils continuent ; Monsieur le
Premier ministre (" mon parrain ") a toute confiance en eux et une mission à leur confier. Mazarin regarde
d’un air attendri son élève en train de faire ses premiers pas politiques. Après cela Louis retourne à ses
jeux et à ses études. Les PJ ne devraient normalement pas hésiter : c’est par ordre royal qu’ils doivent
servir Mazarin.
Mazarin demande avec un sourire si les PJ ont des projets. Vraisemblablement ce n’est pas le cas, aussi il
demande aux PJ de fomenter des troubles dans la capitale. Ils ont le champ libre et le choix des moyens
pour accomplir cette mission. Une fois, que les PJ ont accepté, c’est le défilé de l’équipe de Mazarin :
Monsieur Colbert, Monsieur le ministre Le Tellier…
Mazarin leur signe un blanc-seing : un papier avec des sceaux royaux, moyennant quoi le baron de
Bougival et sa suite sont en mission spéciale pour Sa Majesté la Régente, et que toutes les
autorités doivent les laisser passer et les aider. Ce blanc-seing ne doit pas tomber dans les mains
des Frondeurs.
Monsieur Colbert renverse une sacoche sur la table, qui vomit des pièces d’or. Il leur en confie une
partie (100 écus, 1 écu d’or vaut 12 livres d’argent) aux PJ.
Monsieur Le Tellier leur remet aussi des lettres de change (pour 2000 Livres) échangeables auprès
de banquiers de la place de Paris.
Mazarin indique qu’il lui reste encore à Paris quelques sympathisants. Il leur donne une bague
ornée d’un rubis, signe de ralliement pour les " mazarinistes ".
Enfin, il leur donne une deuxième mission : mettre fin aux agissements de Fabrizio Volterra, un
banquier génois qui finance les frondeurs.
Option : une scène un peu burlesque, pour les MJ qui aiment les scénars légèrement décalés : en les
reconduisant, Da Fiume ne résiste pas à l’envie de leur proposer divers produits de son laboratoire :
poisons, somnifères, feu grégeois (grenades artisanales), bombe (tonnelet plein de poudre avec mèche
au phosphore, etc. Tel Q dans James Bond, il leur demande de prendre soin de ses gadgets…
En chemin vers Paris, ou lors d'une reconnaissance, les PJ arrivent au moment où le capitaine de Morlay
s'apprête à pendre quelques malheureux bougres appartenant à une troupe de comédiens qui tentaient
de rapatrier quelques sacs de farine vers Paris. L'un de ses malheureux est Jean Faye, comédien de son
état. Il sera pendu ainsi que sa troupe si les PJ ne font rien pour le sauver.
Il faut être persuasif pour empêcher de Morlay de faire un massacre. Les PJ peuvent :
Se servir du blanc-seing
Faire valoir un statut de noble (mais de Morlay est marquis…)
Faire valoir un statut militaire (de Morlay est capitaine, mais il n’a aucune ancienneté)
Remarquer que les dragons réprouvent ce massacre et leur demander de faire pression sur leur
chef. Il s’ensuit une lutte d’influence sur les soldats; Morlay manie flatterie et menaces pour se
faire obéir.
Si les PJ laissent faire ou si de Morlay l’emporte, il pend les comédiens haut et court sur l’heure, en
ignorant les objections. Ignorer les évènements liés à Jean Faye dans la suite du scénario.
Si de Morlay perd ce bras-de-fer, il repart au galop avec sa troupe, mordant son frein. Sa vengeance
viendra, il est patient…
A partir du 9 janvier, il sera impossible de rentrer ou de sortir de la capitale sans un passeport signé par
les deux parties. Pour cette raison, il est conseillé aux PJ de rentrer avec les derniers convois de
nourriture.
S’ils décident de rentrer après le 9 janvier, ils pourront essayer de rentrer avec une barge. Les rives sont
surveillées. Il faudra se montrer discret.
Une fois la capitale encerclée, la milice bourgeoise devient soupçonneuse et les contrôles d’identité
deviennent de plus en plus fréquents. Attention aux paroles échangées à voix haute, tout le monde
dénonce tout le monde.
Etant donné que la capitale est assiégée, les PJ doivent aussi trouver un logement et faire des réserves
de nourriture. Ils devront faire jouer leurs relations pour obtenir un lieu approprié à leur mission.
A partir du 9 janvier, et jusqu’au 8 février 1649, les PJ se trouvent dans une période historique confuse
et très trouble, où tout est possible. Le scénario n’est plus linéaire du tout, les sections ci-dessous
peuvent être abordées dans n’importe quel ordre, en fonction des actions des PJ.
Le MJ devra cependant, pour créer une aventure équilibrée, alterner initiatives des PJ & initiatives des
PNJ ; phases diplomatiques & combats ; succès des missions & fuite devant les autorités ; problèmes
d’intendance ordinaires & actions héroïques...
Gestion du temps :
Pour faire avancer l’aventure, le MJ devra décompter le temps, et considérer que chaque " action " prend
une journée, tandis que chaque " scène " prend trois jours.
Une action est par exemple trouver un logement ou une certaine personne (p.ex. un ancien mousquetaire
ami, ou Blanche). Entre les entretiens, les déplacements et les attentes, cela prend bien une journée.
Une scène est par exemple " la mise hors d’état de nuire de Volterra " et prend trois jours minimum, car
il y a au moins trois actions: repérage, mise en place d’un plan, exécution du plan. Chaque action
supplémentaire (ex : se déguiser en noble étranger pour le rencontrer) prend bien sûr un jour de plus.
(NB : Dans un " jour ", il y a aussi la nuit, car chaque action nocturne est suivi d’une période de repos.)
Gestion de la nourriture :
La nourriture devient difficile à trouver à partir du 20 janvier. Les PJ doivent faire un test de
connaissance de la rue pour se procurer de la nourriture a prix d’or. La quantité de nourriture est à
moduler selon la réussite de ce test ; une réussite minimale ramène de la nourriture pour 3 jours.
Chercher de la nourriture au marché noir prend une action (un jour). Sortir de Paris chercher des
victuailles - Solution économique mais très dangereuse… - et retourner dans Paris à travers le siège prend
deux actions (deux jours ).
NB : à partir du 20 janvier, il est plus facile de corrompre avec de la nourriture qu’avec de l’argent.
Le marché noir lui-même n’a plus rien à proposer à partir du 28 février. Les PJ, s’ils sont encore là,
devront vivre sur leurs réserves. Heureusement, deux jours après, le siège commence à être
partiellement levé et les marchandises circulent à nouveau.
Les PJ ont pour mission de mettre fin aux agissements de Volterra, un banquier qui prête aux nobles, et
comme certains de ceux qui restent sont frondeurs, il finance les frondeurs. Allez lire son portrait dans le
casting des PNJ à la fin.
Possibilités :
Attaque frontale. L’hôtel particulier du banquier est situé dans la rue Saint Louis (dans le quartier
du Marais). C’est une véritable place forte : mur de deux toises, meurtrière, porte en chêne avec
des renforcements en fer. En face de sa demeure, se trouvent les communs, occupés par six
hommes de sa garde personnelle se relayant toutes les deux heures. Une attaque frontale est
vouée à l’échec ; les attaquants se trouveraient sous un tir croisé, à bout portant. La garde
" prétorienne " de Volterra est au total de 30 hommes…
Rentrer dans cette forteresse par la ruse n’est pas évident non plus.
Diplomatie & intimidation. Il n’est pas facile de rencontrer le banquier. Volterra n’acceptera pas
de voir de nouvelles personnes qui n’auraient pas été préalablement cooptés par un noble de sa
connaissance. Il n’est pas intimidable : d’une part il a pris des mesures de sécurité considérables,
d’autre part, il est tellement cupide qu’il se fiche de se faire des ennemis. Les affaires marchent
et c’est tout ce qui compte pour lui.
Cambriolage & ruine : les " clients " de Volterra ne peuvent que " visiter " les appartements au
rez-de-chaussée, faisant office de banque et de bureau de préteur sur gages. Pour les prêts sur
gages, un commis escorté de deux spadassins descend du premier étage toutes les demi-heures,
récupère les objets de valeurs et remonte les répertorier. Ensuite les objets sont redescendus au
sous-sol par un escalier de service très discret. La chambre-forte est une ancienne cave à vin aux
murs de briques, aux ouvertures murées, fermée par une énorme porte en bronze. Les clés
nécessaires pour l’ouvrir sont aux cous de Volterra et de De Coriâtre
Attentat : Quand il se déplace – ce qui est rare, ses clients allant plutôt lui rendre visite à
domicile, il est entouré de douze de ses spadassins -, et c’est en calèche couverte, derrière des
volets en chêne. Cependant, dans les rues étroites et encombrées de Paris, il est toujours possible
d’organiser un attentat.
Autres solutions : heureusement les joueurs ont toujours des idées. En parties de test, un des
personnages s’est fait engager comme commis ; d’autres ont fait diversion et se sont introduits
dans l’hôtel grâce à leur complice. Ils ont fait fuir Volterra mais n’ont pas pu ouvrir la chambre
forte.
Voici quelques dangers à mettre régulièrement sur le chemin des PJ, quand la tension retombe.
Danger 1 (un jour) : Les PJ croisent une troupe de cavaliers menés par un proche du duc de Beaufort. Il
n’a pas oublié la " leçon d’escrime " au Palais Royal (cf. Prologue) et reconnaît son adversaire d’alors. Les
PJ sont pris en chasse par les cavaliers près de la Seine, et peuvent semer leurs poursuivants dans la
cohue des quais ou des ponts (rappelons que les ponts sont aussi couverts de boutiques que le Ponte
Vecchio à Florence. C’est seulement en 1769 que les maisons sur les ponts seront détruites).
Danger 2.1 : si les PJ tentent de rentrer et de sortir de Paris, ils se font repérer par une patrouille
de la milice bourgeoise, qui demande à contrôler les passeports. Ces derniers étant faux, une
mousquetade peut s’ensuivre.
Danger 2.2 : pareillement, si les PJ se promènent armés ou en armure, l’alarme est donnée et une
patrouille vient les contrôler. S’ils n’ont pas de bonnes raisons… (appartenance à l’armée
Frondeuse), les miliciens veulent les arrêter !
Si l’action dégénère en combat, les miliciens se replient avec le signalement des PJ, puis, la
menace de subversion étant prise suffisamment au sérieux par les autorités, trois unités de
l’armée frondeuse bouclent et ratissent le quartier. Au pire, cela leur sert de démonstration de
force.
Danger 2.3 : les PJ peuvent avoir envie de changer leurs lettres de créances, qui ont le sceau de
Mazarin dessus. S’ils ne prennent pas un minimum de précautions, telles que se renseigner sur les
opinions politiques du banquier à qui ils s’adressent, ils se feront dénoncer aux frondeurs (voir
alors Danger 5)
o Une des lettres de change est encaissable auprès d’un financier connu pour partager les
goûts de luxe de Mazarin : Nicolas Fouquet. Mais il déclarera cependant que la lettre est un
faux, bien qu’il y ait sa signature, et proposera cependant de la racheter au dixième de sa
valeur. Dans tous les cas il s’arrangera pour garder l’argent…
o Apporter une lettre de change à Volterra, c’est non seulement se faire automatiquement
dénoncer, mais en plus les miliciens sont renforcés par les mercenaires de Volterra !
Danger 3 (un jour): Rencontre avec un ancien serviteur licencié. Il reconnaît l'un des PJ & se pose des
questions. Si les PJ n’ont pas l’air de Frondeurs exaltés, il tente de les faire chanter en leur demandant
" les semaines de gages qui lui sont dues… ". Qu’attendre de plus de ce faquin qu’une dénonciation à la
barricade la plus proche ?
Danger 4 (un jour): Les PJ assistent à une expédition punitive contre " une famille de mazarinistes " (Les
Maldini. Ils ont le tort d’avoir un nom à consonance italienne). En voyant les miliciens piller la maison
desdits " mazarinistes ", les PJ se rendent compte que certains membres de la milice bourgeoise ne sont
que des vulgaires voleurs, dont des " frères "de la bande " des Jacques ".
Les PJ restent en observateurs : les PJ observent tellement bien qu’ils repèrent automatiquement
des membres de " la bande des Jacques " qui faisaient partie des agresseurs de Saint-André
d’Escourme. (voir prologue)
Les PJ interviennent : ils se font repérer par Jean Meunier et le Danger 5 se déclenchera
automatiquement. Par contre, ils se feront des alliés qui pourront les cacher quelques jours. Test
de perception pour repérer des membres " des Jacques "
En repérant et suivant, ou en capturant et interrogeant un des " Jacques ", les PJ pourront
apprendre que leur chef est connu sous le nom de " Jacquot la fripouille ". Ils pourront
commencer à remonter la piste qui les mènera, via Jacques Sarment, à Jean de Survais, et
éclaircir les raisons de la mort de d’Escourme. Mais ils devraient avoir autre chose à faire.
Danger 5 (deux jours): Attaque de la cachette par une troupe de la milice bourgeoise.
Si les PJ se font repérer ou dénoncer, Jean Meunier pourra facilement trouver leur cache. Il lancera la
milice bourgeoise à l’assaut un petit matin, après avoir bouclé le quartier. Le nombre (30 à 40 miliciens)
compensera la supériorité technique des PJ. Ceux-ci devront fuir (non il n’y a pas d’égouts, mais on peut
mettre en scène une poursuite du type le hussard sur le toit) et se trouver une nouvelle cachette.
Prison (au moins 3 jours) : si les PJ se retrouvent prisonniers dans un cul de basse-fosse, leur couverture
est brûlée, et leur mission s’arrête sur un échec. Leur équipement est confisqué sauf la bague de Mazarin
si les joueurs pensent à la cacher.
MJ, expliquez à vos joueurs que vous n’autoriserez qu’une seule tentative d’évasion, par souci de
vraisemblance, et qu’ils doivent donc la préparer sérieusement.
o les PJ n’arrivent pas à s’évader. Cela ne crée pas des parties de jeux de rôles très
amusantes, il vaudrait donc mieux éviter cela. Mais enfin si les joueurs se débrouillent très
mal… Passer à l’épilogue.
o les PJ s’évadent : ils devront aussi quitter définitivement Paris. Cela sera plus ou moins
facile, selon qu’ils ont préparé par avance ou non des itinéraires de fuite, des caches
d’armes et d’argent, etc.
Une fois sortis, attention à ne pas se faire tirer dessus par les royalistes. La bague peut se révéler utile,
mais les personnages n’échapperont pas à une détention humiliante, cette fois par l’armée de Condé,
jusqu’à ce que celui-ci les fasse libérer. Les jours mornes passent à surveiller Paris. Passer ensuite à la
scène 5.
Les PJ peuvent aussi vouloir faire évader quelqu’un de prison (l’un des leurs, ou Blanche...) Dans ce cas
aussi, ils devront avoir prévu des itinéraires et des caches. Le MJ devra demander aux joueurs de
concevoir un plan d’action élaboré, en leur expliquant qu’ils ne sont pas en train de jouer à 7th Sea.
Ces PNJ permettent de faire le lien entre les différents épisodes de la campagne ; on les a vu, et on les
reverra. Il ne faut pas les négliger, s’attacher à les décrire, à les interpréter, et noter où en sont leurs
relations avec les PJ à la fin de l’épisode I.
Les PJ peuvent très bien se lier d’amitié avec les Lursac. Ces notables sont préoccupés par le siège qui
est mauvais pour les affaires. Le chef de famille est Adrien de Lursac. Il a des relations parmi les
parlementaires, et a été nommé capitaine d’une compagnie de miliciens. Cette dernière recherche les
" Mazarinistes ". Les erreurs sont communes, et la justice, aveugle (voir Danger 4).
Adrien de Lursac raisonne par stéréotypes, et s’il n’y a pas parmi les PJ de religieux italien, il ne se
doutera de rien, et invitera " les amis de cette pauvre orpheline " à sa table. D’autant plus que Blanche
leur a parlé de ceux qui lui ont sauvé la vie (cf. Prologue).
Tout en faisant déguster les meilleurs crus de sa cave, il expliquera que tous les troubles sont de la faute
de Mazarin, qui en tant qu’Italien est la cause de la porte ouverte à l’importation de vins italiens,
pourtant de moindre qualité ; en tant que ministre détourne les fonds royaux et est la cause de la hausse
des impôts et de la mévente des vins, etc.
Bien que Lursac soit du côté des Frondeurs, il a tellement confiance dans " les amis de Blanche et de
D’Escourme" que les PJ pourront se servir de lui pour rentrer dans les rangs des Frondeurs, obtenir des
lettres de recommandation, ou savoir ce qui se trame dans Paris.
Au moment où les PJ se présentent, Blanche n’est pas chez les De Lursac. Des domestiques peuvent,
moyennant quelques pièces, révéler que, n’ayant plus de moyens pour survivre après la triste fin de son
père adoptif, elle a rassemblé ses dernières parures et est partie les gager chez le banquier Volterra !
Une attitude chevaleresque serait de se précipiter chez Volterra pour l’en empêcher…
…ou de racheter les bijoux… mais avec quel argent ? Pas celui de Mazarin quand même !
…ou de reprendre les bijoux à Volterra. Après tout, c’est un ennemi du roi, donc c’est une prise de
guerre…
Lassé d’assiéger Paris, et inquiet pour Blanche, Etienne de Morlay s’infiltre seul dans la capitale. Le MJ
devrait arriver à mettre en scène l’incident suivant lors d’une deuxième visite des PJ à Blanche:
2ème rendez-vous (un jour)
Morlay se rend chez Lursac. Une fois de plus, celui-ci ne se doute de rien et laisse entrer " l’ami de
d’Escourme ". Morlay commence à faire une cour pressante à Blanche, mais celle-ci le repousse.
Courroucé, Etienne de Morlay lâche : " de toute façon même si vous refusez mon amour, vous êtes
mienne, votre père a signé le contrat ", réplique que ne peuvent manquer les PJ qui arrivent à ce
moment!
Morlay se reprend et refuse d’en dire plus sur son " arme secrète ", le contrat de mariage qu’il a signé
avec feu le tuteur de Blanche, Saint-André d’Escourme. D’ailleurs il ne l’a pas sur lui.
Adrien de Lursac débarque innocemment en plein milieu de cette arène. Les regards haineux du marquis
de Morlay et du baron de Bougival se croisent : vont-ils se dénoncer l’un l’autre au capitaine? Vont-ils se
battre en duel dans la maison du milicien ? Morlay gardera son sang-froid et prendra congé. Par contre, il
recrute un gueux pour suivre les PJ et dénoncer leur cachette aux miliciens.
Jean Meunier est un maître-espion au service de Beaufort. Ce mois-ci, il fait du contre-espionnage. Dés
que les PJ feront une entorse à leurs impératifs de discrétion, il aura leur signalement et il remontera
facilement vers leur cachette (événement Danger 5). Après quoi il fera intervenir la milice bourgeoise –
lui restant en arrière, dans l’ombre, en ricanant et en se frottant les mains, très fier de lui.
Le seul moment où les PJ peuvent le rencontrer face à face, c’est s’ils repassent une troisième fois chez
Lursac…
Meunier fait une tournée d’inspection des nouveaux officiers de la milice et débarque chez les Lursac
sous un prétexte administratif quelconque. Il trouve immédiatement les PJ suspects. Deux questions
innocentes plus tard, et à moins que les joueurs ne déploient des trésors de roleplay et que les
personnages ne soient des experts de l’imposture, il les a percé à jour et s’éclipse pour rameuter la
milice. Test de perception humaine pour les PJ, pour se douter de quelque chose.
La milice arrête Lursac, Blanche et les PJ s’ils sont encore là au retour de Meunier. S’ils sont fait
prisonniers, rendez-vous section II-Prison, sans passer par la case départ.
Gens 4 : Jean Faye -S’il est toujours vivant ! (un jour par service qu’on lui demande)
Le comédien que les PJ ont peut-être sauvé de la pendaison. Le récit de sa mésaventure s’est répandu
parmi toutes les troupes de comédiens itinérants coincés par le siège; les PJ sont reconnus et retrouvés.
Jean Faye les invite à un festin de victuailles de contrebande. Les PJ font la connaissance de son ami
Jean-Baptiste Poquelin, (dit Molière) acteur et auteur, à la recherche d’un mécène (occasion de se faire
un ami et d’obtenir des places gratuites aux répétitions générales). Comme ils lui ont sauvé la mise, Jean
Faye met ses talents à disposition de ses sauveurs. Il est faussaire, peut contrefaire des papiers (vous
avez dit passeports ?) et des pièces de monnaie (vous avez dit monnaies antiques qui permettront
d’approcher Volterra ?). Ses relations permettent aussi d’obtenir des déguisements assez ressemblants.
Bon il est vrai que tout se paye, et il exigera de la (vraie) monnaie sonnante et trébuchante dés le
deuxième service que les PJ lui demanderont.
Gens 5 : Les Echarpes vertes (deux jours minimum pour les contacter, deux jours par action commune)
(voir casting à la fin)
Les PJ vont entendre parler d’assassinats de Frondeurs et de coups de mains menés sur leurs arsenaux.
Comme ils traînent dans les mêmes parages, les PJ finiront bien par remarquer des gens louches qui,
comme eux, complotent et espionnent. Sinon, c’est les PJ qui se font remarquer par les Echarpes vertes.
Les anciens soldats au service de Mazarin sont extrêmement méfiants, voire paranoïaques. Ils n’aiment
pas qu’on marche sur leurs plates-bandes et cherchent à tendre une embuscade aux PJ. La première
rencontre type se passe dans une ruelle une nuit. Elle risque d’être mortelle si les PJ ne déploient pas
des trésors de diplomatie...
La nuit, les écharpes vertes sont grises : un test de perception est nécessaire pour reconnaître la couleur
des écharpes, après quoi les PJ se souviennent qu’ils ont étés sauvés par ces gens le 4 janvier (voir
Prologue, scène 7). Montrer la bague de Mazarin ou son blanc-seing aplanit définitivement les suspicions.
Une fois avec les hommes d’Orséac, l’union fait la force. Les PJ disposent d’un moyen de communication
avec les assiégeants (des pigeons), et du soutien de soldats expérimentés qui peuvent aider à monter un
attentat contre Volterra. En échange, ils seront invités à participer à une action spectaculaire : sabotage
d’un arsenal ou assassinat d’un parlementaire.
Vos joueurs, Ô MJ, n’ont pas l’habitude de l’agit-prop et de la guerre révolutionnaire (ils ne perdraient
pas leur temps à faire du JdR). Ecoutez leurs suggestions, refusez-les si elles sont n’importe quoi.
Rappelez les faits suivants :
" on est pas à 7th Sea " : au milieu d’une ville ennemie, les PJ ne sont tout simplement pas en
position d’user de la violence . S’ils se laissent entraîner dans une bataille rangée, jetez-les en
prison, blessés.
" on est pas à Vampire " : dans une ville assiégée, tout le monde se méfie. Les PJ sont catalogués
du côté du Roi, et ne sont pas des Grands nobles influents. Au bout d’un ou deux jours passées à
attendre dans des antichambres, à discuter avec du menu fretin sans aucun pouvoir, ils devraient
le comprendre. Il n’y a que quelques personnes vraiment influentes, et les PJ n’auront pas
l’occasion de les approcher.
Si les joueurs sont à court d’idées, lancez une discussion et amenez-les à une des initiatives ci-dessous.
Initiative 1. Se faire recruter dans un régiment d’infanterie ou de cavalerie. (au moins un jour, davantage
si on est effectivement recruté)
Les PJ entendent parler (par de Lursac p.ex.) de la création du régiment de Corinthe par le coadjuteur
Gondi - un des principaux meneurs de la révolte. Si les PJ se sont un peu renseignés, ils savent qu’Elbeuf
et Conti commandent l’armée un jour sur deux ; or Conti les a vu à St-Germain...
Tirez à pile ou face qui commande le jour où les PJ viennent s’engager, sauf s’ils viennent exprès voir un
des deux commandants.
Si c’est Elboeuf qui commande ce jour là, les PJ sont assignés à des tâches secondaires (Elboeuf
aussi se méfie d’eux, surtout s'ils ont une réputation d'être proche du roi). Ils auront néanmoins les
coudées franches.
Si c’est Conti, il va falloir surmonter sa méfiance : n’a-t-il pas vu les PJ escorter Mazarin à Saint-
Germain ?
o S’ils lui paraissent être des espions… direction la prison !
o Si les PJ le convainquent qu’ils ont trahi Mazarin, il les assigne à la cavalerie, sous les ordres
de… Beaufort.
Si nos héros viennent à se retrouver dans la cavalerie (ne pas oublier que les mousquetaires
faisaient partie de la cavalerie), pas de chance : c’est l’ennemi héréditaire du " PJ Star ", le duc
de Beaufort, qui commande les régiments de cavalerie de la Fronde. Il profitera de cette occasion
pour se venger de l'affront du Palais Royal (Cf. Prologue), et tester la loyauté du groupe de St-Jean
d’Oise en l’envoyant combattre dans une situation calamiteuse (escorte d’un convoi en dehors de
la capitale…)..
Initiative 2 : Se faire recruter comme homme de main (au moins un jour, davantage si on est
effectivement recruté)
Les Grands (Elbeuf, Conti, Longueville, Gondi) sont connus pour rechercher des hommes de main. Les PJ
peuvent se faire engager. Ils pourront alors aller et venir en Paris avec un sauf-conduit.
Attention quand même à leur futur employeur. Il se pourrait bien qu’il connaisse un triste sort. Le siège
est propice aux règlements de comptes entre factions rivales ; factions au sein du Parlement de Paris ; à
l'Hôtel de Ville ; rivalités entre nobles pour des questions d'étiquette ou de maîtresse.
Chaque noble entretient un réseau de clients. Gondi entretient par ses réseaux de curés des liens étroits
avec l’Espagne. Devenir un de ses hommes de main peut aboutir à connaître certains plans des Grands.
Des joueurs inventifs mettront en place des tactiques élaborées, par exemple une équipe organise un
attentat, une autre accourt à la rescousse et se fait engager.
Cependant, il existe toujours le risque de se faire repérer si on s’approche trop des cercles dirigeants :
Beaufort les fera écarter " préventivement ", Conti les reconnaîtra comme des fidèles du Roi, Jean
Meunier enquêtera sur eux et testera leur idéologie " parlementaire " (voir ses " questions typiques " dans
le casting des PNJ)
Lors du siège, ce sont les petits gens les plus touchés par la famine. Empoisonner les réserves de blé est
une solution qui n’est pas chevaleresque, mais la fin justifie les moyens.
Initiative 4 : Corrompre les gardes d’une porte. (deux jours pour corrompre, un jour par aller-retour hors
et dans Paris.)
Une fois les gardes corrompus, les PJ peuvent renseigner plus facilement l’armée de Condé qui cantonne
en dehors de la capitale. Mais de nombreuses allées et venues nocturnes, surtout peu discrètes, se
révèlent dangereuses : à partir de la 2ème sortie clandestine de Paris, il y a 25% de chances par sortie
(cumulatif) que la milice ait vent de la chose et tende une embuscade.
Peu de parisiens sont sûrs. Peur et soupçons mutuels règnent. Les Parisiens ne comprennent pas pourquoi
le roi s’est enfui et mettent la situation présente sur le dos de Mazarin. Ce dernier veut avoir une
situation précise sur l’état d’esprit de la capitale. Traîner dans les endroits publics, essayer de
surprendre quelques discussions permet d’identifier des alliés potentiels.
La plupart des Parisiens sont indécis. Assez content de s’être débarrassés de " Mazarin l’oppresseur-
voleur" au début, ils sont de plus en plus inquiets par la suite. D’abord le problème du ravitaillement qui
s’accroît de jour en jour. Ensuite, les rumeurs de désaccords entre parlementaires et Grands se
répandent, et les Parisiens ne veulent pas tomber dans la dictature féodale des nobles frondeurs. Enfin,
ils sont toujours fidèles au roi malgré tout.
Un peu d’ambiance : fin janvier la rumeur perce que le roi d’Angleterre est passé en jugement pour
trahison, et début février le peuple parisien apprend que le Charles Ier a été exécuté le 30 janvier. Bien
que cela ne soit pas vraiment une surprise pour les personnes qui ont suivi l’actualité étrangère depuis
les débuts de la guerre civile, le peuple est très ému et les esprits s’échauffent.
Pendant une semaine, on ne parle plus que de ça. Les plus radicaux exultent et prophétisent la fin des
monarchies ; les plus conservateurs conspuent Cromwell-le-régicide. Tous font des comparaisons avec la
situation française : le rôle du Parlement dans la chute du roi, ses opposants qui ne faisaient pas la
guerre à Charles Stuart, mais " à ses mauvais conseillers "… le rapprochement avec Mazarin est aisé.
Début février, Charenton est devenu le seul accès pouvant ravitailler la capitale. Par conséquent Condé
décide de prendre le village. L'armée de Paris essaye de contre-attaquer afin de dégager l’accès.
Le huit février au matin, Paris est réveillé par les tocsins des nombreuses églises de la capitale. Les
milices bourgeoises et les régiments de l’armée dont celui de Corinthe se réunissent sur la place royale
(actuelle place de la Concorde). L’armée de la Fronde en bon ordre se rend vers Charenton, beaucoup
trop lentement.
En effet, dans le même temps, l’armée royale prend Charenton et se prépare à la contre-attaque. La
troupe royale s’est rendu maître du seul pont pouvant dégager la ville et donc le ravitaillement.
Si les PJ sont infiltrés dans les rangs des frondeurs ; le duc aperçoit le Baron de Bougival, et le
désigne pour enlever le pont.
Phase 1 bis : dans le même temps, les Echarpes Vertes d’Orséac se rendent maître d’une partie des
canons des Frondeurs et tirent à mitraille sur les autres pièces d’artillerie, et les clouent avant de se
faire repousser.
Si les PJ sont avec les " écharpes vertes ", ils participeront à cette opération.
Phase 2 : la cavalerie frondeuse charge, pensant qu’elle sera couverte par l’artillerie, elle va se tromper
lourdement. Surtout que devant elle, embusqué dans les maisons du village, se tient une cornette des
"Enghien Dragons" du roi (120 à 200 hommes). Ils font feu à moins de vingt toises (40 mètres).
Si les PJ sont en train de charger avec la cavalerie, faites-leur apercevoir un bout d’uniforme qui
dépasse. Ils se rendent compte qu’ils se précipitent dans un traquenard, et que leur meilleure
chance de survie est de déserter dans le no man’s land entre les armées. Ce qui a de plus un effet
important sur le moral des Frondeurs. Si les PJ ne désertent pas à ce moment, ils se font au moins
blesser par leurs alliés…
Phase 3 : Une autre cornette se tient près d’un bois sous le commandement de Morlay, prête à charger
les survivants frondeurs. Morlay s’est de plus adjoint " les épées du Christ ", 30 peu recommandables
hommes de main (voir Prologue). Ses deux escadrons de cavalerie (de 60 hommes chacun) contre-
chargent, éliminant les derniers soldats de la Fronde, et ses hommes de main passent les survivants au fil
de l'épée, ou les jettent dans la Seine glacée, même ceux qui demandent grâce. (Le Prince de Condé
ayant donné comme ordre de ne pas faire de quartier, de Morlay assouvit ses pulsions sadiques.).
De Lursac s’est fait surprendre malgré ses précautions, et est mené sur la rive par les crapules de De
Morlay ; il pleure et demande grâce à ses bourreaux. Il reconnaît les PJ et les implore de le sauver. Les
PJ vont-ils aider un frondeur notoire dont ils ont été les hôtes?
Les PJ peuvent s’apercevoir qu’il y a des éléments " irréguliers " dans les troupes de Morlay. Nouvelles
relations houleuses à prévoir…
Bilan : les PJ ont sans doute tombé le masque et rejoint les troupes royales à la fin de cette bataille
décisive. Présenter la bague de Mazarin ou le blanc-seing aide beaucoup à éviter des balles royalistes
perdues (dont certaines des hommes de main de Morlay…). On ramène le corps de Châtillon, un très
proche ami de Condé. Moment surprenant où l’on voit ce prince de sang fondre en larmes et sangloter
longuement sur le cadavre de son camarade.
Epilogue :
La bataille prenant fin, les meneurs de la Fronde commencent sérieusement à douter qu’ils puissent
vaincre le siège, surtout que l’aide qui devait venir de l’armée du vicomte de Turenne n’est plus à
l’ordre du jour. En effet, l’armée menée par Turenne a vu ses émoluments payés par Mazarin. Les
meneurs de la fronde commencent donc à négocier avec le Cardinal de manière à sortir de cette
situation d’une manière honorable.
Si les PJ sont toujours en ville, la période de leurs exploits est passée : sauf précautions drastiques et
couronnées de succès, ils se sont fait repérer comme agents de Mazarin et sont obligés de se cacher.
Même les " Echarpes vertes " sont partis vers d'autres exploits.
Il ne se passe plus grand-chose ; les frondeurs tentent de négocier en position de faiblesse, les deux
factions (parlementaires et Grands) se rendent mutuellement responsables de l’échec de la bataille. La
principale préoccupation du peuple est de se nourrir. Expédiez la période 8 février-début mars en
quelques jets de dés et description de la situation.
Quand enfin ils ont rejoint le camp loyaliste, ils peuvent assister aux négociations du côté du roi. Le siège
est finalement levé au début du mois de mars. Fin mars la Cour revient à Paris.
Pour un PJ noble :
o Si c’est un militaire, il est promu au rang supérieur et versé dans les " Enghien dragons ",
sous les ordres de… de Morlay ! En effet, Mazarin veut surveiller de Morlay, qu’il trouve
remuant. Pour tout arranger, il n’explique pas encore pourquoi il mute le noble précisément
dans cette unité. (
o S’il a une expérience militaire (p.ex. un mousquetaire du roi dont la compagnie a été
dissoute par Mazarin en 1646), il est parrainé pour rentrer dans les chevau-légers, une
compagnie presque entièrement composée de nobles de rang moyen ou important, et ou il
pourra continuer à espionner, puisque ces nobles sont sympathisants des Frondeurs. Les
chevaux-légers : http://bastion.free.fr/chevaul.htm.
o Un noble qui ne pratique pas le métier des armes (honte à lui) pourra devenir garde du
corps/homme de compagnie de Louis ou de la Reine (les " faux " gardes du corps, ceux qui
sont en souliers). Pour les grades et les salaires, voir les Gardes Français
http://bastion.free.fr/gardes.htm
Pour un PJ roturier
o Le plus respectable des PJ roturiers qui se sont particulièrement illustrés est anobli
chevalier. Cela peut arriver à un bourgeois, voire à un roturier bien éduqué.
o S’il peut faire un bon soldat, c’est dans la compagnie des gardes (mousquetaires) du
Cardinal que l’on lui propose de rentrer. Les mousquetaires :
http://bastion.free.fr/maison.htm#mousquet
o S’il est un peu à la limite de la bonne société (valet, voleur…) Il pourra se joindre aux
Echarpes Vertes, unité de francs-tireurs très fidèles à Mazarin, à l’esprit de camaraderie
légendaire.
o Les autres peuvent rentrer dans les " réseaux " mazarinistes, position enrichissante s’il en
est.
Organisations
Les dragons
Les dragons ont les mêmes grades que les unités de la maison du roi (http://bastion.free.fr/grades.htm)
à part que leur capitaine n'est pas le roi mais le duc ou prince d'Enghien.
La milice
Les "Jacques"
Exemple de noms de quelques forbans qui sont infiltrés dans la milice : " frère Jacques l’éventreur ",
" frère Jacques la menace ", " frère Jacques le gras "… Ces noms devraient bien faire rire les joueurs, mais
s’ils sous-estiment ces PNJ, qui sont de dangereux scélérats, ils risquent d’y perdre leurs personnages…
Bande de hauts nobles, d’anciens soldats & de ruffians, constituée par Mazarin. Leur chef est le violent
Damien d’Orseac (http://bastion.free.fr/maison.htm#damien) L’écharpe verte est leur signe de
reconnaissance et de ralliement. Ils sont restés sur place pour fomenter des troubles ; leur mission est
militaire : ils doivent saboter les stocks de poudres et de canons des émeutiers. Ils ont aussi reçu l’ordre
d’assassiner tout officier compétent n’ayant pas de parenté avec les Grands de l’armée frondeuse. Ils
considèrent que la fin justifie les moyens et ne font pas dans la dentelle, mais ils sont loin d’être bêtes.
Leur quartier général est l’auberge "Au soleil de Rocroi" se trouvant dans rue neuve de Saint Merry près
des Halles, dont le tenancier est tout acquis à la cause mazariniste.
Louis II de Bourbon, prince de Condé " le Grand " (28 ans). Il est jeune, il est beau, il est noble, honorable
et courageux ; il était chef d’armée à 21 ans, il a volé de victoire en victoire pendant 7 ans, il a une
autorité naturelle et est aimé de ses hommes. En deux mots, il est irrésistible … et cela le rend
immensément orgueilleux. Le revers de la médaille, c’est qu’il n’est le champion des intrigues, se croit
tout permis, méprise Mazarin ; irascible, tranchant et susceptible, il lasse les meilleures volontés..
Relation avec les PJ : tout les PJ masculins doivent être jaloux de lui ; toutes les PJ féminins doivent être
amoureuses de lui.
Mazarin
(voir Prologue)
Au début du siège, le Cardinal Mazarin l'a nommé capitaine au "Enghien dragon", il dirige deux cornettes
de cavalerie (120 hommes en tout). Il a détourné une partie de l’équipement pour équiper " les épées du
Christ ", ses hommes de main, qui sont une trentaine. Avec toute cette force de frappe sous ses ordres,
et le brouillard de la guerre civile pour couvrir ses méfaits, il ne se sent plus, et en profite pour exécuter
quelques protestants au passage.
Jean Faye : 40 ans. Fils de paysans, ex-séminariste. Cet homme toujours souriant a commencé comme
faussaire, puis s’est tourné vers une passion moins dangereuse : le Théâtre, art de contrefaire la réalité
(décors, costumes). Sa troupe n’a pas de protecteurs et ne mange pas tous les jours, alors il est obligé de
reprendre ses bonnes vieilles habitudes.
Fabrizio Volterra, 60 ans. Petit homme sec, vêtu à la dernière mode, avec un collier arborant 8 pièces
d’or romaines. Son visage fermé et ses yeux inquisiteurs ne laissent pas de doute : cet homme ne vous
aime pas. Il n’aime que le bénéfice que vous pouvez lui apporter.
Banquier des princes de la Fronde. Originaire de Florence comme les Médicis. Prêteur et usurier à son
temps perdu.
Il est très influent au sein de la Fronde car il possède dans sa chambre forte des reconnaissances de
dettes de presque tous les Grands. C'était aussi un banquier de Mazarin, mais suite à une dispute portant
sur sa nomination à un poste de maître des requêtes auprès du surintendant des finances, ils ne s'aiment
plus. D’ailleurs certains documents compromettants sont aussi dans la chambre forte… Raisons de plus
pour que Mazarin cherche à l'éliminer.
A l’heure actuelle, Volterra prête beaucoup d’argent. Les nobles restés dans la capitale n’avaient pas
prévu que le roi allait s’enfuir et que son armée allait tenir un siège. Volterra profite de la situation en
engrangeant tout ce qu’il peut. Sa cupidité est sans limite.
Il s’est entouré d’une garde " prétorienne " de 30 hommes qui lui obéit au doigt et à l’œil. Le chef de
cette garde n’est autre qu’un ancien mousquetaire : de Coriâtre. Son hôtel particulier est une véritable
forteresse.
A part jouer avec l’argent et abuser les gens désespérés, Volterra n’a qu’une passion : collectionner les
pièces antiques.
Louis Emile de Coriâtre : 35 ans, bel homme, de stature imposante, les cheveux bruns volant au vent.
Tête haute, la barbiche et la moustache soignée, la chemise entr’ouverte, composant une allure
romantique.
Ancien cornette des mousquetaires du Roy, qui s’est trouvé sans emploi après le licenciement de la
compagnie des mousquetaires du roi par Mazarin en 1646.
Si un des PJ faisait partie de cette compagnie, ils se reconnaîtront et De Coriâtre fera appel à ses
sentiments anti-mazarinistes…
De Coriâtre a un peu brigandé, a fait du bagne, s'est enfui & est revenu dans la capitale. Actuellement il
est le garde du corps du banquier Volterra. Fin tacticien, il sait se faire obéir, connaît bien Paris et les
lieux d'éventuelles embuscades.
Adrien de Lursac: 50 ans. Jusque là il vivait une vie très pépère, maintenant il se lance dans la politique
avec enthousiasme et lasse sa famille avec de grandiloquents discours.
Notable bourgeois, marchand de vin, ami des parlementaires. Il est difficile de le faire changer de camp :
d’une part il n’aime pas les Italiens, leurs vins et leurs cardinaux ; d’autre part, il est très fier de sa
nomination à la tête d’une compagnie de miliciens et sera fidèle aux Frondeurs jusqu’à la capitulation.
Il dirige peu sa compagnie ; il se contente de la passer en revue une fois par jour et de superviser les
actions de ses lieutenants.
Son hôtel particulier a été détruit, son père adoptif est mort, elle loge actuellement chez les Lursac.
Malheureusement pour elle, son père adoptif, avait donné sous la pression son accord à son mariage avec
le Marquis de Morlay.
Charles de Lorraine, duc d'Elboeuf (54 ans): Membre de la maison de Lorraine. Vétéran, Mestre de camp
d'un régiment de cavalerie. Le duc d'Elboeuf a l'esprit de revanche face au pouvoir royal (il a été d'un des
complots ratés de Gaston d'Orléans en 1631) & à la famille des Bourbons-Condé. Les échevins de l'hôtel
de ville lui confient le commandement des milices parisiennes, qu’il partage avec le Prince de Conti qui
est chargé par les parlementaires. Bien qu'il soit bon soldat, il est inexpérimenté en politique tout
comme Conti.
Armand de Conti. 20 ans. Un homme sympathique et vif, mais qui se disperse assez vainement. A quitté
une carrière ecclésiastique pour marcher dans les traces de son frère Condé, dont il est très jaloux.
Entraîné chez les Frondeurs par sa soeur la duchesse de Longueville. Nommé général dans l’armée
parlementaire.
Jean Meunier: 43 ans, le crâne dégarni, un bandeau sur l’œil gauche. Après 6 ans de séminaire chez les
jésuites, et des années de noyautage et de dénonciations de groupes jansénistes, est devenu Maître-
espion au service du Duc de Beaufort. Membre des "Quinze". Il se découvre une vocation de Judas et sert
plusieurs Grands à la fois, ce qui lui permet de toucher plusieurs fois ses 40 deniers...
Il s’est bâti un réseau d'informateurs en Paris : d’innombrables laquais, manouvriers et boutiquiers lui
vendent leurs informations.
Jouez le comme un Gestapiste avant l’heure ; il raffole des rumeurs et des dénonciations, et ne lâche
jamais sa proie. Ses questions sont des piégées et il est dificile d’y répondre sans se contredire. Quelques
questions typiques pour tester la loyauté à la Fronde : "que pensez-vous de la déclaration des 27
articles ?"; "Pensez-vous que les intendants doivent être nommés ou qu’ils doivent acheter leurs
charges ?", "avez-vous lu le dernier sermon du coadjuteur de Gondi ?" etc.
Sa satisfaction suprême est d’assister à l’arrestation de son gibier, qu’il viendra narguer (à distance
raisonnable cependant).
Présentation :
Ce scénario est le deuxième épisode d'une longue campagne se déroulant pendant la Fronde des Princes
(1649-1652). Il est recommandé que le Maître de Jeu (MJ) jette un coup d'oeil à la présentation "rôliste"
de cette période à la page http://bastion.free.fr/1650.htm.
Les spécifications sur les Personnages-Joueurs (PJ) ont étés indiqués dans le Prologue
(http://bastion.free.fr/20aaprol.htm), que nous vous invitons fortement à faire jouer, d'autant plus que
cet épisode de transition s'inscrit dans la continuité de la campagne entamée autour de Saint-Jean
d'Oise, baron de Bougival, (Personnage-Joueur " star " devant être confié au joueur le plus motivé). Dans
cet épisode, ce PJ devra assumer l'héritage, découvrir le passé de son père, et conquérir Blanche de
Saint-André d'Escourme.
Tout le monde veut s'emparer des mémoires de Jacques de Saint-Jean d'Oise, et des révélations qu'elles
contiennent.
Nos héros ont pour ennemi héréditaire le duc de Beaufort. Le 1er janvier, le duc a manipulé des
émeutiers pour les envoyer piller sur l'hôtel particulier des Saint-Jean d'Oise (voir Prologue).
Les PJ se sont illustrés pendant le siège de Paris, côté royaliste. Ils ont étés richement récompensés et le
baron de Bougival a été élevé au rang de vicomte. Peut-être que vos joueurs se sont trop mal débrouillés
et que cette promotion n'a pas eu lieu. Pour notre part, nous ferons référence au PJ-star, le fils de
Jacques de Saint Jean d'Oise, comme le VICOMTE de Bougival.
Chronologie historique :
En France :
Le 16 février les frondeurs sont défaits à Montlhéry, le 26 à Brie-Comte-Robert
Après une visite de la Longueville, Turenne ordonne à l'armée d'Allemagne de marcher sur Paris ; mais
ses troupes, payées par Mazarin, ne suivent pas. Turenne se réfugie aux Provinces-Unies.
Du 4 au 11 mars, négociations avec les parlementaires
Du 15 mars au 1er Avril: deuxième session de négociations avec les frondeurs nobles. Paix de Rueil :
amnistie. Tous les nobles frondeurs, sauf Beaufort et Gondi, viennent saluer la reine. Les Etats Généraux
(promis le 4 janvier) sont renvoyés au 1er octobre, (ils seront ajournés par la suite).
Le 7 avril, l'armée espagnole - menée par un frondeur, le marquis de Noirmoutiers - envahit la Picardie.
Avril - Août: guerre contre les Pays - Bas espagnols en Champagne et Picardie. L'armée royale est obligée
de lever le siège de Cambrai. Guerre contre les Espagnols en Catalogne.
Guerre du parlement d'Aix contre le comte d'Alais (gouverneur) et du parlement de Bordeaux contre le
Duc d'Épernon. Mazarin rétablit l'ordre.
A la cour :
30 avril 1649. la Cour part à Compiègne
18 juin : affaire des " petits maîtres "
A la fin de l'épisode 1, les PJ se retrouvaient élevés d'un rang pour les nobles et les militaires, propulsés
dans les chevau-légers, les francs-tireurs mazarinistes, etc. Il faut mener un train de vie conforme à son
rang et acheter son équipement.
Il faut aussi enregistrer les nominations. Par exemple, pour l'élévation d'un noble, la lettre
d'anoblissement doit être visée par la Chambre des Comptes et enregistrée par le Parlement (prix : 1500
livres). Le Parlement n'étant pas pressé d'avaliser l'élévation d'un de ses adversaires, il faut engager des
procédures coûteuses et graisser des pattes.
La vie sociale reprend ses droits, et les PJ sont invités à des fêtes données par les vainqueurs.
Durant ces fêtes, ils se lient d'amitié avec des nobles et des militaires favorables à Condé. Les
promotions du vicomte de Bougival et de ses amis ne sont pas passées inaperçues des courtisans: les PJ
sont invités à se joindre à une bande de 10-12 condéens qui écument fièrement la ville : les " Petits
Maîtres ". Ce sont de jeunes nobles orgueilleux qui estiment avoir sauvé la monarchie en participant au
siège de Paris. En font partie le duc de Candale, le comte de Bouteville, le marquis de Jarzé, le Fretoy,
le seigneur de Fontrailles, Ruvigny et les commandeurs de Jars et de Souvré …
Le vicomte de Bougival apprend que l'émeute dont il fut l'objet pendant l'ouverture du testament de son
père (voir Prologue) fut lancée par le duc de Beaufort.
Les moyens de l'apprendre sont :
· un ex-émeutier repenti qui vient se faire pardonner ou
· un ex-émeutier avide qui vient monnayer cette information ou
· un nouvel ami qui vient lui rapporter une déclaration de Beaufort, qui s'est vanté bien haut
· Etc.
En partie de test, les PJ ont soigné un émeutier qui se trouve être un de ceux qui les attaqué, et qui se
repentira.
Même si Beaufort se fait discret, car il n'est pas encore pardonné, il est " intouchable ". Les PJ ne
peuvent pas l'accuser sans preuve ou sur un témoignage d'un émeutier… et puis de toute façon il va être
" pardonné " (amnistié).
Ce soir-là, la bande des Petits-maîtres à laquelle se sont joints les PJ rencontrent aux Cours les ducs de
Beaufort, de Brissac et le maréchal de La Mothe-Houdancourt, accompagnés d'une douzaine de frondeurs
qui suivent Beaufort en buvant ses paroles.
- " Des violons ", lui répartit fièrement le marquis de Jarzé, " il n'y en a point, et surtout pour vous ". (Si
un PJ a une meilleure répartie, que le MJ le laisse la placer)
- " S'il y en avait eu ", dit le Duc en regardant Jarzé, " je les aurais cassés sur la tête de quelqu'un d'ici ".
Il tire la nappe, et renverse tout ce qu'il y a sur la table.
Tout le monde se jette sur son épée, prêt à en découdre (11 Petits Maîtres, PJ compris, contre 35
frondeurs).
Le maréchal de La Mothe, se précipite au milieu des combattants et les empêche de tomber dans
l'illégalité (les duels sont interdits, faut-il le rappeler).
Le duc de Beaufort se calme un peu : " A vous, Monsieur le duc de Candale, et vous monsieur le comte de
Bouteville, je vous présente mes excuses pour ce désagrément. Je vous jure que, sans les égards que je
conserve pour des gens de vos qualités, Jarzé et les autres (regard appuyé aux PJ) auraient éprouvé
jusqu'où allait le ressentiment d'un (il rugit) Roi des Halles !!!"
Les PJ vont probablement vouloir voler dans les plumes de Beaufort. Cependant, rappelez aux joueurs
que les duels sont punis de mort. Avec tant de témoins, l'endroit n'est pas propice aux règlements de
comptes… On peut toujours convenir de se revoir…
Phase 4 : Les parties conviennent de se battre un autre jour, mais hors de Paris, où Beaufort a le
soutien populaire, et ses adversaires peuvent " craindre d'être assommés même par les harengères
[les vendeuses de harengs]". Et on se sépare là, sur force menaces verbales.
o Sur son rôle dans l'émeute de l'hôtel des Saint-Jean d'Oise : Beaufort nie effrontément. Les émeutiers
sont par nature incontrôlables, comment aurait-il pu les orienter? Oui, il est possible qu'il ait mentionné
Saint-Jean d'Oise dans un de ses discours, en tant qu'ami de Mazarin. C'était faux peut-être ?
o Sur la présence d'assassins parmi les émeutiers: Beaufort déclare ne rien savoir, mais n'est pas étonné.
Certains émeutiers étaient armés de mousquets, et alors ? Des miliciens avaient rejoint les émeutiers,
qui avaient aussi pillé des armureries, cela ne prouve rien.
o Sur ses ressentiments envers les Saint-Jean d'Oise : Beaufort reconnaîtra ne pas porter Jacques de
Saint-Jean d'Oise dans son cœur, mais pas au point de le tuer. S'il avait encore de l'animosité à son
égard, il l'aurait provoqué en duel honorable. C'est indigne de l'accuser de tant de bassesse (Beaufort
prend l'air outragé d'un innocent injustement calomnié).
o Sur la mort de Jacques de Saint-Jean d'Oise le 31 décembre. Il nie être celui qui a tué Saint-Jean
d'Oise. S'il l'était, il en aurait informé le fils de son infortuné adversaire : tuer quelqu'un en duel n'a rien
de déshonorant. Mais le 31 décembre, Beaufort avait mieux à faire, " si vous voyez ce que je veux dire ",
étant en meilleure compagnie " vous voyez ce que je veux dire ", certaines femmes ne souhaitant pas se
séparer de lui " vous voyez certainement ce que je veux dire ".
o L'alibi de Beaufort pourrait être vérifié, quoi que difficilement : il ne révélera pas le nom de la
personne avec qui il était, c'est un gentilhomme, voyons ! Il était toute la journée avec madame de
Montbazon.
Beaufort proposera une trêve à Bougival. Et il est sincère… pour un certain temps : il tente de diminuer
le nombre de ses ennemis. En ce qui concerne Bougival, il a obtenu sa vengeance : Jacques de Saint-
Jean d'Oise est mort, et sa famille est ruinée. Quand il reviendra en position forte, il rompra la trêve et
se vengera de l'humiliation que les PJ lui ont fait subir dans le Prologue.
· Beaufort refusera les duels avec toute personne de rang inférieur au sien (et il est duc). Il se voit un
destin beaucoup plus élevé que tué en duel.
Scène 2 : conséquences.
L'affaire fait grand bruit. Le duc de Candale demande aux PJ de se tenir prêts, et organise une parade
martiale samedi 19 juin aux Tuileries, sans toutefois rencontrer personne.
Dimanche 20 juin au soir, c'est le tour du duc de Beaufort, accompagné de force monde, à cheval et en
carrosse, ayant leurs pistolets aux selles, tout prêts et attendant au milieu du Cours.
En fait les ducs de Candale et de Beaufort n'ont plus vraiment envie de se battre, mais ils essayent de ne
pas perdre la face.
Il se murmure que tous les protagonistes vont être arrêtés par Mazarin, soit préventivement, soit en
flagrant délit lors de leur duel. Le peuple parisien invente une chanson que vos joueurs devraient
apprécier:
Les PJ reçoivent un message de Mazarin : il leur demande de se mettre en route immédiatement pour
Cambrai, que le comte d'Harcourt assiège. Ils doivent lui porter une missive et se placer sous ses ordres.
Il est évident que Mazarin met ses fidèles PJ à l'abri des poursuites et du " clan Beaufort ".
Fin de l'acte : Peu de jours après, tout le monde se réconcilie avec l'assistance de Gaston d'Orléans. On
est passé à côté d'un massacre de la noblesse, qui aurait débarrassé Mazarin de bien des gêneurs.
Scène 1 : 23 juin.
Les PJ arrivent alors que le comte d'Harcourt investit la ville. Seule la citadelle résiste encore.
Les PJ militaires ont peu de chances de s'illustrer et doivent se mordre les doigts d'arriver un jour trop
tard.
Ils donnent la lettre de Mazarin au comte d'Harcourt. Harcourt la parcourt rapidement puis la déchire
furieusement : " C'est une basse vengeance de l'Italien, Messieurs ! Le Cardinal m'a envoyé assiéger cette
forte avec une armée d'une taille ridicule, qui manque d'équipement, avec pour mission d'assiéger une
place de cette considération, une des meilleures de la frontière, et où l'ennemi a une forte garnison. Et
maintenant il m'écrit qu'il ne peut m'envoyer de renforts ! Je croyais qu'il avait quelque intelligence dans
la place pour m'ouvrir les portes, mais ce n'est même pas le cas. Cet intriguant préfère affaiblir la
noblesse de France, au risque de perdre une guerre ! VOYEZ QUI VOUS SERVEZ ! "
Harcourt se méfie des PJ et les assigne dans des quartiers militaires autour de la ville. Il les fait
chaperonner par Garnier, un vieux mais perspicace maréchal des logis.
Il n'y a rien de plus ennuyeux qu'un siège : il suffit d'attendre que les assiégés se rendent ou fassent une
sortie. Harcourt se garde de donner des missions aux PJ et les jours s'écoulent lentement, à jouer aux
dés.
- Des PJ bons cavaliers peuvent se porter volontaires pour êtres éclaireurs. Ceux qui réussissent leurs
tests d'équitation, discrétion, (orientation, art militaire, etc.) peuvent voir se rapprocher une forte
armée espagnole.
Des unités de tercios espagnols commandés par le comte de Fuensaldana, gouverneur général des Pays-
Bas, sont signalées un peu partout.
Le 2 juillet, à l'autre extrémité du siège, les Espagnols chargent et font rentrer des renforts dans la
place-forte.
Harcourt décide de lever le siège. Soldats et auxiliaires font précipitamment leurs bagages, abandonnant
aux espagnols ce qui n'est pas nécessaire. L'après-midi, alors que les PJ, assignés à l'arrière-garde, sont
encore en train d'aider à charger des chariots, un escadron avancé de la cavalerie espagnole déboule sur
leurs campements. Attention, les phases suivantes vont se passer très rapidement : les personnages
vivent ce qui suit en 1 heure. Le MJ devra mettre la pression et bousculer les joueurs.
Phase 1 (15 minutes): les cavaliers espagnols surgissent du flanc droit, traversent le camp dans un
sens puis dans l'autre en faisant feu de leurs pistolets, semant la panique, mettant le feu à tout ce
qui brûle. Il y a de la fumée partout et on ne sent que l'odeur de la poudre.
Les PJ qui ne perdent pas leur sang-froid ont l'occasion de faire un peu de tir sur cible mobile.
Phase 2 (20 minutes): on entend des roulements de tambours, et une ligne d'infanterie espagnole
apparaît sur la colline sur le flanc gauche. Infanterie à gauche, cavalerie à droite, dépassés par le
nombre, les PJ sont encerclés au milieu de ruines, de tentes incendiées et de blessés… Les coups
de feu éclatent dans toutes les directions, les balles perdues sifflent et Garnier (leur chaperon)
tombe.
Si les PJ essayent de s'enfuir à cheval, ils sont pris en chasse par un demi-escadron de cavalerie
espagnole (30 hommes). Arrive un moment où les PJ, perdus et obligés de faire plusieurs fois
demi-tour, se retrouvent coincés dans une vallée…
Si les PJ restent sur place, l'infanterie espagnole avance. Le campement de tentes n'est pas
propice à une défense type " Fort Alamo " et les Espagnols s'infiltrent partout, faisant de
nombreux morts. Pire, ils installent un canon qui emporte les tentes voisines et fauche quelques
corps désarticulés.
Phase 3 (15 minutes) : tandis la redoutable infanterie espagnole avance en rangs serrés, l'ennemi
appelle les survivants de l'arrière-garde française à se rendre. Dilemme pour les PJ, à court de
munitions.
Le tout alors qu'il est impossible de faire durer le combat jusqu'à la nuit pour passer entre les
lignes espagnoles. A cette époque, le soleil se couche désespérément tard…
Phase 4 (10 minutes): La cavalerie : les dragons de Morlay, eux aussi en arrière-garde, observaient
la scène et se sont positionnés. Les deux cornettes (deux fois 60 cavaliers) chargent les Espagnols,
les prenant par surprise, et les culbutent. Des PJ observateurs ou bons tacticiens s'aperçoivent de
la chose suivante : à l'inverse de toutes les fois où ils sont vu les soldats de Morlay en action, ils
épargnent les blessés et les traitent bien, et évitent les massacres. Morlay y veille
personnellement.
Le retour à Paris prend 7 jours, et prendra 10 jours voire plus aux chariots et aux blessés.
Morlay en profite pour sonder Bougival et les autres PJ sur leurs convictions religieuses. Peu importe ce
que répondent les PJ, Morlay est sur un nuage et il interprétera les réponses dans son sens. Il commence
à " briefer " Bougival sur la S&R. Bougival, croit-il, lui doit une faveur et n'est plus un obstacle.
Note au MJ : C'est l'occasion pour les joueurs d'engranger un maximum d'informations sur feu le baron
Jacques, Morlay, la Sainte-Rédemption… et de prendre conscience du guêpier dans lesquels ils se sont
avancés.
Arrivé à Paris, un Morlay exultant se rend sans tarder au Palais Royal et demande la main de Blanche à la
Reine.
- Mazarin convoque les PJ et les " cuisine ". Il avait bien entendu aussi envoyé Bougival et sa troupe chez
Harcourt dans le but d'espionner Morlay. Il sera très intéressé par tout ce que lui diront les PJ sur la S&R.
Du coup, se méfiant de Morlay et tenant à rendre service à son protégé Bougival, Mazarin s'arrange pour
que la reine fasse traîner l'affaire. Morlay et ses dragons sont assignés en Alsace, ce qui le fait repousser
le mariage en décembre. Qu'est-ce qui peut mal tourner maintenant ?
- Si les PJ rencontrent Blanche : Blanche ne désire pas se marier avec Morlay. Elle laisse entendre qu'elle
n'est pas indifférente à Bougival, mais que peut-elle, orpheline, sous tutelle, face à un marquis auréolé
de gloire ? Si la Reine lui ordonne de se marier avec Morlay, elle devra le faire.
Rien de notable pour les PJ ne se passe avant le 25 juillet. Les PJ passent leur temps entre les fêtes
galantes et le repos " au vert " à Bougival.
Pendant ce temps… Morlay se rend à une réunion de la SR, au cours de laquelle il évoque la possibilité de
recruter le jeune Bougival à la suite de son père dans le cercle des Apôtres. Gondi alias " Saint-Pierre "
s'y oppose en évoquant le risque entraîné par l'existence des mémoires. De Morlay temporise : il pense
pouvoir convaincre Bougival de livrer les mémoires.
Les jours passent, Gondi s'impatiente et se méfie de l'ambitieux marquis. Il charge secrètement la
cousine de Morlay (Charlotte de Lègues) de se joindre aux PJ pour voler les mémoires.
Les mémoires se présentent sous forme d'un livre usé, aux pages couvertes d'écritures serrées et de
ratures, accompagné de quelques signes ésotériques. Le texte est en latin, codé. La clé du code est dans
un recueil de poésie de Du Bellay : " les Regrets ".
Le but de cet acte est d'informer les joueurs de l'existence des mémoires et de leur importance, afin
qu'eux aussi se mettent à la poursuite des mémoires.
Nous sommes le matin du dimanche 25 juillet 1649. Il fait beau, les oiseaux chantent, tout dans la
nature invite à la promenade et à la galanterie. Henri, le fidèle intendant des Bougival, remet au
vicomte une lettre qu'un coursier vient de lui remettre.
La lettre de Clérac :
Je suis Georges de Clérac, et j'étais frère d'armes de feu votre père Jacques de Saint-Jean d'Oise. Je vous prie de me
pardonner de ne vous contacter que maintenant. Je voulais, Monsieur, vous épargner d'hériter de la peine de votre
père. J'aurais préféré que vous gardiez la bonne opinion que vous avez de lui. Mais je crois que la Providence a porté
sur votre tête le poids de ses péchés, et qu'il vous faut à présent apprendre la vérité.
Je vous prie de passer à mon école d'escrime se trouvant dans le quartier de Saint Séverin, rue de la Parcheminerie.
Je vous y remettrai un objet très précieux qui vous revient de droit et qui devrait tout vous révéler sur celui qui fut
mon protecteur.
Les PJ arrivent à l'école d'escrime. Il s'agit d'une sorte de grange réaménagée, avec un étage. Le rez-de-
chaussée est la salle d'escrime proprement dite avec les mannequins d'entraînements, le râtelier d'armes
mouchetées, les pourpoints & les masques de cuir. C'est une école d'escrime sérieuse, qui ne fait pas
fonction de taverne. Au fond une porte mène aux vestiaires et à une salle d'eau. Une autre porte mène à
l'escalier qui monte sous les combles. A l'étage, la chambre de Clérac, dénuée de tout luxe.
C'est dimanche, l'école est fermée, mais la porte d'entrée n'est pas verrouillée. Personne ne répond.
Les PJ rentrent et trouvent Clérac dans la petite chambre du haut. Il est grièvement blessé, sans
connaissance, et toute la pièce a été mise à sac. La petite fenêtre est ouverte.
Mais que se passe-t-il ? Henri, le fidèle intendant des Bougival, a lu la missive de Clérac un jour avant de
la remettre aux PJ. Henri a prévenu Meunier, de la bande des " Jacques ", qui a rassemblé des hommes
pour voler les mémoires. Les brigands se sont introduits nuitamment chez Clérac, l'ont surpris, maîtrisé
et battu. Puis Meunier, les mémoires dans la poche, est retourné préparer une souricière, afin d'éliminer
les autres chercheurs des mémoires.
Pendant que les PJ se penchent sur Clérac ou à la fenêtre, une furie déboule, donne un coup du
pommeau de l'épée sur la tête du PJ qui tourne le dos à la porte, et pointe la pointe de l'épée sur la
gorge des autres. " Assassins ! Qu'avez-vous fait !? " crie la femme habillée en homme qui vient ainsi de
faire son entrée : Charlotte de Lègues.
Mais que se passe-t-il ? Revenons en arrière : Charlotte était chargée de se joindre aux PJ. Depuis la
veille au soir, Charlotte dansait d'un pied sur l'autre devant la maison du Vicomte de Bougival, en se
demandant de quelle façon prendre contact. Elle vit les PJ sortir et les suivit (aucune chance de la
repérer, truquez les dés si nécessaire). Quelle ne fut pas la surprise de Charlotte de voir les PJ entrer
chez Clérac, chez qui elle vient régulièrement s'entraîner à l'escrime ! Inquiète, elle les a suivi aussi dans
l'école. Elle a entr'aperçu le corps de Clérac et s'est imaginé que les PJ viennent de lui faire un mauvais
sort. Son sang n'a fait qu'un tour et elle s'est jetée sur ceux qu'elle est censée infiltrer…
Le quiproquo dure assez longtemps pour que les talents de Charlotte à l'épée donnent du fil à retordre
aux PJ, et notamment à un PJ soigneusement choisi par le MJ, vite désarmé et marqué au bras, …
Attention, ce PJ ne doit pas être Bougival ! Blanche est pour Bougival. Charlotte est pour vous MJ, le
moyen de récompenser votre deuxième joueur le plus actif, celui qui râle parce qu'il n'y en a que pour le
joueur de Bougival, " …et que c'est lui qui a toutes les récompenses et les nanas, etc. "
Charlotte se bat avec fougue et technique, mais idéalement, truquez les dés, personne ne doit être
grièvement blessé. Au besoin, Clérac reprend conscience, reconnaît Charlotte et Bougival, et dissipe le
malentendu.
Les PJ remarquent que Charlotte a à la main une bague en argent marquée des initiales S&R (celle de
Bougival est en or).
Clérac explique qu'il a été surpris dans son sommeil. Les mémoires étaient sur sa table, prêtes à être
rendues à Bougival…
En fouillant la pièce, les PJ retrouvent un brouillon de lettre (non datée), tombé des mémoires, que
Jacques de Saint-Jean d'Oise (St-Mathias) avait écrit à Joseph de Morlay (Saint Jean).
Vous aurez beau affirmer, Saint-Jean, que les meurtreries que nous avons commises sont pour la gloire
Divine ; que nous ne faisions qu'obéir aux décisions des Apôtres. Pour ma part, je ne peux dormir ; je
revois dans mes cauchemars les corps de ces dizaines de femmes et d'enfants, et résonnent encore à mes
oreilles leurs hurlements de désespoir lorsque nous avons enfoncé nos lames dans leurs corps
faméliques. Je les revois se sauver comme des lapins dans toutes les directions, et nous leurs courrions
sus en riant… Et vous, votre conscience vous tenaille-t-elle encore? Ne venez pas me dire que nous
avons abrégé leurs souffrances, ou que nous avons agi pour la grandeur de la Foi Romaine, Dieu et le
Royaume! Ce ne sont que des excuses derrière lesquelles s'abritent ceux qui ne peuvent admettre qu'ils
ont commis eux-mêmes leurs crimes, et ont besoin d'être couverts par les discours lénifiants de Saint-
Pierre et l'absolution du vicaire Fabien.
Vous êtes un vieil ami, Saint-Jean, et vous me permettrez de vous ouvrir franchement mon cœur : nous
avons perdu nos idéaux de pureté dans ces instants sanguinaires et profité matériellement de la victoire
pour assurer l'avenir de nos fils. Mais au prix de nos âmes éternelles. Cependant l'une de mes actions,
miséricordieuse, me réchauffe le cœur. Je vous en dirai plus de vive voix car ils pourroient le considérer
comme une trahison.
Jacques de Saint-Jean d'Oise avait commencé cette lettre peu après le massacre de la Rochelle (voir
Prologue pour son rôle, et Organisations : la Sainte-Rédemption), et avait finalement décidé de ne pas
envoyer cette lettre. De tels écrits lui auraient valu l'accusation de trahison de la part de la SR, et
auraient révélé l'existence de Blanche…
Cette lettre constitue la moitié des indices qui permettront aux personnages d'élucider les origines de
Blanche et de connaître la vérité sur le massacre des protestants. Normalement, les personnages
connaissent maintenant l'existence d'un témoin (le vicaire Fabien), mais ils ne savent ni où ni quand il
est intervenu.
Ces informations complémentaires seront données bien plus tard… par Etienne de Morlay !
Le but de la rétention de ces informations est de ne lancer les PJ sur la route de la Rochelle que lors
d'un épisode futur.
A la sortie de l'école, les PJ et Charlotte vont se faire agresser par les " Jacques ", les bandits habillés
tout de noir de Meunier.
Attention, cette scène est le point culminant de l'épisode. Les Jacques ont tendu un traquenard au PJ,
et ils veulent les tuer. Ce combat doit être désespéré, cela montrera aux joueur la valeur des mémoires.
Le MJ devra montrer que le combat est mortel. Par ex., Clérac peut mourir en sauvant la vie de
Bougival.
Heureusement pour les PJ, Meunier n'a pas pu rassembler toute sa bande : il n'y a " que " deux fois plus
de " Jacques " que de PJ. Les Jacques se sont séparés en deux, la moitié surveillant la fenêtre de la
chambre et l'autre moitié la porte de l'école.
Quelques surnoms de forbans pour personnaliser un peu les adversaires : frère Jacques l'éventreur (très
sanglant!), frère Jacques la menace (profère des menaces tout en combattant), Jacques Coucou
(pickpocket), Jacques Master (il a une épée à deux mains), Jacques Six Dents (il lui manque 26 dents),
Jacques LaChique (il mâchonne continuellement), Jacques Master (il a une épée à deux mains) … Ces
noms devraient bien faire rire les joueurs, mais s'ils sous-estiment ces PNJ, qui sont de dangereux
scélérats, ils risquent d'y perdre leurs personnages…
Enfin, " Le Grand-Frère Jacques " et " Jacques le Gras " restent en arrière sans combattre. Ils ont chacun
deux pistolets chargés qui leur serviront 1- à couvrir la retraite du Grand-Frère Jacques et 2- à couvrir la
retraite des autres bandits.
Si les PJ ne prennent pas de précautions à la sortie de l'école, ils font un test de perception, sixième
sens, embuscade, etc. afin de repérer quelque chose. Sinon ils sont complètement surpris et ne peuvent
agir le premier round.
Round 1 : Les Jacques qui ont des pistolets font feu sur les PJ.
Round 2 : Les Jacques attendent derrière des caisses, des tonneaux et d'autres obstacles que les
PJ viennent à eux. Evidemment, dés que les PJ approchent, ils font tomber/rouler les obstacles
sur les PJ, afin d'éviter de venir au contact.
Round 3 : prévenus par les détonations, les autres Jacques rappliquent et tirent sur nos héros, de
préférence sur ceux qui ne sont pas au contact.
Round 4 : tous les Jacques survivants viennent au contact. Mêlée générale.
Charlotte se bat du côté des PJ. Joignez-leur Clérac s'ils ne sont pas assez bons combattants.
Lorsque les Jacques ont perdu la moitié de leur effectif, ils font une retraite ordonnée, protégés par
Meunier et Jacques Le Gras.
Dans tous les cas, Meunier réussit à s'enfuir, non sans être reconnu par les PJ qu'il aurait arrêté dans
l'épisode 1, le cas échéant.
· Les Jacques prisonniers peuvent donner quelques information sur le fonctionnement de la bande (voir
Organisations). Ce qu'ils en perçoivent, c'est une organisation implacable, complètement cloisonnée.
· Expressément interrogés sur l'affaire de la mort de Saint-André d'Escourme, l'un des Jacques révèle
qu'ils avaient pour mission de les assassiner et de trouver les mémoires. Le commanditaire est inconnu.
Remis à la prévôté, les brigands Jacques subiront le destin qu'ils méritent (écartelés en place de Grêve).
Clérac, pourra être amené à raconter ce qu'il sait sur la Sainte-Rédemption (pas grand-chose, et aucune
identité d'Apôtre), ce qu'il veut bien dire sur Jacques de Saint-Jean d'Oise (qu'il n'a connu qu'à partir de
1642, c'est-à-dire après que Jacques se soit modéré), et sur les mémoires.
- Interrogé sur les circonstances de la mort du baron Jacques de Bougival : " Hélas, feu Monsieur le baron
de Bougival m'avais remis ces documents le soir du 30 décembre 1648, avec l'ordre de les remettre à son
fils au cas où 'son duel ne tournerait pas comme prévu' . Hélas, feu Monsieur le baron n'avait pas voulu
que je fusse son témoin. Malheur, ah si seulement il m'avait laissé l'accompagner ! Il serait toujours
vivant ! ". (…et les lamentations se poursuivent)
S'il est blessé, le pauvre Clérac se retrouvera paralytique. Ce serait bien chrétien de la part des PJ de le
recueillir. Il pourra toujours leur enseigner la botte Gasconne (http://bastion.free.fr/bottes2.htm) et
surveiller la domesticité de Bougival…
Charlotte
Charlotte explique qu'elle passait par là, et voulait saluer son maître d'escrime.
Elle est aussi furieuse que les PJ de s'être fait souffler les mémoires. Elle décide de rester avec eux, en
se disant que s'ils remettent la main sur les mémoires, elle les leur prendra.
Pour justifier le fait qu'elle reste avec les PJ : elle a combattu les Jacques avec eux et se retrouve dés
lors sur leur liste noire. Elle va se laisser courtiser par un des PJ. Et elle inventera n'importe quoi pour
coller aux basques des PJ (y compris d'imaginaires attentats des Jacques contre elle).
C'est le moment où le MJ peut distribuer les points d'expérience, et où les joueurs peuvent les dépenser,
entraîner les personnages, etc.
Organisations
La Confrérie de la Sainte Rédemption
Histoire : la Confrérie fut fondée en 1561 par Gaspard de Saulx, maréchal de Tavannes, en même temps
qu'il fondait plusieurs confréries catholiques (les confréries du Saint-Esprit) en Bourgogne.
Elle subit diverses transformations pendant les années qui suivent, mais ses principes sont fixés : les
membres du premier cercle sont nobles ou ecclésiastiques, la succession est dynastique mais soumise à
approbation.
A partir de 1595, Henri IV soumet ses ennemis et se rallie ses opposants en leur offrant des postes
importants; la confrérie rentre en sommeil.
1610 : la Confrérie est réactivée sous la régence de Marie de Médicis et se remplit de militaires qui
luttent contre les protestants.
1629 : les membres les plus sanguinaires de la Confrérie s'en donnent à cœur joie en massacrant des
protestants à La Rochelle. Jacques de Saint-Jean d'Oise en est dégoûté et se met en retrait. Richelieu
s'inquiète de l'existence de la Confrérie, qui se fait du coup plus discrète, ralentit ses activités et
devient complètement souterraine.
1649 : 20 ans après La Rochelle, 88 ans après sa fondation, 4 générations se sont succédées dans la
Confrérie. Les motivations religieuses ne sont plus que secondaires. Ses membres s'occupent avant tout
de leurs intérêts, et luttent les uns contre les autres. Morlay cherche à contrôler l'organisation, que lui
abandonnent les membres les plus vieux, pour la mettre au service des ambitions. Gondi veut empêcher
cela et la mettre au service des Frondeurs.
La Fronde (et les PJ !) va donner le coup de grâce à la Confrérie, qui éclatera. Sa fin est programmée
pour début 1652, lorsque Gondi se ralliera à Mazarin.
Idéologie : la confrérie est ultra-catholique, et s'estime au-dessus des lois. Ses membres sont également
convaincus de la supériorité raciale de la vieille noblesse.
Objectif initial: Sa " mission sacrée " est de faire révoquer l'Edit de Nantes & d'éliminer toute présence
protestante du Royaume de France.
Objectif actuel : obtenir plus de pouvoir pour la noblesse catholique.
Moyens : Ses membres utilisent tous les moyens possibles pour parvenir à leur objectif. Ils ont noyauté
les rangs du pouvoir et détournent sans vergogne les moyens de leur fonction.
Moyens militaires : la confrérie finance les hommes de mains de Morlay : " les épées du Christ ". Une
trentaine de brigands, anciens soldats, mousquetaires, etc. Fervents catholiques, et totalement dévoués
à la cause. Ces hommes de mains passaient parfois s'entraîner dans la propriété de Bougival.
Allié : Le royaume d'Espagne est leur allié idéologique majeur, malheureusement la France est souvent
en guerre avec l'Espagne ! L'ambassadeur d'Espagne lui-même est leur correspondant.
Organisation et membres
Effectif limité à 12. Signe d'appartenance : bague en OR avec les initiales S&R
Membres :
(nom de code : Saint-Pierre) Paul de Gondi, coadjuteur de l'archevêque de Paris, petit-fils d'un des
organisateurs des massacres de la Saint-Barthelémy. Il peut aussi départager en cas d'égalité aux votes.
Gondi a de plus son " réseau " de curés qui lui rapportent quantités d'information.
(Saint-André) Père Jésus de Lérida: confesseur jésuite de la famille des Longueville. Est le rouage entre
le coadjuteur et la duchesse de Longueville. Il a des contacts avec la couronne espagnole. Dangereux
gaillard, il possède la botte des jésuites.
(Saint-Jacques le Majeur) Henri de Guise, archevêque de Reims. Les Guise ont une longue tradition de
ligueurs.
(Saint-Jean) Etienne de Morlay. Précédent occupant : Joseph de Morlay.
Morlay a une très grande influence dans le cercle des Apôtres, et c'est lui qui commande leur bras armé :
les " Epées du Christ ".
(Saint-Philippe) (un officier haut placé)
(Saint-Mathieu) (un membre de la Sainte-Inquisition)
(Saint-Barthélemy) (un autre officier haut placé)
(Saint-Thomas) la Duchesse de Chevreuse
(Saint-Jacques le Mineur) Le duc Henri de Ventadour, 54 ans. Il fit venir les jésuites en Nouvelle-France à
l'époque où il en était viceroy. Fondateur de la compagnie (secrète) du Saint-Sacrement de l'Autel.
(Saint-Simon) Adrien de Monluc, comte de Cramail. Homme de guerre, écrivain et opposant politique du
cardinal de Richelieu. Descendant du Maréchal Blaise de Monluc.
(Saint-Mathias) Personne (siège non réattribué). Précédent occupant : Jacques de Saint-Jean d'Oise.
(Saint-Jude) Anne-Marie d'Orléans (la Grande Mademoiselle). Anne-Marie a pris la succession de son
grand-père maternel Henri de Montpensier. Les Montpensier furent des défenseurs intransigeants de la
foi Catholique. Que les Apôtres aient parmi leurs membres une comploteuse aussi débutante prouve à
quelles profondeurs est tombée la Confrérie.
Remarques : le nom de code " Mathias " correspond à l'apôtre qui remplaça Judas, et le siège
correspondant était occupé par Jacques de Saint-Jean d'Oise.
Deux noms de codes (Saint-Jacques le Majeur et Saint-Jacques le Mineur) pourraient très bien être les
noms de codes de membres d'une autre organisation, criminelle : les " Jacques ". Ce qui pourrait être
source de confusion pour les joueurs. Qui a dit que les sociétés secrètes étaient simples ?
Théoriquement, les apôtres ne doivent pas se battre entre eux. Preuve du déclin de la Confrérie, cela
n'a pas empêché Etienne de Morlay et Jacques de Saint-Jean d'Oise de se battre en duel pour cause de
divergence sur l'avenir de Blanche.
Les Jacques
Une bande de voleurs & de coupe-gorge parisiens, soutenus par une confrérie protestante, les " Quinze ",
et théoriquement à leur service.
Leur signe de reconnaissance : ils ont tous comme pseudonyme " Jacques " (+ surnom), et s'appellent "
frère " entre eux.
Fonctionnement : leur chef applique à son organisation des méthodes d'espionnage. Les Jacques
évoluent chacun de leur côté, jusqu'à ce qu'ils soient convoqués à une réunion par un signal indirect, par
exemple un foulard accroché à un étalage. Le lieu des rendez-vous n'est jamais deux fois le même. Ils
reçoivent leurs ordres uniquement de leur Chef (alors masqué), le " Grand-frère Jacques " (le Maître-
espion Jean Meunier) et de son second " Jacquot la fripouille " (Jacques Sarment, membre des Quinze).
Leur mission leur est expliquée au dernier moment, et ils se dispersent juste après.
Faiblesses : Meunier est en train de s'affranchir de la tutelle des Quinze. Il s'est ainsi emparé des
mémoires, à l'insu de son second.
Le mode de réunion est tel que Meunier a du mal à rassembler rapidement les équipes dont il a besoin.
Les Jacques n'ont pas l'habitude de travailler ensemble et hésitent peu à se dénoncer mutuellement.
Charlotte a à sa main une bague en argent marquée des initiales S&R (celle de Bougival est en or).
Joseph de Morlay son oncle l'avait fait rentrer dans la Confrérie, au rang de Diacre, en s'imaginant la
ramener dans le droit chemin. Elle en sait vraiment peu de choses, et n'a jamais cherché à en savoir
plus, exhibant la chevalière pour sa valeur sentimentale.
Aventurière dans l'âme, elle a accepté la mission de " Saint-Pierre " sans trop de questions. Le réveil va
être dur…
Comment la jouer : Charlotte est l'opposée de Blanche. Elle est la " fée noire ", Blanche étant la " fée
blanche ". Là où Blanche déprime et pleure, Charlotte dégaine son épée et agit. Là où Blanche se ferait
enlever et devrait être secourue par les PJ, Charlotte serait plutôt en train de secourir les PJ… Elle n'est
plus très portée sur les hommes, tente de les dominer, et ne perd pas une occasion de rivaliser avec eux,
à l'épée ou à cheval. Un romantique pourrait peut être la faire revenir à de meilleurs sentiments envers
les hommes.
Outre sa beauté, Charlotte est provocatrice, brillante rhétoricienne, ne se laisse pas marcher sur les
pieds, féministe (elle soutient à fond la Reine Christine).
Son rôle : Elle joint les PJ pour les trahir, mais finalement tombera amoureuse d'un des PJ (pas le PJ-
Star!). Elle trahira alors la SR et rejoindra le camp des PJ.
Ce n'est pas un cadeau pour le PJ à qui elle est destinée : c'est plutôt " miss Catastrophe ", … mais la
récompense n'en est que meilleure !
Le personnage de Charlotte est inspirée d'une aventurière escrimeuse historique (bien que plus tardive) :
Mlle La Maupin. Tout ce qui a pu arriver à une femme en habits d'hommes :
http://bastion.free.fr/maupin.htm.
De Clérac
38 ans, belle moustache. Il boite suite à une blessure reçue à Rocroi. Ex-membre de la Sainte-
Rédemption (rang : Témoin).
Ancien chevau-léger du Cardinal, il fut recruté pour assister Jacques de Saint Jean d'Oise. Celui-ci lui a
sauvé la vie à Rocroi, et il a reporté sa fidélité de la SR sur Saint-Jean d'Oise, prenant sa " retraite" en
même temps que lui. Pour survivre, il donne des leçons d'escrime à des jeunes nobles écervelés.
Jacques lui a confié ses mémoires en lui demandant de les donner à son fils si quelque chose de fâcheux
arrivait. Il s'exécute enfin, sept mois de réflexion plus tard. Il ne peut se résigner à laisser le fils de son
ami se faire trucider sans avoir essayé de l'aider et se rachètera en se sacrifiant pour lui si nécessaire.
A l'inverse des autres épisodes, vous pouvez jouer et faire jouer celui-ci indépendamment de la
campagne. Il y a peu de rapports avec les épisodes précédents. Le scénar peut être joué en one-shot,
avec toutes sortes de Personnages-Joueurs (PJ), moyennant la suppression de toutes les mentions de
« Sainte-Rédemption » et de "Charlotte de Lègues". - je l'ai testé ainsi, et cela marche. Les PJ doivent
juste être mazarinistes ou au moins plus proches du Dauphin ou de la Reine que de Condé.
Les personnages vont être amenés à enquêter sur la publication supposée de lettres intimes de la Reine
et d'un amant. Ils devront éviter de navrer un enquêteur parallèle, et reconnaître une fausse piste.
Enfin, après avoir découvert l'origine des fuites; ils devront s'introduire dans l'antre même d'un
comploteur pour récupérer les documents compromettants.
Ce scénario demande du tact, de la diplomatie, pas mal d'enquête et de la prudence. Il est relativement
ouvert aux initiatives des joueurs. Comme les Personnages-non-joueurs sont actifs et bavard, le MJ
devra très attentivement lire ce qu'ils disent, afin de bien "jouer" les scènes auxquelles les PJ assistent.
« Précédemment »
Les personnages en gras sont développés dans le casting.
Notre PJ « star » (le vicomte de Bougival) et les autres PJ ont étés mêlés à un incident, « l’incident des
Petits Maîtres », au cours duquel le « clan de Condé » a failli se battre contre le « clan de Beaufort »
Chronologie historique
6 janvier 1649 : la Cour fuit Paris, laissant la ville aux mains des Frondeurs. Condé met le siège à
Paris.
1er avril : paix de Rueil. Les Frondeurs rendent Paris.
18 août: retour de la Cour à Paris.
Le complot de Condé
Tout commence le 18 juin, lors de l’incident des Petits Maîtres, au cours duquel le marquis de Jarzé
provoque Beaufort et manque de se battre contre lui (voir épisode 2, acte 1). La Reine le reçoit
discrètement pour le remercier d’avoir défendu l’honneur du Cardinal de Mazarin. Au cours de cet
entretien, le marquis de Jarzé se méprend sur les chaleureuses paroles d'Anne d'Autriche, tombe
amoureux de la Régente, se monte le bourrichon, et commence à lui écrire des lettres enflammées.
Condé conforte Jarzé dans ses illusions amoureuses et l’assure de son soutien. Il contacte Mme de
Beauvais, une des dames de compagnie de la Reine. Condé la convainc de se faire l’intermédiaire
indispensable des courriers entre Jarzé et la Reine.
De juin à début septembre, la correspondance amoureuse est intense entre la Reine et Jarzé. Condé se
fait donner par Jarzé, les lettres que ce dernier reçoit de la Reine.
La reine, habituée des intrigues, est très discrète et personne ne se doute de rien. Par contre,
l’exubérance amoureuse de Jarzé ne connaît plus de bornes, et toute la cour se moque de lui. La Reine
prend peur et cesse de lui écrire.
Dans le même temps, Condé se rend impopulaire à la cour. La Longueville lui conseille de prendre des
distances. Condé ne voulant pas que l’on soupçonne son association avec Jarzé, se retire en Bourgogne
avec les lettres.
Début septembre, Mme de Beauvais s’imagine que la Reine va détruire les lettres qu’elle a reçues de
Jarzé. Elle les vole et les fait parvenir à Condé.
Le Prince de Condé a alors en sa possession de la totalité de la correspondance : d’une part les lettres
de la Reine à Jarzé, données par Jarzé ; d’autre part les lettres de Jarzé à la Reine, obtenues par Mme
de Beauvais. Le plan du Prince de Condé est de faire chanter la Reine, l’obliger à renvoyer Mazarin et de
le nommer Premier Ministre à sa place. Il commence à nouer des contacts…
La Reine s’aperçoit du vol et charge Clair de Laffitte de récupérer ces lettres. Laffitte s’adjoint une
force de frappe en la personne d’un mercenaire allemand, Hans.
Début novembre, Mazarin est au courant des bouffonneries de Jarzé, mais grâce à son réseau d’espions,
il apprend l’existence de cette correspondance très compromettante. Il charge alors les PJ de récupérer
les lettres.
Les PJ vont commencer par s’embarquer sur une fausse piste en soupçonnant Jarzé de vouloir imprimer
les lettres. Les PJ croiseront le chemin de Clair de Laffitte, mais devront l’empêcher de tuer Gondi.
Ensuite, les PJ enquêteront à la cour cette fois, pour remonter jusqu’à Condé, et devront cambrioler le
palais des Ducs de Bourgogne à Dijon…
Introduction : Ambiance
Le MJ informera les joueurs des dernières nouvelles:
La cour est revenue le 18 août à Paris, triomphalement. Les cris de Vive le roi ! étaient continuels
Beaufort, le seul des frondeurs à ne pas être revenu à la cour, est venu se présenter au roi. La
Fronde est matée, enterrée, terminée. (arf !)
Peu de jours après, Mazarin s’est promené en carrosse à Paris, sans aucun incident (Les PJ qui
connaissent les Écharpes Vertes en ont cependant reconnu lui faisant une escorte discrète)
Mazarin tente une réconciliation avec le « clan Beaufort » : le duc de Mercoeur (frère aîné de
François de Beaufort) épousera une nièce du cardinal. En échange, César de Vendôme (le père du
duc de Mercoeur) recevra une charge d'amiral.
Les succès du Prince de Condé lui ont monté à la tête, il est devenu d’une insupportable
arrogance ; même ses meilleurs amis en ont assez. Son départ pour la Bourgogne dont il est
gouverneur est un soulagement.
Jarzé fait le tour des imprimeurs parisiens, il veut imprimer un recueil de ses poésies, dans lesquelles il
déclare sa flamme à la Reine à la face du monde, sous un travestissement assez transparent.
Laffitte sait, lui, qui est l’amant de la Reine (les PJ l’ignorent). Hans et lui suivent Jarzé à la trace à
travers Paris. Il ne veut pas « l’abîmer » par respect pour la Reine et par crainte des répercussions à la
Cour. Il pense pouvoir récupérer les lettres dés que Jarzé les aura donné à son imprimeur ou à son
mécène secret. C’est un bon plan, mais Jarzé a donné ses lettres à Condé, tandis qu'il cherche un
imprimeur pour ses poèmes…
Ainsi, Clair et Hans surviennent menacer les imprimeurs sur les pas du marquis, et passent à tabac les
imprimeurs trop lents à comprendre.
Conseils de maîtrise Les PJ vont donc se retrouver en concurrence avec Clair de Laffitte sur ce qui est
en fait une fausse piste. La chronologie exacte des actions de Clair de Laffitte n’a pas d’importance :
quoi que fassent les PJ, Laffitte est passé avant eux quand le scénario le prévoit, et même si les PJ
traînent, ils lui tomberont dessus juste à temps pour l’empêcher de tuer Gondi. Ensuite ils devront
remonter la bonne piste et reprendre les lettres à Condé.
Les actions de Mazarin
Mazarin sait que la Reine a un amant, mais il est à cent lieues de s’imaginer que c'est un personnage
aussi insignifiant que Jarzé. Il n’ose pas affronter la Reine pour lui demander qui est son amant; elle le
prendrait mal, rirait, lui reprocherait son indiscrétion, et le traiter de jaloux. Il charge les PJ de
retrouver les lettres. Cependant, sa machine d’espionnage travaille à en identifier l’auteur, et surveiller
les imprimeurs connus…
Scène 1 : briefing
Les PJ sont convoqués par Mazarin au Palais-Royal, tard dans la nuit. C’est une simple question de
discrétion, mais les PJ finissent par croire que ce diable d’homme ne dort jamais.
Mazarin informe les PJ que des lettres d’amour entre la Reine et un amant sont en circulation quelque
part.
Ce sont bien sûr, explique-t-il, des « faux grossiers », mais répandues dans le peuple, elles
entacheraient la réputation de la Reine et serviraient la propagande Frondeuse.
Il craint qu’un imprimeur frondeur fasse paraître les lettres en deux ou trois pamphlets pour leur donner
le maximum d’impact.
Il insiste aussi sur le fait que son filleul (le Roi) n’est pas au courant de cette correspondance et ne doit
pas être blessé par cette affaire. Cette affaire nécessite tact & discrétion. C’est pour cette raison qu’il
a fait appel à nos héros…
Mazarin exige un rapport quotidien, en tête-à-tête ou avec un de ses lieutenants soit tard le soir soit tôt
le lendemain matin. Il est capable d’envoyer les Écharpes Vertes à la recherche des PJ si ceux-ci ont
plus de 12 heures de retard pour un de ces comptes-rendus.
Pour commencer leur enquête et s’informer, il leur suggère de prendre contact avec Théophraste
Renaudot, célèbre imprimeur de la Gazette, qui relaye sa propagande.
Conseil de maîtrise : en jouant le briefing, le MJ devra insister sur la mine sévère, voire défaite, de
Mazarin. Sur le ton autoritaire et définitif de ses ordres. En fait, le Cardinal est tout simplement
fatigué, mais les joueurs s’imagineront que les lettres en question trahissent l’amour scandaleux de la
Reine et Mazarin lui-même ! Si les joueurs ont la comprenette difficile, le MJ leur rappellera que le
moindre torchon frondeur crie que la Reine et Mazarin sont amants.
En partie de test, les joueurs, connaisseurs du 17ème siècle, ont tout de suite compris que la
correspondance entre la Reine et son amant, c'était une correspondance entre la Reine et... Mazarin. Ils
en furent tellement convaincus que quand ils entendirent parler du "marquis", ils se dirent que c'était
une ruse de l'éditeur qui utilisait ce pseudonyme pour leurrer Mazarin...
- Insister lourdement sur le côté « tact et discrétion » de ce scénar d’enquête, les joueurs ont vite
tendance à l’oublier…
Enquêtes alternatives.
En partie de test, un des personnages s’est rendu chez des imprimeurs de la place et a fait de la
provocation en leur proposant d'imprimer des trucs très compromettants...
Mais la police secrète surveille les dissidents frondeurs et "tombent" par hasard sur les PJ. Les PJ
rencontreront alors des agents de Mazarin, des mousquetaires, venus appréhender ces trublions. On se
retrouve alors dans une configuration bien connue : les PJ peuvent, à force de malentendus ou de
rivalités, faire un petit combat non mortel contre « les gardes du Cardinal ». Si la rencontre dégénère,
les PJ en seront quittes pour un savon, mais surtout parce qu’ils n’auront pas été discrets.
De plus, un PJ isolé parlant de publications anti-royalistes risque de se faire attaquer par Laffitte et son
reître : mais Laffitte essaye pour cette première rencontre de décourager le provocateur. La rencontre
finale de Laffitte doit venir plus tard.
Les PJ à la recherche de Renaudot trouvent porte de bois: soit Renaudot n’est pas là, soit personne ne
semble savoir où il est, soit encore il ne peut recevoir personne.
C’est le moment de discuter avec des ouvriers imprimeurs. Il faudra être diplomate car ils se méfient,
font corps face à la menace, mais deviennent plus bavards autour d’un verre ou d’une partie de cartes.
On peut apprendre que Renaudot se cache ; il a pris peur car une bande de furieux s’en prend aux
imprimeurs les uns après les autres, détruit le matériel et agresse les ouvriers.
Un secrétaire vend aux PJ le conseil suivant : se faire inviter à un dîner le soir même chez Scarron, où il
sait que Renaudot est invité.
Toute personne religieuse non fanatique, intellectuelle, ou pas trop titrée, devrait pouvoir arriver à se
faire inviter chez Scarron. On peut même faire de la place à des invités surprises du moment qu’ils
apportent de l’esprit, de la bonne humeur et à boire - les vins de Champagne rouges sont très
appréciés (le champagne mousseux ne sera inventé qu’en 1670).
Note de maîtrise : une partie des informations données par Renaudot peut être obtenue chez d'autres
imprimeurs, donc ne pas s’inquiéter si les joueurs commencent une enquête parallèle. Les PJ peuvent
apprendre en discutant avec des imprimeurs que le marquis qui précède le « fou dangereux » est le
marquis de Jarzé.
Voici une scène uchronique, mettant ensemble des personnages historiques contemporains, mais qui
n’ont pas dîné ensemble et/ou ne se trouvaient pas à Paris à cette époque. Il s’agit juste pour le MJ
d’agiter « la légende des siècles ».
Donnez la petite fiche sur chaque PNJ présent avec les notes sur son comportement, ses idées, son
allure, et donnez la scène à jouer aux joueurs, qui arrêtent de jouer leurs persos le temps de mettre en
scène les PNJ les plus marquants. Le MJ interprète les autres. Cela aura un effet bien plus amusant. A
quatre joueurs, faites de La Fontaine un PNJ ; à trois joueurs, mettez en plus Bergerac en PNJ.
Demandez au joueur de Renaudot de transmettre ses informations "naturellement". Dés que la
conversation retombe, passez à la scène suivante.
Les joueurs interprètent leurs personnages habituels, le MJ interprète tous les PNJ. Les joueurs peuvent
participer bien sûr. Les joueurs peuvent profiter de leurs connaissances pour introduire des idées
anachroniques, mais elles seront ignorées par l’Histoire ou tournées en dérision par les convives.
Les attitudes appréciées sont d’être drôle, impertinent vis à vis des puissants, moqueur, brillant…
Les attitudes réprouvées sont : être sérieux, triste, trop favorable à Mazarin ou aux Académiciens.
Les joueurs étant spectateurs, peuvent s’ennuyer - rien n'énerve autant un joueur que de rester passif
ou inactif trop longtemps. Expédiez la scène en faisant donner les informations par Renaudot, les PJ
profitant des conversations pour se faire bien voir. Le «j’aime beaucoup ce que vous faites» marche très
bien. Ecouter patiemment la liste de ses déboires avec les Parlementaires et compatir, aide aussi à s’en
faire un ami.
S’ils n’ont pas pu l’interroger à fond pendant la « soirée avec les stars », il leur donne rendez-vous le
lendemain soir. Il les recevra alors malgré un grand mal au crâne. Voir plus loin les informations de
Renaudot.
Scarron reçoit dans une petite pièce à l’étage. Les invités se serrent autour d’une petite table
débordant de victuailles. Les chandeliers éclairent chichement les convives, mais les vins et la bonne
chère coulent à flot, chaque invité de Province apportant des spécialités de chez lui. La soirée
commence vers 10 heures et se termine à 3 heures du matin, idéalement avec un concours d’odes. Si vos
joueurs sont partants, faites-leur écrire quelques sonnets. On réveille Renaudot qui s’était endormi, et
tout le monde s’en va gavé, gorgé d’alcool et la tête enfiévrée par tant de conversations brillantes.
Les présents
-*-
(option: joueurs expérimentés : photocopier les "portraits", les distribuer aux joueurs - )
-*-
Ce que savent les autres : poète, connu pour être auteur de théâtre burlesque et romancier.
Paralytique, son physique est dégradé, mais il pétille d’énergie et de réparties acides. (Note : il ne s’est
pas encore marié avec la future Mme de Maintenon).
Manie : Se plaint de la piètre qualité de la production littéraire contemporaine, « ce siècle est celui de
la mort de la littérature! », il voue à l’enfer Mazarin, son Académie Française, son maniérisme et ses
règles, Racine, Voiture, et la douzaine de poètes et d’auteurs de théâtre qui vont « à la soupe ». Vante
sa parodie (« L’Enéide travestie ») et tous ces poètes qui requièrent tant de connaissances classiques.
Ses objectifs : être le plus brillant de la soirée. Vendre ses mauvais manuscrits à un éditeur.
Ce qu’il pense de :
Ce que savent les autres : Une sorte de Bill Gates prodige que rien ne peut arrêter (il parlait latin et
grec à 9 ans…). 10 idées à la minute. Entrepreneur et publiciste. Brillant « Philosophe » au sens de
l’époque, c’est à dire qu’il connaît la philosophie, la physique, l’astronomie et les maths.
Manie : Il n’aime pas trop la vie mondaine – il est plus mysticisme, et proche des communautés de Port-
Royal ; fait les louanges du jansénisme (doctrine condamnée…). Parle aussi de ses expériences (1648) sur
la pression atmosphérique, et rêve, puisque l’air a un poids, à des « plus légers que l’air »
Citation typique : « pourquoi Descartes est-il parti pour la Suède ? Nos esprits les plus brillants doivent-
ils s’exiler ? Et que va-t-il raconter de sa rencontre avec la « scandaleuse » Reine Christine, qui essaye
de faire rivaliser Stockholm avec Paris ? »
Objectif : il est là pour faire parler de son invention : la machine arithmétique (1645), qu'il vend 100
livres. Il est prêt à se compromettre avec des gens qu’il n’aime pas particulièrement pour en faire
parler.
Ses relations avec les autres : il sait qu’il est un petit génie, le plus malin de tous les présents, et
assommera de pensées ceux qui essaieraient de prouver le contraire. Toujours prompt à démonter les
raisonnements non-scientifiques.
Ce qu’il pense de :
Ce que savent les autres : un bonhomme usé et souffreteux. Editeur de la Gazette, qui publie des
dépêches officielles, donc "la Voix de Mazarin". Lui aussi était bourré d’idées (il a inventé les petites
annonces, le bureau de placement, le mont-de-piété), mais il a été ruiné par des Parlementaires jaloux.
Manie : pessimiste et déprimé au début de la soirée, il revient à la vie avec le haut niveau des débats et
le bon vin.
Objectif : Que les autres s’intéressent à lui, et qu’il puisse trouver des oreilles compatissantes pour ses
jérémiades. Noter tout ce qui se dira contre Mazarin, cela peut toujours servir.
Ce qu’il pense de :
Scarron : drôle et brillant. C’est grâce à lui que Paris est la lumière intellectuelle du monde.
La Fontaine : un poète plutôt doué, s’il n’avait pas tout copié sur les auteurs antiques.
Pascal : il vaut mieux se compromettre avec Scarron qu’avec un sympathisant janséniste !
Bergerac : un jeune écrivain bruyant mais avec quelque talent.
Un manchot est passé dans son imprimerie, le menaçant de mort s’il éditait des écrits d’un
« marquis », mais sans dire lequel.
Ce forcené fait le tour des imprimeurs et se fait remettre toutes sortes d’épreuves et de
manuscrits sous la menace de son épée et sous les rugissements incompréhensibles du reître
allemand qui l’accompagne.
Aucun imprimeur officiel ne se risquerait à publier des Mazarinades après la mise au pas de
l’hiver. De plus, tout le monde sait que Mazarin a des espions partout…
Aucune rumeur ne court sur la publication non autorisée de correspondance de (ou à) la Reine. Seules
des imprimeries plus ou moins clandestines, appartenant aux parlementaires, pourraient se risquer à
imprimer de tels brûlots. La petite imprimerie de Granger par exemple, est connue pour avoir édité des
milliers de pamphlets et des discours du coadjuteur Gondi.
Ce que savent les autres : L’archétype du Gascon sans le sou. Ex-soldat, danseur et escrimeur, on lui
attribue des exploits du genre "il aurait embroché 100 hommes", etc. Auteur de théâtre, écrivain
fantastique, philosophe. Auteur de Mazarinades et de pamphlets contre les Frondeurs.
Objectifs : expliquer pourquoi il est préférable d’être végétarien (discours sur la santé ou « pyramide
alimentaire »). Il a commencé un brouillon de l’Histoire comique des Etats et Empire de la Lune. Il veut
exposer sa manière d’aller dans la Lune (mettre la rosée en bouteille et s’élever avec elle, puisqu’elle
est plus légère que l’air). Cyrano déteste la poésie « classique » et ses lois: « Vous imaginez-vous vos
aventures se passant en un seul lieu, durant une seule journée, et avec une seule intrigue ? Ce serait
mortellement ennuyeux ! ». « Et pourquoi séparer la comédie de la tragédie ? Mélangeons-les plutôt ! ».
Ce qu’il pense de :
Ce que les autres savent : Traducteur latin-français, poète amateur. Il est marié et s’embourgeoise,
alors qu’il menait jusqu’ici une vie dissolue.
Personnalité : Joyeux, perspicace, et beaucoup de répartie. Il n’est pas le dernier à descendre les
bouteilles.
Manie : Connaît parfaitement ses lettres latines, et cite des extraits de poètes latins - en version
originale.
Objectif : profiter d'une des rares occasions de s'amuser. Manger, boire, sa femme est loin! Faire l'éloge
de la poésie classique. Se faire éditer. Organiser et gagner un concours de poésie (pour vanter
l’hospitalité de l’hôte, dresser un portrait des personnes présentes, etc.)
Localiser l'imprimerie est une occasion de mettre en avant un PJ ayant des contacts dans la pègre.
Présentez "Hugues les bons tuyaux", un marin, métis martiniquais échoué en place de Grêve. Sinon,
Mazarin connaît l'adresse et Renaudot connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui sait où elle se
trouve...
Une petite imprimerie qui se cache derrière une tannerie du faubourg du Temple. Au milieu de cadavres
d’animaux qui empestent, se trouve une ancienne grange qui abrite un pressoir à vin recyclé en presse.
Les PJ trouvent les lieux ravagés : un combat vient de s’y tenir, trois ouvriers valides tentent d'éteindre
un feu, deux blessés saignent et souffrent, etc.
Les ouvriers ne se font pas prier pour raconter ce qui vient d'arriver : un manchot avec une rapière (Clair
de Laffitte) et un soldat Allemand ont débarqué. Le manchot a exigé qu’on lui remette tous les
manuscrits. Les ouvriers ne se sont pas laissés faire, et l’Allemand en a pourfendu deux avant de mettre
le feu à l’imprimerie. Le manchot n’est reparti que sur un malentendu, lorsqu’on lui a confessé que des
pamphlets étaient gardés par Gondi, pour relecture avant publication. Le manchot criait en partant
« Gondi ! Bien sûr, Gondi ! ». Les PJ vont-ils courir après Laffitte ou soigner les ouvriers d'abord?
Mais que se passe-t-il ? Laffitte ne s’est pas renseigné auprès de Renaudot, lui, et il est « pressé » parce
que ses descentes chez les imprimeurs finiront par attirer l’attention de la Prévôté. Il saute sur la
première hypothèse venue : Jarzé a remis les lettres à Gondi, qui va faire chanter la Reine pour faire
renvoyer Mazarin et devenir Premier Ministre. Laffitte se met en planque du côté de l’archevêché et
attend que Gondi sorte…
Actions des PJ : Normalement les joueurs ont compris que leur concurrent va envoyer le coadjuteur
Gondi rencontrer son Créateur.
Si les PJ se disent qu’après tout la mort du chef des Parlementaires frondeurs est une bonne chose, le
MJ devra faire passer le temps jusqu’à l’heure du rapport quotidien à Mazarin. Car Mazarin est contre le
meurtre de Gondi : cela en ferait un martyr, et relancerait la Fronde parlementaire. Ce serait une
catastrophe politique. Au contraire, Mazarin a besoin d’un Gondi vivant et d’un « parti » parlementaire
fort contre les frondeurs nobles. Dernières « qualités » de Gondi : c’est un arriviste de première,
susceptible d’être acheté par une proposition de mitre de cardinal.
Scène 5 : il faut sauver le coadjuteur Gondi
Attention, cette scène est un climax de l’acte, il faut la rendre difficile et dramatique. Les PJ luttent
contre la montre, et courent d’un endroit à un autre. Stressez les joueurs, rappelez-leur que chaque
obstacle leur fait perdre du temps, pendant lequel « le manchot » est peut-être en train de tuer Gondi.
Pendant ce temps : Gondi a un rendez-vous romantique sur les tours de Notre-Dame avec une de ses
galantes, Marie de Cossé-Brissac épouse du maréchal de la Meilleraye, grand maître de l’artillerie.
Lorsque le coadjuteur se rend à son rendez-vous, escorté de trois gardes du corps, Laffitte leur emboîte
le pas. Arrivé à Notre-Dame, Gondi monte dans les tours. Ses gardes du corps restent dans la nef mais
Laffitte réussit à passer par les galeries.
On entre à l'Archevêché comme dans un moulin; des tas de mutilés de guerre vont et qui viennent, et
font la queue pour recevoir la charité de Vincent de Paul. Les PJ doivent se dire que Laffitte s'est
introduit dans l'archevêché; ils devraient se rendre sans attendre aux appartements du coadjuteur.
Gondi craint beaucoup les maris jaloux & les assassins de Mazarin, et a donné des consignes très strictes
à ses domestiques. Ceux-ci font barrage aux PJ, mentent effrontément; d’après eux, le coadjuteur est
en prière et ne peut recevoir personne.
Il faut les convaincre, les menacer ou les suivre. Au besoin, faites passer opportunément l’archevêque
de Paris Jean-François de Gondi (oncle du précédent). Il s'inquiète pour son neveu, croira les PJ, et
ordonnera aux domestiques de parler.
Cette fois, ils doivent convaincre les trois gardes du corps en bas des escaliers de les laisser passer. En
partie de test, les PJ ont fait le coup de poing pour passer.
Pendant ce temps : sur le toit de Notre-Dame, dos à la tour nord, la vue est magnifique sur Paris,
éclairé par le soleil couchant d’une magnifique et fraîche journée d’automne. Mme la Maréchale, une
belle femme d’une trentaine d’années, a le vertige et se serre contre Gondi, qui la baratine. Clair de
Laffitte surgit de l’ombre des tours et met l’épée sur la gorge du coadjuteur. La Maréchale crie, il lui
donne un coup dans le ventre.
Guidés par les cris des protagonistes, les PJ arrivent au moment où Laffitte rudoye Gondi pour lui faire
dire où sont les lettres. Gondi n’en sait évidemment rien (c’est une fausse piste, rappelez-vous !).
Laffitte pousse Gondi sur la rambarde, le coadjuteur manque tomber dans le vide et panique
complètement !
Les gardes du corps de Gondi déboulent sur les pas des PJ. Ils voient leur employeur en danger et
veulent faire un sort à Laffitte .
Option guerrière : la négociation n’aboutit pas ? La politique continue par d’autres moyens.
Le balcon est étroit, on ne peut le combattre qu’à un de front (mais on peut faire le tour et le prendre à
revers).
Laffitte n’hésitera pas à prendre Gondi en otage (et même le blesser pour montrer sa détermination).
Malgré son bras en moins, Laffitte peut tenter de faire basculer un adversaire par-dessus la balustrade.
Quant à Mme de la Meilleraye, elle a l’art de se placer au mauvais endroit au mauvais moment : gare à
ne pas la blesser par erreur.
Le combat se déplace sur les toits de Notre Dame, au milieu des gargouilles et des arcs-boutants. Là,
plus de balustrades, et des possibilités accrues de chutes. Le MJ pourra placer une scène où un PJ
s’accroche à une gargouille, se balançant dans le vide.
Ironiquement, les PJ doivent sauver la vie de Gondi, un adversaire déclaré. Et ceci, au risque de tuer
Laffitte, qui est en fait dans le même camp qu'eux. Bienvenue dans la politique.
Interroger Gondi :
Gondi est temporairement en état de choc. C’est le bon moment pour l’interroger.
Sur les lettres de la Reine : Il jurera devant Dieu qu’il n’a jamais entendu parler de quoi que ce soit qui y
ressemble, et il est digne de foi.
Sur la chevalière en or : Gondi panique et raconte n’importe quoi.
Sur la Sainte-Rédemption, et en montrant la chevalière de Bougival : Gondi se ressaisit et offre sa
reconnaissance à son « confrère ». Bougival s’est fait un allié. Gondi pourra éventuellement
donner alors quelques informations sur la Sainte-Rédemption, mais en profitera pour réclamer les
mémoires (voir épisode 2)
Au bout de quelques questions, Gondi reprend son sang froid, et menace, si on ne le laisse pas
tranquille, de faire savoir à toute la France que Mazarin a tenté de l’assassiner.
Scène 6 ou n’importe quand: Rencontrer Jarzé.
A cet acte-ci où le suivant, les PJ voudront peut-être aller interroger Jarzé. MJ, vous devez l’interpréter
comme le comique de service. Romantique, naïf, abruti & inspiré par sa vaine passion, il se fait des
châteaux en Espagne, et ne peut voir à quel point il paraît ridicule. Il n’y a pas grand-chose à en tirer :
Jarzé est aveuglé par son amour.
Si les PJ ont l’air de vouloir contrecarrer ses projets amoureux, Il les provoque en duel. Duel à
éviter, parce que n’importe quel politicien comprendrait que le détenteur des lettres se servirait
de la mort de Jarzé contre Mazarin. Le MJ se fera un plaisir de citer quelques accusations
possibles : « Mazarin tue l’amant de la Reine pour éviter le scandale ! » ou pire : « Mazarin,
jaloux, fait liquider son rival par ses sbires! »
Si les PJ lui parlent gentiment, il leur ouvre son cœur. D’autant plus s'ils ont fait partie de la
même bande, les « Petits-Maîtres » (cf. Épisode 2).
o Il ne se rend compte de rien, et ne met pas en doute l’amour de la Reine, qui lui a
d’ailleurs répondu par des lettres passionnées.
o Il refuse de rendre les lettres de la Reine :« un présent de ma bien aimée, je le garde sur
mon cœur». De toutes façon il ne les a plus, « elles sont en lieu sûr, à l’abri des jaloux ».
o Il ne « balancera » pas Condé, qu’il considère comme son ami et bienfaiteur. Voulant
partager son bonheur quand même, il fera une allusion hermétique à « un ange, un cupidon
qui a parrainé cette merveilleuse aventure » (vous voyez le genre de discours…)
o Il est passé chez les imprimeurs pour faire éditer les poèmes dédiés à sa dulcinée.
D’ailleurs il peut montrer les originaux… Les allusions à la Reine sont transparentes
("déflorer la fleur d'Espagne") Il ne comprend pas pourquoi, mais les imprimeurs se sont
tous rétractés, et pourtant il offre beaucoup
Quelques indications pour vous permettre de considérer les actions des PJ.
La Reine est présente, avec Laffitte s’il est toujours vivant. Elle reconnaît avoir commandité Laffitte.
Elle raconte comment et pourquoi elle s'est laissé entraîner dans une relation amoureuse, platonique et
romantique avec Jarzé. (voir Casting pour saisir l'état d'esprit d'Anne d'Autriche). Maintenant, elle remet
sa réputation dans les mains des « hommes du Cardinal » : les PJ.
En parties de test, les joueurs se sont exclamés : "mais alors, ces lettres ne sont pas des faux? Et ce
n'est pas Mazarin le destinataire?"
Mazarin semble tout aussi étonné d'apprendre jusqu'où est allé la relation Reine-Jarzé. Voilà ce qui
arrive quand on est trop occupé ailleurs…
La Reine explique qu’elle souffre du mépris de Condé, et du harcèlement de Jarzé. Jarzé ne cache plus
son adoration pour la Reine. Partout où elle va, il est sur son chemin, faisant le beau et poussant des
soupirs et des petits cris. Elle a interdit toute relation avec lui, ou même toute mention de son nom,
rien n’y fait ; il revient à la charge.
Cette affaire fait la risée de la Cour ; pour l’instant c’est Jarzé dont on se moque, mais si on apprend
que la Reine a correspondu avec lui, elle n’aura plus qu’à se retirer à la campagne.
Elle ne dort plus ; elle soupire la nuit, et pleure même.
Le Cardinal demande aux PJ, maintenant qu’ils connaissent la vérité, de trouver qui a volé les lettres
chez la Reine. Il pense aussi que quelqu’un manipule Jarzé, et veut savoir qui. Toutes les lettres (celles
de la Reine à Jarzé, et celles de Jarzé à la Reine) doivent être retrouvées et détruites. Le tout avec la
plus grande discrétion, sans que Louis ni aucun noble n’en entende parler.
En partant, les PJ peuvent voir Mazarin prendre la Reine dans ses bras et la réconforter tendrement, en
la couvrant de baisers. On dirait qu’ils se sont réconciliés.
Les PJ sont prêtés aux unités de Gardes du Corps de la Reine. Laffitte peut leur faciliter leur insertion,
sinon ils font face à l’hostilité des « anciens ».
- Garde du corps dehors : les PJ gardent leurs épées et leurs bottes, et restent dehors en uniforme à
garder les bâtiments. Au cours de bavardages avec leurs frères d’armes, ils apprennent que les
bâtiments sont bien protégés (excluant la possibilité d’entrer dans les appartements de la Reine pour
quelqu’un qui n’est pas dans la place). Comme ils prennent note des allées et venues, ils savent aussi
quelles dames circulent beaucoup hors du palais, et quelles dames restent et habitent sur place.
- Garde du corps dedans : les PJ sont vêtus d’une livrée spéciale, mettent des souliers précieux fort
inconfortables, et laissent leurs armes au vestiaire. Les PJ sont environnés de femmes : domestiques,
femmes de chambres, dames de compagnie, etc. Dans un tel gynécée, s’ils sont aimables, attentionnés
et font bonne impression, ils croulent sous les bavardages et les ragots. Les PJ peuvent même
commencer à nouer des intrigues amoureuses.
Quoi qu’il en soit, une femme devient rapidement suspecte n°1: Mme de Beauvais, première femme de
chambre de la Reine.
- Elle est très amie avec la Reine et a donc accès à ses appartements jour et nuit.
- Personne ne pouvait être plus au courant qu’elle de l’existence des lettres, puisqu’elle était la
messagère entre Jarzé et la Reine.
- Son attitude est suspecte ; elle a l’air inquiète, jette des coups d’œil partout en craignant quelque
attaque en traître, est distraite, sursaute …
Si les PJ prennent Mme de Beauvais en filature, ils la voient rencontrer Jarzé malgré
l’interdiction. La rencontre tourne au dialogue de sourds : Jarzé veut faire transmettre d’autres
lettres à la Reine ; Mme de Beauvais veut que Jarzé brûle les lettres en sa possession. Aucun des
deux ne veut reconnaître qu’il a donné sa partie de la correspondance à Condé.
Si les PJ interrogent Mme de Beauvais, et lui présentent leurs soupçons ou s’ils la brutalisent un
peu: elle s’effondre en pleurs et avoue avoir volé les lettres écrite par Jarzé, et les avoir remises
à Condé.
Comme Jarzé appartient au « clan Condé », il n’est pas difficile, pour les joueurs qui ne l’avaient pas
encore deviné, de déduire que Condé possède l’autre partie de la correspondance, les lettres écrites par
la Reine.
S’il faut mettre les points sur les i, l’attitude impériale de Condé, qui se considère déjà Premier
ministre, ne laisse pas de doute. Condé laisse échapper qu’il a en sa possession « l’arme ultime » pour
en finir avec « l’illustrissime signor Faquin » (Mazarin). Si les PJ n’entendent pas cela eux-mêmes, des
courtisans ou des agents de Mazarin leur rapportent.
Mais où Condé cache-t-il les lettres ? Condé a passé son temps en Bourgogne, il les garde sous la main,
dans le palais ducal, à Dijon. Si les PJ hésitent à partir, un contact de Mazarin de retour de Bourgogne
confirme que Condé garde précieusement des documents dans ses appartements au palais du
Gouverneur.
Pour ne pas faire voir à Condé que son plan est découvert, Mazarin demande à Mme de Beauvais de
rester aux côtés de la Reine.
Jugeant que les « écharpes vertes » manquent de finesse et de discrétion, et désireux de mettre le
moins de monde au courant, c’est les PJ que Mazarin envoie cambrioler Condé… Quelques Echarpes
vertes seront déployées en couverture (voir Organisations).
Bien entendu, « si vous étiez capturés ou tués, le Cardinal nierait avoir eu connaissance de vos
agissements »
Avant l'action:
- Faire cogiter les joueurs sur leurs plans et leurs consignes de sécurité est le premier élément de
suspens : quels dangers sont possibles ? Le plan marchera-t-il ? N’a-t-on rien oublié ? Qu’est-ce qui peut
mal tourner ?
- Les faire penser au trajet de retour, à se constituer une planque, des chevaux de rechange, etc. Si les
joueurs n’y ont pas pensé, le MJ ne doit pas hésiter à leur suggérer: soit les joueurs étaient novices, ils
apprendront ; soit ils étaient bourrins, ils le seront moins. Pour éviter les plans les plus bêtes, le MJ via
Mazarin demande aux PJ de lui soumettre leur plan.
- Mazarin a un agent dans la place : un domestique nommé Bruno, mais il est peu fiable.
Pendant l'action:
- Rappeler sans cesse que les PJ ne doivent pas être découverts. Puis faire advenir plusieurs occasions de
les faire découvrir, telles que : contrôle des papiers, rencontre d’une personne qui les connaît, un
domestique se pointe au moment où les PJ font quelque chose d’illégal, etc.
- Empirer la situation : au début tout va bien, puis quelque chose se met à clocher, puis le plan foire
complètement, et cela finit par un combat désespéré.
Paris-Dijon : 320 kilomètres. Comme l’opération doit être discrète, pas question de passer par les relais
de poste. Les PJ voyagent nuit et jour par les petites routes, avec les Echarpes Vertes.
Nous sommes en novembre et les nuits sont glaciales. C’est un voyage harassant, mais sans histoires. La
traversée de la frontière des états de Bourgogne se fait de nuit, à travers la forêt.
Rentrer dans le palais doit être une petite épreuve. Passer en force est une aberration, jouer au ninja
n’est pas très malin, et il faut éviter de tuer des soldats. Reste la ruse. En fonction de vos joueurs,
introduisez une ou plusieurs des complications proposées. Retenez que l'entrée dans le palais doit être
facile; c'est la sortie qui doit être périlleuse!
Un peu d’observation permettra de constater que du monde circule : outre les soldats, de nombreux
fonctionnaires y travaillent, des serviteurs font les allées et venues d’un bâtiment à l’autre, et des
dizaines de visiteurs y font la queue chaque jour pour des requêtes et des démarches administratives.
Complications :
il faut une convocation ou une invitation pour entrer (au tribunal, à la cour,…) et les gardes à la porte
contrôlent les papiers,
les gardes dévisagent les visiteurs d’un air soupçonneux,
il est évidemment hors de question qu’un PJ rentre avec une arme non-dissimulée s’il n’est pas un noble
français au nom prestigieux.
(option danger maximum) une des Echarpes Vertes manque à l'appel. Cela devrait renforcer la paranoïa
des joueurs...
Bonus : si les PJ ont pensé à demander des vrais-faux papiers à Mazarin, c’est beaucoup plus facile.
Une fois dans le palais, se déplacer discrètement doit être une épreuve délicate. De nombreux gardes et
serviteurs parcourent les couloirs.
Complications :
Des domestiques conduisent les PJ à leur destination ; les gens de passage dans les bâtiments ne sont
jamais laissés à eux-mêmes.
Les PJ ne savent pas où sont les appartements du Prince dans ce labyrinthe. Evidemment il suffirait d’aller
tout droit, de prendre les plus grands escaliers, et les couloirs les plus décorés, mais ce n’est pas discret
du tout.
Si les PJ ne sont pas déguisés et se trouvent seuls dans un endroit où ils ne sont pas censés être, ils
rencontrent quelqu’un qui leur demande ce qu’ils font là.
Si les PJ font du grabuge, l’alarme est donnée.
Bonus : les PJ peuvent risquer de contacter Bruno, l'agent de Mazarin. C'est un serviteur casse-cou et
tellement excité qu’il en serait presque dangereux. Heureusement il connaît le palais par cœur.
D'une manière ou une autre, nos héros sont au cœur du camp de Condé… Sortir avec les lettres des
appartements doit être le moment héroïque de l'acte!
Les grands appartements du gouverneur sont au deuxième étage et donnent sur la cour.
Les appartements de Monsieur le Prince, en partant du palier : antichambre, salon, chambre, chaque
pièce faisant 100 m².
Les appartements de Madame la Princesse, en partant du palier : salon, boudoir, chambre, chaque pièce
légèrement plus petite que sa contrepartie.
En militaire habitué aux campagnes, Condé ne s’est pas encombré de meubles, ni de bibelots, ni de
paperasses. La correspondance Jarzé-Reine est dans la chambre de Condé, dans un secrétaire qui sert de
table de nuit, mais dans un tiroir secret. Il y a pour deux kilos de lettres roulées en tube et maintenues
par un ruban.
Si les joueurs ne pensent pas tous seuls à chercher un tiroir secret, soyez gentils, truquez les dés pour
leur faire réussir automatiquement : les secrétaires Louis XIII sont plutôt rustiques, et l’existence d’un
tiroir secret n’est pas dure à deviner. Et puis les PJ n’ont droit qu’à une tentative.
Complications
Quand ni Condé ni les domestiques ne sont dans sa chambre, elle est fermée à clef. Crochetage, ou les
portes sont peu épaisses.
Un des membres du « clan Condé », par exemple le baron de Matha, faisant partie des « Petits Maîtres »,
reconnaît un PJ qui en faisait aussi partie, et est très surpris de le retrouver ici.
En partie de test, les joueurs ont eu peur de se faire reconnaître par le puissant Condé, et de se faire un
ennemi mortel, à raison. Facilitez le cambriolage aux joueurs: le Prince organise un grand bal masqué.
Il y a du monde, de l'agitation, personne n'est reconnu. Bien entendu, les appartements sont interdits
aux invités; il y a des salles de réception pour cela. Mais il est toujours possible de bluffer les gardes.
(cette option est compatible avec la première, dans la mesure où les PJ sont masqués)
Laissez les PJ trouver les lettres et savourer leur réussite. Soudain une porte donnant sur les vestiaires
s’ouvre à la volée, et Condé surgit avec douze hommes d’armes. Un de ceux-ci, cavalier avec une
écharpe verte, pointe le doigt vers les PJ en glapissant : « C’est eux, Monsieur le Prince ! C’est eux que
l’Italien a envoyé vous tuer ! » (effet garanti)
Mais que se passe-t-il ? Une des Écharpes Vertes de Mazarin est un traître, ou plutôt un sincère
admirateur de Condé pour ses exploits militaires. Lorsque les Écharpes Vertes ont été envoyées
discrètement en Bourgogne, le traître a imaginé que c’était dans le but d’assassiner son gouverneur.
Arrivé à Dijon, il déserte (soyez juste, prévenez les PJ qu'il manque un homme à l'appel) et va tout
raconter à la garde. Condé décide de laisser les PJ rentrer, de les épier pour voir ce qu’ils veulent, et de
les prendre la main dans le sac. « Des assassins envoyés par Mazarin ? Cette fois tu as commis ta
dernière erreur, l’Italien !. »
Les PJ ont intérêt à être masqués, sinon ils seront reconnus et deviendront les ennemis du chef d’un des
clans les plus puissants de France…
Trop chevaleresque, surtout s’il reconnaît un noble parmi les cambrioleurs, Condé s’attend tout
simplement à ce que les PJ se rendent et lui remettent leurs armes. De plus, Condé est impatient de
savoir: avant même d’arrêter et de désarmer les intrus, il s'approche pour les bousculer, les presser de
questions et de menaces. C'est Mazarin qui les envoie ? Que savent-ils? Quelle est leur mission? Sont-ils
prêts à témoigner contre Mazarin? Attention, il peut très bien les passer par les armes comme espions si
telle est sa fantaisie, "Misérables Égorgeurs"!
Les PJ peuvent profiter de cette trop grande confiance en soi pour créer de la confusion et fuir.
Attention, cette phase doit être menée tambour battant, avec le minimum de descriptions et de jets de
dés. Appliquez toutes les scènes traditionnelles des films de cape et d’épée : tourbillons d’escrime,
balancement au chandelier, tapis, etc.
Complications
L’alarme est donnée. Les bâtiments résonnent de cris. Ou alors un domestique passe par là et donne
l’alarme.
Les soldats armées de pistolets qui accompagnent Condé font feu sur les PJ, mais comme ils sont à
l’étroit et se bousculent les uns les autres, il y a plus de bruit et de fumée que de dégâts.
Les couloirs sont trop pleins de monde. Le seul moyen de s’échapper est de passer à travers la fenêtre.
Il y a un balcon juste en dessous. Saut de 3 mètres. Une fois sur le balcon, il faut dés-escalader encore 3
mètres pour aller dans la cour, ou bien se mettre à courir sur les toits (pentus, glissants).
Un des PJ doit couvrir la retraite des autres en se battant seul contre six épéistes.
Une fois dans la cour, les PJ voient converger vers eux des quantités de soldats. Les PJ doivent
s’emparer de chevaux de braves bourgeois, puis les éperonner pour passer à toute vitesse entre les
gardes.
Règles pour sauter à travers la fenêtre (pour
GURPS, Basic, etc.)
Test d’acrobatie.
Bonus : une fois de plus, un peu de préparation aura donné plein d’avantages aux PJ, qui ont intérêt à
avoir fait le plein de produits du laboratoire de Da Fiume (voir Épisode 1 scène 1): feu grégeois
(grenades artisanales), bombe (tonnelet plein de poudre avec mèche au phosphore), clous, etc.
Le MJ décrira et bruitera la poursuite effrénée à cheval, dans les rues étroites et tournantes sinueuses
Complications
Complications
Quelques coups de
canons sont tirés
depuis les murailles
sur les fuyards, les
boulets éclatent
non loin des PJ, et
tuent un des
Echarpes Vertes.
Des cavaliers sortent de Dijon et engagent la poursuite.
Bonus : C’est tellement élémentaire d'avoir prévu un endroit où changer de chevaux à l’époque, que le
MJ considérera que les personnages y ont pensé si les joueurs n'ont pas fait leur plan avec le MJ.
Une fois que les PJ ont changé de chevaux, les poursuivants ne peuvent qu’abandonner la chasse...
Le retour est beaucoup plus lent qu’à l’aller. Les PJ sont accompagnés d’une dizaine d’Écharpes Vertes,
les autres évoluant autour comme des « enfants perdus ». Il faut contourner les routes et les villages, se
cacher, guetter des embuscades et faire des détours. Ce n’est qu’au deux-tiers du voyage retour que les
PJ rejoignent des unités royales fidèles à Mazarin et peuvent reprendre les grandes routes.
Si les PJ n’ont pas déjà détruit les correspondances, Mazarin s’empresse de le faire.
Si les PJ ont pris d’autres papiers dans le secrétaire de Condé, ceux-ci se révèlent être des
correspondances de Condé avec les gouverneurs nobles des provinces françaises. Il souhaite, de manière
à peine déguisée, s’assurer de leur soutien lorsqu’il renversera Mazarin. Le Cardinal contemple avec
satisfaction ces preuves, puis assure les PJ que la menace de les utiliser contre Condé dissuadera celui-ci
de faire des représailles contre les PJ. "Si Monsieur le Prince lève lé petit doigt, je lui passe les fers!"
s'esclaffe Mazarin.
Mazarin demande aux PJ de rester à la cour pour assister à sa vengeance: il leur déclare « vous allez voir
messieurs, si j’aurais pu faire homme de théâtre. Attendez deux ou trois jours, vous jugerez de ma
petite pièce. A la comedia del arte, je préfère l’arte de la comedia ».
Mardi 23 novembre : le matin, Mme de Beauvais coiffe la Reine. A midi, un secrétaire vient lui demander
de se retirer à Gentilly.
mercredi 24 novembre, les meubles de l'appartement de la dame de Beauvais sont enlevés. Les rumeurs
vont bon train.
vendredi 26 novembre 1649, la Reine, de retour de la messe, croise le marquis de Jarzé.
Jarzé est peigné, poudré et vêtu à son avantage, d’un calme apparent malgré le départ de Mme de
Beauvais. Il marche devant la Reine, se tourne vers elle régulièrement, l’attend, et se met en haie, pour
être vu de plus près d'elle à son passage. Il la suit dans la chambre du lit et plus loin dans la chambre du
miroir, où la Reine se coiffe ordinairement. Il y a toujours autant de courtisans présents.
La Reine lui fait signe d’approcher et lui dit tout haut d’un ton méprisant: « Vraiment, monsieur de
Jarzé, vous êtes bien ridicule. On m'a dit que vous faites l'amoureux. Voyez un peu le joli galant! Vous
me faites pitié, il faudrait vous envoyer à l’asile. Mais il est vrai qu'il ne faut pas s'étonner de votre
folie; car vous tenez de famille, puisqu’il avait déjà fallu enfermer votre grand-père ». (Note : le texte -
à peine modernisé - que récite la Reine est de Mazarin).
Jarzé accuse le choc. Il sort du cabinet en bégayant, troublé, pâle et défait, ses rêves amoureux brisés,
craignant d’être arrêté et envoyé dans un asile.
Toute la cour jase aussitôt de cet événement, pas une femme qui ne la raconte à ses amies. Le nom de
Jarzé court dans Paris; puis les provinces en font leurs gorges chaudes.
Bilan
Quelques indications pour vous permettre de considérer les actions des PJ.
Les personnages se sont fait un ennemi, mais il est affaibli pour l'instant, ses complots connus par la
Reine et Mazarin, et donc par Louis. Ils peuvent demander quasiment ce qu'ils veulent à ces gens, mais il
faut se souvenir que Anne d'Autriche a fait tellement de largesses que les caisses de la Couronne sont
vides.
A suivre…
Organisations
Les Echarpes Vertes :
Une bande de hauts nobles, d’anciens soldats & de ruffians, constituée par Mazarin pour l'aider dans ses
manigances. La plupart sont là pour l'argent; peu sont mazarinistes de coeur.
Leurs effectifs sont variables, de 10 à 100, en fonction du temps que met d’Orséac pour battre le
rappel. Dans cet épisode, il a réuni 16 cavaliers, dont un admirateur de Condé.
Leur signe de ralliement est une écharpe verte
Ils ont sauvé la vie aux PJ (Prologue, scène 7). Ils ont peut-être collaboré avec les PJ lors du siège de
Paris (épisode 1, scène 4 et 5).
Rappelons que la Reine est espagnole, et que toute sa vie les Français se moquèrent de son accent.
Cela fait plus de 6 ans que la Reine est prisonnière de son veuvage, et elle estime avoir le droit de
s’amuser un peu. Comme en plus Mazarin est en train de ramener l’ordre en Province, elle en profite
pour entamer une liaison avec Jarzé, un de ses alliés puisqu’il est du clan opposé à Beaufort. Avec deux
amants, elle trouve la vie est plus romantique, et elle veut rendre Mazarin jaloux.
Après s’être aperçu de la disparition des lettres, elle envoie Laffitte les chercher, puis en tombe malade
et finit par tout avouer à Mazarin.
René (II) du Plessis de la Roche Picmer, marquis de Jarzé, capitaine des gardes du duc d'Anjou (le frère
du roi)
25 ans (?), portant beau, d’une coquetterie extrême. Complètement aveuglé par son amour, il ne
comprend pas qu’il n’est qu’un instrument politique aux mains de son ami Condé.
50 ans. Manchot, d’imposante corpulence, les cheveux gris, les yeux vairons. Noble normand sans le sou.
Sergent depuis 30 ans dans les gardes du corps de la Reine. Excellent duelliste (possède une botte
secrète mortelle), il est encore dans la course grâce à ses séances d’entraînement soutenues.
Toute sa carrière, Laffitte s’est tenu à l’écart des intrigues, par honnêteté et manque de subtilité.
Fidèle à la Reine, il en est devenu l’homme de confiance. De plus il connaît bien Paris & ses bas fonds.
Hans Grosseschue
40 ans, dont 25 à se battre en Europe Centrale. Mercenaire allemand très repérable: grand, musclé,
couturé de cicatrices, porte une grosse épée à deux mains, et pratique l'escrime avec le style
germanique. Il ne fait aucun effort pour parler français; son physique intimidant parle pour lui.
*Jules Mazarin
47 ans.(voir prologue)
Cet épisode-ci, Mazarin est très occupé par ses manigances politique. Il divise pour régner, et joue les
bâtards de Vendôme contre les Condé-Longueville, qui prennent beaucoup trop d’importance.
37 ans. De famille noble (son frère est duc). Coadjuteur de l’archevêque de Paris son oncle, il en a le
rang. Chef de l’opposition parlementaire, « homme infiniment plus dangereux que tous les Grands ».
Redoutable politicien, agitateur, propagandiste, manipulateur d’hommes, comploteur (il avait essayé
d’assassiner Richelieu).
Gondi a prouvé plusieurs fois, même au milieu des émeutes avec un mousquet sur la tempe, qu’il gardait
son sang-froid. Ne le laissez pas vous parler, ou il vous hypnotisera.
Louis II de Bourbon, prince de Condé (28 ans), gouverneur de Bourgogne. Il est jeune, il est beau, il est
noble, honorable et courageux , c’est un immense général… et il est immensément orgueilleux. Il est
convaincu d’avoir sauvé le royaume en réprimant la Fronde parlementaire. Or, en guise de récompense
de ses actes, il a vu Mazarin accorder une charge d’amiral au « clan Beaufort ». Maintenant, il veut
devenir Premier Ministre à la place de Mazarin.
Cet épisode-ci, il est hautain et absolument insupportable envers Mazarin, la Reine; le roi, qu'il appelle
"Louison"; la Cour… Il ne salue personne. Irascible, tranchant, il lasse les meilleures volontés. Plus
personne ne le soutient.
Une fois en possession de la totalité de la correspondance, il ne se sent plus ; il a barre sur la Reine
maintenant !
Conscient de s’être rendu impopulaire à la Cour, et ne voulant pas attirer l’attention sur lui, il se retire
à Dijon.
Mme de Beauvais, née Catherine Bélier (le film Louis, Enfant Roi la présente dans un tout autre rôle que
la traîtresse).
35 ans, borgne. Sa beauté ne fait pas d'ombre à la Reine… Première femme de chambre de la Reine
depuis au moins dix ans; amie de la Reine, qui a fait sa fortune, et ne lui a rien refusé.
Au début elle était persuadée que cette aventure romantique ferait beaucoup de bien à la Reine, et la
rendrait heureuse. Condé l’a en partie séduite, en partie achetée par les récompenses faramineuses
qu’il lui accordera lorsqu’il sera Premier ministre.
Plus le temps passe, plus Mme de Beauvais prend conscience de ce qu’elle fait, plus elle a peur, et plus
elle commet d’erreurs. Après avoir donné les lettres à Condé, elle s’aperçoit qu’elle a perdu sa dernière
monnaie d’échange et est au bord de l’effondrement.
(à suivre)…