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Crépuscule Des Temps Anciens Complet

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Etablissement : GS-ADP Burkina Faso

Professeur : Mr NAYAGA Unité-Progrès-Justice

Classe : 2nd A4

Année scolaire : 2023-2024

GROUPE N°1
EXPOSEE DE FRANÇAIS
Thè
me : Etude des thèmes abordés dans crépuscule des temps anciens

MEMBRE PLAN
OUEDRAOGO B. Fleur

OUEDRAOGO Prisca INTRODUCTION

OUEDRAOGO Balkissa I. Biographie et Bibliographie

SAWADOGO Simplice 1. Biographie

Amie Honorine 2. Bibliographie

II. Présentation de l’œuvre

1. Structure de l’œuvre

2. Résumé de l’œuvre

III. La vision du monde qui se dégage dans l’œuvre

1. L’optimisme

2 . Le pessimisme

3 . L’organisation du peuple bwamu avant la colonisation

4. L’organisation du peuple bwamu après l’invasion coloniale

IV La portée de l’œuvre

Conclusion
Introduction

La littérature négro-africaine né du besoin de l’homme noir de se faire entendre a


pris de l’ampleur après les indépendances. C’est ainsi que de nombreux élites africains
ce sont engagés à dénoncer les méfaits de la colonisation tout en valorisant leur culture.
Parmi ces écrivains nous pouvons citer Nazi BONI avec son œuvre Crépuscule des temps
anciens qui est le premier roman burkinabé. Cette œuvre constitue un tableau attachant
de la Haute Volta du temps jadis. C’est l’occasion pour l’auteur de montrer à la fois
l’originalité et la richesse des anciennes civilisations africaines fondés sur des valeurs
d’honneur, de courage et de solidarité et leur volonté de résistance à l’invasion et à la
servitude étrangère. Notre travail s’articulera sur l’étude des thèmes abordé dans cette œuvre.

I. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE

1. BIOGRAPHIE

Né en 1909 à Bwan, un petit village de la Haut Volta actuel Burkina Faso, Nazi Boni
appartient à l’ethnie Bwaba sous-groupe de la branche des mandés. C’est de son village natal
et des villages environnants qu’il est question dans Crépuscule des temps anciens. Il
fréquente l’école primaire de Dédougou chef-lieu Bwaba de 1921 à 1925 puis l’école
primaire supérieure de 1925 à 1928. Enfin à l’Ecole Normale William PONTY de CORE
au Sénégal de 1928 à 1931 il sortit avec le diplôme d’instituteur. En 1939, il obtint le
Diplôme d’Aptitude Professionnelle (DAP).

Nazi BONI fut d’avantage un homme politique qu’un homme de lettre. D’abord
député au palais Bourbon en France de 1944 à 1958. Il devient membre de l’assemblée
territoriale de la Haute Volta de 1958 à 1959. Il fut contraint à l’exil en 1960 ses biens
confisqués mais idéaliste qu’il était, il se tourna sans aucune amertume vers les lettres.
Certainement empli de cette nostalgie que récentes tous les exilés, il écrivit Crépuscule
des temps anciens se consacra à la recherche et produisit l’Histoire synthétique de
l’Afrique résistante. Il entra dans son pays natal en 1966 mena des activités politiques et
littéraires, fonda le collège de l’avenir de Bobo Dioulasso qui a formé et forme encore
aujourd’hui bien de cadres de la nation. C’est en se rendant à une conférence sur « les
fondements traditionnels et modernes des pouvoirs en Afrique » dans le cadre du cercle de
l’activité littéraire et artistique de la Haute Volta ( CALAHV) qu’il trouva la mort dans un
accident de voiture en 1969.

2. Bibliographie

Nazi Boni ayant été plus un homme politique qu’un homme de lettres n’a laissé que deux
œuvres à la Littérature Burkinabé à savoir Crépuscule des temps anciens publié en 1962
aux éditions présences africaines et Histoire synthétique de l’Afrique résistante qui sera
édité à titre apostume en 1972.

II. Présentation de l’œuvre

1. La structure de l’œuvre

« Crépuscule des temps anciens » est un roman peut volumineux de 256 pages et
comporte 15 chapitres. On peut alors diviser l’œuvre de la manière suivante :

Première partie : le passé harmonieux du Bwamu. Cette partie se situe exactement


entre les chapitres I à V (pages 21, 31,103). L’auteur évoque la vie paradisiaque des Bwamu
par le biais de l’ancêtre du village. En ces temps régnait une parfaite symbiose entre
l’homme et la nature. Des saisons avaient succédé aux saisons mais le Bwamu vivait
toujours dans une ambiance exaltante. La fin de cette partie est marquée par les activités
du Yumbeni (obsèques) de l’ancêtre Diyioua.

Deuxième partie : l’initiation des Bwaba au Do (page 105-203)

Chapitres VI à XIII. Dans cette partie, l’auteur peint le courage et le labeur des juniors
animés par la grande volonté de prendre la « force » aux mains de leurs aînés, les yénissa. Il
est également question du quatrième mariage de Térhé, le héros avec Hadonfi et aussi de
son pacte de sang avec Hakanni. En marge de tout cela, cette partie fait cas de la préparation
d’une décoction fatale par le vieux Lowan qui tenait à éliminer sa nièce Hakanni et son
amant.

Troisième partie : la fin du vieux Bwamu (pages 205-256) cette partie est comprise entre
les chapitres XIV- XV. Elle est marquée par l’arrivée des colons sur la terre de Bwan et
ses environnants. Elle marque également l’empoisonnement de Térhé par Lowan, suivi de
sa mort et la mort de kya, le « téméraire ». Notons aussi la mort de Hakanni, due au pacte
signé entre elle et Térhé. Lowan, le sinistre n’échappe pas, lui aussi appel de Dombéni
(DIEU le Grand)

2. Résumé de l’œuvre

Le Bwamu, terre natale de Nazi, a fait l’objet de son œuvre, Crépuscule des temps
anciens » avant et pendant l’invasion coloniale. Le récit commence par une évocation de
l’âge d’or qui est de trois cent ans moins vingt pour s’achever dans le sang et les ruines de
la grande révolte. Par le biais de cette œuvre, l’auteur relate avec minutie la vie quotidienne
du peuple Bwamu. En effet, les Bwamu menaient une vie paisible du fait qu’ils jouissaient
d’un riche et trésor, de mystères et de magies. En outre il faut reconnaître que l’intérêt
de l’œuvre se situe au niveau de l’analyse de certains personnages représentatifs du
Bwamu : Térhé et Hakanni, symboles de force, de beauté, de perfection et d’harmonie,
Lowan et Kya, illustration de l’aspect négatif, anti –progressiste du Bwamu. Le conflit vécu
par ces personnages constitue sans doute l’essentiel de la mère intrigue de cette œuvre.
Kya, faisant déjà parti de la légende était considéré comme un brave homme et reconnu
pour son courage .Mais il tuait par vanité et pour la passion de la gloire c'est-à-dire pour le
plaisir de tuer .Cependant, grâce, aux exploits de Terré, Kya perdit peu à peu son titre .Ainsi
après sa mort, son père Lowan ayant longtemps guette Terré réussit à l’empoisonner en
versant dans son l’eau de bain une substance mortelle de sa fabrication.

Malgré les efforts consentis par son père , les anciens , les voyants , et les guérisseurs ,
le champion de Bwans ;l’intrépide Térhé mourut .Mais sa mort ne se fit sans punition .Térhé
Yaro , son premier fils tue Louwan avec l’aide de ses trois camarades pour se venger de la
mort de son père .En effet , la mort de Térhé ne pouvait rester impunie car elle était assimilée
au déclin du Bwamu .Hakani , à cause du pacte de sang conclu avec son « tout « rendit
l’âme à son tour et put ainsi partager la même tombe que Térhé .En d’autres termes , ce
roman serait la mésaventure de la société traditionnelle du Bwamu

III. La vision du monde qui se dégage dans l’œuvre

1. L’optimisme

Selon le Larousse , l’optimisme est l’attitude de ceux qui prétendent que tout est pour le
mieux dans le monde ou que la somme des biens l’emporte sur celles des maux . Ainsi dès
les premiers pages de l’œuvre, Nazi Boni nous laisse penser à un optimisme incontestable
dans lequel baignait le peuple Bwamu .En effet la sagesse bwa nous apprend que : «le
Dombeni c'est-à-dire Dieu le grand ne crée jamais un oiseau aveugle sans au préalable nanti
des moyens de trouver sa pitance » page22. Autrement dit tout être crée par le Dieu tout
puissant ne manquera jamais de quoi se nourrir sur terre .De ce fait le peuple bwa ne devrait
plus se faire des soucis quant à leur avenir d’autant plus que le Dombeni a tout prévu pour
eux .Cela s’illustre à travers ces questionnements : « pourquoi se préoccuper de l’avenir ?
Pourquoi se tracasser ? » Page 22. leur confiance en eux même et en leur puissance occulte
était telle qu’en face même de l’ennemi les habitants de chaque quartier bwa se disaient
capables de le vaincre à telle enseigne qu’ils n’alertent pas leurs voisins .Chacun se voyait
courageux et invisible : « Nous sommes des hommes et non des femmes. Nous
n’appellerons pas au secours. »

2. Pessimisme

Pessimisme vient du (latin pessimus = très mauvais) opinion de ceux qui pensent que tous va
au plus mal .Ainsi croyant vivre dans l’Eldorado, la succession des événements présages un
sentiment de désespoir pour le bwamu notamment avec l’avènement du colon .De ce fait, on
reconnaissait que le bwamu vivait les instants crépusculaires d’une ère mourante .Les uns
après les autres, d’importants événements révélaient le prochain craquement de l’armature
des institutions traditionnelles.

En outre le pessimisme du bwamu s’accentue avec l’empoisonnement de Térhé par


lowan après maintes tentatives .D’aucuns étaient persuadés que « la mort de thèré serait la fin
de la gloire du bwamu, la fin de notre « soleil » de notre ère et de « l’avènement de
nouveaux temps qui réaliseront la féminisation des hommes » page 245 .A la mort de Térhé
d’autres ont affirmé qu’il a emporté avec lui le dernier soleil du bon vieux temps des Bwawa.

Le pessimisme s’observe également à travers la famille de Térhé et Hakani, en effet. Les


siens disaient ‘’ Térhé amène nous ‘’ et Hakani qui s’est laissée mourir car « son tout n’est
plus et que la vie sans lui n’aurait plus de sens pour elle. Page 253.»

3. L’organisation du peuple Bwamu avant la colonisation.

A l’instar des autres peuples, le Bwamu était également organisé : cette organisation permit
au peuple Bwamu de réaliser des exploits et de relever dans cette même optique des dépits.
Ainsi chacun reconnaissait sa place et la tâche qui lui revenait. A la tête de cette organisation
se trouvait le chef de terre suivit des seniors qui l’assistaient dans ses discisions , ensuite
venait les juniors qui faisaient preuve de bravoure et de dynamisme dans toutes les activités
qu’ils entreprenaient .En effet , les Bwawa dominés par la passion de la gloire et la force
physique adoraient la guerre et le sport , ils luttaient en toute occasion .En saison sèche , ils
pêchaient chassaient à l’arc aux fusils et organisaient des fréquentes compétitions de courses
( page 29) ; en hivernage , ils s’occupaient des travaux champêtres entretenaient des jardins
de légumes et de tabac . « Parallèlement, ils s’adonaient à l’agriculture, à l’élevage des
bestiaux et surtout de la volaille » page (29 30) .Quatre choses faisaient le bonheur du
Bwamu : le sport, le flirt, la musique et la danse .Les Bwans accordaient une importance à
l’honneur au devoir, à la loyauté, à la solidarité qui sont des valeurs principales de la société
traditionnelle Bwamu. En plus, les Bwans avaient une croyance aux fétiches.

4. L’organisation du peuple Bwamu après l’invasion coloniale


Le roman crépuscule des temps anciens est une chronique qui, couvre 3 siècles de l’histoire
du Bwa jusqu’au début de la colonisation. Le peuple Bwamu tout comme les autres sociétés
africaines qui ont connus la colonisation va subir une métamorphose surtout au niveau
culturel .En effet dans la société Bwa , certains rites sacrés seront bafoués par le colon
considéré comme l’être surnaturel ‘’ a qui on craignait toute tentative de reproche .C’est ainsi
que Binger est monté chaussé à l’étage du vieux Dofini sans être puni .La désobéissance des
coutumes entraine la colère des dieux et génies Bwamu qui ne répondent plus aux attentes de
leurs adorateurs d’où un malheur éminent : « par malheur les femmes enceintes faisaient
fausses couches , les bébés mouraient , et les chèvres biquetaient les animaux crevaient ,
les œufs pourrissaient (….) , le Bwamu s’acheminaient vers son calver page 232. »
Cependant avec la mort de Tèhré, le héros invincible Bwamu qui a été empoisonné est un
signe qui montre la chute du Bwamu face à la puissance étrangère. L’auteur à travers
l’annonce du décès de ce dernier, confirme la décadence de la gloire du Bwamu et
l’avènement du nouveaux temps qui se réalise.

IV. La portée de l’œuvre

Pour faire connaitre un peuple d’Afrique noire , hormis la technique de la pure recherche
scientifique , Nazi Boni s’est tourné vers les détenteurs de la tradition pour restituer avec
précision l’univers du Bwamu .C’est d’ailleurs ce qui fait de lui le premier célèbre écrivain
burkinabé et l’un des pionniers de la négritude .Dans le Crépuscule des temps anciens;
l’auteur nous fait découvrir des valeurs d’éthique et d’esthétique inhérentes au peuples
Bwamu .Il exprime la vie paysanne , religieuse , guerrière et sentimentale de ce peuple en
action à une époque antérieur à la colonisation .Cette façon d’écrire entretient des relations
avec le courant de la négritude .Dans cette œuvre Nazi Boni appelle l’Afrique à la
renaissance , à l’adaptation et à la réalisation .De ce fait elle doit surmonter son complexe
d’aliénation , refouler ses rancœurs se réconcilier avec elle –même et avec le reste du monde

Conclusion
Crépuscule des temps anciens n’est pas la description d’une société statique d’un moment de
l’histoire .Nazi Boni fait une étude diachronique du Bwamu dans son œuvre .Ainsi l’usage
du Bwamu dans cette œuvre s’inscrit dans le cadre d’une pratique negro- africaine .Celle –ci
est déjà notoire chez Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor.Selon Nazi Boni le rôle de la
littérature est d’inventorier et de faire connaitre les éléments de la culture africaine. Cela
permettra à l’Afrique d’être « au rendez-vous du donné et du recevoir » Crépuscule des
temps anciens est donc un roman de la négritude puisqu’il vise à rattacher les noirs à leur
histoire, leur tradition, leur langue.

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