Le Droit Des Sûretés Dans L'espace Ohada - 065749
Le Droit Des Sûretés Dans L'espace Ohada - 065749
Le Droit Des Sûretés Dans L'espace Ohada - 065749
Dernières parutions
© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-04189-6
EAN : 9782343041896
Préface
Voici un livre actuel et qui répond aux préoccupations les plus nobles des
professionnels, des chercheurs et étudiants. Il constitue un outil de travail
efficace que les lecteurs de tous les horizons ont désormais à portée de
mains. Écrit dans un langage clair et limpide, l’auteur Hygin Didace
AMBOULOU y explique toute la réglementation applicable en la matière et
insiste sur les innovations apportées par le nouvel Acte uniforme de
l’OHADA (agents de sûretés, garantie et contre garantie autonomes…). Il
présente, en outre, le régime juridique de chaque sûreté qu’il situe dans la
classification générale entre les sûretés personnelles et les sûretés réelles à
partir de l’étude du cautionnement, du gage et du nantissement, sûreté dont
le législateur a subordonné, en outre, la validité à son inscription au Registre
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thématique essentielle et incontournable dans notre vie civile et dans nos
activités économiques.
Nantes, le 04-06-2014.
Martin Ndendé
Professeur des Universités
Spécialiste du Droit des Affaires, du Droit Maritime et des Transports
Directeur de l’Institut EURAFRIQUE EXPORT.
Avocat-Conseil.
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8
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Le créancier n’a aucun moyen d’exercer ses poursuites sur les biens du
débiteur qui ont été aliénés sans fraude : il n’a pas le droit de suite. Pour être
plus sûr d’être payé, le créancier doit se procurer une sûreté qui le mettra à
l’abri du risque d’insolvabilité de son débiteur.
L’importance que l’OHADA accorde aux sûretés est manifeste. Et pour
réaliser ses objectifs d’assainissement de l’environnement juridique des
affaires et de sécurisation des investissements, l’Acte uniforme portant
organisation des sûretés a été adopté le 1er janvier 1998, publié au Journal
officiel de l’OHADA du 1er juillet 1998, mais révisé le 15 décembre 2010 à
Lomé (Togo). Cet Acte uniforme compte 228 articles qui régissent toutes les
sûretés personnelles et réelles avec quelques innovations relatives au statut
de l’agent des sûretés et à l’institution, dans la classe des sûretés
personnelles, de la garantie et contre garantie autonomes. On peut aussi
relever que, dans son fonctionnement, l’Acte uniforme portant organisation
des sûretés s’appuie sur deux autres Actes uniformes, notamment l’Acte
uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement
de créances du 10 avril 1998 et l’Acte uniforme portant organisation des
procédures collectives d’apurement du passif de la même date, auxquels
nous avons consacré une étude approfondie dans notre ouvrage, dans la
même collection : Traité congolais de procédure civile, commerciale,
administrative, financière et des voies d’exécution.
Une des premières innovations à relever est l’institution de l’agent des
sûretés dont la vocation est de jouer un rôle central dans la gestion des
sûretés notamment en matière de crédits consortiaux, de financements
structurés, de financements internationaux de projets. Les régimes du
cautionnement et des garanties autonomes sont réaménagés. Les règles
9
relatives à l’inscription des sûretés mobilières au Registre du commerce et
du crédit mobilier sont déclinées de manière plus cohérente. S’agissant
précisément des sûretés mobilières, les innovations ne manquent pas : le
domaine du droit de rétention est redéfini ainsi que ses conditions
d’exercice, des sûretés sont introduites (réserve de propriété, cession de
créance à titre de garantie d’un crédit, transfert fiduciaire de somme
d’argent, nantissement de compte bancaire tenu pour un nantissement de
créance, nantissement de compte de titres financiers, nantissement des droits
de propriété intellectuelle). Il est vrai que sous l’empire de l’ancien Acte
uniforme, le nantissement sur solde de compte bancaire pouvait être
constitué dans les termes des articles 44 à 50 – 1 selon que les avoirs
monétaires en compte étaient considérés comme des biens corporels ou une
créance de restitution du titulaire du compte contre le banquier.
Le régime du gage – qui ne se conçoit plus qu’en matière de meuble
corporel – subit un changement non négligeable de paradigme en ce sens que
la dépossession n’est plus une condition constitutive dudit gage. Le gage
n’est plus un contrat réel. Il peut porter sur des choses futures.
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De même, le pacte commissoire est consacré dans les limites fixées par le
nouvel Acte uniforme. Il trouve à s’appliquer à tous les nantissements sauf
en matière de nantissement de fonds de commerce. La seule modalité de
réalisation au cas de nantissement de fonds de commerce étant la vente
judiciaire dans les conditions prévues par les dispositions organisant les
voies d’exécution. L’attribution judiciaire du fonds de commerce n’est pas
possible en application de l’article 178, alinéa unique, paragraphe 2 de
l’Acte uniforme.
Concernant les garanties hypothécaires, des innovations sont aussi à signaler
notamment l’hypothèque de biens futurs, le réaménagement de l’hypothèque
de bien indivis, l’attribution judiciaire de bien sous hypothèque, la
consécration du pacte commissoire en matière hypothécaire. La résidence
principale (au cas d’attribution judiciaire) ou la maison d’habitation (en cas
de mise en œuvre du pacte commissoire) du constituant échappe à ces deux
modes de réalisation.
10
Les raisons de la suppression du cautionnement réel. Ce qui était appelé
cautionnement réel n’impliquait aucun engagement personnel du constituant.
Le régime juridique du cautionnement réel était d’une complexité
affreusement byzantine.
– la réserve de propriété,
– la cession de créance à titre de garantie,
– le transfert fiduciaire de somme d’argent.
Il est certain que les sûretés-propriété signalent des garanties d’une
redoutable efficacité. Elles sont notamment des instruments de
contournement des procédures collectives d’apurement du passif des
débiteurs. Raison pour laquelle la pratique les désigne sous l’expression
savoureusement imagée de « sûretés d’évitement ». Tout de même, il serait
téméraire d’en inférer qu’elles sécurisent absolument les droits des
créanciers. À preuve, le créancier réservataire de propriété a vocation à
11
entrer en conflit avec le bailleur d’immeuble adossé à son antique privilège
avec le risque de se voir sacrifier aux intérêts dudit bailleur.
Le banquier cessionnaire de la créance à lui transmise à titre de garantie, se
trouvera sans doute en confrontation avec le banquier – du cédant –
réceptionnaire du montant de la créance cédée payé dans ses livres par le
débiteur cédé tenu dans l’ignorance de la cession. L’établissement de crédit
cessionnaire de la créance cédée est appelé à se disputer la créance du prix
de revente de la marchandise vendue avec réserve de propriété. Il aura contre
lui le fournisseur de son correspondant en compte bancaire, lequel
correspondant en compte après lui avoir cédé ses créances présentes et
futures au vu d’une convention-cadre de crédit par cession de créance,
procède à la revente du bien acquis du fournisseur réservataire de propriété.
L’établissement de crédit cessionnaire de créance à titre de garantie peut
aussi souffrir les prétentions du sous-traitant sur le montant de la créance
correspondant à la part sous traitée du marché exécutée par ce dernier. Où il
ressort qu’il n’est pas de sûreté conférant une absolue sécurité. Ce qui ne
saurait signifier que la réforme manque d’implications qualitatives.
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5°) les conditions dans lesquelles l’agent des sûretés rend compte de sa
mission aux créanciers de la ou des obligations garanties.
Lorsque l’agent des sûretés agit au profit des créanciers de la ou des
obligations garanties, il doit en faire expressément mention et toute
inscription d’une sûreté effectuée à l’occasion de sa mission doit mentionner
son nom et sa qualité d’agent des sûretés. Sauf stipulation contraire et pour
tout ce qui a trait aux obligations garanties, les créanciers sont représentés
par l’agent des sûretés dans leurs relations avec leurs débiteurs, leurs garants,
ainsi que les personnes ayant affecté ou cédé un bien en garantie de ces
obligations, et les tiers. Dans la limite des pouvoirs qui lui ont été conférés
par les créanciers de la ou des obligations garanties, l’agent des sûretés peut
intenter toutes actions pour défendre leurs intérêts, y compris en justice, la
seule indication qu’il intervient en sa qualité d’agent des sûretés étant
suffisante.
b) Le formalisme
13
7. Les modalités de réalisation des sûretés réelles. L’extension de
l’attribution judiciaire en matière d’hypothèque. L’introduction du Pacte
commissoire ou attribution conventionnelle pour toutes les sûretés réelles
sauf en matière de nantissement de fonds de commerce. Ces innovations sont
de nature à faciliter la réalisation des garanties réelles par les établissements
de crédit dans l’espace OHADA.
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personnelles et les sûretés réelles d’une part, les sûretés légales et les sûretés
conventionnelles d’autre part.
14
8. La solidarité. La solidarité active est un lien qui unit plusieurs créanciers,
et en vertu duquel chacun d’eux peut exiger en totalité l’exécution de
l’obligation. La solidarité passive est un lien qui unit plusieurs débiteurs, et
en vertu duquel chacun d’eux peut être contraint de payer la dette
intégralement. La solidarité passive constitue pour le créancier une
excellente garantie, dans la mesure où l’insolvabilité d’un de ses débiteurs
sera supportée par les codébiteurs. Elle est soit conventionnelle, soit légale,
mais ne se présume pas. Dans toute solidarité passive, les codébiteurs se
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présentent tous matériellement, et le créancier a le droit de réclamer le tout à
l’un quelconque d’entre eux, le paiement fait par celui-ci libérant tous les
autres à l’égard du créancier. La solidarité passive parfaite s’accompagne
d’effets secondaires. La mise en demeure adressée par le créancier à l’un
quelconque des débiteurs a effet à l’égard de l’ensemble des codébiteurs
solidaires, la prescription interrompue par le créancier à l’égard de l’un des
codébiteurs solidaires se trouvant interrompue à l’égard de tous, le jugement
obtenu par le créancier à l’encontre de l’un des codébiteurs s’impose à tous.
La solidarité passive imparfaite ne produit que les effets principaux de la
solidarité (l’exemple que l’on peut citer est celui du droit civil : il y a
solidarité imparfaite entre les coauteurs d’un délit envers leur victime).
a) La sûreté légale a sa source dans la loi qui fait au créancier une situation
privilégiée, sans qu’il y ait manifestation de volonté de celui-ci. Le droit de
rétention, les privilèges quels qu’ils soient, certaines hypothèques sont des
sûretés légales.
15
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PREMIÈRE PARTIE. LES SÛRETÉS RÉELLES
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CHAPITRE 1. LE CAUTIONNEMENT
10. Le cautionnement est un contrat par lequel une personne appelée caution
ou fidéjusseur, promet au créancier d’exécuter les obligations du débiteur dit
débiteur principal si celui-ci ne tient pas ses engagements. Le cautionnement
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est volontaire, légal ou judiciaire, c’est-à-dire que tantôt c’est le créancier
qui demande et obtient du débiteur que ce dernier lui fournisse une caution,
tantôt c’est la loi (ou une décision judiciaire) qui oblige le débiteur à fournir
caution ; mais dans tous les cas, le cautionnement ne peut naître que d’un
contrat librement conclu entre le créancier et la caution, nul ne pouvant être
nommé caution sans l’avoir voulu. Ce contrat n’est soumis à aucune forme
particulière, mais la caution offerte par le débiteur doit être domiciliée dans
le ressort de la Cour d’appel où l’obligation doit être exécutée, elle doit être
capable de s’obliger verbalement et avoir un patrimoine suffisant pour
répondre à l’objet de l’obligation. Il existe deux sortes de cautionnement. Le
cautionnement simple et le cautionnement solidaire, ce dernier constituant
pour le créancier une meilleure garantie. Lorsqu’il y a cautionnement simple,
la caution jouit de deux bénéfices, le bénéfice de discussion, qui lui permet
de demander au créancier de s’adresser d’abord au débiteur, et le bénéfice de
division, qui, dans le cas où il y a plusieurs cautions, permet à l’une d’entre
elles de demander au créancier de partager son action. Mais lorsqu’il y a
cautionnement solidaire, la caution doit être considérée comme un débiteur
solidaire et n’a ni bénéfice de discussion ni bénéfice de division. À noter
que, lorsque la caution a payé la dette, elle a un recours contre le débiteur
principal pour recouvrer le montant de la dette principale, les intérêts de
cette somme et les frais.
19
créancier d’exécuter les obligations du débiteur (le débiteur principal) si
celui-ci n’effectue pas les prestations mises à sa charge1.
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obligation valable. Une obligation nulle ne peut être cautionnée.
L’engagement de la caution ne peut excéder ce qui est dû par le débiteur, ni
être contracté à des conditions plus onéreuses. Lorsque l’obligation de la
caution dépasse, dans son montant et dans ses modalités, l’engagement du
débiteur principal, le cautionnement n’est pas nul mais seulement
réductible2.
1
Article 13 AUDS.
2
Article 14 de l’Acte uniforme.
3
Articles 16-17 de l’Acte uniforme.
20
Paragraphe 1. Effets du cautionnement simple
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défense inhérents à la dette (nullité absolue, prescription) qui auraient pu être
invoqués par le débiteur principal. La caution jouit, à l’égard du créancier,
d’un droit qui lui est propre : le bénéfice de discussion. À l’échéance, le
créancier peut s’adresser directement à la caution pour obtenir le paiement.
Mais, dans ce cas, la caution peut arrêter la poursuite en demandant au
créancier d’essayer d’abord d’obtenir le paiement du débiteur principal en
saisissant certains de ses biens. C’est ce qu’on appelle le « bénéfice de
discussion ». « La caution qui requiert la discussion doit indiquer au
créancier les biens du débiteur principal et avancer les deniers suffisants
pour faire la discussion ». Si la discussion des biens du débiteur principal a
procuré au créancier un paiement partiel, la caution se trouve libérée à
concurrence de ce paiement.
« La caution qui a payé a son recours contre le débiteur principal »4. Pour
obtenir le remboursement tant du principal que des intérêts et frais : la
caution a deux actions :
– une action personnelle dérivant du mandat lorsqu’elle s’est engagée à la
demande du débiteur principal ;
– une action résultant de la subrogation légale des droits et actions du
créancier dont elle bénéficie, étant tenue « pour d’autres ».
b) Pluralité de cautions
4
Article 32 de l’Acte uniforme.
5
Article 34 de l’Acte uniforme.
21
Paragraphe 2. Effet du cautionnement solidaire
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aucune modification aux règles du cautionnement6.
6
Article 29 de l’Acte uniforme.
7
Article 36 de l’Acte uniforme.
22
CHAPITRE 2. LES SÛRETÉS RÉELLES MOBILIÈRES
Section 1. Le gage
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sûretés du gage traité. Le contrat de gage est un contrat par lequel un
débiteur pour affecter un meuble au paiement de sa dette, le remet à titre de
garantie au créancier (ou à un tiers chargé de le conserver pour le compte du
créancier). « Le gage confère au créancier le droit de se faire payer sur la
chose qui en est l’objet par privilège et préférence aux autres créanciers ».
18. Le droit de gage est conféré sur un meuble à titre de garantie d’une
créance (accessoire de la créance). Il suppose donc au préalable l’existence
d’une créance valable. Le gage est généralement fourni par le débiteur lui-
même, mais un tiers pourrait affecter un bien de son patrimoine à la garantie
de la dette d’autrui. Celui qui fournit le gage doit en être propriétaire. Il doit
avoir la capacité de l’aliéner puisque, en cas de non-paiement de la dette
garantie, le gage devra être vendu. Tous les meubles peuvent être donnés en
gage. La remise d’une somme d’argent au créancier ou à un tiers à titre de
garantie est un gage quoique cette opération soit souvent désignée
improprement par le mot « cautionnement ». Peu importe que le meuble soit
corporel ou incorporel. Le contrat de gage est un contrat réel. Il ne produit
ses effets que par la remise de la chose au créancier ou à un tiers qui le
conserve pour le compte du créancier. Lorsque le gage a pour objet un bien
incorporel, la dépossession du débiteur s’opère par la remise au créancier du
titre qui constate la créance ou tout autre droit incorporel8.
8
Articles 93 à 96 de l’Acte uniforme.
23
b) Conditions d’opposabilité aux tiers
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préférence à l’encontre des tiers. « Ce privilège n’a lieu qu’autant qu’il y a
un acte public ou sous seing privé, dûment enregistré et contenant la
déclaration de la somme due, ainsi que l’espèce et la nature des choses
remises en gage ou un état annexé de leur qualité, poids et mesures ».
Lorsque le gage a pour objet un meuble incorporel, il est nécessaire, en
outre, que l’écrit constatant le contrat de gage soit signifié au débiteur
comme en matière de cession de créance.
24
CHAPITRE 3. LES GARANTIE ET CONTRE-GARANTIE
AUTONOMES
international.scholarvox.com:None:2110344566:88902096:160.154.149.175:1617626331
instructions de ce donneur d’ordre, à payer une somme déterminée au
bénéficiaire, soit sur première demande de la part de ce dernier, soit selon
des modalités convenues. La contre-garantie autonome est l’engagement par
lequel le contre-garant s’oblige, en considération d’une obligation souscrite
par le donneur d’ordre et sur instructions de ce donneur d’ordre, à payer une
somme déterminée au garant, soit sur première demande de la part de ce
dernier, soit selon des modalités convenues9.
9
Article 39 de l’Acte uniforme.
25
droit à la suite de la présentation d’une demande conforme au titre de la
garantie. Les garantie et contre-garantie autonomes prennent effet à la date
où elles sont émises sauf stipulation d’une prise d’effet à une date ultérieure.
Les instructions du donneur d’ordre, la garantie et la contre-garantie
autonomes sont irrévocables dans le cas d’une garantie ou d’une contre-
garantie autonome à durée déterminée.
Les garanties ou contre-garanties autonomes à durée indéterminée peuvent
être révoquées par le garant ou le contre-garant respectivement. Le garant et
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le contre-garant ne sont obligés qu’à concurrence de la somme stipulée dans
la garantie ou la contre-garantie autonome, sous déduction des paiements
antérieurs faits respectivement par le garant ou le contre-garant,
conformément aux termes de leur engagement. Les garantie et contre-
garantie autonomes peuvent stipuler que le montant de l’engagement sera
réduit d’un montant déterminé ou déterminable à des dates précisées ou
contre présentation au garant ou au contre-garant de documents indiqués à
cette fin dans l’engagement10.
La demande de paiement au titre de la garantie autonome doit résulter d’un
écrit du bénéficiaire accompagné de tout autre document prévu dans la
garantie. Cette demande doit indiquer le manquement reproché au donneur
d’ordre dans l’exécution de l’obligation en considération de laquelle la
garantie a été souscrite. La demande de paiement au titre de la contre-
garantie autonome doit résulter d’un écrit du garant mentionnant que le
garant a reçu une demande de paiement, émanant du bénéficiaire et
conforme aux stipulations de la garantie.
Toute demande de paiement doit être conforme aux termes de la garantie ou
de la contre-garantie autonome au titre de laquelle elle est effectuée et doit,
sauf clause contraire, être présentée au lieu d’émission de la garantie
autonome ou, en cas de contre-garantie, au lieu d’émission de la contre-
garantie autonome. Le garant et le contre-garant disposent chacun de cinq
jours ouvrés pour examiner la conformité de la demande en paiement aux
termes de la garantie ou de la contre-garantie autonome. Ils ne peuvent
rejeter la demande qu’à la condition de notifier au bénéficiaire ou, en cas de
contre-garantie, au garant, au plus tard à l’expiration de ce délai, l’ensemble
des irrégularités qui motivent ce rejet. Le garant doit transmettre une copie
de la demande du bénéficiaire et tous documents accompagnant celle-ci au
donneur d’ordre ou, en cas de contre-garantie, au contre-garant, à charge
pour ce dernier de les transmettre au donneur d’ordre. Le garant doit aviser
le donneur d’ordre ou, en cas de contre-garantie, le contre-garant, qui en
avisera le donneur d’ordre, de toute réduction du montant de la garantie et de
tout acte ou événement mettant fin à celle-ci, autre qu’une date de fin de
validité11.
10
Articles 42 à 44 de l’Acte uniforme.
11
Articles 45 et 46 de l’Acte uniforme.
26
Le donneur d’ordre ne peut faire défense de payer au garant que si la
demande de paiement du bénéficiaire est manifestement abusive ou
frauduleuse. Le contre-garant dispose à l’encontre du garant de la même
faculté dans les mêmes conditions. Le donneur d’ordre ne peut faire défense
de payer au contre-garant que si le garant savait ou aurait dû savoir que la
demande de paiement du bénéficiaire avait un caractère manifestement
abusif ou frauduleux. Le garant ou le contre-garant qui a fait un paiement
conformément aux termes de la garantie ou de la contre-garantie autonome
international.scholarvox.com:None:2110344566:88902096:160.154.149.175:1617626331
dispose des mêmes recours que la caution contre le donneur d’ordre.
La garantie ou la contre-garantie autonome cesse :
– soit au jour calendaire spécifié ou à l’expiration du délai prévu ;
– soit à la présentation au garant ou au contre-garant des documents
libératoires spécifiés dans la garantie ou la contre-garantie autonome ;
– soit sur déclaration écrite du bénéficiaire libérant le garant de son
obligation au titre de la garantie autonome ou déclaration écrite du garant
libérant le contre-garant de son obligation au titre de la contre-garantie
autonome12.
22. L’Acte uniforme portant organisation des sûretés traite des effets du gage
en ses articles 99 à 115. Le contrat de gage fait naître au profit du créancier
gagiste un certain nombre de droits et met à sa charge quelques obligations.
12
Articles 47 à 48 de l’Acte uniforme.
13
Articles 104 et 105 de l’Acte uniforme.
27
par experts (est nulle la clause en vertu de laquelle le créancier non payé
deviendrait de plein droit propriétaire de la chose mise en gage).
– Droit de préférence sur le prix : lorsque le meuble est vendu aux enchères
publiques, le créancier jouit d’un droit de préférence sur le prix ainsi obtenu.
23. Le créancier gagiste doit veiller sur la chose remise en garantie en bon
père de famille. Notamment, le créancier doit faire les dépenses utiles et
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nécessaires pour la conservation du gage, dépenses que le débiteur sera tenu
de lui rembourser. Le créancier gagiste ne peut se servir pour son usage
personnel de la chose mise en gage. S’il le fait, le débiteur peut l’obliger à
restituer le gage. Lorsque la dette a été totalement payée (intérêts et frais), le
créancier doit restituer le gage à son propriétaire.
24. Il est défini à l’article 102 de l’Acte uniforme. La dépossession des biens
affectés au gage est particulièrement gênante lorsqu’il s’agit de choses dont
le débiteur a besoin pour l’exercice de son activité professionnelle. Aussi le
législateur permet-il, dans quelques cas, au débiteur d’affecter certains de ses
biens à la garantie de ses créanciers tout en gardant la détention effective. La
plupart des gages sans dépossession sont du domaine du droit commercial.
En droit civil, nous ne retiendrons que le warrant agricole et le nantissement
des automobiles.
25. L’article 120 de l’Acte uniforme énumère dans la catégorie des stocks :
les matières, les produits d’une exploitation agricole ou industrielle, les
marchandises. Mais en pratique l’agriculteur peut, sans être obligé de s’en
dessaisir, donner en gage les éléments mobiliers de son exploitation
(récoltes, bétail, matériel). Pour ce faire, les parties établissent un acte sous
seing privé ou notarié, appelé, bordereau, remis au débiteur, après inscription
au Registre du commerce et du crédit mobilier, contenant la mention « gage
de stock », et qui est transmissible par voie d’endossement. Pour être
opposable aux tiers, le bordereau doit être transcrit sur un registre spécial
tenu par le greffier du tribunal de commerce dans le ressort duquel
l’emprunteur est domicilié. Le porteur du bordereau bénéficie des droits
suivants :
– il peut s’opposer à la livraison des choses gagées si elles ont été vendues
par le débiteur ;
– en cas de non-paiement à l’échéance, il peut, 15 jours après la mise en
demeure du débiteur, faire procéder à la vente publique des éléments donnés
en gage ;
28
– il est payé sur le prix de vente par privilège et préférence à tous
créanciers14.
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14
Article 104 de l’Acte uniforme.
29
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DEUXIÈME PARTIE. LES PRIVILÈGES
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Section 1. Nantissement des véhicules automobiles
26. Il est régi par les articles 118 et 119 de l’Acte uniforme. En effet, afin de
faciliter la vente à crédit des véhicules automobiles, le législateur de l’Ohada
donne aux vendeurs à crédit et aux prêteurs qui pourraient leur être
substitués, un droit de gage sur les véhicules vendus afin de garantir le
paiement des sommes restant dues sur le prix. La réglementation s’applique
à « l’achat de véhicules automobiles, de tracteurs agricoles, de cycles à
moteur et remorques tractées ou semi-portées assujettis à la déclaration de
mise en circulation et à l’immatriculation »15.
La constitution du gage est liée à l’opération de vente. Le gage doit être
constitué par acte sous seing privé dûment enregistré et inscrit au Registre du
commerce et du crédit mobilier et copie tenue par la préfecture qui a délivré
la « carte grise » du véhicule. Par cette inscription, le créancier est réputé
avoir conservé la possession du véhicule. Le créancier gagiste a le droit de
suite et le droit de préférence. En raison de son droit de suite, il peut saisir le
véhicule en quelques mains qu’il se trouve. En cas de non-paiement, la
réalisation du gage s’effectue par vente publique huit jours après une
signification demeurée infructueuse. Le créancier gagiste est payé sur le prix
obtenu par préférence aux créanciers non privilégiés.
27. Les articles 162 à 169 de l’Acte uniforme portant organisation des
sûretés traitent du nantissement du fonds de commerce et privilèges du
vendeur de fonds de commerce.
15
Articles 118 et 119 de l’Acte uniforme.
31
Et pour produire son effet translatif et être opposable aux tiers, la vente doit
être inscrite au Registre du commerce et du crédit mobilier à la demande de
l’acquéreur immatriculé et dans le respect des conditions prévues par l’Acte
uniforme relatif en droit commercial général. Le nantissement du fonds de
commerce est la convention par laquelle le constituant affecte en garantie
d’une obligation, les éléments incorporels du fonds de commerce tels que le
droit au bail commercial, les licences d’exploitation, les brevets d’invention,
marques de fabrique et de commerce, dessins et modèles et autres droits de
international.scholarvox.com:None:1453184771:88902096:160.154.149.175:1617626429
la propriété intellectuelle. Il peut également être étendu au matériel
professionnel.
Définition
32
CHAPITRE 1. PRIVILÈGES GÉNÉRAUX
SUR MEUBLES ET IMMEUBLES
29. Ces privilèges portent sur la généralité des meubles qui composent le
fonds de commerce du débiteur et, en cas d’insuffisance du mobilier, sur
international.scholarvox.com:None:1453184771:88902096:160.154.149.175:1617626429
tous ses immeubles.
30. Ce privilège protège les frais engagés par les créanciers pour conserver le
fonds de commerce du débiteur, le faire vendre et s’en partager le prix : frais
d’opposition de scellés, d’inventaire, de saisie.
33. Ce nantissement est régi par les articles 156 à 161 de l’Acte uniforme.
C’est une convention par laquelle le constituant affecte en garantie d’une
obligation tout ou partie de ses droits de propriété intellectuelle existants ou
futurs, tels que des brevets d’invention, des marques de fabrique et de
commerce, des dessins et modèles. Le nantissement de droit de propriété
intellectuelle ne s’étend pas, sauf convention contraire des parties, aux
accessoires et aux fruits résultant de l’exploitation du droit de propriété
intellectuelle, objet du nantissement. Les auteurs, compositeurs et artistes
bénéficient d’un privilège de même rang que le privilège des salariés. Il
garantit le paiement des redevances qui leur sont dues pour trois dernières
années à l’occasion de l’exploitation ou de l’utilisation de leurs œuvres.
33
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CHAPITRE 2. LES PRIVILÈGES GÉNÉRAUX
MOBILIERS
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34. Ce sont dans l’ordre de la loi ; les frais de justice, les frais funéraires, les
frais de dernière maladie, les frais de nourrice, les salaires, droit d’auteur et
créances de la sécurité sociale, les créances des enfants hospitalisés, les
fournitures de subsistances faites au débiteur et à sa famille, les produits
livrés par un producteur agricole dans le cadre d’un accord
interprofessionnel à long terme homologué, les indemnités aux victimes
d’accidents de travail, les créances relatives aux allocations familiales et un
certain nombre de privilèges accordés au Trésor (certains privilèges du
Trésor s’exerçant avant tout autre et à l’exception des frais de justice, c’est
notamment le cas pour les impôts directs). Avant l’Acte uniforme, les
privilèges généraux portaient sur tous les meubles et, en cas d’insuffisance,
sur tous les immeubles du débiteur. Depuis cette date, ils ne portent que sur
les meubles, sauf les privilèges pour frais de justice, ceux des salaires et ceux
des droits dus aux auteurs, artistes et compositeurs. Tous les autres privilèges
généraux en tant qu’ils frappaient les immeubles ont été transformés en
hypothèque légale, ne prenant rang que du jour de l’inscription.
Ces privilèges s’exercent sur l’ensemble des meubles du débiteur avec
toutefois la possibilité pour les titulaires de ces privilèges de prendre
hypothèque sur les immeubles de leur débiteur.
1. Frais de justice
2. Frais funéraires
3. Frais de dernière maladie
4. Salaires et accessoires
5. Fournitures et subsistance
6. Indemnisation des victimes d’accidents du travail
35
7. Allocations familiales et cotisations aux caisses d’allocations
familiales.
Le privilège des frais funéraires concerne les frais nécessités par les
obsèques du débiteur ou des personnes à sa charge. Le privilège des frais de
dernière maladie concerné. La maladie survenue au débiteur avant son
insolvabilité. Le privilège garantit les honoraires du médecin, les notes du
pharmacien, les frais de séjour dans un établissement hospitalier. Enfin en ce
qui concerne le privilège des fournisseurs de subsistance, la loi veut que
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toute personne ne puisse se procurer ce qui est nécessaire à sa subsistance et
que les fournisseurs soient incités à faire crédit. Le privilège garantit les
créances pour les denrées alimentaires, le chauffage et l’éclairage, mais non
pour le vêtement et le logement.
36
CHAPITRE 3. LES PRIVILÈGES SPÉCIAUX
38. Ils sont régis par les articles 182 à 188 de l’Acte uniforme. À la
différence des privilèges généraux qui portent sur l’ensemble des biens
(meubles ou meubles et immeubles) du débiteur, les privilèges spéciaux ne
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portent que sur certains biens déterminés.
40. Les motifs qui ont incité le législateur à reconnaître au créancier du droit
privilégié varient selon les cas. On peut classer les privilèges spéciaux en
trois catégories.
41. Le débiteur est censé avoir donné tacitement à son créancier certains de
ses biens meubles en garantie. Ainsi s’expliquent :
– le privilège du bailleur d’immeuble sur les meubles apportés par le preneur
dans les lieux loués16 ;
– le privilège de l’aubergiste sur les effets du voyageur ;
16
Article 184 de l’Acte uniforme.
37
– le privilège du voiturier sur la chose transportée.
Tout bailleur d’immeubles, qu’il s’agisse de locaux d’habitation, de locaux
commerciaux ou d’immeubles agricoles, bénéficie, sur les meubles
garnissant les lieux loués, d’un privilège garantissant le paiement des loyers
(ou fermage) et, d’une manière générale, de tout ce qui concerne l’exécution
du bail (par exemple, les réparations locatives). Le privilège donne au
bailleur le droit de saisir les meubles (sauf ceux qui sont indispensables aux
locataires), de les vendre et de se payer par préférence sur le prix. Pour
international.scholarvox.com:None:1453184771:88902096:160.154.149.175:1617626429
protéger le bailleur contre le risque d’un détournement de son gage, le
législateur met à sa disposition deux moyens de défense :
– le droit de recourir à la « saisie-gagerie » ;
– la possibilité de revendiquer les meubles garnissant les lieux loués qui ont
été déplacés sans le consentement du bailleur, même s’ils se trouvent entre
les mains d’un tiers acquéreur de bonne foi (cette revendication doit être
exercée dans les 15 jours pour les baux urbains et dans les 40 jours pour les
baux ruraux).
En ce qui concerne le privilège de l’aubergiste, il a un privilège sur les effets
du voyageur qui ont été transportés dans son hôtel, pour garantir le paiement
des frais de logement et de nourriture du voyageur. Le transporteur a un droit
de préférence sur le prix des marchandises transportées pour le paiement du
prix du transport et de ses accessoires.
43. L’Acte uniforme donne à tout vendeur de meubles non payé un certain
nombre de garanties contre l’insolvabilité de l’acheteur :
– un droit de rétention : droit de refuser la livraison quand la vente est faite
au comptant ;
38
– un privilège : droit de se faire payer sur le prix du bien vendu avant tous
les autres créanciers de l’acheteur ;
– un droit de revendication de l’objet vendu en cas de vente au comptant ;
– une action en résolution du contrat pour inexécution de l’obligation de
l’acheteur.
Le prix d’effets mobiliers non payé, s’ils sont encore en la possession du
débiteur, soit qu’il ait acheté à terme ou sans terme », l’Acte uniforme visant
les « effets mobiliers », le privilège s’applique à tous les meubles qu’ils
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soient corporels ou incorporels tels que les créances et les fonds de
commerce.
39
Enfin, en droit civil dont l’aspect est inhérent à la compréhension de la
matière, le privilège dont jouissent les créanciers de la succession et les
légataires sur les immeubles de la succession par préférence aux créanciers
personnels de l’héritier lorsqu’ils ont demandé la séparation des patrimoines.
Les privilèges spéciaux immobiliers sont de véritables hypothèques
privilégiées qui doivent donner lieu à une inscription à la conservation des
hypothèques.
international.scholarvox.com:None:1453184771:88902096:160.154.149.175:1617626429
Les créanciers qu’ils garantissent ont le droit de saisir l’immeuble, en
quelque main qu’il se trouve, et d’être payés sur le prix par préférence à
toutes les autres hypothèques qui grèvent cet immeuble.
46. La loi donne au vendeur d’immeuble qui n’a pas reçu la totalité du prix,
trois garanties contre l’insolvabilité de son acheteur :
– le droit de détention si la vente est faite au comptant ;
– un privilège sur l’immeuble vendu ;
– le droit de demander la résolution du contrat.
Le privilège prend naissance toutes les fois qu’il y a vente d’un immeuble,
ou d’un droit immobilier (vente d’un usufruit, par exemple).
Le privilège porte sur l’immeuble vendu, mais s’étend à toutes les
améliorations qui ont pu y être faites depuis la vente. Il garantit la créance du
prix (prix principal et charges accessoires). Si l’inscription est prise dans le
délai de deux mois à compter de la vente, le privilège prend rang à la date de
la vente et prime donc toutes les hypothèques qui pourraient être prises du
chef de l’acquéreur.
40
Paragraphe 3. Le privilège des architectes et entrepreneurs
international.scholarvox.com:None:1453184771:88902096:160.154.149.175:1617626429
lieux ; d’autre part, du procès-verbal de réception établi après l’achèvement
des travaux. Le privilège donne au créancier qui en bénéficie un droit de
préférence sur la plus-value (différence entre la valeur de l’immeuble
d’après le premier procès-verbal et celle acquise à la réception) produite par
les travaux effectués.
41
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
CHAPITRE 4. CLASSEMENT DES PRIVILÈGES
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
Section 1. Les conflits concernant les immeubles
51. Le privilège ne prime les hypothèques que s’il est inscrit dans le délai de
deux mois, auquel cas l’inscription a un effet rétroactif jusqu’à l’évènement
qui lui a donné naissance : vente ou partage. Durant le délai de deux mois, le
privilège est opposable aux créanciers hypothécaires de l’acquéreur, même
s’ils ont pris inscription avant l’inscription du privilège.
43
Section 2. Les conflits concernant les meubles
52. L’article 226 de l’Acte uniforme fixe l’ordre dans lequel doivent
s’exercer les privilèges généraux :
1. le super privilège des salariés ;
2. le privilège des frais de justice ;
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
3. les privilèges du Trésor public ;
4. le privilège des frais funéraires ;
5. le privilège des frais de dernière maladie.
44
TROISIÈME PARTIE. LES HYPOTHÈQUES
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
53. L’hypothèque est un droit réel, accessoire et indivisible, dont peuvent
être grevés les immeubles, les navires et les aéronefs pour garantir le
paiement d’une obligation. L’hypothèque n’est qu’un droit accessoire qui ne
se comprend pas sans une créance dont elle doit assurer le paiement. Si la
créance garantie par l’hypothèque est cédée, l’hypothèque l’est en même
temps. De même l’hypothèque prend fin automatiquement lorsque la créance
est annulée ou éteinte.
54. Les hypothèques sont régies par le titre III de l’Acte uniforme. Le
créancier qui veut se garantir contre l’insolvabilité de son débiteur peut se
faire consentir une sûreté sur les immeubles de ce dernier. Cette sûreté réelle
immobilière s’appelle l’hypothèque. Contrairement à l’antichrèse
(nantissement immobilier) qui nécessite la dépossession du débiteur,
l’hypothèque n’entraîne pas le dessaisissement de ce dernier. L’immeuble
hypothéqué reste entre les mains de son propriétaire, et celui-ci peut en
disposer (le vendre, le louer, le donner, consentir d’autres hypothèques…).
Les tiers qui vont ainsi acquérir les droits réels sur l’immeuble risquent de se
trouver en conflit avec le créancier hypothécaire.
L’article 190 de l’Acte uniforme portant organisation des sûretés donne la
définition suivante de l’hypothèque : L’hypothèque est l’affectation d’un
immeuble déterminé ou déterminable appartenant au constituant en garantie
d’une ou plusieurs créances, présentes ou futures à condition qu’elles soient
déterminées ou déterminables. « L’hypothèque est un droit réel sur les
immeubles affectés à l’acquittement d’une obligation. Elle est, de sa nature,
sur chacun et sur chaque portion de ces immeubles. Elle les suit dans
quelques mains qu’ils passent. »
45
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
CHAPITRE 1. CARACTÈRES GÉNÉRAUX
DE L’HYPOTHÈQUE
55. L’hypothèque est un droit réel accessoire. Elle établit un lien direct entre
l’immeuble affecté à la garantie de la créance et le titulaire de cette créance.
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
L’hypothèque est un droit accessoire qui est lié à la créance dont elle doit
assurer le paiement. Elle reste étroitement attachée à cette créance. Elle est
cédée en même temps qu’elle prend fin automatiquement lorsqu’elle est
éteinte par paiement ou autrement. L’hypothèque est un droit indivisible.
L’immeuble en son entier et chacune de ses parties répondent de
l’acquittement intégral de la dette. Si l’immeuble vient à être partagé entre
plusieurs héritiers, chaque lot répond de la dette entière. Si la dette est payée
partiellement, l’immeuble tout entier reste grevé d’hypothèques pour assurer
le paiement du solde de la dette.
1°) les biens immobiliers qui sont dans le commerce, et leurs accessoires
réputés immeubles ;
2°) l’usufruit des mêmes biens et accessoires pendant le temps de sa durée ».
Tous les immeubles par nature, à l’exception de ceux qui ne peuvent être
aliénés (immeubles du domaine public de l’État et des collectivités locales
notamment), sont aptes à être hypothéqués. Les immeubles accessoires
(immeubles par destination, servitudes…) ne peuvent être hypothéqués
séparément de l’immeuble principal auquel ils demeurent attachés. En
principe, les meubles ne peuvent être hypothéqués, c’est ce qu’exprime
l’article 2119 du Code civil : « Les meubles n’ont pas de suite par
hypothèque ».
57. Précisons tout d’abord que le terme « assiette » indique quels sont les
biens sur lesquels est « assise l’hypothèque », quels sont les biens qui
constituent la garantie du créancier hypothécaire. Il faut distinguer selon
qu’il s’agit d’une hypothèque spéciale ou d’une hypothèque générale. En
principe, l’hypothèque est spéciale. Elle ne frappe que les immeubles dont la
nature et la situation ont été individuellement précisées. La spécialité de
l’hypothèque quant à son assiette est renforcée par la spécialité de
47
l’inscription. L’hypothèque générale porte sur les immeubles présents et à
venir du débiteur. Ces hypothèques générales sont dangereuses car elles
épuisent d’un seul coup tout le crédit du débiteur. Mais cet inconvénient se
trouve atténué par la règle de la spécialité de l’inscription qui oblige à
prendre inscription sur chaque immeuble qui entre dans le patrimoine du
débiteur.
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
58. Il y a hypothèque générale lorsqu’elle grève tous les immeubles présents
et futurs du constituant ; il y a hypothèque spéciale si elle ne frappe que ceux
des immeubles présents individuellement désignés. L’hypothèque générale
est exceptionnelle. L’hypothèque peut encore être simple ou privilégiée, les
hypothèques privilégiées primant les hypothèques simples. Enfin,
l’hypothèque peut être, de source conventionnelle, légale ou judiciaire.
59. Ce sont les articles 203 à 208 de l’Acte uniforme qui traitent des
hypothèques conventionnelles. L’hypothèque est conventionnelle lorsqu’elle
résulte d’une convention conclue entre le créancier qui obtient une sûreté
réelle et le constituant qui la concède sur un de ses biens. En règle générale,
le constituant est le débiteur ; mais un tiers peut constituer hypothèque sur
l’un de ses biens pour garantir la dette d’autrui.
48
a) Les conditions de fond
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
contrat d’hypothèque est un contrat solennel. Il ne peut être consenti que par
un acte passé en forme authentique. Lorsque les formalités n’ont pas été
accomplies, le contrat est nul, de nullité absolue. Deux raisons importantes
expliquent l’intervention du notaire : le constituant doit être exactement
informé de la gravité de l’acte qu’il passe et le créancier, s’il n’est pas payé à
l’échéance, pourra bénéficier d’un titre exécutoire lui permettant de saisir et
de faire vendre l’immeuble sans avoir besoin d’obtenir un jugement de
condamnation.
17
Article 203 de l’Acte uniforme.
49
– ceux des mineurs ou majeurs en tutelle sur les biens du tuteur ou de
l’administrateur légal ;
– ceux de l’État, des départements, communes et établissements publics sur
les biens des receveurs ;
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
immeubles vendus, échangés ou partagés pour garantir le paiement total ou
partiel du prix, de la soulte de l’échange ou des créances résultant du
partage. À défaut de stipulation d’hypothèque conventionnelle, le vendeur,
l’échangiste ou le copartageant peuvent, en vertu d’une décision de la
juridiction compétente, obtenir l’hypothèque forcée sur ces immeubles. Et
que l’action en résolution de l’acte de vente, d’échange ou de partage pour
défaut de paiement du prix ou de la soulte appartient au vendeur, à
l’échangiste ou au copartageant titulaire d’une hypothèque conventionnelle
ou forcée régulièrement publiée du fait même de l’obtention de cette garantie
et concurremment avec elle.
66. Le statut matrimonial des époux et leur régime légal ont souvent des
incidences sur leurs activités qu’il est important de le rappeler même s’il
s’agit des principes du droit civil. L’hypothèque légale est accordée à chacun
des époux, quel que soit le régime matrimonial adopté. La femme peut faire
inscrire son hypothèque dès le début du mariage si la « clause hypothécaire »
a été insérée dans le contrat de mariage. L’hypothèque conférée à l’un des
époux peut porter sur tous les immeubles de l’autre. Elle garantit tous les
droits et créances d’un époux sur l’autre dans la mesure où ils ont leur cause
dans le mariage.
67. Comme pour le statut des époux unis par le mariage, le régime de la
tutelle mérite d’être rappelé. Le conseil de famille est juge de l’opportunité
de l’inscription d’une hypothèque pour les biens du tuteur. Dans le cas
d’administration légale, le juge des tutelles peut décider qu’une inscription
sera prise sur les immeubles de l’administrateur légal ou que celui-ci devra
constituer un gage suffisant. Si le conseil de famille décide de prendre une
telle inscription, soit à l’ouverture de la tutelle, soit au cours de la tutelle, il
fixe la somme pour laquelle il sera pris inscription et désigne les immeubles
qui en seront grevés. La pupille après sa majorité ou son émancipation peut
requérir dans le délai d’un an l’inscription de son hypothèque légale ou une
inscription complémentaire. L’hypothèque légale des personnes en tutelle
50
garantit toutes les créances du mineur ou du majeur incapable qui résultent
de la gestion du tuteur.
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
soumise à publicité ; et son efficacité est subordonnée à son inscription ; elle
est spéciale quant aux créances garanties qui sont les créances constatées par
le jugement, et générale quant à son assiette, frappant tous les biens présents
et à venir du débiteur.
69. Les articles 209 à 221 sont consacrés aux hypothèques forcées, en
l’occurrence l’hypothèque légale, et l’hypothèque judiciaire. « L’hypothèque
judiciaire résulte des jugements, soit contradictoires, soit par défaut,
définitifs ou provisoires, en faveur de celui qui les a obtenus ». Le créancier
qui bénéficie d’une hypothèque judiciaire peut inscrire son droit sur tous les
immeubles appartenant actuellement à son débiteur. Cette hypothèque prend
rang à la date de son inscription.
51
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
CHAPITRE 2. LA PUBLICITÉ DES HYPOTHÈQUES
70. Toutes les hypothèques doivent être inscrites, quelle qu’en soit la source.
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
L’inscription n’est pas une condition de validité, mais seulement une
condition de publicité de l’hypothèque, qu’elle rend opposable aux tiers.
L’inscription peut être prise à partir de la naissance du droit à hypothèque
sans qu’aucun délai ne soit fixé pour le faire, sauf en droit civil pour
l’hypothèque pupillaire et celle des époux, qui doivent être inscrites au plus
tard dans l’année qui suit la fin de l’incapacité ou la dissolution du mariage.
Quatre événements survenant avant l’inscription peuvent la rendre
inefficace :
53
– le règlement judiciaire ou la liquidation des biens du débiteur ;
– la transcription du commandement préludant à la saisie de l’immeuble.
72. « L’inscription… ne peut avoir lieu que pour une somme et sur des
immeubles déterminés ». Pour que l’inscription soit opérée, le créancier doit
représenter l’acte qui donne naissance à l’hypothèque auquel doivent être
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
joints deux bordereaux. Ces bordereaux précisent : l’indication de la date et
de la nature du titre et de la cause de l’obligation garantie par l’hypothèque,
et l’indication du capital de la créance, de ses accessoires et de l’époque
normale d’exigibilité. L’hypothèque, même générale, doit être inscrite sur
chaque immeuble pris individuellement. Les bordereaux doivent préciser
pour chacun des immeubles sur lesquels l’inscription est requise : la nature,
la situation, la contenance et la désignation cadastrale (section, numéro du
plan et lieudit).
Le dépôt est refusé par le conservateur des hypothèques si l’identité des
parties n’est pas certifiée et si les immeubles ne sont pas individuellement
désignés. Si le conservateur après avoir accepté le dépôt constate dans le
délai d’un mois l’omission d’une mention obligatoire, il peut rejeter la
formalité.
74. Le délai de péremption. Il est en principe de dix ans (trois ans pour
l’hypothèque légale des époux inscrite par l’intervention de la justice) à
partir du jour de l’inscription, mais certains établissements comme le crédit
foncier bénéficient d’un régime de faveur de trente-cinq ans ; cependant, si
le principal de l’obligation garantie doit être acquitté à une ou plusieurs dates
déterminées, la date extrême d’effet de l’inscription est au plus postérieure
54
de deux années à cette échéance. L’inscription périmée est rétroactivement
effacée, mais la sûreté subsiste et le créancier pourra (sauf lorsque la loi fixe
un délai et que ce délai est expiré) prendre une inscription nouvelle, mais qui
n’aura rang qu’à la nouvelle date, alors que le renouvellement aurait
conservé l’inscription primitive avec son rang. Les inscriptions
hypothécaires peuvent être radiées par le conservateur des hypothèques, soit
à la demande du créancier, qui donne mainlevée totale de l’inscription, soit
sur l’ordre du tribunal, qui en prononce également la mainlevée totale.
international.scholarvox.com:None:2110533447:88902096:160.154.149.175:1617626536
L’hypothèque peut également être réduite soit volontairement, soit
judiciairement.
55
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
CHAPITRE 3. EFFETS DE L’HYPOTHÈQUE
76. Les hypothèques produisent des effets selon les dispositions des articles
222 et 223 de l’Acte uniforme.
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
Section 1. Les rapports du créancier hypothécaire et du débiteur
78. Dans les rapports avec les autres créanciers, le créancier hypothécaire
bénéficie d’un droit de préférence. Le droit de préférence du créancier
hypothécaire s’exerce sur le prix de l’immeuble hypothéqué et de tous les
biens considérés comme accessoires de cet immeuble. Le droit de préférence
s’applique au principal de la créance et à trois années d’intérêts.
Après que le bien a été vendu aux enchères publiques, la procédure d’ordre
a pour but d’en répartir le prix entre les créanciers inscrits. Cette procédure
est une véritable instance qui se déroule devant un juge appelé « juge aux
ordres ». Chaque créancier hypothécaire doit à peine de forclusion produire
le titre à l’ordre dans le délai fixé par le juge. Lorsque toutes les
contestations ont été tranchées, le juge prononce la clôture de l’ordre et
procède au règlement définitif. Le greffier délivre des « bordereaux de
collocation » aux créanciers inscrits pour qu’ils se fassent payer dans l’ordre
des inscriptions et jusqu’à épuisement du prix d’adjudication.
57
Section 3. Le rapport du créancier hypothécaire et du tiers acquéreur
79. Étant titulaire d’un droit réel, le créancier hypothécaire peut exercer son
droit sur l’immeuble hypothéqué en quelques mains qu’il se trouve. Le droit
de suite, droit de saisir et de vendre le bien hypothéqué détenu par un
acquéreur, permet au créancier de conserver son droit de préférence sur
l’immeuble malgré l’aliénation de celui-ci.
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
80. Le créancier hypothécaire peut exercer son droit de suite lorsque
l’immeuble est passé du patrimoine du débiteur dans le patrimoine d’un
tiers. Cependant, quelques aliénations font obstacle au droit de suite :
– certaines ventes publiques opèrent purge, c’est-à-dire affranchissent
l’immeuble de ses hypothèques ;
– le droit de suite disparaît lorsque l’aliénation porte sur ces accessoires de
l’immeuble qui deviennent meubles par suite de leur séparation.
Le créancier ne peut poursuivre le tiers acquéreur qu’autant qu’il a inscrit
son hypothèque avant la publication de l’aliénation. Après l’échéance, le
créancier doit faire une double signification :
– commandement au débiteur tenu personnellement de la dette ;
– sommation au tiers détenteur « de payer la dette exigible ou de délaisser
l’héritage » (en droit civil).
Trente jours après cette double signification, le créancier peut procéder à la
saisie.
– purger : la purge des hypothèques est une procédure qui permet au tiers qui
acquiert un immeuble hypothéqué de libérer cet immeuble des hypothèques
en offrant aux créanciers inscrits son prix d’achat (ou s’il s’agit d’une
donation, la valeur d’estimation). Le tiers acquéreur doit en premier lieu
publier son titre d’acquisition à la conservation des hypothèques de manière
à arrêter toute nouvelle hypothèque. Puis il notifie par acte d’huissier à tous
les créanciers inscrits, à leur domicile élu dans l’inscription : son offre de
payer le prix d’acquisition, les renseignements concernant le montant et de
date des hypothèques inscrites. Les créanciers ont quarante jours pour
prendre parti, chacun d’eux peut soit accepter l’offre, soit se porter
surenchérisseur. Si tous les créanciers acceptent, l’acquéreur consigne la
somme entre les mains du notaire qui la répartit entre les créanciers inscrits
dans l’ordre de leur inscription. L’immeuble est alors libéré de toute
hypothèque. Si un créancier refuse, l’immeuble est vendu aux enchères
58
publiques. Si aucun acquéreur ne se présente pour la mise à prix, le créancier
surenchérisseur devient adjudicataire de l’immeuble ;
– payer purement et simplement le créancier ;
– délaisser l’immeuble pour que la procédure de saisie ne soit pas dirigée
contre lui ;
– se laisser exproprier.
L’adjudication sur saisie produit les effets d’une vente :
Le tiers acquéreur cesse d’être propriétaire à compter du jugement
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
d’adjudication (sans effet rétroactif) et l’adjudication opère transfert de la
propriété de l’immeuble au profit de l’adjudicataire. La publication du
jugement d’adjudication purge l’immeuble de toutes les hypothèques qui le
grevaient et les créanciers inscrits n’ont plus d’action que sur le prix
d’adjudication.
59
hypothèques, où le conservateur en assure la garde et tient registres et
fichiers. C’est aux notaires, huissiers et autorités administratives qu’il
appartient d’opérer le dépôt. Aucun acte ou décision judiciaire sujet à
publicité ne peut être publié au fichier immobilier si le titre du disposant ou
dernier titulaire n’a pas été préalablement publié. Le conservateur a le droit
de refuser le dépôt s’il estime que l’acte n’est pas régulier en la forme.
Lorsqu’il l’a accepté au moment du dépôt, il pourra encore plus tard faire un
rejet de formalité, invitant les parties à régulariser les actes. Lorsque le
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
conservateur a accepté un dépôt, il conserve un exemplaire de l’acte, qui est
enliassé au registre des formalités. Le conservateur tient également un
registre des dépôts effectués et permet de décider de la priorité d’une
publicité.
Les recherches s’effectuent à l’aide de fichiers ; un fichier personnel, qui
fonctionne par commune et qui est tenu au nom de chaque propriétaire, et
des fichiers réels (fichiers parcellaires dans les communes rurales où le
cadastre est rénové, et fiches d’immeubles dans les localités urbaines). Ces
registres et ces fichiers ne peuvent être consultés par le public, les intéressés
pouvant toutefois requérir du conservateur une copie ou un extrait des actes
publiés.
60
QUATRIÈME PARTIE. EXERCICES D’APPLICATION
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
1.1 À votre avis, pourquoi la loi exige-t-elle qu’on indique de façon précise
dans l’acte de constitution de gage ?
– le montant de la somme due ;
– la désignation détaillée des objets remis en gage.
1.2. Qui doit être préféré du garagiste réparateur ayant le droit de rétention
ou du vendeur ayant pris un gage sans dépossession ? Précisez votre point de
vue.
1.3. Pourquoi les frais de justice priment-ils toujours les autres privilèges
qu’ils soient généraux ou spéciaux ?
1.4. Quels sont les privilèges spéciaux mobiliers dont le titulaire peut en
outre bénéficier d’un droit de rétention ? Quels avantages le fait de disposer
d’un droit de rétention donne-t-il au créancier privilégié ?
1.5. Le bailleur a-t-il un droit de suite sur les meubles de son locataire ?
1.6. Pourquoi le créancier gagiste a-t-il parfois intérêt à se faire attribuer la
propriété du gage plutôt que de le faire vendre aux enchères ?
Exercices d’application
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
dette future ? La compensation rendant la caution créancière du créancier
éteint-elle la créance cautionnée ?
Les privilèges
62
Les Hypothèques
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
immeubles donnés ou légués sous la condition qu’ils ne pourront être aliénés
peuvent-ils faire l’objet d’une hypothèque ? L’adjudication sur saisie d’un
immeuble purge-t-elle celui-ci des hypothèques qui le grèvent ?
Existe-t-il un délai fixé par la loi pour inscrire au bureau des hypothèques
son hypothèque ? Une hypothèque générale doit-elle être inscrite sur chaque
immeuble opposable aux tiers ? Existe-t-il des cas d’interdictions de prendre
une inscription sur les immeubles d’un débiteur ?
Effets de l’hypothèque
Depuis l’Acte uniforme portant organisation des sûretés, seuls les privilèges
pour frais de justice et les privilèges des salaires et de certaines créances
assimilées peuvent porter sur la généralité des meubles et immeubles. Cette
évolution s’explique par l’accroissement des créances de salaires et des
créances bénéficiant d’un même rang (surtout la sécurité sociale) ; ce qui
faisait que les créanciers hypothécaires primés par des privilèges non publiés
n’avaient plus qu’une garantie illusoire.
63
CORRIGÉ
Question 1.1
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
exemple, le créancier gagiste, en accord avec le débiteur, reçoit en gage des
biens de plus grande valeur.
Question 1.2
Le garagiste, réparateur qui a le droit de rétention, la chose étant en sa
possession, à condition qu’il soit de bonne foi (article 2279, du Code civil).
Question 1.3
Les frais de justice qui priment les autres privilèges sont préférés, parce que
ces frais de justice sont engagés dans l’intérêt de tous les créanciers.
Question 1.4
Privilèges spéciaux mobiliers :
1) le bailleur d’immeuble ;
2) privilège du syndicat des copropriétaires par appartement ;
3) privilège du transporteur ;
4) privilège du vendeur de meubles ;
5) privilège tenant à la conservation de la chose.
Le droit de rétention est opposable aux tiers.
Question 1.5
La loi permet au bailleur de saisir les meubles déplacés par le preneur, sans
son consentement.
Question 1.6
S’il se fait attribuer la propriété du gage, comme le lui permet l’article 94 de
l’Acte uniforme, il ne risque pas de voir certains créanciers privilégiés
l’emporter sur lui, comme ce serait le cas dans une vente aux enchères.
Question 2.1
En accordant une hypothèque générale sur tous les immeubles présents et à
venir, un débiteur encourra la nullité. En effet, il est interdit d’hypothéquer
des biens à venir et cela à cause de la spécialité de gage hypothécaire, elle ne
permettrait pas une bonne publicité.
Mais il existe des exceptions :
- insuffisance des biens présents et libres ;
- perte ou dégradation fortuite de l’immeuble hypothéqué.
Question 2.2
L’hypothèque légale des époux existe sous tous les régimes matrimoniaux.
En principe, l’hypothèque légale garantit les droits et créances d’un époux.
Limitations : seules les créances se rattachant au mariage sont garanties.
64
L’hypothèque légale de la femme est protégée par l’article 2135, alinéa 1er
du Code civil et l’énumération des créances non limitatives est dans
l’alinéa 2 et 3 de l’article 2135 du Code civil.
Question 2.3
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personne. Pour exercer le droit de suite, il faut que la créance soit exigible et
que la publicité de l’hypothèque soit effectuée en temps utile.
ANNEXE :
ACTE UNIFORME PORTANT ORGANISATION DES SÛRETÉS
65
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TITRE PRÉLIMINAIRE
DÉFINITIONS ET DOMAINE D’APPLICATION
DES SÛRETÉS-AGENT DES SÛRETÉS
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
CHAPITRE 1. DÉFINITION ET DOMAINE
D’APPLICATION DES SÛRETÉS
Article 1. Une sûreté est l’affectation au bénéfice d’un créancier d’un bien,
international.scholarvox.com:None:2110533446:88902096:160.154.149.175:1617626710
d’un ensemble de biens ou d’un patrimoine afin de garantir l’exécution
d’une obligation ou d’un ensemble d’obligations, quelle que soit la nature
juridique de celles-ci et notamment qu’elles soient présentes ou futures,
déterminées ou déterminables, conditionnelles ou inconditionnelles, et que
leur montant soit fixe ou fluctuant.
Article 2. Sauf disposition contraire du présent Acte uniforme, les sûretés
qu’il régit sont accessoires de l’obligation dont elles garantissent l’exécution.
Article 3. Est considéré comme débiteur professionnel au sens du présent
Acte uniforme, tout débiteur dont la dette est née dans l’exercice de sa
profession ou se trouve en rapport direct avec l’une de ses activités
professionnelles, même si celle-ci n’est pas principale.
Article 4. Les sûretés personnelles, au sens du présent Acte uniforme,
consistent en l’engagement d’une personne de répondre de l’obligation du
débiteur principal en cas de défaillance de celui-ci ou à première demande
du bénéficiaire de la garantie. Sauf disposition contraire du présent Acte
uniforme, les seules sûretés réelles valablement constituées sont celles qui
sont régies par cet Acte. Elles consistent soit dans le droit du créancier de se
faire payer par préférence sur le prix de réalisation d’un bien affecté à la
garantie de l’obligation de son débiteur, soit dans le droit d’obligation. Les
sûretés réelles peuvent être constituées par le débiteur lui-même ou un tiers
en garantie de l’obligation sous réserve des dispositions particulières du
présent Acte uniforme. Les sûretés propres au droit fluvial, maritime et
aérien, les sûretés légales autres que celles régies par le présent Acte
uniforme, ainsi que les sûretés garantissant l’exécution de contrats conclus
exclusivement entre établissements de financement, peuvent faire l’objet de
législations particulières.
69
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
CHAPITRE 2. AGENT DES SÛRETÉS
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
qualité d’agent des sûretés, au profit des créanciers de la ou des obligations
garanties l’ayant désigné à cette fin.
71
saisis que par les titulaires de créances nées de la conservation et de la
gestion de ces biens, y compris en cas d’ouverture d’une procédure
collective d’apurement du passif à l’encontre de l’agent des sûretés.
Article 10. L’acte désignant l’agent des sûretés peut prévoir les conditions
dans lesquelles l’agent des sûretés peut, sous sa responsabilité, se substituer
un tiers pour accomplir sa mission. En ce cas, les créanciers de la ou des
obligations garanties peuvent agir directement contre la personne que l’agent
des sûretés s’est substitué.
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
Cet acte peut également prévoir les conditions de remplacement de l’agent
des sûretés si celui-ci manque à ses devoirs ou met en péril les intérêts qui
lui sont confiés ou encore s’il fait l’objet de l’ouverture d’une procédure
collective d’apurement du passif. En l’absence de dispositions contractuelles
en ce sens, les créanciers de l’obligation garantie peuvent, dans les
hypothèses précitées, demander à la juridiction compétente, statuant à bref
délai, la nomination d’un agent des sûretés provisoire ou solliciter le
remplacement de l’agent des sûretés. En cas de remplacement de l’agent des
sûretés, qu’il soit de source contractuelle ou judiciaire, tous les droits et
toutes les actions que celui-ci détient dans l’intérêt des créanciers de la ou
des obligations garanties sont transmis de plein droit et sans autre formalité
au nouvel agent des sûretés.
Article 11. À défaut de disposition contraire dans l’acte le désignant, la
responsabilité de l’agent des sûretés à l’égard des créanciers de la ou des
obligations garanties s’apprécie comme celle d’un mandataire salarié.
72
TITRE 1. SÛRETÉS PERSONNELLES
Article 12. Les sûretés personnelles régies par le présent Acte uniforme sont
le cautionnement et la garantie autonome.
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
73
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
CHAPITRE 1. CAUTIONNEMENT
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
engagement peut être contracté sans ordre du débiteur.
75
nullité. Le défaut de pouvoir du représentant pour engager la personne
morale débitrice principale ne peut être invoqué par la caution de celle-ci
que si l’obligation principale n’est pas valablement constituée, sauf lorsque
la personne morale débitrice principale a confirmé cette obligation et que la
caution a expressément renoncé à se prévaloir de la nullité de ladite
obligation. L’engagement de la caution ne peut être contracté à des
conditions plus onéreuses que l’obligation principale, sous peine de
réduction à concurrence de celle-ci, ni excéder ce qui est dû par le débiteur
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
principal au moment des poursuites. Le débiteur principal ne peut aggraver
l’engagement de la caution par une convention postérieure au
cautionnement.
Article 18. Sauf clause contraire, le cautionnement d’une obligation s’étend,
outre le principal, et dans la limite de la somme maximale garantie, aux
accessoires de la dette et aux frais de recouvrement de la créance, y compris
ceux postérieurs à la dénonciation qui est faite à la caution. À la demande de
la caution, l’acte constitutif de l’obligation principale est annexé à la
convention de cautionnement. Le cautionnement peut également être
contracté pour une partie seulement de la dette et sous des conditions moins
onéreuses.
Article 19. Le cautionnement général des dettes du débiteur principal, sous la
forme d’un cautionnement de tous engagements, du solde débiteur d’un
compte courant ou sous toute autre forme, ne s’entend, sauf clause contraire
expresse, que de la garantie des dettes contractuelles directes. Il doit être
conclu, sous peine de nullité, pour une somme maximale librement
déterminée entre les parties, incluant le principal, les intérêts et autres
accessoires. Le cautionnement général peut être renouvelé lorsque la somme
maximale est atteinte. Le renouvellement doit être exprès ; toute clause
contraire est réputée non écrite. Il peut être révoqué, à tout moment, par la
caution avant que la somme maximale garantie ait été atteinte. Tous les
engagements du débiteur garanti nés avant la révocation restent garantis par
la caution. Sauf clause contraire, le cautionnement général ne garantit pas les
dettes du débiteur principal antérieures à la date du cautionnement.
76
engagement à la valeur de réalisation du ou des biens sur lesquels elle a
consenti une telle sûreté.
Article 23. La caution n’est tenue de payer la dette qu’en cas de non-
paiement du débiteur principal. Le créancier ne peut entreprendre de
poursuites contre la caution qu’après une mise en demeure de payer adressée
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
au débiteur principal et restée sans effet. La prorogation du terme accordée
au débiteur principal par le créancier doit être notifiée par ce dernier à la
caution. Celle-ci est en droit de refuser le bénéfice de cette prorogation et de
poursuivre le débiteur pour le forcer au paiement ou obtenir une garantie ou
une mesure conservatoire. Nonobstant toute clause contraire, la déchéance
du terme accordé au débiteur principal ne s’étend pas automatiquement à la
caution qui ne peut être requise de payer qu’à l’échéance fixée à l’époque où
la caution a été fournie, la caution encourt la déchéance du terme si, après
mise en demeure, elle ne satisfait pas à ses propres obligations à l’échéance
fixée.
77
Lorsque la caution a fait l’indication des biens et fourni les deniers suffisants
pour la discussion, le créancier est, jusqu’à concurrence des biens indiqués,
responsable, à l’égard de la caution, de l’insolvabilité du débiteur principal
survenue par le défaut de poursuites.
Article 28. S’il existe plusieurs cautions pour un même débiteur et une même
dette, sauf stipulation de solidarité entre elles ou renonciation par elles à ce
bénéfice, chacune d’elles peut, sur premières poursuites du créancier,
demander la division de la dette entre les cautions solvables au jour où
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
l’exception est invoquée. La caution ne répond pas des insolvabilités des
autres cautions survenues après la division. Le créancier qui divise
volontairement son action ne peut revenir sur cette division et supporte
l’insolvabilité des cautions poursuivies sans pouvoir la reporter sur les autres
cautions.
Article 29. Toute caution ou tout certificateur de caution peut opposer au
créancier toutes les exceptions inhérentes à la dette qui appartiennent au
débiteur principal et tendent à réduire, éteindre ou différer la dette sous
réserve des dispositions des articles 17 et 23, alinéas 3 et 4 du présent Acte
uniforme et des dispositions particulières de l’Acte uniforme portant
organisation des procédures collectives d’apurement du passif.
La caution simple ou solidaire est déchargée quand la subrogation aux droits
et garanties du créancier ne peut plus s’opérer, en sa faveur, par le fait du
créancier. Toute clause contraire est réputée non écrite. Si le fait reproché au
créancier limite seulement cette subrogation, la caution est déchargée à
concurrence de l’insuffisance de la garantie conservée.
Article 30. La caution doit aviser le débiteur principal ou le mettre en cause
avant de payer la dette au créancier poursuivant. Si la caution a payé sans
avoir averti ou mis en cause le débiteur principal, elle perd son recours
contre lui si, au moment du paiement par elle ou postérieurement à ce
paiement, le débiteur avait le moyen de faire déclarer la dette éteinte ou s’il
avait payé dans l’ignorance du paiement de la caution. Néanmoins, la
caution conserve son action en répétition contre le créancier.
Article 31. La caution est subrogée dans tout le droit et garanties du
créancier poursuivant pour tout ce qu’elle a payé à ce dernier. S’il y a
plusieurs débiteurs principaux solidaires d’une même dette, la caution est
subrogée contre chacun d’eux pour tout ce qu’elle a payé, même si elle n’en
a cautionné qu’un. Si les débiteurs sont conjoints, elle doit diviser ses
recours.
Article 32. La caution qui a payé a, également, un recours personnel contre
le débiteur principal pour ce qu’elle a payé en principal, en intérêts de cette
somme et en frais engagés depuis qu’elle a dénoncé au débiteur principal les
poursuites dirigées contre elle. Elle peut, en outre, réclamer des dommages-
intérêts pour réparation du préjudice subi du fait des poursuites du créancier.
S’il y a eu cautionnement partiel, le créancier ne peut, pour le reliquat, être
78
préféré à la caution qui a payé et agi en vertu de son recours personnel.
Toute clause contraire est réputée non écrite.
Article 33. Les recours du certificateur de caution contre la caution certifiée
sont soumis aux dispositions des articles 30, 31, et 32 du présent Acte
uniforme.
Article 34. Lorsqu’il existe plusieurs cautions simples ou solidaires pour une
même dette, si l’une des cautions a utilement acquitté la dette, elle a un
recours contre les autres cautions, chacune pour sa part et portion.
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
Article 35. La caution peut agir en paiement contre le débiteur principal ou
demander la conservation de ses droits dans le patrimoine de celui-ci, avant
même d’avoir payé le créancier :
– dès qu’elle est poursuivie ;
– lorsque le débiteur est en état de cessation des paiements ou en
déconfiture ;
– lorsque le débiteur ne l’a pas déchargée dans le délai convenu ;
– lorsque la dette est devenue exigible par l’échéance du terme sous lequel
elle avait été contractée.
79
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
CHAPITRE 2. GARANTIE ET CONTRE-GARANTIE AUTONOMES
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
bénéficiaire, soit sur première demande de la part de ce dernier, soit selon
des modalités convenues. La contre-garantie autonome est l’engagement par
lequel le contre-garant s’oblige, en considération d’une obligation souscrite
par le donneur d’ordre et sur instructions de ce donneur d’ordre, à payer une
somme déterminée au garant, soit sur première demande de la part de ce
dernier, soit selon des modalités convenues.
81
Les instructions du donneur d’ordre, la garantie et la contre-garantie
autonomes sont irrévocables dans le cas d’une garantie ou d’une contre-
garantie autonome à durée déterminée. Les garanties ou contre-garanties
autonomes à durée indéterminée peuvent être révoquées par le garant ou le
contre-garant respectivement.
Article 44. Le garant et le contre-garant ne sont obligés qu’à concurrence de
la somme stipulée dans la garantie ou la contre-garantie autonome sous
déduction des paiements antérieurs faits respectivement par le garant ou le
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
contre-garant conformément aux termes de leur engagement. Les garantie et
contre-garantie autonomes peuvent stipuler que le montant de l’engagement
sera réduit d’un montant déterminé ou déterminable à des dates précisées ou
contre présentation au garant ou au contre-garant de documents indiqués à
cette fin dans l’engagement.
Article 45. La demande de paiement au titre de la garantie autonome doit
résulter d’un écrit du bénéficiaire accompagné de tout autre document prévu
dans la garantie. Cette demande doit indiquer le manquement reproché au
donneur d’ordre dans l’exécution de l’obligation en considération de laquelle
la garantie a été souscrite. La demande de paiement au titre de la contre-
garantie autonome doit résulter d’un écrit du garant mentionnant que le
garant a reçu une demande de paiement émanant du bénéficiaire et conforme
aux stipulations de la garantie.
Toute demande de paiement doit être conforme aux termes de la garantie ou
de la contre-garantie autonome au titre de laquelle elle est effectuée et doit,
sauf clause contraire, être présentée au lieu d’émission de la garantie
autonome ou, en cas de contre-garantie, au lieu d’émission de la contre-
garantie autonome.
Article 46. Le garant et le contre-garant disposent chacun de cinq jours
ouvrés pour examiner la conformité de la demande en paiement aux termes
de la garantie ou de la contre-garantie autonome. Ils ne peuvent rejeter la
demande qu’à la condition de notifier au bénéficiaire ou, en cas de contre-
garantie, au garant, au plus tard à l’expiration de ce délai, l’ensemble des
irrégularités qui motivent ce rejet. Le garant doit transmettre une copie de la
demande du bénéficiaire et tous documents accompagnant celle-ci au
donneur d’ordre ou, en cas de contre-garantie, au contre-garant, à charge
pour ce dernier de les transmettre au donneur d’ordre. Le garant doit aviser
le donneur d’ordre ou, en cas de contre-garantie, le contre-garant, qui en
avisera le donneur d’ordre, de toute réduction du montant de la garantie et de
tout acte ou événement mettant fin à celle-ci autre qu’une date de fin de
validité.
Article 47. Le donneur d’ordre ne peut faire défense de payer au garant que
si la demande de paiement du bénéficiaire est manifestement abusive ou
frauduleuse. Le contre-garant dispose à l’encontre du garant de la même
faculté dans les mêmes conditions. Le donneur d’ordre ne peut faire défense
de payer au contre-garant que si le garant savait ou aurait dû savoir que la
82
demande de paiement du bénéficiaire avait un caractère manifestement
abusif ou frauduleux.
Article 48. Le garant ou le contre-garant qui a fait un paiement
conformément aux termes de la garantie ou de la contre-garantie autonome
dispose des mêmes recours que la caution contre le donneur d’ordre.
Article 49. La garantie ou la contre-garantie autonome cesse :
– soit au jour calendaire spécifié ou à l’expiration du délai prévu ;
– soit à la présentation au garant ou au contre-garant des documents
international.scholarvox.com:None:2110533434:88902096:160.154.149.175:1617626940
libératoires spécifiés dans la garantie ou la contre-garantie autonome ;
– soit sur déclaration écrite du bénéficiaire libérant le garant de son
obligation au titre de la garantie autonome ou déclaration écrite du garant
libérant le contre-garant de son obligation au titre de la contre-garantie
autonome.
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TITRE 2. LES SÛRETÉS MOBILIÈRES
international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
contraire, les sûretés mobilières soumises à publicité font l’objet d’une
inscription au Registre du commerce et du crédit mobilier conformément aux
dispositions du chapitre 1 du présent titre.
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CHAPITRE 1. L’INSCRIPTION DES SÛRETÉS MOBILIÈRES
AU REGISTRE DU COMMERCE ET DU CRÉDIT MOBILIER
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effectuée à la diligence du comptable public de l’administration créancière.
Article 52. L’inscription a lieu au Registre du commerce et du crédit
mobilier dans le respect des règles de compétence territoriale ci-après :
– le Registre du commerce et du crédit mobilier compétent pour recevoir
l’inscription des sûretés mobilières est celui dans le ressort duquel est
immatriculé le constituant de la sûreté ou, s’il n’est pas soumis à l’obligation
d’immatriculation, celui dans le ressort duquel est situé, selon de cas, le
siège ou le domicile du constituant ;
– le Registre du commerce et du crédit mobilier compétent pour recevoir
l’inscription des nantissements de créance ou des cessions de créance à titre
de garantie est celui dans le ressort duquel est immatriculé le débiteur de
cette créance ou, s’il n’est pas soumis à l’obligation d’immatriculation, celui
dans le ressort duquel est situé, selon le cas, le siège ou le domicile de ce
débiteur ;
– le Registre du commerce et du crédit mobilier compétent pour recevoir
l’inscription du nantissement des droits d’associés et des valeurs mobilières
d’une société commerciale ou d’une personne morale assujettie à
l’immatriculation est celui dans le ressort duquel est immatriculée cette
société ou cette personne morale ;
– le Registre du commerce et du crédit mobilier compétent pour recevoir
l’inscription du nantissement de fonds de commerce et du privilège du
vendeur de fonds de commerce est celui dans le ressort duquel est
immatriculée la personne physique ou morale propriétaire du fonds ;
– le Registre du commerce et du crédit mobilier compétent pour recevoir
l’inscription des privilèges généraux du Trésor, de l’Administration des
douanes et des Institutions de Sécurité sociale est celui dans le ressort duquel
est immatriculé le redevable ou, s’il n’est pas soumis à l’obligation
d’immatriculation, celui dans le ressort duquel est situé, selon le cas, le siège
ou le domicile du redevable. Les règles de compétence relatives à
l’inscription des sûretés concernant l’entreprenant sont les mêmes que celles
applicables à l’assujetti à l’immatriculation.
Article 53. Aux fins d’inscription, le créancier, l’agent des sûretés, le
constituant ou le cas échéant le comptable public, présente au Greffe chargé
de la tenue du Registre du commerce et du crédit mobilier, ou à l’organe
compétent dans l’État Partie, un formulaire d’inscription portant mention :
87
a) des noms, prénoms, dénomination sociale, domicile ou siège social et s’il
y a lieu, les coordonnées électroniques et le numéro d’immatriculation ou de
déclaration d’activité, du créancier ou de l’agent des sûretés, du débiteur de
la créance garantie et du constituant s’il n’est pas ce débiteur ;
b) de la nature et de la date du titre générateur de la sûreté ;
c) le cas échéant, de la durée de l’inscription convenue par les parties ;
d) du montant maximum de la créance garantie comprenant le principal, les
intérêts et autres accessoires, de la date de son exigibilité et de l’existence
international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
d’un pacte commissoire. Pour les créances futures, le formulaire mentionne
les éléments permettant de les déterminer ;
e) le cas échéant, de la faculté pour le constituant d’aliéner les biens
fongibles grevés par la sûreté dans les conditions prévues par l’article 102 du
présent Acte uniforme ;
f) de la désignation du bien grevé avec l’indication des éléments permettant
de l’identifier, notamment sa nature, son lieu de situation et, le cas échéant,
sa marque ou son numéro de série, ou, lorsqu’il s’agit d’un ensemble de
biens présents ou futurs, leur nature, qualité, quantité ou valeur. Lorsque la
sûreté a pour objet une créance ou un ensemble de créances, actuelles ou
futures, la désignation du ou des biens grevés requiert l’indication des
éléments de nature à permettre l’individualisation de cette ou de ces
créances, tels que l’indication du débiteur, le lieu de paiement, le montant
des créances ou leur évaluation et leur échéance.
En cas de nantissement des droits d’associés et valeurs mobilières d’une
société commerciale et ceux cessibles de toute autre personne morale, le
formulaire porte, en outre, mention du numéro d’immatriculation de la
société dont les droits d’associés et valeurs mobilières font l’objet de ce
nantissement. En cas de nantissement ou de vente d’un fonds de commerce,
le formulaire requérant l’inscription du nantissement ou du privilège du
vendeur porte, en outre, mention du numéro d’immatriculation ou de
déclaration d’activité de la personne physique ou morale, propriétaire ou
exploitant du fonds sur lequel est requise l’inscription du nantissement ou du
privilège du vendeur.
Article 54. Après avoir vérifié que le formulaire d’inscription comporte bien
les mentions obligatoires exigées par l’article 53 du présent Acte uniforme,
le greffier de la juridiction chargée de la tenue du Registre du commerce et
du crédit mobilier, ou le responsable de l’organe compétent dans l’État
Partie, procède immédiatement au requérant un accusé d’inscription avec
mention de la date, de la désignation de la formalité effectuée et du numéro
d’ordre porté au registre chronologique des dépôts. L’inscription ou le refus
d’inscription est également notifié par le Greffe, ou par l’organe compétent
dans l’État Partie, au débiteur ou au constituant de la sûreté s’il n’est pas le
débiteur. Cette inscription ou ce refus d’inscription peut, dans un délai de
huit jours à compter de sa notification, faire l’objet d’un recours du débiteur
ou du constituant selon le cas, devant la juridiction compétente, ou devant
88
l’autorité compétente dans l’État Partie, statuant à bref délai. La décision
rendue en application des alinéas 1 et 2 du présent article est susceptible de
recours, dans un délai de quinze jours à compter de sa notification, devant la
juridiction de recours compétente statuant à bref délai.
Article 55. À défaut de notification du rejet au requérant, le greffier, ou le
responsable de l’organe compétent dans l’État Partie, doit sans délai :
international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
personne physique ou morale contre laquelle est prise l’inscription ;
2°) classer audit dossier le formulaire de la déclaration, avec mention de la
date d’inscription et de son numéro d’ordre ;
3°) notifier l’inscription au fichier national du Registre du commerce et du
crédit mobilier en lui transmettant une copie du formulaire d’inscription et
un extrait du dossier individuel ouvert au nom de la personne contre laquelle
est prise l’inscription.
Article 56. Dans le cas d’un nantissement des droits d’associés et valeurs
mobilières d’une société commerciale et ceux cessibles de toute autre
personne morale, le greffier, ou le responsable de l’organe compétent dans
l’État Partie, doit, en outre, faire mention de l’inscription du dossier
individuel ouvert au nom de la société ou de la personne morale dont les
droits d’associés et valeurs mobilières sont concernés par l’inscription de
nantissement.
Article 57. L’inscription régulièrement prise d’une sûreté mobilière soumise
à publicité est opposable aux tiers à la date de son inscription au registre
chronologique des dépôts du Registre du commerce et du crédit mobilier. Si
les inscriptions de sûretés concurrentes grevant un même bien sont requises
le même jour, celle qui est requise en vertu du titre dont la date est la plus
ancienne est réputée avoir été inscrite en premier, quel que soit l’ordre du
registre susvisé. Si les inscriptions de sûretés concurrentes grevant un même
bien sont requises le même jour en vertu de titres ayant la même date, les
sûretés sont réputées de même rang à l’exception des cessions à titre de
garantie et réserves de propriété qui sont alors réputées inscrites avant les
autres sûretés dont l’inscription a été requise le même jour, quel que soit
l’ordre du registre susvisé.
Si les inscriptions d’une réserve de propriété et d’une cession à titre de
garantie ayant pour objet un même bien sont requises le même jour, la
réserve de propriété est réputée avoir été inscrite en premier, quel que soit
l’ordre du registre susvisé. Si les inscriptions de cessions à titre de garantie
ayant pour objet un même bien sont requises le même jour en vertu de titre
ayant la même date, ce bien sera réputé appartenir à ces créanciers à
proportion du montant de leur créance, quel que soit l’ordre du registre
susvisé.
Article 58. L’inscription des privilèges généraux du Trésor, de
l’Administration des douanes et des Institutions de Sécurité sociale conserve
89
les droits du créancier pendant une durée de trois ans à compter de sa date.
Pour les autres sûretés mobilières soumises à publicité, les parties peuvent
convenir de la durée de validité de l’inscription au Registre du commerce et
du crédit mobilier dans l’acte constitutif de ladite sûreté mobilière sans que
cette durée puisse dépasser dix années à compter de l’inscription. Si
l’inscription n’a pas été renouvelée avant l’expiration du délai pendant
lequel elle produit effet, elle est alors périmée et radiée d’office par le Greffe
ou par l’organe compétent dans l’État Partie. L’inscription garantit, au même
international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
rang que le principal, deux années d’intérêt.
Article 59. Le renouvellement d’une inscription s’effectue dans les mêmes
conditions que l’inscription initiale. Le renouvellement, valablement
effectué, est opposable aux tiers à compter de la date de son inscription sur le
registre chronologique des dépôts du Registre du commerce et du crédit
mobilier. Intervenu avant l’expiration du délai pendant lequel l’inscription
initiale produit effet, il permet au requérant de conserver le bénéfice de celle-
ci. Un certificat de renouvellement mentionnant la date de son inscription et
son numéro d’ordre sur le registre chronologique des dépôts du Registre du
commerce et du crédit mobilier est immédiatement transmis au requérant.
Article 60. Toute modification de l’inscription initiale au Registre du
commerce et du crédit mobilier par subrogation conventionnelle dans le
bénéfice de la sûreté ou cession d’antériorité n’a d’effet que si elle est
inscrite en marge de l’inscription initiale.
Toute modification conventionnelle ou judiciaire de l’assiette de la sûreté ou
de la créance garantie fait l’objet d’une inscription modificative dans les
conditions et formes prévues pour l’inscription initiale.
Article 61. La personne physique ou morale contre laquelle a été prise une
ou plusieurs inscriptions énoncées au présent Titre peut, à tout moment,
saisir la juridiction compétente, ou l’autorité compétente dans l’État Partie,
d’une demande visant à obtenir la mainlevée, la modification ou le
cantonnement de l’inscription. La juridiction compétente, ou l’autorité
compétente dans l’État Partie, peut, en tout état de cause et avant même
d’avoir statué au fond, donner mainlevée totale ou partielle de l’inscription si
le requérant justifie de motifs sérieux et légitimes.
Article 62. Toute radiation partielle ou totale de l’inscription au Registre du
commerce et du crédit mobilier n’a effet que si elle est inscrite en marge de
l’inscription initiale.
Article 63. La radiation judiciaire d’une inscription est ordonnée par la
juridiction compétente ou par l’autorité compétente dans l’État Partie.
Article 64. La radiation conventionnelle ne peut être opérée que sur dépôt ou
transmission électronique d’un acte authentique ou sous seing privé de
consentement à la radiation, donné par le créancier ou son cessionnaire
régulièrement subrogé et justifiant de ses droits, ainsi que d’un formulaire
portant mention :
90
1°) des nom, prénom, dénomination sociale, domicile ou siège social, ainsi
que, le cas échéant, le numéro d’immatriculation de la personne physique ou
morale contre laquelle avait été requise l’inscription, ou en cas d’inscription
portant sur des droits d’associés et valeurs mobilières, le numéro
d’immatriculation de la personne morale dont les droits d’associés et valeurs
mobilières font l’objet de cette inscription ;
international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
La radiation sera inscrite au Registre du commerce et du crédit mobilier,
après vérification de la conformité du formulaire avec l’acte présenté. Il sera
délivré un certificat de radiation à toute personne qui en fera la demande.
Article 65. Toute inscription de sûreté mobilière, effectuée par fraude, ou
portant des inscriptions inexactes données de mauvaise foi, est punie des
peines prévues par la loi pénale nationale. La juridiction compétente, ou
l’autorité compétente dans l’État Partie, en prononçant la condamnation,
peut ordonner la rectification de la mention inexacte dans les termes qu’elle
détermine.
Article 66. Toute demande d’information doit être établie sur un formulaire
mis à disposition à cet effet par le Registre du commerce et du crédit
mobilier. À toute demande d’information formulée en application de l’alinéa
précédent, le greffier, ou le responsable de l’organe compétent dans l’État
Partie, doit répondre immédiatement, ou au plus tard dans un délai de deux
jours ouvrés à compter de la réception de la demande au Registre du
commerce et du crédit mobilier, en délivrant au demandeur, soit un certificat
attestant qu’aucune inscription n’a été prise, soit un état général des
inscriptions existantes avec leurs mentions marginales, soit un ou des états
particuliers lorsque la demande ne concerne qu’un bien ou une catégorie de
bien appartenant au débiteur ou au constituant. Toute inscription,
modification ou radiation non conforme aux prescriptions de la loi ainsi que
toute délivrance d’extraits incomplets ou erronés engagent, selon le cas, la
responsabilité du greffier ou du responsable de l’organe compétent dans
l’État Partie.
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international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
CHAPITRE 2. LE DROIT DE RÉTENTION
international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
l’article 107 alinéa 2, du présent Acte uniforme.
Article 68. Le droit de rétention ne peut s’exercer que :
– si la créance du rétenteur est certaine, liquide et exigible ;
– s’il existe un lien de connexité entre la naissance de la créance et la
détention de la chose retenue ;
– et si le bien n’a pas été saisi avant d’être détenu par le rétenteur.
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international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
CHAPITRE 3. LA PROPRIÉTÉ RETENUE OU CÉDÉE
À TITRE DE GARANTIE
Article 71. La propriété d’un bien mobilier peut être retenue en garantie
d’une obligation par l’effet d’une clause de réserve de propriété. Elle peut
international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
aussi être cédée en garantie d’une obligation aux conditions prévues par le
présent Chapitre.
Article 72. La propriété d’un bien mobilier peut être retenue en garantie par
l’effet d’une clause de réserve de propriété qui suspend l’effet translatif d’un
contrat jusqu’au complet paiement de l’obligation qui en constitue la
contrepartie.
Article 73. À peine de nullité, la réserve de propriété est convenue par écrit
au plus tard au jour de la livraison du bien. Elle peut l’être dans un écrit
régissant un ensemble d’opérations présentes ou à venir entre les parties.
Article 74. La réserve de propriété n’est opposable aux tiers que si celle-ci a
été régulièrement publiée au Registre du commerce et du crédit mobilier,
conformément aux dispositions des articles 51 à 66 du présent Acte
uniforme.
Article 75. La propriété réservée d’un bien fongible peut s’exercer, à
concurrence de la créance restant due, sur des biens de même espèce et de
même qualité détenus par le débiteur ou pour son compte.
Article 76. L’inscription d’un meuble faisant l’objet d’une réserve de
propriété à un autre bien ne fait pas obstacle aux droits du créancier lorsque
ces biens peuvent être séparés sans subir de dommage. À défaut, le tout
appartient au propriétaire de la chose qui forme la partie principale, à charge
pour lui de payer à l’autre la valeur, estimée à la date du paiement, de la
chose qui y a été unie.
Article 77. À défaut de complet paiement à l’échéance, le créancier peut
demander la restitution du bien afin de recouvrer le droit d’en disposer. La
valeur du bien repris est imputée, à titre de paiement, sur le solde de la
créance garantie. Lorsque la valeur du bien repris excède le montant de ce
solde, le créancier doit au débiteur une somme égale à la différence. Toute
clause contraire aux alinéas 2 et 3 du présent article est réputée non écrite.
Article 78. Lorsque le bien est vendu ou détruit, le droit de propriété se
reporte, selon le cas, sur la créance du débiteur à l’égard du sous-acquéreur
ou sur l’indemnité d’assurance subrogée au bien.
95
Section 2. La propriété cédée à titre de garantie
Article 80. Une créance détenue sur un tiers peut être cédée à titre de
international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
garantie de tout crédit consenti par une personne morale nationale ou
étrangère, faisant à titre de profession habituelle et pour son compte des
opérations de banque ou de crédit. L’incessibilité de la créance ne peut être
opposée au cessionnaire par le débiteur cédé lorsqu’elle est de source
conventionnelle et que la créance est née en raison de l’exercice de la
profession du débiteur cédé ou se trouve en rapport direct avec l’une de ses
activités professionnelles, même si celle-ci n’est pas principale.
Article 81. La cession de créance à titre de garantie doit être constatée dans
un écrit comportant à peine de nullité, les énonciations suivantes :
1°) le nom ou la dénomination sociale du cédant et du cessionnaire ;
2°) la date de la cession ;
3°) et la désignation des créances garanties et des créances cédées.
96
la demande du cessionnaire, s’engager à le payer directement en acceptant la
cession. Dans ce cas, le débiteur ne peut opposer au cessionnaire les
exceptions fondées sur ses rapports personnels avec le cédant, à moins que le
cessionnaire, en acquérant ou en recevant la créance, n’ait agi sciemment au
détriment du débiteur. À peine de nullité, cet engagement est constaté par un
écrit intitulé « Acte d’acceptation d’une cession de créance à titre de
garantie » et reproduisant en caractères suffisamment apparents les
dispositions du présent article.
international.scholarvox.com:None:2110533464:88902096:160.154.149.175:1617627065
Article 86. Les sommes payées au cessionnaire au titre de la créance cédée
s’imputent sur la créance garantie lorsqu’elle est échue. Le surplus s’il y a
lieu est restitué au cédant. Toute clause contraire est réputée non écrite.
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international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
CHAPITRE 4. LE GAGE DE MEUBLES CORPORELS
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
Section 1. La constitution du gage
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Section 2. L’effet du gage
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
revendiquer la chose gagée comme un possesseur de bonne foi.
Article 101. Lorsque le gage avec dépossession a pour objet des choses
fongibles, le créancier doit, sauf clause contraire, les tenir ou les faire tenir
séparées des choses de même nature détenues par lui ou le tiers convenu. À
défaut, le constituant peut réclamer la restitution du bien gagé, sans préjudice
de dommages-intérêts. Lorsque la convention dispense le créancier de cette
obligation, il acquiert la propriété des choses gagées à charge de restituer la
même quantité de choses équivalentes. En cas d’entiercement, la propriété
ainsi acquise par le créancier peut s’exercer sur des biens de même espèce et
de même qualité détenus par le tiers convenu.
Article 102. Lorsque le gage sans dépossession a pour objet des choses
fongibles, le contrat de gage peut permettre au constituant de les aliéner à
charge de les remplacer par la même quantité de choses équivalentes. Cette
autorisation donnée au constituant vaut renonciation par le créancier à
l’exercice de son droit de suite à l’encontre du tiers acquéreur de ces biens.
Article 103. Sauf stipulation contraire, le créancier gagiste ne peut user de la
chose gagée ni en percevoir les fruits. S’il est autorisé à percevoir les fruits,
il doit les imputer sur ce qui lui est dû en intérêts ou, à défaut, sur le capital
de la dette.
Article 104. Faute de paiement à l’échéance, le créancier gagiste muni d’un
titre exécutoire peut faire procéder à la vente forcée de la chose gagée, huit
jours après une sommation faite au débiteur et, s’il y a lieu, au tiers
constituant du gage dans les conditions prévues par les dispositions
organisant les voies d’exécution auxquelles le contrat de gage ne peut
déroger. Dans ce cas, il exerce son droit de préférence sur le prix de la chose
vendue, dans les conditions de l’article 226 du présent Acte uniforme. Le
créancier peut aussi faire ordonner par la juridiction compétente que le bien
gagé lui sera attribué en paiement jusqu’à due concurrence du solde de sa
créance et d’après estimation suivant les cours ou à dire d’expert. Si le bien
gagé est une somme d’argent ou un bien dont la valeur fait l’objet d’une
cotation officielle, les parties peuvent convenir que la propriété du bien gagé
sera attribuée au créancier gagiste en cas de défaut de paiement. Il en va de
même pour les autres meubles corporels lorsque le débiteur de la dette
garantie est un débiteur professionnel. En ce cas, le bien gagé doit être
estimé au jour du transfert par un expert désigné à l’amiable ou
judiciairement, toute clause contraire étant réputée non écrite.
100
Article 105. En cas d’attribution judiciaire ou conventionnelle, lorsque la
valeur du bien excède le montant qui lui est dû, le créancier gagiste doit
consigner une somme égale à la différence s’il existe d’autres créanciers
bénéficiant d’un gage sur le même bien ou, à défaut, verser cette somme au
constituant. Toute clause contraire est réputée non écrite.
Article 106. En cas de perte ou de détérioration totale ou partielle de la chose
gagée qui ne serait pas de son fait, le créancier gagiste exerce son droit de
préférence sur l’indemnité d’assurance, s’il y a lieu, pour le montant de la
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
créance garantie en principal, intérêts et autres accessoires, dans le respect
des dispositions de l’article 226 du présent Acte uniforme.
Article 107. Lorsqu’un même bien fait l’objet de plusieurs gages successifs
sans dépossession, le rang des créanciers est déterminé par l’ordre de leur
inscription. Lorsqu’un bien donné en gage avec dépossession fait
ultérieurement l’objet d’un gage sans dépossession, le droit de préférence du
créancier gagiste antérieur est opposable au créancier gagiste postérieur qui
ne pourra prétendre exercer ses droits sur le bien, tant que le créancier
antérieur n’aura pas été entièrement payé.
Article 108. Lorsque le gage est constitué avec dépossession, le créancier
gagiste ou le tiers convenu doit veiller sur la chose et en assurer la
conservation comme le doit un dépositaire rémunéré. De même, lorsque le
constituant est resté en possession du bien gagé, il doit le conserver en bon
père de famille et, notamment, l’assurer contre les risques de perte et de
détérioration totale ou partielle.
Article 109. De même, lorsque le constituant est resté en possession, le
constituant peut réclamer la restitution du bien gagé, sans préjudice de
dommages-intérêts, si le créancier ou le tiers convenu ne satisfait pas à son
obligation de conservation du bien gagé. Lorsque le gage est constitué sans
dépossession, le créancier peut se prévaloir de la déchéance du terme de la
dette garantie ou solliciter un complément de gage si le constituant ne
satisfait pas à son obligation de conservation du gage.
Article 110. Si le gage, quelles qu’en soient les modalités, a pour objet un
ensemble de biens fongibles, le créancier peut exiger du constituant, à peine
de déchéance du terme, qu’il en maintienne la valeur. Le créancier peut, à
tout moment et aux frais du débiteur, obtenir du constituant ou du tiers
convenu un état de l’ensemble des biens gagés ainsi que la comptabilité de
toutes les opérations le concernant. Si le constituant de la sûreté a donné lieu
à l’émission d’un bordereau de gage de stocks, l’établissement domiciliataire
du bordereau a également ce pouvoir. Est considéré comme établissement
domiciliataire au sens du présent Acte uniforme, tout établissement habilité à
recevoir des dépôts du public.
Article 111. Lorsqu’un bien objet d’un gage avec dépossession menace de
périr, le créancier gagiste ou le tiers convenu peut faire vendre, sous sa
responsabilité, le bien gagé sur autorisation notifiée au constituant de la
101
juridiction compétente saisie sur simple requête. Les effets du gage sont
alors reportés sur le prix.
Article 112. Le tiers convenu et, s’il y a lieu, l’acquéreur de mauvaise foi de
la chose donnée en gage répondent, solidairement avec le créancier gagiste,
de l’inexécution des obligations mentionnées aux articles 103, 108 alinéa 1
et 111 du présent Acte uniforme.
Article 113. Lorsqu’il est entièrement payé du capital, des intérêts et autres
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
accessoires, le créancier gagiste restitue la chose avec tous ses accessoires.
Le constituant doit alors rembourser au créancier gagiste ou au tiers
convenu, les dépenses utiles ou nécessaires que celui-ci a faites pour la
conservation du gage.
Article 114. Le gage est indivisible nonobstant la divisibilité de la dette
envers les héritiers du débiteur ou ceux du créancier. L’héritier du débiteur
qui a payé sa part de la dette ne peut remettre la restitution de sa portion dans
le gage, celui-ci fut-il divisible par nature, tant que la dette n’est pas
entièrement acquittée. L’héritier du créancier qui a reçu sa part de la créance
ne peut remettre le gage, celui-ci fut-il divisible, au préjudice des cohéritiers
qui ne sont pas payés.
Article 115. La mise en gage de marchandises dont le débiteur peut disposer
par bordereau de gage de stocks, connaissement, récépissé de transport ou de
douane, est constituée suivant les dispositions propres à chacun de ces titres
ou documents.
Article 116. Le gage prend fin lorsque l’obligation qu’il garantit est
entièrement éteinte, tant en capital, qu’en intérêts et autres accessoires.
Article 117. Le gage avec dépossession disparaît indépendamment de
l’obligation garantie si la chose est volontairement restituée au constituant, si
elle est perdue par le fait du créancier gagiste, ou lorsque la juridiction
compétente en ordonne la restitution pour faute du créancier gagiste, sauf
désignation d’un séquestre qui aura la mission d’un tiers convenu.
102
d’un fonds de commerce peut être nanti en même temps que les autres
éléments du fonds, conformément aux dispositions des articles 162 à 165 du
présent Acte uniforme.
Article 119. En ce qui concerne les véhicules automobiles assujettis à une
déclaration de mise en circulation et à immatriculation administrative, le
gage doit être mentionné sur le titre administratif portant autorisation de
circuler et immatriculation. L’absence de cette mention ne remet pas en
cause la validité ou l’opposabilité du gage dûment inscrit au Registre du
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
commerce et du crédit mobilier.
103
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
CHAPITRE 5. LE NANTISSEMENT DE MEUBLES INCORPORELS
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
soient déterminées ou déterminables. Il est conventionnel ou judiciaire.
105
Article 134. Si l’échéance de la créance nantie est antérieure à l’échéance de
la créance garantie, le créancier nanti conserve les sommes à titre de garantie
sur un compte ouvert auprès d’un établissement habilité à les recevoir, à
charge pour lui de les restituer au constituant si l’obligation garantie est
exécutée. En cas de défaillance du débiteur de la créance garantie et huit
jours après une mise en demeure restée sans effet, le créancier nanti affecte
les fonds au remboursement de sa créance, dans la limite des sommes
impayées. Si l’échéance de la créance garantie est antérieure à l’échéance de
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
la créance nantie, le créancier peut se faire attribuer, par la juridiction
compétente ou dans les conditions prévues par la convention, la créance
nantie ainsi que tous les droits qui s’y rattachent. Le créancier nanti peut
également attendre l’échéance de la créance nantie. Sauf convention
contraire, le créancier nanti perçoit en outre les intérêts en les imputant sur
ce qui est dû en capital, intérêts et autres accessoires.
Article 135. S’il a été payé au créancier nanti une somme supérieure à la
dette garantie, il répond du surplus reçu en qualité de mandataire du
constituant. Toute clause contraire est réputée non écrite.
106
Section 3. Nantissement des droits d’associés, valeurs mobilières et
comptes de titres financiers
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
Article 141. À peine de nullité, le nantissement des droits d’associés et des
valeurs mobilières doit être constaté dans un écrit contenant les mentions
suivantes :
1°) la désignation du créancier, du débiteur et du constituant du nantissement
si celui-ci n’est pas le débiteur ;
2°) le siège social et le numéro d’immatriculation au Registre du commerce
et du crédit mobilier de la personne morale émettrice des droits d’associés et
valeurs mobilières ;
3°) le nombre ou le moyen de déterminer celui-ci et, le cas échéant, les
numéros des titres nantis ;
4°) les éléments permettant l’individualisation de la créance garantie tels que
son montant ou son évaluation, sa durée et son échéance.
107
– un droit de suite qu’il exerce conformément aux dispositions de l’article 97
alinéas 2 du présent Acte uniforme ;
– un droit de réalisation qu’il exerce conformément aux dispositions des
articles 104 et 105 du présent Acte uniforme ;
– un droit de préférence qu’il exerce conformément aux dispositions de
l’article 226 du présent Acte uniforme ;
– le droit de percevoir les fruits des droits sociaux et des valeurs mobilières
nanties si les parties en sont convenues.
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
Article 145. En dehors des avances sur titres soumises aux règles du gage,
les institutions financières et les établissements de crédit peuvent, s’ils y sont
autorisés par la réglementation applicable, consentir des prêts à trois mois
sur valeurs mobilières cotées que le créancier gagiste peut, à défaut de
remboursement, faire exécuter en bourse, sans formalité le lendemain de
l’échéance.
108
comportant l’inventaire des titres financiers et sommes en toute monnaie
inscrites à la date de délivrance de ladite attestation.
Article 149. Le compte nanti prend la forme d’un compte spécial ouvert au
nom du titulaire et tenu par la personne morale émettrice ou l’intermédiaire
financier.
Article 150. Lorsque le compte est tenu par une personne non autorisée à
recevoir des fonds du public, les fruits et produits mentionnés à l’article 148
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
du présent Acte uniforme sont inscrits au crédit d’un compte spécial ouvert
au nom du titulaire du compte nanti dans les livres d’un établissement
habilité à recevoir ces fonds. Ce compte spécial est réputé faire partie
intégrante du compte nanti à la date de la déclaration de nantissement. Le
créancier nanti peut obtenir, sur simple demande au teneur du compte
spécial, une attestation comportant l’inventaire des sommes en toute
monnaie inscrites au crédit de ce compte à cette date.
Article 151. Le créancier nanti définit avec le titulaire du compte nanti les
conditions dans lesquelles ce dernier peut disposer des titres financiers et des
sommes en toute monnaie figurant dans ce compte. Le créancier nanti
bénéficie en toute hypothèse d’un droit de rétention sur les titres financiers et
sommes en toute monnaie figurant au compte nanti.
Lorsque, n’étant pas le teneur du compte nanti, le créancier nanti a autorisé
le titulaire du compte à disposer des valeurs mobilières et des sommes en
toute monnaie figurant dans le compte nanti, le titulaire du compte et le
créancier nanti informent par écrit le teneur de compte des conditions de
cette disposition. Le teneur de compte ne peut déroger aux instructions
reçues sans l’accord du créancier nanti.
Article 152. Le créancier nanti titulaire d’une créance certaine, liquide et
exigible peut, pour les titres financiers ainsi que pour les sommes en toute
monnaie figurant sur le compte nanti, réaliser le nantissement huit jours ou à
l’échéance de tout autre délai préalablement convenu avec le titulaire du
compte après mise en demeure du débiteur remise en mains propres ou
adressée par courrier recommandé. Cette mise en demeure du débiteur ainsi
qu’au teneur de compte lorsque ce dernier n’est pas le créancier nanti.
Article 153. La mise en demeure prévue à l’article précédent contient, à
peine de nullité, la production intégrale des mentions suivantes :
1°) « Faute de paiement, le nantissement pourra être réalisé par le créancier
dans les huit jours ou à l’échéance de tout autre délai préalablement convenu
avec le titulaire du compte nanti ».
2°) « Le titulaire du compte nanti, jusqu’à l’expiration du délai mentionné
ci-dessus, fait connaître au teneur de compte l’ordre dans lequel les sommes
ou titres financiers devront être attribués en pleine propriété ou vendues, au
choix du créancier ».
109
Article 154. Dans la limite du montant de la créance garantie et, le cas
échéant, dans le respect de l’ordre indiqué par le titulaire du compte nanti, la
réalisation du nantissement de ce compte intervient :
1°) pour les sommes en toute monnaie figurant dans le compte nanti,
directement par transport en pleine propriété au créancier nanti ;
2°) pour les titres financiers admis aux négociations sur un marché
réglementé que le titulaire du compte nanti ou, à défaut, le créancier nanti a
désignés, par vente sur un marché réglementé ou attribution en propriété de
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
la quantité déterminée par le créancier nanti. Cette quantité est établie, par le
créancier nanti, sur la base du dernier cours de clôture disponible sur un
marché réglementé.
Le titulaire du compte nanti supporte tous les frais résultant de la réalisation
du nantissement. Ces frais sont imputés sur le montant résultant de cette
réalisation.
110
uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et
des voies d’exécution.
La décision de justice doit comporter les mentions prévues par l’article
précédent.
Article 159. Le nantissement de droits de propriété intellectuelle ne s’étend
pas, sauf convention contraire des parties, aux accessoires et aux fruits
résultant de l’exploitation du droit de propriété intellectuelle, objet du
nantissement.
international.scholarvox.com:None:2110533424:88902096:160.154.149.175:1617627192
Article 160. Le nantissement conventionnel ou judiciaire n’est opposable
aux tiers dans la mesure et selon les conditions prévues par les articles 51 à
66 du présent Acte uniforme que s’il est inscrit au Registre du commerce et
du crédit mobilier. L’inscription provisoire et l’inscription définitive doivent
être prises, respectivement, après la décision autorisant le nantissement et la
décision de validation passée en force de chose jugée.
Si le nantissement a pour objet un droit inscrit sur l’un des registres régis par
la réglementation applicable en matière de propriété intellectuelle, il doit, en
outre, être satisfait aux règles de publicité prévues par cette réglementation.
111
Cette extension du nantissement doit faire l’objet d’une clause spéciale
désignant les éléments engagés et d’une mention particulière au Registre du
commerce et du crédit mobilier. Cette clause n’a effet que si la publicité
prévue par l’article 160 du présent Acte uniforme a été satisfaite.
Le nantissement en peut porter sur les droits réels immobiliers conférés ou
constatés par des baux ou des conventions soumises à inscription au registre
de la publicité immobilière. Si le nantissement porte sur un fonds de
commerce et ses succursales, celles-ci doivent être désignées par l’indication
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
précise de leur siège.
Article 166. Pour produire son effet translatif et être opposable aux tiers, la
vente doit être inscrite au Registre du commerce et du crédit mobilier à la
demande de l’acquéreur immatriculé et dans le respect des conditions
prévues par l’acte uniforme relatif au droit commercial général.
112
Article 167. Sous réserve des dispositions de l’article précédent du fonds de
commerce, pour bénéficier de son privilège et de l’action résolutoire prévus
par les dispositions relatives à la vente du fonds de commerce, doit faire
inscrire la vente et son privilège au Registre du commerce et du crédit
mobilier.
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
prénotation au Registre du commerce et du crédit mobilier à l’initiative du
vendeur.
Cette prénotation est autorisée par la juridiction compétente du lieu où la
vente a été inscrite, par décision sur requête, à charge de lui en référer. La
prénotation faite, la validité des inscriptions ultérieures est subordonnée à la
décision à intervenir sur la résolution de la vente.
Article 169. Lorsque la vente a été résolue à l’amiable, judiciairement ou en
vertu d’une clause résolutoire de plein droit, la résolution doit être publiée au
Registre du commerce et du crédit mobilier.
113
Sous-section 4. Effets des inscriptions
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
emplacement qu’il entend lui fixer.
Le déplacement opéré, sans notification régulière, entraîne déchéance du
terme pour le débiteur. Le créancier inscrit qui refuse de consentir au
déplacement peut, dans le délai de quinze jours suivant la notification,
demander la déchéance du terme s’il y a diminution de sa sûreté. Si le fonds
est transféré dans un autre État Partie, l’inscription initiale, à la demande du
créancier inscrit, est reportée sur le Registre du commerce et du crédit
mobilier où est transféré le fonds.
Article 176. Le bailleur qui entend poursuivre la résiliation du bail de
l’immeuble dans lequel est exploité un fonds de commerce grevé
d’inscription, doit notifier sa demande aux créanciers, inscrit par acte
extrajudiciaire.
La décision judiciaire de résiliation ne peut intervenir, ni la résiliation
amiable ou en vertu d’une clause résolutoire de plein droit, produire effet,
qu’après l’expiration du délai de deux mois suivant la notification.
Article 177. Les créanciers inscrits ont un droit de surenchère qu’ils exercent
conformément aux dispositions prévues pour la vente du fonds de
commerce.
114
CHAPITRE 6. PRIVILÈGES
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
par leurs titulaires selon les dispositions prévues par les articles 225 et 226
du présent Acte uniforme. Les textes spéciaux créant des privilèges généraux
doivent préciser le rang de ceux-ci en le déterminant par rapport aux
dispositions de l’article 180 du présent Acte uniforme. À défaut, le rang de
ces privilèges est le dernier de celui établi par ledit article 180.
Article 180. Sont privilégiés, sans publicité et dans l’ordre qui suit :
1°) les frais d’inhumation, les frais de la dernière maladie du débiteur ayant
précédé la saisie des biens ;
2°) les fournitures de subsistance faites au débiteur pendant la dernière année
ayant précédé son décès, la saisie des biens ou la décision judiciaire
d’ouverture d’une procédure collective ;
3°) les sommes dues aux travailleurs et apprentis pour exécution et
résiliation de leur contrat durant la dernière année ayant précédé le décès du
débiteur, la saisie des biens ou la décision judiciaire d’ouverture d’une
procédure collective ;
4°) les sommes dues aux auteurs d’œuvres intellectuelles, littéraires et
artistiques pour les trois dernières années ayant précédé le décès du débiteur,
la saisie des biens ou la décision judiciaire d’ouverture d’une procédure
collective ;
5°) dans la limite de la somme fixée légalement pour l’exécution provisoire
des décisions judiciaires, les sommes dues aux organismes de sécurité et de
prévoyance sociales ;
6°) dans la limite de la somme fixée légalement pour l’exécution provisoire
des décisions judiciaires, les sommes dont le débiteur est redevable au titre
des créances fiscales et douanières.
Article 181. Sont privilégiées au-delà du montant fixé par l’article 180 5°) et
6°) du présent Acte uniforme, les créances fiscales, douanières et des
organismes de sécurité et de prévoyance sociales.
Ces privilèges n’ont d’effet que s’ils sont inscrits, dans les six mois de
l’exigibilité de ces créances, au Registre du commerce et du crédit mobilier.
Toutefois, s’il y a eu infraction à la législation fiscale, douanière ou sociale,
le délai ne commence à courir qu’à compter de la notification de la
contrainte ou du titre de perception ou de tout autre titre de mise en
recouvrement.
115
L’inscription conserve le privilège du Trésor public, de l’Administration des
douanes et des organismes de sécurité et de prévoyance sociale pendant trois
ans à compter du jour où elle a été prise ; son effet cesse sauf renouvellement
demandé avant l’expiration de ce délai.
Article 182. Les créanciers titulaires de privilèges spéciaux ont, sur les
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
meubles qui leur sont affectés comme assiette par la loi, un droit de
préférence qu’ils exercent, après saisie, selon les dispositions prévues par
l’article 226 du présent Acte uniforme.
Le droit de préférence s’exerce aussi, par subrogation, sur l’indemnité
d’assurance du meuble qui a péri ou disparu, tant qu’elle n’est pas payée.
Article 183. Le vendeur a, sur le meuble vendu, un privilège pour garantie
du paiement du prix non payé, s’il est encore dû par le sous-acquéreur.
116
Article 188. La commissionnaire a sur les marchandises qu’il détient pour le
compte du commettant un privilège pour garantir ses créances nées du
contrat de commission.
Article 189. Celui qui a exposé des frais ou fourni des prestations pour éviter
la disparition d’une chose ou sauvegarder l’usage auquel elle est destinée, a
un privilège sur ce meuble.
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
117
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
TITRE 3. HYPOTHÈQUES
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
CHAPITRE 1. DISPOSITIONS GÉNÉRALES
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
déterminables.
Elle est légale, conventionnelle ou judiciaire.
Article 191. Sauf disposition contraire, les règles applicables aux
hypothèques conventionnelles s’appliquent également aux hypothèques
forcées.
Article 192. Sauf disposition contraire, seuls les immeubles présents et
immatriculés peuvent faire l’objet d’une hypothèque.
Peuvent faire l’objet d’une hypothèque :
1°) les fonds bâtis ou non bâtis et leurs améliorations ou constructions
survenues, à l’exclusion des meubles qui en constituent l’accessoire ;
2°) les droits réels immobiliers régulièrement inscrits selon les règles de
l’État Partie.
Article 193. L’hypothèque est indivisible par nature et subsiste totalement
sur les immeubles affectés jusqu’à complet paiement et malgré la survenance
d’une succession.
Article 194. Ceux qui n’ont sur l’immeuble qu’un droit soumis à condition,
résolution, ou rescision régulièrement publiées ne peuvent consentir qu’une
hypothèque soumise aux mêmes conditions, résolutions ou rescisions.
L’hypothèque d’un immeuble indivis conserve son effet quel que soit le
résultat du partage, si elle a été consentie par tous les indivisaires. Dans le
cas contraire, elle ne conserve son effet que dans la mesure où l’indivisaire
qui l’a consentie est, lors du partage, alloti de l’immeuble indivis ou, lorsque
l’immeuble est licité à un tiers, si cet indivisaire est alloti du prix de la
licitation.
L’hypothèque d’une quote-part dans un ou plusieurs immeubles indivis ne
conserve son effet que dans la mesure où l’indivisaire qui l’a consentie est,
lors du partage, alloti du ou de ces immeubles indivis ; elle le conserve alors
dans toute la mesure de cet allotissement, sans être limitée à la quote-part qui
appartenait à l’indivisaire qui l’a consentie ; lorsque l’immeuble est licité à
un tiers, elle le conserve également si cet indivisaire est alloti du prix de la
licitation.
Article 195. Tout acte conventionnel ou judiciaire constitutif d’hypothèque
doit être inscrit conformément aux règles de publicité édictées par l’État
Partie où est situé le bien grevé, et prévues à cet effet.
121
L’hypothèque régulièrement publiée prend rang du jour de l’inscription.
Lorsque le droit réel immobilier, objet de l’hypothèque, consiste en un
démembrement du droit de propriété tel que l’usufruit, le droit de superficie,
le bail emphytéotique ou le bail à construction, l’inscription de l’hypothèque
doit également être notifiée, par acte extrajudiciaire, au propriétaire, au
tréfoncier ou au bailleur.
Article 196. L’inscription a une durée déterminée et conserve le droit du
créancier jusqu’à une date devant être fixée par la convention ou la décision
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
de justice dans la limite de trente ans au jour de la formalité, sauf disposition
contraire d’une loi nationale. Son effet cesse si elle n’est pas renouvelée,
avant l’expiration de ce délai, pour une durée déterminée.
Il en va de même lorsque l’hypothèque a été constituée pour une durée
indéterminée.
Article 197. L’hypothèque confère à son titulaire un droit de suite et un droit
de préférence.
Le droit de préférence s’exerce selon les dispositions de l’article 225 du
présent Acte uniforme pour garantir le principal, les frais et trois ans
d’intérêts au même rang, sauf à prendre des inscriptions particulières portant
hypothèques à compter de leurs dates pour les intérêts autres que ceux
conservés par l’inscription initiale.
Le droit de préférence s’exerce également, par subrogation, sur l’indemnité
d’assurance de l’immeuble sinistré.
Article 198. À moins qu’il ne poursuive la vente du bien hypothéqué selon
les modalités prévues par les règles de la saisie immobilière, auxquelles la
convention d’hypothèque ne peut déroger, le créancier hypothécaire impayé
peut demander en justice que l’immeuble lui demeure en paiement.
Cette faculté ne lui est toutefois pas offerte si l’immeuble constitue la
résidence principale du constituant.
Article 199. À condition que le constituant soit une personne morale ou une
personne physique dûment immatriculée au Registre du commerce et du
crédit mobilier et que l’immeuble hypothéqué ne soit pas à usage
d’habitation, il peut être convenu dans la convention d’hypothèque que le
créancier deviendra propriétaire de l’immeuble hypothéqué.
À l’issue d’un délai de trente jours suivant une mise en demeure de payer par
acte extrajudiciaire demeurée sans effet, le créancier pourra faire constater le
transfert de propriété dans un acte établi selon les formes requises par
chaque État Partie en matière de transfert d’immeuble.
Article 200. Dans les cas prévus aux deux articles précédents, l’immeuble
doit être estimé par expert désigné amiablement ou judiciairement.
Si sa valeur excède le montant de la créance garantie, le créancier doit au
constituant une somme égale à la différence. S’il existe d’autres créanciers
hypothécaires, il la consigne. Toute clause contraire est réputée non écrite.
Article 201. Tout acte relatif à une hypothèque et portant transmission,
changement de rang, subrogation, renonciation, extinction, est établi, selon
122
la loi nationale du lieu de situation de l’immeuble, par acte notarié ou par
acte sous seing privé suivant un modèle conforme aux règles de l’État Partie
concerné et publié comme l’acte par lequel cette hypothèque est consentie ou
constituée.
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
– de la péremption de l’inscription attestée, sous sa responsabilité, par le
conservateur du registre de la publicité immobilière, cette attestation devant
mentionner qu’aucune prorogation ou nouvelle inscription n’affecte la
péremption ;
– de la purge des hypothèques résultant du procès-verbal de l’adjudication
sur expropriation forcée et du paiement ou de la consignation de l’indemnité
définitive d’expropriation pour cause d’utilité publique.
Article 202. L’hypothèque est radiée selon les règles de publicité de l’État
Partie où est situé le bien grevé.
En cas de refus du créancier d’y consentir ou du conservateur de procéder à
la radiation de l’hypothèque, le débiteur ou l’ayant droit de celui-ci peut
obtenir mainlevée judiciaire de cette sûreté. La décision judiciaire de
mainlevée prononcée contre le créancier ou ses ayants droit et passée en
force de chose jugée oblige le conservateur à procéder à la radiation.
123
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
CHAPITRE 2. HYPOTHÈQUES CONVENTIONNELLES
international.scholarvox.com:None:2110533427:88902096:160.154.155.208:1617631699
Par exemple à l’alinéa précédent, l’hypothèque peut être consentie sur des
immeubles à venir dans les cas et conditions ci-après :
1°) celui qui ne possède pas d’immeubles présents et libres ou qui n’en
possède pas en quantité suffisante pour la sûreté de la créance peut consentir
que chacun de ceux qu’il acquerra par la suite sera affecté au paiement de
celle-ci au fur et à mesure de leur acquisition ;
2°) celui dont l’immeuble présent assujetti à l’hypothèque a péri ou subi des
dégradations telles qu’il est devenu insuffisant pour la sûreté de la créance le
peut pareillement, sans préjudice du droit pour le créancier de poursuivre dès
à présent son remboursement ;
3°) celui qui possède un droit réel lui permettant de construire à son profit
sur le fonds d’autrui, sur le domaine public ou sur le domaine national peut
hypothéquer les bâtiments et ouvrages dont la construction est commencée
ou simplement projetée ; en cas de destruction de ceux-ci, l’hypothèque est
reportée de plein droit sur les nouvelles constructions édifiées au même
emplacement.
Article 204. L’hypothèque conventionnelle doit être consentie pour une
somme déterminée ou au moins déterminable en principal et portée à la
connaissance des tiers par l’inscription de l’acte. Le débiteur aura droit, s’il y
a lieu, par la suite, de requérir la réduction de cette somme en se conformant
aux règles de la publicité foncière prévues à cet effet.
Article 205. L’hypothèque conventionnelle est consentie, selon la loi
nationale du lieu de situation de l’immeuble :
– par acte authentique établi par le notaire territorialement compétent ou
l’autorité administrative ou judiciaire habilitée à faire de tels actes ;
– ou par acte sous seing privé dressé suivant un modèle agréé par la
conservation de la propriété foncière ;
– la procuration donnée à un tiers pour constituer une hypothèque en la
forme notariée doit être établie en la même forme.
Article 206. Tant que l’inscription n’est pas faite, l’acte d’hypothèque est
inopposable aux tiers et constitue, entre les parties, une promesse
synallagmatique qui les oblige à procéder à la publicité.
125
Article 207. La publication de l’hypothèque conventionnelle garantissant un
prêt à court terme peut être différée pendant un délai maximum de quatre-
vingt-dix jours sans que le créancier perde le rang qui lui est acquis.
Pour cela, le créancier devra se conformer aux dispositions spécialement
édictées à cet effet par les règles de publicité concernant les hypothèques
garantissant les prêts à court terme, prévues par la loi nationale du lieu de
situation de l’immeuble.
Article 208. L’hypothèque consentie pour sûreté d’une ouverture de crédit à
international.scholarvox.com:None:2110533420:88902096:160.154.155.208:1617631909
concurrence d’une somme déterminée à fournir prend rang à la date de sa
publication sans égard aux dates successives de l’exécution des engagements
pris par le fournisseur du crédit.
126
CHAPITRE 3. HYPOTHÈQUES FORCÉES
Article 209. L’hypothèque forcée est celle qui est considérée, sans le
consentement du débiteur, soit par la loi, soit par une décision de justice.
Les hypothèques forcées autres que celles prévues par le présent Acte
international.scholarvox.com:None:2110533420:88902096:160.154.155.208:1617631909
uniforme sont régies par les dispositions particulières de la loi nationale de
chaque État Partie.
Article 213. Pour sûreté de sa créance, en dehors des cas prévus par les
international.scholarvox.com:None:2110533420:88902096:160.154.155.208:1617631909
articles 210 à 212 du présent Acte uniforme, le créancier peut être autorisé à
prendre inscription provisoire d’hypothèque sur les immeubles de son
débiteur en vertu d’une décision de la juridiction compétente du domicile du
débiteur ou du ressort dans lequel sont situés les immeubles à saisir.
La décision rendue indique la somme pour laquelle l’hypothèque est
autorisée.
Elle fixe au créancier un délai dans lequel il doit, à peine de caducité de
l’autorisation, former devant la juridiction compétente l’action en validité
d’hypothèque conservatoire ou la demande au fond, même présentée sous
forme de requête à fin d’injonction de payer. Elle fixe, en outre, le délai
pendant lequel le créancier ne peut saisir la juridiction du fond. Si le
créancier enfreint les dispositions de l’alinéa précédent, la décision peut être
rétractée par la juridiction qui a autorisé l’hypothèque.
Article 214. La décision peut obliger le créancier à justifier, préalablement,
de sa solvabilité suffisante ou, à défaut, à donner caution par acte déposé au
Greffe ou entre les mains d’un séquestre avec ou sans obligation d’observer
les règles concernant la réception des cautions.
Article 215. La juridiction compétente ne statue qu’à charge de lui en référer
en cas de difficulté. Sa décision est exécutoire sur minute, nonobstant
opposition ou appel.
Article 216. Le créancier est autorisé à prendre une inscription provisoire
d’hypothèque sur présentation de la décision contenant :
1°) la désignation du créancier, son élection de domicile, le nom du
débiteur ;
2°) la date de la décision ;
3°) la cause et le montant de la créance garantie en principal, intérêts et
frais ;
4°) la désignation, par le numéro du titre foncier, de chacun des immeubles
sur lesquels l’inscription a été ordonnée ; à défaut de titre foncier, sous
réserve de l’application de l’article 192 du présent Acte uniforme, la
désignation des immeubles non immatriculés, est faite conformément aux
dispositions des législations nationales spécialement prévues à cet effet.
Les dispositions du présent article n’excluent pas les formalités de publicité
prévues par la législation foncière.
128
Article 217. Le créancier doit notifier la décision ordonnant l’hypothèque
judiciaire en délivrant l’assignation en vue de l’instance en validité ou de
l’instance au fond. Il doit également notifier l’inscription dans la quinzaine
de cette formalité.
Il doit élire domicile dans le ressort de la juridiction compétente ou de la
conservation foncière.
Article 218. Mainlevée ou réduction de l’hypothèque peut être obtenue de la
juridiction compétente qui l’a autorisée, statuant à bref délai, contre
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consignation, entre les mains d’un séquestre par lui désigné, des sommes en
principal, intérêts et frais, avec affectation spéciale à la créance. La
mainlevée ou la réduction de l’hypothèque doit être demandée dans le mois
de la notification de l’assignation en validité ou de l’instance au fond.
Lorsque la créance litigieuse a fait l’objet d’une décision passée en force de
chose jugée, les sommes séquestrées sont spécialement affectées, par
privilège sur tous autres, au paiement de la créance du poursuivant. Elles se
trouvent frappées de saisie-conservatoire pendant la durée de la procédure.
Article 219. La juridiction saisie peut, en tout état de cause, avant même
d’avoir statué sur le fond, ordonner une mainlevée totale ou partielle de
l’hypothèque si le débiteur justifie de motifs sérieux et légitimes.
Dans le cas de péremption d’instance, de désistement d’instance ou d’action,
la mainlevée non consentie de l’inscription provisoire est donnée par la
juridiction qui a autorisé ladite inscription et la radiation est faite sur dépôt
de sa décision passée en force de chose jugée.
Article 220. Lorsqu’il est justifié que la valeur des immeubles est double du
montant des sommes inscrites, le débiteur peut faire limiter les effets de la
première inscription sur les immeubles qu’il indique à cette fin.
Article 221. Si la créance est reconnue, la décision statuant sur le fond
maintient en totalité ou en partie l’hypothèque déjà inscrite ou octroie une
hypothèque définitive.
Dans les six mois suivant le jour où cette décision a acquis l’autorité de la
chose jugée, l’inscription de l’hypothèque qui en résulte conformément à la
législation de l’État Partie où est situé le bien grevé. Ce qui a été maintenu
prend rang à la date de l’inscription provisoire ; l’hypothèque prend rang à la
date de l’inscription définitive.
Faute d’inscription définitive dans le délai fixé ci-dessus, ou si la créance
n’est pas reconnue par une décision passée en force de chose jugée, la
première inscription devient rétroactivement sans effet et sa radiation peut
être demandée par toute personne intéressée, aux frais de l’inscrivant, à la
juridiction qui a autorisé ladite inscription.
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CHAPITRE 4. EFFETS DES HYPOTHÈQUES
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hypothèque.
Article 223. Le droit de suite s’exerce contre tout tiers détenteur de
l’immeuble dont le titre est publié postérieurement à l’hypothèque.
Bien que le tiers détenteur ne soit pas personnellement obligé à la dette, il
peut désintéresser le créancier poursuivant du montant intégral de sa créance,
en capital, intérêts et autres accessoires, en se subrogeant à lui.
131
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TITRE 4. DISTRIBUTION DES DENIERS
ET CLASSEMENT DES SÛRETÉS
Article 224. La procédure de distribution du prix sur saisie est fixée par les
règles régissant les voies d’exécution sous réserve des dispositions qui
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suivent, concernant l’ordre de distribution.
Article 225. Les deniers provenant de la réalisation des immeubles sont
distribués dans l’ordre suivant :
1°) aux créanciers des frais de justice engagés pour parvenir à la réalisation
du bien vendu et à la distribution elle-même du prix ;
2°) aux créanciers de salaires super privilégiés ;
3°) aux créanciers titulaires d’une hypothèque conventionnelle ou forcée et
aux créanciers séparatistes inscrits dans le délai légal, chacun selon le rang
de son inscription au registre de la publicité immobilière ;
4°) aux créanciers munis d’un privilège général soumis à publicité, chacun
selon le rang de son inscription au Registre du commerce et du crédit
mobilier ;
5°) aux créanciers munis d’un privilège général non soumis à publicité selon
l’ordre établi par l’article 180 du présent Acte uniforme ;
6°) aux créanciers chirographaires munis d’un titre exécutoire lorsqu’ils sont
intervenus par voie de saisie ou d’opposition à la procédure.
En cas d’insuffisance de deniers pour désintéresser les créanciers désignés
aux 1°), 2°), 5°) et 6°) du présent article venant à rang égal, ceux-ci
concourent à la distribution dans la proportion de leurs créances totales, au
marc le franc.
Article 226. Sans préjudice de l’exercice d’un éventuel droit de rétention ou
d’un droit exclusif au paiement, les deniers provenant de la réalisation des
meubles sont distribués dans l’ordre suivant :
1°) aux créanciers des frais de justice engagés pour parvenir à la réalisation
du bien vendu et à la distribution elle-même du prix ;
2°) aux créanciers de frais engagés pour la conservation du bien du débiteur
dans l’intérêt des créanciers dont le titre est antérieur en date ;
3°) aux créanciers de salaires super privilégiés ;
4°) aux créanciers garantis par un privilège général soumis à publicité, un
gage, ou un nantissement, chacun à la date de son opposabilité aux tiers ;
5°) aux créanciers munis d’un privilège spécial, chacun suivant le meuble
sur lequel porte le privilège ; en cas de conflit entre créances assorties d’un
privilège spécial sur le même meuble, la préférence est donnée au premier
saisissant ;
133
6°) aux créanciers munis d’un privilège général non soumis à publicité selon
l’ordre établi par l’article 180 du présent Acte uniforme ;
7°) aux créanciers chirographaires munis d’un titre exécutoire lorsqu’ils sont
intervenus par voie de saisie ou d’opposition à la procédure de distribution.
En cas d’insuffisance de deniers pour désintéresser les créanciers désignés
aux 1°), 2°), 3°), 6°) et 7°) du présent article venant à rang égal, ceux-ci
concourent à la distribution dans la proportion de leurs créances totales, au
marc le franc.
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134
TITRE 5. DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES
Article 227. Le présent Acte uniforme, qui abroge l’Acte uniforme portant
organisation des sûretés du 17 avril 1997, n’est applicable qu’aux sûretés
consenties ou constituées après son entrée en vigueur.
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Les sûretés consenties ou constituées antérieurement au présent Acte
uniforme et conformément à la législation alors en vigueur restent soumises
à cette législation jusqu’à leur extinction.
Article 228. Le présent Acte uniforme sera publié au Journal Officiel de
l’OHADA dans un délai de soixante jours à compter de la date de son
adoption. Il sera également publié dans les États Parties, au Journal Officiel
ou par tout moyen approprié. Il sera applicable quatre-vingt-dix jours à
compter de la date de sa publication au Journal officiel de l’OHADA
conformément à l’article 9 du Traité relatif à l’harmonisation du droit des
affaires en Afrique, signé à Port Louis le 17 octobre 1993, tel que révisé à
Québec le 17 octobre 2008.
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Table des matières
Préface ............................................................................................................ 7
Présentation générale ...................................................................................... 9
Première partie. Les sûretés réelles ........................................................... 17
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Chapitre 1. Le cautionnement .................................................................. 19
Section 1. Le caractère du cautionnement .................................................... 19
Section 2. Les effets du cautionnement ........................................................ 20
Paragraphe 1. Les effets du cautionnement simple ....................................... 21
a) Cas de la caution unique .................................................................... 21
b) Pluralité de cautions ........................................................................... 21
Paragraphe 2. L’effet de cautionnement solidaire ........................................ 22
Section 3. L’extinction du cautionnement .................................................... 22
Paragraphe 1. L’extinction de l’obligation de la caution en même temps que
l’obligation principale ................................................................................... 22
Paragraphe 2. L’extinction de l’obligation de la caution à titre principal..... 22
Chapitre 2. Les sûretés réelles mobilières................................................. 23
Section 1. Le gage......................................................................................... 23
Paragraphe 1. Les conditions de formation du contrat de gage .................... 23
a) Les conditions de validité du contrat.................................................. 23
b) Les conditions d’opposabilité aux tiers .............................................. 24
Chapitre 3. La garantie et contre-garantie autonomes ........................... 25
Section 1. La formation des garanties et contre-garanties autonomes .......... 25
Section 2. Les effets des garanties et contre-garanties autonomes ............... 25
Section 3. Les effets du contrat de gage ....................................................... 27
Paragraphe 1. Les droits du créancier gagiste ............................................... 27
Paragraphe 2. Les obligations du créancier gagiste ...................................... 28
Section 4. Le gage sans dépossession .......................................................... 28
Paragraphe 1. Le gage de stocks ................................................................... 28
Deuxième partie. Les privilèges ................................................................. 31
Section 1. Le nantissement des véhicules automobiles ................................ 31
Section 2. Le nantissement du fonds de commerce et privilège du vendeur du
fonds de commerce ....................................................................................... 31
Paragraphe 1. Le nantissement du fonds commerce ..................................... 31
Définition ...................................................................................................... 32
Chapitre 1. Les privilèges généraux sur meubles et immeubles ............. 33
Section 1. Privilèges pour les frais de justice ............................................... 33
Section 2. Privilège des salaires .................................................................... 33
Paragraphe 1. Le nantissement des droits de propriété intellectuelle ........... 33
137
Chapitre 2. Les privilèges généraux mobiliers ......................................... 35
Section 1. Les privilèges généraux ............................................................... 35
Section 2. Les privilèges généraux mobiliers de l’article 180 de l’acte
uniforme ........................................................................................................ 35
Section 3. Les privilèges généraux résultant de textes non incorporés à
l’article 180 de l’Acte uniforme.................................................................... 36
Section 4. Le privilège de la sécurité sociale ................................................ 36
Chapitre 3. Les privilèges spéciaux ........................................................... 37
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Section 1. Les privilèges spéciaux mobiliers ................................................ 37
Paragraphe 1. Privilèges tenant à une constitution de gage tacite ................ 37
Paragraphe 2. Le privilège tenant à la conservation de la chose................... 38
Paragraphe 3. Les privilèges tenant à la mise par le créancier d’une valeur
dans le patrimoine du débiteur ...................................................................... 38
Section 2. Les privilèges spéciaux immobiliers ............................................ 39
Paragraphe 1. Le privilège du vendeur d’immeuble ..................................... 40
Paragraphe 2. Le privilège du copartageant .................................................. 40
Paragraphe 3. Le privilège des architectes et entrepreneurs ......................... 41
Chapitre 4. Le classement des privilèges .................................................. 43
Section 1. Les conflits concernant les immeubles ........................................ 43
Paragraphe 1. Les conflits entre créanciers privilégiés ................................. 43
Section 2. Les conflits concernant les meubles ............................................ 44
Troisième partie. Les hypothèques............................................................ 45
Chapitre 1. Les caractères généraux ......................................................... 47
Section 1. Les biens susceptibles d’hypothèque ........................................... 47
Section 2. L’assiette de l’hypothèque .......................................................... 47
Section 3. Les différentes sortes d’hypothèques .......................................... 48
Paragraphe 1. Les hypothèques conventionnelles ........................................ 48
Paragraphe 2. Les hypothèques légales ........................................................ 49
Paragraphe 3. Les hypothèques judiciaires ................................................... 51
Chapitre 2. La publicité des hypothèques................................................. 53
Section 1. L’inscription des hypothèques ..................................................... 53
Paragraphe 1. La demande d’inscription hypothécaire ................................. 53
Paragraphe 2. La spécialité de l’inscription .................................................. 54
Section 2. L’effet de l’inscription ................................................................. 54
Section 3. La péremption de l’inscription ..................................................... 54
Chapitre 3. Les effets de l’hypothèque...................................................... 57
Section 1. Les rapports du créancier hypothécaire et du débiteur ................ 57
Section 2. Les rapports du créancier hypothécaire et des autres créanciers.. 57
Section 3. Le rapport du créancier hypothécaire et du tiers acquéreur ......... 58
Paragraphe 1. La condition d’exercice du droit de suite ............................... 58
Paragraphe 2. Les effets du droit de suite ..................................................... 58
Quatrième partie. Les exercices d’application ......................................... 61
Annexe. Acte uniforme portant organisation des sûretés ............................. 65
138
Questions juridiques
aux éditions L’Harmattan
Dernières parutions
international.scholarvox.com:None:2110533420:88902096:160.154.155.208:1617631909
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