Cours de Finances Publiques
Cours de Finances Publiques
Cours de Finances Publiques
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix- Travail 3 Patrie
UNIVERSITE DE YAOUNDE II
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES
DEPARTEMENT DE DROIT PUBLIC INTERNE
Dispensé par :
Dr Sylvie NGUECHE
Ph.D en Droit Public
Chargée de cours à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques
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Introduction générale
1- Prolégomènes
A l9instar de nombre de discipline relevant des sciences sociales, les finances
publiques ont commencé à se construire comme champ d9étude particulier au cour de
la seconde moitié du XIXe siècle.
Guerre mondiale, outre les efforts de reconstruction, ce sont les grands projets
industriels et le développement de la couverture sociale qui constituent les nouveaux
chantiers de l9Etat. Cette évolution traduit une mutation du rôle de celui-ci : de l9Etat-
Gendarme, l9on passe à l9Etat interventionniste, puis providence (V). Cette extension
des interventions de l9Etat va, alors, nécessiter un encadrement juridique global des
finances publiques, au travers de l9adoption d9une « constitution financière » :
l9ordonnance du 2 Janvier 1959 en France. Après les indépendances des années 1960
s9ensuivra une succession de législations pour encadré la gestion du jeune Etat. Ainsi
le décret du 07 février 1962 portant régime financier de l9Etat, constituera la toute
première constitution financière du Cameroun fédéral. Les nouvelles interventions se
font dans le respect de l9équilibre budgétaire, la crise économique, qui débute lors de
la décennie 70, va rompre cette équation et marquer le début de la crise de la dette
publique, signe du commencement d9une nouvelle ère pour les finances publiques.
En effet, la question des déficits publics et de la dette publique va prendre au cours des
années 1990 une place cruciale dans le débat politique dans la mesure où l9importance
des déficits touchant la plupart des Etats non industrialisés pose la question de la
soutenabilité des finances publiques, c9est-à-dire de la capacité des Etats à honorer
leurs engagements financiers. Cette thématique va connaitre un regain d9intérêt avec la
crise économique résultant de la crise financière à partir de 2008. Ces circonstances
vont, alors, avoir trois séries de conséquences (VI).
La matière, il faut bien le reconnaître, ne jouit pas d9une très bonne image dans le
public en général, chez les étudiants en particulier, étant trop souvent pour beaucoup
synonyme d9aridité, de techniques compliquées, frappées même d9un archaïsme qui
les rendrait inutiles ou sans intérêt, ou encore ressenties comme un handicap dans
une société et un État modernes. À la sévérité présumée de la matière correspond
d9ailleurs bien souvent celle tout autant présumée des personnels et fonctionnaires
des administrations financières. Largement répandue, cette image négative en est
venue à constituer une sorte de sens commun, pour ne pas dire d9idée reçue, qui se
nourrit d9une approche par trop souvent strictement positiviste de la discipline. En la
réduisant à un ensemble de techniques, économiques ou juridiques, cette
approche a certainement contribué à renforcer de fausses certitudes ; si bien que
l9étudiant débutant dans ce champ et qui l9aborde déjà avec un préjugé défavorable,
est vite dérouté par une matière qu9il perçoit a priori comme difficile et dont il ne
retient qu9un enchevêtrement de règles abstraites, désincarnées, sans lien apparent
avec sa vie quotidienne. Peut venir s9ajouter de surcroît, le sentiment que le droit
budgétaire, du moins celui de l9État, ne constitue peut-être pas le droit le plus utile
dans la recherche ultérieure d9un débouché professionnel, et ce à la différence du
droit fiscal et sans doute aussi de celui des finances locales, ressentis dans cette
perspective comme d9un plus grand intérêt. De fait, l9image la plus négative est
surtout celle des finances de l9État sous leur forme la plus ancienne, celle que l9on
qualifiait autrefois de législation financière ; de ce point de vue, l9absence d9approche
globale des finances publiques met le néophyte dans l9incapacité d9en comprendre le
véritable sens et l9unité d9ensemble ; comme elle prive celui qui porte un intérêt à
certains aspects (fiscalité, finances communautaires, finances locales, finances
sociales) de la possibilité d9en saisir la cohérence et les finalités, et par conséquent de
pouvoir conduire des recherches réellement pertinentes. Plus ou moins caricaturale,
cette image des finances publiques a conduit trop souvent à reléguer la matière au
rang des disciplines accessoires, voire à la délaisser, alors qu9assurément elle mérite
d9être reconsidérée.
Cette conception de l9Etat va venir bouleverser les finances de l9Etat moderne. Les
principes classiques vont en effet être abandonnés ; le principe de neutralité
budgétaire n9a en effet plus de raison d9être puisque les finances publiques ne doivent
justement plus l9être pour montrer leur utilité. L9interventionnisme étatique, c9est
l’instrumentalisation du budget, qui devient un outil de la politique gouvernementale.
Cela montre la croissance continue de l9Etat dans les finances publiques. La « logique
providentielle » est donc caractéristique de l9Etat démocratique moderne.
L’influence keynésienne
Keynes montre au début du siècle dernier l9importance des finances publiques. Cet
élément autrefois neutre peut être utilisé pour améliorer une situation économique
altérée. Afin de stimuler la croissance, ont augmente les dépenses publiques, ce qui
permet aux agents économiques de disposer d9un meilleur pouvoir d9achat ; puisque le
pouvoir d9achat des ménages est augmenté, la demande s9accroit. L9offre va ainsi
augmenter pour s9équilibrer. L9offre est de cette façon relancée.
Mais cette relance ne peut se faire par le respect du principe d9équilibre budgétaire.
Pour que des fonds plus importants soient utilisés, il faut que des budgets déficitaires
soient votés. L9Etat n9hésitera finalement pas à dépenser plus qu9il ne perçoit, suivant
ainsi la théorie keynésienne. L9équilibre budgétaire est donc abandonné en pratique
(bien qu9il reste un principe budgétaire), et les dépenses publiques explosent.
Parallèlement, les recettes augmentent également, par l9accroissement constant des
impôts. Malgré cela, les dépenses augmentent plus que les recettes. C9est ce que
montre un économiste allemand, Wagner, au travers de son explication, la « loi
Wagner » : les dépenses publiques connaissent un développement continu du fait de
facteurs :
- Historiques
- Complexification de la société humaine qui se développe ; les actions
des hommes doivent donc être régulées, et l9Etat ne peut rester neutre.
- Les guerres obligent les Etat à intervenir dans l9économie pour
soutenir l9effort de guerre.
- L9Etat démocratique a d9importantes missions d9intérêt général, qui
rendent nécessaire un plus grand interventionnisme. Le service public par
exemple est régi par le principe de gratuité, ce qui oblige l9Etat à augmenter
les dépenses publiques pour satisfaire les besoins du peuple. L9Etat
démocratique est en effet un Etat qui coute cher.
L’influence libérale
Les thèses libérales qui se développent au cours du 18e siècle vont largement influer
sur la conception de l9Etat. Elles reposent sur la méfiance à l9égard du pouvoir
étatique, qui se voit limité, notamment par la séparation des pouvoirs. C9est donc afin
que l9Etat n9ait pas trop d9influence que l9Etat va limiter son exercice aux fonctions
régaliennes. L9Etat gendarme a pour conséquence l9impossibilité d9agir dans la sphère
des entreprises et personnes privées, qui, par le jeu de la main invisible de Smith,
régulent seuls leurs échanges.
A- Le contenu du budget
Le budget regroupe le budget général, les budgets annexes, ainsi que les comptes
spéciaux. Le budget général comprend les charges budgétaires regroupées en 7 titres :
dotations des pouvoirs publics, dépenses d9intervention, charges de la dette de l9Etat,
dépenses d9opérations financières, dépenses de personnel, dépenses de
fonctionnement, dépenses d9investissement.
Les budgets annexes ont été étudiés dans le cadre du principe d9unité
budgétaire.
Les comptes spéciaux, auparavant considérés comme simplement les
dépenses de caractère temporaire, sont désormais regroupés en 4
catégories que sont :
Les comptes spéciaux dérogent à la règle de non affectation des recettes aux dépenses.
Pour cela, ils ne sont créés que sur autorisation, présente dans la loi de finances.
A- Budget de moyen
La loi de finances se distingue du budget de l9Etat qui est une notion très
proche. Le Budget de l9Etat est un acte prévisionnel alors que la loi de finance est
acte d9autorisation de ce que le budget se contente de décrire. En effet, le budget de
l9Etat se conçoit comme un acte prévisionnel annuel du gouvernement adopté sous la
forme d9une loi de finances par le parlement aux termes duquel sont prévus et
autorisées les recettes et les dépenses de l9Etat pour une période annuelle.
B- notion de budget programme
1- notion de programme
Un programme regroupe les crédits destinés à mettre en Suvre une action ou un
ensemble cohérent d'actions relevant d'un même ministère et auquel sont associés des
objectifs précis, définis en fonction de finalités d'intérêt général, ainsi que des
résultats attendus et faisant l'objet d'une évaluation.»
La deuxième partie établit le budget général, fixant par mission le montant des
autorisations d9engagement et des crédits de paiement. Intitulée « Moyens des
politiques publiques et dispositions spéciales », elle met en place les dispositions
générales relatives au budget, comme les garanties accordées au contribuable, ou
encore le bouclier fiscal. Elle contient également les plafonds d9autorisation d9emplois.
Il s9agit du texte le plus important puisqu9il prévoit pour chaque année civile les
ressources et les charges de l9Etat. On prend alors en compte toutes les opérations
financières établies par l9Etat lui-même, mais également par les organismes publiques
qui s9y rattachent.
Ce texte législatif est voté par le Parlement entre les mois d9octobre et de décembre de
l9année précédent celle de sa mise en application (N-1).
La loi de finances de l9année prévoit pour chaque année civile l9ensemble des
ressources et des dépenses permanentes de l9Etat ; il s9agit de toutes les opérations
financières effectuées par l9Etat et les personnes publiques. Il s9agit néanmoins d9un
texte législatif particulier dont la spécificité est définie au sein de l9article 26 de la
Constitution : elle fixe les règles concernant l9assiette, le taux d9imposition et les
modalités de recouvrement des impositions toute nature. Mais sa spécificité vient
également de l9obligation de vote chaque année ; son vote se déroule à la fin du dernier
trimestre N-1 entre octobre et décembre.
C9est loi correctrice, elle permet de corriger ce qui avait été prévu au départ par la loi
de finance de l9année. Elles sont donc établies au cours de l9année d9application de la
loi de finance de l9année. Mais ces lois ne sont pas nécessairement votées ; elles ne
sont mises en place que si elles sont utiles. Il peut également en exister plusieurs dans
une même année.
Il s9agit d9un texte législatif, voté par le Parlement, qui fait donc l9objet d9un contrôle
par le Conseil Constitutionnel.
Alors que la loi de finances de l9année a été adoptée à la fin de l9année précédant son
exécution, certaines corrections peuvent être faites. Dans ce cas, une loi de finances
rectificatives doit être édictée. Elle est donc élaborée lors de l9exécution de la loi de
finance de l9année, c9est-à-dire dans l’année elle-même et non dans l9année N-1. Les
lois rectificatives peuvent modifier les dispositions de la loi de finances de l9année.
S9agissant d9un texte législatif, elles sont votées par le Parlement, comme toute loi. Par
conséquent, le Conseil Constitutionnel veille à leur constitutionnalité.
3-Lois de règlement
Ces lois constatent ce qui a été fait durant l9année d9application de la loi de finance de
l9année. Elles sont donc établies durant l9année suivante. Elles évaluent les opérations
financières menées, et ainsi l9exécution de ce qui avait été prévu. L9objectif est donc
de définir l9écart entre ce qui avait été prévu et ce qui a été mis en Suvre. Le
Parlement dispose d9un large pouvoir dans le cadre de ce contrôle.
En tant que texte de règlement définitif des comptes. La loi de règlement prend acte
de l9exécution et du résultat des opérations financières de l9État. Cette loi permet
d9apprécier la réalité de l9exécution des lois de finance. Par conséquence, les lois de
règlement permettent de mesurer l9écart entre ce qui avait été prévu dont autorisé par
la loi de finance et ce qui a été réellement effectué. Cette loi de règlement autorisera
rétro-activement des opérations financières en vue de rétablir une correspondance
entre ce qui a été prévu par la loi de finance de l9année et ce qui a été effectivement
effectué. Elles servent de vérificatrices de la régularité de l9exécution de la loi de
finance initiale. (Article 37) , ainsi, la loi de règlement arrête de façon définitive le
montant des recettes et des dépenses de État ainsi que le montant de ces charges et des
ressources. Cette loi organique ajoute une chose nouvelle dans le droit positif car elle
dit les compétences du parlement dans le domaine du vote du règlement, il a un
pouvoir étendu dans les enquêtes, le contrôle des opérations financières effectuées par
l9administration. Il y a un renforcement du pouvoir d9enquête.
La chambre des comptes est associé au parlement pour le contrôle financier. Cette
modification de loi du règlement est une manifestation claire pour pouvoir renforcer le
pouvoir du parlement.
Le budget est l9acte par lequel sont prévues et autorisées les dépenses et les recettes de
l9Etat et organismes rattachés. Il permet de prévoir l'activité.
Les quatre grands principes du droit budgétaire forgés au xixe siècle ne répondaient
pas tous au même objectif. Les principes de l'universalité, de l'unité et de l'annualité
étaient destinés à garantir au Parlement qu'il voterait chaque année un document clair
et complet.
A- L’annualité budgétaire
1- Consistance
La règle selon laquelle le budget est voté chaque année pour un an reste inscrite aussi
bien dans le droit positif Camerounais que dans celui des pays étrangers. Elle est
couramment pratiquée en Grande-Bretagne, prévue dans la loi fondamentale
allemande et la Constitution italienne. L'année budgétaire ne coïncide pas
obligatoirement avec l'année civile. S'il en va ainsi au Cameroun ou en France,
l'année budgétaire commence le 1er avril en Grande-Bretagne et le 1er juillet au japon
et ainsi, aux Etats-Unis, l9année budgétaire commence le 1° Octobre
Au plan comptable, la mise en Suvre du principe d9annualité suppose de savoir
comment rattacher une opération à un budget donné. En la matière, deux systèmes
existent. Le premier est le système de la gestion des comptes de caisse: ici, le
critère de comptabilisation est le moment ou l9opération est effectivement payée ou
encaissée. Le second système est celui de l’exercice des droits constatés: ici, les
opérations exécutées sont rattachées à l9exercice budgétaire pour lequel elles ont été
autorisées, indépendamment de leur date de paiement ou d9encaissement.
En effet, ce principe est apparu à la Révolution française, car il n'y avait pas eu de
consultation sur l'impôt et les finances publiques entre 1615 et 1789.Fut donc posé le
principe du vote parlementaire annuel de la loi de finances elle-même applicable
pour une année d9exercice budgétaire: en d9autres termes, l9autorisation de l9impôt et
de la dépense doit être donnée chaque année par les représentants de la Nation afin de
permettre un contrôle régulier des finances publiques par le Parlement. La
consécration de ce principe s9est faite au Cameroun par le décret du 7 février 1962
portant régime financier de l9Etat. En France c9est, d9abord, la Constitution de 1791
qui impose l9annualité, mais uniquement en matière de levée de l9impôt; pour les
dépenses, il fallut attendre la loi du 26 mai 1817.
2- Assouplissement
Si l9on se place au plan de la fonction de programmation de l9Etat, il faut noter que
lorsque l9Etat engage des opérations d9investissement qui s9échelonnent sur plusieurs
années, comme c9est le cas depuis la seconde guerre mondiale, il est bon que celui-ci
dispose de moyens d9encadrer ces dépenses de façon pluriannuelle. La fonction de
programmation attribuée à l'Etat dans le but, notamment, de réguler l'activité
économique a donc amené le législateur à prévoir des dispositifs permettant
d9engager des dépenses sur plusieurs exercices. L9on rencontre d9abord ce que l9on
appelle les lois de programme: prévues par l9article 34 de la Constitution, il s9agit de
lois ordinaires, intervenant principalement dans les domaines militaire, de l'outre-mer
ou de la recherche, dont le but est de prévoir à titre indicatif les sommes allouées sur
plusieurs années à une politique donnée. Mais, ces lois restent des lois ordinaires
n'ayant aucun effet contraignant: en effet, pour se réaliser, les crédits doivent être
votés chaque année par une loi de finances. Mais, le dispositif le plus intéressant
concerne ce qu9il est convenu d9appeler les autorisations d9engagement: ces dernières
permettent des engagements pluriannuels de dépenses, c9est-à-dire des dépenses ne
donnant pas lieu à un paiement intégral au cours de l9année de paiement. En d9autres
termes, elles consistent à inscrire dans le budget, sans recettes correspondantes, des
crédits permettant de rendre l9Etat débiteur sur plusieurs années. Ce système existait
sous l9emprise de l9ordonnance de 1959 sous l9appellation d9autorisations de
programme: celles-ci concernaient uniquement les dépenses d9investissement et
avaient une validité indéfinie, sauf en cas d9annulation expresse. La LOLF en France
et la Loi portant régime financier de l9Etat et des autres entités publiques du 7 juillet
2018 est venue rationnaliser ce système. Dorénavant, on parle d9autorisations
d9engagement, et ces dernières concernent aussi bien les dépenses de
fonctionnement, à l'exception des dépenses de personnel, que les dépenses
d'investissement. Concrètement, l9on distingue les autorisations d9engagement qui
permettent d9engager des dépenses sur plusieurs années et les crédits de paiements
qui, eux, ont une validité annuelle. Cet aménagement au principe d9annualité est,
3- Exeptions
Se sont principalement les douzièmes provisoires, dans ce cas, le budget de l9année
N-1 est provisoirement exécuté pour une période d9un mois. Ceci se fait en cas de
retard dans le vote du budget annuel. Il est donc réintégré, les ouvertures de crédits et
les autorisations de percevoir les impôts et revenus publics nécessaires pour assurer
la continuité des services.
B- L’unité budgétaire
1- La signification
Ce principe, ignoré par les traditions budgétaires de certains pays comme le Japon et
les Etats-Unis, n9a été consacré que tardivement en France, en l9occurrence par le
décret du 31 Mai 1862. Il réapparait en 1956, puis est repris par l9ordonnance de
1959 et la LOLF en 2001. Au Cameroun, il est consacré par le décret du 7 février
1962.
Concrètement, le principe d9unité signifie que toutes les dépenses et toutes les
recettes doivent être réunies en un seul document qui doit être soumis au vote du
Parlement. En d9autres termes, c9est l9ensemble des recettes et des dépenses de l9Etat
qui doit être prévu, autorisé et exécuté dans un compte commun selon des règles et
une nomenclature communes. L9objectif est donc, on l9aura compris, de permettre au
b- La débudgétisation
La débudgétisation des dépenses consiste à transférer hors du budget de l9Etat
certaines charges; en d9autres termes, ce sont d9autres personnes morales qui
assument ces dernières. Cette pratique a d'abord commencé avec les budgets
extraordinaires justifiés par des circonstances particulières, comme une expédition
militaire, puis s9est développé de façon plus ponctuelle. Ainsi, en 1982, le Fonds
spécial des Grands Travaux, géré sous la forme d9un établissement public, a assumé
les dotations budgétaires pour l9équipement routier, les subventions aux transports
collectifs et la réhabilitation du logement. Ce procédé conduit à masquer la situation
d'ensemble des finances publiques, et par voie de conséquence les déficits. C9est pour
cela que cette pratique est très encadrée. En effet, le Conseil constitutionnel ne valide
de telles dispositions que s9il s9agit de dépenses ne présentant pas un caractère
permanent. Il est, ainsi, interdit à l9Etat de débudgétiser les retraites des agents de
l9Etat, les traitements et les cotisations sociales des fonctionnaires ou encore les
charges de la dette.
c-Les budgets autonomes
Les interventions de l'Etat s'étant diversifiées, se sont développés des budgets de
personnes publiques distinctes de l'Etat, mais qui n'en sont que des démembrements.
Ces personnes ne sont pas dotées d'une réelle autonomie, à la différence des
collectivités territoriales. Pour autant, ces budgets restent extérieurs non seulement au
budget de l9Etat, mais à la loi de finances elle-même, ce qui ne permet pas au
Parlement d9avoir une vision globale de la situation des finances publiques
C- L’universalité budgétaire
1- Signification
Ce principe recouvre deux principes: celui de non-compensation et celui de non-
affectation.
La règle de non-compensation, dite aussi du produit brut, implique de présenter un
budget brut et non net. En d'autres termes, les dépenses et les recettes doivent être
inscrites dans le budget pour leur montant intégral, c9est-à-dire brut. Il n9est donc pas
possible d9inscrire un solde, après contraction de telles ou telles dépenses et recettes
relativement à une activité ou une mission déterminée. Cette exclusion de ce que l9on
appelle le produit net a pour but de permettre au Parlement d9avoir une connaissance
détaillée de toutes les opérations. En effet, si la compensation était admise, il serait
possible de dissimuler certaines charges, ce qui nuirait à la lisibilité et à la sincérité
du budget.
2- Exceptions
1
Etudes et documents du Conseil d9Etat, Rapport public 1995, La Documentation française, n° 47, p. 18. Cité
Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d9Etat à Inspection générale de l9administration, Lundi 3 juillet
2017. https://www.conseil-etat.fr/actualites/discours-et-interventions/transparence-et-efficacite-de-l-action-
publique, consulté le 15juin 2020 à 3h51minutes.
2
Articles 12 et 13 du Code du Congo Brazzaville.
3
Articles 3 (2ème tiret), 9 et 10 du Code du Gabon.
4
Articles 5, 8 du Code de transparence du Tchad.
5
Directive n°06/11-UEAC-190-CM-22 relative au code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion
des finances publiques.
budgétaires. Elle induit que la publicité des informations financières soit érigée en
obligation légale de l9administration.
L9obligation de publicité est déduite de l9exigence pour l9administration de publier
les informations financières, tant sur le passé, que le présent et l9avenir.
L9information doit être exhaustive et doit couvrir l9ensemble des activités
budgétaires et extrabudgétaires. La publication, dans des délais appropriés,
d9informations sur les finances publiques, est définie comme une obligation légale de
l9administration. C9est dans ce sens que, le calendrier des opérations financières est
annoncé au seuil de chaque année et respecté. Il en 8est de même pour celui de la
diffusion des informations sur les finances publique. Cela signifie que le public doit
être informé sur les grandes étapes de la procédure budgétaire, leurs enjeux
économiques, sociaux et financiers. C9est en fait de la transparence.
Ainsi , il préconise l9information régulière du citoyen sur l9élaboration et
l9exécution des politiques publiques inscrites dans la loi de finances à travers la
publication des rapports trimestriels relatif à l9exécution du budget, les avis, décisions
et rapports de la juridiction des comptes, ainsi que les décisions particulières.
2- Les exceptions
L9exception apparait ici comme une délimitation de l9exigence de publicité. Il
peut s9agit du secret défense ou du secret professionnel. Ces dispositions statutaires
assurent la nécessaire conciliation entre, d9une part, la sauvegarde de l9ordre public et
les exigences du service public et, d9autre part, le respect de la liberté d9expression et
de communication.
Ainsi, pour assurer la protection de l9ordre public et la paix sociale, certaines
informations sur la gestion des finances publiques peuvent ne pas être diffusées du
fait de leur lien avec la défense nationale.
B- Le principe de la sincérité budgétaire
La sincérité s9apprécie compte tenu des informations disponibles et des prévisions qui
peuvent raisonnablement en découler". La loi consacre aussi la sincérité comptable,
ainsi "Les comptes de l9État doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle
de son patrimoine et de sa situation financière". Et budgétaire qui induit que, "les lois
de finances présentent de façon sincère l9ensemble des ressources et des charges de
l9État. Leur sincérité s9apprécie compte tenu des informations disponibles et des
prévisions qui peuvent raisonnablement en découler".
La sincérité est une préoccupation contemporaine du droit financier public, mais elle
ne peut pas s’appréhender pareillement sur le volet budgétaire et sur le volet
comptable. "le principe de sincérité n9a pas la même portée s9agissant des lois de
règlement et des autres lois de finances" : en effet, en matière budgétaire,
"la sincérité se caractérise par l9absence d9intention de fausser les grandes lignes de
l9équilibre déterminé par la loi de finances", alors qu9en matière comptable, elle
"s9entend en outre comme imposant l9exactitude des comptes".
II-
A- La compétence fondamentale de l9exécutif
1- Les manifestations
a- Fondement textuel
b- justification historiques et théoriques
2- Les atténuations du monopole gouvernemental
a- Le débat d9orientation budgétaire
b- L9autonomie financière des pouvoirs publics constitutionnels
B- Les organes à compétence budgétaire
Le Débat d9Orientation Budgétaire que le Parlement organise chaque année pour
examiner les documents de cadrage à moyen terme, la situation macroéconomique et
le rapport sur l9exécution du budget de l9exercice en cours est tenu en séance
publique, mais sans vote. Le citoyen peut ainsi suivre les discussions et mieux
s9informer sur la situation budgétaire du pays. Il dispose donc d9éléments
supplémentaires pour pouvoir exercer à temps et en toute connaissance de cause, le
contrôle citoyen. ARTICLE 11 ALINÉA 2
C- Les organes à compétence économique
III- Le processus de la préparation du budget de l’Etat
La préparation du PLF incombe au pouvoir exécutif dans des calendriers particuliers
et contraint.
A- Le cadre matériel de la préparation du budgétaire (Le
calendrier budgétaire
cadrage à moyen terme du budget de l’État : CDMT
Désormais, chaque année, il est fait obligation au Gouvernement, d9élaborer une
politique budgétaire à moyen terme conforme aux critères de convergence en zone
CEMAC. Cette politique budgétaire à moyen terme est définie à travers le Cadre
Le nouveau cadre budgétaire prévoit quatre grandes phases, instauré par Décret
N°2019/281 du 31 mai 2019 fixant le calendrier budgétaire de l9Etat :
projet de loi de finances, qui sera saisi par le Conseil d9Etat afin de vérifier la
forme et la constitutionnalité de celui-ci. Ensuite, le projet est soumis au Conseil
des ministres, où il sera adopté. L9adoption du texte permet finalement d9adresser
le projet au Parlement afin qu9il soit voté.
Pour évaluer les dépenses, la rationalisation des choix budgétaire (RCB) peut être
utilisée. Elle va d9abord fixer les grands objectifs, puis prendre en considération
les différents moyens susceptibles de les mettre en Suvre. Ensuite, le mode
d9exécution optimale seront établis, et les résultats provenus d9indicateurs
analysés. Mais cette méthode revêt des difficultés de différents ordres ; en effet,
les agents d9exécution sont insuffisants. D9autre part, l9exécutif se voit être
prépondérant, au détriment du Parlement. En conséquence, la RCB ne remplace
pas le mode actuel de détermination des dépenses.
s9assurer que les administrations ont pris en compte toutes les observations et
ont mis en Suvre toutes les recommandations issues des CEPPA relatives à la
préparation du budget ;
s9assurer qu9en recadrant leur programmation à l9enveloppe budgétaire allouée
aux ministères au titre du CBMT final, les grands équilibres et les grandes
options stratégiques et opérationnelles arrêtées au cours du Débat d9Orientation
Budgétaire (DOB) et des CEPPA n9ont pas été dénaturées ni modifiées.
veiller, à travers l9examen des projets de Projet de Performance des
Administrations (PPA) à ce que les administrations procèdent à la ventilation
projets de la loi des finances ainsi que le suivi et l9évaluation des différents crédits
ouverts dans la loi des finances pour le compte des chapitre budgétaire.
- La direction générale des impôts placées sous l9autorité d9un directeur
général des Impôts, assure les missions de prélèvement, des collectes ou de
recouvrement des différentes recettes fiscales dues par les contribuables au profit
de l9Etat.
- La direction générale des Douanes, places sous l9autorité d9un directeur des
douanes , s9assure dans ce cadre de ses missions du prélèvement des recettes
fiscales douanières dues par le contribuable dans le cadre de importations ;
- La direction générale du trésor de la coopération financière et monétaire,
placée sous l9autorité d9un DG du trésor, assure dans le cadre de ses missions la
protection du patrimoine de l9Etat. Elle assure également les opérations de
compatibilités : comptabilité budgétaire, générale, analytique des coûts et de valeurs.
B- Les institutions sectorielles sous tutelle
Héritée en établissement publics, ces institutions se distinguent entre la
CAA et la SRC :
- La CAA : placée sous l9autorité d9un Directeur général, cette institution
bénéficie d9une autonomie administrative et financière. Elle a pour principal mission
de procéder à l9apurement du passif de l9Etat.
- La SRC : placée sous l9autorité d9une DG, cette institution bénéficie d9une
autonomie administrative et financière. Elle a pour mission principal d9assurer le
recouvrement des créances de l9Etat.
ministère. Les autres ministres sont ordonnateurs principaux des programmes de leur
ministère, les Hautes Autorités responsables des institutions constitutionnelles sont
ordonnateurs principaux des budgets de leurs institutions, sous réserve du pouvoir de
régulation des crédits budgétaires et de gestion de la trésorerie de l9Etat dévolu au
ministre chargé des finances à l9article 58 de la directive relative aux lois de finances
L9ordonnateur peut déléguer ses attributions d9ordonnateur à des ordonnateurs
délégués au niveau des administrations centrales et à des ordonnateurs secondaires au
niveau des services déconcentrés de l9Etat.
b- Les fonctions
Les ordonnateurs prescrivent l9exécution des dépenses. De manière générale, ils
procèdent aux engagements, liquidations et ordonnancements des dépenses inscrites à
leur budget. La liquidation et l9ordonnancement sont concomitants et doivent
intervenir immédiatement après la certification du service fait. Les ordonnateurs
émettent les ordres de mouvement affectant les biens et matières de l9Etat. Ils veillent,
sous leur propre responsabilité, à la tenue de la comptabilité auxiliaire des matières,
valeurs et titres de l9Etat et participent ainsi à la tenue de la comptabilité générale de
l9Etat sous le contrôle du comptable.
Les ordonnateurs restent cependant, accrédités par dépôt de leurs signatures auprès
des comptables publics assignataires des opérations de recettes et de dépenses inscrites
au budget dont ils prescrivent l9exécution.
Les actes de ces derniers (engagement, liquidation et ordonnancement) sont retracés
dans la comptabilité budgétaire permettant de suivre le déroulement des opérations
budgétaires et d9effectuer le rapprochement avec les écritures des comptables publics.
Les fonctions de l9ordonnateur sont sanctionné en cas d'infraction aux règles et
procédures relatives à la gestion des recettes et dépenses des administrations publiques
et de leur patrimoine ou en cas de faute de gestion.
maniement de titres, soit au moyen de fonds et valeurs dont il a la garde, soit par
virement interne d9écritures, soit par l9intermédiaire d9autres comptables.
Est comptable de fait, toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable public ou
sans agir sous contrôle et pour le compte d9un comptable public, s9immisce dans la
gestion de deniers et valeurs publics.
a- Les catégories
On distingue deux catégories de comptables publics :
Les comptables deniers et valeurs ;
Les comptables deniers et valeurs sont des personnes habilitées au maniement et à la
conservation des fonds publics, des valeurs qui sont des valeurs de portefeuille, bons,
traites, obligations, rentes et actions de société.
Les comptables d9ordre.
Les comptables d9ordre sont ceux qui centralisent et présentent dans leurs écritures et
leurs comptes les opérations financières exécutées par d9autres comptables. Toutefois,
les fonctions de comptable d9ordre ne sont pas incompatibles avec celles de comptable
deniers et valeurs.
Chaque catégorie de comptable ainsi définie peut être qualifiée de comptable principal
ou secondaire comme c9est le cas au Cameroun ou de comptable supérieur ou
subordonné, de comptable centralisateur ou non centralisateur.
Le comptable supérieur est le comptable qui a sous son autorité hiérarchique un ou des
comptables subordonnés. Le comptable principal est le comptable qui rend
directement ses comptes à la Cour des comptes ; il a sous sa responsabilité des
comptables secondaires. Le comptable centralisateur est celui qui centralise les
opérations des comptables inférieurs non centralisateurs.
Les comptables des administrations financières des Impôts et des Douanes sont des
fonctionnaires ou agents ayant qualité de comptables deniers et valeurs et chargés en
particulier du recouvrement d9impôts, de droits, de redevances et de recettes diverses,
ainsi que des pénalités fiscales et des frais de poursuite dans les conditions fixées par
le Code général des impôts, le Code des douanes, le Code du domaine de l9Etat.
Les comptables des administrations financières peuvent être organisés en réseaux de
postes comptables comprenant des comptables supérieurs ou subordonnés, principaux
ou secondaires, distincts du réseau du Trésor dans les conditions fixées par les
réglementations nationales. Les opérations des comptables des administrations
financières sont centralisées dans les écritures du Trésor.
b- Les fonctions
Les fonctions d9autorité de règlementation comptable sont incompatibles avec celles
de comptable public.
La prise en charge et le recouvrement des rôles, titres de perception, bulletins de
liquidation et ordres de recettes non fiscales qui lui sont remis par un ordonnateur, des
Les comptables publics sont accrédités auprès des ordonnateurs ainsi que, le cas
échéant, des autres comptables publics avec lesquels ils sont en relation par dépôt de
leurs actes de nomination. ils peuvent déléguer leurs pouvoirs à un ou plusieurs
mandataires ayant qualité pour agir en leur nom et sous leur responsabilité. Sauf
dérogation autorisée par le ministre chargé des finances, le mandataire doit être choisi
parmi les agents du poste. Le mandataire est accrédité dans les mêmes conditions que
le comptable titulaire.
Le contrôle
Les contrôles que les comptables publics sont tenus d9exercer en matière de recettes
sont les suivants :
l9autorisation de percevoir les recettes, dans les conditions prévues, pour l9Etat
et chaque catégorie d9administrations publiques, par les lois et règlements ;
La libération des garanties est accordée par décision du ministre chargé des finances
sur proposition du directeur chargé de la comptabilité publique, après constatation que
les conditions prévues ci-dessus sont réunies.
II 3 La séparation de fonction
A- La fonction comptable / contrôleur financier
Les fonctions de contrôleur financier et de comptable public peuvent être cumulées.
Par contre, les fonctions d9ordonnateur et celles de comptable public sont et
demeurent séparées et incompatibles tant en ce qui concerne l9exécution des recettes
que l9exécution des dépenses.
B- La fonction ordonnateur / comptable : Le principe de la séparation des
ordonnateurs et comptables
Suivant quelques considérations, le principe de la séparation des ordonnateurs et
comptables doit être étudié à travers sa signification (a) et son application (b).
a- La signification de la séparation
Ce sont des opérations financières qui sont exercées sur la diligence d9un
ordonnateur, sous réserve d9une information et validation à posteriori par un
comptable public. Il s9agit des régimes d9avance et des régimes de recette.
- Les régimes d’avance, ce sont des dépenses publiques exécutées à l9initiative
de l9ordonnateur par un régisseur et à l9avance. Il enregistre, sous réserve de la
transmission à posteriori de l9état des dépenses au comptable assignataire.
- Les régimes de recette, il s9agit du recouvrement en urgence d9un ensemble de
recette sous la diligence de l9ordonnateur par un régisseur de recette. Les opérations
d9encaissement effectuées en urgence par le régisseur de recette doivent être
transmisses à posteriori au comptable assignataire pour enregistrement.
- Des dépenses effectuées sans ordonnancement
Les opérations relatives à l9exécution des lois de finances sont soumises à un triple
contrôle : administratif, parlementaire et juridictionnel. (2) Ces contrôles peuvent
selon leur conception ou les circonstances être des contrôles de régularité ou de
performance. (3) Ils peuvent s9exercer a priori, en cours d9exécution ou a posteriori et
s9imposent aux ordonnateurs, aux comptables publics et à tout gestionnaire.
ARTICLE 83 ALINÉA 1
Section I : Le contrôle juridictionnel
I-
Le contrôle juridictionnel quant à lui, prend un nouveau visage à travers l9institution
d9une Juridiction des comptes aux compétences élargies, jugeant les comptes des
comptables publics, les fautes de gestion des ordonnateurs et de tout autre agent
public tels que le contrôleur financier, tout fonctionnaire ou agent d9une entité
publique, tout représentant, administrateur ou agent d9une entité publique soumis à
un titre quelconque au contrôle de ladite juridiction. De plus, le devoir d9assistance
de la Juridiction des comptes au Parlement gagne en intensité à travers la certification
qu9elle fera en lieu et place du simple avis qu9elle a toujours donné sur les comptes
soumis à son examen. Elle peut, en outre, à la demande du Gouvernement ou du
Parlement, procéder à des enquêtes et analyses sur toute question budgétaire,
comptable et financière. Dans l9exercice de ses missions, la juridiction des comptes
peut au besoin solliciter l9assistance de la Cour des Comptes de la Communauté
Économique et Monétaire de l9Afrique Centrale conformément aux traités et
conventions communautaires. ARTICLE 86
Les juges ne sont pas spectateurs dans le contrôle de l9exécution de la loi des
finances. On retrouve de manière active le contrôle exercé par les juridictions de
compte (I), administratives (II) et judiciaire (III).
Ainsi, les comptes de l9Etat et les comptes de gestion des comptables publics
principaux sont produits à la Chambre des comptes au plus tard trois mois après la
clôture de l9exercice. En cas de retard, des amendes peuvent être infligées aux
comptables par la Chambre des comptes.
La responsabilité des comptables publics se trouve engagée en cas de :
Constatation de déficit de caisse ou de manquant en denier ou en valeur ;
Défaut de recouvrement de recette ;
Paiement irrégulier d9une dépense en manquement aux obligations de contrôles
Paiement irrégulier d9une indemnisation mise à la charge de l9Etat du fait du
comptable public.
Dans ce cas, la juridiction des comptes, après avoir entendu le comptable intéressé,
prend un arrêt qui fixe le montant que le comptable devra verser à l9Etat, en tenant
compte du montant du préjudice ainsi que des circonstances de l9infraction. Elle peut
en outre, en fonction de la gravité de la faute commise, imposer une amende au
comptable défaillant, dans la double limite du montant visé à l9alinéa précédent et
d9une année de salaire du comptable intéressé. Les comptables publics ne sont ni
personnellement ni pécuniairement responsables des erreurs commises dans l9assiette
et la liquidation des produits qu9ils sont chargés de recouvrer (affaire commune
Biwong bulu)
La gestion de fait entraîne, pour son auteur déclaré comptable de fait par la Chambre
des comptes, les mêmes obligations et responsabilités que la gestion patente pour le
comptable public. Les comptables publics ne sont pas tenus de déférer aux ordres
irréguliers qui engagent leur responsabilité personnelle et pécuniaire, sauf réquisition
émanant de l9ordonnateur principal
La responsabilité pécuniaire d9un comptable public peut aussi être mise en jeu par une
décision de débet de nature administrative. Les arrêtés de débet produisent les mêmes
effets et sont soumis aux mêmes règles d9exécution que les décisions juridictionnelles.
Ils sont susceptibles de recours
II- Le contrôle par la juridiction administrative
Conclusion générale
La refonte des institutions financières c9est en réalité une mutation d9ampleur de
l9État qui s9opère. Les réformes financières entreprises, contrairement à ce qui est
parfois estimé, sont très loin de simples aménagements techniques et c9est bien une
forme tout à fait nouvelle de gouvernance, prenant modèle sur celle de l9entreprise,
qui se dessine à travers elles. Vis-à-vis d9un tel processus dont l9objectif affiché est la
maîtrise des finances publiques, la question 19 1. E. Weil, Philosophie politique,
Vrin, 1985 (4e édition). qui se pose est de savoir si les changements qui s9opèrent
sont eux-mêmes maîtrisés tant d9un point de vue théorique que concret. En effet,
dans le champ des finances publiques, et peut-être plus que dans d9autres, on a affaire
à des processus particulièrement enchevêtrés au sein desquels interagit une très
grande variété de facteurs nationaux et internationaux. Autrement dit, on est en face
d9un ensemble complexe et donc d9un système difficile à piloter. Par conséquent, il
est urgent et même crucial de réfléchir à une doctrine de la gouvernance budgétaire
ou, mieux encore, de la gouvernance financière publique. Il y va, d9un point de vue
économique comme d9un point de vue politique
BIBLIOGRAPHIE
A- Législative
B- Réglementaire
A- Sources Communautaires
- la directive n°01/11/UEAC-190-CM-22 relative aux lois de finances en zone
CEMAC.
B- Sources internationales
Elles sont constituées des différentes conventions internationnales en la matière.
L9International Public Sector Accounting Standards Board (IPSASB) de
l9International Federation of Accountants élabore des normes comptables destinées
aux entités du secteur public appelées Normes comptables internationales du secteur
public (IPSAS).
- BOUVIER (Michel), La bonne gouvernance des finances publiques dans le
monde, acte de la IV è Université de Printemps de FPUB, LGDJ, 2009, 313 p.
- BOUVIER (Michel), Les Finances Publiques, LGDJ, 2019,
- BAUDU (Aurélien), Droit des finances publiques, Dalloz, 2015, 839p.