Nutrition 1
Nutrition 1
Nutrition 1
Objectif général
A la fin de ce module l’apprenant doit être capable de conduire une alimentation saine et équilibrée en
fonction des besoins de chaque individu, et ce en utilisant les ressources alimentaires disponibles.
Objectifs spécifiques
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5. Décrire les signes et symptômes et les moyens diagnostics cliniques et biologiques des
pathologies nutritionnelles en expliquant les méthodes de prévention et de traitement
6. Enumérer les actions essentielles en nutrition
7. Décrire les composantes des actions essentielles en nutrition
1. Définition
Digestion : c’est l’ensemble des processus qui se produisent dans l’appareil digestif et qui comprend
trois groupes de phénomènes mécaniques faisant progresser les substances, phénomènes chimiques de
simplification des principes nutritifs des aliments en nutriments et phénomènes microbiens
transformant les résidus en matières fécales.
Le tube digestif comprend un certain nombre d’éléments aux fonctions variées et diverses (cf tableau
ci-dessous)
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Eléments Fonctions
La bouche - Mastication, broyage de grosses masses alimentaires
- Dissociation de la carapace cellulosique des fibres
- Lieu de mélange aliment-salive
Le pharynx - Déglutition du bol alimentaire
L’œsophage - Transmission pharynx-estomac
L’estomac - Action mécanique et chimique (sécrétion du chlorure, de l’eau et des
électrolytes)
L’intestin grêle - Neutralisation de l’acidité gastrique
- Régulation de la vidange gastrique
- Absorption de nutriments
- Régulation de la sécrétion pancréatique
Le colon - Dessiccation des résidus alimentaires (réabsorption de l’eau)
- Transformation bactérienne de l’ingéré
- Elimination des résidus alimentaires et bactériens
Les fonctions des diverses secrétions digestives se résument comme suit (voir tableau) :
Foie : sels biliaires - Emulsification et transformations des lipides en acides gras et glycérol
1. Définitions
Aliment : matière d’origine agricole ou industrielle dont la consommation sert à couvrir les besoins
nutritionnels. Ils sont les sources des nutriments essentiels dont l’organisme a besoin.
Alimentation : c’est la manière d’apporter des aliments à l’organisme, pour couvrir ses besoins
nutritionnels essentiels.
Nutrition : c’est l’ensemble des phénomènes qui apportent des nutriments aux cellules et exportent les
déchets du métabolisme. Elle englobe donc toutes les fonctions physiologiques nécessaires à
l’utilisation (métabolisation) des nutriments pour la croissance, l’entretien, le fonctionnement de
l’organisme, ainsi que pour produire la chaleur et l’énergie.
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Métabolisme : c’est l’ensemble des transformations subies par les nutriments au sein de la cellule.
Elle comprend :
- Nutritif c’est-à-dire qu’il doit apporter des éléments qui participent à la couverture des besoins
nutritionnels
- Sain c’est-à-dire qu’il ne présente aucun risque d’ordre physique, chimique ou microbien,
pour le consommateur
- Socio-culturellement accepté c’est-à-dire qu’il fait partie des aliments régulièrement
consommés dans la communauté. Par exemple, le porc n’est pas mangé dans un village A
alors qu’il est accepté et même très recherché dans le village B.
- Les aliments d’origine agricole/animale : tubercules, céréales, légumes verts et épices, fruits,
produits animaux (viande), le lait et autres produits laitiers
- Les aliments d’origine technologique : concentrés glucidiques (sirops et produits sucrés), les
concentrés lipidiques (margarine), les concentrés protidiques (tourteaux, isolats) et les produits
de synthèse comme les microorganismes.
- Les aliments glucidiques : ce sont les aliments riches en glucides ou hydrates de carbone. Ces
aliments apportent de l’énergie (1 g de glucide apporte 4 kilocalories). On distingue trois types
de glucides : les glucides rapides ou sucres rapides qui sont rapidement et facilement digérés
et absorbés. Ils se retrouvent dans le sucre et les produits sucrés, la confiserie et le chocolat, le
miel, les fruits et les confitures ; les glucides lents ou sucres lents qui sont lentement digérés,
absorbés pendant plusieurs heures. Ils sont contenus dans les céréales, les tubercules et les
légumes secs ; enfin, les celluloses qui forment le groupe des fibres alimentaires non
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digestibles par les enzymes de l’organisme humain. Elles facilitent le transit digestif. On les
trouve en abondance dans les fruit, les légumes verts, les crudités, les grains et graines entiers.
- Les aliments lipidiques : ce sont les aliments riches en lipides ou corps gras. Ils sont constitués
des huiles et de graisses. Ils apportent à l’organisme le glycérol et les acides gras dont certains
sont essentiels. Ils sont très riches en énergie car 1 g de lipide apporte 9 kilocalories.
- Les aliments protéiques : ce sont les aliments riches en protéines sources d’acides aminés pour
l’organisme. Ils apportent également de l’énergie à raison de 4 kilocalories par gramme. Ils
sont constitués par les viandes, les poissons, les œufs, les légumineuses (arachides ; soja,
haricot, niébé, vouandzou, petit pois) et les noix. Ils jouent un rôle dans la croissance et la
construction de nouveaux tissus.
- Les aliments vitaminiques : ce sont les aliments riches en vitamines et sels minéraux. Ils
regroupent les fruits et les légumes frais.
Dans la pratique courante, les différents groupes d’aliments peuvent varier d’un pays à l’autre. Ainsi
dans les pays anglo-saxons, on distingue 4 groupes d’aliments que sont : 1. Les produits laitiers. 2. Les
viandes, poissons, œufs. 3. Les céréales. 4. Les fruits et légumes alors qu’en France on en distingue 10
groupes : le lait et produits laitiers, le groupe viande-poisson-œufs et produits dérivés, les produits
amidonnés non céréaliers (pomme de terre, topinambour, légumes secs), les légumes, les fruits, le
sucre et aliments sucrés, les matières grasses, les produits divers dont les aliments industriels et les
boissons.
Au Cameroun, on distingue classiquement trois groupes d’aliments. Ce groupage tient compte des
différentes fonctions des aliments dans l’organisme et simplifie la vulgarisation de la notion
d’alimentation équilibrée. Ces groupes sont :
Les aliments énergétiques : riches en lipides ou en glucides. Ils couvrent un plus grand pourcentage
des besoins énergétiques. Ils sont constitués de céréales (mais, riz, mil, sorgho, blé, avoine, seigle), de
tubercule et racines (manioc, patate, pomme de terre, macabo, igname, banane plantain, etc.), des
huiles et des graisses.
Les aliments plastiques ou de construction : riches en protéines dont l’intérêt majeur est de couvrir
les besoins en acides aminés indispensables à la synthèse des protéines spécifiques plutôt que de
fournir de l’énergie. Ce sont les viandes, les laitages, les œufs, les légumineuses (haricot, soja,
pistache, vouandzou) et les noix (coco, palmiste).
Les aliments de protection : riches en vitamines et en sels minéraux essentiels. Ils sont constitués de
fruits (mangue, orange, safou, mandarine, citron, pamplemousse, papaye, corossol, etc.) et légumes
frais (courge, concombre, radis, etc.).
BESOINS NUTRITIONNELS
1. Définitions :
Besoins nutritionnels : c’est la quantité des nutriments nécessaires pour un individu pendant 24
heures. Ces besoins sont influencés par l’âge, le sexe, l’état physiologique.
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Ration alimentaire : c’est la quantité d’aliments que doit consommer un individu pendant 24 heures
pour couvrir ses besoins nutritionnels.
Nutriment : c’est un élément simple et absorbable de la ration alimentaire qui servira à la couverture
des besoins nutritionnels. Les nutriments proviennent de la digestion des principes nutritifs des
aliments (par exemple les acides aminés proviennent de la digestion des protéines, les acides gras de la
digestion des lipides et des graisses).
2. Les nutriments
Les aliments que nous consommons apportent différentes substances de base appelées nutriments,
nécessaires au fonctionnement de notre organisme. Ces nutriments sont :
- L’eau
- Les protéines : acides aminés
- Les lipides : acides gras
- Les glucides : glucose, fructose
- Les vitamines
- Les minéraux et les oligoéléments
Un apport insuffisant en eau peut être cause d’un dysfonctionnement rénal, de l’apparition de calcul et
d’une constipation par sécheresse des selles.
- Les protéines : les protéines sont la source des acides aminés qui couvrent les besoins de
construction, d’entretien et de réparation pour permettre la croissance, le renouvellement et la
réparation des muscles, du cerveau, des os et des autres organes vitaux, la synthèse des
anticorps et des hormones. Elles participent à la couverture des besoins énergétiques car 1 g de
protéine apporte 4 kcal.
- Les lipides apportent les acides gras qui couvrent les besoins énergétiques à toutes les activités
physiques, intellectuelles et le fonctionnement des organes. Ils nous permettent de lutter contre
le froid. 1 g de lipide apporte 9 kcal. Parmi les lipides, il faut noter le cholestérol qui est
indispensable à la vie des cellules et à la synthèse des hormones. Il en existe deux types, le
cholestérol HDL ou « bon cholestérol » et le cholestérol LDL ou « mauvais cholestérol ».
l’excès de cholestérol LDL dans le sang est un facteur de risque cardiovasculaire. Ce dernier
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se trouve dans les graisses saturées (charcuterie, graisses animales, produits hydrogéné tel que
margarine, etc.).
- Les glucides : les glucides apportent après digestion, la plupart des sucres simples qui sont des
sources d’énergie rapidement mobilisables pour l’effort musculaire et l’activité cérébrale. Ils
participent à la couverture des besoins énergétiques car 1 g de glucide apporte 4 kcal. Les
glucides (comme les fibres) sont très importants pour la digestion. Elles procurent une
sensation de satiété, améliorent le transit intestinal, l’élimination des toxines et l’entretien de
la flore intestinale. Par ailleurs elles permettent une meilleure répartition de l’assimilation des
sucres et des graisses en ralentissant leur passage rapide dans le sang. Elles luttent contre la
constipation et l’hypercholestérolémie.
Ces apports jouent un rôle majeur dans l’utilisation de l’énergie par les cellules et entrent dans la
constitution de la structure des cellules : ils sont constitués par les éléments suivants :
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Sources : laitage, fromage, viandes, céréales
Besoins journaliers : 700 à 900 mg quel que soit l’âge
Le fer est un anti-anémique constituant des globules rouges.
Sources : œufs, viandes, légumes à feuilles vertes, céréales complètes.
Besoins journaliers :
Enfants : 7 à 15 mg
Homme : 10 mg
Femme : 18 mg
Femme enceinte : 20 à 22 mg
Le zinc participe à la synthèse des protéines, de l’ADN et de l’ARN et est indispensable au
développement des organes de la reproduction. Le zinc est un micronutriment majeur qui
intervient dans de nombreuses fonctions biologiques et immunologiques.
Sources : poissons, viandes, céréales complètes, œufs, légumes ;
Besoins journaliers : 15 mg
L’iode est un constituant des hormones thyroïdiennes. Il joue un rôle important dans la
prévention du goitre.
Sources : produits de mer, sel iodé
Besoins journaliers :
Enfants de moins d’un an : 50 microgrammes (ug)
Enfants de 2 à 6 ans : 90 ug
Enfants de 7 à 12 ans : 120 ug
Adultes : 150 ug
Femmes enceintes et allaitantes : 200 ug
Les vitamines assurent les besoins de protection pour permettre un fonctionnement optimal de
tous les organes et la résistance aux maladies ; on distingue :
A. Les vitamines liposolubles :
- La vitamine A (rétinol) permet la protection de la vue et est indispensable à la croissance.
Sources : Animale : foie, jaune d’œuf, beurre, lait entier
Végétale : fruits et légumes verts foncé. (les mangues, la carotte, la patate jaune…).
Besoins journaliers :
Enfants 1 à 6 ans : 400 Equivalent Rétinol (ER)
Adultes : Femme 500 ER
Homme 600 ER
Femme enceinte 600 ER
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- La vitamine E (tocophérol) a une action contre le vieillissement des tissus et entretient la
fonction de reproduction. Elle a une action sur le cholestérol parce qu’elle augmente le
« bon » cholestérol et fait diminuer le « mauvais » cholestérol.
Sources : Animale : lait entier, beurre, œuf
Végétale : huiles végétales, dermes de blé, céréales complètes, légumes verts
Besoins journaliers : Nourrisson : 4 UI
Enfants de 1 à 2 ans 7 UI
Enfants de plus de 4 à 9 ans 10 UI
Enfants de plus de 9 ans, adolescents et adultes : 18 UI
Femmes enceintes et allaitantes : 18 UI
- La vitamine K (phylloquinone) favorise la coagulation sanguine.
Sources : Animale : foie, œuf, viandes, huile de foie de poisson
Végétale : légumes verts (persil, épinard, chou-fleur)
Besoins journaliers : Nourrisson et enfant de 1 à 3 ans 10 ug
Enfants de 4 à 9 ans 25 ug
Enfants de 10 à 12 ans 30 ug
Adolescents et femme adulte 35 ug
Homme adulte 45 ug
Femmes enceintes et allaitantes 45 à 55 ug
B. Les vitamines hydrosolubles
- La vitamine B1 (thiamine) ou vitamine du système nerveux est indispensable pour la bonne
utilisation des glucides. La carence en vitamine B1 entraine des troubles nerveux, psychiques
et cardiovasculaires.
Sources : levure et céréales complètes, viandes, légumes et fruits secs, abats, foie, pomme de
terre, volaille, jaune d’œuf.
Besoins journaliers : Moins d’un an 0,3 mg
1-3 ans 0,5 mg
4-6 ans 0,7 mg
7-10 ans 0,9 mg
Homme adulte 1,3 mg
Femme 1,3 mg
Femme enceinte 1,2 mg
Femme allaitante 1,7 mg
- La vitamine B2 (riboflavine) participe aux mécanismes de la vision et assure l’état fonctionnel
des muqueuses cutanées, et contribue à la croissance.
Sources principales : levure, foie, rognons, haricot, soja, poisson gras, fruits secs.
Besoins journaliers : Enfants 0,6 à 2, 5 mg
Homme adulte 1,8 mg
Femme adulte 1,5 mg
Femme enceinte 2 mg
Femme allaitante 2,5 mg
- La vitamine B5 (acide pantothénique) intervient dans la pousse des cheveux et est nécessaire
au bon état des phanères et des muqueuses. Elle aide à la libération de l’énergie des glucides et
des acides gras. La carence en vitamine B5 est exceptionnelle chez l’homme parce que les
besoins sont facilement couverts par le régime alimentaire.
Sources principales : levure de bière, abats, céréales complètes, œufs, fruits
Besoins journaliers : 5 à 10 mg par jour.
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- La vitamine B6 (pyridoxine) est une vitamine de régulation et de construction des tissus. Elle
intervient dans de nombreuses réactions chimiques et est indispensable au bon développement
du fœtus.
Sources principales : levure de bière, abats, viandes, légumes secs, poissons.
Besoins journaliers : 0,3 à 2, 5mg
- La vitamine B8 ou vitamine H ou biotine favorise l’action des enzymes.
Sources principales : levure, œufs, rognons, foie, légumes, poissons de mer, pomme et jus
d’orange.
Besoins journaliers : 150 à 300 ug
- La vitamine B9 (acide folique) est anti-anémique qui agit avec la vitamine B12 pour la
formation des globules rouges. Elle est très importante lors de la grossesse.
Sources : foie, rognon, œufs, légumes verts et pomme de terre.
Besoins journaliers : Moins d’un an 50 ug
Enfants 1 à 10 ans 100 à 200 ug
Homme/femme adultes 250à 300 ug
- La vitamine B12 (cyanocobalamine) est un anti-anémique, nécessaire à la formation des
globules rouges.
Sources : foie, viande de bœuf, poissons, lait et œufs.
Besoins journaliers : 0,3 à 2 ,5 ug
- La vitamine PP ou vitamine B3 (niacine) est la vitamine qui assure le bon fonctionnement
cellulaire.
Source : foie, viandes, volaille, levure, poissons, fruits.
Besoins journaliers : Enfants 6 à 16 mg
Adule 13 à 18 mg
Femme enceinte 16 mg
Femme allaitante 18 mg
- La vitamine C (acide ascorbique) est la vitamine anti-fatigue. Elle stimule les défenses de
l’organisme et permet la résistance aux infections. Elle favorise l’absorption du fer. La
carence en vitamine C provoque le scorbut.
Sources : fruits frais (agrumes, goyave), légumes verts, pomme de terre.
Besoins journaliers : Enfants de 1 à 3 ans 35 mg
Enfants de 4 à 12 ans 40 à 60 mg
Adolescents et adultes 60 à 100 mg
Femme enceinte et allaitante : 80 à 100 mg
Définition
Cette ration peut être répartie en 3 repas principaux : petit déjeuner, déjeuner, diner.
Types de besoins
La ration alimentaire doit couvrir les besoins énergétiques de telle sorte que le bilan recettes-dépenses
soit équilibré.
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Ces besoins énergétiques sont couverts par les apports de lipides, glucides et protéines. Ils se mesurent
en kilocalorie (kcal). Les glucides doivent représenter 50 à 60% de cet apport en énergie. Les lipides
20 à 35% et les protides 12 à 15%.
B. Besoins qualitatifs
Au point de vue qualitatif, le régime alimentaire doit être équilibré et satisfaire les besoins
nutritionnels :
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- Les besoins de protection :
Ils sont assurés par les vitamines et oligo-éléments qui catalysent les réactions qui ont lieu
dans l’organisme.
Une alimentation équilibrée doit comporter les aliments devant couvrir les différents besoins
de l’organisme.
Exemple de repas équilibré :
- Eau
- Fruit (ananas) qui apporte les vitamines et les fibres
- Manioc qui apporte
- les glucides
- Tomate qui apporte les sels minéraux et les fibres
- Poisson qui apporte les protéines
- Arachide qui apporte les protéines et les lipides.
PATHOLOGIES NUTRITIONNELLES
Les pathologies nutritionnelles sont classées en 3 catégories : carence, par excès et par trouble du
comportement. (Voir tableau)
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Obésité
Définition
L’obésité est l’excès de la masse de graisse. Elle est difficilement mesurable ; cependant, on considère
comme obèses, les sujets dont le poids excède de 20% leur poids idéal théorique calculé par :
- La formule de Lorentz :
Pour les hommes = Taille (en cm) – 100 – (Taille – 150) / 4
Pour les femmes = Taille (en cm) – Taille – 150) / 2
- L’indice de Quételet (Indice de Masse Corporelle : IMC) = Poids en Kg / (Taille) en mètre.
Causes
- L’obésité est une maladie évolutive qui résulte le plus souvent d’un déséquilibre du bilan
calorique soit par diminution des dépenses, soit et surtout par excès d’apport
- L’importance de la composante familiale est bien connue, mais il est souvent difficile de faire
la part entre les facteurs génétiques et nutritionnels
- Les causes endocriniennes sont également évoquées.
Traitement
Le traitement est dominé par le régime hypocalorique dont le taux est fixé par l’interrogatoire
alimentaire. Il faut souvent associer un soutien psychologique, et éventuellement prescrire de petites
doses de tranquillisant. Il faut proscrire les anorexigènes, les diurétiques, les extraits thyroïdiens qui
sont inutiles et souvent dangereux. La surveillance de l’efficacité est jugée par la courbe pondérale et
la normalisation des troubles biologiques éventuels.
LA GOUTTE
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Définition
C’est une dyspurinie métabolique d’origine génétique touchant les hommes dans 90% des cas. Chez
les femmes, la goutte n’apparait qu’après la ménopause.
Causes
La goutte primitive est due à un excès d’acide urique dans le sang circulant. Cette hyperurécémie peut
être due à une surproduction d’acide urique (lui-même déchet du métabolisme des protides).
L’influence de la sédentarité et du régime alimentaire est bien connue dans la survenue de la goutte.
La crise de goutte aigue survient classiquement en pleine nuit chez un homme jeune, touchant
la première articulation métatarsophalangienne, ou la cheville puis quelque fois le genou. Au
petit matin, la crise se calme.
Elle est due à l’accumulation de l’acide urique dans les tissus. Les masses blanchâtres siègent
dans les articulations, mais aussi à l’hélix de l’oreille, aux coudes, pieds et mains.
Traitement
La crise aiguë se soigne par le repos, la cure de diurèse supérieure à 2 litres par jour et la
colchicine qui peut être remplacée par les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
La goutte chronique nécessite une vie saine, une cure d’amaigrissement pour les obèses, une
diurèse supérieure à 2 l par jour en mélangeant eau simple et eau gazeuse, un régime
hypopurinique.
DIABETE SUCRE
Définition
C’est une maladie de la nutrition caractérisée par la difficulté qu’a l’organisme à utiliser les glucides.
Causes
Le glucose inutilisé s’accumule dans les humeurs et « fuit » dans les urines d’où le nom de diabète. Ce
trouble se traduit par une hyperglycémie. Le diabète est une maladie héréditaire : il est 2 fois et demie
plus fréquent chez les sujets qui ont des diabétiques dans leur famille que dans la population générale.
Il existe :
Le dépistage doit être fait particulièrement lors de toute consultation notamment chez les sujets
prédisposés : diabètes connus dans la famille, sujets obèses, sujets âgés et mères ayant donné
naissance à des enfants de plus de 4 kg. On distingue :
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- Le diabète gras, sans acidocétose qui est évoqué en présence des signes cliniques suivants :
. polydipsie (soif vive très souvent révélatrice)
. polyurie
. polyphagie
. prurit, abcès ou furoncle à répétition
- Le diabète maigre, avec cétose qui est évoqué en présence des signes cliniques suivants :
. polydipsie, polyurie
. amaigrissement marqué, profond, malgré la polyphagie
. sueurs nocturnes
. asthénie considérable
- Les complications du diabète sont les rétinopathies, les néphropathies, les neuropathies et
enfin la gangrène du pied.
Traitement
AMAIGRISSEMENT
L’amaigrissement, à moins qu’il ne soit volontairement recherché par un régime restrictif, est toujours
pathologique. Il constitue souvent le premier signe d'une maladie organique grave ou d’un trouble
psychique.
Causes
- Une augmentation des besoins (non couverts) de l’organisme par exemple lors d’entrainement
sportif intense
- Une insuffisance des apports caloriques suite à une sous-alimentation et disette, au jeun ou
encore à un régime restrictif ou déséquilibré parfois abusivement observé ou prescrit pour une
hypercholestérolémie, ou une hyperazotémie ou une hypertension, notamment chez le vieillard
- Une diminution de l’appétit
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- Des causes endocriniennes comme en cas d’hyperthyroïdie du fait de l’hyper catabolisme ou
en cas de diabète avec acidocétose.
- Des causes digestives par diminution des apports (en cas de subocclusion) ou par diminution
de l’absorption des aliments (en cas d’insuffisance pancréatique ou hépatique, allergie
alimentaire, ou encore d’une entérite régionale)
- Des pertes anormales comme en cas de vomissements, de diarrhées, ou de fistules digestives.
Les signes cliniques ne sont pas toujours évidents et peuvent se résumer comme suit :
Biologiquement : on observe une diminution des protides, du sucre, du calcium, du phosphore dans le
sérum et une anémie hypochrome.
Traitement
Il est avant tout étiologique. On peut aussi faire un traitement diététique basé sur une augmentation de
l’apport en calorie et de l’apport en protides.
KWASHIOKOR
Définition
C’est une malnutrition correspondant surtout à une carence protidique. Elle atteint les enfants entre 18
mois et 3 ans en moyenne, mais n’est pas exceptionnelle après cet âge. Elle est particulièrement
fréquente après les épidémies de rougeole.
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- Des altérations des cheveux qui deviennent pales et cassants
- Une pâleur liée à l’anémie
- Une hypotonie musculaire
- Un abdomen distendu avec gros foie de stéatose
Biologiquement le dosage sanguin des protides montre un effondrement du taux souvent inférieur à
50 g/litre
MARASME
DEFINITION ET CAUSE
Signes cliniques
La prévention du marasme repose sur l’éducation nutritionnelle, l’allaitement maternel jusqu’au moins
24 mois, la diversification du régime et l’apport d’aliments riches en protéines et enfin la vaccination
contre la rougeole.
Cette éducation nutritionnelle doit combattre les tabous notamment ceux interdisant souvent aux
enfants des aliments riches en protéines. La prévention exige en meme temps un accroissement du
niveau de vie social, culturel et économique des populations.
AVITAMINOSE A
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L’avitaminose A est une des principales causes de cécité dans le monde, notamment dans les pays en
voie de développement. Elle est consécutive à un apport insuffisant en vitamine A.
- L’âge : les enfants d’âge préscolaire sont les plus touchés et développent souvent les carences
les plus sévères
- Le sexe : les garçons sont plus sensibles que les filles
- Le statut physiologique : les femmes enceintes et allaitantes présentent souvent des signes de
carence comme une héméralopie ou les taches de Bitot à cause de l’accroissement des besoins
en vitamine A pendant cette période
- L’allaitement : le lien entre l’accroissement des besoins en vitamine A et la période de
l’allaitement est bien établi
- Les facteurs culturels : l’espacement et la limitation des naissances ont de manière générale un
effet protecteur et réduisent considérablement les carences en vitamine A.
Le signe le plus courant est la baisse de la vision crépusculaire, appelée la cécité nocturne. La
xérophtalmie est un autre signe très fréquent de carence en vitamine. Il s’agit de la sécheresse de la
conjonctive qui s’épaissit ; l’œil perd de son brillant par dessiccation. Sur les conjonctives palpébrales,
on peut voir des taches blanches appelées taches de Bitot.
L’apparition de ce symptôme est fréquente dans les communautés soumises à une alimentation
carencée, on parle en ce moment d’héméralopie épidémique.
- La kératomalacie qui est une tache opaque s’étendant rapidement sur la cornée et entrainant en
quelques heures la perte de la vue. Elle est consécutive à une infection secondaire, avec
larmoiement et sécrétion visqueuse.
- Une ulcération de la cornée par où pénètre l’infection atteignant tous les milieux de l’œil et
entrainant une fonte purulente totale de l’œil. Elle apparait au stade ultime, surtout chez les
nourrissons.
Biologiquement le dosage du rétinol sérique est la méthode biochimique la plus largement employée.
Traitement et prévention
La prévention repose sur plusieurs stratégies dont entre autre la supplémentation en vitamine A sous
forme buvable ou en capsule (200 000 UI) tous les 4 à 6 mois pendant plusieurs années.
Immédiatement : âge inférieur à un an 10 000 UI, âge supérieur ou égal à un an 200 000 UI
Le lendemain : âge inférieur à un an 10 000 UI, âge supérieur ou égal à un an 200 000 UI
Deux à quatre semaines plus tard : âge inférieur à un an 10 000 UI, âge supérieur ou égal à un an
200 000 UI.
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Malnutrition protéino-énergétique sévère (MPE), tous les mois jusqu’à résolution de la MPE : âge
inférieur à un an 10 000 UI, âge supérieur ou égal à un an 200 000 UI
Le schéma d’administration universel de la vitamine A chez les enfants d’âge préscolaire et les
femmes allaitantes est le suivant :
Remarque : lorsque les nourrissons de moins de 6 mois ne sont pas allaités, une supplémentation de
50 000 UI de vitamine A, en une seule dose ou deux doses de 25 000 UI doit être envisagée avant
qu’ils n’atteignent l’âge de 6 mois.
AVITAMINOSE K
Définition
Causes et mécanisme
- Une diminution de l’apport notamment dans les circonstances où l’entéro-synthèse n’est pas
suffisante pour fournir la vitamine K à l’organisme
- Une carence en vitamine K chez le nouveau-né notamment au cours de la 1 e semaine où la
prothrombine est insuffisante
- Une carence chez l’adulte notamment au cours d’un traitement prolongé aux antibiotiques
aboutissant à une destruction de la flore intestinale
- Des troubles d’absorption au cours de la digestion difficile des graisses, en cas de certaines
affections digestives et déficits biliaires
- Des troubles d’utilisation de la vitamine K due à des atteintes hépatiques graves.
Chez le nouveau-né, les signes cliniques se caractérisent par une tendance hémorragique dans un
tableau d’ictère et de troubles digestifs comme les hémorragies méningées et digestives (type melaena,
hématémèse, saignement du cordon et du palais et épistaxis)
Traitement
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Il est basé essentiellement sur l’administration de la vitamine K.
ANEMIE
Définition
C’est une diminution du nombre de globules rouges et/ou du taux de l’hémoglobine secondaire à une
carence en fer.
Causes et mécanisme
L’anémie s’explique le plus souvent par la non- satisfaction des besoins importants en fer jusqu’à
l’âge de 2 ans (surtout chez les jumeaux et les prématurés) et par la quantité insuffisante de fer dans le
lait artificiel. Il existe aussi l’anémie par carence en acide folique et en vitamine B12, appelée maladie
de Biermer. Ce sont surtout des carences liées à la malnutrition et autres étiologies comme la
malabsorption.
Les signes cliniques les plus importants sont : la pâleur des conjonctives, l’anorexie, la dyspnée, la
stagnation de la courbe de poids et une sensibilité aux infections. On note aussi un souffle cardiaque à
l’auscultation.
Traitement et prévention
Le traitement repose sur la prise du fer pendant au moins 3 mois. En cas d’anémie par carence en acide
folique et en vitamine B12, le traitement consiste en une alimentation équilibrée en apport oral d’acide
folique et en apport parentéral de vitamine B12.
AVITAMINOSE DU GROUPE B
1. Avitaminose B1 : béribéri
Le béribéri est une maladie causée par un déficit en vitamine B1, qui provoque une insuffisance
cardiaque et des troubles neurologiques. L’organisme humain n’est pas capable de stocker la vitamine
B. il doit en trouver quotidiennement dans son alimentation.
Causes et mécanisme
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Signes cliniques et examens complémentaires
Traitement
Il repose sur la prise de la vitamine B1, une alimentation équilibrée comportant des céréales complètes
et le sevrage alcoolique radical.
2. Avitaminose B2 : ariboflavinose
Causes et mécanisme
- Déficit d’apport
- Plus fréquemment carence d’absorption au cours de syndromes digestifs ou l’antibiothérapie
prolongée qui détruit la flore intestinale
Signes cliniques
Traitement
AVITAMINOSE PP ou PELLAGRE
Définition
La pellagre est une maladie très rare qui atteint les populations pauvres dont la base de l’alimentation
contient peu de protéines animales (régimes à base de maïs).
Cause et mécanisme
- Carence d’apport notamment chez les populations dont l’alimentation est principalement à
base de maïs et dont la protéine est pauvre en tryptophane et dans les cas de dénutritions
- Carence d’absorption d’origine gastrique chez les gastrectomisés au cours des cancers de
l’estomac ou d’origine intestinale dans les colites chroniques
- Carence d’utilisation d’origine hépatique en cas de cirrhose, de pellagre des alcooliques.
Signes cliniques
- Les signes digestifs : stomatite et glossite, pyrosis, gastralgies de types divers, pesanteur,
ballonnement, entérocolite
- Les dermites
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- Les signes nerveux avec des fourmillements, céphalées, insomnie.
Traitement
AVITAMINOSE C ou SCORBUT
Définition
Le scorbut est une maladie liée à une déficience alimentaire en vitamine C qui se traduit dans sa forme
grave par le déchaussement des dents et la purulence des gencives, des hémorragies, puis la mort.
Causes et mécanisme
- Le nourrisson sous alimentation artificielle (lait non industriel) ou aux bouillies sans
adjonction de jus de fruit ou de purée de légumes, est forcément carencé
- Très rare chez l’adulte, mais existe chez les hommes âgés vivant seuls, dont l’alimentation est
dépourvue de légumes et fruits.
- Le scorbut du nourrisson (maladie de Barlow) avec des douleurs osseuses très vives des
membres inférieurs, des hématomes sous-périostés, chapelets costaux aux jonctions
chondrocostaux, et des ecchymoses sous-cutanées
- Le scorbut chez l’adulte : l’hématome constitue le signe majeur ; on note des hémorragies
cutanées et sous-cutanées et enfin des troubles bucco-dentaires avec gingivo-stomatite
hémorragique et chute des dents.
Traitement
En prévention : un jus d’orage sucré chaque jour, dès le 6 e mois, ou à défaut, une quantité double de
jus de tomate est nécessaire.
En curatif : le traitement est basé sur la prise de la vitamine C et des aliments riches en vitamines C
(agrumes).
RACHITISME ET OSTEOMALACIE
1. Le rachitisme
Définition
Causes et mécanisme
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- Chez les nourrissons et les vieillards vivant enfermés en ville, sans exposition suffisante au
soleil
- Chez les sujets économiquement faibles, ayant un régime sans laitage
- Chez la femme, après des grossesses répétées
- Au cours des maladies digestives chroniques (diarrhée graisseuse, insuffisance biliaire et
pancréatique externe)
- Au cours de certaines maladies rénales.
Signes cliniques
- Les déformations osseuses comme les craniotabès (zones non calcifiées et molles sur la voûte
crânienne, la fermeture tardive des fontanelles, le thorax en carène ou en entonnoir, le
gonflement des charnières chondrocostales, des genoux, des coudes et enfin des déformations
du bassin, et une incurvation des membres
- Hypotonie musculaire, retard de la 1e dentition et la tétanie est parfois associée.
2. L’ostéomalacie
Définition
Causes et mécanisme
- La déficience en phosphore suite à une carence alimentaire, une malabsorption, ou des pertes
rénales
- La déficience en calcium suite à une carence alimentaire ou une malabsorption, des pertes
rénales, ou encore pendant la grossesse et la lactation.
Chez l’adulte : on observe des douleurs généralisées à la pression des os, des fractures souvent mal
expliquées suite à des traumatismes minimes, et quelquefois des crises tétaniques.
Biologiquement, la calcémie peut être normale ou en baisse ; par contre la phosphorémie et les
phosphates alcalins sont élevés. En cas d’association à une insuffisance rénale, la calcémie est basse.
La biopsie osseuse peut aussi être utilisée comme moyen diagnostique et montre que le tissu ostéoïde
non calcifié est riche en ostéoblastes.
Traitement
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TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
1. La boulimie
Définition
Afin de compenser l’excès de calories ingérées, la personne boulimique a souvent recours aux actes
suivants :
- Provocation du vomissement
- Utilisation inappropriée des laxatifs ou des diurétiques
- Exercice physique excessif
- Imposition de restrictions alimentaires de type anorexique
Causes et mécanisme
Les causes de la boulimie sont complexes et multiples et sont issues d’une combinaison de facteurs
émotionnels, comportementaux, psychologiques et sociaux. Ces facteurs sont probablement (et
paradoxalement) les mêmes que ceux de l’anorexie mentale, les deux maladies étant fréquemment
liées. Un même patient peut souffrir d’une combinaison des deux maladies, ou d’une alternance
d’anorexie et de boulimie. La boulimie est plus fréquente que l’anorexie, et touche plus volontiers les
femmes que les hommes (9/10), notamment la femme jeune, débutant souvent en fin d’adolescence
(18-19 ans).
La boulimie peut être un symptôme isolé. Mais elle peut aussi se rencontrer au cours des syndromes
dépressifs, des troubles d’anxiété et des conduites addictives.
Le déroulement de la crise est marqué par un début brutal, avec sensation de malaise, de vide, de
grande anxiété, que le patient ressent comme particulièrement pénible, et que l’ingestion massive et
brutale de nourriture pourra calmer.
Des complications parfois graves sont quelquefois observées comme l’œsophagite (à cause des
vomissements répétés), une rupture œsophagienne ou gastrique (par absorption massive d’aliments),
des troubles ioniques (en rapport avec l’utilisation de diurétiques ou de laxatifs) pouvant aller jusqu’à
des arythmies cardiaques et des complications dentaires.
- Une disparition spontanée avec le temps, mais non sans souffrance qui doit justifier une
consultation spécialisée
- Un passage à la chronicité avec une boulimie qui perdure, avec des rechutes fréquentes
- L’apparition d’une dépression, de conduites addictives (drogues, alcool)
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- Une évolution vers l’anorexie
- Une invalidité scolaire, affective, et sociale.
Traitement
2. Anorexie mentale
L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire se manifestant par une restriction
alimentaire volontaire d’origine psychologique et sociale dont les causes restent difficiles à expliquer.
Le terme dérive du grec qui signifie « perte d’appétit » bien que l’on s’entende pour préciser qu’une
personne souffrant d’anorexie mentale ne présente pas nécessairement ‘une perte d’appétit » mais
plutôt de refus de s’alimenter correctement.
Causes et mécanisme
Cette maladie touche principalement les femmes (90% des cas) mais la forme la plus courante est celle
qui affecte les adolescentes, surtout de 15 à 20 ans. Elle affecte également les jeunes filles
préadolescentes, parfois dès l’âge de 8 ans.
Traitement
Trop longtemps en France, les anorexiques ont été placés en chambre d’isolement, parfois plusieurs
mois, strictement coupés de toute influence familiale censé être à l’origine du traumatisme originel. Le
traitement repose sur la psychothérapie mais les résultats sont mitigés.
Introduction
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Une nutrition adéquate est essentielle pour une saine croissance et un développement harmonieux des
enfants aussi bien que leur capacité à résister et à lutter contre les infections. La sous- nutrition
contribue pour 53% des décès chez les enfants de moins de cinq ans dans les pays en développement.
Parmi les principales causes de décès chez les jeunes 60,7% de décès dus à la diarrhée, 52,3% dus à la
pneumonie, 44,8% de décès dus à la rougeole et 57,3% dus au paludisme sont attribuables à la sous-
nutrition. Prévenir la malnutrition aussi bien chez l’enfant que la mère est importante pour réduire la
morbidité et la mortalité infanto-juvénile dues au paludisme, à la diarrhée, à la pneumonie ou à la
rougeole. Le risque de déficience nutritionnelle, quoi que présent tout au long du cycle de la vie, est
plus élevé à certains moments de la vie tels que l’enfance, l’adolescence, la grossesse et l’allaitement.
Quel que soit le moment, toute déficience a des répercussions parfois irréversibles à long terme sur la
productivité, les capacités intellectuelles et plus immédiatement sur la morbidité et les risques de
décéder.
Fort de ces conséquences sur le développement en général, et tirant les enseignements des projets,
programmes et expériences passés, le concept d’Actions Essentielles en Nutrition a été développé par
l’UNICEF, l’OMS et une ONG dénommée BASICS pour servir de pierre angulaire à la lutte contre les
malnutritions chez les enfants et les femmes.
C’est un ensemble d’interventions en nutrition à grand impact sur la malnutrition délivrées tant au
niveau communautaire que dans les formations sanitaires
La plupart des problèmes nutritionnels sont concentrés pendant les 12-36 premiers mois de la vie.
Donc, réduire ces problèmes dépend des interventions pendant le développement fœtal et la petite
enfance.
Les femmes et particulièrement celles enceintes ou allaitantes et les enfants de moins de deux ans sont
les principales cibles des Actions Essentielles en Nutrition.
En mettant en œuvre ces actions essentielles, les programmes de développement en général (santé,
action sociale, éducation, agriculture, développement rural) peuvent contribuer substantiellement à la
réduction de la mortalité infanto-juvénile, améliorer la croissance et le développement des jeunes et
enfin leur productivité ainsi que celle des femmes.
Les AEN portent sur huit aspects de la nutrition des enfants et des femmes :
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Elle se résume aux points suivants :
La confusion dans l’utilisation du mot sevrage a conduit la communauté des intervenants en nutrition
de remplacer le mot « sevrage » par « alimentation de complément au alimentation supplémentaire ».
les éléments importants sont les suivants :
Pendant la maladie et même après, les besoins nutritionnels augmentent à cause de l’infection. Les
stratégies à mettre en œuvre visent à apporter ce dont l’organisme a besoin en tenant compte de la
maladie, de son état d’appétit, de sa capacité à manger tout ou certains aliments seulement selon la
texture et la consistance. Les éléments suivants sont importants à retenir :
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- En cas de rougeole : donner de la vitamine A selon le protocole national de supplémentation
en vitamine A
- En cas de diarrhée persistante : donner de la vitamine A selon le protocole national de prise en
charge de la diarrhée
- En cas de malnutrition sévère : mettre en œuvre le protocole de prise en charge des cas de
malnutrition sévère
- Supplémentation en vitamine A des enfants souffrants de : diarrhée persistante, rougeole,
xérophtalmie, malnutrition sévère (marasme), complications des infections respiratoires,
VIH/SIDA.
- Allaitement exclusif pendant les six premiers mois de la vie et poursuite de l’allaitement
jusqu’à 24 mois et au-delà
- Supplémentation systématique en vitamine A des enfants de 6-59 mois tous les 4-6 mois (9
doses au total)
- Supplémentation des femmes en post-partum immédiat
- Traitement de la xérophtalmie, de la rougeole, la malnutrition protéino-énergétique sévère,
diarrhée persistante et complications des infections respiratoires aigues
- Promotion de la consommation des aliments riches en vitamine A notamment ; l’huile de
palme rouge non blanchie, le foie des animaux, les poissons gras et demi-gras, les petits
poissons séchés consommés entier, céréales jaunes (mais jaune), tubercule à chair jaune
(manioc jaune, patate jaune, pomme de terre jaune), fruits jaunes (mangue, tomate) et les
légumes verts feuillus
- Promotion de la consommation des aliments fortifiés (margarine).
Les aliments d’origine animale contiennent de la vitamine A préformée ou rétinol alors que ceux
d’origine végétale contiennent de la provitamine A qui doit subir des transformations biochimiques
avant d’être assimilables par l’organisme.
Prévention de l’anémie
- Promotion de la consommation des aliments riches en fer particulièrement ceux des sources
animales et les aliments fortifiés
- Supplémentation des femmes enceintes en fer et acide folique
- Poursuite de la supplémentation en fer et acide folique 3 mois après l’accouchement
- Supplémentation des enfants en fer/acide folique
- Déparasitage systématique des enfants à partir de l’âge de 12 mois, des femmes enceintes
après le premier trimestre de grossesse et des femmes allaitantes
- Prévention et traitement du paludisme : traitement préventif intermittent et utilisation de
moustiquaires imprégnées (longue durée de prévention) par les femmes et les enfants.
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- Promotion de la consommation du sel iodé
- Promotion des bonnes pratiques de conservation du sel iodé (loin du feu et dans un récipient
fermé)
- Supplémentation en iode des enfants de 6-24 mois et des femmes enceintes (injection d’iode)
quand le sel n’est pas fortifié.
Nutrition et VIH/SIDA
La relation entre le VIH/SIDA et la nutrition est désignée par l’expression « lien cyclique », en ce sens
qu’un problème cause ou aggrave l’autre, de telle manière qu’ils deviennent interdépendants. Un
mauvais état nutritionnel affaiblit le système immunitaire. Cet état rend le malade plus vulnérable aux
infections ; d’où la nécessité d’une meilleure alimentation pour lutter contre l’infection.
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