Lorenzaccio Musset
Lorenzaccio Musset
Lorenzaccio Musset
L'action se déroule à Florence en janvier 1537. Le patricien florentin Lorenzo de Médicis1, âgé de dix-neuf ans, jeune homme studieux,
admirateur des héros de l'Antiquité latine et grecque, se voue à la restauration de la République. Tâche difficile : son lointain cousin, le duc
Alexandre de Médicis, règne sur Florence en tyran avec l'appui du Saint-Empire et du pape2 ; une garnison allemande assurant sa protection.
Lorenzo devient fidèle serviteur du duc, son familier ainsi que son compagnon de débauche. Il projette de le tuer pour libérer Florence de ce
tyran, parce qu'il estime les grandes familles républicaines trop passives et trop lâches pour faire leur devoir. L'acte de Lorenzo semble d'avance
voué à l'échec, car il agit seul. Personne ne l'en croit capable et nul n'a le courage de tirer parti de son acte pour instaurer à Florence un régime
moins tyrannique.
Au pur Lorenzo succède donc celui que les Florentins appellent Lorenzaccio, en ajoutant à son nom le suffixe wikt:-accio marquant le mépris.
Incarnant toute la débauche de sa ville, Lorenzo jouera donc un double jeu pendant toute la pièce, celui de « Lorenzino », héros romantique par
excellence, empli d'idéaux et inspiré par les deux Brutus, et celui de « Lorenzaccio », personnage corrompu et pervers, qui lui collera bientôt à la
peau. Mais Lorenzo sous ses airs de débauché et de lâche est aussi un homme d'épée idéaliste, courageux et poétique (comme dans la scène
11 de l'acte IV, celle du meurtre du Duc où Lorenzaccio redevient Lorenzo l'espace d'un instant). La dualité et l'ambiguïté du personnage
éponyme est l'une des richesses de cette œuvre dramatique.
Lorenzaccio n'a pas été mis en scène immédiatement. On sait même que ses cinq actes n'ont jamais été joués intégralement ; leurs trente-six
scènes exigeraient trois soirées, une soixantaine de décors, plus de quatre cents interprètes. Ils ne furent d'ailleurs pas portés à la scène du
vivant de Musset. En 1863, son frère Paul arrangea un texte pour le théâtre de l'Odéon. La censure impériale le refusa, attendu que « la
discussion du droit d'assassiner un souverain dont les crimes et les iniquités crient vengeance, le meurtre même du prince par un de ses
parents, type de dégradation et d'abrutissement, paraissent un spectacle dangereux à montrer au public ».
1896
Première représentation du drame, au théâtre de la Renaissance. Lorenzaccio y est incarné par Sarah Bernhardt dans la tradition des rôles
travestis. Par la suite, le rôle fut repris par d'autres actrices
1933
Première interprétation par un homme, interprétation signée par Jean Marchat au grand théâtre de Bordeaux.
1952
L'interprétation de Lorenzaccio par Jean Vilar au festival d'Avignon avec Gérard Philipe qui signait aussi la mise en scène, fut mémorable et
restera un des plus grands mythes du festival4.
1964
La mise en scène de Raymond Rouleau en 1964 au Théâtre Sarah Bernhardt donna lieu à un grand spectacle en 37 tableaux, dans des décors
de Luigi Samaritani, formé par Lila de Nobili. C'est Pierre Vaneck qui incarnait Lorenzo.
1976
Dans une mise en scène de Franco Zeffirelli, Francis Huster et Claude Rich endossent le rôle à la Comédie-Française en alternance.
Un DVD a vu le jour de cette mise en scène aux Éditions Montparnasse avec Francis Huster en tant que Lorrenzaccio.
Postérité non scénique
Édition bibliophilique illustrée par Yvette Alde, Éditions André Vial, 1967.
Bande dessinée : Régis Penet, Lorenzaccio, 12bis, 20115.