CNEOF2023
CNEOF2023
CNEOF2023
RAPPORT
et
R E C O M M A N D AT I O N S
-
RÉVISION 17 OCTOBRE 2023
TABLE DES MATIÈRES
I. HISTORIQUE .........................................................................................................................8
XVI.L’ICONOGRAPHIE ..........................................................................................................130
Interprétation des silhouettes proposées .....................................................................131
Rôles de l’iconographie ................................................................................................131
Intérêt d’une iconographie standard ............................................................................132
Critères de choix...........................................................................................................132
Une sélection impérative ..............................................................................................133
Une sélection non exhaustive .......................................................................................133
L’échographie est une technique médicale relativement récente et, dans les différentes
disciplines médicales, il aura fallu de longues années pour qu’elle prenne sa juste place.
La situation de l’échographie fœtale était particulièrement complexe dans la mesure où sa
discipline d’application, la médecine fœtale, était elle-même naissante, inconnue, voire
niée. Structurer, développer, évaluer l’exploration, à l’aide d’une technique inédite, d’un
patient inaccessible et dont la connaissance physiologique était nulle ou erronée. Tel était
le pari de l’échographie fœtale à l’aube des années 70.
La possibilité de sortir le fœtus de son statut d’éternel ignoré, de pouvoir agir enfin sur ce
qui semblait une éternelle fatalité humaine pouvait expliquer une certaine précipitation. De
fait, l’utilisation de la méthode précéda son évaluation. Dans un premier temps, le dogme a
prévalut qui voulait que le plus soit toujours le mieux.
La Conférence de Consensus réunie en décembre 1987 sous l’égide du Collège National
des Gynécologues et Obstétriciens Français “Apport de l’echographie en Obstétrique” fut,
dans notre pays, la première reconnaissance officielle du fait échographique. Ses
conclusions recommandaient la pratique d’échographies dans les grossesses “présumées
pathologiques”. Ses recommandations concernant les grossesses “a priori normales”
étaient sensiblement plus floues. Pourtant Hélène Grandjean écrivait déjà “L’intérêt de
l’échographie est en effet tel que vouloir en limiter l’application aux cas où existe une
indication conduit en pratique à une extension de ces dernières, de telle sorte que rares
sont les cas où en n’en trouve aucune” et “Accepter dans son principe la pratique des
examens systématiques conduit en fait à une meilleure classification des véritables
indications et, également, à une meilleure stratégie d’utilisation dans le temps qui peut
permettre d’optimiser les résultats“. Il faudra attendre encore 15 ans pour que la
proposition systématique d’échographies au cours de la grossesse soit officiellement
admise et structurée.
En 2003, le rapport (1) remis à Jean-François Mattei, Ministre de la Santé, apportait des
éléments fondateurs. Il exposait clairement que les différentes modalités d’exercice de
l’échographie fœtale étaient toutes contributives et complémentaires. Surtout, elles ne
pouvaient s’inscrire dans une classification hiérarchique (niveau 1, niveau 2, ….). Pour la
première fois était officiellement exprimée la distinction entre l’échographie de dépistage,
proposée à l’ensemble de la population et les autres modalités d’application
conjoncturelle.
Remis au Ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, en avril 2005, le rapport du Comité
National Technique de l’Echographie de Dépistage s’empara de cette notion et lui donna
un cadre précis, réfléchi et consensuel, base tangible d’une double sécurité. Sécurité pour
3Décret no 2010-766 du 7 juillet 2010 portant création de la Commission nationale de l’échographie obstétricale
et fœtale
Président
- Docteur Roger BESSIS*°
Membres titulaires
- Docteur Bernard BAILLEUX (Fédération Nationale des Réseaux de Santé Périnatale)*°
- Docteur Bettina BEDEL (Collège Français d’Echographie Fœtale)°
- Docteur Guillaume BENOIST (Fédération Nationale des Centres Pluridisciplinaires de
Diagnostic Prénatal)*
- Madame Marianne BENOIT TRUONG CANH (Conseil National de l’Ordre des Sages-
Femmes)*°
- Docteur Isabelle BOHL (Conseil National de l’Ordre des Médecins)*
- Docteur Philippe BOUHANNA (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens
Français)*°
- Docteur Philippe BOUKOBZA (Syndicat National de l’Union Des Échographistes)*
- Docteur Marie BRASSEUR (Société Française de Radiologie)°
- Docteur Myriam CHAMI (Société Française de Radiologie)*
- Docteur Philippe COQUEL (Fédération Nationale des Médecins Radiologues)°
- Docteur Ferdinand DHOMBRES (Personne Qualifiée)*°
- Professeur Marc DOMMERGUES (Personne Qualifiée)*
- Docteur Catherine GAREL (Société Française de Radiologie)*
- Docteur Pierre GODARD (Collège Français d’Echographie Fœtale)*
- Professeur Guillaume GORINCOUR (Fédération Nationale des Médecins Radiologues)*
(Société Française de Radiologie)°
- Monsieur Julien GUERMONT (Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes)*°
- Professeur Véronique HOUFFLIN-DEBARGE (Collège National des Gynécologues et
Obstétriciens Français)°
- Monsieur Antoine LAFOUGE (Collège Français d’Echographie Fœtale)°
- Docteur Jean-Marc LEVAILLANT (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens*
- Docteur Christine LOUIS-VAHDAT (Conseil National de l’Ordre des Médecins)°
- Docteur Raphaëlle MANGIONE (Syndicat National de l’Union Des Échographistes)°
- Monsieur Pierre-Antoine MIGEON (Collège National des Sages-Femmes de France)*°
- Docteur Didier PAGES (Collège Français d’Echographie Fœtale)*
- Madame Caroline RAQUIN (Organisation Nationale Syndicale des Sages- Femmes)*
Personnes consultées
- Professeur Alexandra BENACHI (Fédération Nationale des Centres Pluridisciplinaires de
Diagnostic Prénatal)
- Docteur Anne-Sophie COUTIN (Fédération Nationale des Réseaux de Santé Périnatale)
- Docteur Nicolas FRIES (Collège Français d’Echographie Fœtale)
- Docteur Georges HADDAD (Collège Français d’Échographie Fœtale)
- Professeur Cyril HUISSOUD (Collège National des Gynécologies et Obstétriciens
Français)
- Professeur Jean-Marie JOUANNIC (Fédération Nationale des Centres Pluridisciplinaires
de Diagnostic Prénatal)
- Docteur Mona MASSOUD (Collège Français d’Echographie Fœtale)
- Professeur Laurent SALOMON (Collège Français d’Échographie Fœtale et Collège
National des Gynécologies et Obstétriciens Français)
Illustrations
- Conception :
- Docteur Ferdinand DHOMBRES
- Docteur Jean-Marc LEVAILLANT
- Graphisme :
- Madame Rebecca DHOMBRES (École BOULLE)
Il existe différentes modalités d’utilisation de l’échographie. Elles ne sont pas exclusives les
unes des autres et ne répondent en aucune manière à une classification hiérarchique.
Chacune concourt pour sa part à la détection des situations à risque pour la mère ou le
fœtus, au dépistage et au diagnostic des pathologies fœtales et à leur prise en charge.
Échographie de dépistage
Dans le cadre du dépistage, trois examens systématiques sont conseillés.
1. Au premier trimestre : Pour être considéré comme valide en tant qu’examen
habituel de dépistage du premier trimestre, l’examen doit avoir été réalisé de sorte
que la valeur de longueur crânio-caudale (LCC) soit comprise entre 45 et 84
millimètres. Ses principaux objectifs sont la datation du début de grossesse,
l’identification et la caractérisation des grossesses multiples, l’évaluation du risque
d’anomalie chromosomique et le dépistage de certaines pathologies.
2. Au deuxième trimestre : Pour être considéré comme valide en tant qu’examen
habituel de dépistage du deuxième trimestre, l’examen doit avoir été réalisé entre 21
et 25 semaines d’aménorrhée Ses principaux objectifs sont le dépistage de certaines
pathologies et la localisation du placenta.
3. Au troisième trimestre : Pour être considéré comme valide en tant qu’examen
habituel de dépistage du troisième trimestre, l’examen doit avoir été réalisé entre 31
et 35 semaines d’aménorrhée. Ses principaux objectifs sont le dépistage des
anomalies de la croissance fœtale et de certaines pathologies, et la localisation du
placenta.
D’une manière générale, ll est préférable de programmer ces examens au milieu de ces
différentes périodes indiquées.
Ces examens de dépistage échographique de première intention sont proposés dans le
cadre du suivi obstétrical.
Quand survient une difficulté d’analyse ou lorsqu’une pathologie est suspectée, la patiente
doit être orientée vers un praticien apte à réaliser une échographie à visée diagnostique.
De même si l’anamnèse révèle un risque spécifique (cf. ci-dessous).
4 ALARA est l’acronyme acronyme de l'expression anglophone “As Low As Reasonably Achievable”
5 Article R-2127-19 du Code de Santé Publique “La médecine de doit pas être pratiquée comme un commerce”
(équivalents dans les Code Déontologie des médecins et des Sages-Femmes)
6 Décret no 2017-702 du 2 mai 2017 relatif la réalisation des échographies obstétricales et fœtales et la
vente, revente et utilisation des échographes destinés l’imagerie fœtale humaine
Nous tenons à remercier la Caisse d’Assurance Maladie qui a bien voulu transmettre à la
Conférence Nationale d’Echographie Obstétricale et Fœtale ses relevés d’actes pour les
années 2016 à 2022. Ils sont riches d’enseignements.
Quand bien même ces chiffres pourraient ne pas être exhaustifs ou comporter des biais liés
à l’utilisation plus ou moins stricte de la nomenclature par les professionnels de santé, il
s’agit certainement de l’outil d’analyse le plus fiable dont on puisse disposer.
Lorsque cela était possible, nous avons comparé les chiffres actuels avec ceux fournis par la
Caisse Nationale d’Assurance Maladie à l’occasion de notre précédent rapport.
Au total, l’échantillon porte sur 5 409 539 naissances réparties et près de 30 000 000
d’échographies (le recueil est encore incomplet en ce qui concerne le secteur en 2022).
NAISSANCES EN FRANCE 2016 À 2021
Afin d’avoir une vision effective de la pratique des échographies obstétricales et fœtales,
les actes réalisés dans le cadre des procédures d’aide à la procréation on été exclus des
chiffres bruts fournis par la CNAM.
Ces chiffres sont nécessairement biaisés car il n’est tenu compte que des grossesses
menées à leur terme et enregistrées en tant que naissance. On ne connaît donc pas le
nombre réel des grossesses concernées par les échographies. On peut concevoir que
certaines grossesses pathologiques ont pu justifier une répétition des examens
échographiques. Ces remarques s’appliquent tout particulièrement aux examens précoces,
en particulier ceux réalisés avant 11 semaines.
Le volume des actes fluctue d’une année à l’autre sans que cette évolution soit toujours
parallèle avec l’évolution du nombre de naissances.
Sur la période 2016-2021 l’augmentation du volume des actes est globalement de 8,4%.
Elle est de 11,2% en secteur libéral et de 3,7% en secteur public où on note une nette
diminution des examens effectués lors d’hospitalisations : -5,9% pour l’ensemble des actes
et de - 20,3% pour les actes de dépistage. Les consultations externes progressent pour leur
part de près de 5% (4,8%).
Les trois examens de dépistage, proposés à toutes les patientes représentent plus de la
moitié des actes (56,3%) réalisés sur la période 2016-2022). Ils ont peu progressé sur la
période (respectivement 2,2%, 3% et 2,7%) et leur part relative est désormais inférieure à
50% (48,2% en 2022).
Les examens concernant les grossesses multiples représentent moins de 1,5% de
l’ensemble des examens. Ils ont diminué en nombre (- 3% à - 10,7%) mais les examens pour
grossesse multiple pathologique (0,4% des examens) ont progressé de 13,6%.
Les examens ayant connu la plus forte progression sont la mesure de la longueur du col
utérin (14,9%) et la surveillance de la croissance fœtale (16,9%).
Le secteur libéral effectue près des deux tiers (65%) des actes en 2022.
Cette prépondérance est ancienne. Elle pourrait discrètement s’accroitre au fil du temps.
Cette prépondérance marquée pour les actes de dépistage où la part des examens
pratiqués en secteur libéral est proche de 70% (68%), plus marquée encore pour ce qui
concerne l’examen de dépistage du premier trimestre.
En secteur public, la très grande majorité des actes sont effectués en consultation externe
et le taux de 95% est inchangé depuis 2016.
Au premier abord le chiffre moyen voisin de 1 échographie de dépistage par trimestre peut
être considéré comme satisfaisant, reflétant une offre de soins correcte, conforme aux
objectifs affichés. On note à cet égard que la “couverture” de l’examen du premier
trimestre progresse mais reste encore inférieure à 1. Ce dernier chiffre devrait même être
corrigé à la baisse car il prend en compte des grossesses évolutives au moment de
l’examen et interrompues ultérieurement (ration “par naissance” et non “par grossesse”).
Le secteur libéral reste très majoritaire pour ce qui concerne le dépistage chez les
singletons. C’est particulièrement le cas de l’examen du premier trimestre (72 à 73 %) qui
est généralement couplé avec le dépistage de la trisomie 21.
%
et 48% à T1, T2 et T3 et les sages-femmes qui ont vu leur contribution augmenter
significativement pour atteindre des chiffres très voisins : respectivement 42 %, 41 % et
40% alors que toutes les autres disciplines sont en régression relative.
On ne connait pas le nombre des praticiens impliqués en secteur public mais, globalement
(T1 + T2 + T3) le secteur public participe au dépistage à hauteur de 32%.
La répartition entre les différents groupes professionnels n’est techniquement pas possible
actuellement pour ce qui concerne le secteur public, faute de relevé individualisé des actes.
Si l’on fait l’hypothèse que la répartition entre médecins et sages-femmes est voisine de celle
observée en libéral et que, à l’exception de quelques praticiens spécialisés, radiopédiatres
rattachés à des CPDPN ou cardiopédiatres, les autres disciplines ne participent que
marginalement au dépistage échographique en secteur public, une pondération entre les
différentes disciplines serait voisine de :
- 48% pour les gynéco-obstétriciens,
- 43% pour les sages-femmes,
- 4% pour les radiologues et
- 4% pour les autres praticiens.
Cela tient à des niveaux de pratique très différents et probablement à des modes d’exercice
très différents. Il ne nous est pas possible de procéder à une analyse fine des niveaux
individuels de pratique des praticiens qui sont indifférenciés au sein de chacun de leur
groupe. Mais pour chaque intitulé d’acte, connaissant le nombre d’actes effectués par
chacun des quatre groupes et le nombre de praticiens de chacun de ces groupes à avoir
effectué au moins un acte il est possible de proposer un “nombre d’actes/an/praticien”. Ce
taux est un outil d’analyse imparfait, ne permettant que l’indication d’une tendance. Par
exemple, un taux élevé pourrait indiquer, au sein d’un groupe, une proportion importante de
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ACTIVITÉ DES PRATICIENS : ACTES/AN/PRATICIEN
EXAMENS DE DÉPISTAGE - SECTEUR LIBÉRAL 2022
On observe que, dans chaque discipline, les examens réalisés dans un contexte de
grossesse multiple pathologique sont réalisés par des praticiens plus aguerris à ces actes,
les réalisant plus souvent (actes/an/praticiens). Dans ce cadre, les sages-femmes ont le taux
d’actes (actes/an/praticiens) le plus bas (54), contrairement à ce qui est observé pour les
examens des singletons (239).
Le secteur public est nettement plus présent pour la réalisation de ces actes (56% en 2021)
mais la part globale du secteur libéral augmente régulièrement chaque année, passant de
36% à 44% de 2016 à 2021.
En secteur public, les examens sont très majoritairement (89%) réalisés en consultation
externe.
En secteur libéral, l’essentiel de ces examens (93%) sont réalisés par des gynéco-
obstétriciens (60%) ou des sages-femmes (33%) dont on note la participation importante.
En secteur libéral, il est très majoritairement réalisé par les gynéco-obstétriciens (85%).
Concernant les actes codifiés JQQM001 et JQQM003 la distribution des différentes
disciplines est voisine de ce qui est observé pour les actes de dépistage.
Le recours à cet examen (ou sa cotation par les praticiens ?) avait sensiblement augmenté
(+21%) sur la période 2014-2016 et plusieurs explications, éventuellement cumulées,
avaient été proposées :
- la désaffection pour le toucher vaginal, évolution d’inspiration médicale mais très
certainement aussi sociétale,
- la recommandation (RPC) du Collège National des Gynécologues Obstétriciens de
2016 qui, sans en préconiser l’usage systématique, incite à son très large usage,
- la pratique devenue systématique au cours des grossesses multiples,
- le renouvellement des mesures pour une même grossesse dans certains contextes,
- la prise de conscience relativement récente pour les praticiens de la possibilité de
codifier l’acte. Nombre de praticiens exerçant en secteur à honoraires libres
reconnaissent le codifier (demi-tarification de l’écho du col lorsqu’il est associé à un
autre acte) plus souvent maintenant lorsque son recours est justifié afin de permettre
un meilleur remboursement des patientes sans pour autant augmenter leur tarif
global. Ce dernier point peut (peut-être) expliquer la part plus importante du secteur
libéral.
MESURE DU COL
PUBLIC ET LIBÉRAL - 2016 À 2021
Cette tendance s’est poursuivie depuis 2016 et le nombre d’actes rapporté au nombre de
grossesses est passé de 0,42 en 2016 à 0,51 en 2021.
Il est toutefois vraisemblable que le décompte des actes relevés ne soit que la partie visible
de l’iceberg. La mesure échographique de la longueur du canal cervical tend à se banaliser
On note une participation croissante des sages-femmes, passant de 12% en 2018 à 18%
en 2022 des actes et une régression de moitié de celle de la radiologie.
Le nombre de praticiens libéraux réalisant ces actes est particulièrement élevé : 6 419 en
2022, à comparer au nombre de praticiens réalisant les examens de dépistage est de 3764,
3440 et 3489 au premier, deuxième et troisième trimestre. On ne connait pas le nombre de
praticiens impliqués en secteur public.
De 2018 à 2022 la participation des sages-femmes a plus que doublé, passant de 19,2% à
44,2% et se situant à un niveau équivalent à celui des gynéco-obstétriciens (44,5%). Dans le
même temps celles des autres disciplines (radiologues et autres) a considérablement
régressé (11,3% contre 25,6%).
ÉCHOCARDIOGRAPHIES FŒTALES
Ces actes très spécifiques sont peu nombreux, moins de 25 000 par an et leur pratique est
relativement stable soit 0,03 à 0,04 échocardiographie par naissance.
Les relevés des actes effectués en secteur public sont globaux, ne permettant pas de
distinguer le praticien ayant réalisé l’acte. Il n’est donc pas possible de connaître la
répartition entre médecins et sages-femmes ni la part attribuable à chaque discipline
médicale. Les analyses développées ci-dessous ne concerneront donc que les actes
effectués en secteur libéral.
Il convient également de rappeler que les données ne prennent évidemment en compte
que les praticiens ayant effectué des actes d’échographie codifiés et recensés et non un
groupe professionnel amalgamé dans son ensemble.
Le relevé des actes effectués en secteur libéral est mieux différencié. Nous ne disposons
actuellement pas de données individuelles par praticien mais des activités par acte et par
groupe de praticiens classés selon quatre rubriques :
- Gyneco-obstétriciens
- Sages-Femmes
- Radiologues
- Autre discipline ou spécialité
A l’intérieur de ces groupes, on dispose pour l’année 2022 d’un relevé d’activité par déciles
de praticiens et par acte.
Disposer de ces chiffres permet une analyse plus objective des pratiques et de leur
évolution au fil du temps. Certes, il ne s’agit pas de relevés individuels tels qu’une base de
données comme BioNuqual peut en fournir et ces chiffres ne renseignent pas sur la qualité
des pratiques. Certes, les chiffres établis à partir de ces données sont le plus souvent des
La participation effective des différents groupes est en partie liée aux nombre de praticiens
mais plus encore au niveau de pratique de ces praticiens. Ainsi les gynéco-obstétriciens qui
représentent 55% des praticiens réalisant des examens de dépistage du deuxième
trimestre en effectuent 46% tandis que les sages-femmes dont le groupe représente 26%
des praticiens en effectuent 41%. A l’inverse les radiologues, bien que 14% des praticiens
n’effectuent que 6% des actes. Le groupe des “autres praticiens” a pour sa part des chiffres
relativement équilibrés : 4% des praticiens et 6% des actes.
7l’échographie de dépistage du deuxième trimestre est souvent prise en exemple car elle parait bien illustrative
de la pratique
significatif si l’on veut évaluer le rôle de chacun des groupes dans la réalisation des actes
d’échographie obstétricale et fœtale.
Il existe de grandes disparités d’exercice à l’intérieur même des quatre groupes de
praticiens.
Beaucoup n’ont qu’une activité en échographie très modeste. 50% des gynéco-
obstétriciens réalisent moins de 90 échographies de dépistage du deuxième trimestre par
an quand 50% des sages-femmes en réalisent moins de 188 et 50% des radiologues moins
de 20.
Dans les quatre groupes, le dernier décile se distingue par une pratique très importante,
sans commune mesure avec les déciles précédents. Il s’agit très vraisemblablement de
professionnels qui, quelle que soit leur discipline ou spécialité d’origine, ont une pratique
intensive, voire exclusive, de l’échographie obstétricale et fœtale, souvent partagée avec
celle de l’échographie gynécologique. C’est certainement le cas au sein du groupe “autres
praticiens”.
Des précautions s’imposent compte-tenu des modalités de relevé qui ne permettent que
l’appréciation d’un ordre de grandeur mais il apparait que ce décile de praticiens pourrait
réaliser plus d’examens que l’ensemble des autres praticiens. Les cinq premiers déciles soit
50% des praticiens pourraient ne réaliser que 10% des examens.
Une sensibilisation des professionnels, une action des sociétés savantes et une réflexion sur
l’organisation des filières de soins paraissent souhaitables.
L’appréciation individuelle de l’activité des praticiens n’est pas accessible et la description
de la sociologie des praticiens actuellement réalisable est contributive mais certainement
imparfaite. Le taux d’examens/an/praticien du groupe ne renseigne pas sur le détail de la
pratique d’un praticien donné mais aide à apprécier la contribution de chaque groupe acte
par acte et le niveau de pratique de cet acte au sein de ces groupes.
Avec la réserve déjà exprimée concernant des chiffres qu’il faut considérer comme une
tendance, une approximation indicative en l’état actuel des relevés disponibles:
- 47% des praticiens ayant réalisé des échographies ont effectué des échographies de
dépistage du premier trimestre. Pour les deuxième et troisième trimestre, ce taux est
respectivement de 44% et 43%.
- Le mode de recueil des données ne permet pas d’identifier les praticiens réalisant
l’ensemble des trois examens et les éventuels recouvrements. On note que les
Les gynéco-obstétriciens
Les gynéco-obstétriciens constituent le groupe le plus nombreux.
Ce groupe est celui qui a la plus importante contribution en secteur libéral avec 50% des
échographies réalisées en 2022.
Cependant la participation du groupe est en recul depuis 2018, tant globalement (-11%)
que pour la totalité des actes à l’exception des échographies réalisées au cours des
grossesses multiples pathologique où sa contribution a progressé de 10%.
On note en particulier que la participation du groupe a régressé pour ce qui concerne les
examens de dépistage (- 16%).
Cette progression est significative pour tous les actes à l’exception des échographies
réalisées au cours des grossesses multiples pathologique où la contribution du groupe des
sages-femmes est stable (-1,1%).
Elle est particulièrement notable pour les échographies de dépistage (+97%) où elle est
numériquement proche de celle du groupe des gynéco-obstétriciens malgré un nombre de
praticien significativement moindre en raison d’un taux d’actes/an/praticien deux fois plus
élevé.
On observe que les sages-femmes réalisent en 2022 un tiers (34%) des échographies dans
le cadre des grossesses pathologiques. Ce taux était de 20% (19,6%) en 2018. Elles
réalisent également 24% des échographies pour grossesses multiples pathologiques.
Les radiologues
Le groupe des radiologues (en secteur libéral) a vu sa contribution globale se réduire de
moitié (- 54,2%) de 2018 à 2022.
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Ce recul est relativement homogène sur l’ensemble des actes (- 30% à - 67,5%).
ECHOCARDIOGRAPHIES
Les références sont présentées par ordre chronologique de leur parution. Pour chacune des
références, un encadré contient les éléments essentiels du texte, dont la lecture est
conseillée et un lien (en savoir plus) permet d’accéder au texte original en ligne.
RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES
Avis du Haut Conseil de Santé Publique du 8 janvier 2016 : Désinfection des sondes à
échographie endocavitaire
L’analyse des données disponibles n’a pas mis en évidence d’éléments de nature à remettre
en question de façon indiscutable l’efficacité des modalités recommandées pour lutter contre
la transmission de bactéries et de virus hors papillomavirus (HPV) au décours de ces examens.
Pour HPV, il existe une hétérogénéité d’efficacité des différentes techniques de désinfection.
On ne dispose pas d’évaluation de l’efficacité des stratégies de désinfection sur HPV
recommandées en France, avec des techniques virologiques indiscutables.
Dans ce contexte, le HCSP recommande la mise en œuvre et le renforcement de mesures
destinées à améliorer les mesures de désinfection des SEE, notamment de poser de façon
réfléchie les indications des actes d’échographie endocavitaire, de favoriser un strict respect
des règles d’hygiène pour la réalisation de l’examen (hygiène des mains, port de gants,…), de
recourir systématiquement à une protection adaptée de la sonde, de signaler obligatoirement
en matériovigilance tout incident avec une gaine défectueuse dans ses conditions normales
d’utilisation.
Ces préconisations élaborées au regard des connaissances disponibles à la date de
publication de cet avis, se doivent d’être actualisées de façon très réactive au rythme des
avancées scientifiques et technologiques proposées.
en savoir plus
Haute Autorité de Santé (Mai 2016) : Démarche d’assurance qualité des pratiques
professionnelles en matière de dépistage combiné de la trisomie 21
Le médecin doit à la personne qu'il examine, qu'il soigne ou qu'il conseille une information
loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu'il lui propose. Tout au
long de la maladie, il tient compte de la personnalité du patient dans ses explications et veille
à leur compréhension.
en savoir plus
Art. D. 4135-2. − Peuvent demander tre accrédités les médecins ou équipes médicales
exerçant en établissements de santé ayant une activité d’obstétrique, d’échographie
obstétricale, de réanimation, de soins intensifs ou exerçant l’une des spécialités suivantes :
en savoir plus
- la définition d’une échographie fœtale comme acte médical est la suivante : il s’agit d’une
échographie réalisée dans un but diagnostique, de dépistage ou de suivi et pratiquée par
un médecin ou une sage-femme ;
- les dispositifs médicaux doivent, au regard du Code de la santé publique, tre utilisés
conformément leur destination. En conséquence, tout appareil échographique mis en
circulation sur le territoire fran ais sous un statut de dispositif médical ne doit tre utilisé
qu’ des fins médicales (et donc uniquement par des professionnels de santé).
en savoir plus
Art. R. 2131-1.
I. – Les examens de biologie médicale ou d’imagerie permettant d’évaluer le risque que
l’embryon ou le fœtus présente une affection susceptible de modifier le déroulement ou le
suivi de la grossesse, mentionnés au II de l’article L. 2131-1 comprennent :
1. Les examens de biochimie portant sur les marqueurs sériques maternels ;
2. L’échographie obstétricale et fœtale au sens du 1o du III du présent article.
II. – Les examens de biologie médicale et d’imagerie visée diagnostique mentionnés au
IV de l’article L. 2131-1 comprennent :
1. Les examens de cytogénétique, y compris les examens moléculaires appliquées la
cytogénétique ; Les examens de génétique moléculaire ;
2. Les examens de biochimie fœtale visée diagnostique ;
3. Les examens en vue du diagnostic de maladies infectieuses ;
4. L’échographie obstétricale et fœtale au sens du 2o du III du présent article ; Les
autres techniques d’imagerie fœtale visée diagnostique.
III. – L’échographie obstétricale et fœtale s’entend des examens d’imagerie par ultrasons
des fins médicales effectués dans le cadre de la grossesse.
Pour l’application du présent chapitre, l’échographie obstétricale et fœtale comprend, en
fonction des indications et du contenu de l’examen :
1. L’échographie obstétricale et fœtale qui permet d’évaluer le risque que l’embryon ou
le fœtus présente une affection susceptible de modifier le déroulement ou la
surveillance de la grossesse ;
2. L’échographie obstétricale et fœtale visée diagnostique effectuée en raison d’un
risque avéré d’anomalie fœtale, y compris l’échographie obstétricale et fœtale limitée
une partie de l’anatomie ou de la biométrie du fœtus et de ses annexes.
IV. – Les appareils échographiques destinés la réalisation des examens d’imagerie
concourant au diagnostic prénatal doivent satisfaire aux exigences essentielles de sécurité
qui leur sont applicables et tre utilisés dans des conditions qui ne compromettent pas la
sécurité et la santé des patients ou d’une autre personne. Le ministre chargé de la santé
fixe par arr té pris après avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des
produits de santé, en tant que de besoin, les conditions d’utilisation de ces appareils.
V. – La médecine fœtale s’entend de la prise en charge adaptée ou des traitements
apportés au fœtus en cas de pathologie.
en savoir plus
Art. 1er. − La liste des examens de diagnostic prénatal relevant d’un consentement recueilli
par écrit auprès de la femme enceinte mentionnée au V de l’article L. 2131-1 du code de la
santé publique est fixée comme suit :
Pour les examens de biologie médicale ou d’imagerie permettant d’évaluer le risque que
l’embryon ou le fœtus présente une affection susceptible de modifier le déroulement ou le
suivi de la grossesse, mentionnés au II de l’article L. 2131-1 du code de la santé publique :
1. Les examens de biochimie portant sur les marqueurs sériques maternels ;
2. L’échographie obstétricale et fœtale mentionnée au 1o du III de l’article R. 2131-1 du
code de la santé publique.
Pour les examens de biologie médicale et d’imagerie visée diagnostique mentionnés au IV
de l’article L. 2131-1 du code de la santé publique :
1. Les examens de cytogénétique, y compris les examens moléculaires appliqués la
cytogénétique ;
2. Les examens de génétique moléculaire ;
3. Les examens de biochimie fœtale à visée diagnostique ;
4. Les examens en vue du diagnostic de maladies infectieuses ;
5. L’échographie obstétricale et fœtale mentionnée au 2o du III de l’article R. 2131-1 du
code de la santé publique ;
6. Les autres techniques d’imagerie fœtale à visée diagnostique.
Art. 2. − Ce consentement est recueilli par écrit par le médecin ou la sage-femme qui prescrit
ou, le cas échéant, qui effectue ces examens.
en savoir plus
Art. 1er. – L’utilisation d’échographes pour de l’imagerie fœtale humaine par des
personnes physiques n’exer ant pas la profession de médecin ou de sage-femme est
interdite. Dans ce cadre, la vente ou la revente de ces échographes à ces m mes
personnes est interdite.
Art. 2. – I. – Est interdite l’utilisation d’échographes pour de l’imagerie fœtale humaine par
des personnes morales autres que :
Les établissements de santé mentionnés l’article L. 6111-1 du code de la santé
publique ;
1. Les sociétés civiles professionnelles régies par les dispositions des articles R. 4113-26 et
suivants du m me code ;
2. Les sociétés d’exercice libéral ou les sociétés en participation de médecins ou de
sages-femmes constituées respectivement en application des titres Ier et II de la loi du
31 décembre 1990 susvisée ;
3. Les centres de santé mentionnés l’article L. 6323-1 du code de la santé publique ;
4. Les maisons de santé mentionnées l’article L. 6323-3 du m me code ;
5. Les maisons de naissance autorisées par la loi du 6 décembre 2013 susvisée ;
6. Les départements au titre de leur service de protection maternelle et infantile
mentionné l’article L. 2112-1
7. du code de la santé publique ;
8. Les universités dispensant des formations en médecine humaine et en ma eutique.
II. – L’utilisation d’échographes pour de l’imagerie fœtale humaine est autorisée dans les
hôpitaux d’instruction
des armées, les services médicaux d’unité et les centres médicaux des armées.
III. – La vente ou la revente d’échographes destinés l’imagerie fœtale humaine à des
personnes ou structures autres que celles mentionnées au I et au II du présent article est
interdite.
Art. 3. – Les dispositions du présent décret entrent en vigueur au 1er avril 2017.
en savoir plus
Art. 1er. – A l’article R. 2131-1 du code de la santé publique, il est inséré un VI ainsi rédigé :
« VI. – Les échographies obstétricales et fœtales prévues au III ne peuvent tre réalisées que
par des médecins et des sages-femmes disposant de compétences reconnues par un diplôme
en attestant ou un titre de formation équivalent les autorisant pratiquer ces actes dans un
Etat membre de l’Union européenne ou partie l’accord sur l’Espace économique européen.
Un arr té du ministre chargé de la santé précise les qualifications requises. »
Art. 3. – Les médecins ou sages-femmes en exercice pratiquant l’échographie obstétricale et
fœtale la date de publication de l’arr té mentionné l’article 1er sans pouvoir justifier des
conditions de diplômes ou de titre de formation équivalent, disposent d’une durée de quatre
ans compter de sa publication pour remplir ces conditions.
Un arr té des ministres chargés de la santé et de l’enseignement supérieur précise les
modalités selon lesquelles les médecins et sages-femmes mentionnés au premier alinéa
peuvent pendant cette période se voir reconna tre une équivalence ces diplômes ou titres
de formation.
en savoir plus
ANNEXE II
ÉCHOGRAPHIE OBSTÉTRICALE ET FŒTALE
3. Echographies focalisées
– l’examen est volontairement restreint dans ses objectifs et effectué en raison d’une
indication médicale. Les échographies focalisées suivantes, qui relèvent du champ de
l’échographie du fœtus ou de ses annexes, ne sont pas soumises aux dispositions du
présent arrêté(5) :
– vérification de la présentation du fœtus ;
– confirmation de l’activité cardiaque pour un embryon ou un fœtus dont la longueur
crânio-caudale est supérieure ou égale à 15 mm ;
– confirmation du caractère habituel pour l’âge gestationnel du volume amniotique.
Les échographies réalisées dans le cadre des dispositions des articles L. 2212-1 et suivants
du code de la santé publique (interruption volontaire de grossesse pratiquée avant la fin
de la douzième semaine de grossesse) ne relèvent pas du champ du présent arrêté.
Demande de l’examen
La demande d’examen échographique de première intention est faite par le médecin ou la
sage-femme qui assure la surveillance de la grossesse ou par un autre praticien amené à
intervenir dans la prise en charge de la femme enceinte.
La demande d’examen échographique à visée diagnostique ou focalisée est faite, en cas
de risque avéré, par le médecin ou la sage-femme qui assurent la surveillance de la
grossesse ou qui réalisent une des échographies de première intention ou encore par un
praticien consulté en raison du contexte de la grossesse.
Lorsque l’examen échographique de première intention est difficile à réaliser ou que
l’ensemble des items du contenu de l’examen n’a pu être vérifié (examen incomplet),
éventuellement après une autre tentative dans un délai rapproché, la femme enceinte est
adressée à un échographiste pratiquant des échographies à visée diagnostique. Dans tous
les cas, il est souhaitable que la demande d’échographie soit formalisée par un document
sur lequel figurent notamment :
– l’identification de la femme enceinte et du demandeur de l’examen ;
– l’indication précise de l’examen ;
– la date du début de la grossesse (avec précision sur la modalité de détermination) ;
– les antécédents personnels, familiaux, obstétricaux de la femme enceinte et ses facteurs
de risque ;
– toute précision utile à la réalisation de l’échographie.
Réalisation de l’examen
Archivage
Les comptes rendus des examens échographiques comme les images produites font partie
intégrante du dossier médical de la femme enceinte et doivent être conservés, dans les
mêmes conditions de sécurité et de confidentialité, pendant une durée minimale de vingt
ans à compter de la date de la dernière visite (examen ou consultation) de la femme
enceinte.
Ces délais sont suspendus par l’introduction de tout recours gracieux ou contentieux.
Les professionnels concernés disposent d’une durée de deux ans à compter de la
publication du présent arrêté pour se mettre en conformité avec ces exigences.
(1) Echographie « qui permet d’évaluer le risque que l’embryon ou le fœtus présente une affection susceptible de modifier
le déroulement ou la surveillance de la grossesse ».
(2) Suivi et orientation des femmes enceintes en fonction des situations à risque identifiées, Recommandations HAS, mise
à jour mai 2016.
(3) Echographie « effectuée en raison d’un risque avéré d’anomalie fœtale ».
(4) Echographie « limitée à une partie de l’anatomie ou de la biométrie du fœtus et de ses annexes ».
(5) Il en va de même pour les échographies du col de l’utérus (qui ne relèvent pas du champ de l’échographie du fœtus ou
de ses annexes).
(6) As low as reasonably achievable.
en savoir plus
Art. 1er. – Lors de la consultation médicale prévue l’article R. 2131-2 du code de la santé
publique, toute femme enceinte, quel que soit son âge, est informée de la possibilité de
recourir un dépistage combiné permettant d’évaluer le risque de trisomie 21 pour l’enfant
naître. Ce dépistage associe le dosage des marqueurs sériques du premier trimestre, réalisé
partir d’un prélèvement sanguin, et les mesures échographiques de la clarté nucale et de la
longueur cranio-caudale.
Art. 2. – Si le dépistage combiné du premier trimestre mentionné l’article 1er n’a pu tre
réalisé, la femme enceinte est informée de la possibilité de recourir un dépistage par les
seuls marqueurs sériques du deuxième trimestre.
Art. 3. – Un dépistage par ADN fœtal libre circulant dans le sang maternel est proposé la
femme enceinte en fonction du résultat de l’évaluation du risque prévue aux articles 1 et 2, le
cas échéant, dans certaines circonstances précisées en annexe du présent arr té.
Art. 4. – Lorsque le dépistage conduit la réalisation d’un prélèvement visée diagnostique,
les risques, les contraintes et les éventuelles conséquences de chaque technique de
prélèvement sont expliqués la femme enceinte qui est associée au choix de la technique de
ce prélèvement.
Art. 5. – Les professionnels concourant au dépistage et au diagnostic prénatals prévus au
présent arr té adhèrent un réseau de périnatalité associé un ou plusieurs centres
pluridisciplinaires de diagnostic prénatal.
Art. 6. – Les règles de bonnes pratiques en matière de dépistage et de diagnostic prénatals
dans le cadre considéré sont fixées en annexe du présent arr té. »
en savoir plus
Les progrès de l’échographie obstétricale et fœtale ont été rapides et incessants depuis le
début des années 1970. Ces progrès sont en rapport avec :
- des améliorations techniques constantes,
- une meilleure connaissance de l’embryologie, de la physiologie et de l’écho-
anatomie foetales,
- les retours d’expérience collectés par les professionnels, individuellement ou à
travers les registres, les bases de données collaboratives,
- le retour d’expérience des Centres Pluridisciplinaires de Diagnostic Prénatal,
- l’encadrement administratif, règlementaire, de certains actes,
- une offre de formation initiale et continue structurée à laquelle les professionnels
ont largement adhéré,
- Une forte appropriation par les praticiens de la notion de démarche qualité.
La formation contribue à garantir la compétence du praticien qui élabore son diagnostic en
s’appuyant sur des compétences acquises et entretenues. Elle s’inscrit dans son obligation
de moyens.
En échographie obstétricale et fœtale, elle s’articule autour de 3 grands axes :
- La connaissance du développement fœtal normal, ses variantes et des pathologies.
- L’identification d’objectifs précis et validés.
- Un apprentissage par une pratique encadrée.
Formation initiale, formation continue et pratique régulière et suffisante, constituent un
triptyque préalable, nécessairement complété par une stratégie d’examen répondant à un
cahier des charges validé et la mise en jeu de moyens techniques adaptés et actualisés.
Pratique professionnelle
L’exigence d’une expérience professionnelle suffisante est affirmée par les codes de
déontologie des médecins et des sages-femmes.
Comme ailleurs, en deçà d’un certain seuil d’activité, il est illusoire d’espérer une
pertinence suffisante en échographie obstétricale et fœtale de dépistage. Dans son rapport
de 2005, le Comité National Technique soulignait la nécessité d’une pratique minimale de
l’échographie de dépistage, de l’ordre de 300 examens annuels. En 2016, le rapport de la
Conférence Nationale reprenait ce niveau de seuil. Nous le confirmons à nouveau, sachant
qu’il ne prend en compte que les examens de dépistage et/ou de diagnostic réalisés au
delà du terme effectif de 11 semaines d’aménorrhée et faisant l’objet d’un compte-rendu
conforme aux recommandations énoncées par ailleurs dans ce rapport.
Cependant, une pratique excessive, facteur de fatigue tant physique que psychique est
également préjudiciable.
Formation initiale
Les recommandations de bonnes pratiques relatives aux modalités de réalisation des
examens d’imagerie concourant au diagnostic prénatal et aux modalités de prise en charge
des femmes enceintes et des couples lors de ces examens sont fixées par l’arrêté du 20
avril 2018. Celui-ci détermine notamment les prérequis en termes de formation initiale.
La formation initiale requise pour pratiquer les échographies obstétricales et fœtales
dépend du statut de médecin ou de sage-femme, de la spécialité médicale, de l’année
d’obtention et du type de diplôme qualifiant. Les conditions d’exercice sont définies en
fonction comme suit :
« Les médecins spécialistes en gynécologie-obstétrique ayant débuté l’exercice de
l’échographie prénatale à partir de l’année 1997, doivent être titulaires du Diplôme Inter-
Universitaire (DIU) d’échographie en gynécologie-obstétrique.
Les médecins spécialistes en radiologie et imagerie médicale ayant débuté l’exercice de
l’échographie prénatale à partir de l’année 1997 doivent être titulaires du diplôme
8Article R.4127-68-1 du code de la santé publique : “Le médecin partage ses connaissances et son expérience
avec les étudiants et internes en médecine durant leur formation dans un esprit de compagnonnage, de
considération et de respect mutuel”.
La formation continue
La formation médicale continue s’inscrit donc dans une politique générale de Santé
publique et s’impose à tous les praticiens, médecins ou sages-femmes.
Elle entre dans le cadre plus général de la formation continue préconisée par l’article
4127-11 du Code de Santé Publique9. Ainsi, le code de déontologie des médecins précise
qu’afin de donner des soins "conformes aux données acquises de la science” le médecin a
le devoir de s’informer des progrès de la médecine nécessaires à son activité. Il lui est donc
recommandé “d’effectuer une formation continue pour les activités exercées dans sa
spécialité”. Le praticien, médecin ou sage-femme, qui réalise des actes d’échographie
obstétricale et fœtale devra donc orienter ses actions de formation continue dans ce
domaine.
Il convient que les objectifs pédagogiques en matière de formation continue:
• soient établis au plan national en concertation avec les CPTS, les réseaux de santé
en périnatalité, les CPDPN et les Sociétés Savantes,
• répondent en priorité au rôle essentiel de l’échographie obstétricale et fœtale de
dépistage, à son contexte de mise en œuvre et à ses contraintes,
• soient en harmonie avec les recommandations la Conférence Nationale de
l’Echographie Obstétricale et Fœtale concernant notamment l’information, la
rédaction du compte-rendu, les bonnes pratiques et la démarche-qualité,
Le fonctionnement collégial de la Conférence Nationale de l’Echographie Obstétricale et
Fœtale, qui réunit les Sociétés Savantes, la Fédération Française des Réseaux de Santé
Périnatale, la Fédération des CPDPN, les structures ordinales et institutionnelles, lui confère
un statut spécifique d’organisme particulièrement apte et légitime à participer à la
définition des objectifs au plan national.
Recertification
A la suite des travaux de la grande conférence de santé de 2017 et sur recommandation de
l’IGAS, plusieurs mesures d’application ont été publiées dans l’ordonnance du 19 juillet
9 Tout m decin (ou sage-femme) doit entretenir et perfectionner ses connaissances ; il doit prendre toutes
dispositions n cessaires pour participer des actions de formation continue.
Tout m decin (ou sage-femme) participe l' valuation des pratiques professionnelles.
11 Certification CFEF
Échographie de dépistage
Trois échographies “de dépistage” sont proposées à chaque femme enceinte, une à
chaque trimestre, dont la programmation, le contenu et les modalités sont pré-établies.
Cette proposition, recommandée par le rapport du Comité National Technique publié en
2005 a été reprise dans une recommandation de la Haute Autorité de Santé en 200713,
confirmée en 2016.
L’accent est mis tout particulièrement sur ces examens de dépistage qui constituent
certainement la pierre angulaire de la politique de dépistage mise en place. Ces trois
examens représentent à eux seuls la majorité (57%) des 4 000 000 d’échographies
obstétricales et fœtales réalisées chaque année en France.
- Ils sont systématiquement proposés à toutes les femmes enceintes, pour autant qu’un
risque identifié ne les fasse pas orienter d’emblée vers des échographies à visée
diagnostique.
13HAS - Suivi et orientation des femmes enceintes en fonction des situations risque identifiées - 2007
14Arrêté du 20 avril 2018 fixant les recommandations de bonnes pratiques relatives aux modalités de réalisation
des examens d’imagerie concourant au diagnostic prénatal et aux modalités de prise en charge des femmes
enceintes et des couples lors de ces examens.
15Selon les données de l’Agence de la BioMédecine (ABM) en 2019, 34 266 femmes ont été reçues en CPDPN
soit 4,5% des 753 383 naissances.
16L’appartenance à ce groupe n’ouvre pas droit à un affichage sur les en-têtes et autres documents destinés au
public.
17 Le cas échéant, ces recommandations pourraient constituer une base utile pour l’élaboration d’un texte
réglementaire par les autorités concernées.
19Dans cette optique, les CPDPN sont encouragés à tenir une feuille de présence lors de leurs réunions
hebdomadaires.
20 Cette évaluation secondaire pourra prendre en compte le respect des obligations professionnelles
spécifiques, la pertinence des avis donnés, le respect des règles d’exercice professionnel et éthiques.
La liste des médecins ayant reçu l’agrément de la commission ad hoc du CPDPN est
adressée annuellement au Réseau Régional de Santé Périnatale qui la tient à la disposition
de ses membres et la communique à la Fédération Française des Réseau de Santé
Périnatale.
En cas de contestation un recours auprès du Conseil Départemental de l’Ordre des
Médecins est possible dans le cadre d’une médiation (article 56 du code de déontologie).
Échocardiographies spécialisées
La cardiopédiatrie occupe une place particulière dans l’organisation du diagnostic prénatal
en France.
Une échocardiographie spécialisée est demandée lorsqu’il existe :
- un doute (ou une anomalie avérée) concernant la morphologie cardiaque du fœtus
ou un trouble du rythme,
- un contexte évoquant un risque accru de cardiopathie (par exemple une clarté
nucale épaisse),
- un antécédent de cardiopathie,
- une difficulté à répondre positivement aux items ou de fournir les images prévues
lors des examens habituels de dépistage.
Elle constitue alors un examen “à visée diagnostique” d’un type particulier.
L’échocardiographie peut également intervenir dans le cadre du bilan général d’un
syndrome malformatif (suspecté ou connu), pour la précision diagnostique et/ou
l’évaluation pronostique d’une cardiopathie déjà connue. Elle est alors assimilable à un
examen d’expertise spécialisée.
Dans la pratique ces examens, qui ont une cotation spécifique (JQQM008)21, sont
quasiment toujours (97,4%) réalisés par des médecins spécialisés (cardiopédiatres) en
relation avec un CPDPN et un service de cardiopédiatrie.
Échographies focalisées
Ces examens, aux objectifs spécifiques ont un contenu volontairement limité.
Ils interviennent généralement dans un contexte de pathologie connue et sur demande
spécifique émanant du médecin responsable qui en établit la programmation et le contenu
et qui peut orienter la patiente vers un praticien désigné, médecin ou sage-femme.
23 Une étude de minimisation des coûts du recours à la télé-expertise asynchrone par rapport à une consultation
en face à face pour le diagnostic prénatal par échographies obstétricales. Beldjerd M, Quarello E, Lafouge A,
Giorgi R, Le Coroller-Soriano AG. Rev Epid Santé Pub ? 2021 Jun 69 suppl 1 ; S61. Doi : 10.1016/
j.respe.2021.04.102
Obsolescence
Dès 2005, le Comité National Technique de l’échographie de dépistage prénatal
préconisait l’usage de machines ayant moins de 7 ans, la date de première mise en
circulation faisant foi (cette date est indiquée sur la facture de livraison de la machine).
Cette règle, parfois mal comprise, reste valide.
Concrètement, elle répond à la rapide évolution observée dans la conception des machines
qui n’autorise pas de les adapter de sorte qu’elles puissent répondre aux exigences du
moment, voire même puissent disposer d’une fonctionnalité nouvellement développée et
devenue, de facto, un élément de l’obligation de moyens, elle-aussi évolutive. L’évolution
des matériaux (céramiques), des composants électroniques, des algorithmes est ici
comparable à ce qui est observé dans d’autres domaines à forte composante
technologique, l’informatique en particulier. Cette dernière entre pour une une part de plus
en plus prépondérante dans la gestion du signal ultrasonore, la construction et la
présentation des images sans même parler de l’introduction toujours plus grande de
l’intelligence artificielle ou des logiciels d’assistance embarqués.
Le reconditionnement d’une machine, sa mise à jour logicielle ou l’équipement en
nouvelles sondes n’ont pas pour effet de faire courir un nouveau délai de 7 ans.
Contrairement aux appareils de radiologie, les échographes ne figurent pas dans la liste
des dispositifs médicaux soumis l’obligation de maintenance (IIb, III) pour lesquels les
conditions de traçabilité de cette maintenance sont clairement spécifiées.
Cependant, l’article R. 5212-25 du Code de Santé Publique indique que: “L'exploitant
veille à la mise en œuvre de la maintenance et des contrôles de qualité prévus pour les
dispositifs médicaux qu'il exploite”. Cette règle s’applique quelle que soit le référencement
du matériel (classe I, IIa, IIb, III).
Le classement “IIa" des échographes ne dispense pas de l’impératif général de
maintenance applicable à tous les dispositifs médicaux mais laisse une plus grande liberté
dans ses modalités. L’arrêté du 20 avril 2018 stipule d’ailleurs que “Le maintien de la
qualité de l’imagerie délivrée est assuré selon les conditions fixées par le fabricant
dans la notice d’instruction. Il existe un registre consignant toutes les opérations
d’entretien et de maintenance réalisées sur l’échographe et ses sondes.”
Tout praticien est donc tenu de définir et mettre en place une politique de maintenance de
son matériel.
L’absence de contrainte légale ne permet pas d’imposer une fréquence ou un contenu
spécifiques aux opérations de maintenance. Il n‘est pas possible d’exiger que la
maintenance englobe les évolutions logicielles correctives (mises à jour ou “updates”) ou
évolutives (mises à niveau ou “upgrades”) ou encore l’implémentation de nouvelles
fonctionnalités. Mais la maintenance devra permettre de s’assurer que la machine n’a pas
subi de dégradation matérielle et que, dans toute la mesure du possible, elle conserve ses
performances “nominales”, telles qu’elles existaient à sa mise en service. Le cas échéant,
des mesures curatives doivent être effectuées.
Concrètement, la matérialité de l’action de maintenance pourra être attestée par la
production d’un contrat de maintenance succédant à la période de garantie du fabricant ou
de factures d’interventions de maintenance préventive ou curative.
Spécificité
“Échographe” (ou échotomographe) est une appellation générique ne faisant qu’indiquer
qu’il s’agit d’une machine permettant l’exploration du corps humain (ou animal) au moyen
de l’émission-réception d’un faisceau d’ultrasons.
Il existe une extrême variété de machines et les différents fabricants proposent des
gammes adaptées aux différents usages médicaux qui différent tant dans leur conception,
leur ergonomie, leur composants, les modalités de formation de l’image, les logiciels mis
en jeu, les fonctionnalités, les sondes associées ou les éventuels accessoires.
Il convient donc que la machine utilisée ait bien été conçue et équipée pour l’usage qui en
est fait.
Fonctionnalités
La liste des fonctionnalités nécessaires pour la pratique des examens de dépistage décrites
ci-dessous n’est certainement pas exhaustive. Elle peut permettre de distinguer les
machines particulièrement appropriées au sein d’une offre très étendue. Elle sous-entend
un équipement par ailleurs suffisant en fonctionnalités usuelles, non spécifiques
(ergonomie, identification des patients et des examens, modules de mesure, possibilités de
réglage de la puissance émise, de la focalisation et des différentes composantes de la
construction de l’image, sonorisation, …).
- design général spécifique (gamme de machines),
- connecteur de sondes en nombre suffisant : au minimum 2,
- possibilité d’exploration abdominale dans différentes configurations locales et de
profondeur : 1 ou 2 sonde(s) selon les fréquences d’émission proposées,
- possibilité d’exploration endocavitaire : 1 sonde endovaginale,
- cineloop (supérieur à 200 images),
- Doppler pulsé,
- Doppler haute définition,
- zoom numérique,
- pré-réglages (ou “presets") adaptés à l’exploration du fœtus,
- possibilité d’affichage des mesures avec 2 chiffres après la virgule,
- possibilité d’intégrer facilement et mettre à jour de nouveau référentiels
biométriques,
Connectivité et archivage
L’imagerie constituée au cours de l’examen doit pouvoir être :
- directement associée au compte-rendu de l’examen,
- exportée pour une analyse secondaire (relecture, staff, …), une télé-expertise ou
son archivage,
- imprimée sur une imprimante locale,
- conservée localement pendant la durée de la grossesse et ses suites immédiates.
La machine utilisée devra donc disposer :
- de connectiques adaptées (reseau ethernet),
- de la prise en charge des standards d’imagerie médicale (Dicom),
- de la possibilité d’export :
- dans un format interprétable sur les ordinateurs usuels (Mac et PC),
- dans un format “fabricant” (données brutes ou “raw datas”) autorisant sa
relecture dans les conditions originales,
- de possibilité d’archivage en interne (sur le disque dur de la machine) des images
statiques et de courtes séquences dynamiques pendant une durée d’environ 9 à 10
mois.
- Au delà les enregistrements pourront être archivés sur d’autres supports
accessibles.
- Un système de base de données doit permettre la gestion intelligente de cet
archivage.
Soutien de l’industriel
Le fabricant du matériel utilisé ou son représentant doit pouvoir fournir au praticien :
- un soutien humain : ingénieur d’application ou expert produit formé
compétent pour l’exploration du fœtus.
- un soutien matériel : dépannage, entretien, mises à jour, réparations, hotline,
…
Ceci exclut de facto les machines vendues en ligne ou par des sociétés ne disposant pas
d’une implantation nationale ou régionale.
L’information donnée aux familles doit leur permettre de faire un choix face au processus
de dépistage. Il importe qu’elles soient informées non seulement des objectifs, des
modalités, des contraintes et des limites (objectives ou fixées délibérément) mais aussi des
implications médicales et éthiques du dépistage échographique. Il importe également
qu’elles les comprennent et que, le cas échéant elles puissent exprimer leurs propres
limites ou leurs demandes spécifiques.
La pression médiatico-sociale, l’attrait pour la représentation imagée du fœtus, le refus
parfois d’affronter la réalité du risque aboutissent à construire un fossé entre l’attente
théorique des familles et les préoccupations diagnostiques des soignants.
Conséquence d’affaires judiciaires, la difficulté relationnelle a été amplifiée par
l’impossibilité des médecins à rassurer pleinement les familles par le “tout va bien” tant
espéré. La jurisprudence répétée montre qu’une affirmation rassurante contredite par un
diagnostic post-natal pourra être considérée judiciairement comme une “affirmation
mensongère” et par là comme une “faute caractérisée”28. Comme toujours en médecine,
l’information doit être délivrée le plus en amont possible par rapport à la réalisation des
examens eux-mêmes. Concernant un acte aussi familier, auquel toute famille peut être
exposée, il s’agit d’une action de pédagogie sociale. Il est en particulier nécessaire de
porter à la connaissance du public les notions essentielles que sont :
- La distinction dépistage-diagnostic.
- La définition d’un acte de dépistage échographique.
- Son rôle de prévention des situations périnatales génératrices de handicap.
- L’impossible exhaustivité du diagnostic, y compris pour les examens de seconde
intention ou d’expertise.
- La démarche d’assurance-qualité.
- L’organisation en réseau cohérent de la chaîne diagnostique.
- Le rôle des familles dans l’application de la politique de dépistage.
Bien que l’on ne dispose pas, à ce jour, de bibliographie spécifiquement dédiée à cette
question, le contexte spécifique dans lequel est pratiqué un examen échographique influe
sur la qualité de celui-ci.
L’opinion des membres de la Conférence Nationale de l’Echographie Obstétricale et
Foetale se fonde sur l’analyse des retours d’expérience fournis par :
• la base REX des Evénements Porteurs de Risques dans le cadre des procédures
d’Accréditation (HAS),
• les bases de données de jurisprudence des Ordres nationaux des médecins et des
sages-femmes,
• l’analyse rétrospective des procédures judiciaires,
• les commentaires et échanges observés dans le domaine de l’e-réputation.
Il apparait qu’au-delà des éléments habituellement retenus pour favoriser la qualité de la
prestation médicale (formation, matériel utilisé, respect d’un protocole d’examen, …), des
facteurs extérieurs peuvent ponctuellement pénaliser les conditions de réalisation d’un acte
et impacter sur sa qualité ou le service rendu.
Il parait important de souligner que ces facteurs extérieurs peuvent être indépendants du
praticien qui réalise l’échographie et qu’il n’en a pas toujours la maitrise.
Il convient de rappeler que, conformément aux dispositions des codes de déontologie des
médecins (art. 4127-47du CSP) et des sages-femmes (4127-328 du CSP), si l’opérateur
considère que les conditions sont défavorables, il peut proposer de reporter l’examen,
refuser de le pratiquer ou l’interrompre.
Par ailleurs, les codes de déontologie stipulent que : “Hors le cas d'urgence et sous réserve
de ne pas manquer à ses devoirs d'humanité ou à ses obligations d'assistance [un médecin
ou une sage-femme] a le droit de refuser des soins pour des raisons professionnelles ou
personnelles. [La sage-femme ou le médecin] peut se dégager de sa mission, à condition
de ne pas nuire de ce fait à sa patiente ou à l'enfant, de s'assurer que ceux-ci seront
soignés et de fournir à cet effet les renseignements utiles. Quelles que soient les
circonstances, la continuité des soins doit être assurée.”
Le cas échéant, l’incident devra être inscrit dans le dossier de la patiente afin d’en assurer la
traçabilité.
La demande d’échographie
Les échographies obstétricales et fœtale s’inscrivent dans un parcours de suivi de la
grossesse et de la gestation faisant appel à de multiples intervenants. Dans ce contexte,
29 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036833452
30 Ce consentement pourra être tracé par une mention dans le dossier médical et/ou le compte-rendu.
Depuis 2006, les procédures d'Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) élaborées
par les Organismes Agréés (OA) par la Haute Autorité de Santé ont constitué l'un des
modes d'intégration de ces référentiels par les professionnels. L'évolution administrative a
amené à intégrer ces procédures au sein de l’ensemble plus vaste du Développement
Professionnel Continu (DPC) mais n'en a pas significativement modifié les modalités
pratiques.
L’obligation de se soumettre à une telle démarche pour que les données de l’échographie
de dépistage du premier trimestre soient prises en compte dans le calcul du risque de
trisomie 21 a marqué une rupture historique capitale. La notion de démarche-qualité et la
soumission aux procédures de type EPP ont été banalisées dans l’esprit des professionnels
avec un vraisemblable bénéfice qualitatif sur l’ensemble de leur pratique.
Le schéma, connu sous le nom de roue de Deming s'applique parfaitement à la démarche
médicale et, en particulier, à l'échographie de dépistage obstétricale et fœtale.
- Le premier temps de cette démarche relève des Sociétés Savantes, qui élaborent les
référentiels adéquats et en assurent la diffusion auprès des professionnels concernés. La
Conférence Nationale de l'Echographie Obstétricale et Fœtale, par ses rapports et ses
recommandations y participe pour sa part.
Utilisation de scores
Sur le modèle du score proposé par Herman pour la validation des mesures de clarté
nucale au premier trimestre, des "scores” d'évaluation ont été établis pour de nombreux
éléments, biométriques et morphologiques, de l'examen échographique.
Ces scores découlent généralement des méthodes d'évaluation par audit externe (EPP,
DPC, …) et consistent en une modélisation de la coupe idéale. Cette coupe échographique
idéale est divisée en n éléments clés dont la bonne réalisation peut être notée à partir
d'une grille de cotation pré-établie. La somme des notes élémentaires obtenues aboutit à
un score applicable à la coupe recherchée. Des seuils ont été établis permettant de juger si
la réalisation de la coupe est "acceptable et contributive” ou, à l’inverse, "techniquement
insuffisante”. Le praticien réalisant un examen peut éventuellement appliquer la même
grille de cotation pour auto-évaluer l’examen qu’il vient de réaliser.
La méthode de scoring utilisée pour les évaluations est parfois complexe ou difficilement
applicable dans le temps réel de l'examen. Pour cela, des scores simplifiés ont été
proposés, immédiatement utilisables. Ainsi, pour son évaluation des pratiques
professionnelles, audit externe, le Collège Français d’Echographie Fœtale utilise une grille
de 8 items, chacun noté sur 4 par le cotateur. Un score simplifié en est dérivé, ne
Des clés d’accès individuelles permettent à chacun de retrouver les données correspondant
à ses patientes, et seulement celles-ci. Dès lors, il peut compléter ses dossiers, observer
l’évolution de ses données et les confronter aux référentiels et mesurer les effets des
corrections éventuellement apportées à sa pratique.
Les Réseaux de Santé Périnatale (RSP), devenus Dispositifs Spécifiques Régionaux en
Périnatalité (DSRP), sont récipiendaires des données de l’Agence de la BioMédecine et ont
PRINCIPES
Sémantique
Le terme de “début de grossesse” recouvre des situations extrêmement variables :
1. Lorsque plusieurs mesures de longueur crânio-caudale sont effectuées au cours
d’examens successifs, elles peuvent amener à proposer des datations différentes (bien
que généralement voisines). Cela peut tenir au caractère non linéaire de la croissance
embryonnaire ou, probablement plus souvent, qu’une (ou plusieurs) de ces mesures
n’ai(en)t pas été réalisée(s) dans le strict respect des critères de validité requis.
Pour éviter cet écueil la CNEOF proposait dans son rapport de 2016 de ne retenir in fine
que la datation effectuée lors de l’échographie habituelle de dépistage du premier
trimestre, lorsque la longueur crânio-caudale est comprise entre 45 et 84 millimètres.
Ceci quand bien même des mesures de longueur crânio-caudale auraient été effectuées
précédemment. En effet :
- Toutes les femmes enceintes bénéficient de cette échographie alors que la
réalisation d’examens plus précoces est aléatoire.
- Il est ainsi possible de proposer un mode de datation relativement
homogène pour toutes les grossesses (cf.infra)
- A ce stade de la gestation, les critères de validité des images et des
mesures sont bien établis et ces examens sont soumis à un contrôle de
qualité qui en sécurise les données.
- Les examens plus précoces présentent le double inconvénient
- de ne pas offrir une même précision dans les repères anatomiques
soutenant les mesures biométriques,
6. De nombreux travaux ont montré combien une imprécision de 3, voire 2 jours, sur la
datation prise en compte pouvait sensiblement fausser l’appréciation biométrique du
fœtus31. Il est donc important de disposer d’une “date de référence” univoque, précise,
31Gadsbøll K, Wright A, Kristensen SE, Verfaille V, Nicolaides KH, Wright D, Petersen OB. Crown-rump length
measurement error: impact on assessment of growth. Ultrasound Obstet Gynecol. 2021 Sep;58(3):354-359.
doi: 10.1002/uog.23690. PMID: 33998101.
32 Une précision de ± 2 jours, conforme à la qualité requise pour la mesure de la longueur cranio-caudale, peut
éventuellement être indiquée.
Datation recommandée
Médicalement, le propos n’est pas de “déterminer” rétrospectivement la date du début
effectif de la grossesse mais bien de “choisir” une date qui servira de base, de référence,
pour apprécier de manière pertinente les évaluations biométriques et le développement
morphologique du fœtus. Idéalement, toutes les grossesses devraient se voir proposer une
datation établie selon les mêmes modalités, quel que soit le contexte supposé connu.
Qu’il s’agisse d’évaluer une biométrie, le développement morphologique ou de statuer sur
un risque de naissance prématurée ou de postmaturité, il est nécessaire de disposer d’une
datation sans équivoque, précise, fiable, établie de manière toujours identique et sur la
base d’un référentiel unique, clairement désigné et adapté (cf.infra). Seule la datation
établie sur la base d’une mesure de longueur crânio-caudale est susceptible de répondre à
ces exigences multiples.
Il convient d’observer que les biologistes utilisent couramment une datation basée
exclusivement sur la mesure de la longueur crânio-caudale, sans référence à l’anamnèse ni
à une supposée “date de début de grossesse” pour les dosages hormonaux (marqueurs
sériques maternels) effectués dans le cadre du dépistage de la trisomie 21.
Les situations où la date de début de grossesse est supposée connue sur la base des
données anamnestiques ne paraissent pas présenter des garanties de fiabilité supérieures à
une datation établie sur une mesure de longueur crânio-caudale établie dans le respect des
règles de validité.
Comme recommandé par le rapport de la CNEOF établi en 2016, le terme “datation” fait
par défaut référence à la datation résultant de la mesure de la longueur crânio-caudale
effectuée lors de l’examen habituel de dépistage du premier trimestre.
- Une datation antérieure à cet examen sera qualifiée de “datation provisoire”, dans
l’attente de la datation définitive établie lors de l’examen habituel de dépistage du
premier trimestre et cette notion sera inscrite dans le compte-rendu de l’examen.
- Une datation postérieure sera appelée “datation tardive” ce qui induit de facto sa
relative imprécision et cette notion sera inscrite dans le compte-rendu de l’examen.
- Concernant les grossesses obtenues par fécondation in vitro, des discordances
entre la datation établie sur la base de la longueur crânio-caudale et la date de
fécondation in vitro ont été citées par plusieurs publications. Les données
manquent actuellement pour appliquer strictement la procédure de datation
générale dans ces conditions, d’autant que les écarts à l’attendu pourraient être
mal interprétés dans ce contexte.
Référentiel
Un écart de datation de l’ordre de 3 jours n’est pas sans conséquence et plusieurs auteurs
(cf. supra) ont pointé le fait qu’une erreur minime, de 2 à 3 millimètres sur la mesure de la
longueur crânio-caudale pouvait fausser l’appréciation de la biométrie fœtale et
l’estimation du poids fœtal qui en découle.
Une même erreur d’appréciation peut, malgré des conditions de mesure pourtant parfaites,
être liée au choix de référentiels de longueur crânio-caudale et de biométrie ultérieure non
homogènes. Ainsi, pour une même estimation de poids fœtal de 1900 grammes, le fœtus
sera respectivement considéré au 8ème
centile ou au 16ème centile selon que le
terme retenu est de 33 semaines et 4 jours
ou de 34 semaines sur la base de
référentiels de longueur crânio-caudale
différents.
Il existe plus de 30 référentiels utilisables
concernant la mesure de la longueur
crânio-caudale. L’estimation de la durée
d’aménorrhée qui en découle peut varier de 1 à 3 jours. Il est habituel en France d’utiliser
la courbe publiée par Kypros Nicolaides sans autre précision bien que cet auteur ait publié
successivement plusieurs courbes, répondant à différentes équations établies avec des
technologies différentes. Il est souvent difficile de savoir à quelle référence exacte il est fait
appel. Les différents référentiels publiés par cet auteur ont en commun d’avoir été établis il
y a plus de 40 ans dans des conditions techniques et de contrôle qualité sans rapport
aucun avec les pratiques actuelles.
C N E O F 2 0 2 3 Page 118 sur 181
La référence à “la courbe de Robinson” est une assertion trop souvent floue et l’universalité
affichée de ce référentiel est donc très relative.
Une étude récente33 a pu montrer que la pertinence du dépistage des retards de
croissance était améliorée de 25% par le simple fait de choisir des référentiels homogènes
pour la longueur crânio-caudale et pour les biométries élémentaires (diamètre bipariétal,
périmètre céphalique, périmètre abdominal, longueur fémorale) ou l’Estimation de Poids
Fœtal.
On a signalé plus haut l’incidence que peut avoir une datation erronée. Un défaut de
pertinence équivalent, voire plus conséquent, peut être lié à un choix inadapté de
référentiel de longueur crânio-caudale. Un cahier des charges aidant au choix des
référentiels biométriques est proposé plus bas (cf. chapitre XVI consacré à la biométrie).
Il convient de rappeler que le choix du référentiel de longueur crânio-caudale est sans effet
sur le calcul de risque de trisomie 21 effectué au premier trimestre car les valeurs de MoM
utilisées pour ce calcul sont établies sur la base de la valeur numérique de la longueur
crânio-caudale et non sur le terme calculé ou la date de début de grossesse proposée.
Datations particulières
Grossesses multiples
Les avis sur la datation des grossesses multiples recueillis dans la littérature ne sont pas
unanimes. Il ne parait pas exister de choix a priori idéal emportant la décision sans réserve.
L’avis de la CNEOF est qu’il convient de se conformer à la recommandations de l’ISUOG34,
en acceptant ses inconvénients et ses limites.
La datation sera établie sur la base de la mesure de longueur crânio-caudale la plus
importante. Les grossesses obtenues par fécondation in vitro, dont le début de grossesse
est réputé certain, peuvent bénéficier d’une datation basée sur l’anamnèse
Un écart entre les longueurs crânio-caudales supérieur à 10 millimètres lors de
l’échographie biométrique, morphologique et fonctionnelle de dépistage du premier
trimestre doit être considéré comme un signe d’appel.
33Fries N, Dhombres F, Massoud M, Stirnemann JJ, Bessis R, Haddad G, Salomon LJ. The impact of optimal
dating on the assessment of fetal growth. BMC Pregnancy Childbirth. 2021 Feb 27;21(1):167. doi: 10.1186/
s12884-021-03640-9. PMID: 33639870; PMCID: PMC7912534.
Avant Après
Grossesse Spontanée Insémination Induction F.I.V. T.E.C
11 SA 14 SA
Multiple Echo dépistage T1: Plus grande LCC Anamnèse Provisoire Tardive
Divergence/
Cinétique de croissance - Suivi spécifique
Anamnèse
GÉNÉRALITÉS
La biométrie fœtale regroupe l’ensemble des mesures effectuées chez le fœtus et au niveau
de ses annexes. On peut distinguer les notions suivantes :
- la datation, dont le paramètre essentiel est la longueur crânio-caudale (LCC) mesurée
au premier trimestre,
- les mesures des biométries dites “élémentaires”, terme qui englobe diamètre
bipariétal (BIP), périmètre céphalique (PC), périmètre abdominal (PA), et longueur
fémorale (LF),
- l’estimation du poids fœtal (EPF), obtenue indirectement à partir d’une formule
combinant certaines biométries élémentaires (PC, PA, LF),
- les biométries d’organes, consistant à mesurer certaines dimensions des organes
fœtaux afin d’en apprécier le développement et la conformité. Tous les organes ou
structures du fœtus (clarté nucale, reins, thyroïde, cervelet, corps calleux, volume de la
vessie, …) peuvent, en théorie, être mesurés. Pour la plupart, ces mesures sont
réservées à des contextes spécifiques,
- les mesures Doppler (indice de pulsatilité ou de résistance, pic de vitesse systolique,
…) qui peuvent concerner les différents vaisseaux du fœtus. Certains sites de mesure
sont habituellement privilégiés (artère ombilicale, artère cérébrale moyenne, anneaux
auriculo-ventriculaires, canal d’Arantius, …),
- les mesures effectuées au niveau des annexes (cordon ombilical, placenta ou volume
amniotique),
- les mesures effectuées chez la mère (Doppler des artères utérines, longueur du col de
l’utérus …).
Chacune de ces mesures répond à des impératifs techniques qui établissent les repères
anatomiques définissant le plan échographique dans lequel il convient d’effectuer la
mesure et le positionnement des calipers lors de sa réalisation ou encore les réglages
appropriés (en particulier pour les mesures Doppler).
Pour la plupart de ces mesures, il est possible de mettre en place des procédures de
contrôle qualité portant sur la validité des images et/ou la distribution des mesures.
L’encadrement, réglementaire, des mesures de clarté nucale a permis de concevoir ce type
de procédure, de familiariser les praticiens à une culture qualité à laquelle ils adhèrent
majoritairement et d’établir leur efficacité en termes de santé publique.
Le caractère routinier et l’apparente simplicité de la prise de mesures pourraient faire
considérer la biométrie comme un temps subalterne de l’examen, l’étude morphologique
étant réputée la part la plus noble. La biométrie est pourtant un temps essentiel de
35 Sarris I, Ioannou C, Chamberlain P, Ohuma E, Roseman F, Hoch L, Altman DG, Papageorghiou AT;
International Fetal and Newborn Growth Consortium for the 21st Century (INTERGROWTH 21st). Intra- and
interobserver variability in fetal ultrasound measurements. Ultrasound Obstet Gynecol. 2012
Mar;39(3):266-73. doi: 10.1002/uog.10082. PMID: 22535628.
36 Dhombres F, Roux N, Friszer S, Bessis R, Khoshnood B, Jouannic JM. Relation between the quality of the
ultrasound image acquisition and the precision of the measurement of the crown-rump length in the late
first trimester: what are the consequences? Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2016 Dec;207:37-44. doi:
10.1016/j.ejogrb.2016.10.019. Epub 2016 Oct 27. PMID: 27816740.
37Gadsbøll K, Wright A, Kristensen SE, Verfaille V, Nicolaides KH, Wright D, Petersen OB. Crown-rump length
measurement error: impact on assessment of growth. Ultrasound Obstet Gynecol. 2021 Sep;58(3):354-359.
doi: 10.1002/uog.23690. PMID: 33998101.
La mesure étant effectuée, il convient de l’apprécier en la reportant sur une courbe pré-
établie. De très nombreuses propositions de référentiels biométriques ont été publiées,
sans toujours que les modalités de leur élaboration soient exemptes de biais
méthodologiques ou que leurs conditions d’utilisation en pratique aient été prises en
compte. Contrairement aux autres domaines de la médecine, l’échographie obstétricale et
fœtale ne s’est pas dotée à ce jour de standards internationaux reconnus et utilisés par
l’ensemble de la communauté professionnelle. C’est certainement l’une des faiblesses de
cette discipline jeune et rapidement évolutive.
38 Par opposition au référentiel “descriptif” qui observe la population concernée dans son ensemble (quelques
critères d’exclusion), un standard “prescriptif” propose ce qui serait souhaitable (ou optimal) en s’appuyant sur
un échantillon sélectionné de population à bas risque.
Le choix de la formule à utiliser pour effectuer l’estimation du poids fœtal (EPF) fait
également consensus parmi les sociétés savantes françaises (CNGOF, CFEF, SFIPP). Toutes
proposent d’utiliser la formule de Hadlock incluant 3 paramètres :
Log10 EPF = 1.326 + (0.0107*PC) + (0.0438*PA) + (0.158*LF) - ((0.00326*(PA*LF))
Il n’existe actuellement aucun standard prescriptif concernant les biométries d’organe. Les
équipes ont recours à des référentiels descriptifs apportant une aide généralement
suffisante dans les situations pathologiques où ils sont utilisés. En dépistage, ce rapport
préconise la mesure du diamètre transversal du cervelet lors des examens du deuxième et
du troisième trimestre, mesure pour laquelle, le référentiel de Chavez40 est recommandé.
Concernant les mesures d’index Doppler, le consortium Intergrowth propose également un
standard pour la vélocimétrie ombilicale.
40 Chavez MR, Ananth CV, Smulian JC, Lashley S, Kontopoulos EV, Vintzileos AM. Fetal transcerebellar
diameter nomogram in singleton gestations with special emphasis in the third trimester: a comparison with
previously published nomograms. Am J Obstet Gynecol. 2003 Oct;189(4):1021-5. doi: 10.1067/
s0002-9378(03)00894-9. PMID: 14586348.
Index de résistance
Doppler ombilical et Centile
Index de pulsatilité
Index de résistance
Doppler utérin et Centile
Index de pulsatilité
Index de résistance
Doppler cérébral et Centile
Index de pulsatilité
Pas
Biométrie d’organe Millimètres Centile ou MoM selon le cas
d’abréviation
La qualité de la mesure, objectivée par une iconographie probante doit être un souci
constant.
Quel que soit le contexte, le terme, le standard choisi ou la mesure effectuée il est essentiel
que l’information fournie soit aussi exacte que possible car aucun élément clinique ne
viendra alarmer et faire mettre en doute la biométrie échographique inscrite dans le
compte-rendu d’examen.
Des grilles d’analyse des images sont utilisées pour l’évaluation externe des pratiques
(EPP). Des versions simplifiées de ces grilles sont utilisables par les opérateurs pour leur
audit interne au cours ou au décours de l’examen.
Exemple de grille d’évaluation des mesures céphaliques (BiP et PC) utilisable pour le contrôle
externe ou l’audit interne par l’opérateur
Cette méthode d’analyse des pratiques est fonctionnelle depuis plus de 10 ans en ce qui
concerne la mesure de la clarté nucale effectuée lors du dépistage du premier trimestre. Ce
modèle précurseur a rencontré une forte adhésion des professionnels et son efficacité en
santé publique a fait l’objet de plusieurs publications. Il est maintenant encadré par des
textes réglementaires et le contrôle annuel de la qualité des mesures effectuées par les
praticiens (médecins et sages-femmes) qui y adhèrent fait désormais partie des obligations
des Réseaux de Santé Périnatale.
Il est recommandé aux praticiens de s’engager dans une démarche de contrôle qualité de
leurs mesures et des images sur lesquelles elles s’appuient.
GÉNÉRALITÉS
A l’instar de certaines sociétés savantes, le Comité National Technique préconisait dès 2005
la production d’un certain nombre d’images spécifiques devant accompagner et compléter
le compte-rendu des échographies obstétricales et fœtales.
Le rapport de la CNEOF de 2016 avait proposé une légère augmentation du nombre
d’images à fournir, faisant passer de 9 à 13 le nombre des images accompagnant l’examen
du deuxième trimestre. Le retour d’expérience nous amène à revoir, préciser et amplifier
cette recommandation pour ce qui concerne les trois examens de dépistage
habituellement proposés.
Contrairement à d’autres techniques d’imagerie, l’interprétation de l’examen
échographique est réalisée en temps réel, au fur et à mesure de l’acquisition des images.
Cette contrainte particulière est l’une des justifications du maintien de la médicalisation de
la pratique. L’amélioration constante des techniques d’acquisition des images, l’expérience
acquise après plusieurs décennies, la codification mieux établie des protocoles d’examen
peut maintenant permettre dans certaines disciplines et dans certains contextes de
dissocier parfois les temps de l’acquisition et celui de l’interprétation des images. C’est
ainsi que l’article 51 de la loi HPST a pu permettre l’émergence d’une échographie dite
“d’acquisition” déléguée, sous réserve d’une formation spécifique et d’un encadrement
spécifique, à des techniciens non médecins ni sages-femmes. Compte-tenu de l’extrême
variabilité des situations rencontrées, tant anatomiques, physiologiques que cliniques, de
l’étendue du spectre des pathologies potentiellement dépistables, de l’habituelle absence
d’anamnèse autorisant une orientation en amont des patientes, cette disposition ne
s’applique pas à l’échographie obstétricale et fœtale.
Dans ce contexte, les images statiques pouvant être produites au cours de l’examen ont
longtemps été considérées comme très accessoires dans la mesure où elles ne sont que la
traduction du constat effectué par l’opérateur. Illustrant des observations et des conclusions
établies en temps réel, elles sont souvent chronologiquement secondaires dans le temps
de l’examen. C’est à tort que leur production peut paraître secondaire au moment d’établir
le compte-rendu de l’examen.
Produire une image contributive des structures examinées est un moyen simple d’auto-
contrôle de la qualité et de la complétude de l’examen réalisé. Comme il le fait pour les
items du compte-rendu, l’opérateur qui veille à la qualité de son examen vérifie qu’il a bien
produit chacune des images qui lui sont demandées dans la liste pré-établie et que
chacune de ses images est effectivement contributive eu égard au schéma proposé et aux
recommandations des sociétés savantes.
Rôles de l’iconographie
L’iconographie statique produite dans le compte-rendu de l’examen n’a pas vocation, a
priori, à conduire au dépistage ou au diagnostic d’une éventuelle pathologie qui relèvent
plus souvent de l’interprétation en temps réel de l’imagerie plutôt que de la lecture
secondaire des clichés. Au même titre que les autres éléments du compte-rendu, elle
contribue à informer sur le contenu et les résultats de l’examen. Mais ses apports vont bien
au delà.
L’iconographie jointe au descriptif rédactionnel du compte-rendu :
- illustre la réalisation des temps successifs de l’examen comme autant de balises
assimilables à des cases cochées,
- valide l’exécution de ces différents temps,
- constitue en cela un guide pour l’opérateur qu’elle renseigne directement sur
l’exécution de ces différents temps au cours ou au décours de son examen,
- confirme que les plans d’exploration ont bien respecté les critères de validité
requis,
- confirme qu’à l’intérieur de ces plans, les éléments souhaités et décrits ont été
visualisés dans des conditions convenables,
- atteste de la réalité des assertions de la partie rédactionnelle du compte-rendu42,
- confirme que les repères biométriques sont bien positionnés conformément aux
recommandations,
Critères de choix
Les iconographies retenues pour l’échographie de dépistage ont été sélectionnées et
représentées sous la forme de silhouettes, sur la base d’une étude Delphi réalisée sur les
iconographies recommandées dans le précédent rapport de 2016, des retours
d’expériences des échographistes, et des avis d’experts en échographie de la CNEOF ou
sollicités par ses membres, en particulier depuis le rapport CNEOF de 2022.
Les critères pour la sélection des iconographies ont été les suivants :
- faisabilité en pratique courante,
- illustration des items du compte-rendu textuel,
- possibilité de coupes complémentaires dans les situations difficiles,
- couverture des structures anatomiques concernées par les principales anomalies
morphologiques foetales.
Une représentation largement partagée par le public est que l’échographie fœtale a pour
but de “voir le bébé” et de dire “qu’il est normal”.
Il est vrai que la vision du futur enfant, rendue toujours plus réaliste par les progrès
technologiques fascine les médias, les parents et aussi les professionnels. Il est également
vrai que l’échographie constitue au cours de la grossesse un premier contact privilégié du
couple parental avec le futur enfant.
Cet aspect de l’échographie doit être pris en compte mais ne peut constituer en soi
l’objectif de l’examen.
Par ailleurs, considérer l’échographie comme un certificat de “normalité” est une
représentation erronée. La notion même de normalité est illusoire, parce que toutes les
anomalies ne sont pas reconnaissables à l’échographie de dépistage et qu’aucun processus
de dépistage ne peut identifier toutes les anomalies reconnaissables (notion de taux de
faux négatif consenti).
Un examen échographique “normal” ne saurait exclure une pathologie grave de l’enfant.
Dans la majorité des cas il y a concordance entre le résultat du dépistage échographique et
l’état de santé de l’enfant. Cependant, comme pour tout dépistage, des faux négatifs sont
possibles : une structure vue et normale à l’échographie peut s’avérer en réalité absente ou
anormale. Des faux positifs sont également possibles : une structure non vue ou considérée
comme anormale peut s’avérer en réalité présente et/ou normale. Pour autant
l’échographie est de facto un examen irremplaçable pour atteindre des objectifs majeurs
en périnatalité.
Sémantique
Délivrance du compte-rendu
S’il en était besoin, l’arrêté du 20 avril 2018 précise que “Les résultats sont interprétés par
l’échographiste réalisant l’examen qui doit les expliquer la patiente. Il lui remet le compte-
rendu de l’examen formalisé dans un document spécifique et les images correspondantes”
de même que “Les résultats de l’échographie sont transmis au médecin ou la sage-femme
qui ont demandé l’examen, dans le respect du secret professionnel, soit directement soit
Conservation du compte-rendu
L’arrêté du 20 avril 2018 stipule que :
“Les comptes rendus des examens échographiques comme les images produites font
partie intégrante du dossier médical de la femme enceinte et doivent être conservés,
dans les mêmes conditions de sécurité et de confidentialité, pendant une durée minimale
RAPPELS
Pour être considéré comme valide en tant qu’examen habituel de dépistage du premier
trimestre, l’examen doit avoir été réalisé de sorte que la valeur de longueur crânio-
caudale soit comprise entre 45 et 84 millimètres.
De préférence, l’examen sera préférentiellement proposé entre 12 et 13 semaines
d’aménorrhée théorique. Cette programmation pourra s’appuyer sur une échographie
précoce ayant permis une datation provisoire ou, à défaut sur la date des dernières
règles ou une anamnèse de PMA documentée.
COMPTE-RENDU DE L’EXAMEN
1. IDENTIFICATIONS
Cette partie du compte-rendu permet l’identification de l’opérateur, du demandeur de
l’examen et de la patiente.
- Identification de l’opérateur (cette partie peut constituer un en-tête) :
- Titre (docteur, madame, …)
- Prénom
- Nom
- Identifiant à 13 chiffres délivré par le Réseau de Santé Périnatale
- Structure dans laquelle est réalisé l’examen (cette partie peut être incluse dans un en-
tête):
- Nom de la structure
- Adresse
- Téléphone
- Eventuellement adresse mail et/ou site web ouverts aux patientes
- Identification de la patiente :
- Prénom
2. INFORMATIONS INITIALES
Cette partie contient les informations connues de l’opérateur avant la réalisation de
l’examen ou révélées au cours de la consultation d’échographie.
- Date de l’examen
- Identification de la machine utilisée
- Marque
- Modèle
- Date de première mise en circulation
- Voie(s) de l’examen
- abdominale, vaginale, abdominale et vaginale (indication du consentement si la
voie vaginale est utilisée - le cas échéant mention du refus de la voie vaginale)
- Informations médicales contributives :
Informations signalées par le demandeur ou recueillies lors de l’interrogatoire
préalable:
- Antécédents notables
- Contexte particulier
- Le cas échéant : facteurs de risques de pathologie congénitale
- Date de référence théorique (début de grossesse) proposée avant la réalisation de
l’examen d’après la date des dernières règles (DDR) ou une précédente échographie
documentée et valide montrant une longueur crânio-caudale supérieure à 15 millimètres
ou une anamnèse de PMA documentée.
- Confirmation d’un consentement à l’échographie de dépistage selon l’arrêté du 14
janvier 2014 (au mieux ce consentement aura été recueilli, en amont, par le demandeur).
- Confirmation de la délivrance d’une information relative au dépistage de la trisomie 21.
3.1.Généralités
- Confirmation du siège intra-utérin de la grossesse
- Nombre de fœtus
- Activité cardiaque
- Fréquence cardiaque (mesurée en bpm si parait inhabituelle)
- Mobilité (habituelle pour le terme)
3.2.Biométries
Il peut être utile de consulter le chapitre XV LES BIOMÉTRIES FŒTALES.
3.3.Morphologie
- Contour céphalique (habituel)
- Aspect de la ligne médiane (habituel)
- Aspect des plexus choroïdes (habituel)
- Aspect du profil (habituel)
- Présence des os propres du nez
- Visualisation de l’estomac en position habituelle
- Aspect de la paroi abdominale (habituel)
- Cœur visible avec équilibre droite/gauche des cavités cardiaques (habituel)
- Position du cœur (habituelle)
- Aspect du rachis (habituel)
- Présence de deux membres supérieurs comportant chacun trois segments
- Présence de deux membres inférieurs comportant chacun trois segments
- Aspect (habituel) du trophoblaste, prédominance antérieure ou postérieure
(7) (8)
OU
4.4.Courbes biométriques
CN LCC
5. CONCLUSION
5.1.Mention générique
- Une phrase synthétique exprimant que l’examen a été conduit conformément aux
recommandations du rapport CNEOF-2023.
Ces deux notes seront jointes ou intégrées au rapport d’examen remis à la patiente :
RAPPELS
Pour être considéré comme valide en tant qu’examen habituel de dépistage du deuxième
trimestre, l’examen doit avoir été réalisé entre 21 et 25 semaines d’aménorrhée.
De préférence, l’examen sera proposé entre 22 et 24 semaines d’aménorrhée.
DATATION
La datation utilisée est celle définie lors de l’examen habituel de dépistage du premier
trimestre.
Si la datation utilisée est fondée sur un autre élément ou si elle est tardive (à partir de 14
SA) le moyen de datation doit être clairement indiqué (y compris si la seule référence
disponible est la date des dernières règles)
COMPTE-RENDU DE L’EXAMEN
1. IDENTIFICATIONS
Cette partie du compte-rendu permet l’identification de l’opérateur, du demandeur de
l’examen et de la patiente.
• Identification de l’opérateur (cette partie peut constituer un en-tête) :
• Titre (docteur, madame, …)
• Prénom
• Nom
• Structure dans laquelle est réalisé l’examen (cette partie peut être incluse dans un en-tête):
• Nom de la structure
• Adresse
• Téléphone
• Eventuellement adresse mail et/ou site web ouverts aux patientes
• Identification de la patiente :
• Prénom
C N E O F 2 0 2 3 Page 151 sur 181
• Nom (pour faciliter la bonne attribution des examens, on utilisera de préférence le
nom d’usage, tel qu’il sera utilisé pour le dossier obstétrical)
• Nom de naissance
• Date de naissance
• Identification du demandeur :
• Prénom
• Nom
• Structure (dans laquelle exerce le demandeur et d’où émane la demande)
2. INFORMATIONS INITIALES
Cette partie contient les informations connues de l’opérateur avant la réalisation de
l’examen ou révélées au cours de la consultation d’échographie
- Date de l’examen
- Identification de la machine utilisée
- Marque
- Modèle
- Date de première mise en circulation
- Informations médicales contributives :
Informations signalées par le demandeur ou recueillies lors de l’interrogatoire préalable :
- Antécédents notables
- Contexte particulier
- Le cas échéant : facteurs de risques de pathologie congénitale
- Date de référence (début de grossesse) prise en compte d’après l’examen du premier
trimestre.
- Voie(s) de l’examen
- abdominale, vaginale, abdominale et vaginale (indication du consentement si la
voie vaginale est utilisée - le cas échéant mention du refus de la voie vaginale)
3. CONSTATATIONS
3.1.Généralités
- Nombre de fœtus
- Mobilité spontanée (appréciation subjective)
- Activité cardiaque (chiffrer la fréquence cardiaque si elle parait inhabituelle).
3.3.Morphologie
- Aspect du contour de la boîte crânienne (habituel)
- Aspect des ventricules cérébraux (habituel)
- Aspect de la ligne médiane (habituel)
- Présence du corps calleux
- Présence et aspect du cavum du septum pellucidum (habituel)
- Aspect des espaces liquidiens de la fosse postérieure (habituel)
- Aspect du cervelet (habituel)
- Aspect du “profil“ fœtal (habituel)
- Continuité de la lèvre supérieure
- Présence et aspect des globes oculaires (habituel)
- Aspect des poumons (habituel)
- Position et orientation du cœur
- Présence et aspect des quatre cavités cardiaques (habituel)
L’utilisation du Doppler
(10) (11) (12) couleur est optionnelle
1. Coupe axiale du pôle céphalique, passant par les structures cérébrales dont certaines
peuvent être visibles selon les conditions d’examen : 3e ventricule, thalami, vallée
sylvienne… et qui illustre les items recommandés suivants du compte-rendu:
- aspect du contour de la boîte crânienne,
- aspect des ventricules cérébraux,
- aspect de la ligne médiane,
- présence et aspect du cavum du septum pellucidum,
- présence du corps calleux,
- mesures du périmètre céphalique et du diamètre bipariétal avec les calipers en
place.
2. Coupe axiale oblique du pôle céphalique, passant par les structures cérébrales et la fosse
postérieure dont certaines peuvent être visibles selon les conditions d’examen : 3e et 4e
ventricules, thalami, vallée sylvienne… et qui illustre les items recommandés suivants du
compte-rendu:
- aspect des espaces liquidiens de la fosse postérieure,
- aspect du cervelet,
- aspect de la ligne médiane,
- présence du corps calleux,
- présence et aspect du cavum du septum pellucidum,
- mesure du diamètre transverse du cervelet avec les calipers en place.
3. Coupe sagittale médiane de la face fœtale, passant par les structures du profil dont
certaines peuvent être visibles selon les conditions d’examen : os propres du nez, philtrum,
lèvre supérieure, lèvre inférieure, menton… et qui illustre l’item recommandé suivant du
compte-rendu:
- aspect du “profil” fœtal.
4. Coupe frontale de la face fœtale, passant par les structures de la face dont certaines
peuvent être visibles selon les conditions d’examen : philtrum, lèvre inférieure, menton…
et qui illustre l’item recommandé suivant du compte-rendu:
- continuité de la lèvre supérieure.
5. Coupe axiale du pôle céphalique, passant par les structures de la face dont certaines
peuvent être visibles selon les conditions d’examen : os propres du nez, choanes,
cristallins… et qui illustre l’item recommandé suivant du compte-rendu::
- présence de deux globes oculaires.
6. Coupe axiale du thorax, passant par les quatre cavités cardiaques et les structures
thoraciques dont certaines peuvent être visibles selon les conditions d’examen : corps
vertébral, cotes, aorte descendante, veines pulmonaires, valve de Vieussens, foramen
ovale, septum inter-auriculaire, valves auriculo-ventriculaires, septum inter-ventriculaire… et
qui participe à illustrer les items recommandés suivants du compte-rendu:
- position et orientation du cœur,
- présence et aspect des quatre cavités cardiaques,
- concordances ventriculo-artérielles.
7. Coupe axiale du thorax, passant par la voie d’éjection gauche et les structures thoraciques
dont certaines peuvent être visibles selon les conditions d’examen : corps vertébral, cotes,
poumons, ventricule gauche, valve aortique, continuité septo-aortique, valve mitrale,
continuité mitro-aortique, oreillette gauche… et qui participe à illustrer l’item recommandé
suivant du compte-rendu:
- concordances ventriculo-artérielles.
8. Coupe axiale du thorax, passant par les gros vaisseaux et les structures thoraciques dont
certaines peuvent être visibles selon les conditions d’examen : corps vertébral, cotes,
poumons, thymus, veine cave supérieure… et qui participe à illustrer les items
recommandés suivants du compte-rendu:
- position et aspect des gros vaisseaux,
- concordances ventriculo-artérielles.
9. Coupe axiale du thorax, passant par les crosses du canal artériel et de l’aorte et les
structures thoraciques dont certaines peuvent être visibles selon les conditions d’examen :
corps vertébral, cotes, trachée, poumons, thymus, veine cave supérieure… et qui illustre
l’item recommandé suivant du compte-rendu:
- position et aspect des gros vaisseaux.
10.Coupe para-sagittale gauche, passant par la coupole diaphragmatique gauche et les
structures du tronc dont certaines peuvent être visibles selon les conditions d’examen : rein
gauche, cotes, poumon gauche, pointe du coeur… et qui illustre les items recommandés
suivants du compte-rendu:
- interface thoraco-abdominale gauche,
- présence, aspect et position de l’estomac,
- aspect des poumons.
11.Coupe axiale du tronc, passant par les structures abdominales dont certaines peuvent être
visibles selon les conditions d’examen : corps vertébral, aorte descendante, glandes
surrénales… et qui illustre les items recommandés suivants du compte-rendu:
- présence, aspect et position de l’estomac,
- mesure du périmètre abdominal avec les calipers en place.
12.Coupe axiale du tronc (éventuellement en mode Doppler couleur), passant par les
structures abdominales dont certaines peuvent être visibles selon les conditions d’examen:
corps vertébral, aorte descendante, estomac et qui illustre l’item recommandé suivant du
compte-rendu:
- présence de la vésicule biliaire.
13.Coupe axiale du tronc, passant par les deux reins et qui illustre les items recommandés
suivants du compte-rendu:
- présence, position et aspect des reins,
- aspect du rachis.
15.Coupe axiale oblique du tronc, en mode Doppler couleur, passant par les structures
pelviennes et les artères ombilicales, qui illustre les items recommandés suivants du
compte-rendu:
- aspect de la paroi abdominale antérieure,
- présence et aspect de la vessie.
16.Coupe sagittale de l’utérus centrée sur l’orifice interne du col, passant par des structures
dont certaines peuvent être visibles selon les conditions d’examen : placenta, vessie
maternelle… et qui illustre les items recommandés suivants du compte-rendu:
- localisation du placenta.
17.Coupe longitudinale du fémur passant par sa diaphyse et qui illustre l’item recommandé
suivant du compte-rendu:
- mesure de la longueur fémorale avec les calipers en place.
18.19. et 20. Il s’agit de coupes pour chacun des membres inférieurs. Une image est
attendue par coté (19 et 20). L’image 18 permet uniquement d’illustrer la présence de 2
fémurs. Chacun des membres peut être illustré dans un plan coronal ou longitudinal (au
choix de l’opérateur) correspondant aux items recommandés suivants du compte-rendu:
- présence de quatre membres,
- présence des trois segments de chaque membre.
21.22. Il s’agit de coupes pour chacun des membres supérieurs. Une image est attendue par
coté (21 et 22). Chacun des membres peut être illustré dans un plan coronal ou
longitudinal (au choix de l’opérateur) correspondant aux items recommandés suivants du
compte-rendu:
- présence de quatre membres,
- présence des trois segments de chaque membre.
4.4.Courbes biométriques
Pour chacune des mesures de biométrie, l’image doit comporter les calipers en place et la
mesure correspondante doit être reportée sur une courbe référencée.
PC BIP PA LF
5. CONCLUSION
5.1.Mention générique
- Une phrase synthétique exprimant que l’examen a été conduit conformément aux
recommandations du rapport CNEOF-2023.
Aspect habituel : Dans le compte rendu, une mention de type “d'aspect habituel” signifie
qu’une structure a été vue et a paru normale à l’examinateur. Dans la majorité des cas, il y a
concordance entre le résultat du dépistage échographique et l'état de santé de l'enfant.
Cependant, comme pour tout dépistage, des faux négatifs sont possibles : une structure
considérée comme vue et d’aspect habituel à l'échographie peut s'avérer en réalité absente
ou anormale. Des faux positifs sont également possibles : une structure considérée comme
non vue ou anormale à l'échographie peut s'avérer en réalité présente ou normale.
Il s’agit d’une coupe sagittale médiane du pôle céphalique passant par les
structures cérébrales dont certaines peuvent être visibles selon les
conditions d'examen : corps calleux, cavum du septum pellucidum,
vermis, os propre du nez,… et qui illustre les items recommandés suivants
du compte-rendu :
- Aspect de la ligne médiane
- Présence du corps calleux
- Présence et aspect du cavum du septum pellucidum »
cette coupe est réalisée en cas de non obtention de l’item sur la coupe 1
ou 2
cette coupe est réalisée en cas de non obtention de l’item sur la coupe 1
ou 2
RAPPELS
Pour être considéré comme valide en tant qu’examen habituel de dépistage du troisième
trimestre, l’examen doit avoir été réalisé entre 31 et 35 semaines d’aménorrhée.
De préférence, l’examen sera proposé entre 32 et 34 semaines d’aménorrhée.
DATATION
La datation utilisée est celle définie lors de l’examen habituel de dépistage du premier
trimestre.
Si la datation est fondée sur un autre élément, le moyen de datation doit être clairement
indiqué (y compris si la seule référence disponible est la date des dernières règles)
COMPTE-RENDU DE L’EXAMEN
1. IDENTIFICATIONS
Cette partie du compte-rendu permet l’identification de l’opérateur, du demandeur de
l’examen et de la patiente.
• Identification de l’opérateur (cette partie peut constituer un en-tête) :
• Titre (docteur, madame, …)
• Prénom
• Nom
• Structure dans laquelle est réalisé l’examen (cette partie peut être incluse dans un en-tête):
• Nom de la structure
• Adresse
• Téléphone
• Eventuellement adresse mail et/ou site web ouverts aux patientes
• Identification de la patiente :
• Prénom
• Prénom
• Nom
• Structure (dans laquelle exerce le demandeur et d’où émane la demande)
2. INFORMATIONS INITIALES
Cette partie contient les informations connues de l’opérateur avant la réalisation de
l’examen ou révélées au cours de la consultation d’échographie
- Date de l’examen
- Identification de la machine utilisée
- Marque
- Modèle
- Date de première mise en circulation
- Informations médicales contributives :
Informations signalées par le demandeur ou recueillies lors de l’interrogatoire préalable :
- Antécédents notables
- Contexte particulier
- Le cas échéant : facteurs de risques de pathologie congénitale
- Date de référence (début de grossesse) prise en compte d’après l’examen du premier
trimestre.
- Voie(s) de l’examen
- abdominale, vaginale, abdominale et vaginale (indication du consentement si la
voie vaginale est utilisée - le cas échéant mention du refus de la voie vaginale)
3. CONSTATATIONS
3.1.GÉNÉRALITÉS
- Nombre de fœtus
- Présentation
- Le cas échéant : présomption d’un obstacle prævia (le décrire)
- Coté du dos
3.2.BIOMÉTRIES
Il peut être utile de consulter le chapitre XV LES BIOMÉTRIES FŒTALES.
3.3.MORPHOLOGIE
- Aspect du contour de la boîte crânienne (habituel)
- Aspect des ventricules cérébraux (habituel)
- Aspect de la ligne médiane (habituel)
- Présence et aspect du cavum du septum pellucidum (habituel)
- Aspect des espaces liquidiens de la fosse postérieure (habituel)
- Aspect du cervelet (habituel)
- Aspect des poumons (habituel)
- Position et orientation du cœur
- Présence et aspect des quatre cavités cardiaques (habituel)
- Concordances ventriculo-artérielles
- Position et aspect des gros vaisseaux (habituel)
3.4.ANNEXES
- Estimation subjective du volume amniotique
- Aspect du placenta (habituel)
- Localisation du placenta : si le placenta est bas-inséré, fournir une description précise
avec distance à l’orifice interne évaluée en millimètres.
(9) (10)
PC BIP PA LF
5. CONCLUSION :
5.1.Mention générique
- Une phrase synthétique exprimant que l’examen a été conduit conformément aux
recommandations du rapport CNEOF-2023
Aspect habituel : Dans le compte rendu, une mention de type “d'aspect habituel”
signifie qu’une structure a été vue et a paru normale à l’examinateur. Dans la majorité
des cas, il y a concordance entre le résultat du dépistage échographique et l'état de
santé de l'enfant. Cependant, comme pour tout dépistage, des faux négatifs sont
possibles : une structure considérée comme vue et d’aspect habituel à l'échographie
peut s'avérer en réalité absente ou anormale. Des faux positifs sont également
possibles : une structure considérée comme non vue ou anormale à l'échographie peut
s'avérer en réalité présente ou normale.
45 Loi du 4 mars 2002 (Loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé)
47 Pour les affaires concernant une naissance antérieure au 4 mars 2002, l’application de la loi peut être
différente selon que les faits incriminés ont été effectués en pratique libérale (Tribunal d’Instance) ou hospitalière
(Tribunal Administratif)
Principaux griefs
Le fœtus étant dépourvu de personnalité juridique, le recours au pénal concernant
l’échographie obstétricale et fœtale est tout à fait exceptionnel.
La très grande majorité des contentieux se situent dans le cadre civil (Tribunal d’Instance,
Tribunal Administratif ou encore Commission de Conciliation et d’Indemnisation) où le
trépied préjudice-faute-lien de causalité joue un rôle essentiel.
Le défaut d’information est le principal manquement en cause.
- Directement, alors que les autres obligations professionnelles ont été scru-
puleusement respectées.
- Indirectement, lorsqu’un manquement technique n’a pas permis la détection de la
pathologie en cause et, secondairement, l’information correcte de la patiente.
Le point commun à ces situations est d’avoir privé la mère (les parents) de :
- sa liberté de choix, par exemple en demandant à bénéficier d’une interruption
de grossesse
- la possibilité de se préparer à la naissance d’un enfant porteur d’une pathologie
Deux catégories de préjudices mériteraient d’être mieux documentés car leur appréciation
repose actuellement sur des bases essentiellement subjectives, discutables ou spécieuses .
Il s’agit :
- du préjudice lié au retard au diagnostic : la pathologie a été reconnue et annoncée
aux parents avant la naissance mais sa nature peut faire penser qu’elle aurait pu ou
dû être révélée lors d’un examen antérieur, à un terme plus précoce.
Le fait que passé le premier trimestre de la grossesse une interruption médicale de
la grossesse entraîne une médicalisation plus lourde, potentiellement plus
traumatisante (accouchement par les voies naturelles, éventuellement avec un
geste d’arrêt de vie fœtale, selon l’âge gestationnel) est rarement en question.
Il est plus souvent invoqué que le délai supplémentaire en résultant contribuerait à
majorer la souffrance psychique des parents. Il est indéniable que le diagnostic
prénatal d’une pathologie invalidante est “nécessairement“ la source d’une
souffrance parentale (et familiale). Dès lors, c’est le surplus de souffrance
attribuable au délai qu’il convient d’apprécier.
Le dossier médical
Le dossier médical est souvent le seul élément tangible pouvant éclairer une analyse
médico-légale intervenant souvent plusieurs années après la réalisation matérielle des actes
incriminés.
La bonne tenue du dossier médical, clair, organisé, complet contribuera utilement à
l’objectivité de cette analyse, toujours rétrospective, souvent marquée d’éléments
subjectifs et tout aussi souvent pénalisée par l’absence de pièces probantes.
Il convient de rappeler les nouvelles contraintes introduites par l’arrêté du 20 avril 2018 :
“Archivage :
Les comptes rendus des examens échographiques comme les images produites
font partie intégrante du dossier médical de la femme enceinte et doivent être
conservés, dans les mêmes conditions de sécurité et de confidentialité, pendant une
durée minimale de vingt ans à compter de la date de la dernière visite (examen ou
consultation) de la femme enceinte.
Ces délais sont suspendus par l’introduction de tout recours gracieux ou
contentieux.
Les professionnels concernés disposent d’une durée de deux ans à compter de la
publication du présent arrêté pour se mettre en conformité avec ces exigences.”