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Littérature Burkinabè

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UE : LIBRE :

LA LITTERATURE BURKINABE ECRITE EN LANGUE FRANCAISE DES ANNEES


1985-2010
Enseignant : Mr. TOLOGO Guillaume B.
Rappel
1ere Femme romancière du Burkina Faso : Monique Ilboudo, le Mal de peau (1992)
Grand prix littéraire (en Roman) d’Afrique Noire Francophone en 1982 Maître Tintinga
PACERE avec poème pour l’Angola
Grand Prix littéraire en Poésie en 1992 : Patrick G. Ilboudo
Grand prix littéraire en Théâtre en 2018 : Aristide TARNAGDA
Le premier Burkinabè à avoir publié un roman en langue française : Dim-Dolbsom
OUEDRAOGO

Plan du cours
Introduction
1. général de naissance
1.1. Dim Dolobsom Ouédraogo
1.2. Nazi Boni
2. Evolution de la littérature burkinabè
2.1. Les Associations littéraires
2.2. Evolution du roman
2.3. La poésie
2.4. Le théâtre
2.5. Quelques auteurs (Me Pacéré Tintinga, Monique Ilboudo, Patrick G. Ilboudo, Jean Pierre
Guingané)
Conclusion

Introduction
La littérature burkinabè écrite est essentiellement enseignée en langue française. Il existe
certes des textes littéraires écrits en langues nationales qui restent inconnues. Elle est fille de
colonisation surtout de l’imposition de la langue française au Burkina Faso. Née au lendemain
des indépendances (1962), la littérature burkinabè existe et est enseignée et reconnue par les
institutions internationales. Au tour des années 2000 Salaka SANOU dans son ouvrage
intitulé : Littérature Burkinabé : « l’histoire, les Hommes, les œuvres » faisait le point de
la littérature burkinabè écrite en langue française. Ce présent cours vise à engager des
discussions sur l’histoire de cette littérature, les auteurs, les œuvres de la période 1985-2010.
Au cours des échanges nous aborderons l’animation de la vie littéraire à travers les
associations d’écrivains et l’évolution des grands genres (roman, poésie, théâtre, nouvelle …).
Mais auparavant dans quel contexte général est née la littérature burkinabè en langue
française.

I.LE CONTEXTE DE LA NAISSANCE DE LA LITTERATURE BURKINABE


Les Précurseurs de la littérature burkinabè
La littérature burkinabè est née en 1962 grâce à Nazi Boni avec son œuvre « Crépuscule des
temps anciens ». Cependant avant cette date Dim Dolobsom Ouédraogo avait publié un livre
très remarqué « les secrets des sorciers noirs » 1934. Ces deux grands hommes sont les
précurseurs et les fondateurs de la littérature burkinabè écrite.
I.1. Dim Dolobsom Ouédraogo
André Augustin Ouédraogo de son vrai nom (1897-1940) est connu sous le nom Dim
Dolobsom Ouédraogo. Il est lauréat du Grand Prix de l’AOF en 1934, en 1937 il est fait
Officier d’Académie pour ses travaux, en 1940 il décide de quitter ses fonctions et de prendre
la succession de son père. Il a une riche biographie dont on peut citer entre autres : « L‘empire
du Moogo-Naaba, coutumes des mossis de la Haute Volta » (1932), « le secret des sorciers
noirs » (1934).
Le livre « le secret des sorciers noirs » est le plus connu et traite de la « magie, de la
divination, des croyances et superstitions chez les Mossi.
Dans le 1er chapitre il traite des procédés divinatoires des « bagba ». Ces procédés
divinatoires peuvent se faire à travers la Souris (« Niongré »), l’eau « kom », les esprits
« kinkirsi », les pierres, les Cauris, le sable. Dans l’ouvrage il parle de croyances et des
superstitions (croyances relatives au caméléon). Il y parle également des maléfices (Pébré).
Enfin il parle de l’amour chez les Mossi. Au regard de tous ces phénomènes présentés et
décrits dans le livre, on peut admettre que ce livre ne traite pas de fiction. C’est un livre
ethnographique. On ne peut pas le classer dans la catégorie Roman ; ni poésie ; ni théâtre …

I.2. Nazi Boni


Il serait né en 1909 ou en 1912 à Bwan. En 1921 il est envoyé à l’école française et en 1928 -
1931 il est envoyé au Sénégal à l’école William Ponty. Il sort enseignant et est nommé
Directeur en 1941 à l’Ecole Primaire Supérieure de Treichville en Côte d’Ivoire. Il se fait
baptiser et prend le prénom André (Protestant). En 1962 il publie son ouvrage « crépuscules
des temps anciens », un roman dédié à son ami Senghor. Ce roman constitue la première
œuvre littéraire publié par un burkinabè.
Ces deux auteurs Nazi Boni et Dim Dolobsom Ouédraogo sont des précurseurs et ont
contribué directement (Nazi Boni avec son premier œuvre littéraire) ou indirectement
(d’autres auteurs se sont inspiré de Dim Dolobson) à la naissance et à l’émergence de la
littérature burkinabè écrite.

II. L’Evolution de la littérature burkinabè écrite : les institutions, les associations


littéraires
Pour qu’une littérature émerge il faut des institutions, des associations littéraires qui la
promeuvent ainsi que des prix pour récompenser les auteurs.
- Les institutions (littéraires/scolaires)
La littérature burkinabè est enseignée au secondaire à travers quelques auteurs. De la 2 nd
en Tle littéraires et scientifiques il y’a quelques œuvres qui sont inscrites au programme
officiel. En 2nd A et C c’est l’œuvre « Crépuscule des temps anciens » de Nazi BONI qui est
inscrite au programme. En 1er A et D c’est l’œuvre « parachutage » de Norbert ZONGO et en
Tle A et D on a « les voix du silence » (Théâtre) de Prosper KOMPAORE. Il y’a aussi Titinga
F. Pacéré avec deux recueils de Poèmes « la poésie des griots » et « poèmes pour l’Angola ».
Au regards du nombre, il est évident que les œuvres sont insuffisantes. Mais chaque
enseignant a la possibilité d’encourager ses élèves à lire d’autres œuvres.
- Les associations littéraires
Depuis 1966 (date de la création de la première association littéraires) jusqu’en 2011 un
certain nombre d’associations ont vu le jour dont la vocation « était de promouvoir cette
littérature.
- Le Cercle d’Activité Littéraire et Artistique de Haute Volta (CALAHV). Elle a été
créée en 1966. Elle compte en son sein tous les domaines de l’art à savoir la peinture,
la sculpture, la musique… Ses prometteurs étaient entre autres Nazi BONI, Lompolo
Kone, Augustin Sondé Coulibally, Roger Nikiéma, Sékou TALL etc. Cette association
s’inscrivait dans la logique de la négritude et avait une revue qui s’appelait « Visage
d’Afrique ». Le CALAHV a mis en œuvre un jeu un prix dénommé « Prix
CALAHV » destiné à récompenser les meilleures œuvres artistiques de l’année à
l’occasion de chaque 11 Décembre la fête de l’indépendance. Le CALAVH disparait
en 1974.
- La Société des Ecrivains Voltaïques (SEV) : en septembre 1981, un groupe d’écrivains
mettent en place une association pour « la défense et illustrations des valeurs
culturelles voltaïques ». La SEV avait pour ambition « le recensement des écrivains du
pays ; l’organisation de colloques et séminaires sur la littérature ; la mise en place
d’une bibliothèque et la publication d’une bibliographie littéraire du pays ». Malgré le
programme très ambitieux, la SEV n’a pas pu atteindre ses objectifs pour des
problèmes de leadership.
- L’Association des Poètes Burkina (APB) : créée en Novembre 1984, elle est la toute
première association littéraire sous la révolution. Elle est animée par des jeunes poètes
désireux de valoriser la poésie burkinabè. Le fait qu’elle s’intéresse à seulement un
genre constituait une de ses limites. Elle disparait peu de temps après sans réussir à
organiser des activités publiques digne d’intérêt.
- L’Union des Gens de Lettres du Burkina (UGEL) : créée en octobre 1985. L’UGEL
est la seule organisation d’écrivains à mettre en place des structures décentralisées
dans toutes les provinces. Ces efforts lui ont valu la reconnaissance des autres
associations en Afrique qui ont décidé de lui confier l’organisation du congrès
constitutif de la fédération des associations des écrivains de l’Afrique de l’ouest en
janvier 1987. Avec la disparition tragique de son SG (BAMOUNI Paulin) lors des
évènements du 15 octobre 1987 l’UGEL disparaissait aussi.
- La Mutuelle pour l’Union et la Solidarité des Ecrivains (MUSE). La MUSE a été créée
en septembre 1990 et avait pour objectif d’aider les jeunes écrivains à résoudre le
problème de l’édition. C’est ce qui justifie sa constitution sous forme de mutuelle.
Pour réaliser cet objectif, elle a élaboré des statuts pour la publication des ouvrages
chaque année. La MUSE a réussi à tisser des liens de partenariats avec d’autres
institutions comme l’Unicef et des ONGs ce qui permettait d’organiser des concours
littéraires, de les primer et de les publier. Toutefois la disparition de son fondateur (P.
G. Ilboudo) en février 1994 annonçait la disparition de la MUSE.

Auteurs :
 Dim-Dolobsom Ouédraogo (1897-1940), intellectuel, Maximes, pensées et devinettes
mossi.
- L’empire du Mogho Naba, coutumes des mossis de la Haute Volta (1932)
- Les secrets des sorciers Noirs (1934)
 Nazi Boni (1909-1969), politique et 1er écrivain du Burkina Faso
- Crépuscule de temps anciens (1962) aborde le thème de la guerre de Bani-Volta
- Fondements traditionnels et modernes des pouvoirs en Afrique (1969)
- Histoire de l’Afrique, réaction des peuples africains aux influences extérieurs
(1971)
L’auteur dans ses œuvres dépeint les aspects de la civilisation traditionnelle
 Joseph Ki-Zerbo (1922-2006), universitaire, politique, historien, activiste.
- Le monde africain noir. Histoire et civilisation (Ed. Hatier, Paris) (1963)
- Histoire de l’Afrique noire (1972)
- Eduquer ou périr (1990)
- A quand l’Afrique (2003)
 Monique Ilboudo (1959-) : femme de lettres (1ère romancière burkinabè), politique,
essayiste, militante des droits de l’homme.
-Le mal de peau (1992),
Murekatete (2000),
Droit de cité : Être femme au Burkina Faso (2006)
 Titinga Frédéric Pacéré (1943-) : avocat, homme de lettres et de culture, griot poète,
essayiste, chef traditionnel et fondateur du musée de Manéga. Il est le plus illustré
dans le domaine de la littérature car publiant une quantité énorme de livres traitant des
thèmes variés et riches.
- Ça tire sous le sahel (poème) (1976) ;
- La famille voltaïque en crise (1976)
- Refrains sous le sahel (1976) ;
- On a assassiné tous les mossé (1979) ;
- Poème pour l’Angola (1982)
- L’artisan du Burkina (1987)
- Dim-Dolobsom (1992)
- « La Bedralogie » ou science du langage tambouriné (1992)
- Bendr’NGomdé Le langage des tam-tams et des masques en Afrique (1992)
 Sofie Heidi Kam (1968-), poétesse, dramaturge, romancière (en langue française)
- Et le soleil sourira à la mer (2008), pièce de théâtre
- Pour un asile (2009),
L’As du lycée
 Yamba Elie Ouédraogo (1952-)
- On a giflé la montagne (1991), Roman
- La dynastie maudite (2016),
- Falangoutou 2015
 Ansomwin Ignace Hien (1953-)
- L’enfer au paradis (1988),
- Larmes de tendresse (1996),
- Je veux la lune (2001),
- Bouba et Boubou (2008)
 Salaka Sanou (1955-),
- La literature burkinabè : l’histoire, les hommes, les œuvres (2000)
- Un Séjour
- Femme sèche tes larmes
 Jacques Prosper Bazié (1955-2014), poète ;
- La saga des immortels (1987)
- Orphelin des collines ancestrales (poésie 2005)
- L’Agonie des Grenier (Nouvelle) 1984
- La dérive des Bozos (1988),
- Aux miradors de l’espérance, 1992, poésie
- Agonie de Grom-Grom (Poésie) (1992),
- L’épave d’Absouya (roman) (1994),
- Cantiques de soukalas (conte) (1997)
 Bernadette Sanou Dao (1952-), politique, poètesse, auteur (enfance), linguiste,
enseignante, nouvelliste,
- La dernière épouse (1997),
- Quote-part et Symphonie (1995).
- Une crèche pour le petit Mohamed 2002
 Bila Roger Kaboré (1954-), poète, conteur.
- Forces obscures (1985)
- Sous l’arbre à palabre (conte) (1994)
- Les indésirables en 1990, Roman
 Jean-Baptiste Somé (1950 ?) romancier
- Le miel amer (1985)
- Affaire de cœur (1990)
 Norbert Zongo (1949-1998, Henri Sebgo), journaliste (directeur fondateur du
journal « indépendant » et président des Editeurs Privées (SEP) au Burkina Faso,
romancier.
- Le parachutage 1988)
- Rougbêinga (Théâtre) (1990)
- Paroles d’honneur (2018)
 Thoma Sankara (1949-1987), millitaire, politique, îcone.
Oser inventer l’avénir (1991)
 Gomdaogo Patrick Ilboudo (1951-1994), romancier, nouvelliste.
- Le Procès du muet (1987) ;
- Les carnets secrets d’une fille de joie (Ed. La Mante) (1988)
- Les Vertiges du trône (1990),
- Le Héraut têtu (1991)
 William Aristide Nassidia Combary (1980)
- Les sept douleurs (Ed. Découvertes du Burkina) (2007), nouvelle
- Sueurs froides (Ed. Découvertes du Burkina) (2012)
 Marie Ange Somdah (1959-), poète, humanitaire.
Le Nombril de la terre (1994)
 Aristide Tarnagda (1983-) ? comedien, metteur en scène, dramaturge.
De l’amour au cimétière (2008), théâtre
Alors tue moi en 2004.
Et si je les tuais tous Madame ?
 Jean Baptiste Natama (1964-2018, alias Toubo Tanam), militaire, politique,
diplomate, poète, essayiste.
- Tourbillon et Paroles bleues (2004), recueil de poème
- Les droits de l’Homme et le Mécanisme Africain d’Evaluation par les pairs (2009)
 Jean Hubert Bazié (1949-)
- Chronique du Burkina (1985-1986)
- Lomboro de Bourasso (1988)
- Zaka, « La Maison » (1989)
 Jean Pierre Guingané (1947-2011), universitaire, dramaturge, metteur en scène.
- Le Fou (1987) théâtre
- Le cri de l’espoir (1990)
Boubacar Diallo : la nuit des chiens en 1999, Roman
Lamoussa Theodor Kafando : poème pour enfants en 1986
Samuel Millogo : Savannah blues en 1996, poésie ; récits de ma vallée en 2000, poésie
 Vincent Ouattara
 Samuel Milogo
 Tall Rosalie Adama
 Jacques Boureima Guégané
 Mathias Kyelem
 Pierre Claver Ilboudo
 Fidèle Rouamba
 Geoffroy Damiba
 Youssouf Savadogo
 Boubacar Diarra
 Louis Kalmogo
 Prosper Kompaoré
 Lamoussa T. Kafando
 Lézin Didier Zongo
 Théodore Ouédraogo

Maisons d’éditions
 Découvertes du Burkina
 Sankofa et Gurli (Qu’il en soit ainsi de Sophie Heidi Kam 2014)
 L’Harmattan / Burkina (On a giflé la montagne de Ouedraogo Yamba Elie, 1991)
 Jeunesse d’Afrique
Caractéristiques de la littérature burkinabè
La littérature burkinabè, longtemps ignorée et délaissée comme activité sans importance
continue de tirer la queue du diable :
1. La naissance tardive, littérature écrite demeure encore en marge des préoccupations de
la grande majorité des citoyens burkinabè. En effet elle est restée très peu connue et
est considérée comme le parent pauvre de la culture.
L’ouvrage du régrétté Dim Dolobsom « l’empire du Mogho Naba, coutumes des
mossis de la Haute Volta publié en 19323, rien qu’à voir son titre fort éloquent, traduit
sans ambages le souci de l’auteur de peindre les rites et coutumes de la société
traditionnelle de son peuple d’autan pour les générations futures.
Le célèbre roman de Nazi Boni « crépuscule des temps anciens » paru en 1962. Qui a
lu cet ouvrage ne peut s’empêcher de dire à la fin : « comme c’est pathétique,
l’Afrique a vraiment perdu ses vraies valeurs ! » car l’œuvre témoigne de la grande
sagesse d nos vaillants prédécesseurs que la civilisation occidentale est venu nous
amputer avec ses mœurs dissolues.
2. La faible production : cela n’est pas lié plus aux problèmes infrastructurels qu’à un
manque d’inspiration ou de créativité. De nombreux écrivains laissent leurs plumes a
des problèmes d’édition
3. L’analphabétisme de la grande majorité de la population et l’absence des moyens
financiers rendent les productions littéraires très précaires.
Solutions
1. Susciter et encourager la création littéraire ;
2. Publier diligemment les œuvres primés du GPNAL afin de les rendre accessibles aux
lecteurs et en faisant la promotion des auteurs
3. Intégrer les œuvres des écrivains burkinabè dans les programmes scolaires.
De quoi traite la littérature burkinabè ?
Les écrivains burkinabè produisent des œuvres capables de favoriser la compréhension et la
maîtrise de l’identité culturelle burkinabè et même africaine.
Importance de la littérature
La littérature nous permet de toucher du doigt nos réalités quotidiennes, de vivre nous valeurs
culturelles intrinsèques, de mieux nous en imprégner pour nous identifier aux autres et de les
préserver comme héritage au bénéfice des générations futures.

ŒUVRES A LIRE
- Le mal de peau de Monique Ilboudo
- Les carnets secrets d’une fille de joie de Patrick G Ilboudo
- Le héraut têtu P. G. Ilboudo
- Les vertus du trône
- Les voix du silence de Prosper Kompaoré
- L’an des criquets de Jacques Boureima Guégané

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