Training Manual December 2008 F
Training Manual December 2008 F
Training Manual December 2008 F
ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE
MESURER LE
COMMERCE DES
SERVICES
Décembre 2008
Mesurer le commerce des services, un module de formation pour la Banque Mondiale
Le module de formation "Mesurer le commerce des services" a été élaboré par la Division de la
recherche économique et des statistiques de l'Organisation mondiale du commerce à la demande
de la Banque mondiale.
Pour des renseignements complémentaires sur le présent module de formation ou sur les
statistiques du commerce international des services, prière de s'adresser à: Statistics@wto.org.
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................64
NOTE INTRODUCTIVE
Pour produire des chiffres fiables, les statisticiens utilisent souvent des concepts, des
méthodologies et des systèmes complexes, qu'il peut être passablement difficile de traduire en
informations simples et compréhensibles pour les profanes. La fracture entre les producteurs et
les utilisateurs de statistiques est particulièrement large dans le domaine du commerce des
services. L'entrée en vigueur de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS)
en 1995 a non seulement gonflé la demande de statistiques améliorées, mais également mis en
relief le fait que le commerce international des services a une portée beaucoup plus large que ce
que mesurent les statistiques classiques.
Pour interpréter des statistiques, il est préférable de bien comprendre les méthodologies qui ont
servi à les produire. Le présent manuel expose de manière précise mais simple le nouveau cadre
statistique défini pour mesurer le commerce des services.
Principalement conçu comme élément de référence pour un cours plus large destiné aux
représentants des gouvernements et aux négociateurs commerciaux, ce manuel peut également
servir à d'autres utilisateurs comme les analystes d'entreprise, les étudiants, etc. Les statisticiens
novices dans ce domaine peuvent aussi s'y reporter pour comprendre les documents de référence
plus complexes et plus précis sur les méthodes de mesure du commerce des services.
Le manuel, qui débute par un aperçu général, contient six grandes sections qui peuvent être lues
indépendamment les unes des autres. Chaque section commence par un court paragraphe
indiquant en quelques mots ce que le lecteur pourra y apprendre et se termine par une liste de
documents auxquels il pourra se référer pour plus de précisions.
☛ le cadre statistique mis au point récemment à ce sujet, sur la base de deux grands
domaines statistiques (la section II expose les notions essentielles relatives au
commerce entre résidents et non-résidents tel qu'il est défini dans les principes
directeurs internationaux, et la section III traite des statistiques relatives aux opérations
des filiales étrangères), son utilité et ses limites actuelles;
☛ les différentes méthodes employées par les statisticiens pour recueillir des données sur
le commerce des services (section V);
☛ l'évolution récente et les perspectives dans le domaine des statistiques du commerce des
services (section VII).
Il faut noter que les règles, lignes directrices, concepts et définitions présentés ici sont simplifiés
et ne doivent pas être utilisés comme référence. Ils sont traités dans les manuels dont s'inspire
le présent texte, à savoir le Manuel des statistiques du commerce international des services et le
Manuel de la balance des paiements du FMI. On trouvera dans la bibliographie la référence
précise de ces documents et des autres sources utilisées pour établir le présent manuel.
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
I. APERÇU GÉNÉRAL
Le présent aperçu donne au lecteur une idée de l'importance des services ainsi que des diverses
manières dont ils peuvent être fournis au plan international. Il présente également de façon
succincte l'ouvrage réalisé récemment en vue de mesurer le commerce des services sous tous
ses aspects: le Manuel des statistiques du commerce international des services.
Les services ont une forte incidence sur la croissance et l'efficience, au travers d'un large
éventail de secteurs utilisateurs, ainsi que sur les résultats globaux de l'économie. Des secteurs
tels que les transports, les télécommunications et les services financiers jouent par exemple un
rôle déterminant dans les conditions de circulation des personnes, des marchandises, des
services et des capitaux. Autre illustration du rôle essentiel des services, le cas des services
environnementaux, qui contribuent au développement durable en atténuant les conséquences
défavorables des activités économiques.
Les services représentent actuellement plus des deux tiers du produit intérieur brut (PIB)
mondial. La part de la valeur ajoutée des services dans le PIB tend à croître fortement avec le
niveau de revenu d'un pays: elle est de 72 pour cent en moyenne dans les pays à revenu élevé
(76 pour cent aux États-Unis), contre 54 pour cent et 45 pour cent respectivement dans les pays
à revenu intermédiaire et les pays à faible revenu. Même dans ce dernier groupe, la production
de services constitue généralement une activité économique essentielle, dont la contribution au
PIB est supérieure à celle de l'industrie et de l'agriculture. Il existe toutefois des différences
notables entre les pays qui font partie d'un même groupe, comme entre l'Inde et le Nigéria, deux
pays à faible revenu où la part des services dans le PIB est respectivement de 52 pour cent et
24 pour cent.
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Monde Pays à Pays à Pays à États-Unis UE-27 Japon Brésil Fédération Inde Indonésie Chine Nigéria
revenu revenu faible de Russie
élevé intermé- revenu
diaire
Services Agriculture Industrie
Sources: Banque mondiale, base de données en ligne sur les Indicateurs du développement dans le monde, et Eurostat,
nouvelle base de données Cronos (données sur l'UE), thème 2 (décembre 2008). On notera que la "construction" est
incluse dans l'industrie.
L'importance actuelle de la valeur ajoutée des services fait suite à des dizaines d'années de
croissance soutenue de la contribution des services au PIB, qui se reflète aussi dans les
statistiques de l'emploi. En examinant l'évolution survenue durant la période 1995-2005, on
constate un important déplacement des emplois de l'agriculture et de l'industrie vers le secteur
producteur de services. La contribution des services à l'emploi total a progressé en moyenne de
5 points de pourcentage dans les pays à revenu élevé, et les renseignements disponibles tendent
à montrer que la hausse a été également forte en moyenne dans les pays à revenu intermédiaire
de la tranche supérieure (plus de 6 points avec, par exemple, 10 points pour Maurice et plus de
7 points pour la Malaisie, contre 0,5 point seulement pour l'Indonésie). La part des services a
également augmenté notablement dans un certain nombre de pays à revenu intermédiaire de la
tranche inférieure (Chine, Égypte et Thaïlande, par exemple), mais les données disponibles
concernant les pays à faible revenu ont semblé indiquer une progression plus faible de la
contribution des services à l'emploi total (2 points au Pakistan, par exemple). Les données sur
l'emploi confirment néanmoins l'importance du secteur des services, qui représente plus de la
moitié des emplois dans la plupart des pays considérés (jusqu'à 78 pour cent aux États-Unis).
70,0
60,0
50,0
40,0
30,0
20,0
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1995 2005*
Les comptes nationaux constituent le cadre statistique à partir duquel sont calculés les principaux
agrégats macro-économiques (production, produit intérieur brut, revenu national brut,
consommation …). La valeur ajoutée ventilée par secteur d'activité permet de mesurer la
contribution du secteur des services et de ses sous-secteurs au PIB. La majorité des pays ont
adopté les lignes directrices internationales du Système de comptabilité nationale 1993
(SCN 1993), qui facilite la comparabilité des données au niveau international.
Les statistiques de l'emploi donnent le nombre total de personnes employées dans les divers
secteurs d'activité. Elles permettent de déterminer le nombre de personnes employées dans le
secteur des services et leur répartition dans les différents sous-secteurs (il faut noter que ces
statistiques font aussi partie du cadre central des comptes nationaux).
D'autres renseignements tels que les statistiques des entreprises (disponibles auprès des
organisations régionales et internationales) ainsi que les données communiquées par les fédérations
d'entreprises peuvent être utiles pour évaluer l'activité de certains secteurs de services.
Les indicateurs quantitatifs relatifs à certains secteurs (nombre d'élèves inscrits au niveau primaire,
arrivées de touristes, nombre de lettres envoyées, distance parcourue par les avions, nombre
d'appels téléphoniques, etc.) donnent aussi des renseignements qui sont précieux pour évaluer la
production et les performances dans le secteur des services et qui permettent une analyse plus
poussée. Mais ils ne permettent pas de faire des comparaisons entre secteurs.
3 500 20,0
3 000
18,0
2 500
Milliards de dollars EU
2 000 16,0
%
1 500 14,0
1 000
12,0
500
0 10,0
1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2005 2006 2007
Services commerciaux
Part des services commerciaux dans les exportations totales (marchandises + services commerciaux)
Source: OMC.
La part des services dans le commerce mondial contraste avec la place essentielle de la
production de services dans les économies nationales. En raison du caractère incorporel des
services, le commerce des services est intrinsèquement soumis à plus de contraintes que
celui des marchandises. Alors qu'un bien (corporel) peut être produit, entreposé, déplacé et
consommé en différents lieux et à différents moments, la fourniture d'un service (incorporel) est
rarement dissociée de sa production et de sa consommation, ce qui exige une proximité entre le
fournisseur et le client. Un coiffeur par exemple doit être physiquement proche de son client
pour pouvoir lui couper les cheveux.
C'est en raison de cette obligation de proximité pour la fourniture de nombreux services que les
prestataires fournissent leurs produits grâce à une présence commerciale à l'étranger,
c'est-à-dire à l'implantation de filiales étrangères. Cette forme de commerce international des
services est jugée au moins aussi importante que le commerce "classique" des services entre
résidents et non-résidents.
1
Un exposé plus détaillé du commerce international des services commerciaux et des activités
des filiales étrangères est présenté à l'annexe I.
Source: OMC.
L'un des résultats les plus importants des négociations commerciales du Cycle d'Uruguay
(1986-1993) est d'avoir assujetti le commerce international des services à des règles
multilatérales communes. Entré en vigueur le 1er janvier 1995, l'Accord général sur le
commerce des services (AGCS) de l'OMC est le premier ensemble de règles négociées au
niveau multilatéral et juridiquement contraignantes portant sur le commerce international des
services commerciaux (c'est-à-dire à l'exclusion des services publics). Comme l'indique
l'AGCS, le commerce international des services peut se faire selon quatre modes de
fourniture:
• Mode 3: le fournisseur établit une présence commerciale dans un autre pays, au moyen
par exemple de succursales ou de filiales. Exemples: les services médicaux fournis par
un hôpital à capitaux étrangers ou les services bancaires fournis par la succursale d'une
banque étrangère.
Les piliers de l'AGCS sont les suivants: un ensemble d'obligations générales qui s'appliquent à
tous les Membres de l'OMC et à tous les services, tel le traitement de la nation la plus favorisée
(NPF), qui garantit la non-discrimination entre les partenaires commerciaux; les listes
d'engagements spécifiques résultant des négociations; et plusieurs annexes relatives à certains
secteurs et au mouvement des personnes physiques.
Pour répondre à ces besoins, on a rédigé dans un premier temps le Manuel des statistiques du
commerce international des services (MSCIS), qui est paru récemment. Basé sur des normes
convenues au plan international, cet ouvrage énonce des principes directeurs et des
recommandations sur la manière d'élaborer et d'utiliser des sources permettant de mesurer le
commerce des services. Il comprend deux piliers:
Les principes directeurs du MSCIS – lorsqu'ils seront appliqués – offriront aux statisticiens, aux
économistes et aux négociateurs commerciaux les données qu'ils attendent avec impatience au
sujet du commerce des services et qui permettront d'effectuer des analyses statistiques et
économiques plus pertinentes ainsi que d'améliorer les renseignements nécessaires aux
négociations. Les recommandations formulées dans le MSCIS en vue d'établir ces deux sources
devraient en effet aboutir à l'élaboration d'un ensemble de statistiques couvrant la plupart des
services fournis selon tous les modes. Le MSCIS indique qu'il faut poursuivre le travail
méthodologique dans deux grands domaines:
• Comme l'indique le tableau I.1, il n'est pas possible pour l'instant d'établir un lien
satisfaisant avec les modes de fournitures selon l'AGCS. Le MSCIS propose dans un
premier temps une approche simplifiée, reposant sur l'existence d'une bonne
correspondance globale entre i) les statistiques FATS et le mode 3, et ii) les statistiques
des services de la balance des paiements et les trois autres modes de fourniture (comme
on l'explique plus en détail à la section II.5).
• La fourniture de services selon le mode 4 n'est pas bien répertoriée dans les statistiques
existantes. Le MSCIS ouvre la voie à la création d'un cadre statistique dans une annexe
relative au mouvement des personnes physiques fournissant des services relevant de
l'AGCS.
Tableau I.1 – Correspondance entre les modes de fourniture et les domaines statistiques
Mode de Domaines statistiques pertinents Lacunes
fourniture
Mode 1: Balance des paiements: services La balance des paiements ne permet pas de
Fourniture commerciaux (à l'exclusion des séparation entre les modes 1 et 4
transfrontières voyages et des services de
construction)
Mode 2: Balance des paiements: voyages • La catégorie voyages englobe les achats
Consommation à de marchandises et ne fait pas de
l'étranger distinction entre les différentes catégories
de services consommés par les voyageurs
• Certaines transactions liées à ce mode de
fourniture sont également saisies dans
d'autres composantes de la balance des
paiements
Mode 3: Statistiques FATS • Très peu de pays produisent des données
Présence Balance des paiements: données sur FATS
commerciale les IED (renseignements • Les statistiques des IED couvrent un
complémentaires) sous-ensemble plus large et pas seulement
Balance des paiements: services de les sociétés contrôlées (majoritairement)
construction • Non réparti entre les modes 3 et 4
Mode 4: Balance des paiements: services • La balance des paiements ne permet pas
Présence de commerciaux (à l'exclusion des de séparation entre les modes 1 (3 pour
personnes voyages) les services de construction) et 4
physiques Balance des paiements: • Pas de relation avec le mode 4, mais
rémunération des salariés et envois intéressant pour la mobilité de la
de fonds des travailleurs main-d'œuvre
(renseignements complémentaires)
La présente section explique comment le commerce des services est mesuré dans le cadre de la
balance des paiements. Elle présente aussi les extensions apportées récemment à ce cadre du
point de vue de la ventilation des postes, afin que les statistiques répondent mieux aux besoins
des utilisateurs qui s'intéressent au commerce des services. Enfin, elle indique les liens entre
ces statistiques et les modes de fourniture selon l'AGCS.
1. INTRODUCTION
Les statistiques de la balance des paiements relatives aux transactions de services entre résidents
et non-résidents offrent une base solide pour mesurer le commerce des services au sens
classique. Les recommandations formulées dans le MSCIS au sujet de leur développement sont
inspirées par le souci de partir des principes et des classifications existants, sans les modifier.
2. PRINCIPES D'ENREGISTREMENT
Le concept de résidence est essentiel à la mesure des transactions de services entre résidents et
non-résidents. Les autres concepts essentiels concernent l'évaluation et la date d'enregistrement
des transactions. Ces principes fondamentaux, qui sont conformes à ceux du MBP5 et du
Système de comptabilité nationale 1993 (SCN 1993), sont décrits ci-après.
La balance des paiements d'un pays est un état statistique équilibré qui récapitule les
transactions économiques de ses résidents avec le reste du monde. Une transaction est un flux
économique qui implique un changement de propriété d'un bien ou d'un avoir financier, la
fourniture d'un service ou la fourniture de travail ou de capital. Les transactions internationales
de services sont dénommées concrètement commerce des services. Elles doivent généralement
être enregistrées en valeur brute, chaque poste de service affichant un crédit et un débit, qui
représentent respectivement les exportations et les importations de ce service.
Le concept de résidence ne repose pas sur des critères de nationalité ou des critères juridiques
mais sur le pôle d'intérêt économique d'un agent. De plus, comme les limites territoriales
reconnues à des fins politiques ne conviennent pas toujours aux fins économiques, le territoire
économique d'un pays est utilisé comme la zone géographique pertinente à laquelle s'applique le
concept de résidence.
Il n'est pas toujours simple de déterminer précisément si une unité institutionnelle a un pôle
d'intérêt économique dans un pays, et donc si elle y est résidente. On considère qu'une
entreprise a un pôle d'intérêt économique dans une économie lorsqu'elle exerce, ou compte
exercer, des activités économiques sur une échelle importante et pendant une longue période sur
le territoire économique de ce pays. Le pôle d'intérêt économique d'un ménage se trouve là où il
occupe un logement ou une succession de logements dans le pays qui est le principal lieu de
résidence de ses membres.2
Une période d'au moins un an est suggérée à titre indicatif ("règle d'une année") comme critère
du lieu de résidence (pôle d'intérêt économique).
C'est le prix du marché (c'est-à-dire le prix auquel acheteurs et vendeurs échangent l'article sur
un marché ouvert) qui doit être utilisé pour évaluer les échanges internationaux de services.
Dans certaines circonstances telles que les échanges entre entreprises affiliées (entreprises
apparentées intégrées au sein de la même direction), le prix adopté à des fins comptables ("prix
de cession interne") n'est pas toujours calculé précisément selon les conditions du marché.
Comme il peut être très difficile d'évaluer un prix du marché pour l'enregistrement de ces
transactions, le MBP5 reconnaît que, dans la plupart des cas, une telle évaluation ou imputation
ne sera pas appliquée. En pratique, si certains prix de cession interne s'éloignent de ceux de
transactions similaires au point de fausser sensiblement les calculs, il faudra soit y substituer
une valeur analogue au prix du marché, soit les signaler distinctement aux fins de l'analyse.
Le moment auquel les transactions de services doivent être enregistrées est la date de leur
réalisation (c'est-à-dire la date à laquelle les services sont fournis ou reçus). Il peut être
différent de celui auquel le paiement est effectué ou reçu, qui peut être antérieur ou postérieur à
la réalisation de la transaction. Les transactions doivent donc être enregistrées, autant que
possible, selon la comptabilité d'exercice plutôt que de caisse.
Les transactions peuvent être effectuées dans diverses monnaies, y compris la monnaie
nationale du fournisseur ou du consommateur des services. Il est toutefois nécessaire, pour
produire des statistiques utiles, de convertir les valeurs de toutes les transactions en une unité
de compte commune. Il s'agira le plus souvent de la monnaie nationale, ce qui facilitera
l'utilisation de ces statistiques conjointement avec d'autres statistiques économiques relatives à
l'économie nationale. Cependant, dans certains cas tels qu'une forte dépréciation de la monnaie
nationale ou une hyperinflation, il peut être plus utile, du point de vue de l'analyse, d'exprimer
toutes les transactions dans une autre monnaie plus stable. Le taux de change qu'il est
préférable d'appliquer pour convertir la monnaie dans laquelle les transactions ont été effectuées
dans celle choisie pour l'établissement des statistiques est le taux du marché en vigueur au
moment de la réalisation des transactions.
a) Principes essentiels
L'EBOPS est destinée à produire des statistiques à un niveau de détail qui réponde, entre autres
choses, aux besoins de renseignements dans le cadre des négociations relatives à l'AGCS. Elle
s'inspire de la classification des services du MBP5. Dans ce dernier, les onze postes principaux
sont également ventilés dans une liste de composantes types et complémentaires. L'EBOPS
offre une ventilation plus poussée de ces composantes en sous-catégories; elle est donc
2
Les fonctionnaires et le personnel militaire employés à l'étranger dans des enclaves
gouvernementales, ainsi que les personnes à leur charge, continuent d'avoir leur pôle d'intérêt économique
(c'est-à-dire leur résidence) dans leur pays d'origine.
compatible avec le MBP5. Elle contient aussi plusieurs "postes pour mémoire" destinés à
enregistrer des renseignements complémentaires utiles au sujet des transactions dans divers
secteurs de services tels que le transport de fret, les voyages ou les services d'assurance.
Comme la classification des services du MBP5, l'EBOPS est avant tout une classification
fondée sur les produits. Les postes de ces classifications peuvent être décrits dans les termes
de la version 1.0 de la Classification centrale des produits (CPC, Ver. 1.0), qui est la
classification internationale type des produits.3 Pour faciliter l'utilisation des statistiques
établies d'après l'EBOPS aux fins de l'AGCS, le MSCIS donne en annexe des tableaux de
correspondance entre l'EBOPS, la CPC, Ver. 1.0, et le document GNS/W/120 (liste des secteurs
de services généralement utilisée comme base des négociations dans le cadre de l'AGCS).
Le MSCIS admet que tous les statisticiens ne pourront pas établir dans l'immédiat des
statistiques au niveau de détail préconisé dans l'EBOPS et juge donc prioritaire d'établir des
statistiques du commerce international des services au niveau indiqué dans le MBP5. Lorsque
la ventilation des principales composantes de l'EBOPS est développée, elle devrait être
appliquée par étapes. Les statisticiens commenceront par ventiler les services qui présentent un
intérêt économique majeur pour leur économie et produiront également des données se
rapportant aux postes pour mémoire s'ils sont directement disponibles dans le cadre de cette
compilation.
b) Composantes de l'EBOPS
L'EBOPS, de même que le MBP5, comprend onze composantes principales qui sont énumérées
ci-après. L'ensemble de la classification figure à l'annexe II, et les définitions complètes des
composantes sont données dans le MSCIS.
• La rubrique des transports recouvre tous les services de transport fournis par les
résidents d'une économie à ceux d'une autre, ce qui inclut le transport de voyageurs,
l'acheminent de marchandises (fret), la location de moyens de transport (affrètement à
temps) avec équipage et les services auxiliaires et annexes qui s'y rapportent. En outre,
l'EBOPS distingue huit modes de transport: transports maritimes, transports aériens,
transports spatiaux, transports ferroviaires, transports routiers, transports par voies
navigables, transports par conduites et autres services de transports auxiliaires et
connexes.
• La rubrique voyages diffère de la plupart des autres rubriques relatives aux services
internationaux du fait qu'elle se caractérise par l'activité du consommateur. Par
conséquent, elle ne se réfère pas à un produit particulier et recouvre les dépenses
consacrées aux biens et aux services (hébergement, nourriture, souvenirs, etc.) acquis
par le voyageur durant son séjour à l'étranger. Conformément au concept de résidence,
seules les personnes qui séjournent dans le pays visité pendant moins d'un an sont
considérées comme des voyageurs. Si elles séjournent pendant plus d'un an, elles sont
considérées comme des résidents du pays visité. Ce principe ne s'applique pas aux
étudiants et aux patients qui reçoivent des soins médicaux à l'étranger, lesquels
continuent d'être considérés comme des résidents de leur pays d'origine même si leur
séjour dépasse un an.
3
Il est cependant impossible d'établir des correspondances dans les domaines des voyages, des
services de construction et des services fournis ou reçus par les administrations publiques, n.c.a., qui
mettent l'accent sur le mode de consommation des biens et services, plutôt que sur le type de produit
consommé.
• Le bâtiment et les travaux publics englobent les travaux effectués dans le cadre de
projets de construction et d'installation par des salariés d'une entreprise en dehors de son
territoire économique. Ils sont divisés en deux sous-rubriques: à l'étranger et dans
l'économie déclarante.
• Les services d'assurance comprennent les diverses formes d'assurances fournies aux
non-résidents par les compagnies d'assurance résidentes, et vice versa. Ils sont
subdivisés en cinq sous-rubriques: assurance-vie et financement de fonds de pension,
assurance-fret, autres assurances indirectes, réassurance et services auxiliaires. Les
informations sur les primes brutes et les indemnités brutes, qui peuvent servir de base à
l'estimation des frais de services, sont enregistrées dans des postes pour mémoire.
• Les services financiers englobent les services d'intermédiation financière et les services
auxiliaires fournis par les banques, les bourses des valeurs, les entreprises d'affacturage,
les entreprises de cartes de crédit et d'autres entreprises.
• La rubrique des autres services aux entreprises couvre les mêmes éléments que la
rubrique correspondante du MBP5, mais de façon beaucoup plus détaillée. Elle inclut
les sous-rubriques suivantes: négoce international, autres services liés au commerce,
services de location-exploitation et services aux entreprises, spécialistes et techniques
divers, parmi lesquels les services juridiques, les services de comptabilité et de
vérification des comptes, les services de conseils aux entreprises, de conseil en gestion
et de relations publiques, etc.
• Les services personnels, culturels et relatifs aux loisirs comprennent les services
audiovisuels et connexes et les autres services personnels, culturels et relatifs aux
loisirs. Les premiers recouvrent les services et commissions ayant trait à la production
de films cinématographiques, d'émissions de radio et de télévision et d'enregistrements
4
Les postes pour mémoire de l'EBOPS proposent une autre ventilation des services de voyages
afin de distinguer entre les dépenses sur les biens, les dépenses d'hébergement et de restauration et toutes
les autres dépenses liées aux voyages. Cette ventilation permet d'imputer les dépenses de services au
mode 2.
musicaux. Les seconds recouvrent les services tels que ceux qui sont associés aux
musées, bibliothèques, archives et autres activités culturelles, sportives et récréatives.
Pour cette seconde catégorie, l'EBOPS prévoit la production de renseignements
complémentaires grâce à deux sous-rubriques, les services d'éducation et les services de
santé, qui sont importantes pour les négociations commerciales.
• La rubrique des services fournis ou reçus par les administrations publiques, non
compris ailleurs (n.c.a.) englobe toutes les opérations des administrations publiques et
des organisations internationales qui ne figurent pas dans les autres postes de l'EBOPS.
Elle peut être subdivisée en trois sous-rubriques: ambassades et consulats, unités et
organes militaires et autres. On notera que l'AGCS ne s'applique pas aux services
fournis dans l'exercice du pouvoir gouvernemental.
À des fins d'analyse diverses, les statisticiens peuvent souhaiter regrouper des transactions
portant sur des services et des transactions ne portant pas sur des services, afin de donner des
renseignements sur des domaines qui intéressent en particulier les utilisateurs, par exemple,
toutes les transactions liées aux soins de santé, aux questions d'éducation ou d'environnement ou
aux activités audiovisuelles. Le MSCIS propose comme exemple de regroupement de
transactions le poste pour mémoire des transactions relatives à l'audiovisuel, qui vise les
transactions de services concernant les activités audiovisuelles (services audiovisuels,
redevances et droits de licence) et les acquisitions et cessions d'actifs non financiers non
produits tels que les brevets, droits d'auteurs, marques commerciales et franchises.
L'établissement de ce poste est recommandé pour des raisons analytiques et parce qu'il est
particulièrement utile pour les négociations de l'AGCS.
Il est nécessaire d'avoir une ventilation géographique ou régionale détaillée des statistiques sur
les divers types de services fournis et consommés par chaque économie selon le pays de
résidence des partenaires commerciaux. Ces statistiques offrent une base solide pour les
négociations multilatérales et bilatérales et sont importantes à diverses fins d'analyse. Par
exemple, les comparaisons bilatérales entre les données relatives à un pays et celles relatives à
un partenaire commercial au moyen de "statistiques miroir" constituent un outil important pour
vérifier et améliorer la qualité des données.
L'une des recommandations essentielles du MSCIS est que les pays établissent des statistiques
sur les échanges internationaux de services en distinguant les différents partenaires
commerciaux, au moins au niveau de l'ensemble du commerce des services et des onze
principales composantes de la classification des services du MBP5 et, chaque fois que c'est
possible, au niveau plus détaillé de l'EBOPS. Toutefois, l'établissement de statistiques sur les
différents partenaires commerciaux peut exiger des ressources considérables et présenter des
difficultés pour les statisticiens. Il est donc suggéré que les pays commencent par établir ces
statistiques au moins pour leurs principaux partenaires et dans les secteurs de services les
plus importants pour eux. Il est également recommandé aux statisticiens d'utiliser dans la
mesure du possible une base géographique identique pour toutes les séries apparentées de
statistiques internationales sur le commerce des services (y compris les statistiques FATS).
Il se peut que les exportations de services informatiques d'un pays soient bien mesurées au
niveau global. Mais quelle proportion de ces ventes se rapporte à la fourniture transfrontières
(mode 1, par exemple transmission électronique d'un logiciel développé dans le pays du
fournisseur) et quelle proportion se rapporte à la présence de personnes physiques (mode 4, par
exemple mise au point par un programmeur d'une application spécifique dans les locaux du
client étranger)? Le MSCIS admet qu'il faudra encore du temps avant que les statisticiens ne
soient en mesure d'imputer chaque type de service de l'EBOPS aux différents modes de
fourniture de l'AGCS. Il propose donc pour commencer une approche simplifiée,
opérationnelle dans le contexte statistique actuel, en vue de produire des approximations. À
partir de la détermination du lieu où est situé le fournisseur au moment de la transaction, on
suppose qu'une catégorie de services des comptes de la balance des paiements correspond
seulement à un ou deux modes de fourniture dominants.
Selon cette méthodologie, on peut considérer que les services suivants de l'EBOPS, lorsqu'ils
sont échangés entre résidents et non-résidents, sont essentiellement fournis selon le mode 1
(fourniture transfrontières): transports (excepté les services auxiliaires et connexes fournis aux
transporteurs dans les ports étrangers, qui doivent être imputés au mode 2), communications,
assurance, et services financiers ainsi que les paiements de redevances et droits de licence.
Tous les services enregistrés dans le poste des voyages (c'est-à-dire à l'exclusion des biens)
doivent être imputés au mode 2 (consommation à l'étranger).
La situation est plus complexe pour les autres services commerciaux, qui peuvent inclure des
éléments importants de deux modes de fourniture: les services d'informatique et d'information,
les autres services aux entreprises et les services personnels, culturels et relatifs aux loisirs
peuvent être fournis selon les modes 1 et 4; les services de bâtiment et travaux publics peuvent
être fournis selon les modes 3 et 4. Il faut des travaux plus approfondis pour déterminer
l'imputation de ces statistiques aux divers modes de fourniture.
5
On notera que le mode 3 (présence commerciale) concerne principalement le FATS. Ces
statistiques sont présentées dans la section III. Le mode 4 (présence de personnes physiques) est traité
plus en détail dans la section IV.
La présente section expose les aspects méthodologiques des statistiques du commerce des
services des filiales étrangères: entreprises visées, variables économiques à considérer pour
étudier les activités des filiales étrangères et classification des données (par pays et par activité
ou par produit de services).
1. INTRODUCTION
Les principes d'enregistrement des statistiques FATS sont conformes aux normes statistiques
internationales, notamment celles qui régissent la mesure de l'investissement étranger direct
(IED) dans le MBP5 et la troisième édition de la Définition de référence des investissements
étrangers directs de l'OCDE. On présente dans la première sous-section l'univers de l'IED, car
il permet de comprendre l'univers des statistiques FATS. En outre, les statistiques des IED
peuvent fournir des indicateurs provisoires de la présence commerciale pour les pays qui n'ont
pas encore commencé à établir des statistiques FATS.8
a) L'univers de l'IED
L'IED est la catégorie d'investissements internationaux qui traduit l'objectif d'une entité résidant
dans une économie (investisseur direct) d'acquérir un intérêt durable dans une entreprise
résidant dans une autre économie (entreprise d'investissement direct). La notion d'intérêt
6
Bien qu'on ne dispose que de données fragmentées, on estime que la valeur des services fournis
par le biais de filiales étrangères est plus élevée que celle des services échangés qui ressort de la balance
des paiements (voir la section I.1 b)).
7
Les conseils donnés dans le manuel de l'OCDE sur les Indicateurs économiques de la
mondialisation (2005, chapitre III, L'activité économique des entreprises multinationales) sont en parfait
accord avec les principes directeurs du MSCIS.
8
Les statistiques des IED comprennent les investissements initiaux et les transactions ultérieures
entre entreprises apparentées. Elles couvrent les transactions financières d'investissements directs
(enregistrées principalement en fonction de leur destination), les revenus d'investissements directs (perçus
par l'investisseur direct) et les positions d'investissements directs (valeur du stock d'investissements
directs à la fin de la période de référence).
durable implique l'existence d'une relation à long terme entre l'investisseur direct et l'entreprise,
et l'exercice d'une influence notable de l'investisseur sur la gestion de l'entreprise.
L'entreprise d'investissement direct est une entreprise ayant ou non la personnalité morale
dans laquelle l'investisseur direct possède au moins 10 pour cent des actions ordinaires ou des
droits de vote (pour une entreprise ayant la personnalité morale) ou l'équivalent (pour une
entreprise n'ayant pas la personnalité morale).
L'investisseur direct peut être une personne physique, une entreprise publique ou privée dotée
ou non d'une personnalité morale distincte, un groupe de personnes physiques ou d'entreprises
qui sont associées, une administration publique ou un organisme officiel ou d'autres
organisations qui possèdent une entreprise d'investissement direct dans une économie autre que
celle dont l'investisseur direct est résident.
D'une manière générale, les statistiques FATS ne couvrent que les filiales étrangères contrôlées
par un investisseur direct étranger. À des fins statistiques, la population visée comprend les
filiales détenues majoritairement par un seul investisseur direct9 qui possède plus de 50 pour
cent des actions ordinaires ou des droits de vote.10 La population des statistiques FATS est
donc un sous-ensemble de l'univers de l'IED. Il faut noter que les statistiques FATS rendent
compte des opérations des filiales concernées dans leur totalité et non au prorata de la
participation des entreprises étrangères parentes.
Comme l'expression de FATS telle qu'elle est utilisée ici désigne le commerce des services des
filiales étrangères, on pourrait s'attendre à ce que les statistiques FATS portent uniquement sur
les producteurs de services. Or, elles couvrent les producteurs de biens et de services.
Certaines entreprises produisent à la fois des biens et des services, et ce n'est qu'en couvrant tous
les producteurs que les statistiques refléteront les activités des entreprises qui produisent
accessoirement des services. L'établissement de statistiques sur l'ensemble des producteurs
permet en outre de rendre compte des activités des producteurs de services dans le cadre de
statistiques couvrant toutes les activités des entreprises.
c) Unités statistiques
Les statistiques FATS peuvent être établies soit au niveau de l'entreprise (société), soit à celui
des différents lieux d'implantation ou établissements. Les unités employées peuvent avoir une
grande influence sur l'interprétation des statistiques (voir l'exemple ci-dessous), et chacune de
ces deux bases a ses avantages et ses inconvénients (répartition difficile de certaines variables
entre les établissements d'une entreprise, coûts différents de collecte des données, etc.). Comme
ces statistiques sont souvent tirées de systèmes statistiques existants dans lesquels les unités sont
déjà définies, le MSCIS ne donne pas de conseils sur les unités à employer mais recommande
d'indiquer les unités employées dans des notes explicatives.
Supposons par exemple qu'une entreprise ait deux établissements: un qui fournit des services
financiers et un qui fournit des services d'information. Supposons en outre que le premier
9
À cet égard, un groupe d'investisseurs associés agissant de concert est considéré comme un seul
investisseur.
10
Certaines entreprises autres que celles détenues majoritairement par un investisseur étranger
sont jugées intéressantes, soit dans le contexte de l'AGCS, soit dans les études sur la mondialisation (par
exemples les entreprises qui sont détenues exactement à 50 pour cent par un investisseur étranger, ou
celles dans lesquelles plusieurs investisseurs étrangers détiennent collectivement la majorité). Le MSCIS
encourage les statisticiens à fournir des statistiques supplémentaires distinctes, accompagnées de notes
explicatives, au sujet de ces cas intéressants.
représente 60 pour cent des ventes de l'entreprise et le second 40 pour cent. Dans les
statistiques au niveau de l'établissement, les ventes seraient enregistrées dans les deux branches
d'activité selon les proportions indiquées. Dans les statistiques au niveau de l'entreprise, au
contraire, toute l'entreprise serait classée dans une même branche d'activité (services financiers
si l'on utilise la répartition des ventes comme base de la classification), auquel cas toutes les
ventes seraient enregistrées dans cette branche et aucune dans l'autre. Toutefois, il est plus
coûteux de recueillir des renseignements auprès des établissements qu'au niveau des entreprises.
d) Moment de l'enregistrement
Comme pour les autres statistiques économiques, les principes directeurs relatifs aux statistiques
FATS recommandent de mesurer et d'enregistrer les variables sur la base de la comptabilité
d'exercice (c'est-à-dire la période de réalisation de la transaction plutôt que, par exemple, celle
du paiement correspondant). Les variables de flux, telles que la production et la valeur ajoutée,
devraient se rapporter à une année de référence, tandis que les variables de stock, telles que les
actifs et la valeur nette, devraient se référer à la fin de l'année de référence.
La base devra être si possible l'année civile. Toutefois, dans certains pays, il n'existe que des
données établies sur la base de l'exercice budgétaire ou comptable. Ces pays sont encouragés à
ajouter des notes expliquant cette pratique dans leurs statistiques FATS, en précisant
éventuellement la différence entre leur exercice budgétaire et l'année civile.
Ces variables constituent certes un ensemble de base susceptible d'apporter des réponses à
diverses questions, mais d'autres indicateurs de l'activité des filiales étrangères peuvent aussi
être utiles dans certains cas. Le MSCIS propose les variables supplémentaires suivantes que
les pays pourraient envisager de recueillir dans un deuxième temps s'ils sont en mesure de le
faire: actifs, rémunération des salariés, valeur nette, excédent d'exploitation net,
formation brute de capital fixe, impôt sur le revenu des sociétés, et dépenses de
recherche-développement.
La plupart des variables "de base" et des variables "supplémentaires" sont tirées du SCN 1993.
Les variables FATS peuvent être réparties de deux manières. La répartition géographique
indique où la production a eu lieu et où se trouve le propriétaire de la filiale productrice. La
répartition selon l'activité principale du producteur indique quel secteur d'activité est
concerné. En outre, certaines variables peuvent se classer par produit. Les recommandations du
MSCIS sur chacune de ces bases de répartition sont présentées ci-après.
a) Par pays
Les questions à prendre en considération dans la répartition des variables par pays diffèrent
selon qu'il s'agit du FATS entrant ou du FATS sortant.
Pour le FATS entrant, il faut choisir d'attribuer la transaction au pays investisseur immédiat ou
au pays investisseur ultime. Le MSCIS recommande que la base primaire de la répartition
géographique soit le pays du bénéficiaire effectif ultime de la filiale. Le pays du bénéficiaire
effectif ultime est celui qui détient et contrôle en dernier ressort la filiale – et tire par conséquent
profit de la détention et du contrôle. Par exemple, si une société française possède
indirectement une filiale en Russie par le biais de sa filiale à 100 pour cent aux Pays-Bas, dans
les statistiques du FATS entrant établies par la Russie, la France devrait être le pays
propriétaire. Toutefois, comme il est possible de disposer d'informations sur le propriétaire
immédiat ("première société mère étrangère") grâce aux données sur les IED, et pour faciliter la
comparaison avec ces données, le MSCIS encourage les pays à recueillir aussi des données
ventilées en fonction du pays du propriétaire immédiat.
Pour le FATS sortant, il y a deux possibilités. Les variables peuvent être attribuées soit au
pays où est implantée la filiale (pays d'accueil), soit au pays de la filiale (pays final), si celle-ci
est détenue directement dans un autre pays. Le MSCIS recommande d'attribuer les données au
pays de la filiale dont les opérations sont décrites par les variables.11 Ce traitement est en effet
celui qui convient le mieux pour révéler le pays où l'investisseur étranger direct a une présence
commerciale. Par exemple, si une société britannique possède une filiale aux États-Unis par le
biais d'une holding située aux Bermudes, dans les statistiques britanniques du FATS sortant, la
filiale sera classée aux États-Unis plutôt qu'aux Bermudes.
Toutes les variables FATS devraient être attribuées aux activités industrielles des
producteurs. Le MSCIS contient une classification des activités pour les variables FATS qui
s'inspire de la troisième révision de la Classification internationale type, par industrie, de toutes
les branches d'activité économique (CITI, Rev.3). Cette classification, dénommée Catégories
CITI pour les filiales étrangères (ICFA), est reproduite à l'annexe IV. Les catégories figurant
dans l'ICFA couvrent toutes les activités économiques, avec plus de détails pour les services.
Les données enregistrées sur toute catégorie de l'ICFA doivent être interprétées comme une
indication de l'activité principale des entreprises plutôt que comme une mesure précise de
l'activité elle-même. Le secteur d'activité dans lequel une entreprise est classée ne reflète que
l'activité la plus importante exercée. Par exemple, les services informatiques peuvent être
fournis non seulement par des entreprises classées dans l'activité de services informatiques, mais
aussi par des entreprises classées dans la catégorie de la fabrication ou du commerce de gros
d'ordinateurs. De même, il peut arriver (quoique moins souvent dans la réalité) que les
entreprises de services informatiques fabriquent ou vendent en gros des ordinateurs en tant
qu'activité secondaire. Les statistiques de l'activité "services informatiques" donneraient donc
une valeur fausse de cette activité en excluant les services informatiques fournis par les
fabricants et les grossistes et en incluant les activités de fabrication et de commerce de gros des
entreprises de services informatiques.
Pour cette raison, et à cause des différences entre les classifications elles-mêmes, on ne peut
faire concorder que dans une mesure limitée les données sur les échanges entre résidents et non-
résidents classées selon l'EBOPS et les données sur les variables FATS classées selon
l'ICFA. Une concordance entre les deux classifications (prévues dans le MSCIS) pourrait
cependant être utile, notamment dans les secteurs où les entreprises sont spécialisées et
n'exercent généralement pas d'activités secondaires importantes. Par exemple, si les services
juridiques n'étaient fournis que par les cabinets d'avocats et si les cabinets d'avocats avaient
tendance à fournir uniquement des services juridiques, les ventes enregistrées dans la catégorie
11
On notera que les transactions d'IED enregistrées dans le cadre de la balance des paiements
sont attribuées au pays d'accueil, ce qui convient pour suivre les positions et les flux financiers.
des "services juridiques" correspondraient de près aux ventes de services juridiques, étant donné
qu'elles seraient enregistrées dans une classification par produit.
Bien que le MSCIS recommande de ventiler en priorité les statistiques FATS par activité, il
encourage les pays à se fixer, comme objectif à long terme, de ventiler certaines variables
telles que les ventes, les exportations et les importations par types de services produits et
vendus.12 Les données établies par produit permettent d'identifier certains types de services
fournis au moyen d'une présence commerciale. Les statistiques par produit qui sont disponibles
ou peuvent être établies pour le FATS devraient être ventilées sur une base compatible avec
l'EBOPS. Si un pays ne peut atteindre ce niveau de précision, il pourra ventiler les ventes dans
chaque activité entre celles de biens et celles de services comme première étape vers une
classification par produit.
* en général:
- MSCIS, chapitre IV
- Manuel de l'OCDE sur les Indicateurs économiques de la mondialisation, chapitre III
* définitions de l'IED: troisième édition de la Définition de référence des investissements étrangers
directs de l'OCDE et MBP5 (www.imf.org)
12
D'autres variables telles que la valeur ajoutée et l'emploi ne peuvent être classées par produit.
1. INTRODUCTION
Le MSCIS admet qu'un cadre statistique complet n'a toujours pas été élaboré pour mesurer le
mode 4. En guise de première étape, il inclut une annexe sur le mouvement des personnes
physiques. Depuis l'élaboration du MSCIS, des progrès ont été accomplis, mais il peut être
difficile de définir la portée du mode 4 (sous-section 2) dans certains cas. Dans la
sous-section 3, on examine les sources statistiques qui peuvent être utilisées pour faciliter une
évaluation de ce mode de fourniture et l'on propose des moyens d'améliorer sa mesure.
L'AGCS ne donne pas de définition précise du mode 4 susceptible d'être utilisée directement à
des fins statistiques. Le mode 4 est généralement décrit en termes de but et de durée du séjour:
le fournisseur est admis temporairement dans le cadre de la fourniture d'un service visée par
l'AGCS, qu'il intervienne directement dans la production/fourniture du service ou indirectement
(en travaillant pour une filiale étrangère, dans le domaine du marketing, de la vente, par
exemple).
L'AGCS définit le mode 4 du commerce des services comme "la fourniture d'un service … par
un fournisseur de services d'un Membre, grâce à la présence de personnes physiques d'un
Membre sur le territoire de tout autre Membre". Le mode 4 peut généralement être décrit
comme celui qui vise les personnes physiques étrangères admises dans l'économie d'accueil
pour:
ii) travailler dans une filiale étrangère qui fournit des services (personnes
transférées à l'intérieur d'une société ou recrutées directement par la
filiale); ou
Le mode 4 ne concerne donc pas seulement les étrangers intervenant directement dans la
fourniture des services (ce qui correspond généralement au commerce des services dans la
balance des paiements) mais concerne aussi les personnes dont la présence à l'étranger contribue
à la fourniture d'un service.
13
Certains travailleurs indépendants peuvent aussi s'établir sur le marché d'accueil et fournir des
services en provenance de ce territoire: bien qu'un engagement relatif au mode 4 garantisse le droit de
cette personne à être présente sur ce territoire, on considère que le service est fourni grâce à une présence
commerciale.
Il y a cependant des domaines dans lesquels il peut être difficile de définir ce que recouvre la
fourniture de services selon le mode 4. Par exemple:
• il n'est pas toujours facile de déterminer ce qui constitue un service: les ramasseurs de
fruits, par exemple, pourraient être considérés comme des travailleurs agricoles
temporaires (ne relevant pas du mode 4) ou comme des fournisseurs de services de
ramassage de fruits; ou
L'Annexe de l'AGCS sur le mouvement des personnes physiques fournissant des services
relevant de l'Accord (l'Annexe de l'AGCS) précise la nature temporaire de la présence: les
mesures concernant la citoyenneté, la migration, la résidence et l'emploi à titre permanent sont
exclues du champ d'application de l'Accord. De plus, l'AGCS "ne s'appliquera pas aux mesures
affectant les personnes physiques qui cherchent à accéder au marché du travail d'un Membre".
Dans le cas du mode 4, la personne physique est admise pour réaliser une tâche en rapport avec
la fourniture d'un service; lorsqu'elle l'a réalisée, elle devra quitter le pays.
L'AGCS ne définit pas la présence temporaire comme une durée de séjour spécifique mais les
Membres le font cependant, en pratique, dans leurs listes d'engagements. La durée de séjour
maximale pour le mode 4 inscrite dans les listes varie entre trois mois pour les vendeurs de
services/personnes chargées d'établir une présence commerciale et deux à cinq ans pour les
personnes transférées à l'intérieur d'une société.
Selon l'Annexe du MSCIS, plusieurs classifications internationales peuvent être utiles pour les
négociations de l'AGCS et pour évaluer le mode 4: la CPC (également utile pour les autres
modes de fourniture); la Classification internationale type des professions (CITP) de l'OIT, qui
fait la distinction entre les différentes catégories d'emplois; la CITI, qui peut être utile dans les
cas où il manque des renseignements statistiques sur la répartition de l'emploi étranger par
profession; et la Classification internationale d'après la situation dans la profession (CISP),
utile par exemple pour identifier les "fournisseurs de services indépendants" qui sont souvent
visés par les engagements spécifiques au titre de l'AGCS.
Divers indicateurs offrent un intérêt pour évaluer le mode 4. La plupart d'entre eux se
rapportent aux différents types de présence des personnes physiques mis en évidence dans les
sections précédentes. Ils concernent la valeur des services échangés ou le nombre et les types
de personnes qui traversent les frontières. L'encadré IV.1 dresse un tableau des liens qui
peuvent être établis entre les différentes sortes de fournitures de services au moyen du
mouvement de personnes physiques et les domaines statistiques existants. Comme il est indiqué
ci-après, des indicateurs utiles permettant de mesurer le mode 4 sont souvent disponibles, mais
pour une population beaucoup plus importante. La principale difficulté liée à la mesure du
mode 4 consiste à identifier le sous-ensemble de services et de travailleurs qui devrait être
mesuré.
L'estimation de la valeur du commerce des services selon le mode 4 n'est pertinente que pour la
catégorie I définie dans l'encadré IV.1, à savoir les fournisseurs de services indépendants ou les
salariés d'un fournisseur de services étranger admis dans l'économie d'accueil du client pour
produire/fournir directement un service. S'agissant des personnes transférées à l'intérieur d'une
société et des étrangers recrutés directement par une filiale étrangère (catégorie II a)), le service
est fourni suivant le mode 3 (le mouvement visé par le mode 4 contribue à la fourniture du
service grâce à une présence commerciale). Du point de vue économique, il n'y a pas
d'échanges commerciaux (au moins au stade initial) dans le cas des vendeurs de
services/personnes chargées d'établir une présence commerciale (catégorie III).
Les composantes du MBP5/de l'EBOPS, qui visent les transactions relatives aux contrats de
services internationaux, correspondent à la quasi-totalité de la valeur du commerce des services
selon le mode 4 (ainsi qu'aux modes 1 et 2).14 Les postes de services du MBP5/de l'EBOPS qui
sont réputés comporter des éléments importants du mode 4 sont les suivants: services
d'informatique et d'information; autres services aux entreprises; services personnels,
culturels et relatifs aux loisirs; et bâtiment et travaux publics. L'imputation des postes du
MBP5/de l'EBOPS aux modes de fourniture (voir la section II.5) permettra de mesurer de façon
satisfaisante la valeur du commerce des services selon le mode 4 mais elle ne constitue pas
encore une priorité par rapport aux autres améliorations possibles de la mesure de ce commerce.
Les flux de la balance des paiements relatifs à la main-d'œuvre (rémunération des salariés et
envois de fonds des travailleurs) donnent des renseignements intéressants sur les flux de
revenus résultant des mouvements généraux de personnes ou migrations (à caractère
temporaire ou définitif), y compris des mouvements de main-d'œuvre. Cependant,
contrairement aux indicateurs relatifs aux services figurant dans le MBP5/l'EBOPS, i) les flux
relatifs à la main-d'œuvre ne servent pas à mesurer les flux commerciaux (transactions) tels
qu'ils sont spécifiés dans les contrats de services internationaux passés entre les fournisseurs de
services et les consommateurs (voir ci-dessus); et ii) l'ensemble des personnes visées par les
flux relatifs à la main-d'œuvre diffère beaucoup, en général, de l'ensemble des personnes ayant
des activités de services selon le mode 4.
• dans les statistiques sur le tourisme et les migrations (non-migrants), distinguer les
personnes voyageant pour affaires et ventiler encore ces données par catégorie de
personnes, à l'exception des personnes transférées à l'intérieur d'une société et des
étrangers recrutés directement par des filiales étrangères, qui ne sont généralement pas
visés par ces statistiques; et
14
Pour des informations complémentaires sur l'imputation des postes de la balance des
paiements ou de l'EBOPS aux modes de fourniture, voir la section II.5. Ces statistiques ne concerneront
pas les fournisseurs de services indépendants qui séjournent (ou souhaitent séjourner) plus de 12 mois
dans l'économie d'accueil car ils deviendront résidents de ce pays et les transactions correspondant aux
contrats de services ne seront plus des transactions internationales. Cependant, les pays établissant des
statistiques pour lesquels la catégorie de travailleur indépendant établi dans une économie autre que la
leur est considérée comme une part importante de la population relevant du mode 4 souhaiteront peut-être
effectuer des estimations de la valeur des services vendus/produits par ces fournisseurs de services
indépendants.
15
Il est actuellement improbable que les besoins de la politique commerciale soient dûment pris
en compte dans les statistiques des migrations à court terme.
16
Dans la pratique, les statistiques des migrations établies par les pays peuvent avoir un champ
relativement différent de celui qui est recommandé au niveau international. Par exemple, des périodes
plus longues (que la période indicative d'un an) peuvent être fixées comme limite entre migration de
courte durée et migration de longue durée.
• dans les statistiques sur les migrations, catégories des migrants de courte et longue
durées, distinguer les personnes transférées à l'intérieur d'une société et les étrangers
recrutés directement par des filiales étrangères. Le cadre statistique FATS pourrait
aussi fournir des indicateurs relatifs aux mouvements relevant du mode 4 et liés au
commerce selon le mode 3. De nombreux engagements en vigueur pris selon le mode 4
concernent directement les personnes transférées à l'intérieur d'une société (leur droit de
se déplacer facilite la fourniture de services selon le mode 3) et il pourrait s'avérer utile
de distinguer l'emploi non permanent des étrangers dans des statistiques appropriées.
Pour effectuer des mesures plus précises, il faudrait envisager des durées de séjour plus longues.
Si possible, les données recueillies au moyen de ces cadres statistiques devraient être ventilées
en fonction: du type de service fourni; de l'activité de l'entreprise qui emploie la personne ou
de l'activité menée par le travailleur indépendant; de la profession/des qualifications des
personnes qui se déplacent; de la durée du séjour dans le pays d'accueil; et du pays d'origine/de
destination des échanges et des personnes.
V. SOURCES DE DONNÉES
La présente section expose les principaux systèmes et sources utilisés pour établir les
statistiques du commerce des services. Elle traite des questions de comparabilité entre les
statistiques de la balance des paiements des différents pays et de la façon dont on peut les
résoudre grâce à une coopération efficace. Elle présente aussi les initiatives internationales
destinées à évaluer la qualité des statistiques.
1. INTRODUCTION
Les statistiques de la balance des paiements et les statistiques FATS peuvent être établies à
partir de sources très diverses. La façon dont les données sont recueillies et mises en forme
diffère selon les postes de la balance des paiements ou selon qu'il s'agit du FATS entrant ou
sortant, à l'intérieur d'un pays et entre les pays. Dans la sous-section 2, on passe en revue les
sources les plus couramment utilisées pour établir les statistiques des services destinées à la
balance des paiements et, dans la sous-section 3, on décrit les deux principaux systèmes de
collecte utilisés pour les statistiques FATS. Enfin, dans la sous-section 4, on examine la
question des asymétries des statistiques et l'on présente diverses initiatives destinées à améliorer
la qualité des statistiques.
Pour établir les statistiques des transactions de services entre résidents et non-résidents, il existe
un certain nombre de sources, dont deux sont généralement utilisées comme fondement du
système de collecte pour la balance des paiements: le Système de communication des
transactions internationales (SCTI) et les enquêtes auprès des entreprises. D'autres sources sont
utilisées en complément de l'un de ces systèmes ou des deux combinés.
Un SCTI est un système de collecte qui consiste à communiquer au statisticien qui établit la
balance des paiements les paiements internationaux transmis par l'intermédiaire des
banques nationales, avec des indications sur les services spécifiques qu'ils rémunèrent. En
général, les banques nationales servent d'intermédiaire dans ce système en déclarant les
règlements internationaux effectués par leurs clients. Cette déclaration indirecte est souvent
complétée par une déclaration directe des transactions réglées en dehors du système bancaire
national (par exemple à travers les comptes détenus à l'étranger par les résidents) ou des
transactions pour lesquelles il n'y a que des paiements nets, comme ceux qui ont lieu dans les
systèmes de compensation ou d'enregistrement net.17
Un SCTI permet d'établir en temps utile des statistiques complètes de la balance des paiements
en ayant recours à un nombre assez réduit de déclarants. Mais il s'écarte quelque peu de la
recommandation donnée dans le MBP5 selon laquelle les transactions devraient être mesurées
lorsque le service est fourni et non lorsque le paiement a lieu (bien que les deux périodes
correspondent généralement dans le cas des services). En outre, le déclarant peut avoir des
difficultés à déterminer le type exact de service fourni, ce qui fausse parfois le classement.
17
Dans ces systèmes, une chambre de compensation permet aux participants de régler leurs
créances/dettes réciproques nées au cours d'une période donnée en effectuant des paiements nets à la fin
de la période (exemple: les paiements entre compagnies aériennes faits par le biais de l'Association du
transport aérien international (IATA)).
Les enquêtes auprès des entreprises peuvent constituer la base de la collecte de données sur
les transactions de services entre résidents et non-résidents. En pareil cas, les statistiques du
commerce international des services sont souvent établies à partir d'une série d'enquêtes
réalisées auprès d'échantillons représentatifs d'agents économiques internationaux. Certaines
enquêtes portent sur toutes les transactions internationales des entreprises, et d'autres sur
certains postes de services.
Il n'y a pas de limite théorique à l'utilisation des enquêtes auprès des entreprises pour recueillir
des données sur le commerce international des services. La qualité des données issues des
enquêtes dépend de l'adéquation des techniques employées pour concevoir les échantillons,
élaborer les questionnaires et dépouiller les résultats, ainsi que de la qualité du registre des
entreprises. Pour permettre une identification correcte de la population visée dans chaque
enquête, le registre des entreprises doit être tenu à jour et suffisamment détaillé.
Certains pays tels que les États-Unis et le Royaume-Uni n'utilisent qu'un système fondé sur les
enquêtes auprès des entreprises, sans recourir à un SCTI. Mais, dans bien des cas, les pays
exploitent une combinaison de SCTI et d'enquêtes auprès des entreprises pour établir les
statistiques de la balance des paiements. Ces systèmes peuvent prendre diverses formes, allant
de l'utilisation limitée d'enquêtes en complément d'un système essentiellement fondé sur le
SCTI, à l'inverse. Par exemple, le système de collecte français repose largement sur un SCTI,
complété par un système de "déclaration directe" au titre de la balance des paiements par les
"grands acteurs", c'est-à-dire les principales entreprises qui effectuent des transactions
internationales. Aux Pays-Bas, en revanche, le SCTI a été remplacé récemment par un système
à base d'enquêtes, mais un reste de SCTI basé sur une déclaration simplifiée des banques a été
maintenu afin de permettre l'identification des entreprises qui effectuent des transactions
internationales.
Alors que les systèmes qui reposent principalement sur le SCTI sont généralement placés sous
la responsabilité de la banque centrale nationale, ceux qui reposent sur des enquêtes comme
source principale sont souvent exploités par l'institut national de la statistique. Quel que soit
l'organisme responsable, une étroite coopération entre les deux est particulièrement utile, surtout
lorsque les deux sources doivent être combinées.
Pour mesurer plus précisément les transactions internationales des résidents, on peut utiliser
d'autres sources en complément des renseignements recueillis au moyen du SCTI ou des
enquêtes auprès des entreprises. L'un des secteurs de services typiques dans la balance des
paiements pour lequel on a recours à des sources complémentaires est le poste des voyages. De
nombreux pays recueillent des renseignements supplémentaires sur les dépenses des visiteurs
(entrants et sortants) à partir d'enquêtes réalisées dans le cadre des statistiques des migrations et
du tourisme. D'autres sources telles que les enquêtes sur les dépenses des ménages (pour
obtenir par exemple des pondérations destinées à établir l'indice des prix à la consommation)
peuvent livrer des renseignements utiles sur les dépenses des résidents à l'étranger.
D'autres données sur le commerce international des services peuvent être obtenues auprès de
sources officielles (administrations publiques et autorités monétaires). Dans certains pays, une
coopération efficace avec les unités gouvernementales permet au statisticien de la balance des
paiements d'obtenir quelques statistiques sur une série de transactions de services. Les
renseignements sur les opérations des administrations publiques peuvent non seulement
servir à établir le poste des services fournis ou reçus par les administrations publiques, n.c.a.,
mais être utiles également pour d'autres activités liées aux services telles que les taxes d'aéroport
perçues auprès des non-résidents (voyages) et les redevances d'atterrissage et de manutention
perçues par les pouvoirs publics (transports). En outre, les institutions du secteur public sont
souvent en mesure de fournir des données déduites de leurs diverses fonctions. L'un des
domaines qui intéressent couramment le commerce international des services est celui des
données recueillies par les administrations publiques sur les services d'éducation et de santé
fournis ou reçus par des non-résidents (voyages; services personnels, culturels et relatifs aux
loisirs).
Les informations obtenues auprès des pays partenaires sont utiles lorsqu'il n'est pas possible de
les recueillir directement dans le pays déclarant; elles permettent aussi de valider et d'améliorer
les statistiques du pays. En relevant et en expliquant les écarts, les statisticiens peuvent
améliorer la qualité de leurs statistiques de la balance des paiements (voir la section V.4). Les
données obtenues auprès des organisations internationales sont utiles aux pays qui bénéficient
d'aides, pour l'établissement des statistiques sur les services d'assistance technique.
Les statistiques FATS concernent deux populations que les statisticiens doivent aborder de
manière différente. Les filiales nationales des entreprises étrangères doivent être étudiées
directement au sujet de leur activité (FATS entrant), et les activités des entreprises étrangères
détenues majoritairement par des entreprises nationales sont mesurées (indirectement) par le
biais de l'entreprise parente résidente (FATS sortant).
Les données sur le FATS entrant et sortant peuvent être recueillies à partir de plusieurs sources
et statistiques existantes, à des degrés divers. Il est probable, en particulier, qu'elles auront des
liens avec les données existant sur l'IED, notamment lorsqu'il s'agit de déterminer la population
visée. Le registre utilisé pour collecter des données sur l'IED devrait permettre au statisticien de
déterminer ou d'évaluer la portion des filiales à participation majoritaire. Il devrait aussi livrer
des renseignements utiles pour la répartition géographique des données FATS (résidence des
propriétaires étrangers et des filiales étrangères).
Deux solutions – qui ne s'excluent pas nécessairement – sont envisageables pour l'élaboration
des statistiques FATS:
• La première consiste à réaliser des enquêtes afin de recueillir des données FATS sur
les opérations des filiales résidentes des entreprises étrangères et des filiales étrangères
des entreprises nationales. On peut envisager de concevoir de nouvelles enquêtes sur
le FATS ou d'ajouter des variables FATS essentielles aux enquêtes existant sur les
IED. Le choix dépend du rapport coûts-avantages de chaque méthode. Toutefois, on
considère généralement qu'il est préférable de réaliser des enquêtes FATS distinctes,
afin d'éviter de surcharger inutilement les entreprises qui ne sont pas concernées par une
participation majoritaire étrangère et aussi parce que les enquêtes sur les IED sont
généralement faites chaque trimestre et doivent être renouvelées rapidement. Quelle
que soit la méthode choisie, les enquêtes sur le FATS doivent viser à recueillir des
variables FATS essentielles à un niveau aussi détaillé que possible de la classification
ICFA, ce qui peut aussi poser des problèmes quant aux ressources disponibles et à la
charge de réponse imposée aux entreprises.
• La seconde solution, qui ne peut servir que pour le FATS entrant, consiste à identifier
le sous-groupe de données disponibles sur les entreprises résidentes qui est
représenté par les filiales étrangères à participation majoritaire. La plupart des
pays réalisent en effet des enquêtes auprès des entreprises résidentes, qui incluent des
variables telles que l'emploi, le chiffre d'affaires (qui peut aussi être ventilé par produit)
ou la valeur ajoutée, sur la base d'une classification détaillée des activités. Parmi les
données recueillies, les statistiques FATS peuvent être établies par addition de variables
relatives à la population des entreprises résidentes à participation majoritaire.
L'une des principales difficultés auxquelles se heurte ce domaine statistique est que
l'établissement et la définition des statistiques FATS peuvent faire intervenir des compétences et
des responsabilités qui sont dispersées entre de nombreuses institutions telles que les banques
centrales, les offices nationaux de la statistique et divers ministères. Comme pour les
statistiques de la balance des paiements, il faut une coopération étroite entre les différentes
institutions compétentes pour établir les statistiques FATS.
Pour établir des statistiques du FATS entrant et sortant, on peut combiner diverses options.
Ainsi, les États-Unis et la plupart des pays de l'UE qui recueillent des données sur le FATS
sortant établissent à la fois des statistiques sur le FATS entrant et sortant au moyen d'enquêtes
sur les IED. La Belgique se sert des enquêtes sur les IED pour le FATS sortant mais établit des
données sur le FATS entrant à partir des statistiques établies sur les entreprises nationales. De
nombreux pays n'établissent que des statistiques du FATS entrant; dans ce cas (exemple:
la République tchèque), ils utilisent généralement les statistiques existant sur les entreprises.
La Suède produit à la fois des statistiques sur le FATS entrant et sortant à partir d'une enquête
spécifique.
Bien qu'ils soient variés, les moyens d'établir des statistiques du commerce des services
(balance des paiements ou FATS) visent généralement à produire des données conformes aux
définitions et concepts énoncés dans les directives internationales (MSCIS et MBP5 par
exemple). À cet égard, chaque système national – fait d'une combinaison particulière de
processus de collecte et de traitement – a ses avantages et ses inconvénients. La qualité des
résultats obtenus diffère beaucoup selon les pays, aucun n'offrant une représentation parfaite de
la réalité. On observe ainsi de larges écarts quand on compare les statistiques d'un pays aux
données de ses partenaires.
Théoriquement, lorsqu'on examine des statistiques bilatérales, les importations déclarées par un
pays en provenance d'un partenaire devraient être égales aux exportations correspondantes
déclarées par ce dernier ("importations miroir"). En pratique, ce n'est que rarement le cas:
l'écart observé entre les importations et les exportations respectives de deux pays est désigné
sous le nom d'asymétries bilatérales. Les asymétries concernent aussi les flux commerciaux
entre plus de deux pays, et elles font souvent l'objet d'un suivi au niveau de zones économiques
particulières ou au niveau mondial (les exportations cumulées de tous les pays du monde
devraient être égales aux importations cumulées correspondantes).
Dans son rapport de 2007, le Comité de la balance des paiements du FMI a présenté la situation
des déséquilibres (asymétries) mondiaux pour la période 1996-2002. En ce qui concerne le total
des services (c'est-à-dire y compris les services reçus et fournis par les administrations
publiques), ce rapport indique que les crédits (exportations) sont supérieurs aux débits
(importations) depuis 2003, l'écart positif (asymétrie) ayant été de 106 milliards de dollars EU
en 2006 (soit 1,9 pour cent des flux bruts de services, c'est-à-dire exportations + importations).
Pendant la période 1996-2002, le déséquilibre a été négatif. Et, lorsqu'on examine les chiffres
ventilés selon les composantes de services ou les partenaires (ceux auxquels les négociateurs
commerciaux s'intéressent davantage), les écarts peuvent être beaucoup plus grands (en 2006,
par exemple, l'écart a été de 209 milliards de dollars EU dans le cas des autres services
commerciaux).
Pour remédier aux problèmes d'asymétrie, plusieurs initiatives régionales et bilatérales sont
apparues en vue de concilier les statistiques. Dans la procédure courante (dite "ascendante"),
des groupes de deux pays ou plus analysent les principales asymétries, afin de trouver leur
origine et de prendre les mesures adéquates. Ce type d'analyse est régulièrement effectué par
exemple entre le Canada et les États-Unis: pour un certain nombre de postes de la balance des
paiements, ces pays remplacent les données recueillies à l'origine par leurs flux bilatéraux
réciproques (réputés plus fiables). Une autre méthode dite "descendante" est actuellement à
l'essai au niveau de l'UE; elle consiste à construire un modèle mathématique qui répartit et
élimine les asymétries internes à l'UE sur la base de renseignements méthodologiques
communiqués par chaque État membre.
Pour évaluer la qualité des données, le FMI a lancé deux initiatives auxquelles se rallie un
nombre croissant de pays et qui devraient se traduire par une amélioration générale des
statistiques: la Norme spéciale de diffusion des données (NSDD) et le Système général de
diffusion des données (SGDD).
La NSDD énonce les meilleures pratiques en matière de diffusion des données économiques et
financières dans quatre domaines: couverture, périodicité et actualité des données; accès public
aux données; intégrité des données; et qualité des données. Dans ce contexte, la qualité
concerne des caractéristiques telles que l'exactitude, le respect des principes directeurs
statistiques internationaux et la cohérence. La NSDD s'adresse aux pays qui ont ou cherchent à
avoir accès aux marchés financiers internationaux, et elle prescrit des normes spécifiques qui
doivent être respectées par les pays dès lors qu'ils y ont souscrit.
En revanche, la participation au SGDD est ouverte à tous les membres du FMI. L'approche
adoptée au sujet de la qualité des données est semblable à celle de la NSDD, mais elle est moins
normative et met davantage l'accent sur l'amélioration de la qualité des données à long terme.
18
Il faut également signaler que, même si le cas est rare, certaines transactions telles que le
négoce international sont asymétriques par nature.
1. INTRODUCTION
Un élément essentiel de la qualité des statistiques de la balance des paiements et des statistiques
FATS est l'accès du public aux données. Les organisations internationales et régionales
recueillent et diffusent les statistiques sur le commerce des services établies par les divers pays,
ce qui permet aux utilisateurs d'avoir directement accès à un large éventail de données et rend
également possible la diffusion de statistiques comparables au plan international. En outre,
elles encouragent les statisticiens nationaux à produire des statistiques au plus haut niveau de
détail utile. Dans les sections suivantes, on examine les types d'indicateurs et de ventilations
diffusés. La sous-section 2 traite de la disponibilité et de la diffusion internationale des
statistiques de la balance des paiements relatives au commerce des services. La sous-section 3
présente un examen des données sur le FATS et les IED.
La collecte de données sur le commerce des services pour la balance des paiements selon les
principes et le cadre du MBP5 est relativement bien établie et répandue. L'annexe V donne un
aperçu du nombre de pays qui, en décembre 2008, déclaraient des composantes et des postes
complémentaires du MBP5. Entre 145 et 160 pays déclaraient des données d'exportation pour
les transports, les voyages, les services de communication, les services d'assurance et les autres
services aux entreprises; et entre 95 et 130 pays déclaraient des données d'exportation pour la
construction, les services financiers, les services d'informatique et d'information et les
redevances et droits de licence.
Pays Pays
déclarants en déclarants en
octobre 1997 décembre 2008
% %
Services de communication 39 90
Services de construction 21 58
Services d'assurance 61 87
Services financiers 26 68
Services d'informatique et d'information 11 66
Redevances et droits de licence 32 59
Autres services aux entreprises 92 91
Divers services aux entreprises, spécialités et techniques 44 76
Services juridiques, comptabilité, en gestion et relations avec le 8 43
public
Publicité, études de marché et sondage de l'opinion publique 10 38
Recherche et développement 7 25
Architecture, ingénierie et autres services techniques 8 30
Services agricoles, miniers et transformation sur place 4 24
Autres services 28 61
Services personnels, culturels et relatifs aux loisirs 14 59
Sources: OMC (octobre 1997) et CD-ROM mensuel du FMI sur les statistiques de la balance des paiements (décembre 2008).
Le tableau VI.1 montre l'évolution récente de la situation des statistiques d'exportation relatives
à diverses composantes de services importantes du MBP5. Pour la plupart des composantes, le
nombre de pays déclarants a plus que doublé entre octobre 1997 et décembre 2008. Ainsi, en
décembre 2008, 68 pour cent des pays déclarant leurs exportations totales de services
déclaraient aussi leurs exportations de services financiers, contre seulement 26 pour cent en
octobre 1997. Lorsqu'on examine des postes de services plus détaillés, par exemple la
ventilation en divers services aux entreprises, spécialités et techniques, on constate que le
nombre de pays déclarant cette catégorie, quoique inférieur au nombre de pays déclarant des
postes types du MBP5, a aussi fortement augmenté.19 En ce qui concerne les postes de services
figurant dans l'EBOPS, d'après les renseignements dont on dispose, les pays en mesure de
fournir des données sur le commerce des services conformément à tout ou partie de cette
classification sont de plus en plus nombreux (jusqu'à 60 à 70 déclarants pour un certain nombre
de postes, 100 pour les télécommunications).
De plus en plus de pays ventilent aussi leurs statistiques sur les postes de services de la balance
des paiements/l'EBOPS par pays partenaire (environ 50 pays, surtout ceux de l'UE et/ou de
l'OCDE mais aussi des pays non membres de l'OCDE tels que Singapour; Hong Kong, Chine;
ou la Fédération de Russie). Le degré de détail au niveau des partenaires varie beaucoup selon
les déclarants, les secteurs de services et les années. Certains pays, par exemple, ne donnent des
détails sur leurs partenaires que pour une année particulière, par type précis de services fournis
aux entreprises (Israël) ou par type de service fourni pendant de nombreuses années à leurs
19
Les postes complémentaires du MBP5 sont l'objet de déclarations volontaires. Ils figurent
dans le questionnaire du FMI sur la balance des paiements principalement parce qu'ils font partie de
l'EBOPS.
partenaires les plus importants (Bélarus, Bangladesh, Bhoutan, Swaziland et Ukraine). Certains
autres pays ne donnent des détails sur leurs partenaires que pour les voyages (Mexique, Maroc,
Tunisie et Turquie) alors que d'autres fournissent des données très détaillées sur leurs
partenaires, comme les pays membres de l'UE ou candidats à l'adhésion à l'UE. Cependant, la
situation est difficile à déterminer car tous les pays ne communiquent pas aux organisations
internationales les données détaillées dont ils disposent sur leurs partenaires, ce qui est
particulièrement vrai dans le cas des services relatifs aux voyages, de nombreux pays disposant
des renseignements mais ne les diffusant pas.
Comme on peut le voir d'après le tableau VI.2 ci-dessous, qui résume la diffusion de statistiques
par les organisations internationales, Eurostat, l'OCDE, le FMI et l'ONU recueillent et
diffusent actuellement des données de la balance des paiements par type de service pour
leurs pays membres (Eurostat est également chargé des renseignements concernant les pays
candidats à l'UE). Ces organisations recueillent et diffusent également des données sur de
grands postes additionnels de la balance des paiements. Elles utilisent le système de
codification de la balance des paiements du FMI convenu au plan international, qui facilite la
déclaration de données sur des bases communes.
Comparées au commerce des services dans la balance des paiements, les statistiques FATS en
sont à un stade de développement antérieur. Malgré cela, leur collecte et leur diffusion prennent
une importance grandissante à Eurostat, à l'OCDE et à la CNUCED, stimulées par la
croissance des activités nationales dans ce domaine. Quand les pays ne recueillent pas encore
de données FATS, les statistiques de l'IED peuvent constituer un indicateur utile de la présence
commerciale.20 Les organisations internationales et régionales collaborent afin de coordonner la
collecte des données, d'améliorer leur cohérence, d'éviter les travaux qui font double emploi et
de réduire la charge déclarative des pays.
Eurostat et l'OCDE utilisent des questionnaires FATS dans lesquels les pays membres sont
invités à donner des renseignements sur le FATS entrant et sortant par activité (40 à
50 catégories de la CITI, Rev.3) et par pays d'origine/de destination des investissements. Le
tableau VI.3, établi d'après l'OCDE et Eurostat (2008) et des données additionnelles dont
dispose l'OMC, montre que la couverture statistique du FATS entrant est relativement bonne par
rapport à celle du FATS sortant, en raison de la difficulté qu'ont les organismes nationaux à
recueillir des données sur les opérations effectuées à l'extérieur du territoire ou de la juridiction
du pays.21
De nombreux pays ne peuvent pas communiquer toutes les données demandées. Les résultats
de ces études sont publiés dans Mesurer la mondialisation: le poids des multinationales dans
les économies de l'OCDE, volume II: Services. Eurostat a également plusieurs publications
dans la série Statistiques en bref et publie les statistiques FATS disponibles dans la base de
données de référence New Cronos. Ces données sont communiquées à la CNUCED, qui
collecte aussi des données sur l'IED (voir ci-dessous) et réalise une enquête directe auprès des
multinationales. La CNUCED publie des résultats combinés comprenant des estimations dans
le Rapport sur l'investissement dans le monde.
Le stade de mise en œuvre de la collecte de données sur l'IED par activité de la CITI, Rev.3 et
par origine et destination est bien décrit dans les rapports périodiques conjoints de l'OCDE et du
FMI intitulés Survey of Implementation of Methodological Standards for Direct Investment
(SIMSDI). Dans le rapport de 2001, on constate une amélioration notable de la disponibilité de
données pour les 61 pays22 qui ont participé à l'exercice d'actualisation. Sur ce nombre, 53 pays
recueillent des données sur les flux entrants, avec des ventilations géographiques (43 pays pour
les flux sortants), et 49 recueillent des données sur les flux entrants avec une ventilation par
activité (36 pour les flux sortants). Les chiffres correspondants pour les flux de revenus de
l'IED et les positions d'IED sont plus faibles. Plus de 90 pour cent des pays de l'OCDE ont pu
donner des ventilations géographiques des flux financiers d'IED, et presque autant une
20
Voir la section III.
21
Il faut noter que les chiffres du FATS au niveau de ventilation détaillé par
activité/géographique ne sont pas diffusés, car la plupart des pays souhaitent protéger le caractère
confidentiel des données sur les entreprises (par exemple lorsqu'ils ne concernent qu'un petit nombre
d'entreprises ou lorsqu'un petit nombre d'entreprises représentent une part importante (par exemple
75 pour cent) du chiffre).
22
Trente membres de l'OCDE + 31 des 84 pays non membres de l'OCDE qui ont participé au
SIMSDI de 1997.
décomposition par activité économique. Près de 80 pour cent des pays n'appartenant pas à
l'OCDE qui ont participé à l'exercice ont pu donner des ventilations géographiques et par
activité.
Tableau VI.3 – Disponibilité de statistiques du FATS entrant et sortant dans les pays de l'OCDE
Entrant Sortant
Nombre de Chiffre Valeur Nombre de Chiffre Valeur
salariés d'affaires/ ajoutée salariés d'affaires/ ajoutée
production production
Allemagne X X X X
Australie X X X X
Autriche X X X X X
Belgique X X X X
Bulgarie X X X
Canada X X
Chypre X X X
Danemark X X X
Espagne X X X
Estonie X X X
États-Unis X X X X X X
Finlande X X X X X
France X X X X
Grèce X X X X
Hong Kong, Chine X X X
Hongrie X X X X X
Irlande X X X
Israël X X X X
Italie X X X X
Japon X X X X X X
Lettonie X X X
Lituanie X X X
Luxembourg X X
Norvège X X X
Nouvelle-Zélande X X
Pays-Bas X X X
Pologne X X
Portugal X X X X X X
République slovaque X X X X
République tchèque X X X X
Roumanie X X X
Royaume-Uni X X X
Slovénie X X X
Suède X X X X
Suisse X X
Trinité-et-Tobago X
Les principaux organismes qui recueillent et diffusent des données sur les IED sont la
CNUCED, Eurostat, le FMI et l'OCDE. Eurostat et l'OCDE utilisent un même questionnaire
pour recueillir des données sur les stocks, les flux et les revenus d'IED entrants et sortants,
ventilés par secteur d'activité et par pays d'origine ou de destination. Le FMI recueille des
données sur les positions, les flux et les revenus d'IED selon les composantes indiquées dans le
MBP5, mais sans ventilation par secteur d'activité et pays partenaire. Les données en question
figurent dans la nouvelle base de données Cronos d'Eurostat, l'Annuaire des statistiques
d'investissement international de l'OCDE, les Statistiques de la balance des paiements du FMI
et la Base de données sur les investissements étrangers directs de la CNUCED.
* publication de statistiques du commerce des services établies d'après la balance des paiements:
- FMI: Base de données sur les statistiques de la balance des paiements
- Eurostat: Nouvelle base de données Cronos
- Statistiques de l'OCDE sur les échanges internationaux de services, 2 volumes
- Base de données ServiceTrade de l'ONU (unstats.un.org/unsd/ServiceTrade/default.aspx)
- OMC: Statistiques du commerce international
(www.wto.org/french/res_f/statis_f/statis_f.htm)
* publication de statistiques établies d'après le FATS:
- Mesurer la mondialisation: Le poids des multinationales dans les économies de l'OCDE,
volume II: Services
- Eurostat: série "Statistiques en bref" et Nouvelle base de données Cronos
- CNUCED: World Investment Report
* publication de statistiques sur les IED:
- FMI: Base de données sur les statistiques de la balance des paiements
- Eurostat: Nouvelle base de données Cronos
- OCDE: Annuaire des statistiques d'investissement international
- CNUCED: Base de données sur les investissements étrangers directs
1. INTRODUCTION
Depuis quelques années, les organisations internationales et régionales sont très actives dans le
domaine des statistiques du commerce des services. L'Équipe spéciale interinstitutions des
statistiques du commerce international des services23 (Équipe spéciale) a élaboré le MSCIS, qui
a été achevé en 2002. Les tâches du groupe sont multiples et portent à court terme sur la
promotion du MSCIS et l'aide concernant son application, première étape dans l'application
progressive du MSCIS (sous-section 2). La sous-section 3 passe en revue certains résultats
atteints à ce jour dans la mesure du commerce des services, ainsi que les travaux en cours. En
conclusion, la sous-section 4 examine les domaines dans lesquels des améliorations sont
nécessaires et les plans à moyen terme de l'Équipe spéciale.
Le MSCIS propose une application par étapes de ses recommandations, afin que les pays, et
notamment ceux qui commencent seulement à établir des statistiques du commerce international
des services, puissent structurer progressivement les informations disponibles en fonction de ce
nouveau cadre normatif international. Cette approche par étapes est illustrée dans un
ensemble de dix recommandations, dont les cinq premières sont conçues comme des éléments
fondamentaux. Leur ordre de succession a été établi en fonction de la facilité que les
statisticiens pourront éprouver à les appliquer. Il est néanmoins assez souple pour permettre aux
pays de répondre aux besoins prioritaires de leurs propres institutions.
L'application des éléments fondamentaux permettra d'établir une base pour des ensembles de
données fondamentales comparables au plan international. Ces éléments sont les suivants:
• collecte de données sur les IED, classées par branches d'activité de la CITI, Rev.3;
23
Les six organisations internationales qui ont élaboré et publié conjointement le MSCIS sont
les suivantes: Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Office statistique
des Communautés européennes (Eurostat), Fonds monétaire international (FMI), Division de statistique
des Nations Unies (DSNU), Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
(CNUCED) et Organisation mondiale du commerce (OMC). L'Équipe spéciale bénéficie aussi des
compétences d'autres organisations internationales (telles que l'Organisation mondiale du tourisme, qui
participe maintenant à l'Équipe spéciale) et d'organisations nationales, notamment le Bureau d'analyse
économique des États-Unis, Statistique Canada, la Deutsche Bundesbank, la Banque du Japon et la
Banque centrale des Philippines.
• établissement des variables FATS de base, ventilées par activité selon l'ICFA; et
• établissement des statistiques du commerce des services par pays partenaire pour
chacun des principaux types de services du MBP5 (ainsi que pour le FATS et les IED).
• mise en œuvre complète de l'EBOPS, dans la mesure pertinente pour le pays déclarant;
Comme on l'a expliqué dans la section VI.2, pour la plupart des grandes composantes de
services du MBP5, le nombre de pays déclarants a plus que doublé depuis 1997 et a presque
triplé dans certains cas. Le nombre de pays qui déclarent des postes complémentaires du
MBP5 a aussi sensiblement augmenté entre 1997 et 2005. Bien que le MSCIS soit assez
récent, un nombre croissant de pays sont désormais capables de fournir des données relatives au
commerce des services selon tout ou partie de l'EBOPS (jusqu'à 70 pays pour un certain
nombre de postes) et des statistiques ventilées par pays partenaire.
Jusqu'à ces derniers temps, les États-Unis étaient le seul pays à établir des statistiques
FATS. Il était donc impossible de déterminer l'ordre de grandeur du troisième mode de
fourniture de l'AGCS: la présence commerciale. Dans un contexte plus large, en se servant des
nouvelles données FATS de l'OCDE jointes aux statistiques de la balance des paiements, on a
estimé que le commerce au moyen de la présence commerciale dépassait les trois autres modes
réunis.24 Bien que limitée, cette estimation montre l'importance du FATS, qui a été négligé
pendant si longtemps dans les études économiques/statistiques. L'importance des statistiques
FATS est désormais reconnue, et de nombreux pays, membres ou non de l'OCDE, ont
commencé à recueillir des données (voir la section VI.3).
24
Voir la section I.1 b).
Selon les informations communiquées par les pays qui ont participé à la mise à jour de 2001 de
l'étude conjointe OCDE/FMI Survey of Implementation of Methodological Standards for Direct
Investment, il y a eu entre 1997 et 2001 une augmentation sensible du nombre de pays qui ont
recueilli des données sur les IED avec des ventilations géographiques et par activité.25
Eurostat a publié deux règlements en vertu desquels les États membres de l'UE doivent
remettre des rapports plus détaillés sur leur commerce des services, en se servant du MSCIS
comme référence. L'un de ces règlements, qui a été adopté en juin 2004 par le Parlement
européen et le Conseil relatif aux statistiques communautaires, porte sur les statistiques de la
balance des paiements – commerce des services et IED –, y compris l'EBOPS. L'EBOPS est
donc devenue obligatoire pour les États membres de l'UE. L'autre règlement qui porte sur
l'établissement des statistiques FATS a été publié en juin 2007 et rend cet établissement
obligatoire. Le Groupe de travail conjoint sur les statistiques des filiales étrangères d'Eurostat a
récemment publié un Manuel de recommandations sur la production des statistiques des filiales
étrangères (FATS).
Le FMI, l'OCDE et la DSNU recueillent des données conformément à l'EBOPS, y compris les
postes pour mémoire (à titre volontaire pour le FMI), les déclarations selon l'EBOPS
augmentant sensiblement. L'OCDE élargit progressivement sa collecte de données sur le
commerce des services par pays partenaire pour la balance des paiements, ainsi que de données
FATS, comme le recommande le MSCIS. Ce dernier fait partie d'un travail plus large de
l'OCDE sur l'élaboration d'indicateurs de la mondialisation économique. La Division de
statistique des Nations Unies diffuse actuellement des données sur le commerce des services
par pays partenaire pour la balance des paiements provenant de pays non membres de
l'OCDE/UE, ce qui est considéré comme une incitation pour les pays à communiquer ces
données. On estime aussi que ces données aident les statisticiens à évaluer la qualité de leurs
statistiques. La CNUCED va élargir sa collecte de données sur les activités des filiales
étrangères.
Enfin, les organisations internationales ont organisé un certain nombre d'ateliers régionaux ou
nationaux ou y ont participé, afin de présenter et d'examiner les concepts et les méthodologies
du MSCIS (au niveau par exemple des pays d'Europe du Sud-Est, de la CESAO, de la
CEPALC, de la CEI ou de l'APEC). En outre, des projets communs (Communauté des
Caraïbes/USAID ou Communauté andine/UE, par exemple) ont été entrepris afin d'améliorer
l'établissement des statistiques du commerce des services et de mettre en place des principes
directeurs communs.
Les statistiques du commerce international des services nécessitent encore des améliorations
importantes. Bien que la majorité des pays déclarent les principales données ventilées selon le
MBP5, de 25 à 40 pour cent des pays seulement déclarent leurs transactions avec tous les détails
demandés dans le MBP5 (voir le tableau VI.1), et les données déclarées manquent souvent de
fiabilité. En outre, il n'existe guère de documents sur la couverture des données et les écarts par
rapport aux normes. Les données de la balance des paiements sur les services par partenaire
25
Les renseignements des divers pays disponibles au sujet du SIMSDI de 2003 se trouvent sur le
site www.imf.org.
sont de plus en plus diffusées mais cette diffusion reste encore essentiellement limitée aux pays
développés.
Comme les statistiques FATS sont encore balbutiantes, le manque de fiabilité et l'impossibilité
de faire des comparaisons entre pays sont presque toujours la règle. Selon les renseignements
disponibles en dehors de la zone de l'UE/OCDE, seuls quelques pays peu nombreux ont
commencé à recueillir des données FATS. Dans le contexte de ces données, les problèmes de
confidentialité limitent beaucoup la quantité de détails que les pays sont en mesure de fournir.
Pour l'instant, les pays n'appartenant pas à l'OCDE ne sont pas encouragés à établir des
statistiques FATS car aucune organisation internationale ne recueille ni ne diffuse de telles
données. Cela s'ajoute à la difficulté et au coût d'une telle opération.
Même si les recommandations du MSCIS relatives aux statistiques de la balance des paiements
et aux statistiques FATS étaient entièrement appliquées, ce ne serait que la première étape dans
la communication de renseignements par mode de fourniture, pour deux raisons principales.
Premièrement, les règles simplifiées énoncées dans le MSCIS ne conduisent qu'à une
approximation grossière du commerce des services par mode de fourniture. Deuxièmement,
pour avoir une véritable évaluation du commerce des services (au moyen d'indicateurs
quantitatifs, par exemple), il faudrait plus de renseignements existant en dehors des domaines du
MBP5 et du FATS.
Il y a eu récemment une révision coordonnée du SCN (qui doit être finalisée en 2009), du
Manuel de la balance des paiements (2009), de la CITI et de la CPC (2008), qui fixent les cadres
fondamentaux destinés à servir de fondement à des statistiques des services fiables et
comparables (y compris le commerce). Par conséquent, les recommandations concernant les
services (définitions, classification) ont été précisées et une version actualisée du MSCIS est
également prévue pour 2010. Elle tiendra compte, en particulier, des révisions des principes
directeurs statistiques internationaux susmentionnés et de nouvelles recommandations
concernant le FATS, et elle comprendra un nouveau chapitre qui traitera de la mesure de la
fourniture des services par mode de fourniture.
b) Travaux futurs
Dans le cadre de l'approche par étapes adoptée pour l'application du MSCIS, l'Équipe spéciale
interinstitutions des statistiques du commerce international des services a constaté qu'il fallait
développer encore l'assistance technique destinée à renforcer les capacités statistiques de mesure
du commerce des services. En outre, l'élaboration d'un guide pour l'établissement des
statistiques est en cours, mais elle pourrait prendre un certain temps, car le MSCIS couvre de
nouveaux domaines tels que les statistiques FATS.
Les travaux en cours de l'Équipe spéciale permettront d'élaborer des instruments utiles pour
améliorer les statistiques du commerce des services. Il s'agit toutefois d'un processus à long
terme, dont la réussite dépend de divers facteurs:
• coopération et coordination entre les institutions nationales telles que les Banques
centrales, les Offices nationaux de la statistique et les Ministères du commerce;
• coopération entre les institutions internationales et régionales et soutien de leur part aux
initiatives nationales;
Le présent aperçu du commerce des services et des activités des filiales étrangères dans le
secteur des services a été établi d'après les statistiques de la balance des paiements et les
statistiques FATS disponibles. Il présente:
Sources des données: Section 1: OMC, Base de données statistiques (octobre 2008)
Après cinq années de stagnation durant les années 80, à moins de 400 milliards de dollars EU,
les exportations mondiales de services ont progressé régulièrement jusqu'en 2007 pour atteindre
3 300 milliards de dollars EU, soit huit fois plus que 27 ans auparavant. La contribution des
exportations de services commerciaux au total des exportations mondiales (marchandises et
services commerciaux) a augmenté, passant de 16 pour cent en 1980 à 19 pour cent ces
dernières années.
3 500 20,0
3 000
18,0
2 500
Milliards de dollars EU
2 000 16,0 %
1 500 14,0
1 000
12,0
500
0 10,0
1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2005 2006 2007
Services commerciaux
Part des services commerciaux dans les exportations totales (marchandises + services commerciaux)
Entre 1995 et 2007, la part des voyages dans le total des services commerciaux a reculé de
8 points de pourcentage, à 26 pour cent, alors que celle des autres services commerciaux a
progressé de 11 points à 51 pour cent. La part des transports est restée stable à environ un quart
du total des services commerciaux.
1995 2007
Voyages
34%
Voyages
26%
Autres services
commerciaux
51%
Autres services
commerciaux
40%
Transports
Transports
26%
23%
Une ventilation plus poussée par type de service des exportations totales d'autres services
commerciaux a été effectuée sur la base des statistiques disponibles pour 2006. Elle révèle
l'importance majeure des autres services aux entreprises (50 pour cent des autres services
commerciaux), qui comprennent des activités telles que le négoce international et d'autres
services liés au commerce, les services de location-exploitation et les divers services aux
entreprises, spécialités et techniques (c'est-à-dire les services juridiques, d'architecture, etc.).
Les parts suivantes montrent aussi l'importance des services financiers (15 pour cent des
exportations d'autres services commerciaux), des redevances et droits de licence (11 pour cent)
et des services d'informatique et d'information (9 pour cent).
Personnels, culturels et
relatifs aux loisirs Communications
2% 5% Construction
Autres services 4%
aux entreprises
Assurance
50%
4%
Services financiers
15%
Informatique et
Redevances et droits Information
de licence 9%
11%
L'Europe, l'Amérique du Nord et l'Asie sont les trois principales régions exportatrices, avec une
part cumulée de 92 pour cent des exportations totales de services commerciaux en 2007. La
valeur des exportations d'Amérique du Nord et d'Asie a fortement augmenté entre 1995 et 2007.
Toutefois, la part des services exportés par l'Amérique du Nord a quelque peu baissé et celle de
l'Asie est restée relativement stable. Cette baisse a surtout été due à l'augmentation plus rapide
des exportations européennes (y compris le commerce entre les États membres de l'UE), qui a
représenté 52 pour cent en 2007, contre 50 pour cent en 1995. Les exportations de services
commerciaux des autres régions ont aussi progressé sensiblement durant cette période, même si
leur part dans le commerce mondial est restée à peu près stable, à environ 3 pour cent pour
l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale et 2 pour cent pour l'Afrique.
1 200
1 000
800 22%
50%
600 16%
400
20% 3% 21%
200 2%
3% n.d. 2% 2% 2% n.d.
0
Amérique Amérique Europe CEI Afrique Moyen-Orient Asie
du Nord du Sud et
Amérique
centrale
1995 2007
En 2007, la structure des types de services commerciaux exportés a été similaire pour les trois
grandes régions exportatrices (Amérique du Nord, Europe et Asie) et le Moyen-Orient: les
autres services ont représenté entre 45 et 65 pour cent des exportations totales de services. En
Amérique du Sud et en Amérique centrale et en Afrique, les recettes des voyages ont représenté
environ 45 pour cent des exportations de services commerciaux de ces régions. Il est important
de noter que la part des exportations de transports dans les pays de la CEI est très élevée par
rapport à d'autres régions: environ 40 pour cent en 2007, soit 15 points de pourcentage de plus
que la moyenne mondiale.
80%
60%
40%
20%
0%
Amérique Amérique Europe CEI Afrique Moyen-Orient Asie
du Nord du Sud et
Amérique
centrale
Transports Voyages Autres services
2. Ventes des filiales étrangères dans le secteur des services: quelques économies
Les fournisseurs de services doivent souvent établir une présence commerciale par le biais d'une
filiale étrangère dans les pays où ils souhaitent faire du commerce pour être près de leurs clients
(commerce des services des filiales étrangères – FATS). Au niveau mondial, l'OMC estime que
la valeur du commerce des services fournis par des filiales étrangères (présence commerciale)
est plus élevée que celle du commerce des services entre résidents et non-résidents (fourniture
transfrontières). Les statistiques FATS n'en sont encore qu'à leurs débuts, et on dispose
actuellement de données surtout sur certains pays (OCDE) et plusieurs pays non membres de
l'OCDE. Il est donc impossible d'analyser les services fournis au moyen d'une présence
commerciale à l'étranger de façon aussi complète que le commerce entre résidents et
non-résidents. De plus, étant donné l'évolution récente de ces statistiques, la comparabilité et la
couverture des données des différentes économies ne sont peut-être pas toujours totales. La
disponibilité de données détaillées et de séries chronologiques longues varie considérablement
selon les économies.
Dans la présente section, on examine les statistiques disponibles établies pour la période
2003-2005 pour la variable chiffre d'affaires/ventes. On analyse à la fois le FATS entrant et
sortant. Les ventes des entreprises dont les activités principales sont le commerce de gros et de
détail et la réparation ne sont pas prises en compte car la valeur de leurs ventes concerne surtout
les marchandises. De plus, les valeurs ne tiennent pas compte, dans le cas de nombreuses
économies, de la plupart ou d'une grande partie des activités d'intermédiation financière.
Parmi les pays considérés, les États-Unis sont celui où les filiales étrangères ont réalisé le plus
gros chiffre de ventes de services en 2005 (chiffre d'affaires du FATS entrant): 456 milliards
de dollars EU. Viennent ensuite le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, avec
respectivement 253, 184 et 148 milliards de dollars EU de ventes de services par des filiales
étrangères sur leur territoire. Les ventes de services par des filiales étrangères à
Hong Kong, Chine se sont élevées à 92 milliards de dollars EU.
Chiffre d'affaires (ventes)/production des filiales étrangères (flux entrants), certaines économies, 2005
500 (milliards de dollars EU)
456
400
300
253
200 184
148
92
100 78
54 52 46
29 28 21 19 12 12 11 10 5 5
0
Israël
États-Unis
Royaume-Uni
France
Italie
Suède
Belgique
Rép. tchèque
Finlande
Hongrie
Pologne
Portugal
Rép. slovaque
Allemagne
Pays-Bas
Espagne
Japon (2004)
Norvège (2004)
En examinant les statistiques du FATS sortant, on constate que le chiffre des ventes des filiales
étrangères aux États-Unis dans le secteur des services en 2005 (653 milliards de dollars EU) a
été 1,5 fois supérieur à celui des filiales allemandes à l'étranger (383 milliards de dollars EU).
Les filiales françaises à l'étranger ont réalisé un chiffre d'affaires de 146 milliards de dollars EU
en 2003. Les ventes des filiales canadiennes et italiennes ont représenté environ 80 à
85 milliards de dollars EU.
Chiffre d'affaires (ventes)/production des filiales étrangères (flux sortants), certaines économies, 2005
(milliards de dollars EU)
700 653
600
500
383
400
300
200
146
85 80
100
48 44
14 12 10 4 1
0
États-Unis
Allemagne
Italie
France (2003)
Canada
Belgique
Japon (2004)
Autriche
Finlande
Portugal
Grèce
Rép. tchèque
Les données établies par le Bureau d'analyse économique (BEA) du Département du commerce
des États-Unis montrent l'importance croissante des ventes/de la fourniture de services réalisées
par les filiales américaines à participation majoritaire établies à l'étranger26 par rapport aux
exportations de services "transfrontières" classiques. Alors que les exportations de services
dépassaient depuis longtemps les ventes/la fourniture par les filiales d'entreprises américaines à
l'étranger, ces deux formes de fourniture de services ont atteint des niveaux comparables
en 1996 (environ 220 milliards de dollars EU). À présent, la fourniture de services par les
filiales américaines à participation majoritaire établies à l'étranger dépasse de loin les
exportations de services avec 810 milliards de dollars EU en 2006, contre 420 milliards de
dollars EU.
600
400
200
0
1990 91 92 93 94 95 96 97 98 99* 2000 01 02 03 04** 05 2006
Exportations de services
Ventes de services à des étrangers par des filiales de sociétés américaines à l'étranger
* À partir de 1999, les ventes de services des filiales ont été redéfinies à la suite d'une modification de la classification de référence
des activités. Il en est résulté un déplacement net des ventes des biens vers les services.
** À partir de 2004, les estimations sont présentées comme correspondant à des "services fournis" et non à des "ventes de services"
comme les années précédentes. Les services fournis comprennent en outre les services de distribution des grossistes et des
détaillants et les surprimes d'assurance, mais ils ne comprennent pas, contrairement aux ventes de services, la valeur approximative
des pertes prévues par les assureurs, d'où une augmentation nette de la valeur des services fournis.
26
On notera que ces renseignements concernent les ventes/la fourniture de produits de services
des filiales américaines à l'étranger, alors que les données FATS présentées dans la section précédente
concernent les ventes des filiales étrangères opérant dans le secteur des services, ce qui veut dire par
exemple que ces ventes incluent les ventes de marchandises des filiales étrangères dont l'activité
principale est classée comme une activité de service, mais pas les ventes de services de celles dont
l'activité principale est classée comme une activité manufacturière. Ainsi, en 2005, la valeur totale des
ventes (biens plus services) des filiales américaines à l'étranger dont l'activité principale est une activité
de service (présentée dans la section précédente, autrement dit excluant le commerce de gros et de détail)
est de l'ordre de 650 milliards de dollars EU, alors que la valeur indiquée dans la présente section
(725 milliards de dollars EU) correspond à la fourniture totale de services par les filiales américaines à
l'étranger.
un X dans la première colonne signifie qu'il s'agit d'une composante type du MBP5;
un X dans la troisième colonne signifie qu'il s'agit d'un poste pour mémoire du MBP5;
Composante
1 Transports X 205
1.1 Transports maritimes X 206
1.1.1 Voyageurs X 207
1.1.2 Marchandises X 208
1.1.3 Autres X 209
1.2 Transports aériens X 210
1.2.1 Voyageurs X 211
1.2.2 Marchandises X 212
1.2.3 Autres X 213
1.3 Autres transports X 214
1.3.1 Voyageurs X 215
1.3.2 Marchandises X 216
1.3.3 Autres X 217
Classification élargie des autres transports
1.4 Transports spatiaux 218
1.5 Transports ferroviaires 219
1.5.1 Voyageurs 220
1.5.2 Marchandises 221
1.5.3 Autres 222
1.6 Transports routiers 223
1.6.1 Voyageurs 224
1.6.2 Marchandises 225
1.6.3 Autres 226
1.7 Transports par voies navigables 227
1.7.1 Voyageurs 228
1.7.2 Marchandises 229
1.7.3 Autres 230
1.8 Transports par conduites et distribution 231
d'électricité
1.9 Autres services de transports auxiliaires et 232
connexes
2 Voyages X 236
2.1 Voyages à titre professionnel X 237
2.1.1 Dépenses des travailleurs saisonniers et 238
frontaliers
2.1.2 Autres 239
2.2 Voyages à titre personnel X 240
2.2.1 Dépenses liées à la santé X 241
2.2.2 Dépenses liées à l'éducation X 242
2.2.3 Autres X 243
3 Services de communication X 245
3.1 Services postaux et de messagerie 246
3.2 Services de télécommunications 247
4 Services de bâtiment et travaux publics X 249
4.1 Bâtiment et travaux publics à l'étranger 250
4.2 Bâtiment et travaux publics dans l'économie 251
déclarante
5 Services d'assurance X 253
5.1 Assurance-vie et financement de fonds de pension 254
5.2 Assurance-fret 255
5.3 Autres assurances directes 256
5.4 Réassurance 257
5.5 Services auxiliaires 258
27
Cette rubrique comprend un éventail de services et autres transactions liés aux activités
audiovisuelles. Il s'agit notamment des services pouvant être inclus soit dans les services audiovisuels
soit dans les redevances et droits de licence, ainsi que les acquisitions et cessions d'actifs non financiers
non produits tels que brevets, droits d'auteurs, marques commerciales et franchises.
Tout nombre de variables se rapportant aux opérations et au financement des filiales étrangères
peut avoir une utilité pour l'analyse et la politique, mais le MSCIS répertorie cinq indicateurs de
base qui devraient figurer dans un système de données FATS: a) les ventes (chiffre d'affaires)
et/ou la production, b) l'emploi, c) la valeur ajoutée, d) les exportations et les importations de
biens et services, et e) le nombre d'entreprises. Ces variables sont définies et analysées
succinctement ci-après.
Les termes "ventes" et "chiffre d'affaires" sont utilisés ici de manière interchangeable et ont la
même signification. Conformément au SCN 1993, la production diffère des ventes dans la
mesure où elle inclut les variations de stocks des produits finis et des encours et en raison des
différences de quantification des activités liées à des échanges ou à l'intermédiation financière.
La production est une mesure plus précise de l'activité économique pour la plupart des besoins.
Toutefois, les activités de services n'impliquent pas de stocks de produits finis, et il est
généralement impossible de mesurer les variations des encours. En outre, les données sur les
ventes sont plus faciles à recueillir et peuvent offrir plus de possibilités de désagrégation.
Compte tenu de ces facteurs, les deux indicateurs pourraient donc être appelés à jouer un rôle
durable dans les statistiques FATS.
Les ventes mesurent les recettes d'exploitation brutes moins les rabais, remises et retours sur
ventes. À la différence de la valeur ajoutée, la variable ventes n'est pas exempte de double
emploi, mais étant généralement plus facile à collecter, elle est plus largement disponible que la
valeur ajoutée. De même, contrairement à la valeur ajoutée, les ventes expriment la mesure
dans laquelle les filiales étrangères sont utilisées pour délivrer la production aux
consommateurs, que celle-ci provienne des filiales elles-mêmes ou d'autres entreprises. De
plus, les ventes sont plus comparables que la valeur ajoutée par rapport à des variables comme
les exportations et les importations, qui constituent elles-mêmes des indicateurs de ventes.
Outre la ventilation par activité et par pays, d'autres types de ventilation des ventes peuvent être
utiles à certaines fins particulières. On peut, par exemple, distinguer entre les ventes dans le
pays d'accueil (ventes locales), les ventes destinées au pays de l'entreprise mère et les ventes
destinées aux pays tiers. Les trois types de ventes découlent de la présence commerciale établie
par le pays d'origine dans le pays d'accueil. Cependant, seules les ventes locales représentent la
fourniture d'une production au sein des économies d'accueil et sont ainsi directement liées aux
engagements pris par ces économies au titre du mode 3 de l'AGCS. En outre, pour éviter le
double emploi, il pourrait être souhaitable d'éliminer dans une analyse des variables FATS les
ventes au pays de l'entreprise mère (que celui-ci aurait déjà incluses comme importations dans
sa balance des paiements) de même que les données sur les échanges du pays d'origine avec les
non-résidents.
b) Emploi
Dans le cadre des statistiques FATS, l'emploi mesurerait normalement l'effectif inscrit sur les
états de paie des filiales étrangères. Les données sur l'emploi peuvent servir de diverses
manières dans un système FATS. On peut les utiliser par exemple pour déterminer la part des
filiales étrangères dans l'emploi du pays d'accueil ou pour déterminer dans quelle mesure
l'emploi offert par les filiales étrangères complète ou remplace l'emploi intérieur (du pays
d'origine) des sociétés mères ou d'autres entreprises nationales. Une ventilation de l'emploi des
filiales par activité peut faire mieux comprendre l'impact des entreprises étrangères sur certains
compartiments de l'économie. La variable emploi, utilisée conjointement avec les données sur
la rémunération des salariés (une des variables "additionnelles" proposées), peut servir à
comparer les pratiques de rémunération des filiales à celles des entreprises nationales.
Bien qu'en règle générale il ne semble pas exister de données permettant de distinguer la portion
de l'emploi des filiales représentée par les salariés provenant de l'étranger, cette information, si
elle était disponible, pourrait servir pour donner plus de détails sur la présence de personnes
physiques en tant que mode de fourniture dans le cadre de l'AGCS (mode 4).
c) Valeur ajoutée
Le SCN 1993 définit à la fois les mesures brute et nette de la valeur ajoutée. La valeur ajoutée
brute d'un établissement, d'une entreprise, d'une industrie ou d'un secteur correspond à
l'excédent de la valeur de la production par rapport à la valeur des facteurs de production
intermédiaires consommés. La notion apparentée de "valeur ajoutée nette" se définit comme la
valeur ajoutée brute moins la consommation de capital fixe (par exemple l'amortissement). La
valeur ajoutée brute peut livrer des informations sur la contribution des filiales étrangères au
PIB du pays d'accueil. Priorité sera donnée à la quantification brute de la valeur ajoutée pour
cette raison et parce que celle-ci est plus largement disponible car elle est souvent plus facile à
calculer (du fait qu'elle ne nécessite pas d'estimation du capital consommé).
Comme elle ne recouvre que la portion de la production propre à une entreprise, la valeur
ajoutée constitue une mesure particulièrement utile du point de vue de l'AGCS et de l'analyse de
la mondialisation. C'est la raison pour laquelle le MSCIS l'a incluse dans les cinq variables
FATS "de base", même si, en tant que mesure que l'on pourrait avoir à estimer ou déduire
d'autres variables, elle peut faire partie des variables les plus difficiles à établir.
Dans ce cas, certaines ventilations supplémentaires pourront être utiles. On fera par exemple la
distinction entre les échanges avec les parties apparentées et les échanges avec les parties non
apparentées, ou entre les échanges avec le pays de l'entreprise mère et les échanges avec les
autres pays. Ces ventilations devraient si possible s'effectuer séparément pour les biens et les
services. Pour le FATS entrant, par exemple, il s'agira de répartir les exportations de biens et
les exportations de services des filiales selon les catégories suivantes: a) exportations vers
l'entreprise mère, b) autres exportations vers le pays de l'entreprise mère, et c) exportations vers
les pays tiers.
e) Nombre d'entreprises
Le nombre d'entreprises (ou d'établissements lorsque ceux-ci constituent l'unité statistique) qui
répondent aux critères de couverture par les statistiques FATS représente l'indicateur
fondamental de la prévalence de la participation majoritaire des étrangers dans l'économie
déclarante. Il peut être comparé au nombre total d'entreprises que compte l'économie. On peut
aussi l'évaluer en rapport avec les autres variables FATS, car il permet de calculer des ratios
- tels que la valeur ajoutée ou le nombre de salariés par entreprise - qui peuvent être comparés
aux mêmes ratios pour les entreprises nationales, donnant ainsi une indication du comportement
des filiales étrangères.
Il faut admettre que le nombre d'entreprises ne suffit pas toujours pour donner une idée exacte
de l'importance globale des entreprises étrangères, en raison des différences de taille entre les
entreprises étrangères et les entreprises nationales.
Code CITI
1. Agriculture, chasse, sylviculture et pêche 01, 02, 05
1.1 Agriculture, chasse, pêche et activités annexes 01
1.2 Sylviculture, exploitation forestière et activités annexes 02
1.3 Pêche, pisciculture, aquaculture et activités annexes 05
5. Construction 45
Note: Les catégories ci-après de la CITI, Rev.3 ont été exclues de l'ICFA car elles ne s'appliquent pas aux investissements étrangers
directs ou au FATS: i) administration publique et défense; sécurité sociale obligatoire (division 75 de la CITI), ii) ménages privés
employant du personnel domestique (division 95), et iii) organisations et organismes extraterritoriaux (division 99). Toutes les
autres catégories de la CITI sont incluses.
BIBLIOGRAPHIE
• Les entreprises sous contrôle étranger dans l'UE, l'impact des entreprises sous contrôle
étranger dans l'UE, Les entreprises sous contrôle étranger dans l'industrie
manufacturière et les services de haute technologie, Foreign-controlled et Enterprises,
Foreign-owned Enterprises, Statistiques en bref – Thème 4 (Industrie, Commerce et
Services), 2008, 2007, 2004, 2003 et 2001.
• Le chiffre d'affaires et l'emploi des filiales étrangères de l'UE, Sales and employment of
affiliates abroad – 1998 outward FATS data for eight Member States, Statistiques en
bref – Thème 2 (Économie et Finances), 2006 et 2002.
• Accord général sur le commerce des services. Résultats des Négociations commerciales
multilatérales du Cycle d'Uruguay - Textes juridiques, Appendice IB, 1995.
• S/C/W/27, Analyse des statistiques sur le commerce des services, Note du Secrétariat,
10 novembre 1997.
OCDE/FMI
• Foreign Direct Investment Statistics: How Countries Measure FDI, octobre 2003.
• Mise à jour du Manuel des statistiques du commerce international des services, 2008.
• Towards 2008 SNA, Draft chapters of revised System of National Accounts, 2008.
• GATS, Modes of Supply and the MSITS: the case of the movement of natural persons,
(OMC).
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