B1100 Histologie Animale: Université Libanaise Faculté Des Sciences
B1100 Histologie Animale: Université Libanaise Faculté Des Sciences
B1100 Histologie Animale: Université Libanaise Faculté Des Sciences
B1100
Histologie Animale
Département des Sciences de la Vie et de la Terre
Automne
2021/2022
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L’histologie est la science qui étudie la structure microscopique des tissus. Les
tissus sont des ensembles de cellules différenciées qui se trouvent dans un même
endroit et qui concourent à la même fonction biologique. Les tissus sont constitués de
cellules et de tous les éléments qui remplissent le milieu intercellulaire ou
extracellulaire.
1
Tissu sanguin
Tissu musculaire strié squelettique
Musculaires Tissu musculaire strié cardiaque
Tissu musculaire lisse
Nerveux Tissu du système nerveux central
Tissu du système nerveux périphérique
Histogénèse
Les tissus se différencient au cours du développement embryonnaire à partir des
trois feuillets embryonnaires primitifs :
Ectoblaste
Mésoblaste
Endoblaste
Un organe peut renfermer plusieurs variétés de tissus qui peuvent avoir une
origine embryologique différente.
2
Chapitre 1
LES TISSUS ÉPITHÉLIAUX
Les épithéliums sont des tissus à union cellulaire serrée : les espaces
intercellulaires sont très étroits, à la limite de la visibilité sous le microscope optique.
Ainsi un épithélium est formé par un ensemble de cellules polarisées, étroitement
juxtaposées, solidaires les unes des autres, assurant leur cohésion par différents
dispositifs d’adhésion et impliquées dans une ou plusieurs fonctions physiologiques
communes ; il repose sur une membrane (lame) basale qui le sépare d’un tissu conjonctif.
Les épithéliums de l’organisme dérivent des trois feuillets embryologiques :
l’ectoderme, l’endoderme et le mésoderme. Ils se différencient morphologiquement et
fonctionnellement en 2 grands types :
• les épithéliums de revêtement qui recouvrent d’autres tissus,
• et les épithéliums à fonction sécrétoire (glandulaires) qui sont spécifiques dans
l'élaboration d'un produit de sécrétion.
Première partie :
LES ÉPITHÉLIUMS DE REVÊTEMENT
Les épithéliums de revêtement (ou de recouvrement) sont des tissus formés par
une ou plusieurs couches de cellules épithéliales étroitement juxtaposées, avec parfois
des cellules non épithéliales. Ces tissus reposent sur un tissu conjonctif sous-jacent par
l’intermédiaire d’une lame basale. Ils sont innervés et non vascularisés (les vaisseaux
sanguins du tissu conjonctif sous-jacent ne traversent pas la lame basale), et ils ont une
grande capacité de régénération.
3
Membrane basale
4
Figure 3 : Endothélium et Mésothelium
La cellule épithéliale
Les cellules épithéliales présentent 4 principales caractéristiques :
5
- Le domaine latéral : il désigne les extrêmités de la cellule tournées vers les cellules
ajacentes. Il contient la plupart des protéines requises pour les processus cellulaires
fondamentaux communs à toutes les cellules (polarisées et non polarisées). On y
observe des jonctions d’ancrage et des jonctions communicantes. Des jonctions serrées
reliant les cellules epitheliales adjacentes sont plus proche du pole apical.
- Le domaine basal : il repose sur la lame basale. On y observe des hémi-desmosomes et
des points de contact focaux.
Les jonctions serrées reliant les cellules épithéliales adjacentes sont plus proches du
domaine apical.
6
La membrane (ou lame) basale
La membrane (ou lame) basale participe à la polarisation de l’épithélium et joue
un rôle mécanique en assurant la cohésion entre ce dernier et le tissu conjonctif sous-
jacent. Elle joue un rôle dans des phénomènes d’échange et de filtrage, dans le contrôle
du métabolisme cellulaire.
Les lames basales existent aussi autour de certaines cellules (cellules adipeuses et
musculaires).
Classification des épithéliums de revêtement
D'une façon courante, on classe les épithéliums de revêtement selon trois critères
structuraux : le nombre de couches de cellules et la forme de ces cellules et les
spécialisations au niveau du pole apical. Ainsi les épithéliums sont classés en :
7
A- Épithéliums unistratifiés (monostratifiés ou simples) : ils sont constitués d’une
seule couche de cellules ayant la même forme et la même taille. Le pôle apical des
cellules est en contact avec la lumière de la cavité qu’elles bordent et elles reposent
toutes sur la membrane basale. Ces épithéliums sont spécialisés dans la diffusion
sélective, la filtration, l’absorption ou la sécrétion. Ils sont situés dans des régions où les
risques d’usure et les lésions sont faibles.
Parmi les épithéliums simples, on distingue :
1) Les épithéliums pavimenteux simples : ils sont formés par une mince couche de cellules
pavimenteuses c. à d. aplaties, ajustées les unes contre les autres. Leur noyau est ovale
ou allongé. Ces épithéliums sont souvent perméables et ils assurent des fonctions de
filtration, de diffusion et d’osmose. On les retrouve au niveau des sacs alvéolaires des
poumons.
Deux variétés d’épithéliums pavimenteux simples sont particulières :
- L’endothélium
- Le mésothélium qui est l’épithélium des séreuses.
L’endothélium et le mésothélium ont une lame basale parfois discontinue avec de
faibles jonctions serrés.
2) Les épithéliums cubiques simples : ils sont constitués d’une seule couche de cellules
cubiques, à noyau central sphérique. Les cellules sont serrées les unes contre les autres.
Ce sont des épithéliums qui ont une fonction de sécrétion et d’absorption et ils sont
localisés, par exemple, à la surface des ovaires et dans les canaux excréteurs de certaines
glandes exocrines (glandes salivaires et pancréas).
3) Les épithéliums prismatiques (ou cylindriques) simples : les cellules sont de forme allongée
et cylindrique, leurs noyaux sont tous au même niveau et situés dans la région basale
(tiers inférieur) de la cellule. Ces épithéliums sont associés à des fonctions d’absorption
et de sécrétion. Ils tapissent l’estomac par exemple.
Selon leurs activités et leur emplacement, les cellules de ces épithéliums
présentent des différenciations apicales. Ainsi on décrit :
8
- des épithéliums prismatiques simples dont le pôle apical est doté de microvillosités à
plateau strié (comme l’épithélium de l’intestin grêle au sein duquel on observe
également des cellules caliciformes) ou à bordure en brosse ;
- des épithéliums cylindriques simples ciliés dont les cellules présentent des cils vibratiles et
qui tapissent certaines régions des voies respiratoires et les trompes utérines.
9
Figure 8 : épithélium pseudo-stratifié cilié avec des cellules caliciformes
1) Les épithéliums pavimenteux stratifiés (ou Malpighien) : les plus abondants des
épithéliums stratifiés ; ils sont observés dans les endroits qui s’usent beaucoup et
protègent de l’abrasion. Composés de plusieurs couches de cellules, ces épithéliums
sont épais et bien adaptés à leur rôle de protection. Dans les couches profondes, les
cellules sont cubiques ou cylindriques avec un noyau arrondi : ces cellules basales sont
constamment reproduites par mitose ; au fur et à mesure de leur progression vers les
couches superficielles, elles s’aplatissent et deviennent pavimenteuses avec un noyau
allongé. Elles dégénèrent ensuite : elles sont alors éliminées et remplacées.
Un épithélium pavimenteux stratifié tapisse la paroi interne de la bouche…..
10
kératine et rejettent leur noyau et les organites. Cet épithélium est adapté également à
la dessication : il forme une surface résistante et protectrice.
2) Les épithéliums cubiques stratifiés : ces épithéliums sont relativement peu abondants.
Ils sont généralement composés de deux couches de cellules et ils jouent surtout un rôle
de revêtement plus solide qu’un épithélium simple. On en retrouve dans les canaux
excréteurs des glandes sudoripares.
3) Les épithéliums cylindriques (ou prismatiques) stratifiés : ces épithéliums sont rares. Les
couches basales sont faites de cellules polyédriques irrégulières et seules les cellules
superficielles sont cylindriques. L’épithélium cylindrique stratifié joue un rôle de
protection et de sécrétion et on le retrouve dans une partie de l’urètre de l’homme.
11
Figure 10 : Epithélium transitionnel
Une fois activées, les cellules souches se divisent et la vitesse de leur renouvellement
est différente suivant les épithéliums.
12
Deuxième partie :
LES ÉPITHÉLIUMS À FONCTION SÉCRÉTOIRE
(LES ÉPITHÉLIUMS GLANDULAIRES)
13
Figure 11 : histogénèse des glandes
Ce sont des glandes qui déversent leur produit de sécrétion dans le milieu
extérieur (à la surface de la peau) ou dans une cavité naturelle en continuité avec le
milieu extérieur.
Les cellules glandulaires exocrines sont polarisées : tout comme les cellules
épithéliales de revêtement, les cellules glandulaires exocrines montrent une polarité
morpho-fonctionnelle en rapport avec leur activité de sécrétion. On distingue :
- un pôle apical qui borde la lumière. Ce pôle apical est pauvre en organites cellulaires et
il est le lieu où s’effectue le stockage des produits élaborés avant leur excrétion (grains
apicaux),
14
- un pôle basal qui repose sur une membrane basale qui sépare l’épithélium glandulaire
du tissu conjonctif environnant.
Des cellules myoépithéliales contractiles sont parfois situées entre les cellules
sécrétoires et la lame basale ; leur contraction aide à l’excrétion du produit sécrété.
15
B- Selon les caractéristiques du canal excréteur:
- Les glandes simples : elles possèdent un canal excréteur unique associé ou bien à une
portion sécrétrice (glande exocrine simple) ou bien à plusieurs portions sécrétrices
(glande exocrine simple ramifiée).
- Les glandes composées : leur canal excréteur est ramifié et chaque ramification rejoint
une portion sécrétrice (plusieurs canaux excréteurs et plusieurs portions sécrétrices).
- Les glandes tubuleuses présentant un aspect de tube allongé avec une paroi faite de
cellules cubiques ou prismatiques (glande tubuleuse simple droite ; glande tubuleuse
simple ramifiée ; glande tubuleuse simple contournée ; glande tubuleuse composée).
16
- Les glandes alvéolaires ont une portion sécrétrice en forme de sac à lumière large par
rapport à l'épaisseur de la paroi ; la lumière de la portion sécrétrice et du canal
excréteur est plus grande que celle de la portion sécrétrice et du canal excréteur d’une
glande acineuse (glande alvéolaire simple : la glande sébacée).
Ces différentes formes peuvent être observées au sein d’une même glande
composée : ainsi on observe des glandes tubulo-acineuses (glandes sous-maxillaires),
ou encore des glandes tubulo-alvéolaires.
17
Figure 15 : Comparaison entre glande séreuse et glande muqueuse
Grains de sécrétion
Vésicule de mucigène
Appareil de Golgi
Noyau
Noyau
Mitochondrie
Reticulum
endoplasmique
REG
Cellule muqueuse Cellule séreuse
2- Les glandes muqueuses dont le produit de sécrétion est le mucus (mucines). C’est
un produit protecteur, visqueux et riche en glycosaminoglycanes ou en protéoglycanes.
▪ Les cellules muqueuses :
Elles sont de grande taille. Elles ont un cytoplasme rempli de grains de mucigène. Le
noyau, aplati, est refoulé au pôle basal de la cellule avec le reste des organites.
Habituellement, l’abondance des vésicules de sécrétion de mucus fait qu’en MO la
cellule muqueuse a un aspect ''clair'' qui s’oppose à l’aspect ''sombre'' des cellules
séreuses. Les cellules limitent lumière bien visible.
18
3- En plus des glandes séreuses et des glandes muqueuses, très largement distribuées
dans l’organisme, il existe un certain nombre de glandes dont le produit de sécrétion
n’est ni une protéine ni du mucus, comme par exemple les glandes sudoripares (sueur),
les glandes sébacées (sébum), les glandes salivaires (salive).
- La mérocrinie : c’est le cas le plus fréquent parmi les glandes exocrines. Les cellules
produisent des sécrétions et elles les rejettent à l’extérieur par exocytose, l’intégrité
cellulaire étant respectée (ex : les parotides, le pancréas, les glandes mammaires).
- L’apocrinie : le produit de sécrétion est progressivement accumulé à la partie apicale
de la cellule. Cette portion superficielle de la cellule se détache sous la forme d’une
volumineuse vacuole qui est ainsi libérée en respectant l’intégrité de la membrane
cellulaire et la cellule peut reprendre un nouveau cycle sécrétoire (ex : les glandes
mammaires).
- L’holocrinie : le produit de sécrétion remplit entièrement le cytoplasme de la cellule.
La cellule subit ensuite une dégénérescence qui aboutit en fin de compte à la rupture de
sa membrane et à la libération du produit accumulé (ex : les glandes sébacées).
Sécrétion par
exocytose
Cellule mature
morte avec la
Cellule intacte Libération de sécrétion
la partie
apicale de la
Grains de Nouvelle cellule
cellule avec la
Sécrétion glandulaire
sécrétion
Noyau
Ff
Merocrine Apocrine Holocrine
19
II - LES GLANDES ENDOCRINES
20
liposolubles, la tri- et la tétra-iodothyronine. Diffuse librement a travers la membrane
cytoplasmique.
- Les cellules endocrines à sécrétion de peptides (de quelques acides aminés jusqu’à des
protéines de grande taille) : ces hormones hydrosolubles (rénine, gastrine, insuline,
calcitonine, etc) sont déversées à l’extérieur de la cellule par exocytose. Ces cellules se
caractérisent essentiellement par un REG abondant.
- Les cellules endocrines à sécrétion d’amines biogènes (sérotonine, adrénaline,
noradrénaline, mélatonine, etc) : ces hormones hydrosolubles sont synthétisées à partir
d’acides aminés et elles sont ensuite rejetées hors de la cellule par exocytose.
21
III - LES GLANDES AMPHICRINES
Ce sont des glandes qui sont à la fois exocrines pour certains produits et
endocrines pour d’autres. De point de vue de l’organisation morphologique, on
distingue :
- Les glandes amphicrines homotypiques qui sont formées par un seul type de cellules à la
fois endocrines et exocrines. Ex : le foie.
- Les glandes amphicrines hétérotypiques dans lesquelles se retrouvent dans le même
parenchyme deux sortes de cellules : les unes sont exocrines, les autres sont endocrines.
Ex : les acini séreux exocrines et les cellules de Langerhans endocrines du pancréas et
testicules.
22
LES TISSUS CONJONCTIFS
Les tissus conjonctifs sont caractérisés par la présence de cellules distantes et non
jointives et par des espaces intercellulaires contenant une matrice extracellulaire (MEC)
importante. Ils se développent tous à partir d’un tissu primitif indifférencié, le
mésenchyme embryonnaire. Ils sont richement vascularisés (sauf le cartilage), les plus
abondants de l’organisme et ils assurent des fonctions diverses et variées : protection,
échanges, nutrition, défense, stockage, énergétique, soutien et liaison des organes, voie
de passage des vaisseaux et des nerfs, communication...
Tissus conjonctifs
Tissus conjonctifs
Tissus conjonctifs
spécialisés :
non spécialisés :
- Le tissu adipeux
- Le tissu cartilagineux
- Le tissu osseux
- Le tissu sanguin
23
Chapitre 2
Ce sont des cellules non polarisées qui se divisent en deux groupes : les cellules
fixes (population permanente) et les cellules mobiles (population transitoire).
■ Les cellules fixes : elles ont une mobilité faible ou nulle. Elles comprennent les
fibroblastes (et éventuellement les adipocytes).
Les fibroblastes : les fibroblastes sont les cellules spécifiques du tissu conjonctif, elles
sont les moins spécialisés par rapport aux autres cellules des tissus conjonctifs
spécialisés. Ils proviennent de cellules souches mésenchymateuses. Ce sont des cellules
fusiformes ou étoilées possédant de longs prolongements cytoplasmiques plus ou
moins ramifiés. Ils sont dépourvus de lame basale. Leur taille varie en fonction de leur
degré d’activité. Ils ont une activité mitotique importante.
En MO leur cytoplasme, peu visible, est basophile. Un gros noyau, ovoïde,
allongé, avec un ou deux nucléoles, est bien visible au centre de la cellule. Dans les
fibroblastes en pleine activité, on observe une abondance d’organites impliqués dans la
synthèse des protéines (REG, Appareil de Golgi..). Le cytosquelette est très développé
et il est formé essentiellement de microfilaments d’actine.
24
- ils synthétisent et sécrètent les macromolécules de cette MEC,
- et ils élaborent les enzymes permettant le catabolisme de ces macromolécules.
Ils jouent également un rôle fondamental dans l’inflammation et dans le processus de
la cicatrisation.
■ Les cellules mobiles (ou libres) sont des cellules qui se déplacent activement ; leur
présence dans le tissu conjonctif non spécialisé est variable et occasionnelle.
Ce sont des cellules immunitaires, elles arrivent dans le tissu conjonctif à travers la
circulation sanguine (et en traversant la barrière capillaire par diapédèse (lymphocytes,
granulocytes, monocytes).
25
1. La substance fondamentale amorphe : c’est une solution ayant la consistance d’un
gel très hydraté. Elle permet la diffusion des molécules qui proviennent du plasma
sanguin.
La substance fondamentale renferme des glycosaminoglycanes (GAGs) et des
protéoglycanes.
Les glycosaminoglycanes (GAGs) : sont des polysaccharides à unités disaccharidiques
répétitives. Ils sont hydrophiles et forment des gels en fixant de grandes quantités
d’eau. Les GAGS les plus importants sont : l’acide hyaluronique (non sulfaté) ,
chondroïtine sulfaté, kératane sulfaté, dermatane sulfaté, héparane sulfaté .
26
2. Les fibres :
● Les collagènes : c’est la plus abondante famille de protéines extracellulaires de
l’organisme. Les collagènes sont des glycoprotéines très résistantes. Elles sont
insolubles dans l’eau froide mais solubles dans l’eau bouillante salée. Dans l’organisme,
le collagène peut être détruit par une collagénase.
Le collagène est synthétisé dans les cellules sous forme de chaînes
polypeptidiques organisées en triple hélice (procollagène) ; sa composition en acides
aminés diffère selon le type de collagène.
Dans l’espace extra-cellulaire, les deux extrémités des molécules de procollagène
sont clivées formant des molécules de tropocollagène. Les molécules de tropocollagène
s’assemblent bout à bout et s’alignent côte à côte pour former des microfibrilles. Les
microfibrilles s’associent ensuite en fibrilles présentant une striation transversale
périodique de 67 nm. Les fibrilles s’associent ensuite en fibres parallèles plus ou moins
épaisses selon le type de collagène. Ensuite, certains types de fibres de collagène
s’associent en faisceaux.
Actuellement, on distingue 27 types de collagènes identifiés dont les plus
importants :
- Le collagène de type I est le plus communément distribué. Il est observé sous forme
de faisceaux épais dans le tissu conjonctif lâche, dans le tissu conjonctif dense, dans le
tissu osseux...
- Le collagène de type II, est présent dans le cartilage.
- Le collagène de type III est celui des fibres de réticuline. Elles sont plus fines que les
autres fibres de collagène et ne s’organisent pas en faisceaux parallèles. Elles forment le
stroma des organes hématopoïétiques et lymphoïdes et la couche de la lame basale
adjacente au tissu conjonctif sous-jacent à l’épithélium.
27
- Le collagène de type IV se présente dans les membranes basales.
Membrane
cytoplasmique
28
● L’élastine : l’élastine est le constituant majeur des fibres élastiques. Les fibres
élastiques sont dispersées en nombre variable dans le tissu conjonctif lâche et sont
abondantes dans les ligaments élastiques, dans les grosses artères, et dans le cartilage
élastique. Elles présentent des propriétés d’étirement et de relâchement.
La biosynthèse de l’élastine est comparable à celle du collagène : dans les
cellules, la proélastine est produite et dans la MEC elle est transformée en
tropoélastine qui interagit ensuite avec la fibrilline pour former les fibres élastiques.
Dans la plupart des tissus conjonctifs, l’élastine est associée à d’autres macromolécules
telles le collagène, les protéoglycanes et les glycoprotéines de structure.
Assemblage de
composants d’élastine
par liaisons covalentes
Fibres
d’élastine
immatures
Fibres
d’élastine
matures
29
3.Les glycoprotéines d’adhérence (glycoprotéines de structure) : (90 % proteines, 10
% glucides )
Ces protéines globulaires ont un rôle important dans l’organisation du tissu conjonctif,
en particulier dans les interactions et l’ancrage des cellules sur la matrice extracellulaire.
Les glycoprotéines de structure sont très nombreuses. Les plus connues sont :
- la fibronectine : Elle assure la liaison entre les cellules et le collagène et les GAGs ;
- les laminines : glycoprotéines sulfatées intimement liées à la lame basale ; elles
possèdent plusieurs sites de liaison entre les cellules et les composants de la MEC.
- la lamina densa : c’est la couche médiane. Plus large et plus dense aux électrons, c’est
la couche principale des lames basales.
Ces 2 couches sont synthétisées par les cellules qui s’appuient sur elles et sont
composées de collagène IV, de protéoglycanes, de plusieurs variétés de glycoprotéines
(ex. laminine, fibronectine…..).
- la lamina reticularis ou pars fibroreticularis : c’est une couche très claire qui représente la
zone de jonction entre la lamina densa et le tissu conjonctif sous-jacent. Elle est sécrétée
par les cellules du tissu conjonctif sous-jacent. Elle est essentiellement composée de
collagène III (réticuline).
L’épaisseur de la lame basale ainsi que sa composition varie d'un épithélium à un autre
selon sa localisation.
Les lames basales existent aussi autour de certaines cellules (cellules adipeuses, cellules
musculaires…).
30
Figure 6 : La membrane basale.
2. Le tissu conjonctif lâche (aréolaire) : c’est un tissu qui est très répandu dans
l’organisme. Il est composé en proportion ‘’équilibrée’’ de cellules et de fibres
(collagènes, élastiques, réticulées) enfouies dans une substance fondamentale
abondante. Il est souple et résistant. Il assure plusieurs rôles importants : soutien des
divers tissus et organes, un rôle métabolique (passage de diverses substances entre le
sang et les autres tissus), défense de l’organisme (réactions inflammatoires,
phénomènes immunitaires, processus de cicatrisation).
31
Trousseau de fibres collagènes
Fibres élastiques
3. Les tissus conjonctifs denses : Ils sont riches en fibres et pauvres en cellules et en
substance fondamentale. Leur rôle est presque exclusivement mécanique (résistance).
32
- tissus conjonctifs denses fibreux orientés : on les retrouve dans certaines régions où
ils sont adaptés à la tension exercée dans une seule direction. Les faisceaux des fibres
de collagène sont parallèles les uns aux autres (tendons, ligaments...).
4. les tissus élastiques (T. C. denses) : ils sont rares dans l’organisme humain. Ils
contiennent surtout des fibres élastiques qui se ramifient. De rares fibroblastes ou des
cellules musculaires lisses se retrouvent entre les fibres élastiques. Ces tissus peuvent
être étirés et reprendre leur forme. On les rencontre par exemple dans la trachée...
5. les tissus réticulaires (T.C. lâches) : ce sont des tissus riches en cellules et dont la
charpente est formée uniquement de fibres de réticuline (collagène de type III)
dispersées au sein d’une matrice riche en protéoglycanes. Ils constituent le stroma des
organes hématopoïétiques, lymphoïdes (ganglions lymphatiques, rate, moelle osseuse)
et du foie.
33
Chapitre 3
LE TISSU ADIPEUX
Les adipocytes
Les adipocytes (ou cellules adipeuses) sont des cellules spécialisées dans la mise
en réserve des lipides. Elles sont hautement différenciées ; elles sont donc incapables de
se diviser et leur remplacement est assuré par la différenciation des adipoblastes. Leur
activité métabolique est importante et comporte schématiquement trois étapes : la
synthèse des lipides (liposynthèse), leur mise en réserve sous forme de triglycérides et
leur libération rapide sous forme d’acides gras (lipolyse).
Il en existe deux types : les adipocytes blancs (la graisse blanche) et les adipocytes bruns
(la graisse brune).
● Les adipocytes blancs : ce sont des cellules arrondies et volumineuses (100 à 150 µm
de diamètre). En MO leur petit noyau est aplati et refoulé en périphérie de la cellule.
Leur cytoplasme est réduit à une mince couronne qui entoure une volumineuse goutte
lipidique (gouttelette, vacuole). En ME le cytoplasme contient tous les organites
habituels notamment un réticulum endoplasmique lisse abondant, de nombreuses
mitochondries et de nombreuses vacuoles de pinocytose. Le cytosquelette disparaît et
les lipides accumulés se retrouvent dans des petites vacuoles sans paroi qui, en se
réunissant, forment la vacuole lipidique unique centrale (uniloculaire). Une fine
membrane basale entoure la membrane plasmique.
Dans les tissus conjonctifs non spécialisés, les adipocytes blancs sont dispersés
isolément alors que dans les tissus adipeux, ils sont tassés les uns contre les autres.
Le tissu adipeux blanc représente 15 à 25 % du poids d'un adulte. Sa distribution
dans l’organisme varie en fonction de l’âge et du sexe .
34
On le retrouve généralement autour des reins, autour du cœur, et dans l’hypoderme.
Figure 10 : (a) Adipocyte Blanc, (b) Adipocyte brun, (c) Tissu adipeux blanc.
35
Chapitre 4
LE TISSU CARTILAGINEUX
Introduction
Le tissu cartilagineux est un tissu conjonctif spécialisé. Il fait partie des tissus
squelettiques. Les tissus squelettiques sont des tissus conjonctifs spécialisés dont la
substance fondamentale varie, en fonction de la différence de pression, d'un état semi
solide à un état solide. Il en existe différents types : le tissu cartilagineux, le tissu osseux
…
Le tissu cartilagineux immature se développe à partir du mésenchyme
embryonnaire : dans certaines régions du mésenchyme, des cellules mésenchymateuses
se rassemblent en amas, se différencient en cellules cartilagineuses, les chondroblastes.
Ces cellules présentent une riche activité mitotique et élaborent activement les
macromolécules de la MEC. Les chondroblastes, tout en continuant à élaborer la MEC, se
différencient et avec l’âge, acquièrent les caractéristiques des cellules cartilagineuses
adultes et deviennent des chondrocytes.
1- Les chondrocytes
Les chondrocytes sont des cellules qui se différencient à partir des chondroblastes.
Ce sont des cellules sphériques ou arrondies qui envoient de fins prolongements très
courts dans la MEC avoisinante. Leur noyau volumineux, est central et sphérique et il
contient un ou 2 nucléoles. Leur cytoplasme basophile, contient les organites habituels
de la cellule avec une richesse en REG et en ribosomes libres.
Les chondrocytes sont enfermés dans de petites logettes sans paroi propre, les
chondroplastes. Ils synthétisent toutes les macromolécules de la MEC du cartilage.
36
Les chondrocytes maintiennent l’intégrité de la matrice cartilagineuse en
assurant son renouvellement.
Figure 1 : Chondrocyte.
II – Le périchondre
À l’exception du cartilage articulaire et du fibrocartilage, les cartilages sont
entourés d’une couche de tissu conjonctif, le périchondre, qui les sépare des tissus
conjonctifs voisins. C’est un tissu vascularisé qui joue un rôle dans la nutrition, la
croissance le maintien et la réparation du cartilage. Il est constitué de deux couches :
- Une couche chondrogène, la plus profonde, est formée d’un tissu conjonctif lâche. Elle
est peu vascularisée. Elle fait la transition avec le tissu cartilagineux (de fines fibres de
Sharpey fixent solidement le périchondre au cartilage). Elle est riche en cellules
37
(périchondre cellulaire) et les cellules mésenchymateuses les plus profondes et les
fibroblastes se différencient en chondroblastes pour élaborer une MEC caractéristique
du cartilage ;
- Une couche tendiniforme, (zone externe du périchondre) formée d’un tissu conjonctif
dense fibreux non orienté (formé de fibres collagènes, de fibres élastiques et des
fibroblastes dispersés) et richement vascularisé : c’est le périchondre fibreux.
1. Le cartilage hyalin : c’est la variété la plus répandue dans le corps. Les chondrocytes,
peu nombreux, représentent 10 % de la masse cartilagineuse ; ils se trouvent dans des
chondroplastes et sont dispersés dans une MEC (90 % de la masse cartilagineuse).
Le cartilage hyalin constitue la plus grande partie du squelette fœtal, se transforme par
la suite en os et persiste au niveau des cartilages de croissance chez l’enfant et
l’adolescent.
On distingue :
a- Le cartilage hyalin non articulaire qui persiste entre autres au niveau de la trachée
et des bronches.
38
Figure 3 : cartilage hyalin non articulaire, entouré d’un périchondre et ses cellules sont
dispersées dans la MEC.
39
Figure 4: Cartilage hyalin articulaire, dépourvu de périchondre.
on observe, en plus des quelques fibres de collagènes de type II, de très nombreux
faisceaux de fibres élastiques. Celles-ci s’organisent en un réseau dense autour de
chaque chondrocyte. Le cartilage élastique est entouré de périchondre et il s’accroit par
apposition et par croissance interstitielle. Ce tissu se trouve dans des endroits où une
certaine flexibilité (résistance et souplesse) est nécessaire. Il supporte ainsi de légères
déformations passagères, toujours réversibles. Il est observé par exemple au niveau du
nez et le pavillon de l’oreille.
40
Figure 5 : cartilage fibreux, ménisque articulaire et disques intervertébraux.
IV – Nutrition du cartilage
Les cartilages sont dépourvus de vaisseaux sanguins et lymphatiques. Ils sont nourris
grâce à la diffusion des petites molécules dans leur MEC à partir des capillaires de la
couche externe du périchondre (lorsqu’il existe). Toutefois le cartilage hyalin articulaire
et le fibrocartilage se nourrissent essentiellement à partir du liquide synovial, et, pour
une part, grâce à des échanges avec l’os sous-chondral.
V – Croissance du cartilage
Le cartilage peut s’accroître selon deux modes :
a) La croissance interstitielle (ou endogène) : elle est surtout observée chez le fœtus
mais également au cours de la croissance osseuse post-natale des os longs (cartilage de
conjugaison). Les chondroblastes et les chondrocytes se divisent par mitoses
successives et deux cellules filles ou plus restent quelque temps dans le même
chondroplaste. Cette multiplication des chondrocytes assure une expansion de la masse
interne du cartilage et la synthèse de la MEC éloigne les cellules filles l’une de l’autre.
Si les mitoses se font suivant une seule direction, les cellules seront disposées en ligne
(groupe isogénique axial) et le cartilage s’accroit en longueur (c’est le cas du cartilage de
conjugaison). Si les mitoses se succèdent dans des directions diverses ou radiaires, les
cellules seront disposées circulairement (groupe isogénique coronaire) et le cartilage
s’accroit en largeur (en épaisseur).
Ce mode de croissance est rare chez l’adulte.
41
Figure 6 : La croissance interstitielle (axiale et coronaire).
42
Chapitre 5
LE TISSU OSSEUX
43
Figure 1 : Les cellules osseuses.
Les ostéoblastes
Des cellules mésenchymateuses indifférenciées locales appelées cellules
ostéoprogénitrices sont à l’origine des ostéoblastes.
Les ostéoblastes matures sont situés en couche continue, comme les cellules
bordantes, mais à la surface du tissu osseux en formation ou en croissance. Ils sont
cubiques ou polyédriques. Leur grand noyau ovalaire et habituellement situé dans la
région basale ; il contient un nucléole volumineux.
44
Leur cytoplasme est basophile et riche en organites impliqués dans la synthèse
protéique. Les mitochondries sont nombreuses. Le contour des ostéoblastes est
irrégulier car ils présentent de longues expansions cytoplasmiques qui se dirigent vers
le tissu osseux en formation et vers les cellules voisines. Le contact entre le corps
cellulaire de deux ostéoblastes ou entre leurs expansions permet d’observer des
jonctions de type gap.
Les ostéoblastes sont des cellules jeunes et actives. Ils ont une activité de synthèse
importante : ils participent à la construction de l’os par l’élaboration de sa matrice
extracellulaire organique (substance ostéoïde) qui va ensuite être apposée à la surface
d'une matrice organique préexistante. Quelques jours plus tard les ostéoblastes libèrent
des phosphates tricalciques et de la phosphatase alcaline pour contrôler le processus de
la minéralisation de ce tissu osseux formé.
Les ostéoblastes participent aussi à la régulation du remodelage osseux :
directement, en sécrétant des enzymes protéolytiques, et indirectement en libérant des
facteurs qui vont agir sur les ostéoclastes.
45
Figure 2: Schéma montrant l’Ostéoblaste a la surface de la matrice osseuse et
l’Ostéocyte à l’intérieur de la matrice dans une ostéoplastes.
Les ostéocytes
Ce sont des cellules différenciées qui ne peuvent plus se diviser (mais qui
peuvent persister plusieurs dizaines d'années). De forme étoilée, ils ont un corps
cellulaire d’où se détachent des prolongements fins creusés dans la matrice
environnante. Leur noyau est central et ovoïde. Dans les prolongements il n’y a pas
d’organites. Le REG et le Golgi sont réduits (leur capacité de synthèse est donc réduite)
alors que les mitochondries et les lysosomes sont peu développés. La basophilie
cytoplasmique est moins marquée que celle des ostéoblastes ; elle varie suivant l’activité
de la cellule.
Chaque ostéocyte est contenu dans une logette, la lacune ostéocytaire ou
ostéoplaste. Les lacunes sont reliées entre elles par des canalicules qui contiennent les
fins prolongements cytoplasmiques des ostéocytes dont les extrémités présentent des
jonctions de type gap. Ces canalicules permettent à tous les ostéocytes d’avoir accès à
différentes molécules (nutriments….). Entre la limite de l’ostéoplaste et la membrane
plasmique de l’ostéocyte, existe un mince espace périostéocytaire non minéralisé où
l’on trouve des fibres de collagène et une forte concentration de protéoglycanes.
46
Les ostéocytes sont des cellules métaboliquement moins actives que les
ostéoblastes :
- ils sont responsables des échanges minéraux permanents entre le tissu osseux
et le sang et ils maintiennent l'équilibre phosphocalcique ;
- ils assurent le maintien du tissu osseux en assurant le renouvellement et la
maintenance de la MEC ;
- ils interviennent dans la régulation du remodelage osseux et
vraisemblablement dans la résorption osseuse à la périphérie de la lacune, en sécrétant de
l’acide citrique, de la phosphatase acide, des enzymes protéolytiques et des peptidases
: il s’agit de certaines déminéralisations localisées du tissu osseux sans désorganisation
des autres constituants de la matrice.
Les ostéoclastes
a- La formation des ostéoclastes : Des monocytes migrent à travers la circulation sanguine
vers le tissu osseux et se différencient en préostéoclastes. Ensuite plusieurs
préostéoclastes fusionnent ensemble pour former les ostéoclastes plurinucléés. Les
ostéoclastes se localisent à la surface du tissu osseux, au niveau d’espaces laissés libres
par les cellules bordantes et les ostéoblastes.
c- La fonction des ostéoclastes, la résorption osseuse : les ostéoclastes sont des cellules
mobiles et phagocytaires, leur fonction étant la destruction du tissu osseux. La
résorption osseuse est contrôlée par les ostéoblastes grâce à de multiples facteurs de
47
croissance, permettant la coordination de la synthèse et de la destruction du tissu
osseux.
Une fois les ostéoclastes activés, leurs microvillosités se lient à la MEC. Les ostéoclastes
assurent ensuite, par des pompes à protons situées dans la membrane plasmique de la
bordure en brosse, une acidification du micro-environnement situé entre la bordure en
brosse et l’os et où le pH est de 5. Cette acidification cause la dissolution de la fraction
minérale. Des enzymes hydrolases lysosomiales assurent la dégradation de la matrice
organique. Certains produits de la déminéralisation et de l’hydrolyse protéique
peuvent être résorbés par endocytose ostéoclastique pour être totalement dégradés.
La cavité qui se forme suite à la résorption en regard de la bordure en brosse des
ostéoclastes constitue la lacune de Howship.
Figure 3 : L’Oséteoclaste.
48
- d'une substance fondamentale (10 %) : elle est faiblement hydratée (l’eau forme
seulement 50 % de cette substance fondamentale). Il s’agit de protéoglycanes et de
glycosaminoglycanes sulfatés, de facteurs de croissance, de molécules de signalisation,
ainsi que d’une très faible quantité de lipides (cholestérol et triglycérides). Des
glycoprotéines de structure se trouvent également dans la MEC organique.
• La matrice minérale : elle est constituée d’un complexe d’ions et de sels minéraux qui
se disposent le long et à l’intérieur des fibres collagènes et qui donnent à l’os sa dureté
et sa rigidité. Dans cette fraction minérale prédominent le Calcium et le Phosphore, sous
forme de cristaux d’hydroxyapatite hydratée de formule Ca 10(PO4)6(OH)2. D’autres
C- LE PERIOSTE ET L’ENDOSTE
Le tissu osseux est bordé par du tissu conjonctif non spécialisé, sauf au niveau des
cartilages articulaires.
- Le périoste recouvre la surface externe de l’os. Chez l’adulte, il comporte une couche
externe de tissu conjonctif dense (couche tendiniforme ou fibreuse), peu épaisse et une
couche interne (couche ostéogène fibro-élastique) de tissu conjonctif lâche, à
prédominance cellulaire et bien vascularisée contenant des cellules souches. On y
observe des faisceaux de collagène pénétrant profondément dans le tissu osseux : ce
sont les fibres de Sharpey. Elles attachent le périoste solidement à l’os.
- L’endoste est une mince couche de tissu conjonctif non spécialisé qui tapisse le tissu
osseux au niveau de toutes les cavités internes des os. Il est principalement en rapport
avec la moelle osseuse. L’endoste a les mêmes potentialités ostéogéniques que le
périoste : ses cellules peuvent se transformer en ostéoblastes en cas de fracture (rôle
ostéogène).
49
Figure 4 : Structure de l’os.
50
Les os courts
Les os courts ont une structure comparable à l’épiphyse des os longs. Ils sont
formés d’os spongieux trabéculaire entouré d’une mince corticale de tissu osseux dense,
périostique.
Les os plats
Les os plats sont formés d’une couche centrale de tissu osseux spongieux
trabéculaire (le diploë) entourée par du tissu osseux compact (les tables externe et interne
revêtues par un périoste).
51
E- VARIÉTÉS DE TISSUS OSSEUX
Les tissus osseux diffèrent par l’abondance et surtout l’agencement de leurs
différents constituants. Ainsi on distingue :
a) L’os lamellaire compact Haversien (ou cortical ou dense) : ce tissu forme la majeure
partie de la diaphyse des os longs. Il est constitué de structures cylindriques : les ostéones
ou systèmes de Havers.
Un ostéone est fait de 4 à 20 lamelles osseuses cylindriques disposées
concentriquement autour du canal de Havers. Un canal de Havers contient des
capillaires sanguins et des filets nerveux amyéliniques enrobés dans un tissu conjonctif
52
lâche. Dans les ostéones les fibres collagènes sont arrangées parallèlement les unes aux
autres dans une même lamelle mais dans des directions variables d’une lamelle à une
autre. Entre les lamelles se situent les ostéoplastes contenant les ostéocytes.
Les ostéones sont disposés parallèlement les uns aux autres et parallèlement au
grand axe de la diaphyse. Ils sont reliés entre eux, avec la cavité médullaire et avec la
surface de l’os par des canaux transversaux ou obliques : les canaux de Volkmann.
b) L’os lamellaire compact (non Haversien) : la diaphyse des os longs est bordée
extérieurement et intérieurement par de grandes lamelles osseuses concentriques à la
cavité médullaire et qui séparent l’os Haversien de l’endoste et du périoste.
A– Ossification primaire
1-Avant la Naissance
C’est la formation initiale du tissu osseux chez le fœtus. Cette ossification
primaire aboutit à la formation d’os primaires non lamellaires à partir d’un modèle
embryonnaire conjonctif ou cartilagineux.
53
a. Ossification endomembraneuse (endoconjonctive ou ossification de membrane) : elle
concerne la plupart des os de la face et les os plats crâniens. Au cours de cette
ossification des cellules mésenchymateuses embryonnaires prolifèrent autour des
vaisseaux sanguins et se différencient en ostéoblastes qui sécrètent une substance
ostéoïde qui se minéralise ensuite rapidement.
54
2-Après la Naissance
La croissance de l’os
Les os longs continuent à croître en longueur et en épaisseur au cours de
l’enfance et l’adolescence.
55
B- Ossification secondaire
C’est la maturation osseuse qui s’achève à la fin de la puberté. Elle consiste en
un remaniement osseux, c’est-à-dire un remplacement du tissu osseux élaboré au cours
de l’ossification primaire par un nouveau tissu osseux : le tissu osseux réticulaire, qu’il
soit d’origine endoconjonctive ou endochondrale, qu’il soit diaphysaire ou épiphysaire,
est remplacé par un tissu osseux lamellaire.
Le renouvellement osseux est rapide. La durée de vie des ostéones est de quelques mois.
Elle s’allonge chez les sujets âgés. Cependant la minéralisation de la matrice est
progressive, les ostéones les plus jeunes étant peu minéralisés.
56
Chapitre 6
LE TISSU SANGUIN
Le tissu sanguin (le sang) est un tissu conjonctif spécialisé, mésenchymateux qui
comprend des cellules (les éléments figurés) libres et en suspension dans une matrice
extracellulaire liquide (le plasma). Il est contenu dans un réseau de vaisseaux en dehors
desquels il coagule. Il assure la constance du milieu intérieur, la balance acide/base, la
balance hydrique, la régulation de la température et transmet à tous les tissus l’oxygène
et les éléments nutritifs dont ils ont besoin. Il évacue le CO 2 et les déchets. Il véhicule
les hormones et il permet aux moyens de défense de l’organisme de gagner très
rapidement le lieu où ils sont nécessaires et assurent la coagulation du sang lors d’une
hémorragie. Chez l’Homme il représente 8 % du poids du corps (5 à 6 litres).
A- LE PLASMA
C’est une solution aqueuse qui correspond à la MEC du tissu sanguin et qui représente
55 % du volume sanguin total. Le plasma est composé :
- de l’eau [91,5 %],
- de protéines plasmatiques [7 %] : albumines (55 %), globulines (38 %), fibrinogène (7
%). Les protéines plasmatiques confèrent au sang sa viscosité. Elles permettent aussi le
maintien d’un équilibre osmotique et d’un pH légèrement alcalin (pH 7,35 - 7,45).
- et d’autres solutés [1,5 %] : des matières organiques (triglycérides, cholestérol, glucose,
urée ….), des sels minéraux et des électrolytes (chlore, sodium, potassium et des gaz
dissous ….
57
À l'état normal les globules rouges et les plaquettes ne quittent pas le
compartiment sanguin et exercent leur fonction physiologique dans le sang circulant.
Par contre, les leucocytes sont les seuls capables de franchir la paroi capillaire et se
retrouvent dans les tissus où ils exercent leurs fonctions.
■ Le sérum contient tous les éléments du plasma sauf la fibrine et les protéines
impliquées dans la coagulation.
L’HÉMOGRAMME
La numération globulaire : elle consiste à compter le nombre de globules rouges,
de globules blancs et de plaquettes par mm3 de sang. Les résultats normaux sont les
suivants :
Globules rouges : 4 500 000 à 5 500 000 /mm3
Globules blancs : 4 000 à 8 000 /mm3
Plaquettes : 150 000 à 400 000/mm3
58
Figure 1 : Le tissu sanguin.
59
- La cellule souche myéloïde qui donne 5 types de cellules ‘’déterminées’’, qui vont
aboutir finalement aux érythrocytes, aux plaquettes, aux granulocytes neutrophiles,
aux granulocytes éosinophiles, aux granulocytes basophiles, aux monocytes.
60
1. L’érythropoïèse
L’érythropoïèse est l’ensemble des processus de différenciation, de prolifération et de
maturation qui conduisent une cellule souche pluripotente à devenir un globule rouge
circulant. Elle se fait par l’action principale d’un facteur de croissance, l’érythropoïétine.
Elle dure 5 à 7 jours et durant ce processus la taille des cellules diminue.
61
Figure 3 : L’érythropoïèse.
2. La thrombopoïèse
C’est la formation des plaquettes sanguines. Elle est régulée par un facteur stimulant,
la thrombopoïètine. La cellule souche myeloïde donne naissance à un mégacaryoblaste, au
cytoplasme très basophile, riche en ribosomes. L’ ADN se réplique plusieurs fois sans
qu’il y ait de division cellulaire et le mégacaryoblaste devient un promégacaryocyte
puis un mégacaryocyte basophile (50 µm) avec un noyau géant (polyploïdie), lobé. Le
cytoplasme s’enrichit en granulations et la cellule devient un mégacaryocyte
thrombocytogène : c’est une grosse cellule ayant un noyau monstrueux, un réseau
d’invaginations de la membrane plasmique et dont le cytoplasme se répartit en 5 à 8
''territoires pro plaquettes'', chacun de ces territoires se fragmentant ensuite pour libérer
dans une sinusoïde (capillaire sanguin) de la moelle osseuse entre 1000 et 1500
plaquettes.
Les plaquettes sont des fragments cellulaires anucléés entourés d’une membrane
plasmique. Elles sont le plus souvent regroupées en amas. Leur diamètre varie de 2 à 4
µm. leur forme varie selon leur degré d’activité.
Le cytoplasme des plaquettes est constitué par le hyalomère périphérique inactif,
transparent et hyalin, et le granulomère central basophile.
Le granulomère contient des lysosomes, des peroxysomes ; alors que le hyalomère
contient un cytosquelette riche en protéines contractiles (actine, myosine et
thrombosthénine) et en microtubules. Un système enzymatique pour le métabolisme
62
aérobie et anaérobie. Le cytoplasme contient également du glycogène et des
mitochondries.
Les plaquettes jouent un rôle essentiel dans l’arrêt du saignement (hémostase),
Leur durée de vie est de 8 à 12 jours.
Figure 4: La thrombopoïèse.
3. La granulopoïèse
Les trois lignées granulocytaires dérivent du myéloblaste (cellule précurseur
déterminée) qui donne le promyélocyte (apparition des granulations non spécifiques
«azurophiles») puis myélocytes, à ce stade apparaissent les granulations spécifiques.
Les myélocytes donnent ensuite les métamyélocytes ou le nombre des granulations
spécifiques augmente. Durant la granulopoïèse, la taille des cellules diminue
progressivement. Le noyau devient de plus en plus condensé. Des facteurs de
croissance, appelés G-CSF interviennent dans la régulation de la granulopoïèse.
Figure 5: La granulopoïèse.
63
4. La monopoïèse
Le monoblaste donne un promonocyte qui se différencie en monocyte dans le sang. Le
facteur de régulation étant le M-CSF.
5. La lymphopoïèse
Deux cellules déterminées ou lymphoblastes B et T donnent soit un prélymphocyte T qui
donnera un lymphocyte T, soit un prélymphocyte B qui donnera un lymphocyte B.
◄ Les granulocytes : ils se caractérisent par un seul noyau qui présente plusieurs
lobes ayant des formes différentes, des granulations dans le cytoplasme. D’après
l’affinité tinctoriale de ces granulations spécifiques, on distingue 3 groupes de
granulocytes : les neutrophiles, les éosinophiles et les basophiles.
64
Figure 6: Les granulocytes.
a) Les granulocytes neutrophiles : les plus nombreux des leucocytes du sang humain,
ce sont des cellules de 9 à 12 µm de diamètre. Dans le sang ils sont sphériques. Leur
noyau est polylobé : il est constitué de 3 à 5 lobes bien individualisés, reliés par de fines
bandes de chromatine. Leur cytoplasme contient des organites peu abondants et deux
sortes de granulations :
- les granulations non spécifiques azurophiles, les moins nombreuses et les plus
volumineuses. Elles sont considérées comme des lysosomes.
- les granulations spécifiques secondaires, elles sont les plus nombreuses, les moins
volumineuses, dépourvues d’enzymes lysosomiales et de peroxydase, mais elles
contiennent principalement du lysosyme, de la collagénase….
Les granulocytes neutrophiles sont impliqués principalement dans les processus
de défense non spécifique de l’organisme notamment la lutte anti bactérienne par la
phagocytose. Leur durée de vie est de 24 heures dans le sang circulant.
b) Les granulocytes éosinophiles (acidophiles) : ils sont légèrement plus grands que
les neutrophiles, leur diamètre étant compris entre 10 et 14 µm. Ils possèdent un noyau
habituellement fait de 2 lobes réunis par un pont chromatinien assez épais.
Leur cytoplasme contient les organites habituels de la cellule, un petit nombre
de granulations azurophiles, mais surtout de nombreuses et volumineuses granulations
spécifiques éosinophiles, arrondies, de nature lysosomiale.
Les éosinophiles interviennent principalement dans les réactions de défense
contre les parasites. Ils ont également des propriétés de bactéricidie et de phagocytose
(mais à des degrés moindres que les neutrophiles). Ils participent également aux
réactions d’hypersensibilité immédiate et retardée (leur membrane plasmique possède
65
un récepteur pour les IgE). Ils jouent un rôle dans la neutralisation de l’histamine en
libérant l’histaminase.
Après une demi-vie de 4 à 5 heures dans la circulation sanguine, les éosinophiles
passent dans les tissus où ils restent 8 à 12 jours.
66
- Les lymphocytes T : ce sont les lymphocytes les plus abondants, ils sont impliqués
dans l’immunité à médiation cellulaire. Leur maturation s’effectue dans le thymus. Ils
sont caractérisés par la présence dans leur membrane plasmique d’une protéine servant
de récepteur pour les antigènes (récepteur T). On distingue les lymphocytes CD4
(auxiliaires ou T4) et les lymphocytes CD8 (cytotoxiques ou T8).
- Les lymphocytes NK : ce sont des cellules non T non B identifiées par des marqueurs
NK. Ils ont souvent l’aspect de lymphocytes granuleux contenant des granulations
azurophiles.
- Les lymphocytes B : leur maturation se fait dans la moelle osseuse rouge. Ils sont
b) Les monocytes : ce sont les principaux phagocytes professionnels. Dans le sang ils
représentent les plus grands des leucocytes normaux (15 à 18 µm de diamètre). Leur
forme est arrondie et leur noyau est volumineux, central ou périphérique. Il est souvent
réniforme. Le cytoplasme est caractérisé par la présence de quelques granulations
azurophiles (lysosomes). En ME les organites cytoplasmiques apparaissent peu
développés.
La durée de vie du monocyte dans le sang est très courte (environ 24 heures). Il passe
ensuite dans les tissus où il se différencie en macrophage.
67
Figure 8: Le monocyte sanguin.
1- Les mastocytes : les granulocytes basophiles et les mastocytes sont deux types
cellulaires qui dérivent de la même cellule précurseur déterminée dans la moelle
osseuse. Les mastocytes se trouvent dans presque tous les tissus conjonctifs, au
voisinage des vaisseaux sanguins et des nerfs (mais ils sont plus abondants dans la
peau, les voies respiratoires et l’appareil digestif). Ce sont des cellules de 12 à 20 µm de
diamètre, mobiles, arrondies mais à contour irréguliers. Leur noyau est petit, arrondi et
central.
Les mastocytes sont facilement reconnaissables d’après leur contenu
cytoplasmique en granulations basophiles (héparine et histamine)…
Les fonctions des mastocytes ainsi que les caractéristiques de leur membrane
plasmique et de leurs granulations sont semblables à celles des basophiles.
68
Figure 9 : Schema d’un mastocyte (a) au repos, (b) stimulé par un antigène.
2- Les plasmocytes : ils se différencient à partir des lymphocytes B dans les organes
lymphoïdes et hématopoïétiques et dans le tissu conjonctif lâche. Leurs caractéristiques
les rendent très faciles à reconnaître : 1) une forme ovalaire ; 2) un noyau arrondi, situé
en position excentrique, avec une chromatine dispersée en grosses mottes à sa
périphérie (en rayon de roue) ; 3) un cytoplasme basophile, occupé par un REG très
développé et un volumineux appareil de Golgi. Les plasmocytes fabriquent les
anticorps ; ils ne se divisent pas et la plupart meurent en quelques jours.
3- Les macrophages : après leur passage dans les tissus, les monocytes se différencient
en macrophages. La taille des macrophages est plus grande que celle des monocytes (20
à 40 µm). Leur cytoplasme est faiblement éosinophile. Il présente des vacuoles et des
69
lysosomes, des expansions cytoplasmiques qui forment de véritables pseudopodes, un
cytosquelette très développé en rapport avec l’extrême mobilité de cette cellule.
Les macrophages sont impliqués dans tous les grands mécanismes de défense de
l’organisme contre les agents étrangers. Ils peuvent agir par phagocytose, par sécrétion de
substances toxiques, par déclenchement d’une réaction immunitaire.
On distingue les macrophages libres recrutés dans un tissu à l’occasion d’une
lésion ou d’une réaction immunologique locale et les macrophages fixes présents d’une
façon permanente dans certains tissus.
Figure 11 : Macrophage.
70
Chapitre 7
LES TISSUS MUSCULAIRES
- Le tissu musculaire strié cardiaque n’existe que dans la paroi du cœur. C’est une
forme hautement différenciée de muscle strié dont les cellules sont à contraction
rythmique involontaire.
- Le tissu musculaire lisse intervient dans les processus liés au maintien du milieu
interne. Les cellules sont non striées et involontaires. On retrouve ces tissus dans la paroi
des vaisseaux et des organes viscéraux creux, et dans les organes des voies respiratoires.
71
Dans le cytoplasme restant ou sarcoplasme, et entre les myofibrilles on observe
les différents organites habituels, notamment :
- plusieurs centaines de noyaux ovoïdes, alignés en périphérie de la cellule, contre la
membrane plasmique et orientés dans le sens longitudinal de la cellule,
- de nombreuses et volumineuses mitochondries groupées au voisinage des noyaux et
alignées en file entre les myofibrilles,
- Un réticulum sarcoplasmique lisse (REL) très développé qui forment un réseau
participant au système dit sarcotubulaire ou système T.
- un cytosquelette formé principalement de microtubules et de filaments intermédiaires
de desmine.
-On trouve également dans le sarcoplasme : des vacuoles lipidiques et des réserves
importantes de glycogène disposées près des mitochondries,et des pigments rouges de
myoglobine qui fixent l’oxygène pour le céder ensuite aux mitochondries,
La membrane plasmique, appelée sarcolemme, est doublée extérieurement par
une lame basale.
La CMSS est incapable de se diviser ; elle constitue un syncytium formé à l’état
embryonnaire par la fusion de cellules précurseur mononucléées (les myoblastes).
72
Figure 2 : Ultrastructure du rhabdomyocyte
73
Figure 3 : Sarcomère, l’Unité structurale.
74
structurale et fonctionnelle de la cellule musculaire (unité de contraction). La myofibrille
est donc un enchaînement de sarcomères et dans une cellule, les sarcomères de toutes
les myofibrilles sont situés au même niveau, ce qui explique la striation transversale
du myocyte.
La bande A sombre est formée par des filaments épais de myosine et des
filaments fins d’actine disposés parallèlement alors que la bande I est formée
uniquement par des filaments d’actine.
La bande A comprend en son milieu une zone transversale plus claire, la strie H,
formée uniquement de myosine, elle-même divisée en son milieu par une ligne sombre
transversale, la strie M. La molécule de myosine comporte une tige cylindrique ou axe
(ou queue), qui se termine à l’une de ses extrémités par 2 têtes sphériques : une tête qui
interagit avec un site de liaison à l’actine, et une autre qui possède l’activité ATPasique
Chaque bande I claire contient des myofilaments fins (ou minces) d’actine avec
des molécules de troponine et de tropomyosine. Elle est divisée transversalement en
deux parties par une strie très dense, la strie (ou ligne) Z. Les filaments fins s’étendent
de part et d’autre de la strie Z sur toute la longueur de la bande I et la strie Z composée
d’alpha-actinine constitue ainsi le point d’attache de ces filaments fins.
Les filaments fins sont constitués de monomères globulaires (actine G ) formant
les filaments d’actine F qui se présentent en deux chaînes polypeptidiques enroulées en
double hélice. L’actine G est pourvu de sites de liaison sur lesquels les têtes de myosine
se fixent lors de la contraction. La tropomyosine est constituée de deux chaînes
polypeptidiques en hélice α et situé dans le sillon du filament d’actine F. La troponine,
constituée de 3 sous-unités globulaires formant un complexe :
■ Tnt : lie le complexe à la tropomyosine.
■ Tni : inhibe l’attachement des têtes de myosine à l’actine au repos.
■ Tnc : a un site de liaison pour le calcium.
75
Le filament élastique constitue un composant plus récemment connu du sarcomère. Il
est composé de la protéine titine (connectine), la troisième plus abondante protéine
après l’actine et la myosine dans le muscle squelettique.
La titine ancre les filaments épais aux disques Z et joue un rôle dans le rétablissement
de la longueur de repos du sarcomère quand un muscle est en état de relâchement.
76
d’un tubule T. L’association des 3 éléments forme une triade. C’est à son niveau que
l’onde de dépolarisation se transmet du tubule T au reticulum sarcoplasmique.
77
Quand la cellule musculaire est stimulée par un influx nerveux, l’acétylcholine
est libérée et elle dépolarise le sarcolemme. L’influx électrique est conduit à travers les
tubules T jusqu’au réticulum sarcoplasmique qui libère alors ses ions Ca++ dans le
sarcoplasme autour des myofilaments. Les ions Ca++ s’unissent ensuite à la troponine,
provoquant une modification de la conformation du complexe tropomyosine-
troponine, et la tropomyosine se trouve alors déplacée vers l’intérieur du sillon de
l’hélice de l’actine F. Les têtes de myosine s’accrochent aux sites de liaison des filaments
d’actine ainsi exposés ; des ponts d’union se forment et le glissement s’amorce : les têtes
de myosine s’attachent et se détachent plusieurs fois pour produire une tension et tirer
les filaments d’actine et les stries Z (auxquelles les filaments fins sont attachés) vers le
centre du sarcomère c’est-à-dire de plus en plus loin dans la bande A, vers la strie H :
la longueur de la bande I et de la strie H diminue entrainant la diminution de la taille
du sarcomère, alors que celle des myofilaments fins, des myofilaments épais et de la
bande A ne varie pas.
Comme ce phénomène de contraction se produit simultanément dans tous les
sarcomères de toutes les myofibrilles, la cellule musculaire raccourcit et le muscle
également.
78
6. Hétérogénéité des cellules musculaires striées squelettiques
On distingue trois types de cellules musculaires striées squelettiques en se basant
sur des caractéristiques structurales et fonctionnelles :
1. Les fibres rouges à contraction lente (de type I). Leur diamètre est le plus petit. Elles sont
très riches en myoglobine, en mitochondries et en enzymes oxydatives des voies
aérobies. Elles produisent facilement de l’ATP et elles le dégradent à vitesse réduite. Elles
se contractent donc lentement, et elles sont très résistantes à la fatigue.
2. Les fibres blanches à contraction rapide (de type II). Ce sont de grosses cellules pâles qui
contiennent une petite quantité de myoglobine et de mitochondries, et une haute teneur
en glycogène. Elles produisent de l’ATP par les voies anaérobies et le dégradent
rapidement. Elles sont à contraction rapide et sont donc peu résistantes à la fatigue.
3. Les fibres rouges à contraction rapide ont une taille intermédiaire entre les deux types
précédents. Elles contiennent une très grande quantité de myoglobine et de
mitochondries. Elles produisent très facilement de l’ATP par des processus métaboliques
oxydants mais elles le dégradent d’une façon très rapide. Leur vitesse de contraction est
donc très élevée. Elles sont résistantes à la fatigue, mais dans une moindre mesure que
les fibres rouges à contraction lente.
Ces types de fibres existent dans les muscles squelettiques mais à des proportions
différentes.
79
- Le muscle strié reçoit un ou plusieurs nerfs qui donnent des ramifications de plus en
plus fines à l’intérieur des cloisons conjonctives. Chaque fibre musculaire squelettique
est innervée par une terminaison nerveuse qui se termine à sa surface au niveau de la
plaque motrice ou jonction neuro-musculaire et qui régit son activité.
L’unité motrice est constituée d’une fibre nerveuse et de toutes les fibres musculaires
qu’elle innerve.
80
II – LE TISSU MUSCULAIRE CARDIAQUE
81
Le sarcolemme des cardiomyocytes est limité par une lame basale. Il est
dépourvu de plaques motrices et de jonctions neuromusculaires. Du fait que les
cardiomyocytes sont anastomosés par leurs extremités, le sarcolemme présente des
jonctions cellulaires qui forment les traits ou stries scalariformes (ou disques
intercalaires) : ce sont des zones membranaires qui assurent la liaison entre les cellules
adjacentes. Les disques intercalaires localisés au niveau d’une strie Z, relient les
myofibrilles des cellules adjacentes et contiennent des jonctions gap qui facilitent la
transmission de l’excitation membranaire d’une cellule à l’autre.
Les cardiomyocytes se caractérisent par un métabolisme oxydatif, une
contraction lente, et une dépendance du taux de Ca++ extracellulaire.
82
Hétérogénéité des cellules cardiaques
■ Les cardiomyocytes contractiles : il s’agit de la grande majorité des cellules
cardiaques. Ils se classent en cardiomyocytes ventriculaires et cardiomyocytes atriaux.
Ces derniers sont plus petits que les cellules ventriculaires. Leurs tubules T sont moins
développés et les unités contractiles sont moins nombreuses.
■ Les cellules myoendocrines : sont localisées au niveau des oreillettes. Elles sont
pauvres en matériel contractile et exercent une fonction endocrine. Leur appareil de
Golgi et leur REG sont bien développés et elles contiennent des grains de sécrétion qui
contiennent le facteur auriculaire natriurétique (FAN) qui fait baisser la pression
artérielle.
■ Les cellules cardionectrices : ce sont des cellules cardiaques modifiés qui sont
spécialisés dans l’initiation et la conduction de la contraction du myocarde. Ils diffèrent
selon leur localisation anatomique :
- Les cellules nodales (cellules du nœud sinusal et du nœud auriculo-ventriculaire) : elles sont
petites, pauvres en myofibrilles et dépourvues de tubules T.
- Les cellules du faisceau de His : elles sont plus larges que les cellules nodales. Leurs
myofibrilles sont bien ordonnées et parallèles entre elles.
- Les cellules de Purkinje : elles sont volumineuses et pauvres en myofibrilles.
83
Figure 10: Cellules Cardionectrices.
84
III – LE TISSU MUSCULAIRE LISSE
Le tissu musculaire lisse est involontaire et non strié. Il est composé de cellules
musculaires lisses (léïomyocytes) associées à des éléments conjonctifs, vasculaires et
nerveux. Par la contraction, ces cellules participent à la régulation des grandes fonctions
vitales ; elles participent à la composition de la paroi des vaisseaux et des voies
digestives, respiratoires, urinaires et génitales….….
85
qui permet la phosphorylation de la myosine et par conséquent l’interaction actine -
myosine.
- Les muscles lisses unitaires (ou mono-unitaires) sont de loin les plus nombreux. Leurs
cellules tendent à se contracter ensemble et d’une façon rythmique (péristaltique) car
elles sont couplées électriquement les unes aux autres par des jonctions Gap. Lorsqu’une
terminaison nerveuse stimule une fibre, l’influx parcourt les autres fibres de sorte que
la contraction se produit en une onde sur les fibres adjacentes, le stimulus passant de
cellule à cellule à travers les jonctions. Ex : Accouchement.
86
Ce type unitaire provoque une contraction relativement lente.
- Les muscles lisses multi-unitaires : ils sont formés de cellules musculaires distinctes
et indépendantes les unes des autres. Les jonctions Gap sont rares et les cellules
reçoivent chacune des terminaisons nerveuses propres. La contraction de ces muscles
est tonique et rapide car la stimulation provoque la contraction de chaque fibre
seulement.
87
4-Les cellules myoépithéloïdes : ce sont des cellules musculaires lisses ayant subi une
différenciation particulière qui les rapproche des cellules épithéliales et sécrétrices. Leur
cytoplasme contient à la fois des myofilaments et des grains de sécrétion.
5-Les myofibroblastes : ce sont des cellules ayant une morphologie intermédiaire entre
celle des cellules musculaires lisses et des fibroblastes. Elles sont présentes dans de
nombreux organes ; elles sont contractiles et jouent un rôle important dans le processus
de cicatrisation et de réparation tissulaire.
6- Les péricytes : ce sont des cellules situées dans le dédoublement de la lame basale de
certains capillaires.
88
Chapitre 8
LE TISSU NERVEUX
Sur le plan histologique, le tissu nerveux est formé de 2 types de cellules : les
cellules nerveuses (ou neurones) et les cellules gliales. Ces cellules, avec leur milieu
intercellulaire et un riche réseau de capillaires sanguins forment le système nerveux.
Selon des considérations anatomiques, physiologiques ou fonctionnelles, on décrit :
- Le système nerveux central (SNC) formé de l’encéphale et de la moelle épinière ; il est
le centre de régulation de tout le corps et il est protégé par le crâne et la colonne
vertébrale.
- Le système nerveux périphérique (SNP) formé par les différents prolongements
nerveux (les nerfs crâniens et rachidiens) qui prennent naissance dans l’encéphale et la
moelle épinière et se distribuent dans tout l’organisme ; ces nerfs relient le SNC aux
récepteurs, aux muscles et aux glandes.
Le système nerveux central (SNC) est formé par des cellules nerveuses (et leurs
prolongements), des cellules gliales et des capillaires sanguins.
89
divisent pas. Ils sont responsables de la genèse, du traitement et de la propagation des
informations. Ils conduisent l’influx nerveux et permettent une communication rapide
et spécifique des régions éloignées de l’organisme grâce à trois propriétés essentielles :
l’excitabilité (réponse à une stimulation), la conductibilité (propagation de cette réponse
à distance) et la communicabilité (transmission d’un message à une autre cellule).
Le neurone a une morphologie particulière : il est constitué par un corps
cellulaire (périkaryon ou soma) d’où partent deux types de prolongements : les
dendrites et l’axone. Une membrane plasmique (ou axolemme) recouvre le corps
cellulaire et ses prolongements ; elle est le support anatomique de la propagation de
l’influx nerveux.
• Le corps cellulaire neuronal : le corps cellulaire de la grande majorité des neurones
est localisé dans le système nerveux central (SNC). Il est de forme et de taille variée.
Arrondi ou ovalaire, parfois triangulaire ou pyramidal. Sa structure montre les
organites habituels ainsi que d’autres éléments : un noyau (la plupart des neurones
possèdent au milieu de leur corps cellulaire un noyau unique, volumineux, sphérique,
clair à chromatine dispersée et contenant un gros nucléole arrondi dense, bien visible
en microscopie optique), un appareil de Golgi habituellement très volumineux, de
nombreuses mitochondries, un cytosquelette fortement organisé pour maintenir la
forme du neurone et pour permettre des fonctions spécifiques comme le transport
axonal (en MO = neurofibrilles, en ME = microfilaments, neurotubules et
neurofilaments), des lysosomes, des vésicules (amas de lipofushine), un REL, et surtout
les corps de Nissl : en microscopie optique c’est un matériel très basophile se présentant
sous forme de granulations fines. En microscopie électronique ces granulations
correspondent à des citernes de REG entre lesquelles se trouvent de nombreux
ribosomes libres qui témoignent de l’intense activité de synthèse des protéines. En
revanche, le centrosome est absent.
Dans le cytoplasme de certains neurones on observe également des structures
granulaires : des grains de neuro-mélanine et des grains de sécrétion (neuro-hormones).
90
.
Figure 1 : Le Pericaryon.
91
Un système complexe de transport axonal permet aux différents composants
intracellulaires, métabolites et catabolites de se déplacer dans les axones, dans les deux
sens, entre le corps cellulaire et les extrémités axonales d’un même neurone. On
distingue le transport (ou flux) axonal rapide du transport axonal lent.
Quand l’axone est entouré d’une gaine de myéline (en provenance des
oligodendrocytes), il forme une fibre nerveuse myélinisée. Dans le SNC un ensemble
de fibres nerveuses constitue un faisceau.
2. Les cellules souches neurales : depuis une vingtaine d’années la notion de non-
renouvellement du tissu nerveux adulte à été remise en cause. On sait en effet qu’un
faible contingent de cellules souches persiste au sein du SNC mature dans des niches
anatomiques spécifiques. Les cellules souches neurales participent au renouvellement
permanent de certaines catégories de neurones et, le cas échéant, à la régénérescence du
tissu nerveux.
92
interne et celles des bourgeons du goût peuvent aussi être classées parmi les cellules
apolaires.
- neurones unipolaires : ils ne possèdent qu’un seul prolongement, l’axone qui part du
corps cellulaire arrondi. C’est le type caractéristique des invertébrés. Chez l’homme ils
sont présents au stade embryonnaire de neuroblaste et dans les ganglions du nerf V.
- neurones pseudo unipolaires : ils ont un seul axone principal qui, à proximité du
corps cellulaire, se divise en un prolongement afférent et un prolongement efférent. Ex
: les neurones en T des ganglions rachidiens.
Les neurones unipolaires et les pseudo unipolaires sont des neurones sensitifs.
- neurones bipolaires : du corps cellulaire généralement ovalaire ou allongé naissent
de façon diamétralement opposée deux prolongements principaux, de taille égale et qui
peuvent se ramifier, l’un dendritique, l’autre axonal. Ce sont des inter-neurones. Ex :
cellules de la rétine et cellules neurosensorielles de la muqueuse olfactive.
- neurones multipolaires : ils sont les plus fréquents. Du corps cellulaire normalement
volumineux naissent plusieurs dendrites et un axone. Ce sont des neurones moteurs.
93
◄ De point de vue fonctionnel, on décrit : les neurones moteurs, les neurones sensitifs,
les inter-neurones (neurones d’association), les neurones sensoriels, les neurones
sécrétoires.
◄ Selon le type de neuromédiateur. Chaque neurone synthétise et sécrète un ou
plusieurs neuromédiateurs spécifiques (acétylcholine, glutamate, glycine, GABA,
dopamine, noradrénaline, monoamines etc..) qui peuvent être mis en évidence par
immunohistochimie.
3. Les cellules gliales : les cellules gliales du SNC (névroglie centrale) sont plus
nombreuses que les neurones. Elles occupent les espaces laissés libres par les neurones
et leurs prolongements et elles s’interposent entre les neurones et les capillaires
sanguins.
Elles ont un rôle de soutien car elles rendent plus compact le tissu nerveux, et
elles assurent de multiples fonctions : défense du système nerveux, synthèse de la
myéline, « étanchéité » des synapses, régulation de l’activité neuronale, nutrition...
Leurs caractéristiques morphologiques et fonctionnelles sont très différentes de celles
des neurones.
Dans le SNC, les cellules gliales sont de quatre types : les astrocytes, les
oligodendrocytes, la microglie et les épendymocytes.
94
■ Les astrocytes : Ce sont les cellules gliales les plus nombreuses, elles sont
volumineuses, de forme étoilée, avec un corps cellulaire et de nombreux prolongements
cytoplasmiques qui varient d’une cellule à l’autre (nombre, forme, aspect,
ramifications). Les prolongements qui se terminent sur les vaisseaux sanguins et sont
appelés pieds vasculaires.
Le cytoplasme contient le noyau ainsi que les organites habituels de la cellule, mais il
se caractérise essentiellement par une abondance de gliofilaments spécifiques.
Figure 4 : L’astrocyte.
95
Deux types d’astrocytes sont décrits :
- les astrocytes fibreux, surtout présents dans la SB et présentant beaucoup de fibrilles
et des prolongements fins. En contrôlant l’environnement ionique immédiat des
neurones, ces astrocytes participent, avec les cellules endothéliales, à la formation de la
barrière hémato-encéphalique.
- les astrocytes protoplasmiques surtout présents dans la SG. Ils possèdent peu de
fibrilles mais des prolongements épais. Ils entourent les neurones et la fente synaptique
et recaptent les neurotransmetteurs. Leur noyau est rond et relativement clair. Leur
cytoplasme comprend des granules de glycogène.
■ Les oligodendrocytes : Leur corps cellulaire se caractérise par un contour régulier et
une forme non étoilée. Les prolongements sont moins nombreux et plus fins que ceux
des astrocytes. En ME l’oligodendrocyte présente les organites habituels de la cellule,
mais il se caractérise par une chromatine abondante peu dense, condensée le long de la
membrane nucléaire interne, un cytoplasme plus dense aux électrons, la présence de
microtubules, l’absence de microfilaments, de grains de glycogène et de membrane
basale.
Dans la SG, le rôle des oligodendrocytes est essentiellement nutritif, alors que
dans la SB ils synthétisent la myéline ; un oligodendrocyte, grâce à ses prolongements
cytoplasmiques, peut myéliniser plusieurs axones mais sur une portion de leur trajet.
96
■ La microglie ou les cellules microgliales : les cellules microgliales sont caractérisées
par un corps cellulaire allongé de petite taille d’où partent un ou plusieurs
prolongements fins, courts et ramifiés. D’origine mésenchymateuse, elles représentent
le système de défense du SNC et lors de lésion du tissu nerveux, elles s’activent et se
transformeraient en cellules phagocytaires (macrophages) capables aussi de se
débarrasser des produits de dégénérescence des neurones.
Figure 6 : Microglie
97
Figure 7 : Les cellules épendymaires ou épendymocytes.
B- LE PARENCHYME DU SNC
On distingue deux aspects tissulaires différents morphologiquement et
fonctionnellement : la substance grise et la substance blanche.
98
Figure 8 : Localisation de la substance blanche et la substance grise dans le SNC.
99
- un épaississement de la membrane présynaptique : correspond à une structure
appelée grille présynaptique.
100
■ Différents types de synapses
• Selon la localisation topographique sur le neurone ou le type de cellules connectées,
on décrit les types suivants :
- Les synapses neuro-neuronales (inter-neuronales), qui peuvent être soit des synapses
axo-dendritiques, soit des synapses axo-somatiques soit des synapses axo-axoniques.
Des synapses dendro-somatiques, dendro-dendritiques et somato-somatiques ont
également été décrites.
- Les synapses neuro-effectrices entre neurones moteurs et cellules effectrices de
l’organisme. Ex : plaque motrice.
- Les synapses sensori-neuronales entre cellules sensorielles réceptrices et neurones
sensitifs.
101
• Selon leur fonction physiologique, les synapses peuvent être :
- excitatrices quand l’influx nerveux induit une dépolarisation de la membrane post-
synaptique,
- ou inhibitrices quand se produit une hyperpolarisation.
• Selon la nature biochimique du médiateur : exemple les synapses cholinergiques,
etc…
D- LES MÉNINGES
Les méninges entourent le SNC et jouent un rôle de protection, de transport du
liquide céphalorachidien, de nutrition et de filtre. Elles forment trois couches :
- La dure-mère : c’est la couche externe des méninges. Elle est appliquée contre les os
composant le crâne et la colonne vertébrale. Elle est épaisse, résistante et composée par
une couche de tissu conjonctif fibreux dense. Elle est bien vascularisée et séparée de
l’arachnoïde par un espace sous-dural fin qui ne contient pas de liquide céphalo-
rachidien.
- L’arachnoïde : située sous la dure-mère, c’est une mince membrane non vascularisée.
Elle est composée de fines fibres de collagène et de quelques fibres élastiques, et elle est
recouverte de cellules épithéliales aplaties. Elle est reliée à la pie-mère par un système
de trabécules qui délimitent des cavités correspondant aux espaces sous-arachnoïdiens
vascularisés et remplies de liquide céphalo-rachidien.
- La pie-mère : Elle est très fine et richement vascularisée. Elle est constituée d’un réseau
serré de fines fibres de réticuline et de fibres élastiques tapissé sur sa face externe par
une couche de cellules épithéliales.
102
II – LE SYSTÈME NERVEUX PÉRIPHÉRIQUE (SNP)
De point de vue histologique, le système nerveux périphérique ( SNP) est
composé des nerfs périphériques (31 paires de nerfs spinaux ou « rachidiens », et 12
paires de nerfs crâniens), des ganglions nerveux ainsi que des terminaisons
nerveuses. On y observe donc des neurones, des fibres nerveuses, des cellules
gliales, des capillaires sanguins et du tissu conjonctif.
103
En MO la gaine de myéline a la forme d’un tube interrompu, à intervalles réguliers, par
les étranglements ou nœuds de Ranvier. Une seule cellule de Schwann assure la
formation et recouvre la myéline de chaque internode.
- Les fibres nerveuses amyéliniques (ou fibres de Remak) : le plus souvent une fibre nerveuse
périphérique amyélinique est polyaxonique, constituée de 10 à 15 axones sans myéline
associés à une même cellule de Schwann. Chaque axone est logé dans une invagination
de la membrane plasmique de la cellule de Schwann et il est relié à cette membrane
plasmique par un mésaxone. La fibre toute entière est enfin doublée d’une lame basale
qui sépare les cellules de Schwann du tissu conjonctif environnant.
104
■ Organisation des fibres nerveuses en nerfs périphériques : un nerf périphérique est
un ensemble de fibres nerveuses (myélinisées et amyéliniques, sensitives/afférentes et
motrices/efférentes) réunies en fascicules ou faisceaux et entourées par du tissu
conjonctif.
Le tissu conjonctif dense qui entoure la totalité du nerf est désigné par l’épinèvre.
Il réunit les différents faisceaux, les uns aux autres. Il contient de nombreux vaisseaux
sanguins et lymphatiques.
À l’intérieur du nerf, chaque faisceau de fibres est entouré d’une gaine de tissu
conjonctif dense plus mince que l’épinèvre, c’est le périnèvre.
105
Du périnèvre partent de fines travées conjonctives qui passent entre les fibres
nerveuses : c’est l’endonèvre, un tissu conjonctif lâche qui comporte de nombreux
capillaires sanguins.
- Les ganglions sensitifs : ils sont localisés au niveau des racines postérieures des nerfs
rachidiens (appelés alors ganglions spinaux), et sur le trajet des nerfs crâniens (appelés
alors ganglions crâniens) : ils contiennent le corps cellulaire des neurones périphériques
sensitifs pseudo unipolaires. Aucune synapse ne s’y fait.
- Les ganglions végétatifs, associés au système nerveux autonome.Ils sont situés sur la
chaîne sympathique et sur ses ramifications ainsi que dans les parois des organes
innervés par le système nerveux autonome. Ils contiennent le corps cellulaire des
neurones périphériques végétatifs multipolaires. De nombreuses synapses s’y
effectuent.
106
Les terminaisons nerveuses
- Les terminaisons afférentes sensitives sont des récepteurs capables de transformer une
stimulation mécanique, chimique, thermique ou électrique en un message afférent.
107
LA MYÉLINE
Généralités : la myéline est synthétisée par deux types de cellules gliales spécialisées
(cellules myélinisantes ou myélinogènes) : les oligodendrocytes dans le SNC et les
cellules de Schwann dans le SNP ; elle est disposée autour des axones de grand calibre
des systèmes nerveux central et périphérique.
La myéline est un bon isolant électrique et elle permet le transport rapide du potentiel
d’action le long de la fibre nerveuse ; à l’état frais elle apparaît blanche et réfringente.
La composition chimique : la myéline est une structure lipo-protéique, mais très riche
en lipides. Cependant la composition chimique de la myéline centrale est différente de
celle de la myéline périphérique. La myéline centrale contient 70 % de lipides et 30 %
de protéines. Dans la myéline périphérique, les lipides sont encore plus importants :
80 %.
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