Ere 6859
Ere 6859
Ere 6859
Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/ere/6859
DOI : 10.4000/ere.6859
ISSN : 2561-2271
Éditeur
Centr'ERE
Référence électronique
Lucie Sauvé et Louis Machabée, « La représentation : point focal de l’apprentissage », Éducation
relative à l'environnement [En ligne], Volume 2 | 2000, mis en ligne le 15 septembre 2000, consulté le 10
octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/ere/6859 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ere.6859
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers
annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La représentation : point focal de l’apprentissage 1
• Type 2 : Des éléments déjà existants s’orchestrent différemment. Par exemple, pour l’un des
enseignants, l’ERE consiste à exploiter le milieu de vie comme contexte, objet et but de
l’apprentissage : il s’agit d’amener l’élève à se connaître, à connaître son milieu et à y jouer
un rôle actif. Au fil de la recherche, la relation au milieu n’est plus uniquement considérée
dans une perspective pédagogique, mais elle est recadrée dans une perspective éthique.
• Type 3 : Des éléments déjà existants sont davantage articulés et approfondis. Par exemple,
pour l’un des participants, dont la représentation de l’environnement était initialement
associée à l’idée de problèmes, les causes et conséquences de tels problèmes se sont
clarifiées en cours de la recherche ; un lien a été établi entre les problèmes causés par une
exploitation collective abusive des ressources naturelles et ceux qui sont associés aux
relations entre les humains. La notion de problème débouche désormais sur une éthique de
la responsabilité.
15 Éléments transformés : certains éléments périphériques sont éliminés au profit de
nouveaux. Par exemple, chez l’un des participants, l’éducation était considérée au
départ comme un processus de transmission de connaissances pour préparer au
« marché du travail ». Une telle représentation s’est transformée : l’éducation est
désormais conçue comme une préparation « à la vie, à l’avenir » (mais sans référence à
l’insertion dans la sphère économique), où l’enseignant joue surtout le rôle de modèle
(il est un adulte signifiant dont le discours et la conduite peuvent influencer les jeunes)
et où il prend conscience de l’importance de la relation affective qu’il établit avec
l’élève. Une telle représentation reste centrée sur l’enseignant, mais elle semble
échapper à une vision exclusivement rationnelle et technologique de l’éducation
(limitée à la transmission de contenus d’ordre cognitif et instrumental) dans la
perspective de s’adapter aux standards d’excellence de la société de production et de
consommation.
16 Le tableau 1 présente de façon très synthétique l’évolution de certains éléments de
chacune des trois représentations analysées chez les enseignants.
t-il qu’il s’est investi dans chacune des activités proposées (et négociées) au cours de la
recherche intervention ? Les résultats de l’ensemble du projet de la recherche-
intervention, y compris ceux de la démarche évaluative, sont présentés dans Sauvé et
coll. (2000).
BIBLIOGRAPHIE
Abric, J.-C. (1994). Pratiques sociales et représentations. Paris : Presses Universitaires de France.
Rouquette, M.L. (1994). Sur la connaissance des masses. Grenoble : Presses Universitaires de
Grenoble.
Sauvé, L. (1997). Pour une éducation relative à l’environnement — Éléments de design pédagogique. 2e
édition. Montréal : Guérin.
Sauvé, L. et coll. (1997). L’éducation relative à l’environnement à l’école secondaire québécoise. État de la
situation. Rapport d’une enquête diagnostique. Montréal : CIRADE.
NOTES
1. Une synthèse de l’apport de la théorie des représentations sociales à l’éducation relative à
l’environnement a été présentée dans Garnier et Sauvé (1999).
2. Ces enseignants ont été repérés à la suite d’une enquête diagnostique de la situation de l’ERE à
l’école secondaire québécoise (Sauvé et coll., 1997). Cette enquête avait révélé l’intérêt de leur
pratique respective pour une modélisation éventuelle.
3. Un modèle d’intervention en ERE correspond à une proposition pédagogique composée de
deux aspects interreliés : un cadre théorique (explicitant et justifiant une conception de l’ERE) et
une démarche d’enseignement (ou d’animation) et d’apprentissage. Un tel modèle théorique
validé par la pratique devient une source d’inspiration pour la pratique de l’ERE.
4. Les résultats de cette analyse des représentations sociales des enseignants sont présentés dans
Machabée et Sauvé (2000) et Ponton et Sauvé (2000).
5. La recherche sur les représentations sociales montre que ces dernières se transforment très
lentement : il aurait été naïf d’attendre des changements fondamentaux dans le contexte si
restreint de la démarche de recherche-intervention que nous avons menée.
AUTEURS
LUCIE SAUVÉ
Lucie Sauvé est professeure au département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec
à Montréal (UQAM). Au sein de cette institution, elle est également chercheure affiliée au CIRADE
(Centre interdisciplinaire de recherche sur l’apprentissage et le développement en éducation) et
membre de l’Institut des sciences de l’environnement. Elle assume la direction du Programme
court d’études supérieures en éducation relative à l’environnement de l’UQAM et dirige des
projets de coopération internationale en ERE.
LOUIS MACHABÉE
Louis Machabée est étudiant au doctorat en sociologie, à l’Université du Québec à Montréal. Il est
affilié au CIRADE et membre du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la
technologie (CIRST) de l’UQAM. Sa recherche doctorale porte sur les logiques de l’accord en
processus de restauration des écosystèmes.