Prepa Concours de L'ena
Prepa Concours de L'ena
Prepa Concours de L'ena
B- Le marché financier
C’est un marché ou vont être émises et échangées des valeurs mobilières c’est-à-dire les
actions et obligations. Ce marché est composé d’un marché primaire et d’un marché
secondaire.
Le marché primaire assure le financement de l’économie, c’est le marché ou sont mises en
vente les titres « neufs » (actions ou obligations). Ainsi et pour financer leurs investissements,
les entreprises émettent des actions et des obligations.
L’Etat peut aussi pour se procurer les ressources financières nécessaires, émettre uniquement
des obligations. Les banques et les sociétés de bourse jouent un rôle de courtage entre
emprunteurs et prêteurs.
Le marché secondaire quant à lui, est le lieu d’échange des titres déjà émis dans le marché
primaire. Ils permettent aux détenteurs de titres d’obtenir des liquidités ou de modifier la
composition de leur portefeuille.
Le marché secondaire est appelé « marché de l’occasion », car les titres ne sont pas émis pour
la première fois ; ils existent déjà et sont juste revendus ou échangés dans ce marché
secondaire.
A- La fonction financière
Aucune économie n’est à l’abri de toute influence extérieure, comme le prouve la propagation
des crises économique et financière. De même, les finances publiques ne sauraient être
enfermées dans un contexte purement national.
En effet, on assiste à une fragilisation de la souveraineté des Etats par l’adoption de politique
budgétaire communautaire.
Les politiques budgétaires communautaires renvoient à la coordination des politiques
budgétaires au sein des zones économiques qui se manifeste le plus souvent par l’adoption de
normes financières appelées à s’appliquer au niveau interne et d’institution de contrôle
communautaire. Ainsi le poids croissant de la contrainte limiterait considérablement les
marges de manœuvre dont disposent les finances publiques nationales.
Ce sont surtout les règles au niveau des déficits publics et l’appel aux prêteurs internationaux
et nationaux pour les financer qui limitent aujourd’hui la liberté d’action des Etats.
Par ailleurs, la dépendance des finances publiques des Etats est amplifiée par l’adoption de la
monnaie unique. Il faut le souligner, les contraintes qui pèsent sur les finances publiques
nationales ne résultent pas seulement des relations économiques et financières internationales.
Elles sont également liées aux problèmes que rencontrent la monnaie unique et la mise en
place progressive d’une cohérence des politiques budgétaires nationales.
La création de règles de discipline budgétaire imposées aux Etats membres, au moyen de
sanctions, répond à l’objectif d’harmonisation des politiques budgétaires. Cette discipline
budgétaire suppose une maitrise des déficits publics excessifs.
En toute logique, cette discipline s’étend à l’endettement public en fixant des contraintes
ciblées aux Etats membres. A cette maitrise du déficit public, doit s’ajouter une limitation de
l’endettement public au regard du PIB de l’Etat membre.
Dans l’espace UEMOA, l’encadrement des politiques budgétaires prend sa source dans
l’article 63 du traité constitutif qui fait des politiques économiques des Etats, une question
d’intérêt commun. Ainsi, une discipline budgétaire leur est imposée et se matérialise par la
définition d’un certain nombre de critères. On assiste aujourd’hui dans le cadre de l’UEMOA
à la définition par étape des critères de convergence non encore totalement maitrisés (I).
En vue d’un suivi de ces critères, il a été institué un dispositif de surveillance multilatérale
insuffisamment sanctionné (II)
Cette coordination s'appuie sur un consensus sur les grandes orientations des politiques
macro-économiques, assortie d'une surveillance sur leur mise en œuvre. L’Union émet des
recommandations. Il en est ainsi de l'obligation d'éviter les déficits budgétaires excessifs car la
bonne santé des finances publiques est une condition indispensable au bon fonctionnement de
l'Union Monétaire. C'est pourquoi le Traité impose aux Etats membres l'obligation de ne pas
avoir des déficits excessifs afin de garantir la soutenabilité du déficit budgétaire par l’encourt
à la dette. Le traité a fixé à 3 % le ratio du déficit public. Le solde budgétaire national devra
être proche de l'équilibre. Au sein de l’UEMOA, le taux d’endettement est fixé à 70%. Ces
orientations macro-économiques constituent les premiers germes de la « Constitution
économique et financière »3 de l’espace UEMOA.
Pendant longtemps, elles étaient fixées par une directive des Conseil des ministres de
l’UEMOA. Celle-ci avait arrêté un certain nombre de critères, notamment le solde primaire de
base ayant comme valeur de référence exclusivement les recettes fiscales. Ce ratio fixé au
moins à 15% permet de mesurer l’effort d’ajustement de l’Etat. Le ratio de la masse salariale
sur recettes fiscales était aussi fixé à 40%. Celui des investissements publics était fixé à 20% 4.
Du fait des contraintes multiples, ces critères de convergence seront révisés en vue de la
sauvegarde de la stabilité monétaire.
1
Article 63 du Traité constitutif de l’UEMOA
2
Article 64 du Traité constitutif de l’UEMOA
3
R. HERTZOG, « La longue marche vers l’Union Economique et Monétaire », Op.cit, p. 27.
4
A. DIOUKHANE, Les finances publiques dans l’espace UEMOA. Le budget du Sénégal, L’Harmattan, 2015,
pp. 28-29.
Le pacte de convergence constitue un instrument communautaire de coordination visant à
assurer la convergence et la stabilité des performances macroéconomiques, d’en assurer la
croissance mais aussi de développer la solidarité entre les Etats membre de la zone 5.
Aujourd’hui, le pacte distingue les critères de premier rang dont le respect entraine la
formulation explicite de directive par le Conseil pour apporter des mesures correctives, des
critères de second rang qui sont des repères structurels indicatifs dont le non-respect
n’entraine la formulation d’aucune recommandation. Les critères de premier rang sont au
nombre de trois dont un critère clé : le déficit. Considéré comme critère clé par la directive de
2015, le déficit budgétaire a comme valeur de référence le solde budgétaire global fixé à 3%
du PIB6. C’est un critère qui vise à assurer la couverture des charges sur ressources internes.
C’est ce critère qui conditionne celui relatif à la dette. Cette dernière est en rapport étroit avec
le déficit car c’est le déficit qui crée la dette. En effet, l’endettement est un moyen de
financement du déficit. Le ratio de la dette est fixé à un taux de 70% du PIB. Au-delà de ce
plafond, la dette est considérée insoutenable et hypothèque l’avenir de la monnaie commune.
Cette situation peut conduire certains Etats à emprunter encore pour payer les dettes
antérieures. Ce phénomène préjudiciable à l’économie est appelée « effet boule de neige »7.
Le dernier critère de premier rang est relatif au taux d’inflation annuel fixé à 3%. Concernant
les critères de second rang, ils sont de deux ordres. Il s’agit d’une part, du ratio de la masse
salariale sur ressources fiscales fixé à 35% et, d’autre part, du taux de la pression fiscale
arrêté à 20%.
Afin d’assurer le respect de ces critères de convergence, il est mis en place un dispositif de
surveillance multilatérale.
5
Article 2 de l’acte additionnel n°1/2015/CCEG/UEMOA instituant un pacte de convergence, de stabilité, de
croissance, et de solidarité entre les Etats membres de l’UEMOA.
6
Article 7 de l’acte additionnel n°1/2015/CCEG/UEMOA instituant un pacte de convergence, de stabilité, de
croissance, et de solidarité entre les Etats membres de l’UEMOA.
7
A. DIOUKHANE, Les finances publiques dans l’espace UEMOA. Le budget du Sénégal, Op.cit., p. 30.
8
T BANGUI, « Les aspects financiers du recours en manquement : l’exemple français à l’épreuve du droit
communautaire », in RDP, 2010/4, p. 1055.
s’appuie sur les rapports, directives et avis des organes de l’union (A) et peut donner lieu
à des sanctions (B).
Cette mise sous surveillance des gouvernements annonce une transformation de la nature
même du pouvoir financier dans les Etats. Le pacte de convergence en instaurant « des règles
d'or budgétaires »9, prévoit des sanctions en cas de déficits excessifs.
En effet, le pacte a mis en place un système d’alerte précoce dans le cadre d’un programme de
convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité visant la consolidation de
l’assainissement des économies des Etats membres et la promotion d’une croissance durable 10.
9
J.B. MATTRET, « La discipline budgétaire européenne », in Revue française de finances publiques, n°120, 2012,
p. 167
10
Article 23 de l’Acte additionnel n°01/2015/CCEG du traité instituant le pacte de convergence, de stabilité, de
croissance et de solidarité de l’UEMOA.
A cet effet, si un Etat membre ne satisfait pas aux exigences posées, ou si, en dépit du respect
de ces exigences, il y a un risque de déficit excessif des finances publiques dans un Etat
membre, la Commission élabore un rapport. Dans ce rapport, la Commission fait part au
Conseil de l'Union sous la forme d'un avis. Il appartient au Conseil de décider s'il y a ou non
déficit excessif puis, dans l'affirmative, d'adresser des recommandations à l'Etat membre afin
que soit mis un terme, dans un délai donné, à cette situation. Ces recommandations, par
définition non coercitives, ne sont pas en principe rendues publiques. Dès lors, si un Etat
persistait à ne pas donner effet aux recommandations du Conseil, celui-ci pourrait mettre en
demeure l'Etat de prendre, dans un délai déterminé, des mesures visant à la réduction, dans la
proportion jugée nécessaire par le Conseil, du déficit. Le Conseil pourrait en outre demander à
l'Etat concerné de présenter des rapports selon un calendrier précis, afin de pouvoir examiner
les efforts d'ajustement consentis par cet Etat. Enfin, si l'Etat ne se conformait pas à la mise en
demeure ou à la demande de fourniture de rapports, le Conseil pourrait exercer toute une série
de pressions en décidant : d'exiger de l'Etat qu'il publie des informations supplémentaires
avant d'émettre des titres d'emprunt, d'inviter la BCEAO à revoir sa politique de prêts à
l'égard de l'Etat. L’Etat récalcitrant peut-être inéligible aux aides de la BOAD 11. Il y a aussi le
retrait, annoncé publiquement, des mesures positives dont bénéficiait éventuellement l'Etat
membre et la suspension des concours de l'Union à l'Etat membre concerné. Le constat par le
Conseil de la correction ou de la disparition du déficit excessif conditionnerait l'abrogation de
l'une quelconque des mesures contraignantes qu'il aurait précédemment adoptées12.
11
Voir article 74 du traité modifié de l’UEMOA
12
J.B. MATTRET, « La discipline budgétaire européenne », in Revue française de finances publiques, n°120,
2012, p. 171
B- La dimension économique
II- Les implications de l’intégration sous régionale sur les finances publiques
A-L ‘apparition des nouveaux outils dans la gestion budgétaire
1- La budgétisation axée sur les résultats
2- L’élaboration d’un document de programmation pluriannuelle
B-La modernisation de la gestion budgétaire
1- L ‘émergence des nouveaux acteurs dans l’exécution du budget
2- Une nouvelle méthode d’élaboration de la loi de finances