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Prepa Concours de L'ena

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PREPA CONCOURS DE L’ENA 2022

CORPS DES INSPECTEURS DE FINANCES


EPREUVE TECHNIQUE I : ECONOMIE
Sujet 1 : LE CADRAGE MACROECONOMIQUE
La santé économique d’un Etat est subordonnée à une planification minutieuse et rigoureuse
à court, moyen et long terme en vue d’assurer sa résilience économique.
La programmation financière est un système permettant de concevoir les politiques
économiques visant à préserver ou à atteindre la stabilité macroéconomique, c’est-à-dire
concevoir un programme de santé pour l’économie.
Une économie est en bonne santé si elle est stable sur le plan macroéconomique. De manière
générale, la stabilité est une situation ou l’économie connait une croissance régulière et
durable, l’inflation est maitrisée. En d’autres termes l’inflation est basse et stable et ou le
système financier est sain. Donc une situation ou l’économie résiste au choc et il est peu
probable qu’elle doit faire face à une crise.
La stabilité macroéconomique dépend de trois facteurs :
Des facteurs extérieurs à l’économie auxquels elle ne peut facilement faire face. Par exemple
une crise dans le pays partenaire, une catastrophe naturelle qui détruit l’infrastructure
physique.
Des facteurs intrinsèques auxquels, l’économie ne peut modifier et qui ne peuvent être
modifié qu’à long terme. Exemple le niveau de développement économique, de la dynamique
démographique et la présence des ressources naturelles.
Des politiques économiques et des actions collectives : ces politiques sont des leviers dont un
pays dispose et peut utiliser pour influer sur la situation de son économie.
Dans la programmation financière, les politiques sont classées en trois catégories :
D’abord, la politique budgétaire c’est-à-dire l’utilisation des recettes et des dépenses
publiques pour influer sur l’économie.
Ensuite, la politique monétaire et la politique de change, c’est-à-dire les actions entreprises
par la banque centrale pour influer sur la quantité de monnaie en circulation, l’offre globale de
crédits, le taux d’intérêt et le taux de change.
En fin, les politiques structurelles qui concernent tous les types de réglementation et
institutions qui déterminent le fonctionnement de l’économie.
La programmation financière n’est pas un modèle de l’économie, elle utilise un modèle. Elle
comporte trois étapes : Le diagnostic, la projection et la conception des politiques.
Diagnostic
Projection
Conception des politiques
Sujet 2 : La croissance économique et le développement économique

I- La croissance économique et le développement économique : deux concepts


synonymes de développement
A- La croissance économique, facteur d’augmentation de richesses collectives
Le niveau du produit intérieur brut, l’indice de développement humain qui se mesure par
rapport à l’expérience de vie à la naissance, le niveau d’éducation
B- Le développement économique, facteur d’amélioration du bienêtre social
II- La croissance économique et le développement économique : deux concepts distincts

A- Une distinction relative à la nature


B- Une distinction relative aux effets

Sujet 3: La politique financière de l’Etat


L’Eta, en tant qu’agent économique, contribue à l’atteinte des objectifs macroéconomiques, à
savoir le plein emploi, la stabilité des prix et les équilibres interne et externe. D’autres
objectifs peuvent être poursuivis : la réduction des inégalités, la satisfaction de certains
besoins collectifs… En effet, la politique économique est l’ensemble des moyens mis en
œuvre de façon coordonnée par les pouvoir publics pour atteindre ces objectifs.
On oppose habituellement la politique conjoncturelle, qui vise à corriger les variations
spontanées à court terme de la croissance, des prix et des déséquilibres extérieurs, à la
politique structurelle, destinée à modifier durablement les structures de l’économie et dont
l’horizon est le long terme.
Les politiques structurelles ont évolué en fonction des contextes historiques et des analyses
théoriques dominantes. Aux politiques keynésiennes des « trente Glorieuses » ont succédé des
politiques plus libérales. Aujourd’hui, l’heure est à une recomposition de ces politiques avec
des emprunts divers à ces deux courants.
I- Les politiques conjoncturelles
Les politiques conjoncturelles reposent sur la politique budgétaire (A) et la politique
monétaire (B)
A- La politique budgétaire de l’Etat
La politique budgétaire consiste à utiliser les instruments budgétaires et fiscaux pour influer
sur l’activité économique. Il s’agit de faire varier le niveau et la structure des dépenses
publiques et des prélèvements fiscaux afin d’agir sur le niveau de la demande globale.
La réflexion économique porte fréquemment sur le solde budgétaire : l’accroissement du
déficit budgétaire est associé à une politique de relance et sa diminution à une politique de
rigueur.
Par la politique budgétaire, l’Etat utilise budget non seulement pour équilibrer ses comptes,
mais également pour influer sur la conjoncture économique. En fait, la régulation de
l’économie semble aujourd’hui être devenue l’objectif premier de la politique budgétaire,
freinant l’activité en cas de déséquilibre des échanges extérieurs et d’inflation et la stimulant
lors de récession ou de crises majeures.
Ainsi, lorsqu’il y a fléchissement des dépenses des consommateurs et de la demande de privé,
le gouvernement va chercher à en diminuer l’impact, sur la demande globale, en augmentant
les dépenses publiques ou en diminuant les impôts et en faisant des déficits. En dépensant
davantage qu’il n’en prélève, l’Etat a indéniablement un effet stimulant sur l’activité
économique.
L’injonction de fonds supplémentaires dans l’économie entraine des effets en cascade appelés
effets multiplicateurs. Selon la théorie du multiplicateur, l’addition d’une unité de dépense
non financé par l’impôt, permet un relèvement plus que proportionnel du produit intérieur
brut (PIB).
B- La politique monétaire et la politique u change
La politique monétaire peut se définir comme des moyens dont disposent les autorités
monétaires pour agir sur l’activité économique par l’intermédiaire de la masse monétaire. Elle
demeure avec la politique budgétaire un volet fondamental de la politique économique
globale. En général, la gestion de la politique monétaire est confiée à la banque centrale.
Cette politique vise entre autres la stabilité du système bancaire, la stabilité des prix, le taux
de change et la croissance économique. En effet, la responsabilité première d’une banque
centrale est de faire en sorte que l’économie dispose des liquidités nécessaires à son
fonctionnement et à sa croissance. Cependant, le cadre stratégique qui sous-tend les actions de
la politique monétaire menées à cet égard a connu des évolutions liées à celle de
l’environnement économique et financier, ainsi qu’aux leçons tirées des études empiriques et
des travaux de recherche sur les conditions de son efficacité.
Aujourd’hui, l’objectif de la plupart des banques centrales est centré sur la stabilité des prix. Il
convient cependant de relever que, sans préjudice de la stabilité des prix, les statuts de
certaines banques centrales leur permet de poursuivre des objectifs tels qu’une croissance non
inflationniste ou le plein emploi comme aux Etats-Unis.
Par ailleurs, la simplification des objectifs poursuivis par les banques centrales a eu pour
conséquence une simplification des instruments de politique monétaire. Deux principaux
instruments sont utilisés par les banques centrales : le taux d’intérêt et les réserves
obligatoires. L’efficacité de la politique monétaire nécessite une flexibilité des changes en
donnant plus de marges de manœuvre à ces politiques à court terme.
Cependant, des politiques structurelles à long terme s’opposent à la politique conjoncturelle.

II- Les politiques structurelles

Sujet 4 : Les marchés monétaire et financier


Etudier le financement de l’économie revient à examiner comment les agents économiques se
procurent les fonds prêtables dont ils ont besoin.
Le système de financement permet aussi à ces agents de s’assurer contre la réalisation de
certains risques grâce aux produits dérivés.
On considère que le financement de l’économie est assuré par deux types de financement :
Le financement direct qui concerne un apport de capitaux par les agents à capacité de
financement aux agents à besoins de financement par l’intermédiaire des marchés de
capitaux. On parle de financement direct par les marchés financier et monétaire.
Et le financement indirect par lequel les établissements financiers servent d’intermédiaires
entre les agents qui ont des fonds à placer et ceux qui ont des besoins de financement.
Cette dernière catégorie sera exclue de notre étude au profit de la première évoquée ci-
dessus.
Par marché financier, on entend
I- Les compartiments des marchés de capitaux
Le marché des capitaux qui est un marché ou se retrouvent des agents économiques ayant des
excédents de capitaux et d’autres ayant un besoin de capitaux est constitué d’une part d’un
marché monétaire (A) et d’un marché financier (B) d’autre part.
A- Le marché monétaire
Le marché monétaire est un marché de court terme composé à la fois d’un marché
interbancaire et d’un marché des titres et créances négociables. Le marché interbancaire est
exclusivement réservé aux agents financiers et met donc en relation les établissements de
crédits, le trésor public et la banque centrale.
Il va permettre aux offreurs disposant d’excédents de trésorerie et aux demandeurs de
liquidités de se rencontrer et d’effectuer leurs échanges.
La banque centrale joue un rôle de régulateur en assurant à travers ses interventions
l’équilibre du marché. Ainsi, lorsque les banques manquent de liquidités, la banque centrale
leur en prête ce qui permet d’effectuer les paiements entre les banques ou entre organismes
appartenant à des circuits monétaire indifférents.
Quant au marché des titres et créances négociables, il convient de noter que ce marché revêt
une importance considérable dans le marché des capitaux. Il permet à tous les agents
économiques d’intervenir en émettant ou en échangeant des titres de créances négociables qui
vont porter un nom qui tient compte de l’émetteur. On trouve ainsi :
Des bons négociables du trésor, pour l’Etat ;
Des billets de trésorerie, pour les entreprises ;
Et les certificats de dépôt, pour les banques.
Les contours du marché monétaire connu, il convient de voir ceux du marché financier qui
constitue également un lieu pertinent de la rencontre entre l’offre et la demande.

B- Le marché financier
C’est un marché ou vont être émises et échangées des valeurs mobilières c’est-à-dire les
actions et obligations. Ce marché est composé d’un marché primaire et d’un marché
secondaire.
Le marché primaire assure le financement de l’économie, c’est le marché ou sont mises en
vente les titres « neufs » (actions ou obligations). Ainsi et pour financer leurs investissements,
les entreprises émettent des actions et des obligations.
L’Etat peut aussi pour se procurer les ressources financières nécessaires, émettre uniquement
des obligations. Les banques et les sociétés de bourse jouent un rôle de courtage entre
emprunteurs et prêteurs.
Le marché secondaire quant à lui, est le lieu d’échange des titres déjà émis dans le marché
primaire. Ils permettent aux détenteurs de titres d’obtenir des liquidités ou de modifier la
composition de leur portefeuille.
Le marché secondaire est appelé « marché de l’occasion », car les titres ne sont pas émis pour
la première fois ; ils existent déjà et sont juste revendus ou échangés dans ce marché
secondaire.

II- Les fonctions des marchés de capitaux


Les marchés des capitaux

A- La fonction financière

1- Les rôles du marché primaire


1.1 Le financement des agents
1.2 L’allocation des ressources
2- Les rôle du marché secondaire
2.1 La fixation du cours des titres
2.2 La liquidité des titres
2.3 Le cours reflète les anticipations des investissements sur l’avenir et les résultats des
sociétés cotées
2.4 Les restructurations du capital des entreprises cotées
2.5 Le ramassage boursier
B- La fonction socio-économique
1- La redistribution entre les banques elles-mêmes de leurs déficits et excédents de liquidités
2- Les ajustements de trésorerie entre les banques
3- La régulation de la liquidité par la banque centrale
Sujet 5: LES INSTITUTIONS MONETAIRE ET FINANCIERE INTERNATIONALES

I- La typologie des institutions monétaire et financière internationales


A-Les institutions monétaires et financières de type conjoncturel
B-Les institutions monétaire et financière de type structurel
II- Les modes d’organisation et de fonctionnement des institutions monétaire et
financière internationale
A-La composition

B-Le mode de fonctionnement

EPREUVE TECNIQUE II : FINANCES PUBLIQUES

Sujet 1 : LE BUDGET EN MODE PROGRAMME


I- La mise en œuvre du budget en mode programme
A-L ‘instauration de la procédure de cadrage budgétaire pluriannuelle
B-Les acteurs chargés de la mise en œuvre.
II- La finalité du budget en mode programme
A-La performance dans l’exécution du budget
B- Le renforcement de la responsabilité des gestionnaires de crédits

Sujet 2 : L’exécution et le contrôle de l’exécution


I- Les phases d’exécution des dépenses publiques
A-La phase administrative d’exécution des dépenses publiques
B- La phase d’exécution comptable des dépenses publiques
II- Le contrôle de l’exécution du budget
A- Le contrôle interne
B- Le contrôle externe

Sujet 3: L’INTEGRATION SOUS REGIONALE ET SES IMPLICATIONS SUR LES


FINANCES PUBLIQUES

Aucune économie n’est à l’abri de toute influence extérieure, comme le prouve la propagation
des crises économique et financière. De même, les finances publiques ne sauraient être
enfermées dans un contexte purement national.
En effet, on assiste à une fragilisation de la souveraineté des Etats par l’adoption de politique
budgétaire communautaire.
Les politiques budgétaires communautaires renvoient à la coordination des politiques
budgétaires au sein des zones économiques qui se manifeste le plus souvent par l’adoption de
normes financières appelées à s’appliquer au niveau interne et d’institution de contrôle
communautaire. Ainsi le poids croissant de la contrainte limiterait considérablement les
marges de manœuvre dont disposent les finances publiques nationales.
Ce sont surtout les règles au niveau des déficits publics et l’appel aux prêteurs internationaux
et nationaux pour les financer qui limitent aujourd’hui la liberté d’action des Etats.
Par ailleurs, la dépendance des finances publiques des Etats est amplifiée par l’adoption de la
monnaie unique. Il faut le souligner, les contraintes qui pèsent sur les finances publiques
nationales ne résultent pas seulement des relations économiques et financières internationales.
Elles sont également liées aux problèmes que rencontrent la monnaie unique et la mise en
place progressive d’une cohérence des politiques budgétaires nationales.
La création de règles de discipline budgétaire imposées aux Etats membres, au moyen de
sanctions, répond à l’objectif d’harmonisation des politiques budgétaires. Cette discipline
budgétaire suppose une maitrise des déficits publics excessifs.
En toute logique, cette discipline s’étend à l’endettement public en fixant des contraintes
ciblées aux Etats membres. A cette maitrise du déficit public, doit s’ajouter une limitation de
l’endettement public au regard du PIB de l’Etat membre.
Dans l’espace UEMOA, l’encadrement des politiques budgétaires prend sa source dans
l’article 63 du traité constitutif qui fait des politiques économiques des Etats, une question
d’intérêt commun. Ainsi, une discipline budgétaire leur est imposée et se matérialise par la
définition d’un certain nombre de critères. On assiste aujourd’hui dans le cadre de l’UEMOA
à la définition par étape des critères de convergence non encore totalement maitrisés (I).
En vue d’un suivi de ces critères, il a été institué un dispositif de surveillance multilatérale
insuffisamment sanctionné (II)

I- La fixation des critères de convergence


Dans la zone de l’UEMOA, un système de règles a été instauré pour prendre en compte le fait
que les politiques budgétaires nationales peuvent avoir un impact sur les autres Etats membres
de l’union monétaire.
Ces objectifs de convergence ont été d’abord énoncés dans le traité constitutif (A), avant
d’être repris et précisés dans le pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de
solidarité (B)

A- Les critères de convergence fixés par le traité constitutif


Ces critères ont introduit dans les Etats de la zone UEMOA, une véritable Constitution
économique et financière qui encadre toutes les politiques publiques. C’est le traité constitutif
qui constitue le premier fondement de l’encadrement des politiques budgétaires
communautaires. Considérées comme une question d’intérêt commun, les politiques
économiques doivent être harmonisées1 sous forme d’objectifs à atteindre. Ces orientations
communautaires visent l’amélioration de la compétitivité des économies de la zone par
l’utilisation de la fiscalité et la stabilité des prix2.

Cette coordination s'appuie sur un consensus sur les grandes orientations des politiques
macro-économiques, assortie d'une surveillance sur leur mise en œuvre. L’Union émet des
recommandations. Il en est ainsi de l'obligation d'éviter les déficits budgétaires excessifs car la
bonne santé des finances publiques est une condition indispensable au bon fonctionnement de
l'Union Monétaire. C'est pourquoi le Traité impose aux Etats membres l'obligation de ne pas
avoir des déficits excessifs afin de garantir la soutenabilité du déficit budgétaire par l’encourt
à la dette. Le traité a fixé à 3 % le ratio du déficit public. Le solde budgétaire national devra
être proche de l'équilibre. Au sein de l’UEMOA, le taux d’endettement est fixé à 70%. Ces
orientations macro-économiques constituent les premiers germes de la « Constitution
économique et financière »3 de l’espace UEMOA.

Pendant longtemps, elles étaient fixées par une directive des Conseil des ministres de
l’UEMOA. Celle-ci avait arrêté un certain nombre de critères, notamment le solde primaire de
base ayant comme valeur de référence exclusivement les recettes fiscales. Ce ratio fixé au
moins à 15% permet de mesurer l’effort d’ajustement de l’Etat. Le ratio de la masse salariale
sur recettes fiscales était aussi fixé à 40%. Celui des investissements publics était fixé à 20% 4.
Du fait des contraintes multiples, ces critères de convergence seront révisés en vue de la
sauvegarde de la stabilité monétaire.

B- Le renouvellement progressif des critères de convergence par le pacte

1
Article 63 du Traité constitutif de l’UEMOA
2
Article 64 du Traité constitutif de l’UEMOA
3
R. HERTZOG, « La longue marche vers l’Union Economique et Monétaire », Op.cit, p. 27.
4
A. DIOUKHANE, Les finances publiques dans l’espace UEMOA. Le budget du Sénégal, L’Harmattan, 2015,
pp. 28-29.
Le pacte de convergence constitue un instrument communautaire de coordination visant à
assurer la convergence et la stabilité des performances macroéconomiques, d’en assurer la
croissance mais aussi de développer la solidarité entre les Etats membre de la zone 5.

Aujourd’hui, le pacte distingue les critères de premier rang dont le respect entraine la
formulation explicite de directive par le Conseil pour apporter des mesures correctives, des
critères de second rang qui sont des repères structurels indicatifs dont le non-respect
n’entraine la formulation d’aucune recommandation. Les critères de premier rang sont au
nombre de trois dont un critère clé : le déficit. Considéré comme critère clé par la directive de
2015, le déficit budgétaire a comme valeur de référence le solde budgétaire global fixé à 3%
du PIB6. C’est un critère qui vise à assurer la couverture des charges sur ressources internes.
C’est ce critère qui conditionne celui relatif à la dette. Cette dernière est en rapport étroit avec
le déficit car c’est le déficit qui crée la dette. En effet, l’endettement est un moyen de
financement du déficit. Le ratio de la dette est fixé à un taux de 70% du PIB. Au-delà de ce
plafond, la dette est considérée insoutenable et hypothèque l’avenir de la monnaie commune.
Cette situation peut conduire certains Etats à emprunter encore pour payer les dettes
antérieures. Ce phénomène préjudiciable à l’économie est appelée « effet boule de neige »7.
Le dernier critère de premier rang est relatif au taux d’inflation annuel fixé à 3%. Concernant
les critères de second rang, ils sont de deux ordres. Il s’agit d’une part, du ratio de la masse
salariale sur ressources fiscales fixé à 35% et, d’autre part, du taux de la pression fiscale
arrêté à 20%.

Afin d’assurer le respect de ces critères de convergence, il est mis en place un dispositif de
surveillance multilatérale.

II- Le système de surveillance multilatérale

L'application intégrale, simultanée et uniforme des normes communes implique un dispositif de


contrôle efficace qui permet d'éviter qu'un État membre porte atteinte à l'efficacité de la mesure
décidée en commun8. L’exercice de la surveillance multilatérale au sein de l’UEMOA

5
Article 2 de l’acte additionnel n°1/2015/CCEG/UEMOA instituant un pacte de convergence, de stabilité, de
croissance, et de solidarité entre les Etats membres de l’UEMOA.
6
Article 7 de l’acte additionnel n°1/2015/CCEG/UEMOA instituant un pacte de convergence, de stabilité, de
croissance, et de solidarité entre les Etats membres de l’UEMOA.
7
A. DIOUKHANE, Les finances publiques dans l’espace UEMOA. Le budget du Sénégal, Op.cit., p. 30.
8
T BANGUI, « Les aspects financiers du recours en manquement : l’exemple français à l’épreuve du droit
communautaire », in RDP, 2010/4, p. 1055.
s’appuie sur les rapports, directives et avis des organes de l’union (A) et peut donner lieu
à des sanctions (B).

A- Les organes de surveillance

En vue de la réalisation d’objectifs communs d’harmonisation des politiques budgétaires,


l’UEMOA a mis en place un système de surveillance multilatérale. Ce système de contrôle
communautaire trouve son fondement dans l’article 4 du Traité qui prévoit que « l’Union doit
assurer la convergence des politiques économiques des Etats membres par l’institution d’une
procédure de surveillance multilatérale ». Ce Traité a institué une quasi tutelle sur les
politiques budgétaires des Etats membres. La surveillance multilatérale est un mécanisme
communautaire de définition et de contrôle des politiques économiques des Etats membres de
l'UEMOA. Elle vise à assurer la viabilité du cadre macroéconomique de l'ensemble de l'Union
et le rendre cohérent avec le fonctionnement du marché commun.

Ce mécanisme de contrôle fait intervenir principalement trois organes : la Commission de


l’UEMOA, le Conseil des ministres (finances) et la BCEAO. Considérée comme la cheville
ouvrière de l'UEMOA, la Commission élabore les rapports semestriels d'exécution de la
surveillance multilatérale et fait des propositions de directives à l'endroit des Etats pour
permettre au Conseil de prendre des mesures . Dans l’exercice de ses missions, la
Commission est assistée par des structures de base constituées par des Comités Nationaux de
Politique Economique dans la collecte, le traitement et l’analyse des informations
économiques ainsi que des données statistiques. Elle est aidée également dans cette tâche par
la BCEAO dans la mesure où les rapports de la Commission doivent faire ressortir la
compatibilité de la politique monétaire avec celles budgétaires et comptables.

Cette mise sous surveillance des gouvernements annonce une transformation de la nature
même du pouvoir financier dans les Etats. Le pacte de convergence en instaurant « des règles
d'or budgétaires »9, prévoit des sanctions en cas de déficits excessifs.

B- Les sanctions du non-respect de la discipline budgétaire

En effet, le pacte a mis en place un système d’alerte précoce dans le cadre d’un programme de
convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité visant la consolidation de
l’assainissement des économies des Etats membres et la promotion d’une croissance durable 10.
9
J.B. MATTRET, « La discipline budgétaire européenne », in Revue française de finances publiques, n°120, 2012,
p. 167
10
Article 23 de l’Acte additionnel n°01/2015/CCEG du traité instituant le pacte de convergence, de stabilité, de
croissance et de solidarité de l’UEMOA.
A cet effet, si un Etat membre ne satisfait pas aux exigences posées, ou si, en dépit du respect
de ces exigences, il y a un risque de déficit excessif des finances publiques dans un Etat
membre, la Commission élabore un rapport. Dans ce rapport, la Commission fait part au
Conseil de l'Union sous la forme d'un avis. Il appartient au Conseil de décider s'il y a ou non
déficit excessif puis, dans l'affirmative, d'adresser des recommandations à l'Etat membre afin
que soit mis un terme, dans un délai donné, à cette situation. Ces recommandations, par
définition non coercitives, ne sont pas en principe rendues publiques. Dès lors, si un Etat
persistait à ne pas donner effet aux recommandations du Conseil, celui-ci pourrait mettre en
demeure l'Etat de prendre, dans un délai déterminé, des mesures visant à la réduction, dans la
proportion jugée nécessaire par le Conseil, du déficit. Le Conseil pourrait en outre demander à
l'Etat concerné de présenter des rapports selon un calendrier précis, afin de pouvoir examiner
les efforts d'ajustement consentis par cet Etat. Enfin, si l'Etat ne se conformait pas à la mise en
demeure ou à la demande de fourniture de rapports, le Conseil pourrait exercer toute une série
de pressions en décidant : d'exiger de l'Etat qu'il publie des informations supplémentaires
avant d'émettre des titres d'emprunt, d'inviter la BCEAO à revoir sa politique de prêts à
l'égard de l'Etat. L’Etat récalcitrant peut-être inéligible aux aides de la BOAD 11. Il y a aussi le
retrait, annoncé publiquement, des mesures positives dont bénéficiait éventuellement l'Etat
membre et la suspension des concours de l'Union à l'Etat membre concerné. Le constat par le
Conseil de la correction ou de la disparition du déficit excessif conditionnerait l'abrogation de
l'une quelconque des mesures contraignantes qu'il aurait précédemment adoptées12.

I- Les dimensions de l’intégration sous régionale


A- La dimension politico-juridique
1- les instances décisionnelles pour la mise en œuvre des politiques communes
(CEDEAO)
2- l’uniformisation et l’harmonisation des droits (OHADA)

11
Voir article 74 du traité modifié de l’UEMOA
12
J.B. MATTRET, « La discipline budgétaire européenne », in Revue française de finances publiques, n°120,
2012, p. 171
B- La dimension économique
II- Les implications de l’intégration sous régionale sur les finances publiques
A-L ‘apparition des nouveaux outils dans la gestion budgétaire
1- La budgétisation axée sur les résultats
2- L’élaboration d’un document de programmation pluriannuelle
B-La modernisation de la gestion budgétaire
1- L ‘émergence des nouveaux acteurs dans l’exécution du budget
2- Une nouvelle méthode d’élaboration de la loi de finances

Sujet 4 : L’EXECUTION DE LA LOI DE FINANCES

I- La phase administrative de l’exécution des dépenses publiques


A- Le rôle des ordonnateurs principaux
B- Le rôle des autres ordonnateurs
II- L’exécution comptable des dépenses publiques
A- Le rôle des comptables du trésor
B- Le rôle des autres comptables

Sujet 5 : LE CONTROLE DE L’EXECUTION DE LA LOI DE FINANCES

I- Le contrôle interne de l’exécution


A- Le contrôle effectué par le ministre de l’économie et des finances
B- Le contrôle effectué par l’inspection générale des finances
II- Le contrôle externe de l’exécution
A- Le contrôle juridictionnel exercé par la cour des comptes
B- Le contrôle politique exercé par le parlement

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