Panel Economique Politique Fiscale
Panel Economique Politique Fiscale
Panel Economique Politique Fiscale
Résumé du rapport
Objectifs de la mission
Constats et recommandations
spécifiques à chaque étude ou rapport
1
Présentation du rapport
Le présent rapport a pour objet d’identifier des pistes de reformes permettant la mise en place d’un système
fiscal performant qui est à même d’assurer la couverture équilibrée des opérations et des revenus tirés des
activités économiques.
Ces pistes ont été identifiées grâce à l’exploitation des résultats des études et des rapports de missions effectuées
au Mali durant ces dernières années.
Il comprend :
Le résumé du rapport
Objectifs de la mission
La méthodologie utilisée
3 Présentation du rapport
Résumé du rapport
Dans le cadre de ses travaux, le groupe a eu à analyser dix (10) rapports d’études ou de missions. Ces rapports
avaient donné lieu à cinquante (50) éléments de diagnostics/ constats et soixante neuf (69) recommandations.
Le Groupe a procédé à un tri pour ne retenir que huit (08) recommandations, celles-là mêmes qui lui paraissent
pertinentes et qui tendent à assurer d’une part l’équité dans le système fiscal et d’autre part le relèvement du
taux de pression fiscale.
Ce sont :
✓✓ Révision de l’ensemble des dispositions relatives aux prélèvements obligatoires sur les salaires
afin de favoriser le développement du salariat et la formalisation de l’économie malienne ;
✓✓ Implantation de système cadastral ;
✓✓ Opérationnalisation de l’identifiant national (NINA) ;
✓✓ Fiscalisation du Secteur Agricole moderne ;
✓✓ Gestion rationnelle des exonérations fiscales ;
✓✓ Réforme de la fiscalité locale ;
✓✓ Relecture du Code Général des Impôts et du Livre de Procédures Fiscales ;
✓✓ Amélioration des capacités de l’Administration fiscale ;
5 Résumé du rapport
Objectifs de la mission
1-2 Objectifs de la mission
Dégager des pistes de réformes susceptibles d’améliorer l’efficacité du système fiscal (le rendement du
Système et la performance de l’Administration), en vue d’accroître les ressources publiques nécessaires au
financement des politiques publiques.
Dégager des pistes de réformes susceptibles d’améliorer l’efficacité du système fiscal (le rendement du
Système et la performance de l’Administration), en vue d’accroître les ressources publiques nécessaires au
financement des politiques publiques.
✓✓ Identifier les mesures permettant d’assurer la couverture équilibrée des opérations et des
revenus tirés des activités économiques ;
✓✓ Mettre l’accent sur la perspective d’amélioration du système d’information pour mieux
maîtriser l’assiette fiscale ;
✓✓ Proposer les mécanismes et procédures susceptibles d’améliorer les capacités
d’administration des services fiscaux ;
✓✓ Définir les mécanismes permettant de restaurer et renforcer les capacités locales
d’administration et de collecte d’impôts.
7 Objectifs de la mission
Résultats attendus
✓✓ Parvenir à mettre en place un Système fiscal performant, qui assure des contributions justes et équitables
consenties par toutes les personnes physiques et morales qui réalisent des activités économiques et en
tirent des revenus.
02
04
03
d’améliorer les capacités du système d’information
d’administration des pour mieux maîtriser
services fiscaux ; l’assiette fiscale ;
Objectifs de la mission 8
Méthodologie de travail
I. Liste des études exploitées
Le Groupe de politique fiscale a constitué une documentation à partir des documents existant au niveau
des différents membres du groupe ainsi qu’auprès de l’administration fiscale, du ministère des finances et
plusieurs autres sources.
Les études
exploitées se
présentent comme Consultants étrangers (2)
suit, en source et
en nombre :
OCDE (1)
CREDAF (1)
CNPM (2)
Méthodologie de travail
10
II. Cartographie des études et des recommandations
Pour un total de dix (10) rapports analysés le nombre de recommandations correspondant est de soixante
neuf(69) ;
Sur les soixante neuf (69) recommandations le groupe en a retenu huit(8).
10 69 8
Recommandations Sur 69
Rapports
correspondant Recommandations Recommandations
analysés
retenues
11 Méthodologie de travail
Recommandations
Le groupe de politique fiscale recommande d’approfondir la réflexion sur les huit (8) propositions suivantes :
VIII Amélioration
II Implantation de des capacités de
système cadastral l’Administration fiscale
VI Réforme de la fiscalité
IV Fiscalisation du
locale
Secteur Agricole
13 Recommandations
I. Révision de l’ensemble des dispositions relatives aux prélèvements obligatoires
sur les salaires afin de favoriser le développement du salariat et la formalisation de
l’économie malienne
Constats :
Le facteur travail est très (trop) lourdement taxé. Les CFE, TFP, TEJ, et TL constituent un prélèvement de
8,5% sur la masse salariale. En effet dans bien des cas le cout du salarié pour l’employeur est supérieur
à son salaire net perçu. Aussi les employeurs recourent-ils souvent à des prestataires au détriment de la
création d’emploi.
Aussi, la prise en compte des charges familiales par une réduction d’un pourcentage de l’impôt en fonction
du nombre de personnes à charge est inéquitable. En effet, cette façon de faire conduit à une réduction
d’impôt qui augmente avec le revenu et ceci sans limite ; il serait équitable d’offrir plutôt une déduction du
revenu imposable d’un montant fixe par personne à charge ou d’un montant fixe de réduction de l’impôt
(crédit d’impôt). Le crédit d’impôt a pour avantage d’augmenter la progressivité du barème d’impôt. Les
deux méthodes ont en commun qu’elles limitent la valeur des abattements consentis pour les charges
familiales ce qui correspond aux meilleures pratiques fiscales.
✓✓ Révision de l’ensemble des dispositions relatives aux prélèvements obligatoires sur les salaires afin
de favoriser le développement du salariat et à la formalisation de l’économie malienne ;
✓✓ Constitution en priorité d’une base de données complète avec une ventilation des revenus d’ITS par
tranche de revenu. Puis examiner si le nombre de taux pourrait être réduit de 7 à 3 ou 4, et les
tranches de revenu ajustées afin d’atteindre les objectifs de progressivité et de recettes désirés ;
Recommandations
14
✓✓ Remplacement du système de coefficient pour les dépendants par celui de montant fixe déductible
du revenu imposable ou par une réduction d’un montant fixe de l’ITS par personne à charge (crédit
d’impôt).
Constats :
L’absence de cadastre bien établi en milieu rural et urbain rend difficile l’application de toute fiscalité
foncière.
✓✓ Nous recommandons la mise en place du Cadastre, un système dressant l’état et le statut juridique
de toutes les propriétés foncières, dans les villes d’abord (commençant par Bamako), puis les zones
agricoles et ensuite le reste du territoire national. L’institution d’un cadastre va certainement
améliorer le taux de recouvrement de l’impôt foncier et de la taxe foncière.
Constats :
Le poids du secteur informel dans l’économie (autour de 60% du PIB) est considérable et sa contribution
aux recettes fiscales est faible. Plusieurs mesures sont en vigueur pour endiguer ce phénomène, à savoir
l’institution d’un impôt synthétique, de précomptes et de retenues à la source :
15 Recommandations
✓✓ Recommandée l’opérationnalisation de l’identifiant national unique (NINA) à travers l’application
de la loi numéro 06-040 du 11 aout 2006 et son décret d’application numéro 06-442/PRM du
18 octobre 2006, a institué la mise en place d’une immatriculation unique dénommée Numéro
d’Identification National (NINA) qui remplacerait tous les autres types d’identifiants existants :
statistiques nationales, fiscalité, sécurité sociale…
Constats :
Le secteur agricole du Mali a subi une évolution durant ces dernières années avec l’apparition des fermes
périurbaines aux alentours des grandes agglomérations (district de Bamako, et chefs lieux de région). De ce
fait, il y a lieu de distinguer d’une part le secteur agricole traditionnel basé sur une technologie archaïque
à très faible productivité, héritée de plusieurs générations ; et d’autre part, le secteur agricole moderne
constitué essentiellement i) des fermes agricoles modernes aux alentours des grandes agglomérations,
qui par essence et par objectif, est liée à l’économie de marché ii) de la coton culture et de la riziculture
encadrées par les structures étatiques.
Compte tenu de cette différenciation développée ci-dessus et pour une question d’équité il est proposé :
✓✓ de fiscaliser les fermes périurbaines et les cultures de rentes (coton culture et riziculture dans les
zones aménagées, pour les entreprises ayant un CA égal ou supérieur à 50 millions mais inférieur ou
égal à 250millions à travers un impôt synthétique ;
✓✓ l’adoption d’un système d’imposition directe normale du secteur agricole pour les entreprises ayant
un chiffre d’affaires supérieur à 250 millions
Recommandations 16
✓✓ l’application progressive de la TVA aux intrants et matériels agricoles tout en maintenant les
subventions. Afin de maintenir les prix des intrants au niveau actuel l’Etat pourrait pour un départ
augmenter légèrement le montant des subventions. En même temps, les procédures d’acquisition des
intrants devront être contrôlées avec rigueur .Ces procédures doivent être transparentes afin de
L’analyse des législations fiscales des pays membres de l’UEMOA montre qu’il existe un dispositif d’imposition
analogue en ce qui concerne les revenus tirés d’activités relevant du secteur agricole. Ainsi, trois régimes
d’imposition sont généralement en vigueur dans l’UEMOA : le régime du bénéfice réel normal, le régime du
réel simplifié et celui du forfait ou de l’impôt synthétique.
Les spécificités des législations fiscales en matière d’impôts directs ont trait à la différence de seuil
d’imposition en ce qui concerne les régimes applicables d’où la diversité du nombre des régimes, à la
différence des taux d’imposition et à la différence sur le champ d’application aussi bien en matière d’impôt
sur le revenu qu’en matière d’impôt sur les salaires.
Ces dispositifs ne sont pas souvent appliqués pour des raisons diverses. Puisqu’à côté de ces règles de
droit commun, d’importantes exonérations sont prévues en faveur de l’agriculture de subsistance ainsi que
pour les structures d’appui et d’encadrement du secteur agricole (Caisses de crédit agricole, Coopératives
agricoles, Assurances agricoles, etc.).
En matière d’impôts indirects, dans l’UEMOA, les produits agricoles sont hors du champ d’application de
la TVA avec possibilité d’option pour pouvoir bénéficier du droit à déduction.
Ainsi en Côte d’Ivoire par exemple, l’article 348 du CGI prévoit l’option pour les producteurs de coco, de
plantes et fleurs, de bananes et d’ananas, lorsque leur chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises
excède 50 millions de F.
17 Recommandations
S’agissant des matériels et intrants agricoles, la plupart des pays leur accordent une exonération.
Cependant, l’imposition du matériel agricole par le Sénégal constitue une spécificité majeure en matière de
TVA. L’article 361 qui donne la liste des équipements exonérés n’en fait pas cas.
On note aussi la limitation de l’exercice du droit à déduction en Côte d’Ivoire pour certaines catégories
de contribuables définies suivant les seuils de chiffres d’affaires. Ainsi selon l’article 380 du CGI, les
producteurs de plantes et fleurs, de bananes ayant exercé l’option sont exclus du droit à déduction réels
lorsque leur chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises n’excède pas 150 millions de F.
Constats :
L’analyse du système fiscal malien fait ressortir :
• Un faible taux de pression fiscale, et son plafonnement autour de 15% du PIB, alors que le
potentiel est estimé à plus de 20% ;
• Une absence de corrélation entre le PIB et les incitations à l’investissement, d’une part, et
l’importance des exemptions accordées et le caractère multiforme des incitations à l’investissement,
d’autre part.
Ainsi, le groupe de politique fiscale recommande:
✓✓ un chiffre d’affaires supérieur à 250 millions
Recommandations
18
VI. Réforme de la fiscalité locale
Constats :
Certaines études ont révélé que la fiscalité locale malienne est caractérisée par:
Une faible rentabilité : Un constat largement partagé par les multiples études sur la question de la
décentralisation au Mali et en plus largement en Afrique de l’Ouest. Une comparaison des recettes fiscales
locales des pays de l’UEMOA révèle le même constat : les taxes locales autres que les patentes et licences
et la taxe foncière ou la TDRL pour le Mali, sont nombreuses, mais ne représentent qu’une part très
marginale des recettes fiscales. Le niveau des ressources globales des collectivités territoriales maliennes
est particulièrement faible, inférieur à celui d’autres pays de l’UEMOA. Sur la période 1995-2008, le
niveau des ressources locales totales par tête ne dépasse pas 3 100 FCFA au Mali – contre 3 300 FCFA au
Togo, 3 900 FCFA au Bénin, 11 000 FCFA au Sénégal et 12 400 FCFA en Côte d’Ivoire.
11 000 FCFA au Sénégal
3 300 FCFA au Togo
Période 1995-2008
En matière de recouvrement des impôts et taxes, il existe une incohérence entre deux textes juridiques.
Le Code des collectivités territoriales confère aux agents du Trésor le recouvrement des impôts et taxes,
alors que selon la loi 036, ce recouvrement incombe à la DGI. Cette divergence des textes juridiques peut
expliquer en partie la faiblesse des recettes fiscales locales.
Les recettes de la TDRL représentent 21% des recettes totales en 2013. Cette situation est
inadmissible. En plus, elles sont particulièrement importantes en zones rurales, alors que leur
recouvrement comme celui de la taxe de voirie en milieu urbain (Bamako) est défaillant.
19 Recommandations
✓✓ La nécessite d’établir une réelle fiscalité foncière :
Le rapport 2015 du FMI relève que la valeur locative servant d’assiette n’est pas adaptée au contexte
malien et propose d’y substituer une valeur superficiaire indiciaire indexée à certains facteurs comme
le type de bâtiments, l’utilisation économique de la propriété foncière, la proximité de biens ou services
publics locaux ou centraux, la connexion au réseau électrique (ou au réseau d’eau), la consommation
électrique moyenne dans la zone, le trafic recensé par les antennes de téléphonie mobile, etc. La
détermination de ces critères devrait associer l’administration centrale (en particulier la DGI) et les
élus locaux.
Une taxe assise sur une valeur indiciaire des propriétés foncières possédées ou occupées ajustée serait
plus juste que la Taxe Foncière actuelle car elle varierait selon l’accès aux infrastructures publiques.
En effet, la valeur des propriétés foncières intègre les services et biens publics locaux. Même au sein
d’un village d’une commune rurale, l’accès aux biens publics locaux est hétérogène : distance au
puits, à l’école…. De plus, l’approche proposée vient renforcer en l’intégrant le projet de réforme de
la DGI qui porte sur la mise en place d’une taxe d’habitation ou de résidence pour les villes ou d’une
Taxe Foncière dite urbaine.
La taxe foncière revue doit intégrer les impôts existant tels que la taxe foncière, la patente et la
TDRL. Ceux-ci seraient supprimés ou fusionnés dans la taxe foncière créée. L’assiette de cette taxe
varierait selon la nature du propriétaire ou de l’occupant (entreprise ou personne physique) et peut
reprendre des éléments des taxes précédentes afin d’assurer une transition qui n’entraînerait aucune
perte de recettes pour l’État et les collectivités locales.
La taxe foncière proposée intégrerait la patente actuellement acquittée par les entreprises réalisant
un CA de plus de 50 M FCFA. La suppression de la patente, impôt créé en France en 1791 et qui
y a subi de multiples réformes est nécessaire pour favoriser l’investissement au Mali puisque cette
taxe frappe directement les immobilisations productives des entreprises. Pour limiter les pertes de
recettes liées à cette réforme, les autorités pourraient estimer la taxe foncière due par les entreprises
Recommandations 20
et calibrer les valeurs indiciaires applicables à partir des recettes de patentes passées.
En effet, le régime actuel de la patente depuis l’introduction de l’impôt synthétique introduit une
distorsion au détriment des activités modernes formalisées. La patente pénalise même de fait les
entreprises qui investissent puisqu’elle augmente automatiquement avec la valeur d’origine des
immobilisations corporelles considérées comme fixes. Cette taxe pénalise plus fortement le secteur
industriel, puisque ces entreprises nécessitent des immobilisations plus importantes que les
prestataires de services ou les activités de commerce. La patente compromet ainsi la neutralité du
système fiscal en grevant le coût des immobilisations et en introduisant des distorsions entre activités
en fonction de leurs besoins en immobilisations.
✓✓ La nécessite de partage des recettes de tva entre collectivités territoriales et l’état afin de garantir
un flux de ressources stables aux collectivités locales :
Le rapport du 2015 du FMI révèle que le partage des recettes de la TVA entre collectivités territoriales
et l’État central permettrait non seulement d’assurer un revenu stable aux premières, mais il
renforcerait également le rôle de la TVA dans le système fiscal malien.
La fiscalité partagée comme celle proposée ici, existe dans de nombreux pays et a souvent été un moyen
de réduire les dotations du gouvernement central vers les gouvernements locaux. Ainsi, en Allemagne,
les recettes de TVA sont partagées entre les communes (2%), les länder (46%) et l’État fédéral.
En Espagne, la loi 22/2009 du 18 décembre 2009 a réformé le régime des communautés autonomes
21 Recommandations
en augmentant les taux de redistribution des impôts nationaux partagés de 33% à 50% pour
l’impôt sur le revenu et la TVA et de 40% à 58% pour les taxes spéciales (impôts sur les boissons,
les hydrocarbures, le tabac). En France, depuis 2005, les départements reçoivent une partie de la
taxe intérieure sur les produits pétroliers et de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance. En En
Grande Bretagne, une partie de l’impôt sur les sociétés, est transférée aux collectivités territoriales.
La réforme de 2011 en Belgique prévoit la disparition des dotations du centre et la capacité à lever
des centimes additionnels dits “élargis” sur les recettes de l’impôt sur les personnes physiques. Au
Sénégal, 2% des recettes de TVA sont allouées aux collectivités locales, alors qu’au Cameroun des
centimes additionnels de 10% frappent les principaux impôts et taxes centraux (TVA et IS).
L’État malien partage déjà de fait certains impôts centraux avec les collectivités (impôt synthétique).
Cet impôt est levé au taux de 3% sur le CA des entreprises réalisant un CA égal ou supérieur à
50 millions. Son produit fait l’objet d’une répartition entre l’Etat et les collectivités en fonction
de la nature des impôts qui le composent. Cette distribution crée cependant une confusion quant à
l’inclusion de la TVA dans la liste des impôts qui le composent.
En effet un contribuable à l’impôt synthétique pourrait penser qu’il n’a pas à acquitter la TVA sur ses
intrants puisque celle-ci est incluse dans le paiement de l’impôt synthétique. De plus, la distribution
précédente des recettes de l’impôt synthétique conduit à une nature hybride et complexe de l’impôt
synthétique partagée entre impôts centraux et locaux. Une telle complexité s’oppose à une bonne
compréhension de l’impôt par des petits opérateurs économiques en très grand nombre.
C’est pourquoi une affectation de la totalité de l’impôt synthétique aux collectivités territoriales
apporterait lisibilité et simplification. Elle pourrait être réalisée en déduction de frais de gestion de
l’ordre de 5 à 10% si la DGI en gardait la charge. Le Trésor et ses administrations déconcentrées
Recommandations 22
peuvent également se charger de la collecte de cet impôt. La collectivité territoriale peut également
décider de collecter directement cet impôt ou de déléguer sa collecte à la DGI. Cette mesure
de simplification serait favorable à une relation de recevabilité entre les petits opérateurs et les
collectivités locales.
Avec l’affectation des recettes de l’impôt synthétique aux collectivités territoriales, plusieurs impôts
locaux pourraient être supprimés. Ainsi, les taxes sur le bétail, sur les moulins ou sur les charrettes
seraient intégrées à cet impôt synthétique. En fait, la suppression de ces taxes et d’autres clarifierait
l’aspect libératoire de l’impôt synthétique.
Les collectivités territoriales jouent un rôle important dans le développement local en organisant des
services ou infrastructures collectives.
De nombreux exemples existent tels que les marchés, gares routières, zones d’accueil des troupeaux,
aménagement de quai, puits ou adduction d’eau, production locale
d’électricité, ramassage des ordures ménagères. Pour l’usage de ces services ou infrastructures des
taxes et impôts sont prélevés.
Et pourtant certains de ces taxes et impôts locaux devraient être supprimés au profit du paiement
de redevances par les usagers. Un avantage des redevances par rapport à l’impôt est une meilleure
acceptation, le contribuable devenant alors un usager payant. Ainsi, il ressort de nombreuses enquêtes
auprès des populations que les usagers se déclarent prêts à payer à condition que le service réponde
aux besoins. L’acceptation de la tarification des services se heurte, notamment dans les zones rurales
pauvres à la faiblesse et à l’instabilité des revenus monétaires.
La taxe de sortie des véhicules de transport public de personnes ou de marchandises est un exemple
de taxe locale contraire à la libre circulation des personnes et des marchandises et qui nuit à l’unicité
23 Recommandations
du marché national. Cette taxe est acquittée par les chauffeurs de bus ou de véhicules de transport
de passagers à la sortie des communes. Elle correspond à un montant nominal par véhicule qui peut
varier d’une commune à l’autre. Cette taxe devrait être supprimée et remplacée par des redevances
pour l’usage de gares routières et/ou de zones aménagées de chargement et déchargement de
marchandises. La taxe sur les embarcations pourrait également être transformée en redevance pour
l’accès à un anneau d’ancrage ou à un ponton.
98% 10%
Recettes payées par mois Les contribuables
Recommandations
24
VIII. Amélioration des capacités de l’Administration fiscale
Lors de la rencontre du 28 Avril 2018 à l’Hôtel ONOMO de Bamako, il a été convenu de rajouter une 9 eme
recommandation, à savoir :
IX. La révision des dispositions relatives à l’impôt synthétiques pour qu’elles soient
mieux adaptées à toutes catégories et secteurs économiques.
25 Recommandations
Constats et
recommandations spécifiques
à chaque étude ou rapport
SYNTHESE DES ETUDES REALISEES SUR LA FISCALITE AU MALI (OU INTERESSANT LE MALI) PENDANT LES DIX DERNIRES ANNEES
TITRE DU
AUTEURS DIAGNOSTIC RECOMMANDATIONS FORMULEES OBSERVATIONS
DOCUMENT
1-Mali : Banque 1-Absence de corrélation 1-Elargissement compétences et renforcement des capacités de la CPF ;
Analyse et Mondiale, entre le PIB et les incitations à 2-Harmonisation des différents régimes d’incitation à l’investissement (Code des
réforme des Décembre, l’investissement, d’une part, et Investissements, Code Minier, Code de Promotion Immobilière, Code de l’Artisanat … etc.)
incitations à 2016. l’importance des exemptions pour introduire plus de cohérence selon les objectifs de politiques économiques ;
l’investisse- accordées et le caractère 3-Renforcement des capacités des Cellules de Statistiques au sein des Administrations
ment. multiforme des incitations à Fiscales et de la Cellule de Politique Fiscale (CPF) pour harmoniser les définitions du concept
l’investissement, d’autre part. de « dépenses fiscales » ;
5-Identification des exonérations fiscales qui se traduisent par des dépenses fiscales ;
6-Analyse de l’efficacité (coûts/ bénéfices) des incitations à l’investissement par la CPF et les
administrations fiscales ;
7-Faire siéger le comité d’agrément une fois par semaine ;
11-Relecture du code des investissements dans ses dispositions consacrées au régime dit de
« Zones franches », pour ne l’appliquer qu’aux unités industrielles implantées dans des sites
sous contrôle douanier ;
27
2-Mali: PAGAM/GFP, No- 2-Faible taux de pression fiscale, et son 13-Fiscalisation de tous les secteurs d’activités, incluant le Secteur Agricole et Une étude sur la fis-
Détermina- vembre, 2015. plafonnement autour de 15%, lorsque le toutes activités exercées dans le Secteur dit « Informel » ; calisation est en en-
tion du poten- potentiel est estimé à plus de 20% du PIB cours, en application
tiel 14-Imposition du secteur agricole moderne à travers un impôt synthétique (fermes des recommanda-
fiscal de 3-Abondance des exonérations ;
périurbaines et les cultures de rentes (coton culture et riziculture dans les zones tions de la présente
l’Economie aménagées) ; étude.
malienne et 4-Des sous-secteurs ou activités peu ou
développe- pas fiscalisés ; 15-Application progressive de la TVA aux intrants et matériels agricoles tout en
ment d’un maintenant les subventions ;
5-Poids considérable du secteur informel
système de
dans l’économie (autour de 60% du PIB)
partenariat
et sa faible contribution aux recettes fis- 16-Implantation de système cadastral ;
pour la fis-
calisation de cales ;
l’économie 17-Institution de l’identifiant national (NINA) ;
parallèle.
28
3-Mali : Fis- Fond Monétaire 6- Faible rentabilité de la fiscalité locale ; 20-L’établissement d’une réelle fiscalité foncière (sans attendre la réalisation
calité locale International, éventuelle d’un cadastre moderne) en renforçant ou en modifiant l’actuelle taxe
7-Taux des impôts et taxes locaux non foncière ;
et décentra- Juillet 2015. révisés depuis longtemps ;
lisation.
8-Difficulté dans le recouvrement de cer- 21-Le partage des recettes de TVA entre collectivités territoriales et l’État afin de
tains impôts et taxes locaux. garantir un flux de ressources stables aux collectivités locales ;
29
6-Quel cadre Centre de Dévelop- 10-Manque d’équité entre le secteur formel 26-fusion des multitudes de taxes en une seule afin de contourner les difficultés de Ce dispositif est appli-
institutionnel pement de l’OCDE et le secteur non formel, existence d’un d’administration. Par ailleurs, en cas d’imposition sur le chiffre d’affaires il faut fixer des qué partiellement .En
pour le sec- Par Christian Mo- secteur frauduleux qui se cache derrière taux par tranche de chiffre d’affaires effet il n’ya qu’un seul
risson
teur informel l’appellation secteur informel. taux
7-Approches Paul Bodson et 11-Manque d’équité entre le secteur formel 27-Transformation de certaines taxes en redevances (pour services rendus) ;
du secteur Paul –Martel Roy, et le secteur non formel, existence d’un sec-
informel éditions l’Harmattan teur frauduleux qui se cache derrière l’appel- 28-octroi des exonérations aux petites entreprises nouvellement crées ;
lation secteur informel.
28-Application d’un droit proportionnel à la valeur locative des locaux et retenir cela
comme impôt.
30
8-Mali : Fonds Monétaire L’impôt sur les sociétés et l’IBIC : L’impôt sur les sociétés et l’IBIC :
Politique International,
12-Près de 36%des entreprises paient l’IMF, 29-Limitation des charges d’intérêt déductibles des prêts des associés à l’entreprise
fiscale septembre 2014 cet état de fait est symptomatique d’une ineffi-
cacité du contrôle ; à un pourcentage du revenu (pourcentage à déterminer) ;
13-Le secteur agricole représente environ 40% 30-Considérer l’introduction d’une règle de sous-capitalisation) ;
du PIB, son exonération n’est pas justifiable
d’un point de vue fiscal ; cette exonération est 31-Intégration à la base imposable au titre de l’IS les plus-values sur cession
inéquitable pour le reste des entreprises du d’éléments d’actif immobilisés et rembourser l’impôt acquitté lorsque le contribuable
Mali et fragilisent les recettes fiscales ;
a établi la preuve du réinvestissement du montant taxé au Mali ou dans un pays de
14-Une période de report supérieure à trois ans l’UEMOA ;
est conforme avec les meilleures pratiques à
cet égard et démunirait grandement la néces- 32-augmentation du délai de report des pertes de 3à 5 ans et supprimer le report des
siter de différer les amortissements en période
amortissements en cas de résultat négatif ;
déficitaire ;
15-Un associé peut augmenter artificiellement 33-adoption d’un système d’imposition directe normale du secteur agricole pour les
ses prêts à la société et bénéficier du taux de entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 250 millions ;
15% de l’impôt sur les revenus des valeurs mo-
bilières et générer des déductions d’IS au taux 34-Clarification de la disposition du code concernant l’application de la retenue IBIC
de 30% ;
dans le but d’assurer sa conformité aux dispositions de territorialité de la législation
16-La sous capitalisation peut être assimilée fiscale.
à une optimisation fiscale des plus agressives
surtout dans le secteur des mines ;
31
Imposition des salaires : Imposition des salaires :
19-Le facteur travail est très (trop) lourdement 35-Révision de l’ensemble des dispositions relatives aux prélèvements obligatoires
taxé. Les CFE, TFP, TEJ, et TL constituent un
prélèvement de 8,5% sur la masse salariale. En sur les salaires afin de favoriser le développement du salariat et la formalisation de
effet dans bien des cas le cout du salarié pour l’économie malienne ;
l’employeur est supérieur à son salaire net perçu.
Aussi les employeurs recourent-ils souvent à des 36-Constitution en priorité d’une base de données complète avec une ventilation des
prestataires au détriment de la création d’emploi.revenus d’ITS par tranche de revenu. Puis examiner si le nombre de taux pourrait être
20--L’administration fiscale ne dispose pas d’une réduit de 7 à 3 ou 4, et les tranches de revenu ajustées afin d’atteindre les objectifs de
base de données informatisée de l’ITS selon les progressivité et de recettes désirés ;
catégories de revenus toute chose qui empêche
toute appréciation quantitative des propositions 37-Remplacement du système de coefficient pour les dépendants par celui de montant
de reformes ;
fixe déductible du revenu imposable ou par une réduction d’un montant fixe de l’ITS par
21-La prise en compte des charges familiales personne à charge (crédit d’impôt) ;
par une réduction d’un pourcentage de l’impôt en
fonction du nombre de personnes à charge est
inéquitable. En effet cette façon de faire conduit
à une réduction d’impôt qui augmente avec le re- Impôt sur les revenus des valeurs mobilières (IRVM) :
venu et ceci sans limite ;il serait équitable d’offrir
plutôt une déduction du revenu imposable d’un
montant fixe par personne à charge ou d’un mon-
tant fixe de réduction de l’impôt (crédit d’impôt.
38- L’exonération des revenus distribués par les OPCVM pourrait être discutée avec
Le crédit d’impôt a pour avantage d’augmenter
la progressivité du barème d’impôt 22-.Les deux l’UEMOA
méthodes ont en commun qu’elles limitent la va-
leur des abattements consentis pour les charges
familiales ce qui correspond aux meilleures pra-
tiques fiscales.
32
L’impôt synthétique : L’impôt synthétique :
24-L’impôt synthétique appliqué est souvent com- 39-Conservation de l’impôt synthétique et simplification considérable des modalités
plexe. d’application en utilisant le chiffre d’affaires comme base pour tous les assujettis à
cette taxe et utiliser un taux unique ou des taux modulés selon le chiffre d’affaires.
La fiscalité foncière :
L’obligation de produire la déclaration de chiffre d’affaires permettra de passer
25 -L’absence de cadastre bien établi en milieu ru- facilement à un régime réel simplifié.
ral et urbain rend difficile l’application de toute TF
La fiscalité foncière :
Le Code des investissements :
40-Optimisation et rationalisation de la fiscalité foncière en recourant à une mission
26-Le régime D devrait être éliminé car la plupart d’assistance technique du Fonds qui va se concentrer sur cette question
des écueils évités dans les régimes A, B et C sont
présents dans ce régime D ; Le Code des investissements :
26- les exonérations de 30 ans d’une majorité 42-Elimination du régime D du code des investissements ;
d’impôts directs et indirects sont sujettes à des
abus et ce, d’autant que la conditionnalité du ré- 43-Restriction des avantages consentis au titre des investissements dans les zones
gime D, c’est-à-dire l’obligation d’exporter 80% de économiques spéciales ;
la production peut facilement être contournée ;
44-Non exonération de l’IMF les entreprises bénéficiant d’une convention ou d’un
28-dans les zones franches il est quasi impos- agrément du code des investissements ;
sible d’exercer un contrôle, en particulier du pour-
centage de marchandises exonérés écoulées sur 45-Elimination des avantages supplémentaires conditionnés à la prépondérance
le marché local, qui constituent une concurrence
des exportations, l’intensité en R et D, l’utilisation de matières premières locales et
déloyale envers les producteurs locaux ;
l’emplacement en zone industrielle ;
29-les mesures incitatives consenties au titre des
investissements en zone économique spéciale 45-assurance que l’outil informatique de suivi des exonérations développé par la
sont étendues. La plupart des impôts assis sur le CAISEFF bénéficie de l’appui des spécialistes de la fiscalité de la DGI et de la DD afin
facteur travail n’ont pas d’impact direct sur l’inves- que sa structure permette d’atteindre les objectifs visés ;
tissement;
46-Limitation dans le temps la réduction d’IS-IBC consenti sous la loi sur la promotion
30- En matière d’IMF, des possibilités d’abus immobilière.
existent, par exemple les entreprises peuvent
gonfler les pertes afin de pouvoir bénéficier de
l’IMF lorsque les exonérations arrivent à terme ;
33
32-Le problème le plus immédiat est le manque FISCALITE INDIRECTE
de contrôle et de suivi des investissements ayant
bénéficié des avantages ; La TVA :
33-La réduction sans limite de temps de 50% du
47-Limitation aux seuls biens ou services exonérés de TVA au premier janvier 2012, la
taux de l’IS parait excessive et devrait être limitée
dans le temps possibilité d’être taxés au taux réduit de 5%.
FISCALITE INDIRECTE
La TVA :
34
41-Le trésor continue à opérer la retenue à la La Taxe sur les Activités Financières (TAF) :
source de la TVA.
48-Révision de la liste des exonérations de TVA pour 1) rendre l’article 195 du CGI
La Taxe sur les Activités Financières (TAF) :
conforme à la Directive de l’UEMOA ; et (2) élargir l’assiette ;
42-La TAF du Mali n’a pas les attributs pour être
un bon substitut de la TVA et le niveau des exo- 49-Suppression des exonérations de TVA accordées dans le cadre du CI, et des
nérations de 56 Mds FCFA en 2013 soit plus du conventions particulières ;
double de ses recettes attestent de ses défail-
lances. 50-Modification de la définition de l’assiette de la TAF et optimisation du droit
L’ISCP : d’enregistrement des contrats d’assurances, qui est son équivalent pour les assureurs.
35
Dépenses fiscales : Dépenses fiscales :
46-Selon le rapport de l’OCDE, faisant ré- 55- adaptation du cadre institutionnel pour permettre de pérenniser la collaboration
férence en la matière, une dépense fiscale entre les différents services impliquées dans l’évaluation des dépenses fiscales ;
correspond à un transfert de ressources pu-
bliques résultant d’une réduction des obli- 56- création au niveau du ministère des finances une structure dédiée à l’évaluation
gations fiscales relativement à une norme, des dépenses fiscales.
plutôt que d’une dépense directe. Cette défi-
57-Dissociation des concepts évaluation des dépenses fiscales et suivi des
nition établit deux caractéristiques pour iden-
exonérations.
tifier une dépense fiscale : (1) une baisse
de recettes pour l’Etat, et (2) un écart par 58-Création au niveau du ministère des finances d’une structure dédiée à l’évaluation
rapport à la norme fiscale (système de réfé- des dépenses fiscales, pour institutionnaliser et pérenniser la collaboration régulière
rence) qu’il convient de définir de tous les services concernés ;
47-La CFP a entamé une réflexion sur la 58-Affinement du processus d’évaluation des dépenses fiscales selon les orientations
norme fiscale de référence. Ce document proposées. Une assistance technique spécifique pourrait être mise en place à cet effet
n’est toujours pas validé. dans le cadre du Fonds Fiduciaire de politique fiscale ;
48-Jusque-là, la CPF effectue une compi- 59- révision de l’inventaire des exonérations
lation des données qui lui sont transmises,
sans disposer des informations indispen-
sables pour en apprécier la signification
exacte, la fiabilité et la cohérence.
36
9-RENCONTRE Conseil National 49 - les impôts et taxes directes-Selon le rap- 60-Supprimer la Contribution Forfaitaire et faire une refonte des différentes taxes (TFP,
ECONOMIQUE du Patronat du port de la CNPM, la pression fiscale qui pèse TEJ, TL) en une seule taxe, la « Taxe Emploi » :
DU C.N.P.M sur les entreprises maliennes en matière d’em-
Mali (C.N.P.M),
ploi est l’une des plus importantes de l’espace Le taux sera de 5% ;
1ere EDITION. Juillet 2017
UEMOA. Les entreprises maliennes sont frap-
Thème : « Emploi
pées par beaucoup plus d’impôts que leurs Le montant collecté servira à alimenter les différentes agences qui bénéficient de
et Formation
homologues des autres pays de l’UEMOA. Au ces fonds.
Professionnelles :
moins deux taxes supplémentaires à savoir « la
Quelles mesures Objectif : supprimer des taxes qui n’existent pas ailleurs et qui sont de nature a freiner la
taxe Logement » et « la taxe Emploi Jeunes »
pour quels sont payées au Mali. Quant aux impôts payés compétitivité des entreprises.
résultats » par l’ensemble des pays, on constate là aussi,
que les taux pratiqués au Mali sont la plupart 61-Apporter des modifications sur l’Impôt sur les Traitements et Salaires du (ITS) sur les
du temps, largement au-dessus de ceux des points suivants :
autres pays.
Le taux d’imposition qui pourrait être ramené à un maximum de 30%.
Selon le rapport, la première conséquence de
cet état de fait est une charge plus importante Les tranches de revenus en tenant compte de l’augmentation du salaire de façon
supportée par les entreprises par rapport à la générale ces dernières années. (aujourd’hui avec 3.000.000 FCFA de revenu
masse salariale. Toujours selon le rapport, c’est
annuel, on ne peut pas être considéré comme riche)
un argument qui est régulièrement évoqué pour
justifier la réticence des entreprises à recruter
La base imposable
étant entendu que toute augmentation de la
masse salariale a une incidence financière qui Objectif : -faire baiser la pression fiscale sur les entreprises afin de les inciter à recruter
va au-delà des seuls salaires versés aux travail-
d’avantage et à être plus compétitives face à leurs homologues de l’UEMOA.
leurs.
37
50 -Les impôts et taxes indirects
10-Confé- C.N.P.M, Janvier « l’Etat du Mali vit exclusivement des taxes, 63-réduction de la TVA à 5% uniquement pour les produits manufacturés au Mali.
rence sur 2016 des impôts, des subventions et des dettes. Tout
le Dialogue cela pour faire fonctionner la machine publique. 64-relecture des textes instituant la Taxe sur les Affaires financières (TAF).
Public-Privé Dans le fonctionnement de cette machine
organi- publique, il ya la gestion de l’offre publique qui 65-Application du tarif extérieur commun aux produits frauduleusement originaires de UEMOA
sée par le reste à désirer. et CEDEAO.
C.N.P.M
38
Dans cette désorganisation totale du 66- institution d’une autorité de conciliation fiscale pour des litiges fiscaux dépassant
Gouvernement, ce sont les entreprises qui sont un certain montant,
en péril. Quand on parle de subventions, ce
sont des choses qui faussent la concurrence. 67-abaissement de l’impôt sur les sociétés à 25%.
Ce ne sont pas les dettes qui créent la crise. Ce
sont plutôt les subventions qui créent les déficits
budgétaires. Dans nos entreprises, lorsqu’on 68-appliquer rigoureusement les valeurs de référence aux produits non originaires
s’endette et qu’on utilise mal les fonds, il y aura de l’UEMOA.
forcement la crise. Il faut savoir aussi que la
dette intérieure a une conséquence grave sur 69-Abattement de 60 % sur les dividendes perçues.
nos entreprises. La plupart de nos entreprises
ont des dettes envers l’Etat. En général, les
dettes ne sont jamais payées. Si elles sont
payées, c’est seulement à 40%. Le restant des
60 % ne sont pas payées, le plus souvent au
motif que les produits ne sont pas bien fournis.
Cette faute incombe à l’Etat. Cette situation
qui constitue un danger permanent pour nos
entreprises est à dénoncer. Nous ne devons
pas accepter qu’on réduise les dettes de l’Etat.
Après tous nos efforts, certains disent que nous
sommes des prédateurs économiques du pays.
On a tendance à voir des ministres intervenir
quotidiennement dans notre secteur. Il faudra
qu’on mette fin à cette pratique. Ce n’est pas
normal qu’un ministre nous convoque ou
nous demande de recevoir un autre operateur
économique venu d’ailleurs. Cela n’est pas
acceptable du point de vue du patronat. Le
dialogue public-privé doit être permanent. A
chaque instant, nous devons défendre nos
entreprises. Nous devons lutter contre les abus
pour sauver nos entreprises. Nous sommes les
seuls et uniques responsables d’une économie
prospère au Mali. Ce n’est ni les Administrations
qui nous gouvernent, ni les politiques qui ne font
que passer. Nous sommes les meilleurs acteurs
de l’économie malienne. Nous devons toujours
avoir ça à l’idée, sans quoi notre existence ne
va pas durer ».
39
GROUPE POLITIQUE FISCALE
MAI 2018