Cas Capcom
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DEVENIR LE LEADER DE LA
PUBLICITÉ RESPONSABLE ?
Année 2024
Anne-Marie Willi-Bueno
awillybueno@myges.fr
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I. INTRODUCTION........................................................................................................................ 3
II. LA PUBLICITÉ, UN SECTEUR EN TENSION..........................................................................3
1. La publicité, outil de la transition écologique ou vecteur de surconsommation ?................ 3
2. La communication commerciale : données clés.................................................................. 4
3. Evolution du cadre législatif et juridique de la publicité........................................................9
III. La régie publicitaire CAPCOM............................................................................................. 11
1. Métier................................................................................................................................. 11
2. Une régie engagée dans la RSE........................................................................................11
IV. LIVRABLES & ÉVALUATION................................................................................................ 12
1. Attendus............................................................................................................................. 12
1. Diagnostic RSE / Alerte greenwashing........................................................................ 12
2. Diagnostic interne / externe......................................................................................... 13
3. Recommendations CAPCOM...................................................................................... 13
2. Format................................................................................................................................13
3. Critères d’évaluation.......................................................................................................... 14
VI. ORGANISATION et TIMING.................................................................................................. 14
2
I. INTRODUCTION
Dans un contexte de crise (crise environnementale, tensions géopolitiques, inflation…), le
rapport à la consommation connaît de profondes mutations et les pratiques marketing évoluent.
Dans ce contexte, la Responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises revêt un
enjeu crucial, certaines entreprises engagées souhaitant même dépasser ce concept pour parler
« d’entreprise régénérative »1. Pourtant, de plus en plus de marques sont accusées de
greenwashing par des citoyens, des collectifs et des associations, qui dénoncent des arguments
trompeurs et un verdissement de façade. Un risque avéré pour de plus en plus de marques qui
ne parviennent pas toujours à convaincre de l’authenticité de leurs engagements. Dans ce
contexte, le secteur de la publicité est particulièrement sensible. Entre orientation des pratiques
de consommation vers davantage de durabilité et vecteur de surconsommation, l’écosystème
de la publicité doit trouver la voie d’une publicité responsable et positive.
Cette posture se heurte toutefois à une montée en puissance de la critique de la publicité dans
1
« Une grande bascule vers l’entreprise régénérative », rapport final de la première Convention des Entreprises pour
le Climat (CEC), 25 octobre 2022
3
le débat public. Cette critique, détaillée notamment dans le rapport de la Convention citoyenne
pour le climat (CCC)2, considère que « la publicité a un impact très fort sur la création de
besoins et sur la consommation : nous pensons ainsi qu’il s’agit d’un des principaux leviers à
actionner pour faire évoluer les comportements du consommateur de manière durable, du fait
de son rôle majeur sur la fabrication de nos modes de vie. Nous considérons ainsi comme
essentiel d’agir sur la publicité afin de limiter les incitations à la consommation des produits
les plus polluants et de favoriser l’information et la communication autour de produits,
services et comportements écoresponsables ». La CCC recommandait ainsi
(i) d’interdire de manière efficace et opérante la publicité des produits les plus émetteurs de
gaz à effet de serre (GES), sur tous les supports publicitaires ;
(ii) de réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à
la consommation ;
Dans le troisième volet de son rapport publié en avril 2022, le GIEC souligne également le
rôle joué par la publicité dans l’incitation à des styles de vie consuméristes.
2
Convention citoyenne pour le climat, rapport final, 29 janvier 2021, p.24
4
La communication commerciale (CC) comprend aussi bien la publicité la plus traditionnelle à
la télévision ou à la radio ou encore l’affichage, que les nouvelles formes de publicité en ligne,
les prospectus dans les boîtes aux lettres, le sponsoring et le mécénat, la publicité sur le lieu de
vente, les promotions, etc. Les dépenses de CC des entreprises en France pesaient environ 20
milliards d’euros au début des années 1990 et s’élèvent à 33,8 milliards d’euros en 2019.
On peut distinguer deux grandes familles de dépenses de CC (cf figure 3) : la première grande
catégorie intitulée « publicité et relations publiques » regroupe les 4 canaux principaux de
diffusion de messages qui travaillent, auprès du consommateur, sur la construction de l’image
et du désir pour le produit et la marque dans la durée. La seconde grande catégorie intitulée
« marketing promotionnel » regroupe les 2 autres canaux, qui permettent de véhiculer des
contenus dont l’influence sur le consommateur est focalisée en priorité sur le déclenchement
de l’acte d’achat à court terme.
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Figure 3. Les différentes catégories de communication commerciale
La croissance des dépenses publicitaires est poussée par les dépenses en publicité digitale. La
part des dépenses en publicité digitale dans le total des dépenses publicitaires a augmenté de 7
points entre 2015 et 2019, au détriment de l’ensemble des autres catégories (cf figure 4).
Figure 4. Part de chaque type de publicité dans le total des dépenses publicitaires en
France de 2015 à 2019 (en %)
De plus, sur la décennie 2009-2019, en moyenne, un tiers des 27 secteurs ont concentré plus
de la moitié des dépenses annuelles : services, transports, alimentation, toilette‑beauté,
télécommunications, culture et loisirs, voyage-tourisme, info‑media et habillement (cf figure
5).
6
Figure 5. Répartition des dépenses de CC selon les secteurs
3
« La communication commerciale à l’ère de la sobriété », Communication et Démocratie & Institut Veblen, octobre
2022
7
Le secteur « voyage-tourisme » est un véritable poids lourd du marché publicitaire puisqu’il
pesait près d’1,8 Mds€ en 2018 selon France Pub. Il renvoie à 14 types de produits, dont la
publicité pour les offices de tourisme ou la location de véhicule. Mais il inclut également -
c’est moins intuitif - l’activité de restauration et notamment, de manière distincte, celle de la
restauration rapide, dite également « fast‑food ». En 2018, trois marques de fast-food -
McDonald’s, Burger King et KFC - ont à elles seules dépensé plus de 350 millions d’euros de
communication en France, soit plus d’1/5 de la totalité des dépenses dans le secteur « voyage
tourisme ».
Le secteur « culture et loisirs » pesait 1,2 milliards d’euros en 2021. Il regroupe les dépenses
de CC pour 17 types de produits, dont les jeux de société, les centres de loisirs ou encore le
matériel d’écriture. Il inclut également les dépenses pour les casinos, le loto, le poker et les
paris en ligne. En 2021, les opérateurs des jeux d’argent et de hasard ont dépensé près de 239
millions en CC, soit 1/5 des dépenses totales du secteur « culture et loisirs ».
Le secteur des boissons inclut 13 types de produits, tels que le cidre, le champagne ou les jus
de fruit par exemple. Les dépenses totales de CC dans ce secteur s’élevaient à près de 700
millions d’euros en 2019 selon France Pub. Et les « soft-drink » (ou « sodas », boissons à
haute teneur en sucres) concentraient à eux seuls 278 millions d’euros, soit 41 % des dépenses
de tout le secteur des boissons. On retrouve aussi derrière ce chiffre une concentration forte
d’annonceurs, puisque Coca-Cola (normal ou zéro), Oasis et Orangina ont à eux seuls dépensé
plus de 100 millions d’euros cette année-là, soit plus du tiers des dépenses en sodas.
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3. Evolution du cadre législatif et juridique de la
publicité
Dans un contexte de crise environnementale, l’écosystème de la publicité accroît sa démarche
de responsabilisation face aux enjeux environnementaux. En France, l’ARPP est l’organisme
de régulation professionnelle de la publicité. Fondée sur la responsabilisation de la profession,
l’ARPP crée des recommandations et des règles déontologiques en concertation avec la
société civile. L’ARPP est administrée par les représentants des professions publicitaires
(annonceurs, agences, médias, régies et supports publicitaires). En 2020, l’ARPP s’est dotée
d’une recommandation développement durable, qui induit une double responsabilité pour les
professionnels :
Les publicités doivent ainsi respecter plusieurs règles déontologiques articulées autour de 9
principes4: impact éco-citoyens, véracité des actions, proportionnalité des messages, clarté du
message, loyauté, signes et labels et logos, vocabulaire, présentation visuelle ou sonore,
dispositifs complexes. Dans une étude sur l’application de la recommandation développement
durable, l’ARPP rend compte des principaux écueils des publicités qui concernent
majoritairement le vocabulaire employé (cf figure 7).
4
Détail de chacun des principes à retrouver dans « RECOMMANDATION DÉVELOPPEMENT DURABLE »,
ARPP - document disponible sous MYGES
9
Figure 7. Les manquements à la recommandation développement durable de l’ARPP
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III. La régie publicitaire CAPCOM
1. Métier
La société CAPCOM est une régie publicitaire5 qui conseille et accompagne les annonceurs et
agences médias afin d’optimiser l’expérience client et de remporter la bataille de la préférence
de marque. Pour cela, elle s’appuie sur des médias puissants, affinitaires et contextualisés,
notamment un réseau d’affichage digital in-store – DOOH – de plus de 3000 écrans digitaux
dans les centres commerciaux, hypermarchés, supermarchés et drive. La régie propose
également une offre “événementiel” pour enrichir l’expérience shopping en
centre-commercial, parking ou hypermarché (roadshow, pop-up store, street marketing).
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politique de tri sélectif, utilisation d’énergies renouvelables, etc.).
Fort de cet engagement, CAPCOM souhaite aller plus loin et s’interroge sur le rôle qu’elle
peut jouer pour être une régie publicitaire utile et positive. En effet, les mutations en cours
dans la consommation, le contexte économique, politique et plus largement les enjeux de la
crise environnementale obligent à s’interroger sur la raison d’être d’une régie publicitaire.
Alors que le secteur de la publicité est de plus en plus critiqué pour le rôle qu’il joue en
matière de surconsommation et donc de détérioration des écosystèmes, la directrice RSE de
CAPCOM décide de faire appel à un cabinet spécialisé pour engager une stratégie RSE
innovante et engagée.
1. Attendus
▪ Attendus
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▪ Ressources - Votre responsable vous suggère d’étudier en particulier les comptes de
l’activiste Thomas Wagner alias « Bon Pote », le compte « Alerte greenwashing » ainsi
que le compte « Pour un réveil écologique ». Charge à vous de compléter ces premiers
éléments avec l’étude d’autres post sur les réseaux sociaux.
Ressources -
La directrice RSE de CAPCOM vous fournit un certain nombre d’études consommateurs
dont elle dispose dans ce lien drive :
https://drive.google.com/drive/folders/11LH3L70Bb3eSZFzcmi9L7guzV4PactXd?usp
=sharing. Libre à vous de compléter ces données par vos propres recherches. Une
étude qualitative exploratoire vous permettra en outre d’obtenir des données primaires
complémentaires.
3. Recommendations CAPCOM
- En vous appuyant sur vos conclusions des deux parties précédentes, vous
construisez pour la marque une recommandation de positionnement pertinent
pour la marque. Ce positionnement devra être défini dans l’identité de la marque,
et décliné à travers storytelling, identité visuelle, codes, valeurs, engagements.
- Vous déclinez ce positionnement sur l’opérationnel : produit, prix,
communication, distribution, partenaires, process, personnel, preuve, permission,
innovation, en mettant en avant des objectifs commerciaux chiffrés
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2. Format
▪ Pas de dossier écrit
▪ Un support de présentation oral est requis, format à votre convenance.
▪ Oral par groupe : 15 minutes présentation, 15 minutes de feedback
3. Critères d’évaluation
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étudiants de leurs learnings sur les
thèmes suivants : métavers, marketing
digital et réseaux sociaux, intelligence
artificielle et communication,
communication omnicanale, storytelling
et personal branding, UGC, influenceurs)
● Présentation du cas CAPCOM
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