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Chapitre I : Introduction au droit des entreprises

1. Introduction :
a. Définition d’une entreprise : regroupement de moyens humains, matériels et financiers organisés pour fournir des
biens ou des services, dans un but lucratif ou non
b. Formes juridiques
- Entreprise individuelle
- Société
c. Types d’activité : commerciale ou non commerciale

2. Entreprise commerciale vs non commerciale :


a. Objectif et profit :
- Les entreprises commerciales cherchent souvent le profit et reposent sur le capital
- les entreprises non commerciales (agriculture, professions libérales, artisanat) sont davantage basées sur des
compétences spécifiques ou des ressources naturelles.
b. Régime juridique
- Les entreprises commerciales doivent respecter des règles strictes (tenue de comptabilité, faillite, solidarité entre
débiteurs).
- Les entreprises non commerciales suivent le droit civil, qui est plus flexible et donne une place importante à la
volonté des parties.
c. Sanctions : Les commerçants peuvent être pénalement sanctionnés en cas de faillite due à des imprudences ou des
actes frauduleux, ce qui n'est pas le cas pour les entreprises non commerciales.

3. Entreprise individuelle vs entreprise sociétaire (société)


a. Entreprise individuelle : b. Entreprise sociétaire :
- Liberté d’action - Rendement des comptes
- Confusion des patrimoines (+ - Séparation des patrimoines
responsabilité illimitée) - Responsabilité limitée
- Absence de personnalité juridique - Personnalité morale
- Imposition - Fiscalité
- Formalités de création simplifiées

4. Classification des Sociétés Commerciales :


a. Sociétés de Personnes : b. Sociétés de Capitaux :
- Relations basées sur la confiance - Indifférence à la personne des associés
- Responsabilité illimitée - Libre négociabilité des actions
- Restrictions sur la cession de parts - Décisions à la majorité
- Décisions à l'unanimité - Continuité
- Impact du décès ou de l'incapacité - Imposition
- Imposition - Exemples : sociétés anonymes (SA) et
- Exemples : sociétés en nom collectif sociétés en commandite par actions
(SNC), sociétés en participation, et
sociétés en commandite simple
● Distinctions et Cas Particuliers :
o Clauses d'agrément ou de préemption (dans les sociétés à capitaux)
o Catégories mixtes : SARL et sociétés en commandite par actions
Ce chapitre sur l’introduction au droit des entreprises présente les bases juridiques qui encadrent les différents types d'entreprises et
leurs activités.

Définition générale :

Dans les sciences économiques, une entreprise est un regroupement de moyens humains, matériels et financiers organisés pour
fournir des biens ou des services, dans un but lucratif ou non.

Formes juridiques :

Juridiquement, l'entreprise peut se présenter sous deux formes :

1. Entreprise individuelle

2. Société

Types d’activités :

L’entreprise peut être commerciale (soumise au droit commercial) ou non commerciale (soumise au droit civil).

1. Distinctions entre entreprise commerciale et non commerciale :


o Objectif de profit :
- Les entreprises commerciales cherchent souvent le profit et reposent sur le capital
- les entreprises non commerciales (agriculture, professions libérales, artisanat) sont davantage basées sur des compétences
spécifiques ou des ressources naturelles.
o Régime juridique :

o Les entreprises commerciales doivent respecter des règles strictes (tenue de comptabilité, faillite, solidarité entre
débiteurs).

o Les entreprises non commerciales suivent le droit civil, qui est plus flexible et donne une place importante à la volonté
des parties.

o Sanctions : Les commerçants peuvent être pénalement sanctionnés en cas de faillite due à des imprudences ou des actes
frauduleux, ce qui n'est pas le cas pour les entreprises non commerciales.

2. Distinction entre entreprise individuelle et entreprise sociétaire (société)


Lorsqu’un entrepreneur choisit la structure juridique de son entreprise, il doit considérer plusieurs facteurs, comme ses moyens
financiers, ses attentes, et les exigences de son secteur d’activité. Voici les principales caractéristiques de l’entreprise
individuelle :

L’entreprise individuelle : Dans une entreprise individuelle, l’entrepreneur et l’entreprise ne forment qu'une seule entité
juridique, ce qui entraîne plusieurs conséquences :

1. Liberté d’action : L’entrepreneur a un contrôle total et n’a pas de comptes à rendre à d’autres personnes. La notion d'«
abus de bien social » ne s'applique pas, puisqu'il n'existe pas de distinction entre la gestion de l'entreprise et celle de
l'entrepreneur.

2. Confusion des patrimoines : Le patrimoine de l’entreprise est confondu avec celui de l’entrepreneur. Cette fusion des
patrimoines implique une responsabilité illimitée : l’entrepreneur est responsable des dettes de l'entreprise sur tous
ses biens, y compris son patrimoine personnel. En cas de faillite, les créanciers professionnels peuvent saisir la fortune
privée de l'entrepreneur.

3. Absence de personnalité juridique : L’entreprise individuelle n’a pas de personnalité juridique propre. Elle est
simplement un prolongement de l’entrepreneur, qui devient un commerçant en tant que personne physique. Le nom
de l’entreprise est généralement le nom de l’entrepreneur, avec la possibilité d’ajouter un nom commercial.

4. Imposition : Les bénéfices de l’entreprise sont déclarés dans le revenu personnel de l’entrepreneur, sous le régime de
l’IRPP (Impôt sur le revenu des personnes physiques), dans la catégorie appropriée, souvent des bénéfices industriels
et commerciaux (BIC).

5. Formalités de création simplifiées : La création d’une entreprise individuelle nécessite peu de formalités
administratives, ce qui facilite le démarrage de l’activité.

La société : Créer une société revient à donner naissance à une personne morale distincte des associés fondateurs, permettant
ainsi de protéger le patrimoine personnel des entrepreneurs. Voici les principales caractéristiques d’une société :

1. Séparation des patrimoines :

o Le patrimoine de la société est distinct de celui des associés. Les biens personnels des associés sont protégés
en cas de difficultés financières de l’entreprise, sauf dans les cas de faute de gestion grave ou pour les
sociétés en nom collectif, où chaque associé est solidairement et indéfiniment responsable.
o Les associés possèdent des parts ou actions de la société, tandis que la société dispose de son propre actif
social et de son capital social.

2. Responsabilité limitée : En l'absence de fautes graves, les créanciers de la société ne peuvent saisir que les biens de la
société, et non ceux des associés, protégeant ainsi le patrimoine personnel.

3. Personnalité morale :

o En tant que nouvelle entité juridique, la société a une dénomination sociale (nom), un siège social (domicile)
et un capital social, constitué des apports des associés pour financer les premières dépenses et
investissements.

4. Rendement des comptes : Le dirigeant de la société est tenu de rendre périodiquement des comptes de sa gestion aux
associés.

5. Fiscalité : Les bénéfices de la société sont imposés sous l'impôt sur les sociétés (IS), ce qui la distingue des entreprises
individuelles.

3. Classification des Sociétés Commerciales :


Les sociétés commerciales se divisent en deux types principaux : les sociétés de personnes et les sociétés de capitaux. Chacune
de ces catégories présente des caractéristiques et des implications juridiques distinctes.

1. Sociétés de Personnes
Ces sociétés se distinguent par l'importance accordée à la personne des associés (intuitu personae). Voici leurs principales
caractéristiques :

● Relations basées sur la confiance : Les associés se regroupent car ils se connaissent et se font mutuellement
confiance.

● Responsabilité illimitée : Les associés sont solidairement et indéfiniment responsables des dettes sociales, ce qui
signifie que le créancier peut réclamer la totalité de la dette à un seul associé, indépendamment de son apport.

● Restrictions sur la cession de parts : Les parts sociales ne peuvent être cédées qu’avec le consentement de tous les
associés.

● Décisions à l'unanimité : Les décisions majeures requièrent généralement l'accord unanime des associés. ‫باإلجماع‬.

● Impact du décès ou de l'incapacité : La société prend fin en cas de décès ou d’incapacité d’un associé.

● Imposition : Les bénéfices sont imposés selon l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP).

Les sociétés en nom collectif (SNC), sociétés en participation, et sociétés en commandite simple sont des exemples de
sociétés de personnes.

2. Sociétés de Capitaux
Dans ces sociétés, l'accent est mis sur le capital plutôt que sur la personnalité des associés :

● Indifférence à la personne des associés : La personne de l'associé n'est pas un élément central.

● Responsabilité limitée : Les associés ne sont responsables des dettes sociales qu’à hauteur de leurs apports.

● Libre négociabilité des actions : En principe, les actions sont facilement transmissibles.

● Décisions à la majorité : Les décisions sont prises par vote majoritaire.

● Continuité : Le décès ou l'incapacité d’un actionnaire n’affecte pas la continuité de la société.

● Imposition : Les bénéfices sont soumis à l'impôt sur les sociétés.

Les sociétés anonymes (SA) et sociétés en commandite par actions sont des exemples de sociétés de capitaux.

Distinctions et Cas Particuliers : Des clauses statutaires peuvent nuancer cette distinction, par exemple :

● Clauses d'agrément ou de préemption : Certaines sociétés de capitaux, comme les SA, incluent des clauses pour
restreindre la libre cession d'actions.

● Catégories mixtes : La SARL présente des caractéristiques de sociétés de personnes (approbation pour cession de
parts) et de sociétés de capitaux (responsabilité limitée aux apports). De même, dans une société en commandite par
actions, les commandités sont responsables comme dans une société de personnes, tandis que les commanditaires
ont une responsabilité limitée comme dans une société de capitaux
Chapitre 2 : La société à responsabilité limitée

1. Présentation générale de la SARL : Nature juridique mixte


a. Société de capitaux :
i. Stabilité de la société (mort, …)
ii. Structure de gestion
iii. Responsabilité limitée + exceptions :
1. Légales :
o Extension de la Faillite aux Associés
o Action en Comblement du Passif
o Cas des Groupes de Sociétés
2. Pratique :
o Garanties Bancaires
b. Société de personnes :
i. Non-négociabilité des parts
ii. Limitation du nombre d'associés
iii. Apports en industrie
o Capital Social dans la SARL

2. Spécificités de la constitution de la SARL :


a. Le problème de la reprise par la société des engagements pris par les fondateurs
▪ Engagements pris avant la signature des statuts
▪ Engagements pris entre la signature des statuts et l’immatriculation
b. La mise en commun des apports
i. Apport en numéraires
ii. Apports en nature
- apport en pleine propriété
- apport en nue-propriété
- apport en jouissance
- apport en usufruit
iii. Apport en industrie :
● Caractéristiques : successif, indépendant, exclusif
1. Présentation générale de la SARL : Nature juridique mixte
a. Société de capitaux :
i. Stabilité de la société : La SARL n’est pas dissoute en cas de décès ou d’incapacité d’un associé, et les associés
ne sont pas commerçants.
ii. Structure de gestion : Elle dispose d'une structure de gestion similaire aux sociétés de capitaux, incluant un
commissaire aux comptes et des assemblées générales.
iii. Responsabilité limitée : La responsabilité des associés est limitée à leurs apports.
● exceptions :
1. Légales :
a.
Extension de la Faillite aux Associés : En cas de faillite de la SARL, la faillite peut être
étendue aux associés ou aux personnes qui, sous couvert de la société, auraient disposé des
biens sociaux comme s'ils leur appartenaient. Il s’agit d’un cas d’abus de biens sociaux
b. Action en Comblement du Passif : En cas de redressement ou de faillite, les personnes
ayant exercé de fait les pouvoirs de gestion peuvent être tenues responsables des dettes de
la société
c. Cas des Groupes de Sociétés : Lorsque la SARL fait partie d'un groupe, la faillite d'une
société membre peut être étendue à d'autres sociétés du groupe si leurs patrimoines sont
confondus ou si des abus de biens sociaux ou des fraudes sont prouvés
2. Pratique :
a. Garanties Bancaires : En pratique, les banques demandent souvent aux gérants ou
principaux associés de fournir des garanties personnelles pour obtenir des crédits
bancaires, les rendant potentiellement responsables au-delà de leurs apports.
b. Société de personnes :
i. Non-négociabilité des parts : Les parts sociales ne sont pas librement négociables et leur transfert à des tiers
nécessite le consentement des associés représentant au moins 75 % du capital social.
ii. Limitation du nombre d'associés : La SARL ne peut compter plus de 50 associés ; au-delà, elle doit se
transformer en société anonyme (SA).
iii. Apports en industrie : Les associés peuvent faire des apports en industrie, comme dans une société en nom
collectif (SNC).
o Capital Social dans la SARL : Depuis la loi de décembre 2007 sur l'initiative économique, les associés sont libres de fixer
le montant du capital social sans exigence d'un capital minimum. Le capital est divisé en parts sociales d'une valeur
nominale minimale de 1 dinar, et il constitue la garantie exclusive des créanciers de la société.

2. Spécificités de la constitution de la SARL :


a. Le problème de la reprise par la société des engagements pris par les fondateurs :

Pendant la phase de constitution d'une SARL, des actes sont souvent accomplis par les fondateurs (achats, recrutements,
location pour le siège social). Cependant, tant que la société n'est pas immatriculée au Registre National des Entreprises,
elle n'a pas d'existence juridique. Il est donc nécessaire de prévoir des mesures pour protéger les fondateurs ainsi que les
tiers dans le cas d'une société en cours de constitution.

Bien que le Code des Sociétés Commerciales (CSC) ne traite de la reprise des engagements des fondateurs que pour les
sociétés anonymes (SA), il est possible d’appliquer certains principes par analogie aux SARL :

▪ Engagements pris avant la signature des statuts : Un état des actes accomplis au nom et pour le compte de la
société en formation doit être présenté aux associés avant la signature des statuts. Si les associés signent cet
état, la société en cours de constitution reprend ces engagements. Un refus de signature vaut renonciation à la
création de la société, et les fondateurs demeurent seuls responsables des engagements pris.
▪ Engagements pris entre la signature des statuts et l’immatriculation : Les statuts peuvent prévoir un mandat
donné aux fondateurs pour réaliser des actes au nom de la société. Ces actes, s’ils sont nécessaires à la
formation de la société, sont repris automatiquement lors de l’immatriculation.

b. La mise en commun des apports


i. Apport en numéraires
● Définition : Ce sont les sommes d’argent versées par les associés, soit par chèque, soit en espèces. Cet apport se fait en
deux étapes :

o Souscription : L’associé s’engage à réaliser l’apport, ce qui se matérialise dans la SARL par la signature des statuts.

o Libération : L’associé verse ensuite l’argent dans les comptes de la société, libérant ainsi ses parts.
● Particularités : Dans les SARL, la totalité des parts doit être libérée dès la constitution de la société, contrairement aux SA
où les actionnaires peuvent libérer progressivement leur apport.
● Dépôt des fonds : Les fonds versés sont déposés auprès d’un établissement financier. Une fois toutes les formalités de
constitution terminées, le gérant peut y accéder. Si la société n’est pas constituée dans les six mois suivant le dépôt, les
apporteurs peuvent demander la restitution de leurs fonds. Depuis la loi de mai 2019 sur l’amélioration du climat de
l’investissement, cette formalité est devenue facultative.

ii. Apports en nature


● Définition : Il s’agit de tout apport d’un bien autre qu’une somme d’argent. Cela peut inclure des biens mobiliers,
immobiliers ou des droits incorporels.
● Procédure d’évaluation : Pour protéger les droits des tiers (notamment les créanciers), le législateur exige une évaluation
de l’apport en nature par un commissaire aux apports, surtout pour éviter une surévaluation. Cette évaluation est inscrite
dans l’acte constitutif de la société.
● Désignation du commissaire aux apports : Le commissaire peut être désigné à l’unanimité des associés ou par une
ordonnance du tribunal. Toutefois, si la valeur de chaque apport ne dépasse pas 3000 dinars, les associés peuvent décider
de ne pas faire appel à un commissaire.
● Responsabilité solidaire : En l’absence de commissaire, les associés sont solidairement responsables envers les tiers de la
valeur attribuée aux apports.
● Types d’apports en nature :

o En pleine propriété : L’associé transfère la propriété entière du bien à la société.

o En nue-propriété : La société acquiert le bien mais sans pouvoir l’utiliser (l’usufruit étant détenu par une autre
personne).

o En usufruit : La société peut utiliser et percevoir les revenus du bien, mais l’apporteur garde la nue-propriété.

o En jouissance : La société peut utiliser le bien pendant une durée déterminée, comme un locataire.

iii. Apport en industrie :

● Définition : C’est une contribution en travail ou en compétences, et elle ne fait pas partie du capital social.

● Caractéristiques :

o Apport successif : L’exécution de l’apport en industrie s’étale dans le temps.

o Indépendance : L’apporteur en industrie n’est pas soumis à un lien de subordination, contrairement à un salarié.

o Exclusivité : L’apporteur doit consacrer ses compétences exclusivement à la société et respecter une clause de
non-concurrence.

● Exclusion des SA : Cet apport est admis dans toutes les sociétés sauf les sociétés anonymes SA.
Chapitre 3 : Le capital social dans la S.A.R.L

1. Notion de capital :
2. La constitution des réserves moyen de développement du capital
a. Réserves légales
b. Réserves statutaires :
c. Les réserves facultatives :
3. Distribution des bénéfices
4. Operations sur le capital
a. Augmentation du capital
▪ Par apport en numéraire :
▪ Par apport en nature :
▪ Par incorporation des réserves
b. Diminution du capital
5. Les conditions relatives à la société :
a. L’objet social
b. La durée de la société
c. La dénomination sociale
d. Le siège social
e. La nationalité

1. Notion de capital :
- Le capital social est constitué par la valeur de l’ensemble des apports en numéraire et en nature dont la propriété est
définitivement transmise à la société. C ’est le gage (la garantie) exclusif des créanciers sociaux.
- Lors de la constitution de la société le capital social correspond à l’actif social. Au cours de la vie sociale, actif social et capital ne
vont plus correspondre :
▪ Lorsque les résultats bénéficiaires s’accumulent, l’actif social se trouvera alors supérieur au capital.
▪ Lorsque les pertes s’accumulent, l’actif social se trouvera inférieur au capital
2. La constitution des réserves :
- Un moyen de développement du capital, les réserves se déclinent en plusieurs types, chacun ayant un rôle spécifique dans la
gestion et la pérennité financière de la société.
a. Réserves légales :
▪ Obligatoire
▪ impose de prélever 5 % des bénéfices de chaque exercice pour constituer un fonds de réserve, jusqu’à ce qu’il
atteigne 10 % du capital social.
▪ Cette réserve constitue une garantie pour les tiers, prolongeant ainsi le capital et ne peut être distribuée.
▪ Elle peut cependant être incorporée dans le capital, nécessitant alors une reconstitution par les prélèvements
annuels.
b. Réserves statutaires :
▪ Prévues dans les statuts de la société
▪ obligatoires si inscrites
▪ constituées en fonction des bénéfices sociaux.
▪ Contrairement à la réserve légale, les associés peuvent décider de distribuer ces réserves sous forme de
dividendes, à condition que les statuts le permettent.
c. Les réserves facultatives :
▪ Décidées par l’assemblée générale
▪ permettent de constituer un fonds sur le bénéfice distribuable
▪ destiné à des utilisations variées (ex. couverture des pertes ou incorporation au capital).
3. Distribution des bénéfices :
- La société doit distribuer au moins 30 % du bénéfice net sous forme de dividendes, au moins une fois tous les trois ans.
- Toute décision de non-distribution doit être approuvée à l'unanimité par les associés.
4. Operations sur le capital
a. Augmentation du capital
i. Par apport en numéraire :
- L’augmentation du capital social par apport en numéraire implique l’émission de nouvelles parts sociales que les associés
existants peuvent souscrire proportionnellement à leurs parts dans la société. Voici les principales étapes et modalités :

1. Droit préférentiel de souscription : Chaque associé a un droit de priorité pour souscrire aux nouvelles parts émises
proportionnellement à sa participation dans le capital social existant.

2. Délai de souscription :

o L’assemblée générale fixe un délai de souscription pour l’exercice de ce droit, lequel ne peut pas être inférieur à 21
jours.

o Les associés sont informés de l’ouverture de la période de souscription et du délai par lettre recommandée avec
accusé de réception.

3. Renonciation implicite :

o Si un associé n’exerce pas son droit de souscription dans le délai imparti, il est considéré comme ayant renoncé à
participer à l’augmentation du capital.

o Les parts non souscrites sont ensuite redistribuées parmi les autres associés, également de façon proportionnelle à
leurs participations, pour un délai supplémentaire de 21 jours.

4. Ouverture aux tiers : Si, après cette période supplémentaire, il reste encore des parts non souscrites, elles peuvent être
offertes à des tiers selon une décision de l'assemblée générale.

- Liberté individuelle : Aucun associé ne peut être contraint de participer à cette augmentation. Chaque associé est libre de
décider s’il souhaite ou non souscrire les parts supplémentaires.

Ce processus d’augmentation du capital par apport en numéraire assure que les associés existants ont une priorité d’achat, tout en leur
permettant de choisir librement de participer ou non.
ii. Par apport en nature :
- Évaluation des apports : Lorsque des apports en nature (biens autres que des apports en numéraire) sont effectués pour
augmenter le capital social, leur valeur doit être évaluée.

● Si la valeur est inférieure ou égale à 3 000 DT, les associés peuvent procéder eux-mêmes à l'évaluation de l’apport.

● Si la valeur est supérieure à 3 000 DT, un commissaire aux apports doit effectuer cette évaluation pour garantir la
transparence et éviter les surévaluations.

- Responsabilité en cas de divergence de valeur : Si la valeur retenue par les associés diffère de celle proposée par le commissaire,
les associés au moment de l'augmentation et les nouveaux souscripteurs sont solidairement responsables envers les tiers de
l’évaluation pendant une période de trois ans. Cette responsabilité vise à protéger les créanciers et autres parties prenantes
contre une surestimation potentielle des actifs de la société.

iii. Par incorporation des réserves :


- Cette opération consiste à augmenter le capital social en réintégrant les réserves accumulées, plutôt que d'apporter de nouveaux
fonds.
- Dans ce cas, les fonds proviennent de la société elle-même, à partir de ses bénéfices non distribués qui sont affectés aux réserves.
- Décision des associés : L’augmentation de capital par incorporation des réserves nécessite l'approbation des associés
représentant plus de 50 % du capital social. Cela assure que la décision d'affecter des réserves au capital reçoit un large soutien.
- L'augmentation de capital par apport en nature permet à de nouveaux actifs d'entrer dans la société, tandis que l’incorporation
des réserves renforce le capital sans exiger de nouveaux apports extérieurs, optimisant ainsi les fonds déjà détenus.

b. Diminution du capital :

1.Décision de la réduction : Toute réduction de capital doit être décidée en assemblée générale extraordinaire (AGE),
nécessitant une majorité renforcée des associés, car cette décision touche directement à la structure financière de la société et
aux droits des créanciers.

2. Notification des créanciers

● Suite à la décision de réduction du capital, la société doit informer ses créanciers par lettre recommandée avec accusé
de réception dans un délai de quinze jours après la tenue de l’AGE.

● Les créanciers ont ainsi l’opportunité de réagir face à cette diminution de capital, qui pourrait affecter la solvabilité de
la société et, par conséquent, leurs chances de recouvrement.

3. Droit d'opposition des créanciers

● Les créanciers dont les créances sont antérieures à la délibération de réduction peuvent former opposition à cette
décision.

● Cette opposition doit être faite dans un délai d’un mois à partir de la date de publication officielle de la décision de
l'AGE.

4. Procédure judiciaire

● Le créancier opposant doit saisir le juge des référés, qui examine l'opposition. S’il estime l'opposition justifiée, le juge
peut ordonner :

o La déchéance du terme de la créance, ce qui rend le montant immédiatement exigible ;

o La constitution d’une sûreté suffisante pour garantir le paiement futur de la créance (par exemple,
hypothèque, gage).

5. Blocage de la réduction

● Tant que le délai d'opposition n'est pas écoulé et qu'il existe une opposition non résolue, la société ne peut pas
procéder à la réduction du capital. Ce mécanisme protège les créanciers en suspendant l'opération jusqu’à ce que les
risques soient correctement évalués et, le cas échéant, que des garanties soient mises en place.

Ce processus assure la protection des créanciers, qui peuvent s'opposer si une réduction de capital compromet la capacité de la
société à honorer ses engagements envers eux.

5. Les conditions relatives à la société :


Les conditions relatives à la société comprennent plusieurs éléments essentiels qui doivent être respectés pour garantir la
conformité légale d’une société, en particulier pour une SARL. Voici les principaux aspects :

a. L’objet social :
- définit les activités de la société, doit respecter les règles de l’ordre public et des bonnes mœurs. Certaines activités, en raison de
leur nature, ne peuvent pas être exercées sous forme de SARL.
- Restrictions spécifiques : Les sociétés dans les secteurs de l'assurance, les banques, les institutions financières et autres
établissements de crédit sont tenues de prendre une forme juridique différente, comme précisé à l’article 94 du Code des
Sociétés Commerciales (CSC).
- Sanction : Le non-respect de cette règle entraîne la nullité de la société.
b. La durée de la société :
- Les associés sont libres de déterminer la durée de vie de la société, mais celle-ci ne peut pas dépasser 99 ans selon l’article 8 du
CSC.
- Cette durée peut être prorogée si les associés en conviennent, pour prolonger la vie de la société.
c. La dénomination sociale :
- La société doit choisir une dénomination sociale unique qui la distingue de toute autre société existante, conformément à
l’article 91 du CSC.
- Si une société utilise une dénomination identique ou trop ressemblante, cela peut induire les tiers en erreur. Dans ce cas, une
action peut être intentée auprès du tribunal compétent pour exiger le changement de dénomination.
- Responsabilité : Les fondateurs sont solidairement responsables de tout dommage résultant d’une confusion avec une autre
société, et des dommages-intérêts peuvent être réclamés par les tiers lésés.
d. Le siège social :
- Le siège social désigne le lieu du principal établissement où se trouve l’administration effective de la société, tel que prévu par
l’article 10 du CSC.
- Son emplacement est important pour déterminer la compétence judiciaire en cas de litige et le domicile fiscal de la société.
- Exigence de réalité : Le siège social doit être réel et correspondre effectivement au lieu où la société est gérée et administrée.
e. La nationalité

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