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CHAPITRE 6: LES MODULATIONS DE BASE ET

MULTIPLEXAGES
1. MODULATION DE BASE
1.3.1 Modulation de fréquence ou FSK (Frequency Shift Keying)

En modulation de fréquence, les niveaux logiques sont représentés par la variation de la


fréquence de la porteuse. Par exemple :

La modulation FSK est utilisée pour des transmissions à faible débit sur le réseau téléphonique
commuté.

1.3.2 Modulation de phase ou PSK (Phase Shift Keying)

La modulation de phase associe à un code binaire une valeur de la phase de la porteuse. La


vitesse peut être facilement augmentée en utilisant un code binaire sur 2, 3 bits ou plus sans
augmentation de la fréquence de la porteuse.

1.3.3 Modulation d'amplitude ou ASK (Amplitude Shift Keying)

La modulation d’amplitude s’applique en faisant varier l’amplitude du signal en fonction des bits
à coder. Par exemple :

Par: Dr.Nzakou 1
A noter que la modulation d’amplitude est la seule utilisable sur fibre optique, car les
équipements utilisés actuellement ne sont pas en mesure d’appliquer une autre modulation sur les
ondes lumineuses. Dans ce cas, la modulation s’effectue par tout ou rien.

Par contre, elle est peu employée sur d’autres supports, car elle provoque une détérioration du
rapport signal sur bruit.

1.3.4 Modulation QAM

La modulation QAM (Quadrature Amplitude Modulation) ou modulation d’amplitude en


quadrature de phase est une technique qui emploie une combinaison de modulation de phase et
d’amplitude. Elle est largement employée par les modems pour leur permettre d’offrir des débits
binaires élevés.

Prenons par exemple un signal modulé QAM avec 3 bits transmis par baud. Une telle modulation
requiert donc 23 soit 8 combinaisons binaires différentes. Dans notre exemple, nous prendrons 2
amplitudes combinées avec 4 décalages de phase différents. La table de correspondance pourra
être du type :

Exemple de codage de la suite binaire 1 0 0 0 0 1 0 1 1 1 1 0 à partir de la table ci-dessus :

Par: Dr.Nzakou 2
Les combinaisons possibles en modulations QAM sont souvent représentées par une constellation
de points représentant chacun un groupe de bits.

Exemple de constellation QAM8 (3 bits par baud)

Dans une constellation QAM, l’éloignement du point par rapport à l’origine indique l’amplitude,
son angle indique le décalage de phase. Chacun des canaux définis par le multiplexage DMT en
ADSL est modulé en QAM sur 15 bits au maximum. 32768 combinaisons d’amplitudes et de
décalages de phase sont donc nécessaires.

Il existe également une variante de la modulation QAM, la modulation codée en treillis TCM
(Trellis Coded Modulation). Ce type de modulation est utilisé pour les modems rapides (V32,
V34, V90)

Par: Dr.Nzakou 3
2. LES TECHNIQUES DE MULTIPLEXAGE ET DE MODULATION
AVANCEES

2.1 Les multiplexages

2.1.1 Multiplexage FDM

FDM (Frequency Division Multiplexing) est une technique de multiplexage par


répartition de fréquence (MRF). Elle est utilisée pour accroître les débits sur paires
torsadées et plus particulièrement des lignes téléphoniques.

Le multiplexage fréquentiel consiste à partager la bande de fréquence disponible en un


certain nombre de canaux ou sous-bandes plus étroits et à affecter en permanence
chacun de ces canaux à un utilisateur ou à un usage exclusif.

L’organisation du groupe primaire ou groupe de base utilisé en téléphonie est basé sur
un multiplexage fréquentiel. Ce dernier consiste à regrouper 12 voix téléphoniques de
4000 Hz chacune (3000 Hz utilisables plus 2 espaces inter-bandes de 500 Hz) ce qui
donne une largeur de bande de 48 kHz répartie entre 60 et 108 kHz.

Exemple de multiplexage fréquentiel de trois canaux téléphoniques

On trouve également un bon exemple de l’utilisation de FDM avec ADSL


(Asynchronous Digital Subscriber Line). ADSL est né de l’observation qu’une ligne
téléphonique possède une bande passante d’environ 1 Mhz dans laquelle seule, une
largeur de bande de 4 Khz est utilisée pour les communications téléphoniques. Il reste

Par: Dr.Nzakou 4
donc une bande passante importante disponible pour un autre usage. C’est un
multiplexage en fréquence qui va permettre son utilisation :

Multiplexage des fréquences en ADSL

Une bande de 4 kHz est réservée pour la téléphonie classique (POTS : Plain Old
Telephone Service)

Une bande est réservée pour le flux de données usager vers réseau. (Upstream Data :
Voie montante).

Une bande est réservée pour le flux de données réseau vers usager. (Dowstream Data :
Voie descendante)

L’ensemble de la bande passante s’étend sur 1,1 MHz.

Le canal dédié au téléphone est séparé des canaux dédiés aux données par un filtre
passe-bas (Splitter) passif. Le filtre envoie également l’intégralité du signal au modem
ADSL (ATU-R : ADSL transceiver unit-remote). Celui-ci est doté d’un filtre passe-
haut qui élimine le canal dédié au téléphone. Le signal est ensuite traité par la
technologie DMT pour être transmis à l’équipement informatique via une liaison de
type Ethernet 10BaseT ou ATM25.

Par: Dr.Nzakou 5
Séparation du téléphone et des données chez l’usager en ADSL

2.1.2 Multiplexage TDM

Le multiplexage TDM (Time Division Multiplexing) ou MRT (Multiplexage à


répartition dans le temps) consiste à affecter à un utilisateur unique la totalité de la
bande passante pendant un court instant et à tour de rôle pour chaque utilisateur.

Schéma de principe d’un multiplexage à répartition dans le temps

Le multiplexage TDM permet de regrouper plusieurs canaux de communications à bas


débits sur un seul canal à débit plus élevé.

On retrouve ce type d’utilisation sur les canaux T1 aux Etats-Unis qui regroupent par
multiplexage temporel 24 voies à 64 kbit/s en une voie à 1,544 Mbit/s ou sur les
canaux E1 en Europe qui regroupent 30 voies analogiques en une voie à 2,048 Mbit/s.

Les canaux T1 ou E1 peuvent être multiplexés entre eux pour former des canaux à
plus hauts débits, etc. Cette hiérarchie des débits est appelée hiérarchie numérique
plésiochrone ou PDH (Plesiochronous Digital Hierarchy).

Par: Dr.Nzakou 6
Multiplexage temporel dans la hiérarchie PDH en Europe

Cette technique présente toutefois un inconvénient dans le cas de PDH. L’accès ou


l’insertion d’une information dans un canal E4 oblige à démultiplexer l’ensemble du
train numérique.

De même les technologies SONET (Synchronous Optical NETwork) et SDH


(Synchronous Digital Hierarchy) utilisées comme techniques de transport dans les
réseaux téléphoniques des grands opérateurs pratiquent un multiplexage temporel pour
assembler plusieurs lignes en une seule ligne de débit supérieur.

Le multiplexage TDM peut être utilisé indifféremment sur paire torsadée ou fibre
optique, il est indépendant du média de transmission.

2.1.3 Multiplexage WDM/DWDM

A l’inverse de la technologie TDM qui n’utilise qu’une seule longueur d’onde par
fibre optique, la technologie WDM (Wavelength Division Multiplexing) met en œuvre
un multiplexage de longueurs d’onde. L’idée est d’injecter simultanément dans une
fibre optique plusieurs trains de signaux numériques sur des longueurs d’ondes
distinctes.

La fibre optique se prête bien à ce type d’usage car sa bande passante est très élevée :
de l’ordre de 25 000 GHz. Elle présente donc un fort potentiel au multiplexage de très
nombreux canaux sur de longues distances.

Par: Dr.Nzakou 7
La norme ITU-T G692 définit la plage de longueurs d’ondes dans la fenêtre de
transmission de 1530 à 1565 nm. L’espacement normalisé entre deux longueurs
d’ondes est de 1,6 ou 0,8 nm. La fibre optique utilisée est de type monomode.

Peigne des fréquences en DWDM

La technologie WDM est dite DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing)


lorsque l’espacement utilisé est égal ou inférieur à 0,8 nm ou lorsque plus de 16
canaux sont utilisés. Des tests ont déjà été effectués avec des espacements de 0,4 et 0,2
nm.

L’utilisation d’une fibre peut-être unidirectionnelle ou bidirectionnelle.

DWDM unidirectionnel et bidirectionnel

Par: Dr.Nzakou 8
Les systèmes commercialisés aujourd’hui proposent 4, 8, 16, 32 et même 80 canaux
optiques à 2,5 Gbit/s par canal. Les débit atteints avec de tels systèmes sont de 10, 20,
40, 80 et même 200 Gbit/s. Un système à 16 canaux de 2,5 Gbit/s, soit 40 Gbit/s
permet l’acheminement de 500 000 conversations téléphoniques simultanément sur
une seule paire de fibre optique.. Il faut également s’attendre à un accroissement du
débit offert sur chaque canal qui pourrait rapidement atteindre 10 Gbit/s.

Principe d’une liaison WDM/DWDM

Un des éléments clefs est l’amplificateur à fibre dopée erbium, EDFA (Erbium Doped
Fiber Amplifier). Il compense les pertes d’insertion dues aux
multiplexage/démultiplexage des longueurs d’onde. Il permet également une réduction
du bruit. Ce type de technologie nécessite des amplificateurs tous les 50 à 100 km.
Ceci est dû à des phénomènes non linéaires qui se développent lors de la propagation
du signal dans la fibre et qui introduisent des risques de diaphonie et de mélange des
canaux.

Les travaux récents du C.N.E.T (Centre National d’Etudes en Télécommunications)


sur la transmission soliton montrent que l’on peut repousser cette limite à 1000
kilomètres. Un soliton est une onde qui se propage sans déformation remarquable de
sa forme ni variation de sa vitesse. Ce phénomène a été remarqué pour la première fois
sous la forme d’une vague dans un canal, mais il existe dans de nombreux domaines,
dont la lumière.

Chaque train de signaux numériques est véhiculé sur sa propre longueur d’onde
comme sur une seule fibre. Ils peuvent dont être de débits et de formats différents.

Par: Dr.Nzakou 9
Indépendance des débits et formats de chaque canaux en WDM

On peut trouver par exemple sur une même fibre optique et véhiculés simultanément
de la voix dans des trames SDH, de la vidéo dans des cellules ATM, des données dans
des trames IP, etc. WDM est une technologie de transport indépendante des protocoles
utilisés. Elle est donc capable de multiplexer sur une fibre optique ce que l’on sait faire
transiter unitairement sur ce type média.

Chaque canal peut être attribué à un usage particulier. Il est ainsi possible dans le cas
d’un réseau métropolitain ayant une architecture physique en anneau de déployer à
travers différents canaux des structures logiques maillées, en bus, point à point, en
anneau ou en diffusion. L’attribution d’une longueur d’onde pour une utilisation
donnée se fait par reconfiguration logicielle du système et ne nécessite aucune
modification matérielle.

Les enjeux de cette technologie sont importants. Jusqu'à présent le développement des
réseaux de télécommunications était basé sur l’utilisation des technologies de type
SONET/SDH/TDM. Mais les besoins en bande passante ont dépassé les prévisions. Le
câble transatlantique Gemini a ainsi saturé dès 1997, alors que cela n’aurait pas dû se
passer avant 2001. Les opérateurs installent en moyenne des réseaux de 12, 24 voire
48 paires de fibres. La technologie DWDM va permettre de multiplier par au moins 16
la bande passante disponible sur ces réseaux.

Par: Dr.Nzakou 10
Il faut noter que d’autres composants sont essentiels au développement des réseaux
optiques pour qu’ils deviennent " tout optique ", il s’agit des multiplexeurs à
insertion/extraction optiques, des brasseurs optiques et des commutateurs optiques.

Schémas de principe d’un multiplexeur à insertion/extraction optiques


(Optical Add Drop Multiplexing : OADM)

Schéma de principe d’un brasseur optique (Optical Cross-Connect : OXC)

Ces fonctions sont aujourd’hui encore assurées par du matériel électrique; mais le
temps de conversion des signaux électriques en signaux optiques et inversement est
important. Une meilleure exploitation de la fibre et de DWDM passe donc par la mise
en place de réseaux tout optiques.

On peut dire que dans la technologie de la fibre optique, les recherches et les annonces
se succèdent à un rythme accéléré :

Mai 1998 : " Interop Las Vegas : premiers pas de la technologie DWDM. […] Ici à
Las Vegas, un effort important a été accompli pour tenter de " démocratiser " cette
technologie… en montrant notamment son intéropérabilité avec le Gigabit Ethernet "

Mars 1999 : " La fibre optique reste à la mode. Le Japon a décidé la construction d’un
réseau à très haut débit, le Peta Net qui utilisera cette technologie. […] Comme son
nom l’indique, ce réseau devrait supporter un débit maximum de l’ordre de un petabit
par seconde (mille térabits par seconde). […] Cette super-autoroute des
communications reposera sur la technique du WDM… "

Par: Dr.Nzakou 11
Mars 1999 : " Les ingénieurs de Pirelli travaillent sur un système à 128 longueurs
d’ondes. Une autre approche consiste à utiliser des composants capables de faire
grimper le débit à 10 Gbit/s par longueur d’onde… "

Juillet 1999 : " La technologie de transmission Soliton nous a permis cette année
d’atteindre sur notre fibre optique un débit de un térabit par seconde, sur une distance
de 1000 kilomètres (sans répétiteur), ce qui est une première mondiale explique le
responsable du C.N.E.T. […] Contre 2,5 Gbit/s maximaux atteints traditionnellement
en STM-16, on peut obtenir des débits de 400 Gbit/s avec le DWDM "

Septembre 1999 : " Les laboratoires Bell ont annoncé avoir atteint le débit de 160
Gbit/s sur une distance de 300 km en utilisant un laser monochromatique. Les débits
les plus élevés atteints actuellement sont de 40 Gbit/s. Ils espèrent pouvoir combiner
cette technique avec leur procédé UDWDM (Ultra Dense Wavelength Division
Multiplexing) qui fait cohabiter 1022 fréquences sur une seule fibre. L’espacement
entre chaque porteuse est de 10 GHz (soit 0,08 nm). La combinaison des deux
technologies devrait ouvrir les portes du " multi-terabit " sur fibre. "

Novembre 1999 : " Les commutateurs " tout optiques " disponible en 2000. […] Selon
Lucent, l’équipement pourra ainsi commuter simultanément 256 canaux optiques,
chaque longueur d’onde pouvant en pratique transporter un débit maximal de 40
Gbit/s "

2.2 Les techniques de modulation avancées


Les techniques xDSL

Les techniques xDSL visent à accroître les débits sur paire torsadée dans les réseaux de
télécommunications. Elles ont donc été et sont toujours l’objet de recherche sur les techniques de
modulation afin d’amener les services de réseaux débits jusqu’au domicile de l’usager.

Avant de faire un panorama des techniques xDSL, il convient de garder à l’esprit, comme le
rappelle le forum ADSL, que par DSL on entend un équipement et non une ligne de
communication. En effet, la finalité de ces techniques est de mieux exploiter les lignes déjà
installées sans avoir à les remplacer. Ce sont donc les équipements terminaux qui sont concernés
par les techniques DSL.

Par: Dr.Nzakou 12
Panorama des techniques xDSL

Pour ADSL et VDSL, les débits peuvent varier en fonction de la longueur de la ligne utilisée :

Débits en ADSL

Débits en VDSL

2.2.1 Modulation DMT

DMT (Discrete MultiTone) est une technique de modulation utilisée dans certaines technologies
xDSL. L’ANSI (American Standards Institute) a défini la modulation de type DMT dans sa
norme T1.413. C’est DMT qui a été choisie comme technique de modulation pour ADSL
(Asynchronous Digital Subscriber Line) au détriment de CAP (Carrierless Amplitude/Phase).

Par: Dr.Nzakou 13
DMT est également candidate pour être la modulation normalisée pour VDSL (Very high data
rate Digital Subscriber Line).

Le principe de DMT est de diviser la bande passante disponible en un grand nombre de sous-
bandes distinctes et de placer le signal digital sur des porteuses analogiques. Le spectre utilisé est
compris entre 26 kHz et 1,1 MHz. A chaque canal est attribuée une bande de 4,3 Khz.

Utilisation de la bande passante par DMT

La division de la bande passante en un ensemble de sous-canaux indépendants est la clé de la


performance obtenue par DMT. La mesure de la qualité de chaque sous-canal détermine le
nombre de bits qui lui sera alloué. Ce procédé a pour but d’adapter le taux de charge de chaque
canal en fonction des ses performances.

Le maximum possible est de 15 bits/s par canal. Les zones de la bande passante pour lesquelles
l’atténuation du signal est importante ou le rapport signal bruit trop faible, auront moins de bits/s
d’alloués afin de garantir une bonne qualité à la réception. Si la qualité est vraiment trop faible
pour un canal, il peut ne pas être utilisé.

Le débit maximum théorique d’un tel système est donc de 15 bit/s x 4000 Hz = 60 kbit/s par
canal. En fait, tel qu’il a été normalisé par ADSL, le premier canal est en réalité celui du
téléphone, les canaux 2 à 6 constituent la bande de garde entre la voix et les données. Le canal
montant occupe 32 sous-canaux à partir du canal 7. Le canal descendant occupe 250 sous-canaux.

La séparation des canaux montants et descendants s’effectue par une bande suffisamment large à
l’aide d’un multiplexage FDM de manière à éviter les phénomènes d’écho. Une autre méthode
peut être utilisée, c’est celle de l’annulation d’écho. Elle consiste à mesurer en temps réel l’écho
produit par le signal transmis, puis à soustraire le résultat du signal de manière à annuler l’écho.

Par: Dr.Nzakou 14
Relation entre rapport signal/bruit et chargement des canaux en bits

L’ajustement du débit par canal est constant. Si la qualité se dégrade sur un canal en cours de
transmission, le système peut diminuer le nombre de bits alloués sur ce canal, et les répartir sur
d’autres.

Ajustement des débits par canaux en cours de transmission

Cette possibilité d’ajustement à la qualité de la ligne en fait une technologie particulièrement


adaptée au réseau téléphonique commuté dont la qualité peut être très inégale suivant les
localisations géographiques.

La version d’ADSL telle que décrite ci-dessus, appelée parfois ADSL Full Rate n’a pas connu un
engouement immédiat chez les opérateurs. DMT a été retenu en 1993 par l’ANSI, le standard
T1.413 a été finalisé en 1995, l’UIT a confirmé le choix de DMT pour son standard ADSL en
1998. Malgré cet effort de normalisation, ADSL a été encore peu déployé.

Plusieurs raisons expliquent cela. L’ADSL Full Rate exige la présence d’un filtre (splitter) chez
l’abonné. La pose de ce filtre doit être faite par un technicien spécialisé. Par ailleurs, l’usage

Par: Dr.Nzakou 15
initialement prévu de l’ADSL, à savoir la diffusion de vidéo à la demande a été fortement
concurrencée par les opérateurs câbles ou satellite. Une nouvelle cible est apparue pour ADSL :
l’accès à Internet. Mais pour séduire opérateurs et utilisateurs, il fallait un produit moins coûteux
et plus simple à installer. Comme par ailleurs les débits nécessaires pour un accès à Internet sont
moindre que ceux nécessaires à de la vidéo, une nouvelle version d’ADSL a vu le jour : ADSL
Lite.

Adsl Lite fait l’objet de la recommandation G.992.2 de l’UIT. Il reste basé sur DMT, mais utilise
127 sous-canaux, réduisant la bande totale à 550 kHz au lieu de 1,1 Mhz. Les débits offerts ont de
1,5 Mbit/s en réception et 512 kbit/s en émission. Le filtre chez l’abonné n’est plus nécessaire,
celui-ci est inclus dans le modem ADSL. C’est cette version d’ADSL que France Télécom a
choisi pour ses expérimentations.

Le procédé utilisé pour la mise en œuvre de DMT s’apparente à celui utilisé par COFDM. (Coded
Orthogonal Frequency Division Multiplexing) Il s’agit de la technique de multiplexage adoptée
par la norme de radiodiffusion numérique (DAB : Digital Audio Broadband).

Comme nous l’avons vu, un équipement ADSL doit être en mesure de moduler ou démoduler
jusqu’à 256 porteuses. L’utilisation de la technologie mise en œuvre pour le multiplexage FDM
classique n’est pas envisageable techniquement sur un si grand nombre de porteuses.

Les concepteurs du processus de modulation COFDM ont tourné la difficulté par l’utilisation
d’une transformée de Fourier inverse. D’un point de vue pratique, la nécessité d’opérer très vite,
en temps réel, conduit à utiliser une FFT (Fast Fourier Transform = transformée de Fourier
rapide) travaillant en numérique, suivant des algorithmes très performants.

Comme on parle de processeurs " massivement parallèles en informatique, on peut dire que l’une
des caractéristiques du procédé COFDM est l’utilisation des transmissions " massivement
parallèles " dans le domaine des fréquences. L’information à transmettre est répartie sur un
nombre très élevé de porteuses adjacentes.

Ces porteuses ne sont pas issues de générateurs ayant une existence concrète, comme dans tous
les procédés classiques de modulation numérique ou analogique, mais leur existence provient
d’un artifice mathématique utilisant une transformée de Fourier

2.2.2 Modulation CAP

La modulation CAP (Carrierless Amplitude Phase) est une technologie concurrente de DMT dans
l’offre xDSL. Elle n’a pas été retenue par les organismes normalisateurs (ANSI, UIT) pour
ADSL, mais reste sur les rangs pour VDSL qui n’est pas encore normalisé.

CAP est une technique proche de QAM dont elle reprend les principes de base. Elle utilise donc
aussi bien la modulation de phase que la modulation d’amplitude.

La bande passante disponible est divisée là aussi en trois canaux par un multiplexage FDM.

Par: Dr.Nzakou 16
Utilisation de la bande passante par CAP

Les canaux montants et descendants ne sont pas subdivisés en canaux plus étroits. Les émetteurs-
récepteurs CAP peuvent utiliser des constellations multiples créant 2n valeurs. N peut varier de 2
à 512 en fonction des caractéristiques de la ligne utilisée. On parle alors de N-CAP (2-CAP, 64-
CAP,…512-CAP). L’autre aspect adaptatif de CAP est sa possibilité de réduire ou augmenter la
bande passante utilisée.

Exemples de constellation CAP

CAP utilise une bande de fréquence large mais sur des intervalles de temps courts. Pour un débit
de 6 Mbit/s, il utilise 1088 kilobauds avec une constellation de 256 points sur une bande passante
totale de 1,5 MHz.

2.2.3 Modulation DWMT

DWMT (Discrete Wavelet MultiTone ) est en cours de développement pour des produits à haut
débit, symétriques ou asymétriques, de type VDSL.

DWMT est une modulation dont le principe de fonctionnement est proche de DMT. Elle s’appuie
sur une base mathématique différente de DMT qui est celle des transformées en ondelettes.

Par: Dr.Nzakou 17
Le codeur utilise une modulation réalisée par une transformée inverse rapide en ondelettes
(IFWT : Inverse Fast Wavelet Transform). La démodulation est réalisée par une transformée
rapide en ondelettes (FWT : Fast Wavelet Transform).

Grâce à cette technique, les sous-canaux peuvent avoir un espacement moitié moindre que celui
nécessaire à DMT. Les performances promises par DWMT semble nettement supérieures à celles
affichées par DMT.

Néanmoins, sa complexité semble prohibitive. D’avantage de travaux de recherche seront


nécessaires pour réduire sa complexité et envisager une implémentation.

Par: Dr.Nzakou 18

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