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Code Du Numerique I RD Congo 1

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Droit-Numerique.cd est un cadre d'études dédié à l'analyse, la réflexion et la diffusion des connaissances juridiques relatives
aux enjeux du numérique en République démocratique du Congo. Il vise à fournir des informations juridiques précises et à jour
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concernant les législations et régulations en matière de numérique, facilitant ainsi la compréhension des enjeux légaux pour
les professionnels, les entreprises, et les citoyens.
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Plan sommaire du code

• LIVRE PRÉLIMINAIRE : DE L’OBJET, DU CHAMP D’APPLICATION ET DES DÉFINITIONS


• LIVRE PREMIER : DES ACTIVITÉS ET DES SERVICES NUMÉRIQUES
• LIVRE II : DES ÉCRITS, DES OUTILS ÉLECTRONIQUES ET DES PRESTATAIRES DE SERVICES DE
CONFIANCE
• LIVRE III : DES CONTENUS NUMERIQUES
• LIVRE IV : DE LA SÉCURITÉ ET DE LA PROTECTION PÉNALE DES SYSTÈMES INFORMATIQUES
• LIVRE V : DES DISPOSITIONS DIVERSES, TRANSITOIRES, ABROGATOIRES ET FINALES

Code du numérique – RDC 2


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Le Président de la République,

Vu la Constitution, telle que modifiée par la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18
février 2006, spécialement en ses articles 31 et 129 ;

Vu la Loi n° 22/060 du 27 décembre 2022 portant habilitation du Gouvernement,


spécialement en ses articles 1er, 2 et 3 ;

Vu l’Ordonnance n° 22/002 du 07 janvier 2022 portant organisation et fonctionnement


du Gouvernement, modalités de collaboration entre le Président de la République et le
Gouvernement ainsi qu’entre les Membres du Gouvernement, spécialement en ses articles 45
et 46 ;

Vu l’Ordonnance n° 21/006 du 14 février 2021 portant nomination d’un Premier


Ministre ;

Vu l’Ordonnance n° 21/012 du 12 avril 2021 portant nomination des Vice-Premiers


Ministres, des Ministres d’État, des Ministres, des Ministres Délégués et des Vice-Ministres ;

Vu la nécessité et l’urgence

Sur proposition du Gouvernement, délibérée en Conseil des Ministres ;

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Ordonne :

LIVRE PRÉLIMINAIRE : DE L’OBJET, DU CHAMP D’APPLICATION ET DES


DÉFINITIONS

CHAPITRE I : DE L’OBJET ET DU CHAMP D’APPLICATION

Article 1.

La législation du numérique est constituée par la présente ordonnance-loi et les dispositions


légales et réglementaires édictées pour son application.

La présente ordonnance-loi s’applique :

1. aux activités et services numériques ;


2. aux écrits, outils électroniques et prestataires de services de confiance ;
3. aux contenus numériques ;
4. à la sécurité et à la protection pénale des systèmes informatiques.

En outre, elle fixe le régime fiscal, parafiscal, douanier et de change applicable aux activités
et services numériques en République Démocratique du Congo.

CHAPITRE II : DES DEFINITIONS

Article 2.

Au sens de la présente ordonnance-loi, on entend par :

1. Accès : connexion directe ou indirecte dans l’intégralité ou dans une partie quelconque
d’un système informatique via un réseau de communication électronique ;
2. Adresse : élément de localisation physique et/ou électronique ;
3. Archivage : opération consistant à organiser et à conserver des archives aux fins d’une
utilisation ultérieure, que cette conservation soit administrative ou historique ;
4. Archivage électronique : archivage qui consiste à mettre en place des actions, outils et
méthodes afin de conserver des données, des documents et des informations à long terme et
au format dématérialisé et de manière sécurisée en vue d’une éventuelle utilisation ultérieure ;
5. Archives : documents, quels que soient leurs dates, leurs formats et leurs supports, produits
ou reçus et délibérément conservés par toute personne, physique ou morale, publique ou

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privée ;
6. Autorisation : acte administratif d’une Autorité Compétente qui confère à son bénéficiaire
un ensemble de droits et d’obligations spécifiques concernant l’exercice d’une activité
déterminée conformément à la présente ordonnance-loi ;
7. Autorité compétente : autorité désignée par voie légale ou réglementaire exerçant une
mission de valeur dans ses compétences en vertu de la présente ordonnance-loi ou de toute
autre loi ;
8. Cachet électronique : donnée électronique, jointe ou associée logiquement à d’autres
données électroniques afin de garantir l’originalité et l’intégrité de ces dernières ;
9. Cahier des charges : document intégrant les conditions organisationnelles, techniques,
opérationnelles et les modalités d’exploitation imposées à tout opérateur et/ou fournisseur de
services numériques ;
10. Catégories particulières de données : données qui révèlent l’origine raciale ou ethnique,
les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques, l’appartenance
syndicale, ainsi que les données génétiques, les données biométriques aux fins d’identifier une
personne physique de manière unique, y compris les données concernant la santé et les
données concernant la vie sexuelle, les mineurs et les condamnations judiciaires ;
11. Certificat d’authentification de site Internet : attestation permettant d’authentifier un
site internet et l’associant à la personne physique ou morale à laquelle le certificat est délivré ;
12. Certificat de signature électronique : attestation électronique qui associe les données de
validation d’une signature électronique à une personne physique et confirme au moins le nom
ou le pseudonyme de cette personne ;
13. Certificat qualifié de cachet électronique : acte délivré par un prestataire de services de
confiance qualifié et qui satisfait aux exigences légales ;
14. Certificat qualifié de signature électronique : acte délivré par un prestataire de services
de confiance qualifié et qui satisfait aux exigences légales ;
15. Commerce électronique : activité commerciale par laquelle une personne propose ou
assure par voie électronique ou via un système informatique, moyennant paiement d’un prix,
la fourniture de biens ou de services ;
16. Communication électronique : émission, transmission et réception de signes, de signaux,
d’écrits, d’images, de sons ou d’informations de toute nature par fil, fibre optique,
radioélectricité ou autres systèmes électromagnétiques ;

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17. Confidentialité : état de sécurité permettant de garantir le secret des informations, des
données et des ressources stockées vis-à-vis des tiers non autorisés ;
18. Consentement : manifestation de volonté expresse et non équivoque par laquelle la
personne concernée accepte que ses données à caractère personnel fassent l’objet d’un
traitement ;
19. Conservation des données : sauvegarde des données dans l’état dans lequel elles se
trouvent ;
20. Consommateur ou usager : utilisateur des activités et/ou services numériques ;
21. Contenu numérique : ensemble de données, de programmes informatiques, des
applications mobiles ou web ainsi que des fichiers audio, vidéo, texte, sous forme numérique ;
22. Cryptologie : ensemble des pratiques visant la protection et la sécurité des données
numériques notamment pour la confidentialité, l’authentification, l’intégrité et la non-
répudiation ;
23. Cryptographie : ensemble des principes, moyens et méthodes de transformation des
données, dans le but de cacher leur contenu, d’empêcher que leur modification ne passe
inaperçue et/ou d’empêcher leur utilisation non autorisée ;
24. Cybercriminalité : ensemble des infractions pénales spécifiques liées aux technologies de
l’information et de la communication telles que définies par la présente ordonnance-loi, ainsi
que celles prévues dans d’autres lois particulières, dont la commission est facilitée ou liée à
l’utilisation des technologies ;
25. Cybersécurité : ensemble des mesures de prévention, de protection et de dissuasion
d’ordre technique, organisationnel, juridique, financier, humain et procédural ou autre
permettant d’atteindre les objectifs de sécurité des systèmes informatiques et des réseaux de
communication électronique et de garantir la disponibilité, l’intégrité, la confidentialité,
l’authenticité ou la traçabilité des données stockées, traitées ou transmises et des services
connexes ;
26. Déclaration : acte préalable à toute activité émanant d’un opérateur ou d’un fournisseur
de services numériques conformément aux dispositions de la présente ordonnance-loi ;
27. Destinataire : personne habilitée à recevoir la communication des données autre que la
personne concernée, le responsable du traitement du le sous-traitant et les personnes qui, en
raison de leurs fonctions, sont chargées de traiter les données ;
28. Donnée : information ou ensemble d’informations susceptible d’être stockée, traitée ou

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analysée au sein d’un système informatique ou d’un réseau de communication électronique ;


29. Donnée biométrique : donnée qui se rapporte aux caractéristiques physiques, biologiques
ou comportementales permettant d’identifier une personne physique telles que les empreintes
digitales, les images faciales, la voix, l’iris ou la démarche ;
30. Donnée personnelle ou donnée à caractère personnel : toute information se rapportant à
une personne physique identifiée ou identifiable directement ou indirectement ;
31. Donnée publique : donnée produite, gérée et stockée dans les registres publics de
données sur le territoire de la République démocratique du Congo dans le cadre d’une mission
de service public par l’État, les provinces, les entités territoriales, les services, établissements
et organismes publics ainsi que les personnes morales de droit privé chargées d’une mission
de service public ;
32. Donnée sensible : donnée biométrique, donnée à caractère personnel relative notamment
aux origines raciales ou ethniques, aux opinions ou activités politiques, aux convictions
religieuses ou philosophiques, aux appartenances syndicales, à la vie sexuelle, à la santé, à la
génétique ;
33. Donnée stratégique : donnée des personnes morales publiques ou privées, institutionnelle
ou professionnelle, relative à la sûreté de l’État, à valeur économique ou sécuritaire dont la
fuite, l’altération, la suppression et/ou l’utilisation frauduleuse serait préjudiciable aux
institutions, organisations ou professions concernées ;
34. Fichier : répertoire structuré des données numériques, centralisé, décentralisé ou réparti
de manière fonctionnelle ou géographique ;
35. Fournisseur de services en ligne : personne physique ou morale offrant des services via
Internet conformément à la présente ordonnance-loi ;
36. Fournisseur de services numériques : personne physique ou morale opérant dans le
secteur des activités et services numériques conformément à la présente ordonnance-loi ;
37. Hameçonnage ou phishing : technique de manipulation par tromperie utilisée par les
pirates informatiques visant à récupérer auprès d’un utilisateur ou d’un système informatique
ou d’un réseau de communication électronique, des informations ou des données à caractère
personnel ;
38. Hébergeur : personne physique ou morale qui fournit un service de transmission
électronique d’informations en stockant les données fournies par l’utilisateur du service ;
39. Horodatage électronique : opération visant à associer à un fichier sa date et son heure de

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création ou de réception conformément aux dispositions de la présente ordonnance-loi ;


40. Horodatage électronique certifié : horodatage électronique qui satisfait aux exigences
fixées par la présente ordonnance-loi et généré par un prestataire de services de confiance
qualité ;
41. INACO : Institut National des Archives du Congo ;
42. Identification électronique : processus qui consiste à l’utilisation des données et
éléments constitutifs de l’identité d’une personne physique ou morale par des procédés
électroniques qui représentent de manière univoque la personne physique ou morale
concernée ;
43. Infrastructure critique ou essentielle : ensemble d’installations, de ressources,
d’équipements et/ou de services, non-interchangeables aux caractéristiques particulières qui,
en raison du coût prohibitif de leur reproduction, il serait impossible, pour les concurrents
potentiels, de les reproduire par des moyens raisonnables ;
44. Intégrité : état de sécurité assurant qu’un réseau de communications électroniques,
système informatique ou équipement terminal qui est demeuré intact et que les ressources et
informations qui y sont stockées n’ont pas été altérées, modifiées ou détruites, d’une façon
intentionnelle ou accidentelle, de manière à assurer leur exactitude, leur fiabilité et leur
pérennité ;
45. Interception : acquisition, prise de connaissance, saisie ou copie du contenu ou d’une
partie du contenu de toute communication, y compris les données relatives au contenu, les
données informatiques, les données relatives au trafic, lors de transmissions non publiques par
le biais de moyens techniques. L’interception comprend, sans que cette liste soit limitative,
l’écoute, le contrôle ou la surveillance du contenu des communications et l’obtention du
contenu des données, soit directement, au moyen de l’accès aux systèmes informatiques et de
leur utilisation, soit indirectement, au moyen de l’utilisation de dispositifs d’écoute
électroniques ou de dispositifs d’écoute par des moyens techniques ;
46. Interopérabilité : capacité de collaboration et de communication entre deux ou plusieurs
systèmes informatiques, services ou contenus numériques ;
47. Lien hypertexte : caractéristique ou propriété d’un élément tel qu’un symbole, un mot,
une phrase ou une image qui contient des informations sur une autre source et qui renvoie et
affiche un autre contenu ou toute autre information lorsqu’elle est exécutée ;
48. Limitation du traitement : mécanisme consistant à ne traiter que des données qui sont

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utiles à une finalité déterminée ;


49. Logiciel : ensemble de programmes ou procédures nécessaires au fonctionnement d’un
système informatique ou d’un réseau de communication électronique ;
50. Market place : plateforme qui met en relation des acheteurs et des vendeurs dans un
système informatique ou un réseau de communication électronique ;
51. Message électronique : information envoyée ou transmise à travers un système
informatique ou un réseau de communication électronique ;
52. Moyen d’identification électronique : élément matériel et/ou immatériel contenant des
données d’identification des personnes physiques ou morales ;
53. Neutralité technologique : obligation pour la législation du numérique d’être non-
discriminatoire entre les opérateurs du secteur ;
54. Normes et Standards du Numérique applicables au secteur public : ensemble de
bonnes pratiques gouvernementales, de référentiels et directives techniques, spécifiant
notamment l’architecture des systèmes de gestion de données de l’État, des entités territoriales
et autres personnes publiques, le niveau de sécurité et les normes d’interopérabilité des
systèmes informatiques du secteur public de la République Démocratique du Congo ;
55. Numérique : ensemble des procédés et moyens utilisant des outils et services qui
permettent de créer, de traiter, de stocker et de diffuser la donnée ;
56. Opérateurs d’importance vitale (OIV) : opérateurs publics ou privés exploitant des
établissements ou utilisant des installations et ouvrages, dont l’indisponibilité risquerait de
diminuer d’une façon importante le potentiel de guerre ou économique, la sécurité ou la
capacité de survie de la nation ;
57. Personne concernée : personne physique qui fait l’objet d’un traitement des données et
qui est identifiée ou identifiable ;
58. Plainte : requête adressée à l’Autorité compétente pour revendiquer et faire reconnaître un
droit que l’auteur estime posséder ou pour manifester une insatisfaction contre un opérateur ;
59. Pourriel ou spam : courrier électronique indésirable, non sollicité par le destinataire ;
60. Prestataire de service de confiance : personne physique ou morale qui fournit un ou
plusieurs services de confiance conformément à la présente ordonnance-loi ;
61. Prestataire de services de confiance qualifiée : prestataire chargé de vérifier l’identité
d’une personne physique ou morale pour pouvoir émettre un certificat électronique en sa
faveur conformément à la présente ordonnance-loi ;

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62. Profilage : technique d’analyse de données personnelles qui permet de créer des profils
et/ou des modèles pour identifier les caractéristiques ou les comportements d’un groupe ou
d’un individu ;
63. Prospection directe : envoi de message destiné à promouvoir, directement ou
indirectement, des biens, des services ou l’image d’une personne vendant des biens ou
fournissant des services ;
64. Registre National de la Population : fichier général de la population ;
65. Registre public des données : base de données contenant diverses informations récoltées
par des systèmes sectoriels qui participent à la gouvernance numérique ;
66. Représentant du responsable de traitement : personne physique ou morale établie de
manière stable sur le territoire du pays, qui se substitue au responsable de traitement dans
l’accomplissement des obligations prévues par la présente ordonnance-loi ;
67. Réseau de communication électronique : installation ou ensemble d’installations de
transport ou de diffusion ainsi que, le cas échéant, les autres moyens assurant l’acheminement
de communications électroniques et les réseaux assurant la diffusion ou utilisés pour la
distribution de services de communication ;
68. Responsable du traitement : personne physique ou morale, l’autorité publique, le service
ou tout autre organisme qui, seul ou conjointement avec d’autres, détermine les finalités et les
moyens du traitement de données à caractère personnel ;
69. Schéma d’identification électronique : système ou processus pour l’identification
électronique en vertu duquel des moyens d’identification électronique sont délivrés à des
personnes physiques ou morales, ou à des personnes physiques représentant des personnes
morales ;
70. Sécurité de données numériques : confidentialité, intégrité et disponibilité de données
informatiques ;
71. Service de confiance : service électronique normalement fourni contre rémunération et
qui consiste :
a. en la création, la vérification et la validation de signatures électroniques, de cachets
électroniques ou d’horodatages électroniques, de services d’envoi recommandé
électronique et de certificats relatifs à ces services ;
b. en la création, la vérification et la validation de certificats pour l’authentification de
site Internet ;

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c. en la conservation de signature électronique, de cachets électroniques ou des


certificats relatifs à ces services ;
72. Service ou activité numérique : prestation proposée et/ou fournie au moyen d’un
système informatique ou d’un réseau de communication électronique en vue notamment de
créer, de traiter, de stocker ou de diffuser les données ;
73. Services de communications électroniques : prestations incluant l’émission, la
transmission ou la réception de signes, de signaux, d’écrits, d’images, de sons ou
d’informations de toute nature ou une combinaison de ces fonctions ;
74. Signature électronique : mécanisme permettant de garantir l’intégrité et la non-
répudiation d’un document, et d’en authentifier de manière certaine l’auteur et d’apporter la
preuve de son consentement, conformément aux dispositions de la présente ordonnance-loi ;
75. Sous-traitant ou entreprise sous-traitante : personne physique ou morale dont l’activité,
à titre habituel, temporaire ou occasionnel, est liée, par un contrat ou une convention, à la
réalisation de l’activité principale ou à l’exécution d’un contrat d’une entreprise principale ;
76. Sous-traitance : activité ou opération effectuée par une entreprise dite sous-traitante, pour
le compte d’une entreprise dite entreprise principale et qui concourt à la réalisation de
l’activité principale de cette entreprise, ou à l’exécution d’une ou de plusieurs prestations d’un
contrat de l’entreprise principale ;
77. Souveraineté numérique : droit d’autodétermination dont un pays dispose à décider de sa
propre politique en matière du numérique notamment sur ses infrastructures, sur ses données
et leurs traitements ;
78. Système informatique : dispositif composé de procédures, de matériels et de logiciels
permettant l’échange, le stockage ou le traitement automatisé de données ;
79. Table de correspondance : liste d’association de valeurs informatiques ou électroniques ;
80. Tiers : personne physique ou morale, l’autorité publique, le service ou tout autre
organisme autre que la personne concernée, le responsable du traitement, le sous-traitant et les
personnes qui, placées sous l’autorité directe du responsable du traitement ou du sous-traitant,
sont habilitées à traiter les données ;
81. Traitement : opération ou ensemble d’opérations effectuées ou non à l’aide de procédés
entièrement ou partiellement automatisés et appliquées à des données à caractère personnel,
telles que la collecte, l’enregistrement, l’adaptation ou la modification, l’extraction, la
consultation, l’utilisation, la communication par transmission, la diffusion ou toute autre

Code du numérique – RDC 11


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forme de mise à disposition, le rapprochement ou l’interconnexion, ainsi que le verrouillage,


l’effacement ou la destruction ;

82. Transactions électroniques : échanges sécurisés effectués lors d’un achat ou d’un
paiement en ligne ;
83. Utilisateur ou usager : consommateur des services numériques ;

LIVRE PREMIER : DES ACTIVITÉS ET DES SERVICES NUMÉRIQUES

TITRE I : DE L’OBJET ET DU CHAMP D’APPLICATION

Article 3.

Sans préjudice des dispositions particulières, le présent livre régit les activités et services
numériques exercés à partir ou à destination du Territoire de la République Démocratique du
Congo, par toute personne physique ou morale, quels que soient son statut juridique, sa
nationalité ou celle des détenteurs de son capital social ou de ses dirigeants, du lieu de son
siège social ou de son établissement principal.

Article 4.

Sont exclus du champ d’application du présent livre :

1. les activités et services numériques exercés pour les besoins de la sécurité publique et
de la défense nationale ;
2. la réglementation et la régulation des télécommunications ;
3. la réglementation et la régulation du secteur de l’audiovisuel.

TITRE II : DU CADRE INSTITUTIONNEL

Article 5.

Le cadre institutionnel du secteur des activités et services numériques comprend :

1. le Ministre ayant le numérique dans ses attributions ;


2. l’Autorité de Régulation du Numérique ;
3. l’Autorité Nationale de Certification Électronique ;

Code du numérique – RDC 12


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4. l’Agence Nationale de Cybersécurité ;


5. le Conseil National du Numérique.

L’organisation, le fonctionnement et les compétences de l’Agence Nationale de Cybersécurité


sont mentionnés dans les dispositions du Livre IV de la présente ordonnance-loi.

CHAPITRE I : DU MINISTERE

Article 6.

Sans préjudice des missions prévues dans d’autres textes législatifs et réglementaires en
vigueur, le Ministre ayant le numérique dans ses attributions a pour missions de :

1. concevoir, proposer et mettre en œuvre la politique du gouvernement dans le secteur


du numérique ;
2. assurer, dans les limites de ses compétences, la réglementation, la promotion et le suivi
des activités et services du secteur du numérique.

CHAPITRE II : DE L’AUTORITE DE REGULATION DU NUMERIQUE

Article 7.

L’Autorité de Régulation du Numérique est un établissement public créé par décret du


Premier Ministre, délibéré en Conseil des Ministres et placée sous la tutelle du Ministre ayant
le numérique dans ses attributions.

Les missions de régulation des activités et services du numérique sont assurées par l’Autorité
de Régulation du Numérique, désignée par le sigle ARN.

L’Autorité de Régulation du Numérique a notamment pour missions de :

1. réguler les activités et services numériques ;


2. veiller à l’équité des prix et à la qualité des services rendus aux utilisateurs ;
3. définir les principes d’interopérabilité des services numériques ;
4. protéger sur le marché du numérique les intérêts des utilisateurs et des fournisseurs de
services numériques en veillant à l’existence et à la promotion d’une concurrence
effective et loyale, l’équité et la transparence en assurant l’équilibre du marché du
secteur du numérique et de prendre toutes les mesures nécessaires aux fins de rétablir
la concurrence au profit des usagers, et trancher les litiges ;

Code du numérique – RDC 13


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5. assurer la police des activités et des services du secteur du numérique ;


6. promouvoir et développer les activités dans le secteur du numérique ;
7. veiller au respect des obligations spécifiques qui s’imposent aux plateformes et
fournisseurs en position dominante ;
8. assurer la participation aux activités de recherche, de formation et d’étude relatives
aux échanges et au commerce électroniques ;
9. contribuer à la recherche, à la mobilisation et à la canalisation des financements
nécessaires à la réalisation de l’éclosion du secteur et à la réduction de la fracture
numérique ;
10. assurer la mission de prévention et de répression à l’encontre des plateformes et
fournisseurs en position dominante après analyse de l’état et de l’évolution prévisible
des aspects de la concurrence du marché.

Article 8.

Une quotité du fonds de service universel prévu par la loi n° 20/017 du 25 novembre 2020
relative aux télécommunications et aux technologies de l’information et de la communication
sera affectée notamment à la promotion et au développement des activités et services
numériques.

CHAPITRE III : DE L’AUTORITE NATIONALE DE


CERTIFICATION ÉLECTRONIQUE

Article 9.

Il est créé, par décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des Ministres, une Autorité de
Certification Électronique dénommée Autorité Nationale de Certification Électronique, «
ANCE » en sigle.

L’Autorité Nationale de Certification Électronique est un établissement public à caractère


technique, placé sous la tutelle du Ministre ayant le numérique dans ses attributions.

Elle est dotée de la personnalité juridique, jouit de l’autonomie de gestion et dispose d’un
patrimoine propre.

Article 10.

Code du numérique – RDC 14


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L’Autorité Nationale de Certification Électronique a pour mission d’assurer le rôle de


l’Autorité de Certification Électronique des activités et services numériques.

Sans préjudice des compétences spécifiques dévolues à certains services publics particuliers,
l’Autorité Nationale de Certification Électronique est chargée de :

1. donner des avis aux requêtes d’exercice des activités des fournisseurs de services de
confiance sur toute l’étendue du territoire national ;
2. assurer le contrôle du respect par les fournisseurs de services de certification
électronique des dispositions de la présente ordonnance-loi et de ses mesures
d’applications ;
3. fixer les caractéristiques du dispositif de création et de vérification de la signature
électronique, du cachet électronique, de l’archivage électronique, de l’horodatage
électronique et de l’authentification des sites Internet ;
4. gérer l’infrastructure à clés publiques nationales ;
5. émettre, délivrer et conserver des certificats électroniques des agents publics habilités
à effectuer des échanges électroniques.

CHAPITRE IV : DU CONSEIL NATIONAL DU NUMERIQUE

Article 11.

Il est créé un organisme consultatif appelé Conseil National du Numérique (CNN) en sigle
dont l’organisation et au fonctionnement sont fixés par Ordonnance du Président de la
République.

Le CNN est placé sous l’autorité du Président de la République.

Il comprend une représentation de l’ensemble des acteurs du secteur du numérique, à savoir la


Présidence de la République, le Gouvernement et ses services, le secteur privé, le Parlement,
le monde scientifique, les Cours, tribunaux et parquets, la société civile ainsi que les autres
parties prenantes.

Article 12.

Sans préjudice des attributions dévolues à d’autres organes, le Conseil National du Numérique
a notamment pour mission de :

Code du numérique – RDC 15


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1. servir de cadre de concertation et d’évaluation des projets du Gouvernement dans le


secteur du numérique ;
2. donner des avis au Gouvernement et mener des études sur les questions en relation
avec le numérique ;
3. évaluer les politiques sectorielles et les initiatives des investissements numériques ;
4. veiller à l’éthique du numérique et principalement du numérique avancé, de
l’Intelligence Artificielle, du Big Data, de la Robotique collaborative et du Blockchain
;
5. proposer et présenter au Gouvernement des initiatives sectorielles ainsi que les
entraves à l’exécution des projets à caractère numérique.

TITRE III : DU RÉGIME JURIDIQUE APPLICABLE AUX ACTIVITÉS ET


SERVICES NUMÉRIQUES

CHAPITRE I : DES DISPOSITIONS GENERALES

Article 13.

L’exercice des activités et services numériques est soumis au régime d’autorisation, de


déclaration ou d’homologation, selon les cas, conformément aux modalités et conditions
d’octroi fixées dans la présente ordonnance-loi et par arrêté du Ministre ayant le numérique
dans ses attributions.

Sans préjudice des dispositions applicables aux sociétés commerciales, nul ne peut exercer
une activité dans le secteur du numérique en République Démocratique du Congo, sans se
soumettre à l’un des régimes juridiques prévus par la présente ordonnance-loi.

Article 14.

L’instruction des demandes d’autorisation ou de déclaration ainsi que l’élaboration du cahier


des charges relève de l’Autorité de Régulation du Numérique.

L’instruction des demandes d’autorisation ou de déclaration ainsi que l’élaboration du cahier


des charges pour les prestataires de services de confiance relève de l’Autorité Nationale de
Certification Électronique.
L’instruction des demandes d’homologation de sécurité relève de l’Agence Nationale de
Cybersécurité telle que prévue à l’article 278 livre IV de la présente ordonnance-loi.

Code du numérique – RDC 16


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CHAPITRE II : DE L’AUTORISATION

Article 15.

Sont soumis au régime d’autorisation :

1. les opérateurs et/ou fournisseurs de services numériques construisant des centres de


données ;
2. les fournisseurs des services numériques de confiance qualifiée ;
3. les fournisseurs des services numériques essentiels ;
4. les fournisseurs des services d’hébergement d’applications, y compris celles
financières ;
5. les plateformes numériques et les fournisseurs en position dominante œuvrant en
République Démocratique du Congo.

Un Décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des Ministres complète, sur proposition du
Ministre ayant le numérique dans ses attributions, la liste des activités et services numériques
soumis au régime d’autorisation, l’Autorité de Régulation du Numérique et l’Autorité
Nationale de Certification Électronique entendues par avis écrit.

Article 16.

L’autorisation est délivrée par le Ministre ayant le numérique dans ses attributions après avis
écrit de l’Autorité de Régulation du Numérique, de l’Autorité Nationale de Certification
Électronique ou de l’Agence Nationale de Cybersécurité, selon les cas

CHAPITRE III : DE LA DECLARATION

Article 17.

Sont soumis au régime de déclaration :

1. les fournisseurs de services numériques de copies tampon ou serveurs cache des


contenus des données ou médias d’autres fournisseurs ;
2. les opérateurs de points d’échange Internet ;
3. les développeurs des applications issues des startups congolaises.

Code du numérique – RDC 17


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Un arrêté du Ministre ayant le numérique dans ses attributions complète la liste des activités
et services numériques soumis au présent régime de déclaration, l’Autorité de Régulation du
Numérique entendue par avis écrit.

Article 18.

La déclaration est faite auprès de l’Autorité de Régulation du Numérique qui tient un registre
public.

L’Autorité de Régulation du Numérique prend acte de toute déclaration par la délivrance d’un
certificat d’agrément et en informe le Ministre ayant le numérique dans ses attributions.

CHAPITRE IV : DE L’HOMOLOGATION

Article 19.

Le régime d’homologation atteste que les infrastructures et services numériques fournis à


l’État sont conformes aux Normes et Standards du Numérique applicables au secteur public
en République Démocratique du Congo ainsi qu’aux bonnes pratiques en la matière.

Sont soumis à l’homologation :

1. les fournisseurs des services numériques à l’État ou à toute autre entité publique ;
2. les fournisseurs des services numériques à un service public ou à une entreprise du
portefeuille de l’État.

Un Décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des Ministres complète, sur proposition du
Ministre ayant le numérique dans ses attributions, la liste des activités et services numériques
soumis au régime d’homologation, l’Agence Nationale de Cybersécurité entendue par avis
écrit.

Un arrêté du Ministre ayant le numérique dans ses attributions fixe les conditions et modalités
d’octroi de l’homologation.

Article 20.

Code du numérique – RDC 18


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Le certificat d’homologation est délivré par le Ministre ayant le numérique dans ses
attributions après avis de l’Agence Nationale de Cybersécurité.

TITRE IV : DES DROITS, PRINCIPES GÉNÉRAUX ET OBLIGATIONS


APPLICABLES AUX FOURNISSEURS DES ACTIVITÉS ET SERVICES
NUMÉRIQUES

CHAPITRE I : DES DROITS ET PRINCIPES GÉNÉRAUX APPLICABLES AUX


FOURNISSEURS DES ACTIVITÉS ET SERVICES NUMÉRIQUES

Article 21.

Sans préjudice des dispositions particulières, les activités et services numériques s’exercent
librement, dans le respect des dispositions légales et réglementaires applicables en République
Démocratique du Congo. Ils sont soumis aux principes ci-après :

1. Égalité de traitement ;
2. Transparence ;
3. Non-discrimination ;
4. Libre concurrence ;
5. Neutralité technologique.

Article 22.

Les fournisseurs de services numériques jouissent des mêmes droits et sont soumis aux
mêmes obligations conformément aux dispositions de la présente ordonnance-loi.

À l’exception de la libre concurrence et de la neutralité technologique, les principes visés à


l’article 21 ci-dessus s’appliquent également à toute autorité administrative, notamment à
l’Autorité de Régulation du Numérique, à l’Autorité de Certification Électronique et à
l’Agence Nationale de Cyber sécurité.

Article 23.

Les fournisseurs de services numériques intervenant sous un même régime juridique


jouissent, dans les mêmes conditions, des mêmes droits et sont soumis aux mêmes obligations
prévues à ce régime.

Code du numérique – RDC 19


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Sans préjudice des dispositions de l’alinéa précédent, les conditions d’exercice dépendent du
respect des conditions matérielles ou techniques préalablement fixées par l’Autorité de
Régulation du Numérique.

Ces conditions doivent être compatibles avec les règles nationales en matière de concurrence.

Article 24.

L’Autorité de Régulation du Numérique et l’Autorité Nationale de Certification Électronique,


selon les cas, veillent à l’application du principe de neutralité technologique.

Article 25.

Les activités et services numériques menés sur le territoire national par les représentations
diplomatiques, les institutions étrangères et les organismes jouissant de la personnalité
juridique en droit international, sont exercés conformément aux traités et accords
internationaux ratifiés par la République Démocratique du Congo.

Sous réserve des traités et accords internationaux ratifiés par la République Démocratique du
Congo, les activités et services numériques des représentations diplomatiques, des institutions
étrangères et des organismes jouissant de la personnalité juridique en droit international sont
soumis aux dispositions de la présente ordonnance-loi.

Article 26.

En vue de la réalisation des travaux nécessaires à l’exploitation et à l’extension de leurs


activités, les fournisseurs de services numériques sont tenus de respecter l’ensemble des
dispositions législatives et réglementaires en vigueur, notamment les prescriptions en matière
d’aménagement du territoire et de protection de l’environnement.

Article 27.

Les accords entre fournisseurs de services numériques et utilisateurs sur les conditions
commerciales et techniques, telles que les prix, les volumes de données ou le débit et toutes
pratiques commerciales mises en œuvre par les fournisseurs de services numériques, ne
peuvent limiter les droits acquis des utilisateurs en matière de fourniture des services.

Article 28.

Code du numérique – RDC 20


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L’Autorité de Régulation du Numérique et l’Autorité Nationale de Certification Électronique,


selon les cas, veillent à la qualité et à la disponibilité permanente des services numériques
fournis.

Elles imposent des exigences concernant des caractéristiques techniques, des exigences
minimales de qualité du service et d’autres mesures adaptées et nécessaires à un ou plusieurs
fournisseurs de services numériques.

À la demande de l’Autorité de Régulation du Numérique ou de l’Autorité Nationale de


Certification Électronique, les fournisseurs de services numériques mettent à leur disposition
toute information relative à leurs obligations et communiquent ces informations dans les
délais et selon le degré de précision exigés par elles.

CHAPITRE II : DES OBLIGATIONS DES FOURNISSEURS DES ACTIVITÉS ET


SERVICES NUMÉRIQUES

Article 29.

Le fournisseur de services numériques a l’obligation de :

1. Rendre disponibles à tout utilisateur les infrastructures et services numériques ouverts


au public qu’il fournit ;
2. S’assurer que les frais, les tarifs, les pratiques et les classifications sont justes,
raisonnables et disponibles de manière transparente ;
3. Fournir des services efficaces, fiables et conformes aux normes reconnues au niveau
national, international fixées par l’Autorité de Régulation du Numérique ;
4. Publier par tout moyen d’information de masse et sans délai, les prévisions
d’interruption de services, notamment pour des raisons d’installation, de réparation ou
de changement d’équipement ;
5. Établir un mécanisme efficace de traitement des réclamations et de résolution
expéditive des incidents ;

Code du numérique – RDC 21


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6. Veiller au respect des règles relatives à la protection des données à caractère


personnel.

Article 30.

Sous réserve des dispositions en la matière, toute personne physique ou morale qui remplit les
conditions contractuelles et financières proposées par un fournisseur de services numériques
ne peut se voir refuser la fourniture de ces services, s’il en a formulé la demande.

Le fournisseur de services numériques exige de l’utilisateur demandeur desdits services un


dépôt de garantie dont le montant est préalablement fixé et publié de manière transparente et
non-discriminatoire.

Tout utilisateur d’un service numérique qui respecte les conditions contractuelles et
financières souscrites ne subit pas d’interruption de fourniture des services, à moins qu’il en
fasse la demande expresse, sauf en cas de force majeure ou pour des raisons de sécurité
publique.

Article 31.

Les informations transparentes et actualisées relatives à l’ensemble des services proposés, aux
tarifs pratiqués ainsi qu’aux conditions générales de vente et/ou de services, sont
régulièrement publiées et mises à la disposition des utilisateurs par les fournisseurs de
services numériques dans leurs points de vente et par tout autre moyen de publicité.

L’Autorité de Régulation du Numérique précise, par une décision, les délais de publication, la
forme et le contenu des informations et documents à publier.

Article 32.

Le fournisseur de services numériques élabore des contrats types pour la fourniture des
services aux utilisateurs.

L’Autorité de Régulation du Numérique précise les dispositions que doivent contenir les
contrats à conclure avec les utilisateurs.

Article 33.

Code du numérique – RDC 22


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Le fournisseur de services numériques ne peut limiter le droit de l’utilisateur de jouir


pleinement des services auxquels il a souscrit.

Article 34.

Le fournisseur de services numériques ne peut unilatéralement modifier les termes d’un


contrat en cours qui les lie aux utilisateurs que :

1. Pour des raisons indiquées dans les termes du contrat et conformément à ce dernier ;
2. Sur la base d’un changement de la législation ou d’une décision de l’Autorité de
Régulation du Numérique en application d’une disposition légale ou réglementaire.

Le projet de modification des conditions contractuelles de fourniture d’un service numérique


est communiqué par le fournisseur dudit service aux utilisateurs par écrit ou sur un autre
support durable mis à la disposition de ces derniers au moins trente (30) jours ouvrables avant
son entrée en vigueur, assorti de l’information selon laquelle les utilisateurs peuvent, tant
qu’ils n’ont pas expressément accepté les nouvelles conditions, résilier le contrat sans pénalité
de résiliation et sans droit au dédommagement, jusqu’à un délai de soixante (60) jours
ouvrables après l’entrée en vigueur de la modification.

La modification ne prend effet qu’à l’issue de ce délai de soixante (60) jours ouvrables.

Article 35.

Le fournisseur de services numériques a l’obligation de garantir l’accès aux services


d’urgence conformément aux règles applicables et dans les conditions précisées par l’Autorité
de Régulation du Numérique.

L’accès à ces services dans les zones couvertes par les activités du fournisseur ne peut souffrir
d’aucune limitation.

Article 36.

Le fournisseur de services numériques ne peut utiliser leurs infrastructures ou sciemment en


permettre l’utilisation à des fins contraires aux dispositions légales et réglementaires en
vigueur.

Il est tenu de prendre toutes mesures appropriées pour s’assurer que ses infrastructures ne
soient pas utilisées à des fins illégales ou frauduleuses.

Code du numérique – RDC 23


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Article 37.

Sauf en cas de réquisitions judiciaires, le fournisseur de services numériques est tenu aux
exigences de confidentialité des données qu’il traite conformément aux dispositions du Livre
III de la présente ordonnance-loi.

TITRE V : DE L’ADMINISTRATION DÉMATÉRIALISÉE

CHAPITRE I : DES ECHANGES D’INFORMATION AU SEIN DE


L’ADMINISTRATION PUBLIQUE

Article 38.

L’administration publique répond par voie électronique à toute demande d’information qui lui
est adressée que ce soit par une personne ou par une autre administration.

L’échange d’informations, de documents et/ou d’actes administratifs peut faire l’objet d’une
transmission par voie électronique.

Lorsqu’il est prévu une exigence de forme particulière dans le cadre d’une procédure spéciale,
cette exigence peut être satisfaite par voie électronique.

À ce titre, chaque administration communique les coordonnées électroniques permettant


d’entrée en contact avec elle.

Toute personne physique ou morale qui souhaite être contactée par courrier électronique par
l’administration lui communique les coordonnées nécessaires. Elle consulte régulièrement sa
messagerie électronique et signale à l’administration tout changement de coordonnées.

Article 39.

Les administrations échangent par voie électronique entre elles toutes les informations ou
données strictement nécessaires pour traiter une requête.

Le gouvernement met en place une infrastructure informatique sécurisée de transmission


d’informations entre les différentes administrations publiques au niveau central et provincial
sous forme d’un intranet gouvernemental ou provincial.

Article 40.

Code du numérique – RDC 24


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Toute communication effectuée par voie électronique dans le cadre d’une procédure
administrative est réputée réceptionnée au moment où son destinataire a la possibilité d’en
prendre connaissance.

Un Décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des Ministres sur proposition du Ministre
ayant le numérique dans ses attributions en fixe les modalités de mise en œuvre.

CHAPITRE II : DU GUICHET NUMERIQUE

Article 41.

Le Gouvernement met en place un système intégré d’échanges et d’activités électroniques, de


fourniture des services, de prestations étatiques et autres interventions de l’État dans les
réseaux locaux et distants, dénommé « Guichet Numérique de la République Démocratique du
Congo », en sigle GN-RDC.

Le GN-RDC est placé sous l’autorité et le contrôle du Ministre ayant le numérique dans ses
attributions.

Un Décret du Premier Ministre fixe l’organisation du GN-RDC sur proposition du Ministre


ayant le Numérique dans ses attributions.

TITRE VI : DE L’ARCHIVAGE ÉLECTRONIQUE

CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

Article 42.

Sous réserve des dispositions légales particulières, la conservation de documents


électroniques archivés satisfait aux exigences suivantes :

1. L’information que contient le document est accessible et consultable ;


2. Le document est conservé en la forme sous laquelle il a été créé, envoyé ou reçu, ou
sous une forme dont on peut démontrer qu’elle n’est susceptible ni de modification, ni

Code du numérique – RDC 25


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d’altération de son contenu, et que le document transmis et celui conservé sont


strictement identiques ;
3. Les informations permettent de déterminer l’origine et la destination du document,
ainsi que les indications de date et d’heure de l’envoi ou de la réception sont
conservées.

L’archivage électronique garantit l’authenticité et l’intégrité des documents, données et


informations conservées par ce moyen.

Article 43.

Les données concernées par l’archivage électronique doivent être structurées, indexées et
conservées sur des formats appropriés à la conservation et à la migration.

L’archivage électronique garantit, dans leur intégrité, la restitution des données conservées ou
leur accessibilité dans un contexte technologique changeant.

Les règles de l’archivage électronique s’appliquent indifféremment aux documents numérisés


et aux documents conçus initialement sur support électronique.

Article 44.

Un Décret du Premier Ministre, sur proposition des Ministres ayant respectivement le


numérique et la culture dans leurs attributions, fixe les conditions et les modalités de
l’archivage électronique.

CHAPITRE II : DES ARCHIVES NUMERIQUES PUBLIQUES

Article 45.

L’Institut National des Archives du Congo, désigné par le sigle « INACO », assure
l’encadrement et la régulation des conditions générales de gestion des archives électroniques
ainsi que l’assistance et le conseil aux services publics dans la gestion et la conservation des
archives électroniques.

Article 46.

Code du numérique – RDC 26


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Aux fins du financement de l’archivage des archives numériques publiques par l’Institut
National des Archives du Congo, une redevance est instituée sur tous les actes et documents
émis par les services et établissements publics et destinés à être sauvegardés ou archivés. La
redevance pour archivage est une quotité appliquée sur le prix de l’obtention desdits actes ou
documents.

Un arrêté interministériel des Ministres ayant respectivement les Finances, le numérique et la


culture et patrimoine, dans leurs attributions fixe le taux, la liste des actes et documents, ainsi
que les mécanismes de perception, de recouvrement et de rétrocession à l’Institut National des
Archives du Congo de la redevance évoquée à l’alinéa précédent.

TITRE VII : DES DROITS DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE ET


INDUSTRIELLE

CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

Article 47.

Constituent aussi les œuvres de l’esprit protégées respectivement par la loi n° 82-001 du 7
janvier 1982 sur la propriété industrielle et l’ordonnance-loi n° 86-033 du 5 avril 1986 portant
protection des droits d’auteurs et des droits voisins en République Démocratique du Congo,
notamment : les logiciels, les applications, les plateformes numériques, y compris le matériel
de conception préparatoire.

Un Décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des ministres, sur proposition des
Ministres ayant le numérique et l’industrie dans leurs attributions, précise les droits et
détermine les critères, les conditions et modalités d’octroi, le cas échéant, de retrait des titres
qui consacrent les droits visés à l’alinéa précédent.

TITRE VIII : DU COMMERCE ÉLECTRONIQUE

CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

Section 1 : De l’objet et du champ d’application


Article 48.

Le présent titre fixe les règles générales régissant les échanges et les transactions
électroniques.

Code du numérique – RDC 27


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Il s’applique aussi aux prestations des activités et services d’assurance, aux prestataires
offrant des services de paiement mobile et électronique, aux intermédiaires commerciaux et
aux places de marché numériques « marketplace ».

Sans préjudice des dispositions de la loi n° 01-10-19 du 09 Juillet 2018 relative aux systèmes
de paiement et de règlement-titres, il s’applique également aux établissements de crédit, aux
institutions de microfinance ainsi qu’aux services financiers intervenant par voie électronique.

Section 2 : Des principes régissant le commerce électronique


Article 49.

Le commerce électronique est soumis aux principes suivants :

1. la liberté d’exercice du commerce électronique ;


2. la responsabilité ;
3. l’obligation d’information et de transparence.

Article 50.

Le commerce électronique s’exerce librement sur tout le territoire de la République


Démocratique du Congo, sous réserve des lois et règlements en vigueur.

Les atteintes, notamment à l’ordre et à la sécurité publics, à la protection des mineurs, à la


protection de la santé publique, aux bonnes mœurs, à la défense nationale, à la protection des
personnes ou de l’environnement, constatées dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice du
commerce électronique, donnent lieu à des mesures de restriction et sont sanctionnées
conformément à la présente ordonnance-loi ou aux dispositions légales et réglementaires en
vigueur.

Un arrêté interministériel des Ministres en charge du commerce et le numérique détermine les


modalités d’application des restrictions mentionnées à la ligne précédente.

Article 51.

La personne physique ou morale exerçant les échanges électroniques et transactions


électroniques est responsable de plein droit à l’égard de son co-contractant de la bonne
exécution des obligations résultant du contrat conclu à distance, que ces obligations soient

Code du numérique – RDC 28


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exécutables par elle-même ou par d’autres prestataires de services, sans préjudice de son droit
de recours contre ceux-ci.

Toutefois, la personne est exonérée de cette responsabilité en apportant la preuve que


l »inexécution, l’exécution tardive ou la mauvaise exécution du contrat est imputable soit à
l’acheteur, soit à un cas de force majeure, soit à un tiers à la fourniture des prestations prévues
au contrat.

Article 52.

Sans préjudice des autres obligations prévues par les textes législatifs et réglementaires en
vigueur, toute personne qui réalise une activité commerciale en ligne ou un échange
électronique est tenue d’assurer aux clients auxquels est destinée la fourniture des biens et la
prestation des services un accès facile, direct, permanent, tout en utilisant un standard ouvert
pour les informations suivantes :

1. Prénom, nom et post-nom, s’il s’agit d’une personne physique ;


2. Dénomination sociale, s’il s’agit d’une personne morale ;
3. Adresse complète de la résidence ou du siège social, son adresse de courrier
électronique ainsi que le numéro de téléphone ;
4. Si elle est assujettie aux formalités d’inscription au registre du commerce, le numéro
de son inscription au Registre de Commerce et du Crédit Mobilier, sa forme juridique,
son numéro d’identification national, le numéro d’identifiant fiscal, le capital social et
l’adresse de son siège social ;
5. Si son activité est soumise à un régime quelconque d’autorisation préalable, l’adresse
et la fonction de l’autorité ayant délivré celle-ci ;
6. Si elle est membre d’une profession réglementée, la référence aux règles
professionnelles applicables, le titre professionnel, l’État dans lequel ce titre a été
octroyé ainsi que la dénomination de l’ordre ou de l’organisme professionnel auprès
duquel elle est inscrite ;
7. Le code de conduite auquel elle est éventuellement soumise ainsi que les informations
relatives à la façon dont ces codes et informations peuvent être consultés par voie
électronique.

Code du numérique – RDC 29


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Toute personne intervenant dans le commerce électronique mentionne les prix de son offre de
manière claire et signale si les taxes et frais de livraison, notamment, y sont inclus.

L’obligation définie à l’alinéa précédent s’applique sans préjudice des autres obligations
d’informations en matière de prix. Elle ne fait pas obstacle aux conditions de tarification et
d’imposition prévues par les dispositions légales et réglementaires en vigueur.

CHAPITRE II : DE LA CONCLUSION DU CONTRAT SOUS FORME


ELECTRONIQUE

Section 1 : Principe et contenu de l’offre


Article 53.

Toute personne qui propose, à titre professionnel, par voie électronique, la fourniture de biens
ou la prestation de services, met à la disposition de la clientèle les conditions contractuelles
applicables de manière à permettre leur analyse, leur conservation et leur reproduction.

Sans préjudice des conditions de validité mentionnées dans l’offre, son auteur reste engagé
par elle tant qu’elle est accessible par voie électronique de son fait.

L’offre énonce en outre, notamment :

1. les caractéristiques essentielles du bien ou du service ;


2. les différentes étapes à suivre pour conclure le contrat par voie électronique ;
3. les moyens techniques permettant à l’utilisateur, avant la conclusion du contrat,
d’identifier les erreurs et de les corriger ;
4. la durée de l’offre du produit ou du service ;
5. le prix du bien ou du service offert ;
6. les modalités et délais de paiement ;
7. les modalités et délais de livraison du bien ou de la fourniture de services ;
8. la ou les langue(s) proposée(s) pour la conclusion du contrat ;
9. en cas d’archivage du contrat, les modalités de cet archivage par l’auteur de l’offre et
les conditions d’accès au contrat archivé ;
10. les dispositions relatives à la protection des données à caractère personnel ;
11. les conséquences de l’absence de confirmation des informations communiquées par le
client ;

Code du numérique – RDC 30


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12. les conséquences d’une inexécution ou d’une mauvaise exécution des obligations du
fournisseur ;
13. le numéro de téléphone, ainsi que l’adresse électronique du fournisseur en vue
d’éventuelles réclamations ;
14. les modalités prévues par le fournisseur pour le traitement des réclamations ;
15. le cas échéant, les informations relatives aux procédures extrajudiciaires de
réclamation et de recours auxquelles le fournisseur est soumis, et les conditions
d’accès à celles-ci ;
16. l’existence ou l’absence d’un droit de rétractation et ses conditions d’exercice ;
17. le cas échéant, les modalités de retour, d’échange et de remboursement des biens ;
18. le cas échéant, les informations relatives à l’assistance après-vente, le service après-
vente et les conditions y afférentes ;
19. le cas échéant, les informations relatives à la nature et à l’étendue des garanties
commerciales ;
20. les informations relatives aux garanties légales de conformité, garanties légales des
vices cachés et garanties légales d’éviction.

Article 54.

Lorsqu’il est en mesure de le faire, le fournisseur de biens ou services en ligne met en place :

1. un service permettant aux clients de dialoguer directement avec lui ;


2. les moyens de consulter par voie électronique les règles professionnelles et
commerciales auxquelles l’auteur de l’offre est soumis.

Les informations contenues dans l’offre sont fournies avant que le client du service ou du bien
passe commande. La commande par voie électronique est faite de manière claire,
compréhensible et non équivoque.

Section 2 : Conditions de validité d’un contrat conclu par voie électronique


Article 55.

Le contrat par voie électronique est valablement conclu si le client accepte l’offre, après avoir
eu, au préalable, la possibilité de vérifier et de réagir aux détails de sa commande.

Code du numérique – RDC 31


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L’auteur de l’offre accuse réception par voie électronique de la commande lui adressée
conformément aux conditions de l’offre.

Dans le cas d’un contrat conclu entre un professionnel et un non-professionnel, les


dispositions prévues à l’article 55 sont d’application. La commande, la confirmation de
l’acceptation de l’offre et l’accusé de réception sont considérés comme reçus lorsque les
parties y ont accès par voie électronique.

Section 3 : Responsabilité contractuelle des parties


Article 56.

Dès la conclusion du contrat électronique, le fournisseur est tenu de transmettre au client une
copie électronique dudit contrat.
Toute vente de produit ou prestation de service par voie électronique donne lieu à
l’établissement, par le fournisseur, d’une facture transmise au client.

La facture doit être établie conformément à la législation et à la réglementation en vigueur.

CHAIPTRE III : DE L’EXECUTION DU CONTRAT ELECTRONIQUE

Section 1 : Du paiement du prix, de la livraison du produit et de la prestation des


services
Article 57.

Sauf dispositions contraires prévues dans le contrat électronique, le client est tenu de payer le
prix convenu dès sa conclusion.

Article 58.

À la livraison effective du produit ou à la fourniture du service objet du contrat électronique,


le fournisseur exige du client d’en accuser réception et le client est tenu de s’exécuter.

Une copie de l’accusé de réception est obligatoirement remise au client. Sous réserve des
dispositions de l’alinéa précédent, lorsque le fournisseur livre un produit et/ou un service
commandé par le client, il exige le paiement de son prix et de ses frais de livraison.

En cas de non-respect par le fournisseur des délais de livraison, ou lorsque les conditions de
l’offre ne sont pas remplies, le client peut réexpédier le produit dans un délai n’excédant pas
quatre (04) jours ouvrables à compter de la date de la livraison effectuée du produit et ce, sans

Code du numérique – RDC 32


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préjudice de son droit de réclamer la réparation du dommage causé. Dans ce cas, le


fournisseur doit restituer au client le montant payé et les dépenses afférentes au retour du
produit dans un délai de quinze (15) jours à compter de la date de réception du produit.

Article 59.

En cas de livraison d’un article non conforme à la commande ou dans le cas d’un produit
défectueux, le fournisseur reprend sa marchandise.

Lorsque le produit défectueux constitue une menace à la santé publique, à la sécurité ou à


l’environnement, celui-ci est constaté et détruit par les services compétents conformément à la
législation en vigueur.

Le client réexpédie la marchandise dans son emballage d’origine dans un délai maximal de
sept (07) jours augmentés du délai de distance conformément à la législation en vigueur, à
compter de la date de livraison effective en indiquant le motif de refus, les frais étant à la
charge du fournisseur.

À défaut pour le client de réexpédier la marchandise dans le délai prévu à l’alinéa précédent,
la marchandise est réputée être acceptée.

Le fournisseur est tenu de faire soit :

1. une nouvelle livraison conforme à la commande ;


2. une réparation du produit défectueux ;
3. un échange de produit par un autre identique ;
4. une annulation de la commande et un remboursement des sommes versées et ce, sans
préjudice de la possibilité de demande de réparation par le client, en cas de dommage
subi.

Le remboursement doit intervenir dans un délai de quinze (15) jours à compter de la date de
réception du produit.

Section 2 : De l’obligation de conserver les registres des transactions


Article 60.

Le fournisseur opérant sur le territoire national est tenu de conserver les registres des
transactions commerciales réalisées ainsi que leurs dates, et de les transmettre par voie

Code du numérique – RDC 33


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électronique sur les plateformes de l’Institut National de Statistiques, de l’Autorité de


Régulation, ainsi que du guichet unique du commerce extérieur dans le cas où la transaction
s’opère avec un client se trouvant en dehors du territoire de la République Démocratique du
Congo, ou lorsque la prestation ou le bien objet de la transaction provient de l’étranger.

CHAPITRE IV : DU DROIT DE RETRACTATION

Article 61.

Les dispositions du présent chapitre relatives au droit de rétractation ne s’appliquent qu’aux


contrats conclus entre professionnels et non-professionnels.

Ces dispositions s’appliquent sans préjudice d’éventuelles dispositions conventionnelles plus


favorables pour le non-professionnel.

Section 1 : Délai de rétractation


Article 62.

Nonobstant l’accord entre les parties, avant le jour de l’expédition prévu dans le contrat, le
client dispose d’un délai de soixante-douze (72) heures pour exercer son droit de rétractation.

Ce droit s’exerce par le client, sans justification et sans frais autres que les éventuels coûts
directs de renvoi du bien au professionnel, le cas échéant.

Dans le cas où les informations prévues aux articles 49 et 52 du présent Livre sont
communiquées au non-professionnel avant la conclusion du contrat, le délai d’exercice du
droit de rétractation commence à courir :

1. À compter du délai indiqué à l’alinéa précédent, s’agissant des contrats portant sur la
fourniture de biens ;
2. Quarante-huit (48) heures au plus de la passation de la commande, s’agissant des
contrats portant sur la fourniture de services.

Dans le cas où le professionnel manque à son obligation d’information préalable prévue à


l’article 49 du présent Livre, le délai de rétractation est porté à quinze (15) jours.

Le client notifie au professionnel sa décision d’exercer son droit de rétractation par courrier
électronique dans le délai de soixante-douze (72) heures prévues à l’alinéa 1 ci-dessus.

Code du numérique – RDC 34


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Section 2 : Droits et obligations du professionnel


Article 63.

En cas d’exercice du droit de rétractation, le professionnel est tenu de rembourser toute


somme reçue du client en paiement de sa commande ou liée à celle-ci. Ce remboursement
intervient dans un délai maximum de soixante-douze (72) heures, à compter de la date de
réception de la notification de la rétractation.

En cas de non-remboursement dans le délai prévu à l’alinéa précédent, les sommes dues au
client sont, de plein droit, majorées au taux d’intérêt légal, à compter du lendemain de
l’expiration du délai.

Section 3 : Perte du droit de rétractation et résolution ou résiliation de contrat


Article 64.

Le client perd son droit de rétractation, lorsque :

1. Le bien a été livré et réceptionné par le client conformément à la commande;


2. Le service a été fourni;
3. Le délai légal de rétractation est forclos.

En cas d’exercice du droit de rétractation après le commencement de la fourniture du service,


le client est tenu au paiement de la partie du prix déterminée proportionnellement au service
effectivement fourni, entre le jour du début de la fourniture du service et le jour de sa
notification d’exercice du droit de rétractation.

Article 65.

Nonobstant l’accord entre les parties, le fournisseur exécute la commande dans un délai
maximum de trente jours ouvrables, à compter du lendemain de la conclusion du contrat.

En cas de manquement contractuel du fournisseur après une mise en demeure de deux (02)
jours ouvrables restés sans suite, le client obtient de plein droit la résiliation du contrat, par
simple notification adressée au fournisseur par courrier avec accusé de réception.

Le délai de réponse à toutes les demandes et réclamations du client est de soixante-douze (72)
heures.

Code du numérique – RDC 35


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En cas de résiliation du contrat par le client, le fournisseur est tenu de lui rembourser les
sommes dues au titre du contrat, le cas échéant, dans un délai de cinq (05) jours ouvrables à
compter du jour de la notification de la résiliation par le client.

CHAPITRE V : DE LA PUBLICITE PAR VOIE ELECTRONIQUE

Section 1 : Des dispositions générales

Article 66.

Sans préjudice des dispositions légales applicables en matière de publicité en République


Démocratique du Congo, toute publicité, sous quelque forme que ce soit, accessible par un
service de communications électroniques ouvert au public ou un service en ligne, doit être
clairement identifiée comme telle dès sa réception.

Elle rend clairement identifiable son expéditeur, ainsi que la personne physique ou morale
pour le compte de laquelle elle est réalisée, en portant à la connaissance des destinataires des
services son nom, son adresse géographique à laquelle elle est établie, ses coordonnées y
compris son adresse courrier électronique, éventuellement son Registre de Commerce et de
Crédit Mobilier, son numéro d’impôt, et l’acte juridique qui autorise l’exercice de l’activité.

La publicité peut notamment être identifiée comme telle en raison de son titre, de sa
présentation ou de son objet.

À défaut, elle comporte la mention « publicité » de manière claire, lisible, apparente et non
équivoque, le cas échéant, dans l’objet ou dans le corps du message qui la véhicule.

Article 67.

Les offres promotionnelles proposant des réductions de prix, offres conjointes, primes ou
cadeaux de quelque nature qu’ils soient, dès lors qu’elles sont adressées ou accessibles par
voie de communications électroniques ouverte au public ou via un service en ligne, sont
identifiables comme telles dès réception par l’utilisateur ou dès que ce dernier y a accès.

Les conditions pour en bénéficier sont aisément accessibles et présentées de manière claire,
précise et non équivoque.

De même, les concours ou jeux promotionnels sont clairement identifiables comme tels dès
leur réception par l’utilisateur ou dès que ce dernier y a accès.

Code du numérique – RDC 36


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Les conditions de participation aux concours ou jeux promotionnels sont accessibles et


présentées de manière claire, précise et non équivoque. Le cas échéant, les offres, concours et
jeux promotionnels doivent être identifiables dans l’objet ou dans le corps du message qui les
véhicule.

Section 2 : Des conditions de la prospection directe


Article 68.

Est interdite la prospection directe au moyen de systèmes automatisés de communications


électroniques, de réseaux, de services et/ou de terminaux de communications électroniques,
de télécopieurs, de courriers électroniques et de SMS utilisant les données à caractère
personnel d’un utilisateur qui n’a pas préalablement exprimé son consentement à recevoir des
prospections directes par ces moyens.

Pour l’application du présent article, les appels et messages ayant pour objet d’inciter
l’utilisateur à appeler un numéro surtaxé ou à envoyer un message textuel surtaxé relèvent de
la prospection directe.

L’absence de réponse ne peut pas être considérée comme un consentement.

La charge de la preuve du consentement du destinataire de la prospection directe incombe à la


personne physique ou morale à l’origine de la prospection.

Article 69.

La prospection directe est autorisée, sans le consentement préalable du destinataire personne


physique, si l’ensemble des conditions suivantes sont remplies :

1. Les coordonnées du destinataire ont été recueillies auprès de lui en toute connaissance
de cause, et dans le respect des dispositions du Livre III de la présente ordonnance-loi,
à l’occasion d’une vente ou d’une prestation de services ;
2. La prospection directe concerne exclusivement des produits ou services analogues
proposés par le même fournisseur ;
3. Le destinataire se voit offrir, de manière simple, expresse et dénuée d’ambiguïté, la
possibilité de s’opposer sans frais à l’utilisation de ses coordonnées au moment où
elles sont recueillies et chaque fois qu’un message de prospection lui est adressé, au
cas où il n’aurait pas préalablement refusé une telle exploitation.

Code du numérique – RDC 37


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La prospection directe est autorisée, sans le consentement préalable du destinataire, personne


morale, si les coordonnées électroniques utilisées à cette fin sont impersonnelles.

Article 70.

Toute personne peut notifier directement à un fournisseur de biens ou services en ligne, sans
justification et sans frais, sa volonté de ne plus recevoir de prospections directes. Dans ce cas,
le fournisseur est tenu de :

1. Délivrer, sans délai, un accusé de réception par tout moyen, y compris par voie
électronique, confirmant à cette personne l’enregistrement de sa demande ;
2. Prendre, dans un délai raisonnable, les mesures nécessaires pour respecter la volonté
de cette personne ;
3. Tenir à jour la liste des personnes qui ont exprimé leur volonté de ne plus recevoir de
prospections directes de sa part.

Article 71.

Lorsque la prospection directe est destinée aux enfants, aux personnes âgées, aux personnes
malades ou vulnérables, ou à toute personne qui n’est pas en mesure de comprendre
pleinement les informations qui lui sont présentées, les exceptions prévues au présent Titre
doivent être interprétées plus strictement et sans dol.

Article 72.

Il est interdit d’émettre, à des fins de prospection directe, des messages au moyen de systèmes
automatisés de communications électroniques, de réseaux, de services et/ou de terminaux de
communications électroniques, télécopieurs, de courriers électroniques ou de SMS, sans
indiquer les moyens et les coordonnées valables auxquels le destinataire transmet une
demande tendant à obtenir sans frais, que ces communications cessent.

Il est également interdit de dissimuler l’identité de la personne pour le compte de laquelle la


communication est émise, notamment en :

1. Utilisant l’adresse électronique ou l’identité d’un tiers ;


2. Falsifiant ou masquant toute information permettant d’identifier l’origine du message
ou son chemin de transmission ;
3. Mentionnant un objet sans rapport avec les biens ou services proposés ;

Code du numérique – RDC 38


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4. Encourageant le destinataire des messages à visiter des sites internet de tiers.

L’Autorité de protection des données prévue au Livre III de la présente ordonnance-loi veille,
pour ce qui concerne la prospection directe utilisant les coordonnées d’un utilisateur personne
physique, au respect des dispositions du présent Titre en utilisant les compétences qui lui sont
reconnues.

À cette fin, elle recueille notamment, par tous moyens, les plaintes concernant les
manquements aux dispositions du présent article.

TITRE VIII : DES PLATEFORMES NUMÉRIQUES ET DES FOURNISSEURS EN


POSITION DOMINANTE

Article 73.

La position dominante concerne notamment les fournisseurs d’accès internet, les services
informatiques en nuage, les places de marché, les boutiques d’applications, les réseaux
sociaux, les plateformes de partage de contenus, les plateformes de banque en ligne, les
technologies financières, de voyage, de transport, d’hébergement et les moteurs de recherche.

La position dominante du fournisseur des activités et services numériques est appréciée sur la
base des critères suivants :

1. sa capacité à influencer le marché ;


2. son chiffre d’affaires par rapport à taille du marché ;
3. le contrôle qu’il exerce sur les moyens d’accès à l’utilisateur final ;
4. sa capacité à agir indépendamment de ses concurrents, de ses clients et des
consommateurs.

Article 74.

Un arrêté du Ministre ayant le numérique dans ses attributions fixe les modalités d’application
des dispositions relatives à la régulation des plateformes numériques et fournisseurs en
position dominante, l’Autorité de Régulation du Numérique étant entendue par un avis
conforme.

Code du numérique – RDC 39


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TITRE IX : DE LA SURVEILLANCE, DU CONTRÔLE TECHNIQUE DES


ACTIVITÉS ET SERVICES NUMÉRIQUES, DU RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS,
DES MESURES ET SANCTIONS ADMINISTRATIVES ET DE LA PRESCRIPTION

CHAPITRE I : DE LA SURVEILLANCE ET DU CONTROLE TECHNIQUE DES


ACTIVITES ET SERVICES NUMERIQUES

Article 75.

La surveillance du secteur du numérique est assurée par le Ministre ayant le numérique dans
ses attributions et, le cas échéant, à travers les établissements, services et/ou organismes y
rattachés conformément aux dispositions de la présente ordonnance-loi ainsi qu’aux lois et
règlements en vigueur.

Le fournisseur des activités et services numériques a l’obligation de coopérer et d’agir


promptement à la suite d’une violation signalée par les organes repris à l’article précédent, sur
demande de ces derniers. Un arrêté du Ministre chargé du numérique fixe les conditions et
modalités de surveillance et de contrôle technique des activités et services numériques.

CHAPITRE II : REGLEMENT DES DIFFERENTS

Article 76.

Sans préjudice de la compétence consultative reconnue à l’Autorité de Régulation du


Numérique, elle connaît des différends tant entre fournisseurs de services numériques
qu’entre utilisateurs et fournisseurs de services numériques.

Elle est saisie à la demande de la partie la plus diligente ou par saisine d’office.

Article 77.

L’Autorité de Régulation du Numérique peut être saisie d’un différend entre un fournisseur
des activités et services numériques nationaux et un fournisseur des activités et services
numériques étrangers, à la diligence de l’une des parties.

À ce titre, elle saisit l’Autorité de Régulation du Numérique du pays du fournisseur des


activités et services numériques mis en cause.

Article 78.

Code du numérique – RDC 40


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Lorsque l’Autorité de Régulation du Numérique est saisie ou informée par une Autorité de
régulation compétente d’un autre État dans le cadre d’un différend entre un fournisseur des
activités et services numériques nationaux et un fournisseur des activités et services
numériques étrangers, l’Autorité de Régulation du Numérique coordonne ses efforts avec elle
dans le règlement du différend.

Article 79.

L’Autorité de Régulation du Numérique est saisie par voie de requête lorsque la demande
émane de l’une des parties au litige ou précède par voie d’instruction lorsqu’elle se saisit
d’office.

L’Autorité de Régulation du Numérique se saisit d’office lorsque le litige est de nature à


porter atteinte à la continuité des services dans le secteur du numérique.

Article 80.

L’Autorité de Régulation du Numérique procède à une tentative de règlement amiable en cas


de contentieux entre fournisseurs de services numériques ou entre ces derniers et les
utilisateurs.

Elle instruit les demandes dans un délai qui ne peut dépasser trente (30) jours ouvrables à
dater de sa saisine.

Les décisions de l’Autorité de Régulation du Numérique sont motivées et sont susceptibles


d’un recours juridictionnel devant le Conseil d’État conformément aux dispositions de la loi
organique n° 16-027 du 18 octobre 2016 portant organisation, compétence et fonctionnement
des juridictions de l’ordre administratif.

CHAPITRE II : DES MESURES ET SANCTIONS ADMINISTRATIVES

Article 81.

Lorsqu’un fournisseur des activités et services numériques titulaire d’une autorisation ou d’un
certificat d’agrément ne respecte pas les obligations prescrites par les dispositions de la
présente ordonnance-loi ainsi que des ses mesures réglementaires applicables, y compris
celles de son cahier de charges, sur proposition ou après avis émanant de l’Autorité de
Régulation du Numérique ou de l’Autorité Nationale de Certification Électronique, le

Code du numérique – RDC 41


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Ministre ayant le numérique dans ses attributions le met en demeure de s’y conformer dans un
délai de quinze (15) jours.

Lorsque le fournisseur de services numériques titulaire d’une autorisation ou d’un certificat


d’agrément ne se conforme pas à la mise en demeure qui lui est adressée, le Ministre ayant le
numérique dans ses attributions, par une décision motivée selon la gravité du manquement,
peut procéder à :

1. au paiement d’une amende ;


2. la réduction de la durée de validité du titre ;
3. la suspension du titre ;
4. au retrait du titre.

Les décisions de réduction de la durée de validité des titres, de suspension ou de retrait sont
susceptibles de recours devant le Conseil d’État.

CHAPITRE III : DE LA PRESCRIPTION

Article 82.

1. La prescription est acquise :


2. Au profit des fournisseurs de services numériques dans leurs relations contractuelles
avec les utilisateurs, pour toute demande de restitution du prix de leurs prestations
présentée par un utilisateur après un délai de 365 jours à compter de la date du
paiement ;
3. Au profit des utilisateurs dans leurs relations contractuelles avec les fournisseurs de
services numériques, pour les sommes dues à un fournisseur de services numériques
au titre du paiement de ses prestations, lorsque celui-ci ne les a pas réclamées dans un
délai de 365 jours à compter de la date de leur exigibilité.

Code du numérique – RDC 42


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LIVRE II : DES ÉCRITS, DES OUTILS ÉLECTRONIQUES ET DES


PRESTATAIRES DE SERVICES DE CONFIANCE

TITRE I : DES ÉCRITS ET OUTILS ÉLECTRONIQUES

CHAPITRE I : DES DISPOSITIONS GENERALES

Article 83.

Sous préjudice des dispositions légales particulières, le présent Titre traite des écrits et outils
électroniques en République Démocratique du Congo.

Il fixe les règles et principes applicables notamment à :

1. l’écrit électronique ;
2. la signature électronique ;
3. au cachet électronique ;
4. l’horodatage électronique ;
5. la certification électronique ;
6. l’authentification des sites Internet.

Il s’applique également à toute suite de lettres, de caractères, de nombres, de chiffres, de


symboles ou tout autre signe sauvegardés qui a une signification compréhensible sur un
support électronique, quelles que soient les modalités de leurs transmissions.

CHAPITRE II : DE L’ECRIT ELECTRONIQUE

Section 1 : Des principes généraux


Article 84.

L’écrit électronique obéit aux principes de :

1. intégrité ;
2. liberté ;
3. transparence ;
4. clarté.

Article 85.

L’intégrité d’un écrit électronique résulte de :

Code du numérique – RDC 43


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1. La possibilité de vérifier que l’information n’est pas altérée et qu’elle est maintenue
dans son intégralité ;
2. La certitude que le support électronique portant l’information procure à celle-ci la
stabilité et la pérennité voulues.

Article 86.

Nul ne peut être contraint de recourir à l’écrit électronique.

Article 87.

Toute personne qui recourt à l’écrit électronique s’assure que les informations, qu’elle appose
sur un support électronique, garantissent un accès autorisé et utilisent un standard ouvert.

Article 88.

L’écrit électronique est constitué d’un contenu lisible et d’une qualité qui garantit sa
compréhension.

Section 2 : Validité de l’écrite électronique


Article 89.

L’écrit électronique a la même valeur juridique que l’écrit sur papier.

Article 90.

L’acte authentique établi sur support électronique a la même valeur juridique que l’acte
authentique sur papier sous réserve des conditions de validité prévues dans la présente
ordonnance-loi.

Un arrêté interministériel des Ministres ayant respectivement la justice et le numérique dans


leurs attributions, définit les conditions et modalités du présent article.

Article 91.

L’écrit électronique est horodaté et comporte une signature électronique certifiée.

L’horodatage et la signature électronique certifiée confèrent à l’écrit électronique la même


force probante que l’écrit sur papier légalisé ayant une date certaine.

Code du numérique – RDC 44


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Article 92.

Sous réserve de dispositions légales particulières, lorsqu’un écrit est exigé pour la validité
d’un acte juridique, il est établi et conservé sous forme électronique suivant les conditions
prévues par le présent Livre.

Les documents ou titres que les textes légaux et réglementaires soumettent à des conditions
particulières de forme et de fond, prennent la forme d’écrit électronique à condition qu’il
respecte, en plus de ces exigences particulières, celles du présent Livre.

Article 93.

Peuvent notamment prendre la forme de l’écrit électronique suivant des règles particulières et
spécifiques :

1. les contrats ;
2. les actes relatifs au droit civil des personnes ;
3. les actes relatifs aux sûretés personnelles ou réelles, de nature civile ou commerciale ;
4. les actes qui créent ou qui transfèrent des droits réels sur des biens immobiliers ;
5. les actes juridiques pour lesquels la loi requiert l’intervention des cours et tribunaux ;
6. les actes déclaratifs et liquidatifs des administrations fiscales, parafiscales, douanières
et de sécurité sociale ;
7. les factures des biens, prestations diverses des personnes physiques ou morales,
publiques ou privées ;
8. tous autres actes pour lesquels la loi exige non seulement un écrit sous format papier
ou sous tout autre format autre que le format électronique, mais aussi certaines
formalités particulières.

Article 94.

Les professions juridiques et judiciaires recourent aux écrits et outils électroniques dans
l’établissement de leurs actes et dans l’administration de la preuve.

Les acteurs de ces professions, notamment les notaires et les huissiers de justice, garantissent
la sécurité juridique et technique par des procédés de vérification et de certification.

Code du numérique – RDC 45


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L’ensemble des informations concernant l’acte, dès son établissement, telles que les données
permettant de l’identifier, de déterminer ses propriétés et d’en assurer la traçabilité, est
également conservé.

Section 3 : De la preuve électronique


Article 95.

L’écrit électronique est admis comme preuve au même titre que l’original de l’écrit sur papier
et a la même force probante que celui-ci, sous réserve que puisse être dûment identifiée la
personne dont il émane et qu’il soit établi et conservé dans des conditions de nature en
garantir l’intégrité conformément à la législation relative à la conservation des archives.

Article 96.

La conservation des écrits sous forme de documents, enregistrements ou informations sous


forme électronique satisfait aux exigences suivantes :

1. les documents, enregistrements, contenus ou informations électroniques conservés


sont stockés de manière à être accessibles et consultables ;
2. les documents, enregistrements, contenus ou informations électroniques conservés
demeurent au format auquel ils ont été générés, envoyés ou reçus, ou se trouvent dans
un format garantissant l’intégrité et l’exactitude des informations générées, envoyées
ou reçues ;
3. les documents, enregistrements, contenus ou informations électroniques conservés
sous un format permettant d’identifier, le cas échéant, leur origine et leur destination
ainsi que les date et heure auxquelles ils ont été générés, envoyés et reçus pour la
première fois, ainsi que celles auxquelles ils ont été conservés pour la première fois.

Les particularités techniques liées au format de conservation seront définies par l’Autorité
Nationale de Certification Électronique.

Article 97.

Tout document, enregistrement, contenu ou information électronique satisfait aux obligations


légales de présenter ou conserver les informations qu’ils contiennent sous leur forme
originale, dès lors que :

Code du numérique – RDC 46


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• l’intégrité et l’exactitude des informations générées sont garanties et maintenues de


manière fiable ;
• il est possible de reproduire avec exactitude l’intégralité des informations telles
qu’elles ont été générées pour la première fois.

L’exigence d’intégrité visée au présent article est satisfaite dès lors que les informations sont
demeurées complètes et inchangées.

Article 98.

La copie ou la reproduction d’un acte sous forme électronique a la même valeur et force
probante que l’acte lui-même à condition qu’elle conserve l’intégrité de l’acte électronique
originel.

L’intégrité est prouvée au moyen d’un certificat de conformité délivré par un prestataire de
services de confiance conformément au Livre II de la présente ordonnance-loi.

Article 99.

Dans les cas où il est exigé la production d’un document en format physique, une impression
sur papier dudit document certifié conforme à l’original peut être admise.

Cette certification est fournie par un prestataire de services de confiance conformément aux
dispositions du Livre II de la présente ordonnance-loi.

Article 100.

La remise d’un écrit sous forme électronique est effective lorsque le destinataire, après avoir
pu en prendre connaissance, en a accusé réception.

Article 101.

La communication électronique peut être faite par envoi recommandé avec accusé de
réception. Dans ce cas, elle est acheminée par un tiers selon un procédé permettant de
déterminer avec fiabilité et exactitude :

1. l’identité de l’expéditeur, du destinataire et du tiers qui achemine la communication


électronique ;
2. la date et l’heure d’envoi du message ;

Code du numérique – RDC 47


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3. la date et l’heure de réception du message par le destinataire ;


4. le cas échéant, les données techniques relatives à l’acheminement du message de
l’expéditeur au destinataire ;
5. l’accusé de réception est adressé à l’expéditeur par voie électronique ou par tout autre
moyen lui permettant de le conserver et de le reproduire.

Article 102.

Les données envoyées et reçues au moyen d’un service d’envoi électronique recommandé
qualifié bénéficient d’une présomption quant à l’intégrité des données, de l’envoi de ces
données par l’expéditeur identifié.

Elles bénéficient également d’une présomption de l’exactitude de la date et de l’heure d’envoi


et de réception, lors de leur réception par le destinataire identifié par le service d’envoi
électronique recommandé qualifié.

Article 103.

Les services d’envoi recommandé électronique qualifié doivent :

1. être fournis par un ou plusieurs prestataires de services de confiance qualifiés ;


2. garantir l’identification de l’expéditeur avec un degré de confiance élevé ;
3. garantir l’identification du destinataire avec un degré de confiance élevé avant la
fourniture des données ;
4. garantir que l’envoi et la réception des données sont sécurisés par une signature
électronique certifiée ou par un cachet électronique qualifié d’un prestataire de
services de confiance qualifié, de manière à exclure toute possibilité de modification
des données ;
5. garantir que toute modification des données nécessaire à l’envoi ou à la réception de
celles-ci soit clairement identifiable et signalée à l’expéditeur et au destinataire des
données. La date et l’heure d’envoi et de réception, ainsi que toute modification des
données, sont indiquées par un horodatage électronique certifié.

Dans le cas où les données sont transférées entre deux prestataires de services de confiance
qualifié ou plus, les exigences prévues au présent article s’appliquent à tous les prestataires de
services de confiance qualifiés.

Code du numérique – RDC 48


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CHAPITRE III : DES OUTILS ELECTRONIQUES

Section 1 : De la signature électronique


Article 104.

Sans préjudice des dispositions légales particulières en vigueur en République Démocratique


du Congo, la signature électronique est un élément de validité d’un acte juridique. Elle
identifie celui qui l’appose et manifeste son consentement aux obligations qui en découlent.
La signature électronique est admise dans les échanges et les transactions électroniques.

La signature électronique peut être simple ou qualifiée.

Article 105.

Toute personne désireuse d’apposer sa signature électronique simple sur un document recourt
au prestataire des services de confiance.

Article 106.

La signature électronique qualifiée satisfait aux exigences suivantes :

1. être liée au signataire de manière univoque ;


2. permettre d’identifier le signataire ;
3. être créée à l’aide de données de création de signature électronique que le signataire
peut, avec un niveau de confiance élevé, utiliser sous son contrôle exclusif ;
4. être liée aux données associées à cette signature de telle sorte que toute modification
ultérieure des données soit détectable.

Article 107.

La fiabilité d’un procédé de signature électronique est présumée établie jusqu’à preuve du
contraire lorsque ce procédé met en œuvre une signature électronique qualifiée ; et ce, grâce à
un dispositif sécurisé de création de signature électronique et que la vérification de cette
signature repose sur l’utilisation d’un dispositif qualifié.

Article 108.

Code du numérique – RDC 49


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La signature électronique qualifiée liée à un certificat électronique qualifié a la même force


probante que la signature manuscrite.

Article 109.

Sauf preuve contraire, un document écrit sous forme électronique est présumé avoir été signé
par son auteur et son texte est présumé ne pas été modifié si une signature électronique
qualifiée y est apposée.

Article 110.

La signature électronique qualifiée est celle qui résulte d’un procédé fiable d’identification
qui garantit son lien avec l’acte auquel elle se rattache de telle sorte que toute modification
ultérieure dudit acte est détectable.

Les certifications qualifiés de signature électronique satisfont aux exigences d’intégrité


prévues dans le présent Livre.

Les certificats qualifiés de signature électronique garantissent l’interopérabilité et la


reconnaissance des signatures électroniques qualifiées au-delà des frontières.

Article 111.

Un certificat qualifié de signature électronique révoqué après sa première activation perd sa


validité à compter du moment de sa révocation.

Cette révocation n’emporte pas la validité antérieure du certificat, sauf s’il est établi que :

1. le certificat a été délivré sur la base de fausses informations ;


2. le certificat a été délivré sur la base d’une cause ou d’un objet illicite ;
3. le certificat a été délivré en violation des dispositions de la présent ordonnance-loi.

Article 112.

Les dispositifs de création de signature électronique qualifiés respectent les exigences


suivantes :

1. la garantie des moyens techniques et des procédures appropriées, notamment :


- la confidentialité des données utilisées pour la création ;
- la certitude que les données de vérification correspondent à celles de création ;

Code du numérique – RDC 50


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- la fiabilité de la signature et la protection des données de sa création contre toute


falsification par des moyens techniques ;
- la fiabilité de la signature et la protection de ses données de création contre
l’utilisation éventuelle par des tiers.
2. les dispositifs de création de signature électronique qualifiés ne modifient pas les
données à signer et n’empêchent pas la présentation de ces données au signataire avant
la signature ;
3. la génération ou la gestion des données de création de signature électronique pour le
compte du signataire est exclusivement confiée à un prestataire de services de confiance
qualifié.

Article 113.

Sans préjudice des dispositions de l’article précédent, un prestataire de services de confiance


qualifié gérant des données de création de signature électronique pour le compte d’un
signataire ne peut reproduire les données de création de signature électronique qu’à des fins
de sauvegarde, sous réserve du respect que :

1. le niveau de sécurité des ensembles de données reproduits doit être équivalent à celui
des ensembles de données d’origine ;
2. le nombre d’ensembles de données reproduits n’excède pas le minimum nécessaire
pour assurer la continuité du service.

Article 114.

La certification du dispositif de création de signature électronique simple ou qualifiée est


assurée par l’Autorité Nationale de Certification Électronique suivant les exigences
techniques fondamentales d’après :

1. le système ou le produit dans lequel est mis en œuvre la clé privée de signature est
certifié ;
2. les systèmes ou les produits concourant à protéger cette clé privée contre une
utilisation par d’autres que le signataire légitime sont certifiés ;
3. la cryptographie.

Code du numérique – RDC 51


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Un arrêté du Ministre ayant le numérique dans ses attributions détermine les exigences
techniques supplémentaires éventuelles adaptées à l’évolution technologique ainsi que
d’autres modalités opérationnelles nécessaires.

Article 115.

Le processus de validation d’une signature électronique qualifiée confirme sa validité aux


conditions ci-après :

1. la conformité du certificat aux exigences du présent texte ;


2. la délivrance par un prestataire de services de confiance qualifié dudit certificat ainsi
que sa validité au moment de sa signature ;
3. la correspondance des données à valider de la signature à celles communiquées à la
personne concernée ;
4. la représentation unique et correcte des données fournies à la personne concernée ;
5. l’indication claire d’un pseudonyme s’il y a lieu ;
6. la certitude qu’elle est créée par un dispositif de création qualifié et certifiée.

Article 116.

Les services de validation qualifiés des signatures électroniques qualifiées ne peuvent être
fournis que par un prestataire de services de confiance qualifié qui :

1. fournit une validation conformément aux exigences applicables à la validation des


signatures électroniques qualifiées ;
2. permet aux utilisateurs de recevoir le résultat du processus de validation d’une
manière automatisée, fiable, efficace et portant la signature électronique qualifiée ou le
cachet électronique qualifiée ou le cachet électronique qualifié du prestataire qui
fournit le service de validation qualifié.

Article 117.

Le service de conservation qualifié des signatures électroniques qualifiées ne peut être fourni
que par un prestataire de services de confiance qualifié qui utilise des procédures et des

Code du numérique – RDC 52


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technologies permettant d’étendre la fiabilité des signatures électroniques qualifiées au-delà


de la période de validité technologique.

Section 2 : Du cachet électronique


Article 118.

Le cachet électronique est admis dans les échanges et transactions électroniques et renforce la
validité de l’écrit électronique. Sa validité est soumise aux mêmes exigences que celles
auxquelles est soumise la signature électronique conformément au présent Livre.

Un cachet électronique qualifié bénéficie d’une présomption d’intégrité des données et


d’exactitude de l’origine des données auxquelles il est lié.

Article 119.

Les dispositions de l’article 106 s’appliquent mutatis mutandis aux exigences du cachet
électronique qualifié.

Article 120.

Sans préjudice des dispositions de la présente ordonnance-loi, la fourniture du cachet


électronique à un service répond aux exigences suivantes :

1. Être un cachet électronique qualifié ;


2. Être un cachet électronique qualifié reposant sur un certificat qualifié ;
3. Être un cachet électronique qualifié au moins dans les formats ou utilisant les
méthodes prévues à la présente ordonnance-loi.

Article 121.

Les cachets électroniques qualifiés exigés pour l’utilisation d’un service public en ligne sont :

1. Ceux qui reposent sur un certificat qualifié ;

Code du numérique – RDC 53


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2. Ceux dont les formats utilisent les méthodes prévues par l’arrêté du Ministre visé à
l’alinéa suivant du présent article.

Un arrêté du Ministre ayant le numérique dans ses attributions détermine les formats de
référence des cachets électroniques qualifiés ainsi que les exigences supplémentaires d’usage
des signatures et cachets électroniques dans le secteur public.

Article 122.

Les certificats qualifiés de cachet électronique répondent aux exigences suivantes :

1. Une mention indiquant, au moins sous une forme adaptée au traitement automatisé,
que le certificat a été délivré comme certificat qualifié de cachet électronique ;
2. Un ensemble de données représentant sans ambiguïté le prestataire de services de
confiance qualifié délivrant les certificats qualifiés, comprenant au moins :
- Pour une personne morale : le siège social, la dénomination sociale et, le cas
échéant, les informations d’identifications liées à son statut juridique ;
- Pour une personne physique : les prénom, nom et postnom de la personne ;
3. Le nom du créateur du cachet et, le cas échéant, les informations d’identifications liées
à son statut juridique ;
4. La correspondance des données de validation du cachet électronique à celles de
création ;
5. La validité du certificat ;
6. Le code d’identité unique pour le prestataire de services de confiance qualifié ;
7. La signature électronique qualifiée ou le cachet électronique qualifié du prestataire de
services de confiance qualifié délivrant le certificat ;
8. Le lieu de délivrance du certificat sur lequel repose la signature électronique qualifiée
ou le cachet électronique qualifié ;
9. L’emplacement des services qui peuvent être utilisés pour connaître le statut de
validité du certificat qualifié.

Article 123.

Un dispositif de création de cachet électronique qualifié est un outil de création de cachet


électronique qui satisfait mutatis mutandis aux exigences applicables aux dispositifs de
création de signatures électroniques qualifiées.

Code du numérique – RDC 54


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Article 124.

Les critères de validation et de conservation des cachets électroniques qualifiés répondent


mutatis mutandis aux dispositions applicables à la signature électronique.

Section 3 : De l’horodatage électronique


Article 125.

L’effet juridique et la recevabilité d’un horodatage électronique ne peuvent être refusés


comme preuve au seul motif que l’horodatage se présente sous forme électronique ou qu’il ne
satisfait pas aux exigences de l’horodatage électronique certifié.

Un horodatage électronique certifié bénéficie d’une présomption d’exactitude de la date et de


l’heure qu’il indique et d’intégrité des données auxquelles se rapportent ces dates et heures.

Article 126.

L’horodatage électronique certifié satisfait aux exigences suivantes :

1. Lier la date et l’heure aux données de manière à exclure la possibilité d’une


modification indéfectible de ces données ;
2. Être fondé sur une horloge exacte liée au temps universel coordonné ; et
3. Être signé au moyen d’une signature électronique qualifiée ou cacheté au moyen d’un
cachet électronique qualifié du prestataire de services de confiance qualifié.

Section 4 : De l’authentification de sites internet


Article 127.

Les certificats qualifiés d’authentification de sites internet contiennent obligatoirement :

1. Une mention indiquant, au moins sous une forme adaptée au traitement automatisé,
que le certificat a été délivré comme certificat qualifié d’authentification de site
internet ;
Code du numérique – RDC 55
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2. Un ensemble de données représentant sans ambiguïté le prestataire de services de


confiance qualifié délivrant les certificats qualifiés, comprenant au moins :
- Pour une personne morale : le siège social et les informations d’identification
liées à son statut juridique,
- Pour une personne physique : les prénom, nom et post-nom ;
3. Pour la personne physique, au moins le nom de la personne à qui le certificat a été
délivré, ou un pseudonyme. Si un pseudonyme est utilisé, cela est clairement indiqué ;
4. Pour la personne morale, la dénomination sociale à laquelle le certificat est délivré
ainsi que les informations d’identification liées à son statut juridique ;
5. Les éléments de l’adresse de la personne physique ou morale à laquelle le certificat est
délivré et les éléments tels qu’ils figurent dans les registres officiels ;
6. Le(s) nom(s) de domaine(s) exploités par la personne physique ou morale à laquelle le
certificat est délivré ;
7. Des précisions sur le début et la fin de la période de validité du certificat ;
8. Le code d’identité du certificat, qui doit être unique pour le prestataire de services de
confiance qualifié ;
9. La signature électronique qualifiée ou le cachet électronique qualifié du prestataire de
services de confiance qualifié délivrant le certificat ;
10. L’endroit où peut être obtenu le certificat sur lequel repose la signature électronique
qualifiée ou le cachet électronique qualifié visé au point 8 ;
11. L’emplacement des services de statut de validité des certificats qui peuvent être
utilisés pour connaître le statut de validité du certificat qualifié.

Article 128.

Le certificat qualifié d’authentification de site internet est délivré par un prestataire de


services de confiance qualité et satisfait aux exigences prévues à l’article 127 de la présente
ordonnance-loi.

TITRE II : DES PRESTATAIRES DE SERVICES DE CONFIANCE

CHAPITRE I : DES DISPOSITIONS GENERALES

Article 129.

Code du numérique – RDC 56


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Les dispositions légales relatives aux services de confiance s’appliquent aux prestataires de
services de confiance établis ou à destination de la République Démocratique du Congo.

Elles fixent :

1. les règles applicables aux services de confiance ;


2. les moyens de sécurisation des documents électroniques ;
3. les services de certificats pour la signature ou le cachet électronique, l’horodatage
électronique, l’envoi recommandé électronique et l’authentification de sites Internet.

Article 130.

Sont considérés comme prestataires de services de confiance, les fournisseurs des services
suivants :

1. la signature électronique ;
2. le cachet électronique ;
3. l’horodatage électronique ;
4. l’archivage électronique ;
5. la certification électronique ;
6. l’authentification de sites internet ;
7. l’envoi recommandé électronique ;
8. la cryptologie.

Un arrêté du Ministre ayant le Numérique dans ses attributions complète la liste des
prestataires des services de confiance, l’Autorité Nationale de Certification Électronique
entendue par avis écrit.

Article 131.

Sur proposition du Ministre ayant le Numérique dans ses attributions, le Gouvernement met
en place une infrastructure à clés publiques nationale, socle des techniques des services de
confiance, et détermine les modalités de sa mise en œuvre et de son exploitation.

Code du numérique – RDC 57


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CHAPITRE II : PRINCIPES ET CATEGORIES DES PRESTATAIRES

Section 1 : Des principes


Article 132.

Les prestataires de services de confiance obéissent aux principes de :

1. non-discrimination ;
2. équivalence fonctionnelle ;
3. neutralité technologique ;
4. autonomie.

Article 133.

Le prestataire de services de confiance est tenu de garantir, indépendamment de toute


considération, notamment de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’origine nationale,
ethnique ou sociale, l’intégrité et la fiabilité de ou des services de confiance qu’il fournit.

Article 134.

Le prestataire de services de confiance qui fournit un ou plusieurs services est libre d’utiliser
toute technologie, certifiée par l’Autorité Nationale de Certification Electronique, qui garantit
l’inviolabilité de plusieurs services de confiance fournis.

Article 135.

Les services de confiance fournis par un prestataire de services de confiance installé à


l’étranger a la même valeur et est assimilé au service de confiance fourni par un prestataire de
services de confiance établi en République Démocratique du Congo si les deux conditions
suivantes sont remplies :

1. le prestataire de services de confiance doit avoir une représentation sur le territoire de


la République Démocratique du Congo ;
2. le prestataire de services de confiance remplit les conditions prévues dans le présent
Livre, après vérification par l’Autorité Nationale de Certification Electronique.

Code du numérique – RDC 58


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Section 2 : Des catégories de prestataires de services de confiance


Article 136.

Les prestataires de services de confiance sont de deux catégories :

1. les prestataires de services de confiance qualifiés ;


2. les prestataires de services de confiance non qualifiés.

Article 137.

Sont soumis au régime d’autorisation, les prestataires de services de confiance qualifiés,


tandis que le régime de déclaration est exigé pour les prestataires de services de confiance
non-qualifiés.

Article 138.

L’autorisation et la déclaration s’effectuent conformément aux dispositions du Livre premier


de la présente ordonnance-loi.

Article 139.

Les modalités pratiques d’exercice des activités relatives à la cryptologie et à des algorithmes
spécialisés de sécurisation des données se font conformément aux dispositions de la présente
ordonnance-loi.

Un arrêté du Ministre ayant le numérique dans ses attributions détermine les modalités
pratiques ainsi que les conditions d’exercice des activités visées à l’alinéa précédent.

Article 140.

Les prestataires de services de confiance non-qualifiés qui souhaitent exercer des services de
confiance qualifiés soumettent à l’Autorité Nationale de Certification Electronique, une
demande accompagnée d’un rapport d’évaluation de conformité.

Article 141.

Code du numérique – RDC 59


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L’Autorité Nationale de Certification Electronique vérifie notamment que les demandes des
prestataires de services de confiance et les services de confiance fournis sont conformes aux
dispositions de la présente ordonnance-loi.

L’Autorité Nationale de Certification Electronique statue dans un délai de trente (30) jours à
dater de la demande.

En cas de satisfaction aux conditions requises, elle accorde le statut de « qualifié » au


prestataire demandeur.

En cas de refus, elle statue par une décision motivée qu’elle signifie au requérant.

Article 142.

L’admission des prestataires de services de confiance à l’un des régimes juridiques prévus par
la présente ordonnance-loi tient compte de ou des :

1. l’infrastructures, des mesures techniques de sécurité et d’organisation mises en place


par le prestataire ;
2. la régularité et l’étendue des audits, certifiés, effectués pour vérifier la conformité de
ses services à ses déclarations et politiques ;
3. garanties pécuniaires de sa responsabilité civile ;
4. garanties d’impartialité, d’indépendance et de probité du prestataire ;
5. l’accréditation ou de l’évaluation de la qualité de ses procédés de sécurisation déjà
attribuée au prestataire établi à l’étranger par un organisme indépendant.

CHAPITRE III : OBLIGATIONS ET RESPONSABILITES

Section 1 : Des obligations et responsabilité des prestataires de service de confiance

Paragraphe 1 : Des obligations


Article 143.

Le prestataire de services de confiance qualifié établi en République démocratique du Congo


est tenu de soumettre à l’Autorité Nationale de Certification Électronique, notamment, les
informations suivantes :

1. Pour une personne physique :


- ses prénoms, nom et post-nom ;

Code du numérique – RDC 60


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- son domicile, son adresse de courrier électronique ainsi que son numéro de
téléphone ;
- sa signature électronique certifiée ;
- son cachet électronique certifié ;
- toutes les mentions obligatoires inhérentes à son statut juridique.
2. Pour une personne morale :
- la preuve de l’immatriculation au Registre de Commerce et du Crédit Mobilier
;
- sa dénomination sociale ;
- son siège social, son adresse de courrier électronique ainsi que son numéro de
téléphone ;
- sa signature électronique certifiée ;
- son cachet électronique certifié ;
- toutes les mentions obligatoires inhérentes à son statut juridique.

Article 144.

Le prestataire de services de confiance qualifié doit :

1. informer l’Autorité Nationale de Certification Électronique de toute modification dans


la fourniture de ses services de confiance qualifiés et de son intention éventuelle de
cesser ses activités ;
2. démontrer qu’il dispose des moyens techniques fiables en vue de fournir les services
de confiance qualifiée en toute sécurité ;
3. assurer le fonctionnement d’un service d’annuaire rapide et sûr et d’un service de
révocation sûr et immédiat ;
4. veiller à ce que la date et l’heure d’émission et de révocation d’un certificat puissent
être déterminée avec précision ;
5. prendre des mesures contre la contrefaçon des certificats et, dans les cas où le
prestataire de services de confiance génère des données afférentes à la création de
signature ou de cachet électroniques, garantir la confidentialité au cours du processus
de génération de ces données ;

Code du numérique – RDC 61


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6. souscrire à une police d’assurance garantissant les dommages susceptibles d’être


causés dans l’exercice de cette activité ;
7. employer un personnel disposant de l’expertise, de l’expérience et des qualifications
nécessaires en matière de sécurité des réseaux et systèmes informatiques ;
8. informer les utilisateurs de services de confiance qualifiés, de manière claire,
exhaustive et avant toute relation contractuelle, sur les conditions précises d’utilisation
du service, y compris les limites à son utilisation, les procédures de réclamation et de
règlement des litiges. Cette information peut être transmise par voie électronique et
doit être aisément compréhensible. Des éléments pertinents de cette information
doivent également, sur demande, être mis à la disposition de tiers qui se prévalent du
certificat ;
9. utiliser des systèmes et équipements fiables, protégés contre les risques de
modifications et assurant la sécurité technique des processus pris en charge ;
10. utiliser des systèmes fiables de stockage des données qui lui sont communiquées, sous
une forme vérifiable de sorte que :
- les données ne soient publiquement disponibles pour des traitements qu’après
avoir obtenu le consentement de la personne concernée ;
- seuls les responsables de traitement puissent introduire des données et modifier
les données conservées ;
- l’authenticité des données puisse être vérifiée.
11. prendre les mesures appropriées contre la falsification, le piratage et le vol de données
;
12. enregistrer, conserver et maintenir accessibles pour une durée d’utilité administrative
fixée dans un calendrier de conservation des archives, y compris après la cessation des
activités du prestataire de services de confiance qualifié, toutes les informations
pertinentes concernant les données envoyées et reçues par le prestataire de services de
confiance qualifié, notamment à des fins probatoires et de continuité du service ;
13. disposer d’un plan actualisé d’arrêt d’activités afin d’assurer la continuité du service ;
14. assurer le traitement licite des données à caractère personnel conformément aux
dispositions de la présente ordonnance-loi ;
15. établir, rendre public et tenir à jour une base de données des certificats octroyés ;

Code du numérique – RDC 62


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16. s’assurer que les certificats ne sont disponibles au public que dans les cas où le
titulaire du certificat a donné son consentement ;
17. souscrire à une police d’assurance responsabilité civile.

Article 145.

Le prestataire de service de confiance est tenu d’adresser une notification motivée au


bénéficiaire de service de confiance avant toute révocation du certificat.

Lorsque la révocation est effective, il est tenu de publier cette révocation dans le journal
technique de ses serveurs.

Les prestataires de services de confiance qualifiés fournissent aux utilisateurs les informations
pertinentes sur la validité ou le statut de révocation des certificats qu’ils ont délivrés. Ces
informations sont disponibles, au moins par certificat, à tout moment et au-delà de la période
de validité du certificat, sous une forme automatisée, fiable, gratuite et efficace.

Article 146.

Sans préjudice des dispositions du Livre III de la présente ordonnance-loi, le prestataire de


services de confiance qui délivre des certificats au public ne peut recueillir des données
personnelles que directement auprès de la personne concernée, avec le consentement explicite
de celle-ci, et uniquement dans la mesure où cela est nécessaire à la délivrance et à la
conservation du certificat.

Les données qui leur sont transmises, en particulier les données à caractère personnel, ne
peuvent être recueillies ni traitées à d’autres fins sans le consentement explicite préalable de
la personne intéressée.

Les prestataires ne peuvent détenir, consulter, exploiter et divulguer ces données que dans la
mesure strictement nécessaire à l’accomplissement de leurs services.

Lorsque le titulaire du certificat utilise un pseudonyme et que les nécessités d’enquêtes de


police ou d’enquêtes judiciaires l’exigent, le prestataire de services de confiance ayant délivré
le certificat est tenu de communiquer à l’autorité compétente toute donnée et/ou information
relative à l’identité du titulaire à sa disposition.

Article 147.

Code du numérique – RDC 63


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Les prestataires de services de confiance qualifiés et non-qualifiés sont tenus de prendre les
mesures techniques et organisationnelles nécessaires afin de prévenir et de gérer les risques
liés à la sécurité des services de confiance qu’ils fournissent. Compte tenu des évolutions
technologiques, ces mesures garantissent que le niveau de sécurité soit proportionnel au degré
de risques.

Des mesures sont notamment prises en vue de prévenir et de limiter les conséquences
d’incidents liés à la sécurité, d’informer les parties concernées des effets préjudiciables de tels
incidents et d’assurer la continuité des services en cas de défaillances techniques dans leur
chef ou de cessation d’activité.

Article 148.

Les prestataires de services de confiance qualifiés et non-qualifiés notifient à l’Autorité


Nationale de Certification Électronique par tout moyen, et le cas échéant, aux autres
organismes concernés, dans un délai de vingt-quatre (24) heures après en avoir eu
connaissance, toute atteinte à la sécurité ou toute perte d’intégrité ayant une incidence
significative sur le service de confiance fourni ou sur les données à caractère personnel qui y
sont conservées.

Article 149.

Lorsque l’atteinte à la sécurité ou la perte d’intégrité visée est susceptible de porter préjudice
à un utilisateur du service de confiance, le prestataire de services de confiance lui notifie
également l’atteinte à la sécurité ou la perte d’intégrité dans un délai de vingt-quatre (24)
heures.

Lorsque l’atteinte à la sécurité ou la perte d’intégrité concerne un État étranger, l’Autorité


Nationale de Certification Électronique qui en a reçu la notification en informe préalablement
les autorités compétentes.

L’Autorité Nationale de Certification Électronique informe par ailleurs le public ou exigé du


prestataire de services de confiance qu’il informe le public, dès lors que l’Autorité Nationale
de Certification Électronique constate qu’il est dans l’intérêt du public d’être alerté de
l’atteinte à la sécurité ou de la perte d’intégrité.

Code du numérique – RDC 64


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Article 150.

Lorsqu’un prestataire de services de confiance qualifié délivre un certificat qualifié pour un


service de confiance, il vérifie par des moyens appropriés l’identité et, le cas échéant, tous les
éléments d’identification de la personne physique ou morale à laquelle il délivre le certificat
qualifié.

Ces informations sont vérifiées par le prestataire de services de confiance qualifié.

Les moyens de vérification incluent notamment :

1. la présence physique de la personne concernée ou du représentant autorisé de la


personne morale ;
2. le certificat de signature électronique qualifié ou de cachet électronique qualifié ;
3. d’autres méthodes d’identification reconnues en République Démocratique du Congo
qui fournissent une garantie équivalente en termes de fiabilité, à la présence physique
de la personne concernée ou du représentant autorisé de la personne morale. La
garantie équivalente est confirmée par l’Autorité Nationale de Certification
Électronique.

Article 151.

À la demande du titulaire du certificat préalablement identifié, de ses ayants droits ou de ses


mandataires, le prestataire de services de confiance révoque immédiatement le certificat.

Article 152.

Le prestataire de services de confiance révoque également un certificat lorsque :

1. il existe des raisons sérieuses indiquant que le certificat a été délivré sur la base
d’informations erronées ou falsifiées, que les informations contenues dans le certificat
ne sont plus valides ou que la confidentialité des données afférentes à la signature ont
été violées ou risque de l’être ;
2. le prestataire de services de confiance prend les mesures nécessaires pour répondre à
tout moment et sans délai à une demande de révocation.

Code du numérique – RDC 65


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Article 153.

Lorsque la décision de révocation est prise, le prestataire de services de confiance notifie la


révocation du certificat au titulaire dans un délai de trente (30) jours avant l’expiration du
certificat. La décision de révocation doit être motivée.

Le titulaire du certificat dispose d’un délai de trente jours pour introduire un recours devant
l’autorité compétente. Ce délai prend cours le jour de sa notification de cette décision par le
prestataire de services de confiance.

Paragraphe 2 : De la responsabilité
Article 154.

Le prestataire de service de confiance est responsable des actes dommageables causés par
négligence ou par maladresse à toute personne physique ou morale.

Dans ce cas, il incombe à la personne physique ou morale qui invoque les dommages d’en
apporter la preuve.

Toutefois, dans le cas où le prestataire de service de confiance a informé préalablement la


personne physique ou morale des limites technologiques de ses services et que ces limites ont
été signalées à l’Autorité Nationale de Certification Électronique, il ne peut être tenu
responsable des dommages survenus par l’utilisation des services au-delà de ses limites.

Section 2 : Obligation et responsabilité du titulaire du certificat

Paragraphe 1 : De l’obligation
Article 155.

Le titulaire d’un certificat électronique est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour
le garder sous son contrôle exclusif afin de prévenir le vol, la perte ou la divulgation.

En cas de vol, de perte ou de divulgation, le titulaire doit immédiatement informer le


prestataire de service de confiance pour que ce dernier le révoque.

En cas de doute ou de risque de violation de la confidentialité des données relatives à la


signature ou au cachet électronique, ou en cas de défaut de conformité aux informations
contenues dans le certificat, le titulaire a le droit de le faire révoquer.

Code du numérique – RDC 66


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Lorsqu’un certificat est arrivé à échéance ou a été révoqué, le titulaire ne peut, après
expiration du certificat ou après révocation, utiliser les données relatives à la signature pour
signer ou faire certifier ces données par un autre prestataire de services de confiance.

Paragraphe 2 : De la responsabilité
Article 156.

Tout acte pris avec un certificat volé, perdu ou divulgué sans que le titulaire n’ait pris des
mesures pour sa révocation est réputé valable et engage le titulaire.

Le titulaire du certificat est responsable de tous les dommages causés au tiers par des actes
pris dans le contexte de l’alinéa précédent.

TITRE V : DU CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES DE CONFIANCE

Article 157.

Le contrôle des activités des prestataires de services de confiance est exercé dans les
conditions prévues par les lois et règlements en vigueur.

Article 158.

Les prestataires de services de confiance qualifiés font l’objet, tous les vingt-quatre (24) mois,
d’un audit effectué par un cabinet d’audit ou un organisme d’évaluation de la conformité.

L’objectif de cet audit est de confirmer que les prestataires de services de confiance qualifiés
et les services de confiance qualifiés qu’ils fournissent remplissent les exigences fixées par la
présente ordonnance-loi.

Dans un délai de dix (10) jours ouvrables suivant sa réception, les prestataires de services de
confiance qualifiés transmettent le rapport d’évaluation de conformité à l’Autorité Nationale
de Certification Electronique.

Article 159.

Sans préjudice des dispositions de l’article précédent, l’Autorité Nationale de Certification


Electronique peut, à tout moment, soumettre les prestataires de services de confiance qualifiés
à un audit ou demander à un organisme d’évaluation de la conformité de procéder à une
évaluation de la conformité des prestataires de services de confiance qualifiés, aux frais de ces

Code du numérique – RDC 67


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derniers, afin de s’assurer que les prestataires et les services de confiance qualifiés qu’ils
fournissent remplissent les exigences fixées dans le présent Livre.

Les contrôles de conformité réalisés par l’Autorité Nationale de Certification Electronique ne


peuvent être abusifs et doivent être justifiés au regard de la situation du prestataire de services
de confiance et des éléments le concernant dont elle dispose.

Article 160.

L’Autorité Nationale de Certification Electronique tient à jour et publie des listes de confiance
comprenant les informations relatives aux prestataires de services de confiance qualifiés, ainsi
que les informations relatives aux services de confiance qualifiés qu’ils fournissent.

L’autorité Nationale de Certification Electronique établit, tient à jour et publie de façon


sécurisée et sous une forme adaptée au traitement automatisé, les listes de confiances visées à
l’article 1 relatives aux signatures électroniques et aux cachets électroniques.

L’Autorité Nationale de Certification Electronique met à la disposition du public, par


l’intermédiaire d’un canal sécurisé, les informations visées aux alinéas précédents sous une
forme portant une signature électronique ou un cachet électronique adaptée au traitement
automatisé.

TITRE VI : DE LA CESSATION DES ACTIVITÉS

Article 161.

Le prestataire de services de confiance cesse ses activités :

1. si ses moyens technologiques et matériels ne garantissent plus la sécurité des


certificats délivrés ;
2. s’il n’a plus de couverture financière nécessaire lui permettant d’assurer ses activités ;
3. s’il décide volontairement de quitter le secteur ;
4. s’il est sujet à une sanction administrative.

Article 162.

Code du numérique – RDC 68


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Le prestataire de services de confiance informe l’Autorité Nationale de Certification


Électronique soixante (60) jours, de son intention de cesser ses activités ou de tout fait qui
pourrait conduire à la cessation de ses activités.

Dans ce cas, il s’assure de la reprise de ses activités par un autre prestataire de services de
confiance garantissant un niveau de qualité et de sécurité équivalent. Ce transfert d’activités
est réalisé sous le contrôle de l’Autorité Nationale de Certification Électronique.

En l’absence de repreneur, le prestataire révoque, sous réserve d’un préavis de soixante (60)
jours, les certificats octroyés à ses titulaires.

Article 163.

Le prestataire de services de confiance qui arrête ses activités pour des raisons indépendantes
de sa volonté ou en cas de faillite, en informe immédiatement l’Autorité Nationale de
Certification Électronique. Il procède, le cas échéant, à la révocation des certificats délivrés.

TITRE VII : DES SANCTIONS ADMINISTRATIVES

Article 164.

Lorsque le prestataire de services de confiance ne se conforme pas aux dispositions de la


présente ordonnance-loi et aux exigences fixées par l’Autorité Nationale de Certification
Électronique, cette dernière prononce à son encontre, dans le respect du principe du
contradictoire, les sanctions suivantes :

1. l’injonction de cesser pour une durée de nonante (90) à trois cent soixante-cinq (365)
jours la prestation de services de confiance et/ou le paiement d’une somme allant de
cinq cents milles à cinq millions de Francs congolais lorsque l’impact du manquement
se limite au titulaire ;
2. l’obligation pour le prestataire de services de confiance d’informer immédiatement les
titulaires des certificats qualifiés qu’il a délivrés, de leur non-conformité aux
dispositions de la présente ordonnance-loi et le paiement d’une somme allant de dix
millions à cinquante millions de Francs congolais lorsque l’impact du manquement
touche à l’intégrité de données personnelles des titulaires ;
3. l’interdiction d’exercer en République Démocratique du Congo, lorsque le
manquement touche à la défense nationale ou à la sûreté de l’État.

Code du numérique – RDC 69


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Article 165.

Lorsque l’Autorité Nationale de Certification Électronique exige du prestataire de services de


confiance qualifié qu’il corrige un manquement aux exigences prévues dans la présente
ordonnance-loi et que le prestataire n’agit pas en conséquence après expiration d’un délai
raisonnable fixé par l’Autorité de certification électronique, cette dernière a la possibilité, en
tenant compte de l’ampleur, de la durée et des conséquences du manquement, de retirer le
statut « qualifié » au prestataire ou au service de confiance concerné, et en informe l’autorité
compétente aux fins de la mise à jour des listes de confiance visées.

L’Autorité Nationale de Certification Électronique informe par ailleurs le prestataire de


services de confiance qualifié du retrait de son statut « qualifié » ou du retrait du statut «
qualifié » du service de confiance concerné.

Le retrait du statut de qualifié à un prestataire de services de confiance emporte sur les


services qu’il fournit.

Le prestataire de services de confiance dispose, préalablement à tout recours juridictionnel,


d’un droit de recours gracieux auprès de l’Autorité de certification.

Le recours juridictionnel est exercé devant la Cour d’appel conformément à la loi organique
n° 16-027 du 18 octobre 2016 portant organisation, compétence et fonctionnement des
juridictions de l’ordre administratif.

Code du numérique – RDC 70


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LIVRE III : DES CONTENUS NUMERIQUES

TITRE I : DE L’OBJET ET DU CHAMP D’APPLICATION

Article 166.

Sans préjudice des dispositions légales et réglementaires particulières, le présent Livre fixe les
règles relatives aux données publiques et à la protection des données à caractère personnel.

TITRE II : DES CONTENUS PUBLICS

CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

Article 167.

Les données publiques sont celles produites, reçues ou traitées dans le cadre des missions de
service public par l’administration, l’établissement, l’organisme et l’entreprise publics ou les
personnes morales de droit privé chargée d’une telle mission et sont stockées dans les
registres publics de données de la République Démocratique du Congo.

Article 168.

Les registres publics de données sont classés en plusieurs catégories notamment :

1. Registre National de la Population : registre d’identité, registre de l’état civil,


registre biométrique.
2. Registre de terrains et propriétés : registre cadastral, registre de propriété,
registre des actes notariés immobiliers, registre des baux, registre des mines,
registre forestier, registre agricole.
3. Registre de permis et licences : registre des concessions, registre des licences
commerciales et/ou permis, registre personnel des licences et/ou permis,
registre des permis de conduire.
4. Registre des factures et paiements : registre des factures, registre des points
de vente, registre du commerce électronique et registre des paiements
électroniques.
5. Registre des citoyens et des migrants : registre des personnes physiques,
registre des bénéficiaires effectifs, et registre des visas.
6. Registre des actifs : registre des véhicules automobiles, registre téléphonique,
registre des aéroports.
7. Registre judiciaire : registre des décisions prises par les Cours et tribunaux de
tous les ordres de juridiction.
8. Registre de la santé, de l’éducation, des activités sociales, etc.

Code du numérique – RDC 71


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Conformément aux dispositions de la présente ordonnance-loi, les données extraites de ces


registres sont utilisées dans de nombreux services administratifs, que ce soit sous la forme de
certificats ou via un accès direct à ces données lorsqu’elles sont numériques.

Un Décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des Ministres et complète, sur proposition
du Ministre ayant le numérique dans ses attributions en collaboration avec les Ministres
sectoriels concernés, la liste et les catégories des registres publics de données mentionnées
dans le présent article, l’Autorité de Données Personnelles étant consultée par avis écrit.

Article 169.

Les administrations sont tenues de publier en ligne et/ou de communiquer les documents
administratifs qu’elles détiennent aux personnes qui en font la demande dans les conditions
prévues par la présente ordonnance-loi.

Article 170.

Le droit à la communication ne s’applique qu’aux documents finaux.

Ce droit à la communication ne concerne pas :

• les documents préparatoires à une décision administrative tant qu’elle est en


cours d’élaboration ;
• les documents qualifiés de stratégiques par l’État ;
• les documents relevant de la vie privée ;
• les documents liés à la défense et à la sécurité nationale ;
• les documents dont les tiers détiennent les droits de propriété.

Un arrêté du Ministre ayant le numérique dans ses attributions complète ou modifie la liste
des documents qui ne sont pas soumis au droit à la communication selon les circonstances par
voie réglementaire.

CHAPITRE II : DE L’IDENTIFICATION ELECTRONIQUE

Section 1 : Des principes et des obligations


Article 171.

L’identification électronique est un processus qui consiste à l’utilisation des données


d’identité d’une personne physique ou morale par des procédés électroniques qui représentent
de manière univoque la personne physique ou morale concernée.

Code du numérique – RDC 72


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Article 172.

L’État procède, au moyen d’identification électronique, à l’identification générale de la


population et délivre une carte d’identité nationale à l’identifiant unique aux nationaux.

Une carte de résident à identifiant unique est délivrée aux étrangers résidant en République
Démocratique du Congo.

Une carte de réfugié à identifiant unique est délivrée aux personnes en situation de réfugié en
République Démocratique du Congo.

Article 173.

Sur proposition des Ministres ayant l’intérieur et le numérique dans leurs attributions, un
Décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des Ministres détermine les éléments, les
spécifications techniques des moyens d’identification électronique, les schémas
d’identification électronique et leurs niveaux de garantie certifiant l’identification ainsi que le
cadre d’interopérabilité.

Section 3 : Schéma électronique


Article 174.

Un schéma d’identification électronique détermine les spécifications des niveaux de garantie


faible, substantiel et/ou élevé des moyens d’identification électronique délivrés dans le cadre
dudit schéma :

Le niveau de garantie faible est celui fourni par un moyen d’identification électronique qui
accorde un degré limité de fiabilité à l’identité revendiquée ou prétendue d’une personne
concernée. Il est caractérisé sur la base de spécifications techniques, de normes et de
procédures y afférentes, y compris les contrôles techniques dont l’objectif est de réduire le
risque d’utilisation abusive ou d’altération de l’identité de la personne concernée ;

Code du numérique – RDC 73


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Le niveau de garantie substantiel est celui fourni par un moyen d’identification électronique
qui accorde un degré substantiel de fiabilité à l’identité revendiquée ou prétendue d’une
personne concernée. Il est caractérisé sur la base de spécifications techniques, de normes et de
procédures y afférentes, y compris les contrôles techniques, dont l’objectif est de réduire
substantiellement le risque d’utilisation abusive ou d’altération de l’identité de la personne
concernée ;

Le niveau de garantie élevé est celui fourni par un moyen d’identification électronique qui
accorde un niveau de fiabilité à l’identité revendiquée ou prétendue d’une personne plus élevé
qu’un moyen d’identification électronique à niveau de garantie substantiel. Il est caractérisé
sur la base de spécifications techniques, de normes et de procédures y afférentes, y compris
les contrôles techniques, dont l’objectif est d’empêcher l’utilisation abusive ou l’altération de
l’identité.

Article 175.

Le schéma d’identification électronique est éligible si :

1. les moyens d’identification relevant du schéma d’identification électronique


peuvent être utilisés pour accéder à tout service fourni par une entité ou une
administration publique exigeant une identification électronique ;
2. le schéma d’identification électronique et les moyens d’identification
électronique délivrés répondent aux exigences d’au moins un des niveaux de
garantie prévus à l’article 174 ;
3. l’identifiant électronique est attribué à la personne concernée conformément
aux spécifications techniques, aux normes et aux procédures pour les niveaux
de garantie.

Article 176.

Un Décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des Ministres sur proposition du Ministre
ayant le numérique dans ses attributions fixe les spécifications techniques, normes et
procédures minimales sur la base desquelles les niveaux de garanties faible, substantiel et
élevé sont assurés par les moyens d’identification électronique prévus à l’article 175 de la
présente ordonnance-loi.

Code du numérique – RDC 74


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Ces spécifications techniques, normes et procédures minimales sont fixées par référence à la
qualité et à la fiabilité des éléments suivants :

1. la procédure visant à vérifier et prouver l’identité des personnes physiques ou


morales demandant la délivrance de moyens d’identification électronique ;
2. la procédure de délivrance des moyens d’identification électronique demandés
;
3. le mécanisme d’authentification par lequel la personne concernée
utilise/confirme son identité ;
4. l’entité délivrant les moyens d’identification électronique ;
5. tout autre organisme associé à la demande de délivrance de moyens
d’identification électronique ;
6. les spécifications techniques et de sécurité des moyens d’identification
électronique délivrés.

Article 177.

En cas d’atteinte à la sécurité ou d’altération du schéma d’identification électronique affectant


la fiabilité de l’authentification de ce schéma, l’Autorité Nationale de Certification
Electronique suspend et le cas échéant, le Ministre de tutelle révoque sans délai cette
authentification ou les éléments altérés.

Lorsqu’il a été remédié à l’atteinte à la sécurité ou à l’altération visée à l’alinéa premier,


l’autorité compétente rétablit l’authentification.

Article 178.

L’institution offrant un moyen d’identification électronique est responsable des dommages


causés intentionnellement ou par sa négligence à tout utilisateur du moyen d’identification
électronique conformément à la législation en vigueur.

Article 179.

Les schémas d’identification électronique sont interopérables.

Article 180 :

Les mesures d’applications assurent que ce cadre d’interopérabilité :

1. est technologiquement neutre et n’opère pas de discrimination entre les


solutions techniques particulières destinées à l’identification électronique ;
2. suit les normes et recommandations internationales ;

Code du numérique – RDC 75


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3. facilite la mise en œuvre des principes du respect de la vie privée dès la


conception ;
4. garantit que les données à caractère personnel sont traitées conformément aux
dispositions de la loi, notamment les dispositions de la présente ordonnance-
loi.

Article 181 :

La fixation du cadre d’interopérabilité répond aux exigences :

1. d’une référence aux exigences techniques minimales liées aux niveaux de


garantie prévus à l’article 174 ;
2. d’une table de correspondances entre les niveaux de garantie des schémas
d’identification électronique notifiés et les niveaux de garantie prévus à
l’article 174 ;
3. d’une référence aux exigences techniques minimales en matière
d’interopérabilité ;
4. d’une référence, dans le schéma d’identification électronique, à un ensemble
minimal de données permettant d’identifier de manière univoque une personne
physique ou morale ;
5. de règles de procédure encadrant l’interopérabilité ;
6. de dispositions encadrant le règlement des litiges ;
7. de normes opérationnelles communes de sécurité.

Section 4 : Obligations liées au moyen d’identification électronique


Article 182.

Le titulaire d’un moyen d’identification électronique est tenu de prendre toutes les mesures
nécessaires pour le garder sous son contrôle exclusif afin de prévenir le vol, la perte ou la
divulgation. Dans ce cas, le titulaire doit immédiatement révoquer le moyen d’identification
électronique.

Lorsque le moyen d’identification électronique vient à l’échéance ou est révoqué, son titulaire
ne peut plus l’utiliser.

TITRE III : DES DONNÉES PERSONNELLES

CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

Article 183.

Code du numérique – RDC 76


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Les catégories suivantes sont considérées comme données personnelles. Il s’agit notamment
de :

1. des données d’identification personnelle notamment : prénom, nom, post-nom,


date et lieu de naissance, âge, état civil, numéro d’identification nationale,
document officiel d’identité en cours de validité et toute autre donnée
biométrique notamment photographie, enregistrement sonore, image,
empreintes digitales et iris.
2. des données de correspondance : coordonnées téléphoniques, adresses
physique, postale et électronique ;
3. des données professionnelles : statut, emploi occupé, employeur, rémunération
;
4. des données de facturation et de paiement : montant et historique des factures,
état de paiement, relances, soldes de paiement, date de prélèvement ;
5. des coordonnées bancaires : code banque, numéro de compte et de la carte
bancaire, nom/adresse/coordonnées de la banque, références de transactions ;
6. des données sur des personnes morales de droit public ou privé faisant
apparaître les données personnelles ;
7. des données sur la situation familiale ;
8. des données concernant des décisions de justice.

Article 184.

Sont soumis aux dispositions du présent Titre :

1. la collecte, le traitement, la transmission, le stockage et l’utilisation des


données à caractère personnel par l’État, la Province, les Entités Territoriales
Décentralisées et Déconcentrées, les personnes morales de droit public ou de
droit privé et les personnes physiques,
2. le traitement automatisé ou non de données contenues ou appelées à figurer
dans un fichier ;
3. le traitement de données mis en œuvre sur le territoire national ou à l’étranger ;
4. le traitement de données concernant la sécurité publique, la défense, la
recherche et la poursuite d’infractions pénales ou la sûreté de l’État, sous
réserve des dérogations définies par des dispositions spécifiques fixées par
d’autres textes de loi en vigueur.

Article 185.

Sont exclus du champ d’application du présent titre :

1. le traitement des données mis en œuvre par une personne physique dans le
cadre exclusif de ses activités personnelles ou domestiques, à condition que les
données ne soient pas destinées à une communication systématique à des tiers
ou à la diffusion ;
2. les copies temporaires faites dans le cadre des activités techniques de
transmission et de fourniture d’accès à un réseau informatique, en vue du

Code du numérique – RDC 77


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stockage automatique, intermédiaire et transitoire des données et à la seule fin


de permettre à d’autres destinataires du service le meilleur accès possible aux
informations transmises ;
3. les traitements des données à caractère personnel effectués par les autorités
compétentes à des fins de prévention et de détection des infractions pénales,
d’enquêtes et de poursuites en la matière ou d’exécution des sanctions pénales,
y compris la protection contre des menaces ou la sécurité publique et la
prévention de telles menaces.

CHAPITRE II : CONDITIONS DE TRAITEMENT DES DONNEES


PERSONNELLES

Article 186.

Le traitement des données personnelles est soumis à une déclaration préalable auprès de
l’Autorité de protection des données.

La déclaration est effectuée par le responsable de traitement ou son représentant.

La déclaration comporte l’engagement que le traitement satisfait aux exigences de la présente


ordonnance-loi.

L’Autorité de protection des données délivre un récépissé en réponse à la déclaration, le cas


échéant par voie électronique. Le demandeur met en œuvre le traitement dès réception de son
récépissé ; il n’est exonéré d’aucune de ses responsabilités.

Les traitements relevant d’un même organisme et ayant des finalités identiques ou liées entre
elles peuvent faire l’objet d’une déclaration unique. Les informations requises au titre de la
déclaration ne sont fournies pour chacun des traitements que dans la mesure où elles lui sont
propres.

Les conditions et la procédure de la déclaration sont fixées par l’Autorité de protection des
données.

Article 187.

Sont soumis à une autorisation préalable de l’Autorité de protection des données avant toute
mise en œuvre :

Code du numérique – RDC 78


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1. le traitement des données à caractère personnel portant sur des données


génétiques, médicales et sur la recherche scientifique dans ces domaines ;
2. le traitement des données à caractère personnel portant sur des données
relatives aux infractions, aux condamnations ou aux mesures de sûreté
prononcées par les juridictions ;
3. le traitement portant sur un numéro national d’identification ou tout autre
identifiant de même nature, notamment les numéros de téléphone ;
4. le traitement des données à caractère personnel comportant des données
biométriques ;
5. le traitement des données à caractère personnel ayant un motif d’intérêt public
notamment à des fins historiques, statistiques ou scientifiques ;
6. le transfert de données à caractère personnel envisagé à destination d’un pays
tiers.

La demande d’autorisation est présentée par le responsable du traitement ou son représentant.

L’autorisation n’exonère pas de la responsabilité à l’égard des tiers. Les conditions et la


procédure d’autorisation sont fixées par l’Autorité de protection des données.

Article 188.

Les demandes de déclaration et d’autorisation contiennent :

1. l’identité ou la dénomination sociale, l’adresse complète du responsable du


traitement ou, si celui-ci n’est pas établi sur le territoire de la République
Démocratique du Congo, les coordonnées de son représentant dûment mandaté
;
2. la ou les finalités du traitement ainsi que la description générale de ses
fonctions ;
3. les interconnexions envisagées ou toutes autres formes de mise en relation avec
d’autres traitements ;
4. les données à caractère personnel traitées, leur origine et les catégories de
personnes concernées par le traitement ;
5. le ou les service(s) chargé(s) de mettre en œuvre le traitement ainsi que les
catégories de personnes qui, en raison de leurs fonctions ou pour les besoins du
service, ont directement accès aux données enregistrées ;
6. les destinataires ou catégories de destinataires habilités à recevoir la
communication des données ;
7. la fonction de la personne ou le service auprès duquel s’exerce le droit d’accès
;
8. les dispositions prises pour assurer la sécurité des traitements et des données
dont les garanties entourent la communication aux tiers ;
9. l’indication du recours à un sous-traitant ;
10. les transferts de données à caractère personnel envisagés à destination d’un
État tiers, sous réserve de réciprocité ;

Code du numérique – RDC 79


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11. l’engagement que les traitements sont conformes aux dispositions du présent
titre.

L’Autorité de protection des données définit d’autres informations devant être contenues dans
les demandes de déclaration et d’autorisation.

Article 189.

Sont dispensés des formalités de déclaration préalable :

1. le traitement de données utilisées par une personne physique dans le cadre


exclusif de ses activités personnelles, domestiques ou familiales ;
2. le traitement de données concernant une personne physique dont la publication
est prescrite par une disposition légale ou réglementaire ;
3. le traitement de données ayant pour seul objet la tenue d’un registre qui est
destiné à un usage exclusivement privé ;
4. le traitement pour lequel le responsable de traitement a désigné un délégué à la
protection des données à caractère personnel chargé d’assurer, d’une manière
indépendante, le respect des obligations prévues dans le présent titre, sauf
lorsqu’un transfert de données à caractère personnel à destination d’un pays
tiers est envisagé ;
5. le traitement des données à caractère personnel mis en œuvre par les
organismes et entreprises publics ou privés pour la tenue de leur comptabilité
générale ;
6. le traitement des données personnelles mis en œuvre par les organismes et
entreprises publics ou privés relatifs à la gestion des rémunérations de leur
personnel ;
7. le traitement des données personnelles mis en œuvre par les organismes
publics ou privés pour la gestion de leurs fournisseurs ;
8. le traitement mis en œuvre par une association ou tout organisme à but non
lucratif et à caractère religieux, philosophique, politique ou syndical dès lors
que ces données correspondent à l’objet de cette association ou de cet
organisme, qu’elles ne concernent que leurs membres et qu’elles ne doivent
pas être communiquées à des tiers.

Article 190.

L’Autorité de protection des données se prononce dans un délai de trente (30) jours à compter
de la réception de la demande de déclaration ou d’autorisation.

Toutefois, ce délai peut être prorogé une fois, de trente (30) jours sur décision motivée de
l’Autorité de protection des données.

Code du numérique – RDC 80


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Si la déclaration ou l’autorisation demandée à l’Autorité de protection des données n’est pas


rendue dans le délai prévu, le silence de l’Autorité de protection des données vaut acceptation.

En cas de refus de l’Autorité de protection des données, il est accordé au responsable du


traitement le droit de recours gracieux dans un délai de quinze jours à partir de la notification
de la décision du refus.

Article 191.

La demande de déclaration ou d’autorisation peut être adressée à l’Autorité de protection des


données par voie électronique, par voie postale ou par tout autre moyen contre remise d’un
accusé de réception par ladite Autorité.

CHAPITRE III : DU TRAITEMENT DES DONNEES PERSONNELLES

Article 192.

Le traitement des données personnelles n’est licite que dans la mesure où la personne
concernée a consenti au traitement de ses données à caractère personnel ou si le traitement est
nécessaire à l’exécution d’une obligation légale à laquelle le responsable du traitement est
soumis.

Le traitement de données personnelles se fait dans le cadre du respect de la dignité humaine,


de la vie privée et des libertés publiques.

Le traitement des données personnelles, quel que soit son origine ou sa forme, ne doit pas
porter atteinte aux droits des personnes protégées par les lois et règlements en vigueur et il est,
dans tous les cas, interdit d’utiliser ces données pour porter atteinte aux personnes ou à leur
réputation.

Article 193.

Les données personnelles sont :

1. traitées de manière licite, loyale et transparente :

Code du numérique – RDC 81


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• la personne concernée donne son consentement préalable, Si la personne


concernée est incapable, le consentement est régi selon le principe de droit
commun ;
• la collecte de données est faite pour des finalités déterminées, explicites et
légitimes ;
• les données collectées ne sont pas traitées ultérieurement de manière
incompatible avec les finalités visées au point précédent, compte tenu de tous
les facteurs pertinents, notamment des prévisions raisonnables de l’intéressé et
des dispositions légales et réglementaires applicables.
• le principe de transparence implique une information obligatoire et claire ainsi
qu’intelligible de la part du responsable du traitement portant sur les données à
caractère personnel.

2. traitées de manière confidentielle et protégée, notamment lorsque le traitement


comporte des transmissions des données dans un réseau ;
3. conservées sous une forme permettant l’identification des personnes
concernées pendant une durée n’excédant pas celle nécessaire à la réalisation
des finalités pour lesquelles elles sont collectées ou pour lesquelles elles sont
traitées. Les données personnelles peuvent être conservées pour des durées
plus longues dans la mesure où elles seront traitées exclusivement à des fins
archivistiques dans l’intérêt public, à des fins de recherche scientifique ou
historique ou à des fins statistiques, pour autant que soient mises en œuvre les
mesures techniques et organisationnelles appropriées requises par les
dispositions du présent titre afin de garantir les droits et libertés de la personne
concernée sous réserve des dispositions de la Loi n°78-013 du 11 juillet 1978
portant régime général des archives ;
4. traitées de façon à garantir une sécurité appropriée, y compris la protection
contre le traitement non autorisé ou illicite et contre la perte, la destruction ou
les dégâts d’origine accidentelle, à l’aide de mesures techniques ou
organisationnelles appropriées.

Article 194.

Les données à caractère personnel collectées doivent être fiables, adéquates, pertinentes,
exactes, intègres et non excessives.

Toutes les mesures appropriées doivent être prises afin que les données inexactes ou
incomplètes, au regard des finalités pour lesquelles elles sont collectées ou pour lesquelles
elles sont traitées ultérieurement, soient effacées ou rectifiées.

Article 195.

Est interdit de traitement des données à caractère personnel ayant trait aux informations
raciales, ethniques, aux opinions politiques, aux convictions religieuses ou philosophiques,

Code du numérique – RDC 82


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aux statuts de réfugiés et des apatrides, à l’appartenance syndicale, à la vie sexuelle ou plus
généralement celles relatives à l’état de santé de la personne concernée.

L’interdiction de traiter des données à caractère personnel visées à l’alinéa 1 du présent article
ne s’applique pas dans les cas suivants :

1. Le traitement des données à caractère personnel portant sur des données


manifestement rendues publiques par la personne concernée ;
2. La personne concernée a donné son consentement explicite au traitement de
ses données à caractère personnel pour une ou plusieurs finalités spécifiques,
sauf lorsque la législation en vigueur en République Démocratique du Congo
prévoit que l’interdiction visée à l’alinéa 1 ne peut pas être levée par la
personne concernée. Le consentement peut être retiré à tout moment sans frais
par la personne concernée ;
3. Le traitement des données à caractère personnel est nécessaire à la sauvegarde
des intérêts vitaux de la personne concernée ou d’une autre personne dans le
cas où la personne concernée se trouve dans l’incapacité physique ou juridique
de donner son consentement ;
4. Le traitement des données à caractère personnel s’avère nécessaire pour un
motif d’intérêt public ;
5. Le traitement nécessaire à l’exécution d’une mission d’intérêt public ou
effectué par une autorité publique ou est assigné par une autorité publique au
responsable du traitement ou à un tiers, auquel les données sont communiquées
;
6. Le traitement effectué en exécution de lois relatives aux statistiques publiques ;
7. Le traitement nécessaire aux fins de médecine préventive ou de médecine du
travail, de diagnostics médicaux, de l’administration de soins ou de traitements
soit à la personne concernée, soit à un parent, ou de la gestion de services de
santé agissant dans l’intérêt de la personne concernée et le traitement est
effectué sous la surveillance d’un professionnel de santé ;
8. Le traitement nécessaire pour des motifs d’intérêt public dans le domaine de la
santé publique, tel que la protection contre les menaces transfrontalières graves
pesant sur la santé, aux fins de garantir des normes élevées de qualité et de
sécurité des soins de santé et des médicaments ou des dispositifs médicaux sur
la base du droit en vigueur, qui prévoit des mesures appropriées et spécifiques
pour la sauvegarde des droits et libertés de la personne concernée, notamment
le secret professionnel ;
9. Le traitement nécessaire à la réalisation d’une finalité fixée par ou en vertu des
dispositions du présent Livre, en vue de l’application de la sécurité sociale ;
10. Le traitement nécessaire à l’exécution d’un contrat auquel la personne
concernée est partie ou à l’exécution de mesures précontractuelles prises à la
demande de celle-ci pendant la période précontractuelle ;
11. Le traitement nécessaire au respect d’une obligation légale ou réglementaire à
laquelle le responsable du traitement est soumis ;
12. Le traitement nécessaire afin d’exécuter les obligations et les droits spécifiques
du responsable du traitement en matière de droit du travail ;

Code du numérique – RDC 83


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13. Le traitement effectué par des associations dotées de la personnalité juridique


ou par des établissements d’utilité publique qui ont pour objet social principal
la défense et la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales,
en vue de la réalisation de cet objet, à condition que ce traitement soit autorisé
par l’Autorité de protection des données et que les données ne soient pas
communiquées à des tiers sans le consentement écrit des personnes concernées,
que ce soit sur un papier, un support électronique ou tout autre support
équivalent ;
14. Le traitement effectué dans le cadre des activités légitimes et moyennant les
garanties appropriées d’une fondation, d’une association ou de tout autre
organisme à but non lucratif et à finalité politique, philosophique, religieuse,
mutualiste ou syndicale. Toutefois, le traitement doit se rapporter
exclusivement aux membres ou anciens membres de cet organisme ou aux
personnes entretenant avec lui des contacts réguliers liés à ses objectifs et à sa
finalité, et que les données ne soient pas communiquées à un tiers extérieur
sans le consentement des personnes concernées ;
15. Le traitement nécessaire à des fins archivistiques, dans l’intérêt public, à des
fins de recherche scientifique ou historique ou à des fins statistiques.

Les données à caractère personnel visées à l’alinéa 1 font l’objet d’un traitement aux fins
prévues à l’alinéa 2, point 8, si ces données sont traitées par un professionnel de santé soumis
à une obligation de secret professionnel conformément au droit en République Démocratique
du Congo ou aux règles arrêtées par les organismes nationaux compétents, ou sous sa
responsabilité, ou par une autre personne également soumise à une obligation de secret
conformément aux droits en vigueur en République Démocratique du Congo ou aux règles
arrêtées par les organismes nationaux compétents.

Article 196.

Dans les cas où le traitement repose sur le consentement, le responsable du traitement est en
mesure de démontrer que la personne concernée a donné son consentement au traitement de
données à caractère personnel la concernant.

Au cas où le consentement de la personne concernée est donné dans le cadre d’une déclaration
écrite qui concerne également d’autres questions, le formulaire sur la demande de
consentement est rempli sous une forme qui le distingue clairement de ces autres questions, de
façon compréhensible et aisément accessible, et formulée en des termes clairs et simples.

Aucune partie de cette déclaration qui constitue une violation du présent Livre n’est
contraignante.

Code du numérique – RDC 84


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La personne concernée a le droit de retirer son consentement à tout moment, à travers le


même moyen utilisé pour le donner. Le retrait du consentement ne compromet pas la licéité
du traitement fondé sur le consentement effectué avant ce retrait. La personne concernée en
est informée avant de donner son consentement. Il doit être aussi simple de retirer que de
donner son consentement.

Au moment de déterminer si le consentement est donné librement, il y a lieu de tenir le plus


grand compte de la question de savoir, entre autres, si l’exécution d’un contrat, y compris la
fourniture d’un service, est subordonnée au consentement au traitement de données à
caractère personnel qui n’est pas nécessaire à l’exécution dudit contrat.

CHAPITRE IV : DE LA TRANSMISSION ET DU TRANSFERT DES DONNEES


PERSONNELLES

Section 1 : De la transmission des données personnelles


Article 197.

La transmission de données personnelles est licite et légale. Elle se fait entre les responsables
de traitement de droit privé et/ou de droit public.

Article 198.

Le responsable de traitement transmet à un ou plusieurs autres responsables de traitement des


données personnelles pour des besoins de prospection ou tout autre besoin licite et légal avec
le consentement de la personne concernée.

Le responsable de traitement qui transmet, veille à ce que les données communiquées ne


soient altérées par quoi que ce soit.

Il s’assure de l’identité et de la qualité du responsable du traitement ou de son représentant qui


reçoit les données.

Le responsable de traitement qui reçoit les données est tenu de les utiliser que pour de raisons
pour lesquelles elles lui ont été communiquées.

Un accord de confidentialité est conclu entre les deux responsables de traitement.

Code du numérique – RDC 85


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Article 199.

Pour des raisons d’enquête judiciaire, le Ministère public ou le juge adresse une réquisition
d’information ou une requête au responsable de traitement aux fins de lui communiquer les
données personnelles dont il a besoin. Celui-ci en informe l’Autorité de protection des
données. Après s’être assuré de l’authenticité et de la régularité de la demande ou de la
réquisition, le responsable de traitement y donne une réponse dans un délai qui ne peut
dépasser deux jours.

Toutefois, dans le cas où il se trouve dans l’incapacité de répondre à la demande ou à la


réquisition de l’autorité, le responsable de traitement en informe l’auteur de la demande ou de
la réquisition au lendemain du délai fixé à l’alinéa 2 et prend toutes les dispositions pour y
répondre dans un délai qui ne peut dépasser huit (8) jours.

Pour des raisons d’enquête judiciaire et de sécurité nationale, l’Autorité de protection des
données formule une correspondance au responsable de traitement pour que lui soient
transmises toutes les informations nécessaires.

Article 200.

Lors de la communication des données à caractère personnel, cette opération comporte


notamment l’identité du responsable qui a transmis les données au partenaire et/ou sous-
traitant, les droits de la personne concernée et notamment son droit de s’opposer à la
prospection.

Section 2 : Du transfert des données personnelles


Article 201.

Les données personnelles sont stockées et/ou hébergées en République Démocratique du


Congo.

Toutefois, pour des besoins de souveraineté numérique et de sécurité, les données à caractère
personnel peuvent être transférées vers une ambassade digitale, un hébergeur se trouvant dans
un État tiers ou une organisation internationale lorsque l’Autorité de protection des données
constate que l’État ou l’Organisation Internationale en question assure un niveau de protection
adéquat et suffisant à celui mis en place par les dispositions du présent Livre.

Code du numérique – RDC 86


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Le caractère équivalent et suffisant du niveau de protection s’apprécie au regard de toutes les


circonstances relatives à un transfert de données. Afin de déterminer ce caractère équivalent et
suffisant, il est notamment tenu compte de :

1. L’état de droit, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales,


la législation pertinente, tant générale que sectorielle, ainsi que les droits
effectifs et opposables dont bénéficient les personnes concernées et les recours
administratifs et judiciaires que peuvent effectivement introduire les personnes
concernées dont les données à caractère personnel sont transférées.
2. L’existence et le fonctionnement effectif d’une ou de plusieurs autorités de
contrôle indépendantes dans le pays tiers, ou auxquelles une organisation
internationale est soumise, chargées d’assurer le respect des règles en matière
de protection des données et de les faire appliquer, y compris par des pouvoirs
appropriés d’application desdites règles, d’assister et de conseiller les
personnes concernées dans l’exercice de leurs droits.
3. Les engagements internationaux pris par le pays tiers ou l’organisation
internationale en question, ou d’autres obligations découlant de conventions ou
d’instruments juridiquement contraignants ainsi que de sa participation à des
systèmes multilatéraux ou régionaux, en ce qui concerne la protection des
données à caractère personnel.

Avant tout transfert effectif de données à caractère personnel vers un État tiers ou une
organisation internationale, le responsable du traitement doit préalablement obtenir
l’autorisation de l’Autorité de protection des données à caractère personnel. Le transfert de
données à caractère personnel vers des États tiers ou une organisation internationale fait
l’objet d’un contrôle régulier de l’Autorité de protection des données à caractère personnel.

Article 202.

Le transfert de données personnelles vers un État tiers ou une organisation internationale


n’assurant pas un niveau de protection adéquat, est effectué dans un des cas suivants :

1. La personne concernée a expressément donné son consentement au transfert


envisagé après avoir été informée des risques que ce transfert pouvait
comporter pour elle, notamment de l’absence de niveau de protection adéquat ;
2. Le transfert est nécessaire à l’exécution d’un contrat entre la personne
concernée et le responsable du traitement ou des mesures préalables à la
conclusion de ce contrat, prises à la demande de la personne concernée ;
3. Le transfert est nécessaire à la conclusion ou à l’exécution d’un contrat conclu
ou à conclure, dans l’intérêt de la personne concernée, entre le responsable du
traitement et une autre personne physique ou morale ;

Code du numérique – RDC 87


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4. Le transfert est nécessaire ou rendu juridiquement obligatoire pour la


sauvegarde d’un intérêt public important, ou pour la constatation, l’exercice ou
la défense d’un droit en justice.
5. Le transfert est nécessaire à la sauvegarde des intérêts vitaux de la personne
concernée ou d’autres personnes lorsque la personne concernée se trouve dans
l’incapacité physique ou juridique de donner son consentement.
6. Le transfert intervient au départ d’un registre public qui, en vertu de
dispositions législatives ou réglementaires, est destiné à l’information du
public et est ouvert à la consultation du public ou de toute personne justifiant
d’un intérêt légitime, dans la mesure où les conditions légales pour la
consultation sont remplies dans le cas particulier.

Les points 1, 2 et 3 de ce paragraphe ne sont pas applicables aux activités des autorités
publiques dans l’exercice de leurs prérogatives de puissance publique.

Sans préjudice des dispositions de cet article, le Conseil des Ministres peut, et après avis
conforme de l’Autorité de protection des données, autoriser un transfert ou un ensemble de
transferts de données à caractère personnel vers un État tiers ou une organisation
internationale assurant un niveau de protection adéquat et suffisant, lorsque le responsable du
traitement offre des garanties suffisantes au regard de la protection de la vie privée et des
libertés et droits fondamentaux des personnes, ainsi qu’à l’égard de l’exercice des droit
correspondants.

CHAPITRE V : DES DONNEES PERSONNELLES SOUMISES A DES REGIMES


PARTICULIERS

Article 203.

Le traitement de données personnelles relatives aux infractions, aux condamnations pénales et


aux mesures de sûreté connexes est interdit. Il peut être mis en œuvre par :

1. les autorités publiques et ou judiciaires, les personnes morales gérant un service public
dans le cadre de leurs attributions légales, notamment leurs missions de police
judiciaire ou administrative ;
2. les auxiliaires de justice, pour les stricts besoins de l’exercice des missions qui leur
sont confiées par les dispositions légales et réglementaires notamment par des avocats
ou d’autres conseils juridiques, pour autant que la défense de leurs clients l’exige ;
3. les autres personnes lorsque le traitement est nécessaire à la réalisation de finalités
fixées par ou en vertu d’une disposition légale ou réglementaire ;
4. les personnes physiques ou par des personnelles morales de droit public ou de droit
privé pour autant que la gestion de leurs propres contentieux l’exige.

Code du numérique – RDC 88


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Le registre complet des condamnations pénales ne peut être tenu que sous le contrôle de
l’Autorité de protection des données.

Les personnes visées susceptibles de traiter les données à caractère personnel relatives aux
condamnations pénales et aux mesures de sûreté connexes sont soumises au secret
professionnel.

Article 204.

Le traitement ultérieur de données à caractère personnel à des fins historiques, statistiques ou


scientifiques est interdit.

L’interdiction de traiter les données à caractère personnel visées à l’alinéa 1er ne s’applique
pas dans les cas suivants :

1. l’objectif de la recherche ne peut être raisonnablement atteint sans que ces


informations soient fournies sous une forme permettant d’identifier l’individu ;
2. les informations sont divulguées à la condition qu’elles ne soient pas utilisées afin de
contacter une personne pour participer à une étude ;
3. le lien enregistré ne porte pas préjudice à la personne concernée et les avantages
découlant du lien enregistré relèvent clairement de l’intérêt public ;
4. le responsable du traitement concerné a approuve l’ensemble des conditions relatives à
la sécurité et à la confidentialité, au retrait ou à la destruction des identifiants
individuels le plus tôt possible, à l’interdiction de toute utilisation ou divulgation
ultérieure de ces informations sous une forme permettant d’identifier les individus
sans l’autorisation expresse du responsable du traitement ;
5. la personne à laquelle ces informations sont communiquées a signé un contrat
l’engageant à respecter les conditions approuvées, les dispositions du présent Livre,
les politiques et les procédures du responsable du traitement relatives à la
confidentialité des informations à caractère personnel.

Le traitement ultérieur de données à caractère personnel à des fins historiques, statistiques ou


scientifiques effectué à l’aide de données anonymes est admis.

Article 205.

Dans le cas où les finalités pour lesquelles des données personnelles sont traitées n’imposent
pas ou n’imposent plus au responsable du traitement d’identifier une personne concernée,
celui-ci n’est pas tenu de conserver, d’obtenir ou de traiter des informations supplémentaires

Code du numérique – RDC 89


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pour identifier la personne concernée à la seule fin de respecter les dispositions du présent
titre.

Lorsque, dans les cas visés à l’alinéa 1 du présent article, le responsable du traitement est à
même de démontrer qu’il n’est pas en mesure d’identifier la personne concernée, il en informe
la personne concernée, si possible. En pareil cas, les articles 224, 225, 226 et 227 ne sont pas
applicables, sauf lorsque la personne concernée fournit, aux fins d’exercer les droits que lui
confèrent ces articles, des informations complémentaires qui permettent de l’identifier.

Article 206.

Lors du traitement de données à caractère personnel visées aux articles du chapitre V du


présent titre, le responsable du traitement doit prendre les mesures supplémentaires suivantes :

1. les catégories de personnes, ayant accès aux données personnelles, doivent être
désignées par le responsable du traitement ou, le cas échéant, par le sous-traitant, avec
une description précise de leur fonction par rapport au traitement des données visées ;
2. la liste des catégories des personnes ainsi désignées doit être tenue à la disposition de
l’Autorité de protection des données par le responsable du traitement ou, le cas
échéant, par le sous-traitant ;
3. il doit veiller à ce que les personnes désignées soient tenues, par une obligation légale
ou statutaire, ou par une disposition contractuelle équivalente, au respect du caractère
confidentiel des données visées ;
4. lorsque l’information, due en vertu de la présente ordonnance-loi, est communiquée à
la personne concernée ou lors de la déclaration, le responsable du traitement doit
mentionner la base légale ou réglementaire autorisant le traitement de données à
caractère personnel visées aux articles du chapitre V du présent titre.

Article 207.

Lorsque le traitement de données personnelles est exclusivement autorisé par le consentement


écrit que ce soit sur papier, support électronique ou tout autre support équivalent, de la
personne concernée, le responsable du traitement doit préalablement communiqué, à la
personne concernée, en sus des informations en vertu des dispositions du présent livre, les
motifs pour lesquels ces données sont traitées, ainsi que la liste des catégories de personnes
ayant accès aux données personnelles.

Article 208.

Code du numérique – RDC 90


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Le responsable du traitement ou le sous-traitant informe la personne concernée de la


possibilité de définir les modalités de la gestion de ses données personnelles après sa mort.

A cet effet, la personne concernée indique les modalités relatives à la conservation, à


l’effacement, la communication et, s’il échet, à la transmission à une personne de son choix.

La personne concernée formule soit les directives d’ordre général qui concernent l’ensemble
de ses données à caractère personnel soit les directives d’ordre spécial qui ne concernent
qu’une partie de ses données à caractère personnel.

En cas d’absence des directives de la personne concernée, les héritiers de la personne


concernée peuvent à tout moment entamer les processus de se faire communiquer les droits y
afférents et, le cas échéant, se faire transmettre les données concernant le de cujus et ce,
conformément à la législation en la matière.

CHAPITRE VI : DES DROITS DE LA PERSONNE CONCERNEE, DES


OBLIGATIONS ET DU CONTROLE DU RESPONSABLE DE TRAITEMENT, DU
SOUS-TRAITANT ET DE LEUR PREPOSE DANS LE TRAITEMENT DE DONNEES
PERSONNELLES

Section 1 : Des droits de la personne concernée


Article 209.

La personne physique dont les données à caractère personnel fait l’objet d’un traitement peut
demander au responsable de ce traitement :

1. les informations permettant de connaître et de contester le traitement de ses


données à caractère personnel ;
2. la confirmation que des données à caractère personnel la concernant font ou ne
font pas l’objet de traitement, ainsi que des informations portant sur :
• les finalités du traitement ;
• les catégories de données sur lesquelles il porte et les catégories de
destinataires auxquels les données sont communiquées ;
• les destinataires ou catégories de destinataires auxquels les données à
caractère personnel ont été ou seront communiquées, lorsque cela est
possible ;
• l’existence d’une prise de décision automatisée, y compris un profilage,
et, au moins dans pareils cas, des informations utiles concernant la

Code du numérique – RDC 91


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logique sous-jacente, ainsi que l’importance et les conséquences


prévues de ce traitement pour la personne concernée ;
3. la communication sous forme intelligible des données à caractère personnel qui
la concernent ainsi que de toute information disponible quant à l’origine de
celles-ci ;
4. le cas échéant, les informations relatives aux transferts de données à caractère
personnel envisagés à destination d’un État tiers, après avis de l’Autorité en
charge de la Protection des données ;
5. lorsque cela est possible, la durée de conservation des données à caractère
personnel envisagée ou, lorsque ce n’est pas possible, les critères utilisés pour
déterminer cette durée ;
6. l’existence du droit de demander au responsable du traitement la rectification
ou l’effacement de données à caractère personnel, ou une limitation du
traitement des données à caractère personnel relatives à la personne concernée,
ou du droit de s’opposer à ce traitement ;
7. le droit d’introduire une réclamation auprès de l’Autorité compétente ;
8. toute information disponible quant à leur source, lorsque les données à
caractère personnel ne sont pas collectées auprès de la personne concernée.

Article 210.

Dans le cas prévu à l’article précédent, une copie des renseignements lui est communiquée au
plus tard dans les soixante jours de la réception de la demande.

Le paiement des frais pour toute copie supplémentaire demandée par la personne concernée
devra être fixé par note de service de la structure responsable du traitement sur la base des
coûts administratifs conséquents.

Toutefois, l’Autorité de protection des données saisie contradictoirement par le responsable


du fichier peut lui accorder :

1. des délais de réponse ;


2. l’autorisation de ne pas tenir compte de certaines demandes manifestement
abusives par leur nombre, leur caractère répétitif ou systématique.

Lorsque les données relatives à la santé de la personne concernée sont traitées aux fins de
recherches médico-scientifiques, qu’il est manifeste qu’il n’existe aucun risque qu’il soit porté
atteinte à la vie privée de cette personne et que les données ne sont pas utilisées pour prendre
des mesures à l’égard d’une personne concernée individuelle, la communication peut, pour

Code du numérique – RDC 92


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autant qu’elle soit susceptible de nuire gravement auxdites recherches, être différée au plus
tard jusqu’à l’achèvement des recherches. Dans ce cas, la personne concernée donne
préalablement son autorisation écrite au responsable du traitement que les données à caractère
personnel la concernant peuvent être traitées à des fins médico-scientifiques et la
communication de ces données peut dès lors être différée.

Article 211.

Les personnes concernées ont le droit de recevoir les données à caractère personnel les
concernant qu’elles ont fournies à un responsable du traitement, dans un format structuré,
couramment utilisé et lisible par un support numérique ou autre format lisible, et ont le droit
de transmettre ces données à un autre responsable du traitement sans que le responsable du
traitement auquel les données à caractère personnel ont été communiquées y fasse obstacle,
lorsque :

1. le traitement est fondé sur le consentement ou sur un contrat ;


2. le traitement est effectué à l’aide de procédés automatisés.

Lorsque la personne concernée exerce son droit à la portabilité des données en application de
l’alinéa premier du présent article, elle a le droit d’obtenir que les données à caractère
personnel soient transmises directement d’un responsable du traitement à un autre, lorsque
cela est techniquement possible.

Ce droit ne s’applique pas au traitement nécessaire à l’exécution d’une mission d’intérêt


public ou relevant de l’exercice de l’autorité publique dont est investi le responsable du
traitement.

Le droit visé à l’alinéa 1 du présent article ne porte pas atteinte aux droits et libertés de tiers.

Article 212.

La personne justifiant de son identité a le droit de contacter l’Autorité de protection des


données en vue de savoir si les différents traitements effectués par les organes ou services
compétents, portent sur des informations nominatives la concernant et, le cas échéant, d’en
obtenir communication.

Code du numérique – RDC 93


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Article 213.

La personne physique a le droit de s’opposer, à tout moment, pour des motifs légitimes, à ce
que des données à caractère personnel la concernant fassent l’objet d’un traitement. Elle a le
droit, d’une part, d’être informée avant que des données la concernant ne soient pour la
première fois communiquées à des tiers ou utilisées pour le compte de tiers à des fins
d’exploitation notamment commerciale, caritative ou politique et, d’autre part, de se voir
expressément offrir le droit de s’opposer, gratuitement à ladite communication ou utilisation.

Ce droit doit être explicitement proposé à la personne concernée d’une façon intelligible et
doit pouvoir être clairement distingué d’autres informations.

Lorsqu’il est fait droit à une opposition conformément à cet article, le responsable du
traitement n’utilise ni ne traite plus les données à caractère personnel concernées.

Pour exercer son droit d’opposition, l’intéressé adresse une demande datée et signée, par voie
postale ou électronique, au responsable du traitement ou à son représentant. Le responsable du
traitement doit communiquer dans les trente (30) jours qui suivent la réception de la demande
prévue à l’alinéa précédent, quelle suite il a donnée à la demande de la personne concernée.

Lorsque des données à caractère personnel sont collectées par écrit, soit sur un papier, support
numérique auprès de la personne concernée, le responsable du traitement demande, à celle-ci,
sur le document grâce auquel il collecte ses données, si elle souhaite exercer le droit
d’opposition.

En cas de contestation, la charge de la preuve incombe au responsable du traitement auprès


duquel est exercé le droit d’accès sauf lorsqu’il est établi que les données contestées ont été
communiquées par l’intéressé ou avec son accord.

Lorsque les données à caractère personnel sont collectées auprès de la personne concernée,
autrement que par écrit, le responsable du traitement demande à celle-ci si elle souhaite
exercer le droit d’opposition, soit sur un document qu’il lui communique à cette fin au plus
tard soixante (60) jours après la collecte des données à caractère personnel, soit par tout
moyen technique qui permet de conserver la preuve que la personne concernée a eu la
possibilité d’exercer son droit.

Code du numérique – RDC 94


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Article 214.

La personne physique peut exiger du responsable du traitement que soient, selon les cas, et
dans les meilleurs délais, mises à jour ou verrouillées les données à caractère personnel la
concernant, qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées, non pertinentes ou dont la
collecte, l’utilisation, la communication ou la conservation est interdite. Pour exercer son droit
de rectification ou de suppression, l’intéressé adresse une demande, par voie postale, par voie
électronique ou par porteur, datée et signée au responsable du traitement ou à son
représentant.

Dans les trente (30) jours qui suivent la réception de la demande prévue à l’alinéa précédent,
le responsable du traitement communique les rectifications ou effacements des données
effectués à la personne concernée elle-même ainsi qu’aux personnes à qui les données
inexactes, incomplètes, équivoques, périmées, non pertinentes ou dont la collecte,
l’utilisation, la communication ou la conservation est interdite, ont été communiquées. Quand
le responsable du traitement n’a pas connaissance des destinataires de la communication et
que la notification à ces destinataires ne paraît pas possible ou implique des efforts
disproportionnés, il le leur notifie dans le délai imparti.

En cas de non-respect du délai prévu à l’alinéa précédent, une plainte est adressée à l’autorité
ayant en charge la protection des données à caractère personnel par l’auteur de la demande.

Dans le cas où une information a été transmise à un tiers, sa rectification ou son annulation est
notifiée à ce tiers, sauf dispense accordée par l’autorité ayant en charge la protection des
données à caractère personnel.

Les ayants droit d’un de cujus justifiant de leur identité peuvent, si des éléments portés à leur
connaissance leur laissent présumer que les données à caractère personnel les concernant
faisant l’objet d’un traitement n’ont pas été actualisées, exiger du responsable de ce traitement
qu’il prenne en considération le décès et procède aux mises à jour qui doivent en être la
conséquence.

Lorsque les ayants droit en font la demande, le responsable du traitement justifie, sans frais
pour le demandeur, qu’il a procédé aux opérations exigées en vertu de l’alinéa précédent.

Code du numérique – RDC 95


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Article 215.

La personne concernée a le droit d’obtenir du responsable du traitement l’effacement, dans un


délai de trente (30) jours, des données à caractère personnel la concernant. Le responsable du
traitement a l’obligation de les effacer lorsque l’un des motifs suivants s’applique :

1. les données à caractère personnel ne sont plus nécessaires au regard des


finalités pour lesquelles elles ont été collectées ou traitées d’une autre manière
;
2. pour respecter une obligation légale à laquelle le responsable du traitement est
soumis ;
3. pour exécuter une mission d’intérêt public ou relevant de l’exercice de
l’autorité publique dont est investi le responsable du traitement ;
4. les données à caractère personnel ont fait l’objet d’un traitement illicite ;
5. la personne concernée retire le consentement sur lequel est fondé le traitement
et il n’existe pas d’autres fondements juridiques au traitement.

Article 216.

Lorsque le responsable du traitement a rendu publiques les données à caractère personnel de


la personne concernée, il prend toutes les mesures appropriées, y compris les mesures
techniques, en ce qui concerne les données publiées sous sa responsabilité, en vue d’informer
les tiers qui traitent lesdites données qu’une personne concernée leur demande d’effacer tout
lien vers ces données à caractère personnel, ou toute copie ou reproduction de celles-ci.

Lorsque le responsable du traitement a autorisé un tiers à publier des données à caractère


personnel de la personne concernée, il est réputé responsable de cette publication et prend
toutes les mesures appropriées pour mettre en œuvre le droit à l’oubli numérique et à
l’effacement des données à caractère personnel.

Le responsable du traitement met en place des mécanismes appropriés assurant la mise en


œuvre du respect du droit à l’oubli numérique et à l’effacement des données à caractère
personnel ou examine périodiquement la nécessité de conserver ces données, conformément
aux dispositions du présent Titre.

Code du numérique – RDC 96


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Lorsque l’effacement est effectué, le responsable du traitement ne procède à aucun autre


traitement de ces données à caractère personnel. Les alinéas 1, 2, 3 et 4 ci-dessus ne
s’appliquent pas dans la mesure où ce traitement est nécessaire :

1. à l’exercice du droit à la liberté d’expression et d’information ;


2. au respect d’une obligation légale qui requiert le traitement ou pour exécuter
une mission d’intérêt public ou relevant de l’exercice de l’autorité publique
dont est investi le responsable du traitement ;
3. à des motifs d’intérêt public dans le domaine de la santé publique ;
4. à des fins archivistiques dans l’intérêt public, à des fins de recherche
scientifique ou historique ou à des fins statistiques dans la mesure où le droit
visé à l’alinéa 1er est susceptible de rendre impossible ou de compromettre
gravement la réalisation des objectifs dudit traitement ;
5. à la constatation, à l’exercice ou à la défense de droits en justice.

Article 217.

L’Autorité de protection des données adopte, sans préjudice des dispositions du présent Livre,
des mesures ou des lignes directrices aux fins de préciser :

1. les conditions de la suppression des liens vers des données à caractère


personnel, des copies ou des reproductions de celles-ci existant dans les
services de communications électroniques accessibles au public ;
2. les conditions et les critères applicables à la limitation du traitement des
données à caractère personnel.

Article 218.

En ce qui concerne les traitements relatifs à la sûreté de l’État, la défense et la sécurité


publique, la demande est adressée à l’Autorité de protection des données qui désigne l’un de
ses membres pour mener toutes investigations utiles et faire procéder aux modifications
nécessaires. Celui-ci peut se faire assister d’un autre membre de ladite autorité. L’Autorité de
protection des données transmet le rapport de vérification aux services requérants qu’il a été
procédé aux vérifications.

Lorsque l’Autorité de protection des données constate, en accord avec le responsable du


traitement, que la communication des données qui y sont contenues ne met pas en cause les
finalités, la sûreté de l’Etat, la défense ou la sécurité publique, ces données peuvent être
communiquées au requérant.

Code du numérique – RDC 97


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Lorsque le traitement est susceptible de comprendre des informations dont la communication


ne met pas en cause les fins qui lui sont assignées, l’Autorité de protection des données
prévoit que ces informations sont communiquées au requérant par le gestionnaire du fichier
directement saisi dans un délai de trente jours suivant la réception de la demande.

Section 2 : Des obligations de responsables du traitement de données personnelles


Article 219.

Le responsable du traitement ou son représentant est tenu notamment de :

1. Tenir à jour les données inexactes, incomplètes, ou non pertinentes, ainsi que
celles obtenues ou traitées en méconnaissance des dispositions du présent
Livre ;
2. Veiller à ce que, pour les personnes agissant sous son autorité, l’accès aux
données et les possibilités de traitement soient limités à ce dont ces personnes
ont besoin pour l’exercice de leurs fonctions ou à ce qui est nécessaire pour les
nécessités du service ;
3. Informer les personnes agissant sous son autorité des dispositions du présent
Livre et de ses mesures d’application, ainsi que de toute prescription pertinente
relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements des données à
caractère personnel ;
4. S’assurer de la conformité des logiciels servant au traitement automatisé des
données à caractère personnel avec les termes de la déclaration visée à l’article
186 ainsi que de la régularité de leur application ;
5. Mettre en œuvre toutes les mesures techniques et l’organisation appropriées
pour assurer la protection des données qu’il traite contre la destruction
accidentelle ou illicite, la perte accidentelle, l’altération, la diffusion ou l’accès
non autorisés, notamment lorsque le traitement comporte des transmissions de
données dans un réseau, ainsi que contre toute autre forme de traitement illicite
;
6. Assurer la formation des agents qui s’occupent au quotidien du traitement de
données à caractère personnel ;
7. Empêcher toute personne non autorisée d’accéder aux installations utilisées
pour le traitement de données ;
8. Empêcher que des supports de données puissent être lus, copiés, modifiés ou
déplacés par une personne non autorisée ;
9. Empêcher l’introduction non autorisée de toute donnée dans le système
informatique, ainsi que toute prise de connaissance, toute modification ou tout
effacement non autorisés de données enregistrées ;
10. Empêcher que des systèmes de traitement de données soient utilisés à des fins
de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ;
11. Empêcher que, lors de la communication de données et du transport de
supports de données, les données puissent être lues, copiées, modifiées,
altérées ou effacées de façon non autorisée ;

Code du numérique – RDC 98


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12. Garantir que, lors de l’utilisation d’un système de traitement automatisé de


données, les personnes autorisées ne puissent accéder qu’aux données relevant
de leur autorisation ;
13. Garantir que soit vérifiée et constatée l’identité des tiers auxquels des données
peuvent être transmises par des installations de transmission ;
14. Garantir que soit vérifiée et constatée à posteriori l’identité des personnes
ayant eu accès au système informatique contenant des données à caractère
personnel, la nature des données qui ont été introduites, modifiées, altérées,
copiées, effacées ou lues dans le système, le moment auquel ces données ont
été manipulées ;
15. Sauvegarder les données par la constitution de copies de sécurité protégées.

Article 220.

Le responsable du traitement ou son représentant doit fournir à la personne dont les données
font l’objet d’un traitement, au plus tard, lors de la collecte et quels que soient les moyens et
supports employés, notamment les informations suivantes :

1. Identité et coordonnées du responsable du traitement ou du délégué à la


protection des données et, le cas échéant, du représentant du responsable du
traitement ;
2. Les finalités déterminées du traitement auquel les données sont destinées
lorsque le traitement est fondé sur des intérêts légitimes poursuivis par le
responsable du traitement ou par un tiers ;
3. Les catégories de données concernées ;
4. Les destinataires auxquels les données sont susceptibles d’être communiquées ;
5. Le fait de pouvoir demander à ne plus figurer sur le fichier ;
6. L’existence d’un droit de s’opposer, sur demande et gratuitement, au
traitement de données à caractère personnel la concernant envisagé à des fins
de prospection, notamment commerciale, caritative ou politique ;
7. Le caractère obligatoire ou non de la réponse, le caractère réglementaire ou
contractuel ainsi que les conséquences éventuelles d’un défaut de réponse ;
8. L’existence d’un droit d’accès à l’information aux données la concernant et de
demande de mise à jour de ses données ;
9. Lorsque le traitement est fondé sur l’existence du droit de retirer son
consentement à tout moment, sans porter atteinte à la licéité du traitement
fondé sur le consentement effectué avant le retrait de celui-ci ;
10. Le droit d’introduire une réclamation auprès de l’Autorité ;
11. La durée de conservation des données ;
12. L’existence d’une prise de décision automatisée, y compris un profilage et, en
pareils cas, des informations utiles concernant la logique sous-jacente, ainsi
que !’importance et les conséquences prévues de ce traitement pour la
personne concernée ;
13. l’éventualité de tout transfert de données a destination d’Etats tiers.

Article 221.

Code du numérique – RDC 99


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Le responsable de traitement met en œuvre les moyens nécessaires pour garantir la sécurité
des données personnelles, y compris la protection contre le traitement non autorisé ou illicite
et contre la perte, la destruction ou les dégâts d’origine accidentelle, le backup et la
restauration. Il est également civilement responsable sur les préposés traitant ces données.

Il met également en œuvre tous les moyens appropriés pour garantir que, par défaut, seules les
données à caractère personnel nécessaires au regard de chaque finalité spécifique du
traitement soient traitées.

Lorsque deux responsables du traitement ou plus déterminent conjointement les finalités et les
moyens du traitement, ils sont les responsables conjoints du traitement. Les responsables
conjoints du traitement définissent de manière transparente leurs obligations respectives afin
d’assurer le respect des exigences de la présente ordonnance-loi, notamment en ce qui
concerne l’exercice des droits de la personne concernée, et leurs obligations respectives par
voie d’accord entre eux. Un point de contact pour les personnes concernées peut être désigné
dans cet accord.

L’accord visé à l’alinéa 3 reflète dûment les rôles respectifs des responsables conjoints du
traitement et leurs relations vis-à-vis des personnes concernées. Les grandes lignes de l’accord
sont mises à la disposition de la personne concernée.

Indépendamment des termes de l’accord visé à l’alinéa 1, la personne concernée peut exercer
les droits que lui confère la présente ordonnance-loi à l’égard et contre chacun des
responsables du traitement.

Article 222.

Le responsable du traitement désigne un délégué à la protection des données à caractère


personnel pour garantir que les traitements ne soient pas susceptibles de porter atteinte aux
droits et libertés des personnes concernées. Le délégué est chargé notamment de :

1. Assurer, d’une manière indépendante, l’application interne des dispositions de


la présente ordonnance-loi ;
2. Tenir un registre des traitements effectués par le responsable du traitement,
contenant les informations visées à l’article 168 de la présente ordonnance-loi.

Code du numérique – RDC 100


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Article 223.

Les données personnelles sont traitées et stockées de manière confidentielle et protégée,


notamment lorsque le traitement comporte des transmissions de données dans un réseau.

Article 224.

Lorsque le traitement est confié à un sous-traitant, le responsable du traitement ou, le cas


échéant, son représentant en République Démocratique du Congo :

1. S’assure que le sous-traitant sélectionné remplit toutes les conditions requises


par la loi en vigueur sur la sous-traitance ;
2. S’assure que le sous-traitant sélectionné, remplit les garanties suffisantes au
regard des mesures de sécurité, éthiques et d’organisation relatives aux
traitements ainsi que les mesures techniques et opérationnelles conformément
aux lois en vigueur, notamment pour la mise en œuvre des mesures de sécurité
et de confidentialité, de manière à ce que le traitement réponde aux exigences
du présent Livre et garantisse la protection des droits des personnes concernées
;
3. Veille au respect des mesures du point 1, ci-dessus, notamment par la
stipulation de mentions spécifiques dans les contrats passés avec des sous-
traitants ;
4. Fixe dans le contrat, la responsabilité du sous-traitant à l’égard du responsable
du traitement et les obligations incombant au sous-traitant en matière de
protection de la sécurité et de la confidentialité des données ;
5. Convient avec le sous-traitant que celui-ci n’agit que sur la seule instruction du
responsable du traitement et est tenu par les mêmes obligations que celles
auxquelles le responsable du traitement est tenu ;
6. Consigne par écrit ou sur un support électronique les éléments du contrat visés
dans le présent article.

Article 225.

Le responsable du traitement veille et aide à ce que le délégué à la protection des données soit
associé, de manière appropriée et en temps utile, à toutes les questions relatives à la protection
des données personnelles et exerce les missions qui lui sont dévolues.

Le responsable du traitement veille à ce que le délégué à la protection des données ne reçoive


aucune instruction en ce qui concerne l’exercice de ses missions.

Le délégué à la protection des données ne peut être relevé de ses fonctions ou pénalisé par le
responsable du traitement ou le sous-traitant pour l’exercice de ses missions. Le délégué à la

Code du numérique – RDC 101


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protection des données fait directement rapport au niveau le plus élevé de la direction du
responsable du traitement ou du sous-traitant.

Les personnes concernées peuvent prendre contact avec le délégué à la protection des données
au sujet de toutes les questions relatives au traitement de leurs données à caractère personnel
et à l’exercice des droits que leur confère les dispositions du présent Livre.

Le délégué à la protection des données est soumis au secret professionnel en ce qui concerne
l’exercice de ses missions.

Le délégué à la protection des données exécute d’autres missions et tâches. Le responsable du


traitement ou le sous-traitant veille à ce que ces missions et tâches n’entraînent pas de conflit
d’intérêt.

Article 226.

Les missions du délégué à la protection des données sont les suivantes :

1. Informer et conseiller le responsable du traitement ou le sous-traitant ainsi que


les employés qui procèdent au traitement sur les obligations qui leur incombent
en vertu des dispositions du présent Livre en matière de protection des données
;
2. Contrôler le respect des dispositions du présent Livre en matière de protection
des données et des règles internes du responsable du traitement ou du sous-
traitant en matière de protection des données à caractère personnel, y compris
en ce qui concerne la répartition des responsabilités, la sensibilisation et la
formation du personnel participant aux opérations de traitement, et les audits
s’y rapportant ;
3. Dispenser des conseils, sur demande, en ce qui concerne l’analyse d’impact
relative à la protection des données et vérifier l’exécution de celle-ci
conformément aux dispositions du présent Livre ;
4. Coopérer avec l’autorité ayant en charge la protection des données à caractère
personnel ;
5. Faire office de point focal pour l’autorité ayant en charge la protection des
données à caractère personnel sur les questions relatives au traitement, y
compris la consultation préalable conformément aux dispositions du présent
Livre, et mener des consultations, le cas échéant, sur tout autre sujet.

Le délégué à la protection des données tient compte, dans l’accomplissement de ses missions,
du risque associé aux opérations de traitement compte tenu de la nature, de la portée, du
contexte et des finalités du traitement.

Code du numérique – RDC 102


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Article 227.

Le responsable du traitement tient un registre des activités de traitement effectuées sous leur
responsabilité. Ce registre comporte toutes les informations suivantes :

1. Le nom et les coordonnées du responsable du traitement et, le cas échéant, du


responsable conjoint du traitement, du représentant du responsable du traitement et du
délégué à la protection des données.
2. Les finalités du traitement.
3. Une description des catégories de personnes concernées et des catégories de données à
caractère personnel.
4. Les catégories de destinataires auxquels les données à caractère personnel ont été ou
seront communiquées, y compris les destinataires dans des pays tiers ou des
organisations internationales.
5. Le cas échéant, les transferts de données à caractère personnel vers un pays tiers ou à
une organisation internationale, y compris l’identification de ce pays tiers ou de cette
organisation internationale.
6. Les délais prévus pour l’effacement des différentes catégories de données.
7. Une description générale des mesures de sécurité techniques et organisationnelles.

Article 228.

Le responsable du traitement et, le cas échéant, son représentant met le registre à la


disposition de l’Autorité de protection des données.

Les obligations de tenir un registre et de désigner un délégué ne s’appliquent pas aux petites
et moyennes entreprises ainsi que aux startups, sauf si le traitement qu’elles effectuent est
susceptible de comporter un risque pour les droits et les libertés des personnes concernées, s’il
n’est pas occasionnel ou s’il porte notamment sur les catégories particulières de données ou
sur des données à caractère personnel relatives à des condamnations pénales.

Section 3 : Des obligations du sous-traitant


Article 229.

Le sous-traitant est tenu de ne traiter les données que dans la limite du contrat qui le lie avec
le Responsable de traitement.

Le traitement par un sous-traitant est régi par un contrat qui lie le sous-traitant au responsable
du traitement, définit l’objet et la durée du traitement, la nature et la finalité du traitement, le

Code du numérique – RDC 103


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type de données à caractère personnel et les catégories de personnes concernées, et les


obligations et les droits du responsable du traitement.

Ce contrat prévoit, notamment, que le sous-traitant :

• ne traite les données à caractère personnel que sur instruction documentée du


responsable du traitement, y compris en ce qui concerne les transferts de
données à caractère personnel vers un pays tiers ou à une organisation
internationale ;
• veille à ce que les personnes autorisées à traiter les données à caractère
personnel s’engagent à respecter la confidentialité ou soient soumises à une
obligation légale appropriée de confidentialité ;
• tient compte de la nature du traitement, aide le responsable du traitement, par
des mesures techniques et organisationnelles appropriées, dans toute la mesure
du possible, à s’acquitter de son obligation de donner suite aux demandes dont
les personnes concernées le saisissent en vue d’exercer leurs droits prévus au
présent titre ;
• aide le responsable du traitement à garantir le respect des obligations prévues
par le présent titre compte tenu de la nature du traitement et des informations à
la disposition du sous-traitant ;
• met à la disposition du responsable du traitement toutes les informations
nécessaires pour démontrer le respect des obligations prévues au présent article
et pour permettre la réalisation d’audits, y compris des inspections, par le
responsable du traitement ou un autre auditeur qu’il a mandaté, et contribue à
ces audits.

Le sous-traitant ne recrute pas un autre sous-traitant sans l’autorisation écrite préalable,


spécifique ou générale, du responsable du traitement. Dans le cas d’une autorisation écrite
générale, le sous-traitant informe le responsable du traitement de tout changement prévu
concernant l’ajout ou le remplacement d’autres sous-traitants, donnant ainsi au responsable du
traitement la possibilité d’émettre des objections à l’encontre de ces changements.

Article 230.

Le sous-traitant tient un registre de toutes les catégories d’activités de traitement effectuées


pour le compte du responsable du traitement, comprenant :

1. le nom et les coordonnées du ou des sous-traitants et de chaque responsable du


traitement pour le compte duquel le sous-traitant agit, ainsi que, le cas échéant,
les noms et les coordonnées du représentant du responsable du traitement ou
du sous-traitant et celles du délégué à la protection des données ;
2. les catégories de traitements effectués pour le compte de chaque responsable
du traitement ;

Code du numérique – RDC 104


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3. le cas échéant, les transferts de données à caractère personnel vers un pays tiers
ou à une organisation internationale, y compris l’identification de ce pays tiers
ou de cette organisation internationale et, dans le cas des transferts, les
documents attestant de l’existence de garanties appropriées ;
4. une description générale des mesures de sécurité techniques et
organisationnelles.

Les registres peuvent être sous forme matérialisée ou dématérialisée.

Article 231.

Le sous-traitant ou son représentant, le cas échéant, met le registre à la disposition de


l’Autorité de protection des données à caractère personnel sur demande.

Les obligations de tenir un registre et de désigner un délégué ne s’appliquent pas aux petites,
moyennes entreprises et startups sauf si le traitement qu’elles effectuent est susceptible de
comporter un risque pour les droits et les libertés des personnes concernées, s’il n’est pas
occasionnel ou s’il porte notamment sur des catégories particulières ou des données à
caractère personnel relatives à des condamnations pénales.

Article 232.

Sans préjudice du Livre III, les prestataires de services de confiance visés par le Livre précité
sont soumis aux exigences de protection des données à caractère personnel prévues par les
dispositions du présent livre.

Section 4 : Des obligations du préposé


Article 233.

La personne ayant accès aux données à caractère personnel et agissant sous l’autorité et le
contrôle du responsable du traitement, est tenue de suivre les instructions de ce dernier pour
traiter les données à caractère personnel.

Section 5 : Du contrôle du traitement des données personnelles


Article 234.

Le contrôle du traitement des données à caractère personnel effectué par un responsable de


traitement ou son délégué, le sous-traitant ainsi que les sanctions administratives de leur non-

Code du numérique – RDC 105


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conformité au présent Livre, sont de la compétence exclusive de l’Autorité de protection des


données à caractère personnel.

Cette prérogative ne peut être déléguée à un organe tiers, sauf si l’organe remplit les
conditions ci-après :

1. démontre, à la satisfaction de l’autorité de protection des données à caractère


personnel, son indépendance et son expertise ;
2. établit des procédures lui permettant d’apprécier si les responsables du
traitement et les sous-traitants concernés satisfont aux conditions de contrôle
du respect des dispositions et d’examiner périodiquement son fonctionnement ;
3. établit des procédures et des structures pour traiter les réclamations relatives
aux violations par un responsable du traitement ou un sous-traitant ;
4. démontre, à la satisfaction de l’autorité ayant en charge de la protection des
données à caractère personnel, que ses tâches et ses missions n’entraînent pas
de conflit d’intérêt.

L’Autorité de protection des données révoque l’agrément de l’organe si les conditions


d’agrément ne sont plus réunies ou si les mesures prises par l’organe constituent une violation
des dispositions du présent Livre.

Article 235.

Lorsque les données à caractère personnel n’ont pas été collectées auprès de la personne
concernée, le responsable du traitement ou son représentant fournit, à la personne concernée,
sauf si elle en est déjà informée, les informations ci-après :

1. L’identité et les coordonnées du responsable du traitement et, le cas échéant,


du délégué à la protection des données ;
2. Les finalités du traitement ;
3. L’existence d’un droit de s’opposer, sur demande et gratuitement, au
traitement de données à caractère personnel la concernant à des fins de
prospection directe notamment commerciale, caritative ou politique. Dans ce
cas, la personne concernée est informée avant que des données à caractère
personnel ne soient pour la première fois communiquées à des tiers ou utilisées
pour le compte de tiers à des fins de prospection ;
4. D’autres informations supplémentaires suivantes :

• Les catégories de données concernées ;


• Les destinataires ou les catégories de destinataires ;
• La durée de conservation des données ;

Code du numérique – RDC 106


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• L’éventualité de tout transfert de données à destination d’États tiers,


lorsque le traitement est fondé sur les intérêts légitimes poursuivis par le
responsable du traitement ou par un tiers ;
• L’existence d’un droit d’accès aux données la concernant et de
rectification ou d’effacement de ces données ;
• L’existence du droit de retirer son consentement à tout moment, sans
porter atteinte à la licéité du traitement fondé sur le consentement effectué
avant le retrait de celui-ci ;
• Le droit d’introduire une réclamation auprès de l’Autorité ;
• La source d’où proviennent les données à caractère personnel et, le cas
échéant, une mention indiquant qu’elles sont issues de sources accessibles
au public ;
• L’existence d’une prise de décision automatisée, y compris un profilage,
et, au moins dans pareils cas, des informations utiles concernant la logique
sous-jacente, ainsi que l’importance et les conséquences prévues de ce
traitement pour la personne concernée.

Les informations mentionnées ci-dessus doivent être fournies lors de l’enregistrement des
données ou, si la communication de données à un tiers est envisagée, au plus tard au moment
de la première communication des données.

Le responsable du traitement fournit les informations visées au premier alinéa :

1. dans un délai raisonnable après avoir obtenu les données à caractère personnel,
mais ne dépassant pas trente (30) jours, eu égard aux circonstances
particulières dans lesquelles les données à caractère personnel sont traitées ;
2. si les données à caractère personnel doivent être utilisées aux fins de la
communication avec la personne concernée, au plus tard au moment de la
première communication à ladite personne ; ou
3. s’il est envisagé de communiquer les informations à un autre destinataire, au
plus tard lorsque les données à caractère personnel sont communiquées pour la
première fois.

Lorsqu’il a l’intention d’effectuer un traitement ultérieur des données à caractère personnel


pour une finalité autre que celle pour laquelle les données à caractère personnel ont été
obtenues, le responsable du traitement fournit au préalable à la personne concernée des
informations sur cette autre finalité et toute autre information pertinente visée à l’alinéa 1er.

Article 236.

Conformément aux dispositions du présent Livre, le responsable du traitement est dispensé de


fournir les informations lorsque :

Code du numérique – RDC 107


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1. L’information de la personne concernée se révèle impossible ou implique des


efforts disproportionnés pour un traitement à des fins statistiques, historiques
ou scientifiques ou pour le dépistage motivé par la protection et la promotion
de la santé publique ;
2. La personne concernée dispose déjà de ces informations ;
3. L’enregistrement ou la communication des données à caractère personnel est
effectué en vue de l’application d’une disposition légale ou réglementaire.

Article 237.

Le responsable du traitement prend des mesures appropriées pour fournir toute information
requise pour procéder à la communication, en ce qui concerne le traitement à la personne
concernée d’une façon concise, transparente, compréhensible et aisément accessible, en des
termes clairs et simples, en particulier pout toute information concernant un mineur.

Les informations sont fournies par écrit ou par d’autres moyens, y compris, lorsque c’est
approprié, par voie électronique.

Toutefois, la personne concernée peut faire une demande écrite ; dans ce cas les informations
lui seront fournies par écrit également, à condition que l’identité de la personne concernée soit
démontrée par d’autres moyens.

Article 238.

Le responsable du traitement facilite l’exercice des droits conférés à la personne concernée.


Dans ce cas, le responsable du traitement ne refuse pas de donner suite à la demande de la
personne concernée d’exercer les droits que lui confèrent le présent Livre, à moins que le
responsable du traitement ne démontre qu’il n’est pas en mesure d’identifier la personne
concernée.

Article 239.

Le responsable du traitement fournit à la personne concernée des informations sur les mesures
prises à la suite d’une demande formulé dans les meilleurs délais et en tout état de cause dans
un délai de trente jours à compter de la réception de la demande. Au besoin, ce délai peut être
prolongé de soixante jours, compte tenu de la complexité et du nombre de demandes.

Code du numérique – RDC 108


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Le responsable du traitement informe la personne concernée de cette prolongation et des


motifs du report dans un délai de trente jours à compter de la réception de la demande.

Lorsque la personne concernée présente sa demande sous une forme électronique, les
informations sont fournies par voie électronique lorsque cela est possible, à moins que la
personne concernée ne demande qu’il en soit autrement.

Si le responsable du traitement ne donne pas suite à la demande formulée par la personne


concernée, il informe celle-ci sans tarder et au plus tard dans un délai de trente jours à
compter de la réception de la demande des motifs de son inaction.

La personne concernée a la possibilité d’introduire une réclamation auprès de l’autorité ayant


en charge de la protection des données à caractère personnel et de former un recours
juridictionnel.

Article 240.

Aucun paiement n’est exigé pour fournir les informations en vue de procéder à toute
communication.

Article 241.

Sans préjudice des dispositions relatives à la protection des données personnelles, des
condamnations pénales, et aux mesures de sécurité connexes, lorsque le responsable du
traitement a des doutes raisonnables quant à l’identité de la personne physique présentant la
demande particulière, il peut demander que lui soient fournies des informations
supplémentaires nécessaires pour confirmer l’identité de la personne concernée.

Article 242.

Les informations à communiquer aux personnes peuvent être fournies accompagnées d’icônes
normalisées afin d’offrir une bonne vue d’ensemble, facilement visible, compréhensible et

Code du numérique – RDC 109


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clairement lisible, du traitement prévu. Lorsque les icônes sont présentées par voie
électronique, elles sont lisibles par machine.

Article 243.

Compte tenu de l’état des connaissances, des coûts de mise en œuvre et de la nature, de la
portée, du contexte et des finalités du traitement ainsi que des risques, dont le degré de
probabilité et de gravité varie, que présente le traitement pour les droits et libertés des
personnes physiques, le responsable du traitement met en œuvre, tant au moment de la
détermination des moyens du traitement qu’au moment du traitement lui-même, des mesures
techniques et organisationnelles appropriées, telles que la pseudonymisation, qui sont
destinées à mettre en œuvre les principes relatifs à la protection des données, tels que la
minimisation des données, de façon effective et à assortir le traitement des garanties
nécessaires afin de répondre aux exigences du présent Livre et de protéger les droits de la
personne concernée.

Le responsable du traitement met en place des mesures techniques et organisationnelles


appropriées pour garantir que, par défaut, seules les données à caractère personnel qui sont
nécessaires au regard de chaque finalité spécifique du traitement sont traitées. Ces mesures
s’appliquent à la quantité de données à caractère personnel collectées, à l’étendue de leur
traitement, à leur durée de conservation et à leur accessibilité. En particulier, ces mesures
garantissent que, par défaut, les données à caractère personnel ne sont pas rendues accessibles
à un nombre indéterminé de personnes physiques sans l’intervention de la personne physique
concernée.

Article 244.

Le responsable du traitement doit notifier, sans délai, à l’Autorité de protection des données et
à la personne concernée toute violation des données à caractère personnel ayant affecté les
données à caractère personnel de la personne concernée.

Le sous-traitant doit avertir, sans délai, le responsable du traitement de toute rupture de la


sécurité ayant affecté les données à caractère personnel qu’il traite pour le compte et au nom
du responsable du traitement.

Code du numérique – RDC 110


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La notification visée à l’alinéa 1 doit, à la limite :

1. Décrire la nature de la rupture de sécurité ayant affecté des données à caractère


personnel y compris, si possible, les catégories et le nombre approximatif de
personnes concernées par la rupture et les catégories et le nombre approximatif
d’enregistrements de données à caractère personnel concernés ;
2. Communiquer le nom et les coordonnées du délégué à la protection des
données ou d’un autre point de contact auprès duquel des informations
supplémentaires peuvent être obtenues ;
3. Décrire les conséquences probables de la rupture de sécurité ;
4. Décrire les mesures prises ou que le responsable du traitement propose de
prendre pour remédier à la rupture de sécurité, y compris, le cas échéant, les
mesures pour en atténuer les éventuelles conséquences négatives.

La communication à la personne concernée visée à l’alinéa 1 n’est pas nécessaire si l’une ou


l’autre des conditions suivantes est remplie :

1. Le responsable du traitement a mis en œuvre les mesures de protection


techniques et organisationnelles appropriées et ces mesures ont été appliquées
aux données à caractère personnel affectées par ladite rupture, en particulier les
mesures qui rendent les données à caractère personnel incompréhensibles pour
toute personne qui n’est pas autorisée à y avoir accès, telles que le chiffrement
;
2. Le responsable du traitement a pris des mesures ultérieures qui garantissent
que le risque élevé pour les droits et libertés des personnes concernées visé à
l’alinéa 1er n’est plus susceptible de se matérialiser ;
3. Elle exigerait des efforts disproportionnés. Dans ce cas, il est plutôt procédé à
une communication publique ou à une mesure similaire permettant aux
personnes concernées d’être informées de manière tout aussi efficace.

Article 245.

Lorsqu’un traitement, en particulier par le recours à de nouvelles technologies, et compte tenu


de la nature, de la portée, du contexte et des finalités du traitement, est susceptible
d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes physiques, le responsable
du traitement effectue, avant le traitement, une analyse de l’impact des opérations de
traitement envisagées sur la protection des données à caractère personnel. Une seule et même
analyse peut porter sur un ensemble d’opérations de traitement similaires qui présentent des
risques élevés similaires.

Code du numérique – RDC 111


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Lorsqu’il effectue une analyse d’impact relative à la protection des données, le responsable du
traitement demande conseil au délégué à la protection des données, si un tel délégué a été
désigné.

L’analyse d’impact relative à la protection des données visée à l’alinéa 1 est, en particulier,
requise dans les cas suivants :

1. l’évaluation systématique et approfondie d’aspects personnels concernant des


personnes physiques, qui est fondée sur un traitement automatisé, y compris le
profilage, et sur la base de laquelle sont prises des décisions produisant des
effets juridiques à l’égard d’une personne physique ou l’affectant de manière
significative de façon similaire ;
2. le traitement à grande échelle des données à caractère personnel qui révèlent
l’origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses
ou philosophiques ou l’appartenance syndicale, ainsi que du traitement des
données génétiques, des données biométriques aux fins d’identifier une
personne physique de manière unique, des données concernant la santé ou des
données concernant la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle d’une personne
physique ;
3. le traitement à grande échelle des données relatives à des condamnations
pénales et à des infractions ;
4. la surveillance systématique à grande échelle d’une zone accessible au public.

L’Autorité de protection des données établit et publie une liste des types d’opérations de
traitement pour lesquelles une analyse d’impact relative à la protection des données est
requise conformément à l’alinéa 1.

Elle établit et publie une liste des types d’opérations de traitement pour lesquelles aucune
analyse d’impact relative à la protection des données n’est requise.

Article 246.

Le responsable du traitement consulte l’Autorité de protection des données préalablement au


traitement lorsqu’une analyse d’impact relative à la protection des données effectuée au titre
de l’article précédent indique que le traitement présenterait un risque élevé si le responsable
du traitement ne prenait pas de mesures pour atténuer le risque.

Lorsque l’Autorité de protection des données est d’avis que le traitement envisagé visé à
l’alinéa 1, constituerait une violation des dispositions du présent Livre, en particulier lorsque
le responsable du traitement n’a pas suffisamment identifié ou atténué le risque, l’Autorité de

Code du numérique – RDC 112


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protection des données fournit par écrit, dans un délai maximum de huit (8) semaines à
compter de la réception de la demande de consultation, un avis écrit au responsable du
traitement et, le cas échéant, au sous-traitant, et peut faire usage de ses pouvoirs. Ce délai peut
être prolongé de quatre semaines, en fonction de la complexité du traitement envisagé.
L’Autorité de protection des données informe le responsable du traitement et, le cas échéant,
le sous-traitant de la prolongation du délai ainsi que des motifs du retard, dans un délai de
quinze jours à compter de la réception de la demande de consultation. Ces délais peuvent être
suspendus jusqu’à ce que l’Autorité de protection des données ait obtenu les informations
qu’elle a demandées pour les besoins de la consultation.

Article 247.

En ce qui concerne l’offre directe de services de la société de l’information aux mineurs, le


traitement des données à caractère personnel relatives à un mineur n’est licite que dans la
mesure où, le consentement est donné par le titulaire de la responsabilité parentale à l’égard
du mineur.

Le responsable du traitement vérifie, dans pareil cas, que le consentement est donné ou
autorisé par le titulaire de la responsabilité parentale à l’égard de l’enfant, compte tenu des
moyens technologiques disponibles.

Article 248.

En cas d’incapacité d’un majeur au sens du code de la famille dûment attestée par un
professionnel des soins de santé, les droits, tels que fixés par les dispositions du présent Livre,
d’une personne concernée majeure, sont exercés par le conjoint(e) ou toute personne commise
à la protection des intérêts de ce majeur conformément au code de la famille.

La personne concernée est associée à l’exercice de ses droits autant qu’il est possible et
compte tenu de sa capacité de compréhension.

Article 249.

Sans préjudice de tout autre recours administratif ou juridictionnel, la personne concernée a le


droit d’introduire une réclamation auprès de l’Autorité de protection des données, si elle

Code du numérique – RDC 113


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considère que le traitement de données à caractère personnel la concernant constitue une


violation des dispositions du présent Livre.

L’Autorité de protection des données informe l’auteur de la réclamation de l’état


d’avancement et de l’issue de la réclamation, y compris de la possibilité d’un recours
juridictionnel en vertu de l’article suivant.

Article 250.

La personne concernée a le droit de former un recours effectif devant la juridiction


administrative compétente lorsque l’autorité en charge de la protection des données à
caractère personnel ne traite pas une réclamation ou n’informe pas la personne concernée,
dans un délai de soixante jours (60), de l’état d’avancement ou de l’issue de la réclamation
qu’elle a introduite au titre de l’article précédent.

Article 251.

La personne concernée a, contre le responsable de traitement des données ou son sous-traitant,


droit à un recours juridictionnel effectif devant le tribunal de paix de son ressort si elle
considère que les droits que lui confèrent les dispositions du présent Livre ont été violés du
fait d’un traitement de ses données à caractère personnel effectué en violation des dispositions
du présent livre.

Article 252.

La personne ayant subi un dommage matériel ou moral du fait d’une violation des
dispositions du présent Livre a le droit d’obtenir du responsable du traitement ou du sous-
traitant réparation du préjudice subi.

Le responsable du traitement ayant participé au traitement est responsable du dommage causé


par le traitement qui constitue une violation des dispositions du présent Livre. Un sous-traitant
n’est tenu pour responsable du dommage causé par le traitement que s’il n’a pas respecté les
obligations prévues par les dispositions du présent Livre qui incombent spécifiquement aux
sous-traitants ou s’il a agi en dehors des instructions licites du responsable du traitement ou
contrairement à celles-ci.

Code du numérique – RDC 114


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Le responsable du traitement ou le sous-traitant est exonéré de responsabilité, au titre de


l’alinéa 2, s’il prouve que le fait qui a provoqué le dommage ne lui est nullement imputable.

Lorsque plusieurs responsables de traitement ou sous-traitants ou lorsque, à la fois, un


responsable de traitement et un sous-traitant participent au même traitement et, lorsque, au
titre des alinéas 2 et 3, ils sont responsables d’un dommage causé par le traitement, chacun
des responsables du traitement ou des sous-traitants est tenu solidairement responsable du
dommage (dans sa totalité) afin de garantir à la personne concernée une réparation effective.

Lorsque le responsable du traitement ou le sous-traitant a, conformément à l’alinéa 4, réparé


totalement le dommage subi, il est en droit de réclamer auprès des autres responsables du
traitement ou sous-traitants ayant participé au même traitement la part de la réparation
correspondant à leur part de responsabilité dans le dommage, conformément aux conditions
fixées à l’alinéa 2.

Article 253.

Les responsables conjoints du traitement définissent de manière transparente leurs obligations


respectives aux fins d’assurer le respect des exigences du présent Livre, notamment en ce qui
concerne l’exercice des droits de la personne concernée, et leurs obligations respectives quant
à la communication des informations, par voie d’accord entre eux.

Un point de contact pour les personnes concernées peut être désigné dans l’accord.

L’accord visé à l’alinéa 1 reflète dûment les rôles respectifs des responsables conjoints du
traitement et leurs relations vis-à-vis des personnes concernées. Les grandes lignes de l’accord
sont mises à la disposition de la personne concernée.

Article 254.

L’interconnexion des fichiers de données personnelles permet d’atteindre des objectifs légaux
ou statutaires présentant un intérêt légitime pour les responsables des traitements. Elle ne peut
pas entraîner de discrimination ou de réduction des droits, libertés et garanties pour les
personnes concernées ni être assortie de mesures de sécurité inappropriées et doit en outre
tenir compte du principe de pertinence des données faisant l’objet de l’interconnexion.

Code du numérique – RDC 115


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CHAPITRE VII : DES MESURES ADMINISTRATIVES

Article 255.

Constituent notamment des manquements, au titre du présent Livre, le fait de :

1. procéder à une collecte déloyale de données à caractère personnel;


2. communiquer à un tiers non autorisé des données à caractère personnel;
3. procéder à la collecte de données sensibles, de données stratégiques, de
données relatives à des infractions ou à un numéro national d’identification
sans respecter les conditions légales;
4. procéder à la collecte ou à l’utilisation de données à caractère personnel ayant
pour conséquence de provoquer une atteinte grave aux droits fondamentaux ou
à l’intimité de la vie privée de la personne physique concernée;
5. empêcher les services de l’Autorité de protection des données d’effectuer une
mission de contrôle sur place ou faire preuve d’obstruction lors de la
réalisation d’une telle mission.

Article 256.

L’Autorité de protection des données peut prononcer un avertissement à l’encontre du


responsable du traitement qui ne respecte pas les obligations découlant des dispositions du
présent Livre.

Elle peut également mettre en demeure le responsable du traitement de faire cesser le


manquement constaté dans un délai fixé qui ne peut excéder huit jours.

Article 257.

Lorsque le responsable du traitement ne se conforme pas aux dispositions relatives à la mise


en demeure du présent Livre, l’Autorité de protection des données peut prononcer à son
encontre, dans le respect du principe du contradictoire, les sanctions suivantes :

1. paiement de huit millions à deux cents millions de francs congolais si la


violation n’a eu aucun impact grave sur l’État et/ou les personnes concernées;
2. paiement de 5% de son chiffre d’affaires annuel hors taxe de l’exercice écoulé,
si la violation a conduit à la mort ou à la tentative de meurtre d’une ou
plusieurs personnes;
3. injonction de cesser le traitement des données à caractère personnel, si la
violation a mis en danger la sécurité et la sûreté nationale et/ou a conduit à un
crime de masse ou à un génocide.

L’État se garde le droit d’intenter une action pénale contre le responsable de traitement et de
réclamer des dommages et intérêts contre lui et les personnes concernées.
Code du numérique – RDC 116
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Article 258.

La sanction prononcée par l’Autorité de protection des données peut être assortie d’une
injonction de procéder, dans un délai qui ne peut excéder huit (8) jours, à toute modification
ou suppression utile dans le fonctionnement des traitements de données à caractère personnel,
objet de la sanction.

Article 259.

Les sanctions prévues dans les dispositions du présent Livre sont prononcées sur la base d’un
rapport établi par l’Autorité de protection des données. Ce rapport est notifié au responsable
du traitement, qui peut faire des observations écrites ou orales dans un délai de quinze (15)
jours dès la réception de la notification de l’Autorité de protection des données et qui peut être
assisté ou se faire représenter aux séances de travail à l’issue desquelles l’Autorité de
protection des données statue.

Les décisions prises par l’Autorité de protection des données sont motivées et notifiées au
responsable du traitement.

Article 260.

Les décisions prononçant une sanction peuvent faire l’objet d’un recours devant la juridiction
administrative compétente.

Article 261.

Les sanctions prononcées sont rendues publiques par l’Autorité de protection des données.

TITRE IV : DE L’AUTORITE DE PROTECTION DES DONNEES

Article 262.

Il est créée une autorité de protection des données, dénommée Autorité de protection des
données en sigle « APD », ci-après désignée « Autorité de protection des données », chargée
de contrôler le respect des dispositions du présent Livre et celles relatives à la protection de la
vie privée et toute action étrangère touchant les données ou le traitement de données
publiques et à caractère personnel hébergées en République Démocratique du Congo.

Code du numérique – RDC 117


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L’Autorité de protection des données est une autorité administrative indépendante dotée de la
personnalité juridique et jouissant d’une autonomie administrative et financière.

Un décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des Ministres, sur proposition du Ministre
ayant le numérique dans ses attributions, fixe l’organisation et le fonctionnement de l’Autorité
de protection des données.

Article 263.

L’Autorité de protection des données a pour mission de veiller à ce que le traitement des
données publiques et à caractère personnel soit mis en œuvre conformément aux dispositions
du Livre III de la présente ordonnance-loi.

À ce titre, l’Autorité de protection des données est chargée de :

1. Répondre à toute demande d’avis ou recommandation portant sur un traitement


de données publiques et personnelles ;
2. Émettre de sa propre initiative des avis motivés ou des recommandations sur
toute question relative à l’application des principes fondamentaux de la
protection de la vie privée dans le cadre du présent Livre, ainsi que des lois
contenant des dispositions relatives à la protection de la vie privée à l’égard
des traitements de données publiques et personnelles ;
3. Informer les personnes concernées et les responsables de traitements de leurs
droits et obligations ;
4. Autoriser ou refuser les traitements de fichiers dans un certain nombre de cas,
notamment les fichiers sensibles ;
5. Recevoir les formalités préalables à la création de traitements des données
personnelles et le cas échéant autoriser ces traitements ;
6. Recevoir, par la voie postale ou par voie électronique, les réclamations, les
pétitions et les plaintes relatives à la mise en œuvre des traitements des
données personnelles et informer leurs auteurs des suites données à celles-ci,
notamment si un complément d’enquête ou une coordination avec une autre
Autorité de protection nationale est nécessaire ;
7. Effectuer, sans préjudice de toute action devant les tribunaux, des enquêtes,
soit de sa propre initiative, soit à la suite d’une réclamation ou à la demande
d’une autre Autorité de protection nationale, et informer la personne
concernée, si elle l’a saisie d’une réclamation, du résultat de ses enquêtes dans
un délai raisonnable ;
8. Informer sans délai l’autorité judiciaire pour certains types d’infractions dont
elle a connaissance ;
9. Informer, sans délai, le Procureur de la république, conformément aux
dispositions du code pénal, des violations des dispositions du présent Livre,
constitutives d’infractions pénales ;

Code du numérique – RDC 118


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10. Informer l’Assemblée nationale, le Gouvernement ou d’autres institutions


politiques, ainsi que le public, de toute question relative à la protection des
données publiques et personnelles ;
11. Conduire de fréquentes consultations avec des parties prenantes sur des
questions que l’Autorité considère comme pouvant nuire à la protection
effective des données à caractère personnel pour les services, les installations,
les appareils ou les annuaires au titre du présent Livre ;
12. Requérir des experts ou agents assermentés, en vue de participer à la mise en
œuvre des missions de vérification portant sur tout traitement des données à
caractère personnel sur le territoire de la République Démocratique du Congo ;
13. Veiller au respect des autorisations et consultations préalables ;
14. Prononcer la rectification, l’effacement ou la destruction de toutes les données
lorsqu’elles ont été traitées en violation des dispositions du présent Livre et la
notification de ces mesures aux tiers auxquels les données ont été divulguées ;
15. Demander au responsable du traitement ou au sous-traitant de satisfaire aux
demandes d’exercice des droits prévus par les dispositions du présent Livre
présentées par la personne concernée ;
16. Prononcer des sanctions administratives et pécuniaires, à l’égard des
responsables de traitement ;
17. Mettre à jour un répertoire des traitements des données à caractère personnel et
le mettre à disposition du public ;
18. Surveiller les faits nouveaux présentant un intérêt, dans la mesure où ils ont
une incidence sur la protection des données publiques et personnelles,
notamment l’évolution des technologies de l’information et des
communications et celle des pratiques commerciales ;
19. Autoriser et surveiller les opérations de monétisation des données ;
20. Informer le responsable du traitement ou le sous-traitant d’une violation
alléguée des dispositions régissant le traitement des données à caractère
personnel et, le cas échéant, d’ordonner au responsable du traitement ou à son
sous-traitant de remédier à cette violation par des mesures déterminées, afin
d’améliorer la protection de la personne concernée ;
21. Conseiller les personnes physiques ou morales qui procèdent à des traitements
des données à caractère personnel ou à des essais ou expériences de nature à
aboutir à de tels traitements ;
22. Autoriser ou refuser des transferts transfrontaliers de données à caractère
personnel vers des États tiers ;
23. Sensibiliser le public aux risques, aux règles, aux garanties et aux droits relatifs
au traitement des données à caractère personnel. Les activités destinées
spécifiquement aux enfants, personnes âgées ou personnes gravement malades
ou à tous ceux qui ne peuvent pas être en mesure de comprendre la portée des
activités qui leur sont proposées, font l’objet d’une attention particulière ;
24. Faire des propositions de modifications législatives ou réglementaires
susceptibles de simplifier et d’améliorer le cadre législatif et réglementaire à
l’égard du traitement des données ;
25. Homologuer les codes de conduite et recueillir et autoriser, le cas échéant, les
projets, modifications ou prorogations desdits codes ;

Code du numérique – RDC 119


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26. Mettre en place des mécanismes de coopération avec les autorités de protection
des données publiques et personnelles d’États tiers pour le partage
d’informations et l’assistance mutuelle ;
27. Participer aux négociations internationales en matière de protection des
données publiques et personnelles ;
28. Assurer le renforcement de capacités des responsables de traitement ou leurs
délégués, des sous-traitants et leurs préposés.

Pour l’accomplissement de ses missions, l’Autorité de protection des données peut procéder
par voie de recommandations et prendre des décisions individuelles dans les cas prévus par la
présente ordonnance-loi.

Article 264.

Les organes de l’Autorité de protection des données sont :

1. L’Assemblée plénière ;
2. Le Bureau ;
3. Les Commissions permanentes.

L’Autorité de protection des données dispose d’un Secrétariat technique chargé des questions
administratives, juridiques et financières. Elle a une antenne dans chaque chef-lieu de
province, chaque ville et au chef-lieu de territoire.

Article 265.

L’Assemblée plénière comprend l’ensemble des membres de l’Autorité de protection des


données. Elle est l’organe de conception, d’orientation, de décision et de contrôle de
l’Autorité. Ses décisions sont prises par consensus ou à défaut par vote majoritaire.

Article 266.

L’Assemblée plénière est composée de neuf (9) membres choisis en raison de leurs
compétences et/ou techniques ainsi qu’il suit :

1. Une personnalité désignée par le Président de la République ;


2. Trois personnalités désignées par l’Assemblée nationale ;
3. Deux magistrats de carrière désignés par le Conseil Supérieur de la
Magistrature ;
4. Un avocat désigné par l’Ordre national des avocats ;
5. Un délégué désigné par la Commission nationale des Droits de l’homme,
CNDH en sigle ;

Code du numérique – RDC 120


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6. Un représentant des organisations patronales issu de l’écosystème numérique,


sous réserve des dispositions de l’article 268 de la présente ordonnance-loi.

La désignation des membres tient compte de leur expertise dans le secteur du numérique et de
la représentation nationale, ainsi que celle de la femme.

Article 267.

Nul ne peut être désigné membre de l’Assemblée plénière de l’Autorité de protection des
données s’il ne remplit pas les conditions ci-après :

1. Être de nationalité congolaise ;


2. Jouir de ses droits civils et politiques ;
3. Être titulaire d’un diplôme de licence au moins ou d’un titre équivalent et
justifier d’une expérience professionnelle de 5 ans ou plus dans un domaine
pouvant présenter un intérêt pour l’Autorité de protection des données ;
4. Ne pas se trouver dans un des cas d’incompatibilité visés à l’article 268 de la
présente ordonnance-loi.

Article 268.

Les membres de l’Assemblée plénière sont nommés par Ordonnance du Président de la


République sur proposition du Ministre ayant le numérique dans ses attributions pour une
durée de 5 ans renouvelable une fois et sont soumis au contrôle parlementaire.

Les membres de l’Assemblée plénière jouissent d’une immunité totale pour les opinions
émises dans l’exercice de leurs fonctions. Ils sont justiciables devant la Cour de Cassation.

La qualité des membres de l’Assemblée plénière est incompatible avec la qualité des membres
du Gouvernement, des Députés et Sénateurs, de l’exercice des fonctions de dirigeant
d’entreprises, de la détention de participation dans les entreprises du secteur du numérique,
bancaire ou des télécommunications.

Article 269.

Le Bureau est l’organe de gestion et de coordination de l’Autorité de protection des données.


Il est composé de quatre membres : un Président, un Vice-Président, un Rapporteur et un
Rapporteur-Adjoint. Les membres du Bureau de l’Assemblée plénière sont élus par leurs pairs
à la majorité simple des voix.

Code du numérique – RDC 121


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Article 270.

Les Commissions sont des organes techniques chargés de traiter des questions relatives à la
mission de l’Autorité de protection des données.

Chaque Commission est dirigée par un membre de la plénière autre que les membres du
Bureau de la plénière.

Le nombre des commissions, leur composition, organisation et fonctionnement sont


déterminés par décret du Premier Ministre visé à l’article 262 de la présente ordonnance-loi.

LIVRE IV : DE LA SÉCURITÉ ET DE LA PROTECTION PÉNALE DES SYSTÈMES


INFORMATIQUES

TITRE I : DE L’OBJET ET DU CHAMP D’APPLICATION

Article 271.

Les dispositions du présent Livre fixent les règles applicables à la cybersécurité et modalités
de lutte contre la cybercriminalité.

Elles fixent également le cadre institutionnel, les règles et modalités d’utilisation de la


cryptologie en République Démocratique du Congo.

Article 272.

Le présent Livre s’applique :

1. Aux moyens permettant d’assurer la protection et l’intégrité des systèmes


informatiques, des opérateurs d’importance vitale ainsi que des données
numériques ;
2. Aux infractions spécifiques liées aux activités et services numériques, ainsi
qu’à celles commises sur et au moyen d’un système informatique ;
3. Aux infractions commises dans le cyberespace et dont les effets se produisent
sur le territoire national ;
4. À la collecte des preuves électroniques de toute infraction ;
5. Au cadre institutionnel et aux règles procédurales spécifiques à la
cybersécurité et à la cybercriminalité en République Démocratique du Congo.

Code du numérique – RDC 122


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Article 273.

Les dispositions du présent livre ne s’appliquent pas :

1. Aux moyens de chiffrement utilisés par les missions diplomatiques et


consulaires conformément aux traités et conventions régulièrement ratifiés
ainsi que ceux relatifs à la sécurité intérieure et extérieure.
2. Aux applications et systèmes numériques utilisés par les services spécialisés de
défense et de sécurité nationale de la République Démocratique du Congo.

TITRE II : DU CADRE INSTITUTIONNEL

Article 274.

Le cadre institutionnel du secteur de la cybersécurité est l’Agence Nationale de Cybersécurité,


« ANCY », en sigle.

L’Agence Nationale de Cybersécurité est l’autorité nationale en charge de la cybersécurité et


de la sécurité des systèmes informatiques en République Démocratique du Congo.

CHAPITRE I : DE L’AGENCE NATIONALE DE CYBERSECURITE

Article 275.

L’Agence Nationale de Cybersecurité est un organisme public doté de la personnalité


juridique. Elle relève de l’autorité du Président de la République.

Une Ordonnance du Président de la République délibérée en Conseil des Ministres fixe


l’organisation et le fonctionnement de l’Agence Nationale de Cybersecurité.

Dans le cadre de ses missions, l’Agence Nationale de Cybersecurité collabore notamment


avec les Ministères ayant dans leurs attributions les matières ci-après :

1. l’intérieur et la sécurité ;
2. la défense nationale ;
3. la justice ;
4. le numérique ;
5. les postes et télécommunications ;
6. les droits humains.

Article 276.

Code du numérique – RDC 123


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L’Agence est l’autorité nationale en charge de la Cybersecurité et de la sécurité des systèmes


informatiques en République Démocratique du Congo.

Elle assure la régulation en matière de Cybersecurité, la conformité et l’audit des systèmes


informatiques ainsi que des réseaux de communication électronique, l’homologation des
prestataires de services et produits de cybersecurité.

L’exploitant d’un système informatique, public ou privé, informe l’Agence Nationale de


Cybersecurité de toutes les attaques, intrusions et autres pénétrations susceptibles d’entraver
le fonctionnement d’un autre système informatique ou réseau afin de lui permettre de prendre
les mesures nécessaires pour y faire face, en ce compris l’isolement du système informatique
concerné et cela jusqu’à ce que ces perturbations cessent.

L’exploitant est tenu de se conformer aux mesures édictées par l’Agence Nationale de
Cybersecurité pour mettre fin à ces perturbations.

Article 277.

Elle oriente la stratégie nationale de Cybersecurité et propose la politique de sécurité des


systèmes informatiques de l’État.

L’Agence Nationale de Cybersecurité apporte son expertise et son assistance technique aux
administrations ainsi qu’aux entreprises tant publiques que privées, avec une mission
renforcée au profit des infrastructures critiques et essentielles et des opérateurs d’importance
vitale (OIV).

Article 278.

L’Agence Nationale de Cybersecurité est chargée notamment des missions suivantes :

• piloter, coordonner et suivre la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de


Cybersecurité ;
• mettre en place des mesures de prévention, de protection et de défense des
données, des infrastructures critiques et essentielles ainsi que celles des
réseaux de communications électroniques face aux risques de cybermenaces en
République Démocratique du Congo ;
• piloter la gestion des risques au niveau national, les mesures de cyber-
résilience, de gestion des cyber-incidents, de continuité d’activités, de gestion
de crises cybers ;

Code du numérique – RDC 124


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• assurer la conformité des procédures de cybersecurité pour les organismes et


institutions publiques ;
• s’assurer du mécanisme d’inclusion nationale des différentes parties prenantes
à la mise en œuvre de la stratégie nationale de la Cybersecurité ;
• identifier, en collaboration avec les Ministères et les régulateurs sectoriels, les
organismes à importance vitale et les services essentiels, et s’assurer de leur
mise à jour ;
• suivre les indicateurs de performances en matière de Cybersecurité et sécurité
des systèmes informatiques ;
• établir et maintenir des bases de données des cyber-vulnérabilités ;
• participer au développement de la confiance numérique ;
• assurer l’audit et la veille technologique des systèmes informatiques et des
réseaux de communications électroniques en République Démocratique du
Congo ;
• certifier et homologuer les produits et services de Cybersecurité et de
cryptologie en République Démocratique du Congo ;
• accompagner et collaborer dans la lutte contre la Cybercriminalité avec
d’autres organismes et institutions publiques ;
• collaborer et participer à la sensibilisation, à la formation ainsi qu’aux
investigations en matière de cybersecurité ;
• assurer la gestion du Fonds souverain ;
• contribuer, en ce qui concerne ses missions, à l’application des accords, traités
et conventions relatifs à la Cybersecurité et à la lutte contre la Cybercriminalité
ratifiés par la République Démocratique du Congo ;
• veiller à l’exécution des dispositions légales et règlementaires relatives à la
sécurité des systèmes informatiques et des réseaux de communication
électronique ;
• centraliser les demandes d’assistance à la suite des incidents de sécurité sur les
systèmes informatiques et les réseaux de communication électronique.

Article 279.

Il est créé un Fonds souverain de Cybersecurité et des systèmes informatiques, dénommé «


Fonds souverain ».

Le Fonds souverain participe au financement de la Stratégie Nationale de Cybersecurité et


appuie les activités de l’Agence Nationale de la Cybersecurité.

Un Décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des ministres, sur proposition du Ministre
ayant le numérique dans ses attributions, définit les modalités de fonctionnement du Fonds
souverain ainsi que son financement.

Article 280.

Code du numérique – RDC 125


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Les systèmes informatiques relevant du secteur public sont soumis à un régime d’audit
obligatoire et périodique de la sécurité informatique.

Les critères relatifs à la nature de l’audit, à sa périodicité et aux procédures de l’application


des recommandations contenues dans le rapport d’audit, les conditions et procédures
d’identification des experts sont fixés par arrêté du Ministre ayant le numérique dans ses
attributions. Pour réaliser l’audit visé au présent article, l’Agence Nationale de Cybersecurité
et/ou les Experts désignés par celle-ci pour opérer ledit audit, ont le droit de consulter toutes
les bases de données, les documents, fichiers et dossiers relatifs à la sécurité informatique afin
d’accomplir leurs missions.

Les agents assermentés de l’Agence Nationale de Cybersecurité chargés de l’enquête ont la


qualité d’officier de police judiciaire à compétence restreinte. Ils prêtent serment selon les
dispositions du droit commun applicables en la matière.

À ce titre, en dehors du rapport administratif adressé à l’Autorité hiérarchique, ils adressent le


rapport judiciaire à l’Officier du Ministère public du ressort.

TITRE III : DE LA SÉCURITÉ DES SYSTÈMES INFORMATIQUES

CHAPITRE 1 : DES OBLIGATIONS GENERALES ET SPECIFIQUES

Section 1 : Des obligations générales


Article 281.

La personne physique ou morale opérant et/ou ayant des connaissances dans le secteur du
numérique est tenue de coopérer dans la détection des cyberattaques conformément aux
dispositions légales et réglementaires applicables en République Démocratique du Congo.

Article 282.

Le fournisseur de services en ligne est tenu de détenir et de conserver les données de nature à
permettre l’identification de quiconque aura contribué à la création du contenu ou de l’un des
contenus des services dont ils sont prestataires.

Code du numérique – RDC 126


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Il est également tenu de fournir aux personnes qui éditent un service de communication au
public en ligne des garanties permettant à celles-ci de satisfaire aux conditions d’identification
prévues par la présente ordonnance-loi.

L’Officier du Ministère Public ou l’Autorité de protection des données peut requérir auprès
des fournisseurs de services en ligne, conformément à la loi en la matière, la conservation et
la protection de l’intégrité ainsi que la communication des données mentionnées à alinéa 1 du
présent article.

Article 283.

Le fournisseur de services en ligne n’est pas responsable du contenu des informations qu’ils
transmettent et auxquelles ils donnent accès s’il satisfait aux conditions suivantes :

1. ne pas être à l’origine de la transmission ;


2. ne pas sélectionner le destinataire de la transmission ;
3. ne pas modifier les informations faisant l’objet de la transmission ;
4. informer leurs abonnés de l’existence des moyens techniques permettant de
restreindre l’accès à certains services ou de les sélectionner et proposer au
moins un de ces moyens.

Le fournisseur d’accès à internet et le fournisseur de services en ligne visés à alinéa 1er


comprennent notamment le stockage automatique, intermédiaire et transitoire des
informations transmises, pour autant que ce stockage serve exclusivement à l’exécution de la
transmission sur le réseau de communication et que sa durée n’excède pas le temps nécessaire
à la transmission.

Article 284.

Le fournisseur d’accès à internet et le fournisseur de services en ligne n’engagent pas leur


responsabilité civile et/ou pénale du fait des activités ou des informations stockées à la
demande d’un destinataire de leurs services, s’ils n’avaient pas effectivement connaissance de
leur caractère illicite ou de faits et circonstances faisant apparaître ce caractère ou si, dès le
moment où ils en ont eu connaissance, ils ont agi promptement pour retirer ces données ou en
rendre l’accès impossible.

Code du numérique – RDC 127


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L’alinéa précédent ne s’applique pas lorsque le destinataire du service agit sous l’autorité ou
le contrôle du fournisseur de services en ligne.

Article 285.

La connaissance des faits litigieux est présumée acquise par le fournisseur de services en
ligne, lorsqu’il lui est notifié l’un des éléments suivants :

1. la date de la notification ;
2. si le notifiant est une personne physique : ses prénom, nom, post-nom,
profession, domicile, nationalité, date et lieu de naissance ;
3. si le notifiant est une personne morale : sa forme juridique, sa dénomination
sociale et son siège ainsi que l’organe qui la représente légalement ;
4. le nom et le domicile du destinataire ou, s’il s’agit d’une personne morale, sa
dénomination sociale et son siège ;
5. la description des faits litigieux et, si possible, leur localisation précise ;
6. les motifs pour lesquels le contenu doit être retiré, comprenant la mention des
dispositions légales et des justifications de faits ;
7. la copie de la correspondance adressée à l’auteur ou à l’éditeur des
informations ou activités litigieuses demandant leur interruption, leur retrait ou
leur modification, ou la justification de ce que l’auteur ou l’éditeur n’a pu être
contacté.

Article 286.

Le fournisseur d’accès à internet et le fournisseur de services en ligne ne sont pas soumis à


l’obligation de surveiller les informations qu’ils transmettent ou stockent, ni à l’obligation de
rechercher des faits ou des circonstances révélant des activités illicites sauf si, de manière
temporaire, cette obligation est faite à la demande de l’Officier du Ministère Public, de
l’Agence Nationale de Cybersecurité, les services de sécurité et de maintien de l’ordre public.

Article 287.

Le fournisseur d’accès à internet et le fournisseur de services en ligne concourent à la lutte


contre les infractions prévues dans la présente ordonnance-loi.

Ils mettent en place, à ce titre, un dispositif facilement accessible et visible permettant à toute
personne de porter à leur connaissance les faits constitutifs de ces infractions.

Ils sont également tenus, d’une part, d’informer promptement les autorités compétentes de
toutes activités illicites mentionnées qui leur seraient signalées et qu’exerceraient les

Code du numérique – RDC 128


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destinataires de leurs services, et, d’autre part suspendre tout contenu susceptible de porter
atteinte à la moralité.

L’autorité judiciaire peut enjoindre, conformément à la loi, à tout fournisseur de services en


ligne, et à défaut, à tout fournisseur d’accès à Internet, toutes mesures propres à prévenir un
dommage ou à faire cesser un dommage occasionné par le contenu d’un service en ligne.

Article 288.

La personne dont l’activité est d’éditer un service de communication au public en ligne, est
tenue de mettre à la disposition de ses abonnés, dans un standard ouvert, les noms du directeur
de publication et du responsable de la rédaction, la dénomination sociale, l’adresse
électronique ainsi que le numéro de téléphone du fournisseur de services en ligne.

Article 289.

Le fournisseur d’accès a internet et le fournisseur de services en ligne sont tenus a une


obligation de confidentialité pour tout ce qui concerne la divulgation de ces éléments
d’identification ou de toute information permettant d’identifier la personne concernée,

Cette obligation de confidentialité n’est pas opposable a l’autorité judiciaire, ni aux services
d’enquête de la police judiciaire, ni à l’Agence Nationale de Cybersécurité, l’Autorité de
protection des données, ainsi que les services de sécurité lorsqu’ils requièrent pour les besoins
d’ordre public.

Section 2 : Des obligations spécifiques


Article 290.

Le fournisseur de cache n’est pas responsable des données et informations qu’il traite dans le
cadre de ses activités.

Toutefois, il devient responsable dans les conditions suivantes s’il :

1. modifie l’information ;
2. ne se conforme pas aux conditions d’accès à l’information ;

Code du numérique – RDC 129


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3. ne se conforme pas aux règles concernant la mise à jour de l’information,


indiquées d’une manière largement reconnue et utilisée dans le secteur ;
4. entrave l’utilisation légale de la technologie, largement reconnue et utilisée par
le secteur, dans le but d’obtenir des données sur l’utilisation de l’information ;
5. n’agit pas promptement pour retirer l’information stockée ou pour rendre
l’accès à celle-ci impossible dès qu’il a effectivement connaissance du fait que
l’information à l’origine de la transmission a été retirée du réseau ou du fait
que l’accès à l’information a été rendu impossible, ou du fait qu’une autorité
administrative ou judiciaire a ordonné de retirer l’information ou de rendre
l’accès à cette dernière impossible.

Article 291.

Le fournisseur de liens hypertextes est responsable des informations auxquelles il donne


accès, dès lors que :

1. il ne supprime ou n’empêche pas rapidement l’accès aux informations après


avoir reçu une injonction de l’autorité judiciaire de retirer le lien hypertexte ;
2. il n’a pas pris connaissance ou conscience d’informations illégales spécifiques
stockées ou des activités illégales qu’exerceraient les destinataires de leurs
services, autrement que par une injonction de l’autorité judiciaire ;
3. il n’a pas informé rapidement les autorités judiciaires pour leur permettre
d’évaluer la nature des informations ou des activités et, si nécessaire,
d’ordonner le retrait du contenu.

Article 292.

Le fournisseur de moteurs de recherche qui, de manière automatique ou sur la base des


entrées effectuées par autrui, présente un index des contenus en ligne ou met à disposition des
moyens électroniques pour rechercher les informations fournies par des tiers, est responsable
des résultats de recherche, à condition qu’il :

1. soit à l’origine de la transmission ;


2. sélectionne le destinataire de la transmission ;
3. sélectionne ou modifie les informations contenues dans la transmission.

Article 293.

L’hébergeur est responsable des informations stockées à la demande d’un utilisateur du


service qu’il fournit, à condition que :

Code du numérique – RDC 130


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1. lorsqu’il n’a pas pris connaissance d’informations illégales spécifiques,


stockées ou des activités illégales qu’exerceraient les destinataires du service,
il en informe immédiatement l’autorité judiciaire.
2. Il ne retire pas, ne rend pas l’accès impossible ou ne désactive pas
promptement l’accès aux données après avoir reçu de l’autorité judiciaire une
injonction de retirer les données.

L’alinéa 1 du présent article ne s’applique pas lorsque le destinataire du service agit sous
l’autorité ou le contrôle de l’hébergeur.

Article 294.

Le vendeur de produits et/ou fournisseur de services des technologies de l’information et de la


communication est tenu de solliciter, auprès du Ministre ayant le numérique dans ses
attributions, un certificat de conformité après analyse de la vulnérabilité et évaluation de la
garantie de sécurité par des experts en sécurité informatique agréés par ledit Ministre.

Il est, en outre, tenu d’informer les consommateurs de toutes les vulnérabilités décelées dans
les produits et services des technologies de l’information et de la communication ainsi que des
solutions déployées pour y remédier.

Article 295.

Le fournisseur des services numériques est tenu de mettre en œuvre des systèmes qualifiés de
détection des événements susceptibles d’affecter la sécurité de leurs systèmes informatiques.

Les qualifications des systèmes de détection et des prestataires de services exploitant ces
systèmes sont délivrées par le Ministère ayant le numérique dans ses attributions, l’Agence
Nationale de Cybersecurité entendue.

Article 296.

Le fournisseur des services numériques soumet son système informatique à des contrôles
destinés à vérifier le niveau de sécurité et le respect des règles de sécurité.

Code du numérique – RDC 131


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Ces contrôles sont effectués par l’Agence Nationale de Cybersecurité. Le coût des contrôles
est à la charge du fournisseur des services numériques.

Article 297.

Pour les besoins de la sécurité des systèmes informatiques et des fournisseurs de services
numériques, l’Agence Nationale de Cybersecurité peut obtenir des fournisseurs, l’identité,
l’adresse postale et l’adresse électronique d’utilisateurs ou de détenteurs de systèmes
informatiques vulnérables, menacés ou attaqués, afin de les alerter sur la vulnérabilité ou la
compromission de leur système.

CHAPITRE II : DE LA CRYPTOLOGIE :

Section 1 : Des dispositions générales


Article 298.

L’utilisation, la fourniture, l’importation et l’exportation des moyens de cryptologie assurant


exclusivement des fonctions d’authentification ou de contrôle d’intégrité sont libres, sous
réserve des obligations prévues dans le présent Livre.

Toutefois, lorsque les moyens de cryptologie permettent d’assurer des fonctions de


confidentialité, le principe de libre utilisation visé à l’alinéa 1 s’applique uniquement si les
moyens s’appuient sur des conventions gérées par un prestataire agréé.

Les prestations de services de cryptologie sont réservées aux prestataires de services de


cryptologie, selon les modalités déterminées en vertu du présent chapitre, sauf dans le cas où
le cryptage est fait pour ses propres données.

Section 2 : Du régime juridique


Article 299.

Nul ne peut opérer une activité de cryptologie sans se soumettre à l’un des régimes juridiques
prévus dans le présent Livre.

Code du numérique – RDC 132


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L’exercice des activités et services de cryptologie est soumis au régime d’autorisation ou de


déclaration, conformément aux modalités et conditions d’octroi fixées dans le Livre 1 de la
présente ordonnance-loi et par arrêté du Ministre ayant le numérique dans ses attributions.

L’instruction des demandes d’autorisation ou de déclaration, ainsi que l’élaboration du cahier


des charges relève de l’Agence Nationale de Cybersecurité.

L’Agence Nationale de Cybersecurité crée en son sein une Commission de cryptologie.

Article 300.

La fourniture ou l’importation de moyens de cryptologie n’assurant pas exclusivement des


fonctions d’authentification ou de contrôle d’intégrité est soumise à une déclaration préalable
auprès de la Commission de cryptologie de l’Agence Nationale de Cybersecurité, sous réserve
des éventuelles dispenses de déclaration en vertu d’une disposition légale ou réglementaire.

Article 301.

Le prestataire ou la personne procédant à la fourniture, à l’importation ou à l’exportation d’un


moyen de cryptologie tient à la disposition de la Commission de cryptologie une description
des caractéristiques techniques des moyens de cryptologie utilisés.

Article 302.

L’exportation de moyens de cryptologie n’assurant pas exclusivement des fonctions


d’authentification ou de contrôle d’intégrité est soumise à l’autorisation du Ministre ayant le
numérique dans ses attributions, la Commission de cryptologie de l’Agence Nationale de
Cybersecurité entendue.

Section 3 : Des prestataires de services de cryptologie


Article 303.

Le prestataire de services de cryptologie est tenu d’obtenir une autorisation préalable auprès
de la Commission de cryptologie de l’Agence Nationale de Cybersecurité.

Code du numérique – RDC 133


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Les conditions de délivrance de l’agrément aux prestataires de services de cryptologie ainsi


que leurs obligations sont définies par arrêté du Ministre ayant le numérique dans ses
attributions.

Article 304.

La Commission de cryptologie de l’Agence Nationale de Cybersecurité, sur instruction du


Ministre ayant le numérique dans ses attributions, prévoit des exceptions à cette obligation
d’autorisation préalable pour les prestations des services de cryptologie dont les
caractéristiques techniques ou les conditions de fourniture sont telles que, au regard des
intérêts de la défense nationale et de la sécurité intérieure ou extérieure de l’État, cette
fourniture peut être dispensée de toute formalité préalable.

Article 305.

Le prestataire de services de cryptologie est responsable du préjudice causé aux personnes :

1. leur confiant la gestion de leurs conventions secrètes en cas d’atteinte à


l’intégrité, à la confidentialité ou à la disponibilité des données transformées à
l’aide de ces conventions ;
2. qui se sont fiées au service de cryptologie fourni. Toute clause contractuelle
contraire est réputée non écrite.

Le prestataire de services de cryptologie dégage ou limite sa responsabilité s’il parvient à


démontrer l’absence de négligence ou de faute intentionnelle.

Le prestataire de services de cryptologie est exonéré de toute responsabilité à l’égard des


personnes qui font un usage non autorisé de leurs services, pour autant que les conditions
d’utilisation contenues dans une déclaration écrite soient accessibles aux utilisateurs et
présentent clairement les usages autorisés et non autorisés.

Le prestataire de services de cryptologie doit obligatoirement contracter une police


d’assurance couvrant les risques liés à l’exercice de leurs activités.

Section 4 : Des sanctions administratives


Article 306.

Code du numérique – RDC 134


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Lorsqu’un prestataire de services de cryptologie, même à titre gratuit, ne respecte pas les
obligations auxquelles il est assujetti en application du présent Livre, l’Agence Nationale de
Cybersecurité peut, après audition de l’intéressé, prononcer :

1. l’interdiction d’utiliser ou de mettre en circulation le moyen de cryptologie


concerné. Ce moyen pourra être remis en circulation dès que les obligations
antérieurement non respectées auront été satisfaites, dans les conditions
prévues dans les dispositions du présent Chapitre ;
2. le retrait provisoire de l’autorisation accordée pour une durée comprise entre
un et douze mois ;
3. le retrait définitif de l’autorisation accordée ;
4. le paiement des amendes dont le montant est fixé en fonction de la gravité des
manquements commis et en relation avec les avantages ou les profits tirés de
ces manquements.

Article 307.

L’interdiction de mise en circulation prévue à l’article précédent est applicable sur l’ensemble
du territoire national. Elle emporte, en outre, pour le fournisseur l’obligation de procéder au
retrait :

1. auprès des diffuseurs commerciaux, des moyens de cryptologie dont la mise en


circulation a été interdite ;
2. des matériels constituant des moyens de cryptologie dont la mise en circulation
a été interdite et qui ont été acquis à titre onéreux, directement ou par
l’intermédiaire des diffuseurs commerciaux.

Le moyen de cryptologie concerné est remis en circulation dès que les obligations
antérieurement non respectées auront été satisfaites.

TITRE IV : DE LA PROTECTION PÉNALE DES SYSTÈMES INFORMATIQUES

CHAPITRE I : DES PRINCIPES GENERAUX

Section 1 : De la responsabilité pénale


Article 308.

L’État, les provinces, les entités territoriales décentralisées, les autorités administratives
indépendantes et les établissements publics n’engagent pas leurs responsabilités pénales.

Les agents de l’État ou fonctionnaires publics œuvrant pour l’État, les provinces, les entités
territoriales décentralisées, les autorités administratives indépendantes et les établissements

Code du numérique – RDC 135


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publics engagent leur responsabilité pénale individuelle lorsqu’elles commettent des


infractions punies par la présente ordonnance-loi dans l’exercice de leurs fonctions.

Article 309.

La personne morale de droit privé est responsable des infractions prévues par les dispositions
de la présente ordonnance-loi lorsqu’elles sont commises pour leur compte par l’un de leurs
représentants.

Les dirigeants des personnes morales de droit privé engagent leur responsabilité pénale
individuelle lorsqu’ils commettent des infractions dans les mêmes circonstances et dans
l’exercice de leurs fonctions.

Section 2 : Des peines


Article 310.

Sans préjudice des dispositions du Code pénal congolais, les peines applicables en matière
d’infractions relatives à la cybercriminalité sont :

1. La servitude pénale ;
2. L’amende ;
3. La confiscation spéciale.

Article 311.

Les peines encourues par les personnes morales, pour les infractions visées à la présente
ordonnance-loi, sont les suivantes :

1. Une amende dont le montant maximum est égal au quintuple de celui prévu
pour les personnes physiques par la loi qui réprime l’infraction ;
2. La dissolution lorsqu’il s’agit d’une infraction qui porte atteinte à la sécurité et
à la sûreté de l’État ;
3. L’interdiction définitive ou pour une durée de deux à cinq ans d’exercer
directement ou indirectement une ou plusieurs activités professionnelles ou
sociales ;
4. La fermeture définitive ou pour une durée de deux à cinq ans d’un ou de
plusieurs des établissements de l’entreprise ayant servi à commettre les faits
incriminés ;
Code du numérique – RDC 136
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5. L’exclusion définitive des marchés publics pour une durée de deux (2) à cinq
(5) ans ;
6. L’interdiction définitive ou pour une durée de deux à cinq ans de faire appel
public à l’épargne ;
7. L’interdiction pour une durée de deux à cinq ans d’émettre des chèques autres
que ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tireur ou ceux
qui sont certifiés, ou d’utiliser des cartes de paiement ;
8. La confiscation de l’outil ayant servi à commettre l’infraction et du produit de
l’infraction.

Article 312.

Sans préjudice des dispositions du Code pénal congolais, en cas de condamnation pour l’une
des infractions prévues au présent Livre, la juridiction compétente peut prononcer la
confiscation des matériels, des équipements, des instruments, des systèmes informatiques ou
des données informatiques ainsi que des biens numéraires, avantages ou produits résultant de
l’infraction.

Les décisions de condamnation prises en vertu de l’alinéa précédent sont publiées dans le
Journal officiel de la République Démocratique du Congo.

Article 313.

Sans préjudice des dispositions du Code pénal congolais, en cas de condamnation pour l’une
des infractions prévues à la présente ordonnance-loi, la juridiction compétente prononce
l’interdiction selon les modalités prévues au présent article.

Cette peine comprend l’interdiction d’émettre des messages de communications électroniques


et l’interdiction, à titre provisoire ou définitif, de l’accès au site ayant servi à commettre
l’infraction voire à tout autre site quel qu’il soit, pour une durée de cinq (5) à dix (10) ans.

La juridiction compétente peut faire injonction à toute personne responsable du site ayant
servi à commettre l’infraction et/ou à toute autre personne qualifiée de mettre en œuvre les
moyens techniques nécessaires en vue de garantir l’interdiction d’accès, d’hébergement ou la
coupure de l’accès au site incriminé.

Article 314.

Code du numérique – RDC 137


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La juridiction compétente peut prononcer à l’encontre du condamné pour les infractions


prévues par le présent Livre, l’interdiction à titre définitif ou pour une durée de cinq à dix ans,
d’exercer toute activité en relation avec le secteur des communications électroniques ou
d’exercer une fonction publique, un mandat électif ou une fonction dans une entreprise dont
l’État est totalement ou partiellement propriétaire ou une activité socio-professionnelle,
lorsque les faits ont été commis dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice des fonctions.

La juridiction compétente peut interdire en tout ou partie l’exercice des droits civiques et
civils suivants :

• Droit de vote ;
• Droit d’éligibilité ;
• Interdiction d’accès aux fonctions publiques et paraétatiques quel qu’en soit
l’échelon ;
• Droit d’être expert ou témoin dans les actes d’état civil ;
• Droit de déposer en justice, autrement que pour y donner de simples
renseignements.

La violation des interdictions prévues dans la présente ordonnance-loi et prononcées par les
cours et tribunaux est punie d’une peine de servitude pénale de six mois à trois ans et d’une
amende de trois cent mille à cinq millions de Francs congolais.

Les décisions de condamnation prises en vertu du présent article sont publiées dans le Journal
officiel de la République Démocratique du Congo.

Section 3 : De la participation criminelle et de la tentative punissable


Article 315.

Est puni de la même peine que !’infraction consommée, et ce conformément au Code pénal
Livre I, toute participation criminelle et toute tentative de violation de la présente ordonnance-
loi.

Section 4 : De la récidive et des circonstances aggravantes


Article 316.

Lorsqu’une des infractions prévues par la présente ordonnance-loi est commise dans les cinq
ans qui suivent le prononcé de la condamnation devenue irrévocable pour l’une de ces

Code du numérique – RDC 138


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infractions, la peine prévue par la loi est doublée, le maximum de la servitude pénale ne
pouvant dépasser vingt ans.

Article 317.

Lorsqu’une infraction est commise par un membre d’une organisation criminelle ou d’une
bande organisée en vue de commettre des infractions punies par la présente ordonnance-loi, la
peine initialement prévue est doublée, le maximum de la servitude pénale ne pouvant dépasser
vingt ans.

Lorsque l’une des infractions prévues en vertu de la présente ordonnance-loi porte atteinte à la
sûreté de l’État, aux données informatiques et/ou aux systèmes informatiques liés à des
infrastructures et applications stratégiques ou sensibles, le juge prononce la peine de servitude
pénale à perpétuité et une amende d’un milliard à vingt milliards de Francs congolais.

CHAPITRE II : DES REGLES DE PROCEDURE ET DE COMPETENCE DES


JURIDICTIONS

Section 1 : De la constatation des infractions a la législation du numérique


Article 318.

Les infractions à la législation du numérique sont constatées par les officiers de police
judiciaire à compétence restreinte ou à compétence générale selon le cas.

Lorsque les officiers de police judiciaire sont saisis ou constatent les faits infractionnels aux
dispositions de la présente ordonnance-loi, ils en informent l’officier du Ministère public
compétent conformément aux dispositions du Code de procédure pénale.

Article 319.

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Les infractions à la législation du numérique sont constatées dans des procès-verbaux établis
conformément au Code de procédure pénale.

Section 2 : De la perquisition des données stockées dans un système informatique


Article 320.

Lorsque des données stockées dans un système informatique ou sur un support permettant de
conserver des données sur le territoire national sont utiles à la manifestation de la vérité,
l’officier du Ministère Public, conformément aux dispositions prévues aux articles 22 et 23 du
Code de procédure pénale, peut opérer une perquisition ou accéder à un système informatique
ou à une partie de celui-ci, ou à un autre système informatique ou support et aux données
présentes dans ces derniers dès lors que ces données sont accessibles à partir du système
initial ou disponible pour le système initial.

S’il est préalablement avéré que ces données, accessibles à partir du système initial ou
disponible pour le système initial, sont stockées dans un autre système informatique situé en
dehors du territoire national, elles sont recueillies par l’officier du Ministère Public, par voie
de commission rogatoire internationale.

Article 321.

Lorsque l’Officier du Ministère Public découvre dans un système informatique des données
stockées qui sont utiles pour la manifestation de la vérité, mais que la saisie du support ne
paraît pas souhaitable, ces données, de même que celles qui sont nécessaires pour les
comprendre, sont copiées sur des supports de stockage informatique pouvant être saisis et
placés sous scellés, elles peuvent être de plus rendues inaccessibles ou retirées du système
informatique en question sur décision du juge.

Section 3 : De l’interception des données


Article 322.

L’Officier du Ministère public peut, lorsque les nécessités de l’information l’exigent, prescrire
l’interception, l’enregistrement et la transcription de correspondances conformément aux
Code du numérique – RDC 140
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dispositions de la présente ordonnance-loi, y compris des données relatives au contenu,


émises par voie de communications électroniques.

L’interception ne peut porter sur une ligne dépendant d’un avocat, du Cabinet d’un avocat ou
de son domicile, sauf s’il existe des raisons plausibles de le soupçonner d’avoir commis ou
tenté de commettre, en tant qu’auteur ou complice, l’infraction qui fait l’objet de la procédure
ou une infraction connexe, à la condition que la mesure soit proportionnée au regard de la
nature et de la gravité des faits. L’interception est autorisée par décision du Procureur Général
près la Cour d’Appel, saisi par réquisition du Magistrat poursuivant, le bâtonnier national
informé ou le bâtonnier selon le cas.

Article 323.

L’Agence Nationale de Cybersecurité autorise :

1. les interceptions de correspondances émises par la voie des communications


électroniques, conformément aux dispositions de la présente ordonnance-loi ;
2. la conservation et la protection de l’intégrité ainsi que le recueil, y compris en
temps réel suivant les modalités prévues aux articles 25 et suivants du Code de
procédure pénale, des données et renseignements sur les données personnelles
et à l’article 273 de la présente ordonnance-loi.

Les modalités de mise en œuvre des dispositions du présent article seront précisées par voie
réglementaire.

Article 324.

Les opérations d’interception visées par la présente ordonnance-loi sont autorisées par
l’Agence Nationale de Cybersecurité lorsqu’elles sont nécessaires :

1. au maintien de la souveraineté nationale, de l’intégrité du territoire ou de la


défense nationale ;
2. à la préservation des intérêts majeurs de la politique étrangère de la République
Démocratique du Congo ;
3. à la sauvegarde des intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs
de la République Démocratique du Congo ;
4. à la prévention du terrorisme, des violences collectives de nature à porter
gravement atteinte à l’ordre public ou de la criminalité et de la délinquance
organisées.

Code du numérique – RDC 141


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Section 4 : Des poursuites


Article 325.

Les infractions à la législation du numérique sont poursuivies conformément au Code de


procédure pénale et prouvées par toute voie de droit.

Article 326.

L’action publique contre les infractions à la législation du numérique est exercée


conformément au Code de procédure pénale et aux dispositions de la présente ordonnance-loi.

Section 5 : De l’extinction de l’action publique


Article 327.

L’action publique en répression des infractions à la législation du numérique se prescrit


conformément au Code de procédure pénale congolais.

Les délais de prescription commencent à courir du jour de la commission du fait infractionnel


ou, s’il a été dissimulé, du jour de sa découverte ou de sa révélation.

Section 6 : Des juridictions compétentes


Article 328.

Les règles de compétence et de procédure applicables en matière d’infractions à la législation


du numérique sont celles prévues respectivement par la loi organique n°13/011-B du 11 avril
2013 portant organisation, fonctionnement et compétence des juridictions de l’ordre judiciaire
et le Code de procédure pénale.

Toutefois, le tribunal de commerce est compétent pour toutes les infractions prévues par la
présente ordonnance-loi qui portent atteinte à la législation économique et commerciale, quel
que soit le taux de la servitude pénale ou le montant de l’amende.

Article 329.

Sans préjudice du code de procédure pénale, les juridictions visées à l’article précédent sont
compétentes lorsque :

Code du numérique – RDC 142


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1. L’infraction a été commise sur internet sur le territoire de la République


Démocratique du Congo, ou dès lors que le contenu illicite est accessible
depuis la République Démocratique du Congo ;
2. La personne physique ou morale s’est rendue coupable, sur le territoire de la
République Démocratique du Congo, comme complice d’une infraction
commise à l’étranger si l’infraction est punie à la fois par la loi congolaise et
par la loi étrangère ;
3. L’infraction a été commise par des Congolais hors du territoire de la
République Démocratique du Congo et que les faits sont punis par la
législation du pays où ils ont été commis.

CHAPITRE III : DE LA QUALIFICATION DES INFRACTIONS

Article 330.

Constitue une infraction à la législation du numérique, toute violation de celle-ci passible


d’une peine prévue par la présente ordonnance-loi.

La présente ordonnance-loi définit les incriminations et les peines des infractions spécifiques
liées au numérique.

Section 1 : Des infractions de droit commun commises au moyen d’un ou sur un réseau
de communication électronique ou un système informatique
Article 331.

Les infractions de droit commun commises au moyen d’un réseau de communication


électronique ou d’un système informatique sont réprimées conformément au Code pénal
congolais et aux dispositions pénales particulières en vigueur.

Section 2 : Des atteintes aux systèmes informatiques

Paragraphe 1 : De l’accès et du maintien illégal


Article 332.

Quiconque accède ou se maintient frauduleusement et sans droit, dans l’ensemble ou partie


d’un système informatique, avec une intention frauduleuse est puni d’une peine de servitude
pénale de trois à cinq ans et d’une amende de cinquante millions à cent millions de francs
congolais, ou de l’une de ces peines seulement.

Code du numérique – RDC 143


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Quiconque, avec une intention frauduleuse ou dans le but de nuire, outrepasse son pouvoir
d’accès légal à un système informatique, est puni d’une peine de servitude pénale de deux à
cinq ans et d’une amende de cinquante millions à cent millions de francs congolais, ou de
l’une de ces peines seulement.

Article 333.

Lorsqu’il résulte des faits visés à l’article précédent soit la suppression, l’obtention ou la
modification de données contenues dans le système informatique, soit une altération du
fonctionnement de ce système informatique, les peines prévues sont portées de cinq à dix ans
de servitude pénale et d’une amende de cent millions à trois cents millions de francs congolais
ou de l’une de ces peines seulement.

Lorsque les faits visés à l’article précédent sont commis en violation de mesures de sécurité,
l’auteur de ces faits est puni d’une peine de servitude pénale de dix à vingt ans et d’une
amende de trois cents millions de francs congolais à cinq cent cinquante millions de francs
congolais ou de l’une de ces peines seulement.

Paragraphe 2 : Des atteintes aux données d’un système informatique


Article 334.

Est puni d’une servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende de cinquante à cent
millions de francs congolais, celui qui intercepte, divulgue, utilise, altère ou détourne
intentionnellement et sans droit par des moyens techniques, des données lors de leur
transmission non publique à destination, en provenance ou à l’intérieur d’un système
informatique, y compris les émissions électromagnétiques provenant d’un système
informatique transportant de telles données.

Article 335.

Est puni d’une servitude pénale de six mois à trois ans et d’une amende de cinq millions à
cent millions de francs congolais, celui qui transfère, sans autorisation de la personne
concernée, des données à caractère personnel de cette dernière d’un système informatique ou
d’un moyen de stockage de données vers un autre.

Code du numérique – RDC 144


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La peine prévue à l’alinéa précédent pourra être portée de trois à dix ans de servitude pénale,
si cette infraction est commise avec une intention frauduleuse, ou en rapport avec un système
informatique connecté à un autre système informatique, ou en contournant les mesures de
protection mises en place pour empêcher l’accès au contenu de la transmission non publique.

Toutefois, ne constitue pas une infraction au sens du présent article :

1. L’interception réalisée conformément à un mandat de justice ;


2. La communication envoyée par ou destinée à une personne qui a consenti à
l’interception ;
3. L’interception réalisée par une personne morale légalement autorisée pour les
besoins de la sécurité publique ou de la défense nationale ;
4. L’interception réalisée par une personne morale ou physique légalement
autorisée en vertu des dispositions légales et réglementaires en vigueur en
République Démocratique du Congo.

Article 336.

Celui qui, intentionnellement et sans droit, directement ou indirectement endommage, efface,


détériore, altère ou supprime des données, sera puni d’une peine de servitude pénale de six
mois à cinq ans et d’une amende de cinquante millions à cent millions de Francs congolais, ou
de l’une de ces peines seulement.

Si l’infraction visée à l’alinéa 1 est commise avec une intention frauduleuse ou dans le but de
nuire, la peine de servitude pénale est de deux à cinq ans et d’une amende de cinquante
millions à cent millions de Francs congolais, ou l’une de ces peines seulement.

Paragraphe 3 : Des atteintes à l’intégrité du système informatique


Article 337.

Est puni d’une peine de servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende de deux cents
millions à deux cent cinquante millions de francs congolais, ou de l’une de ces peines
seulement, celui qui, intentionnellement et sans droit, directement ou indirectement, provoque
par tout moyen technologique une interruption du fonctionnement normal d’un système
informatique.

Quiconque, suite à la commission des faits visés à l’alinéa 1, aura causé un dommage à des
données dans le système informatique concerné ou dans tout autre système informatique, sera

Code du numérique – RDC 145


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puni d’une peine de servitude pénale de dix à quinze ans et d’une amende de deux cents
millions à deux cent cinquante millions de francs congolais ou de l’une de ces peines
seulement.

Quiconque, suite à la commission des faits visés à l’alinéa 1, aura provoqué une perturbation
grave ou empêché, totalement ou partiellement, le fonctionnement normal du système
informatique concerné ou de tout autre système informatique, sera condamné à la peine de
servitude pénale de quinze à vingt ans et à une amende de deux cents millions à deux cent
cinquante millions de francs congolais ou de l’une de ces peines seulement.

Lorsque la commission des faits visés à l’alinéa 1 touche une ou plusieurs infrastructures
sensibles ou critiques, au sens de la présente ordonnance-loi, la personne responsable est
condamnée à la peine de servitude pénale de quinze à vingt ans et à une amende de trois cents
millions à cinq cents millions de francs congolais ou de l’une de ces peines seulement.

La peine de servitude pénale et l’amende sont applicables même si les conséquences sur le ou
les systèmes informatiques visés aux alinéas précédents sont temporaires ou permanentes.

Paragraphe 4 : Des abus de dispositifs


Article 338.

Quiconque aura, intentionnellement et sans droit, produit, vendu, importé, exporté, diffusé ou
mis à disposition sous une autre forme, un quelconque dispositif ou équipement électronique,
y compris des données ou des programmes informatiques, principalement conçu ou adapté
pour permettre la commission d’une ou plusieurs infractions prévues dans la présente
ordonnance-loi, sera puni d’une peine de servitude pénale de deux à cinq ans et d’une amende
de deux cents cinquante millions à cinq cents millions de francs congolais ou de l’une de ces
peines seulement.

Quiconque, intentionnellement et sans droit, aura possédé au sens de la présente ordonnance-


loi, un quelconque dispositif, y compris des données, principalement conçu ou adapté pour
permettre la commission d’une ou plusieurs infractions prévues dans la présente ordonnance-
loi est puni d’une peine de servitude pénale de six mois à cinq ans et d’une amende de cinq
cent mille à deux millions de francs congolais ou de l’une de ces peines seulement.

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Est puni d’une peine de servitude pénale de deux à cinq ans et d’une amende de cinq cent
mille à deux millions de francs congolais ou de l’une de ces peines seulement, tout officier ou
fonctionnaire public, dépositaire ou agent de la force publique qui, à l’occasion de l’exercice
de ses fonctions, hors les cas prévus par la loi ou sans respecter les formalités qu’elle prescrit,
indûment, possède, produit, vend, obtient en vue de son utilisation, importe, diffuse ou met à
disposition sous une autre forme un dispositif, y compris des données, principalement conçu
ou adapté pour permettre la commission d’une ou plusieurs infractions visées dans la présente
ordonnance-loi.

Paragraphe 5 : De la falsification des données ou faux en informatique


Article 339.

Quiconque commet un faux en introduisant, intentionnellement et sans droit, dans un système


informatique ou un réseau de communication électronique, en modifiant, en altérant ou en
effaçant des données qui sont stockées, traitées ou transmises par un système informatique ou
un réseau de communication électronique, ou en modifiant par tout autre moyen
technologique, l’utilisation possible des données dans un système informatique ou un réseau
de communication électronique, et par là modifie la portée juridique de telles données, est
puni d’une servitude pénale de trois à cinq ans et d’une amende de vingt millions à cinquante
millions de francs congolais, ou de l’une de ces peines seulement.

Quiconque fait usage des données visées à l’article précédent, tout en sachant que celles-ci
sont fausses, est puni d’une servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende de vingt
millions à cinquante millions de francs congolais, ou de l’une de ces peines seulement.

Paragraphe 6 : De la fraude informatiques


Article 340.

Quiconque aura, intentionnellement et sans droit, causé ou cherché à causer un préjudice à


autrui avec l’intention de procurer un avantage économique illégal à soi-même ou à un tiers,

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sera puni d’une peine de servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende de cinquante à
cent millions de francs congolais :

1. S’il a introduit dans un système informatique, en modifiant, altérant ou


effaçant des données qui sont stockées, traitées ou transmises par un système
informatique ;
2. S’il perturbe le fonctionnement normal d’un système informatique ou des
données y contenues.

Section 3 : Des atteintes dans le domaine de l’Agence Nationale de Cybersécurité


Article 341.

Est puni d’une amende de cinq à dix millions de francs congolais, quiconque n’aura pas
satisfait à l’obligation de communication à l’Agence Nationale de Cybersecurité d’une
description des caractéristiques techniques du moyen de cryptologie dans les conditions
prévues par les dispositions du Titre II de la présente ordonnance-loi et de ses textes
d’application.

Article 342.

Est puni d’une amende de cinq à dix millions de Francs congolais, quiconque fournit ou
importe un moyen de cryptologie n’assurant pas exclusivement des fonctions
d’authentification ou de contrôle d’intégrité sans satisfaire à l’obligation de déclaration
préalable auprès de l’Agence Nationale de Cybersecurité.

Est puni de cinq à dix ans de servitude pénale et d’une amende de cinquante à cent millions de
francs congolais, quiconque aura fourni des prestations de cryptologie sans avoir obtenu
préalablement le certificat d’agrément de l’Agence Nationale de Cybersecurité.

Article 343.

Est puni de cinq à dix ans de servitude pénale et d’une amende de cinq à dix millions de
Francs congolais, ou de l’une de ces peines seulement, quiconque aura exporté un moyen de
cryptologie n’assurant pas exclusivement des fonctions d’authentification ou de contrôle
d’intégrité sans avoir obtenu préalablement l’autorisation de l’Agence Nationale de
Cybersecurité.

Article 344.
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Est puni de cinq à dix ans de servitude pénale et d’une amende de cinq à dix millions de
Francs congolais, ou de l’une de ces peines seulement, quiconque aura mis à la disposition
d’autrui par la vente ou la location un moyen de cryptologie ayant fait l’objet d’une
interdiction administrative d’utilisation et de mise en circulation.

Article 345.

Est puni de cinq à dix ans de servitude pénale et d’une amende de cinquante à cent millions de
Francs congolais, ou de l’une de ces peines seulement, quiconque par un moyen de
cryptologie, aura fait obstacle au déroulement des enquêtes au sens du Code de procédure
pénale et de la présente ordonnance-loi ou refusé de fournir des informations ou documents y
afférents.

Article 346.

Lorsqu’un moyen de cryptologie a été utilisé pour préparer ou commettre une infraction ou
pour en faciliter la préparation ou la commission, le maximum de la peine prévu par le Code
pénal est porté au double, la servitude pénale ne pouvant dépasser vingt ans.

Article 347.

Est puni de trois ans de servitude pénale et d’une amende de cinq millions à quarante millions
de Francs congolais, quiconque ayant connaissance de la convention secrète de déchiffrement
d’un moyen de cryptologie susceptible d’avoir été utilisé pour préparer, faciliter ou commettre
une infraction, refuse de remettre ladite convention aux autorités judiciaires ou de la mettre en
œuvre sur les réquisitions de ces autorités délivrées en application du Code de procédure
pénale.

Si le refus est opposé alors que la remise ou la mise en œuvre de la convention permet
d’éviter la commission d’une infraction ou d’en limiter les effets, la peine est portée à cinq
ans de servitude pénale et d’une amende de cinq millions à vingt millions de francs congolais.

Section 4 : Des infractions liées à l’utilisation des données à caractère personnel

Paragraphe 1 : De l’envoi de messages non sollicités


Article 348.

Code du numérique – RDC 149


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Tout message électronique non sollicité envoyé sur la base de la collecte de données à
caractère personnel doit contenir un lien pouvant permettre au bénéficiaire de se désabonner.

Le non-respect de cette disposition expose le contrevenant à une amende de cinq cent mille à
deux millions de francs congolais.

Paragraphe 2 : De la tromperie
Article 349.

Est puni d’une peine de servitude pénale de six mois à deux ans et d’une amende de vingt-
cinq millions de Francs congolais, ou de l’une de ces peines seulement, celui qui utilise les
éléments d’identification d’une personne physique ou morale dans le but de tromper les
destinataires d’un message électronique ou les usagers d’un site internet en vue de les amener
à communiquer des données à caractère personnel ou des informations confidentielles.

Paragraphe 3 : Du traitement non autorisé


Article 350.

Quiconque aura procédé à un transfert de données à caractère personnel soit sans avoir
préalablement informé individuellement la personne concernée de leur droit d’accès, de
rectification ou d’opposition, de la nature des données transmises et des destinataires de
celles-ci, soit malgré l’opposition de la personne concernée, sera puni d’une peine de
servitude pénale de six mois à deux ans et d’une amende de deux millions à cinq millions de
Francs congolais, ou de l’une de ces peines seulement.

Paragraphe 4 : De l’usurpation d’identité


Article 351.

Est puni d’une servitude pénale d’un an à cinq ans et d’une amende de vingt millions à cent
millions de Francs congolais, quiconque usurpe, par hameçonnage, phishing ou tout autre
moyen, intentionnellement et sans droit par le biais d’un système informatique, l’identité
d’autrui, une ou plusieurs données permettant de s’attribuer faussement et de manière illicite
l’identité d’autrui dans le but de troubler sa tranquillité, de porter atteinte à son honneur, à sa
considération ou à ses intérêts.

Code du numérique – RDC 150


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Quiconque, en se prévalant intentionnellement à tort d’un motif ou d’une justification légitime


et en utilisant un système informatique à toute étape de l’infraction, aura transféré, possédé ou
utilisé un moyen de s’identifier à une autre personne dans l’intention de commettre, d’aider ou
d’encourager une activité illégale, est puni d’une servitude pénale de deux à cinq ans et d’une
amende de cinq à cent millions de Francs congolais ou d’une de ces peines seulement.

Sera puni d’une peine de servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende de cent millions
à deux cents millions de francs congolais, ou l’une de ces peines seulement, quiconque se fait
passer pour un tiers institutionnel, de confiance ou autre, par le truchement d’un système
informatique, dans le but d’inciter ou contraindre la victime à lui communiquer des données
personnelles.

Article 352.

Quiconque aura utilisé des données à caractère personnel ou des informations confidentielles
communiquées dans le but de détourner des fonds publics ou privés, sera puni d’une peine de
servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende de cinquante millions à cent millions de
Francs congolais.

Section 5 : De la fraude aux cartes bancaires et des infractions relatives à la publicité sur
internet

Paragraphe 1 : De la fraude aux cartes bancaires


Article 353.

Sans préjudice des autres dispositions prévues à l’article 123 de la loi n° 18/019 du 09 juillet
2018 relative aux systèmes de paiement et règlements-titres, est puni d’une peine de servitude
pénale de deux à cinq ans et d’une amende de cinquante à cinq cents millions de Francs
congolais ou l’une de ces peines seulement, le fait pour toute personne de :

1. contrefaire ou de falsifier une carte de paiement ou de retrait au moyen d’un ou sur un


réseau de communication électronique ou un système informatique ;
2. faire usage, en connaissance de cause, d’une carte de paiement ou de retrait contrefaite
ou falsifiée au moyen d’un ou sur un réseau de communication électronique ou un
système informatique ;
3. accepter, en connaissance de cause, de recevoir un paiement au moyen d’une carte de
paiement contrefaite ou falsifiée au moyen d’un ou sur un réseau de communication
électronique ou un système informatique.

Code du numérique – RDC 151


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Article 354.

Est puni d’une peine de servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende de cinquante
millions à cinq cents millions de Francs congolais ou l’une de ces peines seulement, le fait
pour toute personne, de fabriquer, d’acquérir, de détenir, de céder, d’offrir ou de mettre à
disposition des équipements, instruments, programmes informatiques ou toutes données,
conçus ou spécialement adaptés pour commettre les infractions prévues à l’article précédent.

La confiscation, aux fins de destruction des cartes de paiement contrefaites ou falsifiées est
obligatoire dans les cas prévus ci-dessus. Est également obligatoire la confiscation des
matières, machines, outils, appareils, instruments, programmes informatiques ou de toutes
données ayant servi ou étant destinés à servir ou étant destinés à servir à la fabrication desdits
objets, sauf lorsqu’ils ont été utilisés à l’insu du propriétaire.

Dans tous les cas prévus aux alinéas ci-dessus, l’autorité judiciaire peut prononcer, en cas de
récidive, l’interdiction des droits civils ainsi que l’interdiction, pour une durée de deux ans au
plus, d’exercer une activité professionnelle ou sociale.

Paragraphe 2 : Des infractions relatives a la publicité sur Internet


Article 355.

Le fait de faire de la publicité au moyen d’un ou sur un réseau de communication électronique


ou un système informatique en faveur de jeux d’argent et de hasard sur internet non autorisés
est interdit.

Quiconque contrevient à l’interdiction définie à l’alinéa 1 est puni d’une amende de vingt à
cinquante millions de Francs congolais.

La juridiction compétente peut porter le montant de l’amende au quadruple du montant des


dépenses publicitaires consacrées à l’opération illégale.

Section 6 : Des contenus abusifs

Paragraphe 1 : De la diffusion du contenu tribaliste, raciste et xénophobe par le biais


d’un système électronique
Article 356.

Code du numérique – RDC 152


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Quiconque aura, intentionnellement créé, téléchargé, diffusé ou mis à la disposition du public


par le biais d’un système informatique des écrits, contenus, messages, photos, sons, vidéos,
dessins ou toute autre représentation d’idées ou de théories, de nature raciste, tribaliste ou
xénophobe ou sous quelque forme que ce soit, au sens de la présente ordonnance-loi et
conformément aux dispositions de l’ordonnance-loi n° 66-342 du 07 juin 1966 portant
répression du racisme et du tribalisme, sera puni d’une servitude pénale d’un mois à deux ans
et d’une amende d’un million à dix millions de Francs congolais ou de l’une de ces peines
seulement.

Paragraphe 2 : De la pornographie infantile


Article 357.

Le fait de produire, de distribuer, de diffuser, d’importer, d’exporter, d’offrir, de rendre


disponible, de vendre, de se procurer ou de procurer à autrui, de posséder tout matériel
pornographique mettant en scène un enfant par le biais d’un système informatique ou d’un
réseau de communication électronique, est puni de cinq à quinze ans de servitude pénale
principale et d’une amende de deux mille à un million de Francs congolais.

Paragraphe 3 : Du harcèlement par le biais d’une communication électronique


Article 358.

Quiconque initie une communication électronique qui contraint, intimide, harcèle ou


provoque une détresse émotionnelle chez une personne, en utilisant un système informatique
dans le but d’encourager un comportement haineux, tribal et hostile aux bonnes mœurs et aux
valeurs patriotiques est puni d’une servitude pénale d’un mois à deux ans et d’une amende de
cinq cent mille à dix millions de Francs congolais.

Article 359.

Quiconque aura harcelé, par le biais d’un système informatique ou d’un réseau de
communication électronique, une personne alors qu’il savait ou aurait dû savoir qu’il
affecterait gravement par ce comportement la tranquillité de la personne visée, sera puni
d’une servitude pénale d’un mois à deux ans et d’une amende de cinq cent mille à dix millions
de Francs congolais, ou de l’une de ces deux peines seulement.

Code du numérique – RDC 153


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Article 360.

Quiconque initie ou relaie une fausse information contre une personne par le biais des réseaux
sociaux, des systèmes informatiques, des réseaux de communication électronique de ou toute
forme de support électronique, est puni d’une servitude pénale d’un à six mois et d’une
amende de cinq cent mille à un million de Francs congolais, ou de l’une de ces peines
seulement.

Paragraphe 4 : De la négation, minimisation grossière, approbation ou justification des


crimes internationaux ou des violences sexuelles
Article 361.

Est puni d’une servitude pénale de dix à vingt ans et d’une amende d’un million à dix millions
de Francs congolais, quiconque diffuse ou met à disposition par le biais d’un système
informatique ou d’un réseau de communication électronique des données qui nient,
minimisent, approuvent ou justifient des actes constitutifs de crime de génocide, crimes de
guerre, de crimes contre l’humanité, des crimes d’agression et/ou des violences sexuelles tels
que définis par les instruments internationaux et le Code pénal congolais et reconnus comme
tels par une décision finale et définitive d’un tribunal national ou international.

Paragraphe 5 : De l’incitation ou provocation à la commission d’actes terroristes et


apologie des actes terroristes
Article 362.

Quiconque aura, au moyen d’un système informatique ou d’un réseau de communication


électronique, incité ou provoqué directement des actes de terrorisme, sera puni conformément
aux dispositions des articles 157 à 160 du Code pénal militaire congolais.

Paragraphe 6 : Du courrier indésirable ou pourriel ou ou spam


Article 363.

Sera puni d’une servitude pénale de deux à cinq ans et d’une amende de dix à cinquante
millions de Francs congolais ou d’une de ces peines seulement toute personne qui,

Code du numérique – RDC 154


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intentionnellement et sans motif ou justification légitime, ou en se prévalant à tort d’un motif


ou d’une justification légitime :

1. déclenche la transmission des messages erronés, indésirables ou contraires à la


loi, de courrier électronique multiples à partir ou par l’intermédiaire d’un
système informatique ;
2. utilise un système informatique ou un réseau de communication électronique
protégé pour relayer ou retransmettre des messages de courrier électronique
multiples dans le but de tromper ou d’induire en erreur les utilisateurs ou tout
fournisseur de service de courrier électronique ou d’accès à l’internet quant à
l’origine de ces messages ;
3. falsifie gravement les informations d’en-tête dans des messages de courriers
électroniques multiples et déclenche intentionnellement la transmission de ces
messages.

Section 7 : Des infractions à charge du fournisseur d’accès à internet


Article 364.

Le fournisseur d’accès à internet qui n’informe pas ses abonnés de l’existence de moyens
techniques permettant de restreindre l’accès à certains services est puni d’une amende de cinq
millions à vingt millions de Francs congolais.

En cas de récidive, l’amende est de dix millions à vingt millions de francs congolais.

Article 365.

La personne qui signale à un fournisseur de services en ligne un contenu ou une activité


comme étant illicite, dans le but d’en obtenir le retrait ou d’en faire cesser la diffusion, alors
qu’elle sait que cette information est inexacte, est punie de six à douze mois de servitude
pénale et d’une amende de trois à cinq millions de Francs congolais ou de l’une de ces peines
seulement.

Article 366.

Code du numérique – RDC 155


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La personne physique ou tout dirigeant d’une personne morale, de droit ou de fait, exerçant
l’activité de fournisseur d’accès à internet ou de fournisseur de services en ligne, qui ne
satisfait pas aux obligations inhérentes à son statut juridique telles que disposées au Livre Ier
de la présente ordonnance-loi, est puni d’une servitude pénale de six à douze mois et d’une
amende de dix à cinquante millions de Francs congolais ou l’une de ces peines seulement.

Les mêmes peines prévues à l’alinéa précédent s’appliquent à toute personne physique ou tout
dirigeant d’une personne morale, de droit ou de fait, exerçant l’activité d’éditeur de services
de communication en ligne qui ne satisfait pas à l’obligation de vigilance prévue au Livre III
de la présente ordonnance-loi.

Article 367.

La personne morale, de droit ou de fait, exerçant l’activité de fournisseur d’accès à internet ou


de fournisseur de services en ligne, qui ne satisfait aux obligations inhérentes à son statut
juridique telles que disposées au Livre Ier de la présente ordonnance-loi, est punie d’une
amende de cent millions à cinq cents millions de francs congolais.

Section 8 : Des infractions de presse en ligne et de la divulgation des détails d’une


enquête

Paragraphe 1 : Des infractions de presse par le biais d’une communication électronique


et droit de réponse
Article 368.

Quiconque aura commis des actes constitutifs d’une infraction de presse, par le biais d’un
système informatique ou d’un réseau de communication électronique, sera puni
conformément aux dispositions légales applicables à la presse et à la communication.

Article 369.

Sans préjudice des dispositions légales applicables à la presse et à la presse et à la


communication, quiconque ayant fait l’objet d’une publication au moyen d’un ou sur un

Code du numérique – RDC 156


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réseau de communication électronique ou un système informatique, dispose d’un droit de


réponse, sans préjudice de demandes de correction ou de suppression du message qu’elle peut
adresser au service.

La demande de correction ou de suppression est présentée au plus tard dans un délai de trois
mois à compter de la mise à disposition du public du message la justifiant.

Le Directeur de la publication est tenu d’insérer dans les trois jours de leur réception, les
réponses de toute personne nommée ou désignée dans les services de communication en ligne.

À défaut de respecter le prescrit de l’alinéa précédent, le responsable de la publication sera


puni d’une amende de deux millions à cinq cents millions de Francs congolais.

Paragraphe 2 : De la divulgation des détails d’une enquête


Article 370.

Est puni d’une servitude pénale d’un mois à deux ans, ou d’une amende de deux millions à
cinq millions de Francs congolais ou de l’une de ces peines seulement quiconque, dans le
cadre d’une enquête pénale, reçoit une injonction stipulant explicitement que la confidentialité
doit être maintenue, ou lorsqu’une telle obligation est énoncée par la loi, et qui, sans motif ou
justification légitime, ou en se prévalant à tort d’un motif ou d’une justification légitime,
divulgue par le biais d’un système informatique ou d’un réseau de communication
électronique, de manière intentionnelle :

1. le fait qu’une injonction ait été émise ;


2. toute action réalisée aux termes de l’injonction ;
3. toute donnée collectée ou enregistrée aux termes de l’injonction et de l’enquête.

Section 9 : Du cyberespionnage
Article 371.

Code du numérique – RDC 157


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Sera puni d’une servitude pénale de cinq à quinze ans et d’une amende de cinq milliards à dix
milliards de Francs congolais, ou de l’une de ces peines seulement, quiconque, ayant
l’intention ou sachant que l’infraction profite à un gouvernement étranger ou une entreprise
étrangère, à un intermédiaire étranger, ou à un agent étranger qualifié d’espion par le biais
d’un système informatique :

1. vole, ou, sans autorisation, s’approprie, prend, emporte, ou cache, ou


frauduleusement, ou de façon factice, ou par supercherie, obtient soit une
information de nature à porter atteinte à la sécurité et sûreté de l’État tel que
prévu par les dispositions pénales, soit un secret commercial ou industriel ;
2. sans autorisation, copie, duplique, illustre, dessine, photographie, télécharge,
modifie, détruit, photocopie, reproduit, transmet, livre, envoie, adresse par
courrier, communique ou cède un secret commercial ;
3. reçoit, achète, ou possède un secret commercial, sachant que ce dernier a été
volé ou approprié, obtenu ou transformé sans autorisation ;
4. tente de commettre une infraction décrite à l’un des paragraphes 1 à 3 ;
5. conspire avec une ou plusieurs personnes en vue de commettre une infraction
décrite à l’un des paragraphes 1 à 3 et qu’une ou plusieurs de ces personnes
agissent de façon à obtenir l’objet de la conspiration.

Toute organisation qui commet une infraction décrite à l’alinéa précédent est punie d’une
amende de quinze à vingt milliards de Francs congolais.

Section 10 : De l’enregistrement des images relatives à la commission des infractions et


de la diffusion des éléments pour fabriquer des engins de destruction

Paragraphe 1 : De l’enregistrement des images relatives à la commission des infractions


Article 372.

Est constitutif d’un acte de complicité des atteintes volontaires à l’intégrité de la personne, le
fait d’enregistrer sciemment, par quelque moyen que ce soit, sur tout support que ce soit, des
images relatives à la commission d’infractions.

Code du numérique – RDC 158


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Est puni d’une servitude pénale d’un à cinq ans et d’une amende de vingt à vingt-cinq
millions de Francs congolais, toute personne qui diffuse sciemment de telles images.

Le présent article n’est pas applicable lorsque l’enregistrement ou la diffusion résulte de


l’exercice normal d’une profession ayant pour objet d’informer le public soit lorsqu’il est
réalisé afin de servir de preuve en justice.

Paragraphe 2 : De la diffusion des éléments pour fabriquer des engins de destruction


Article 373.

Quiconque aura diffusé, au moyen d’un réseau de communication électronique ou d’un


système informatique, des procédés permettant la fabrication d’engins de destruction élaborés
à partir de poudre ou de substances explosives, de matières nucléaires, biologiques ou
chimiques, ou à partir de tout autre produit destiné à l’usage domestique, industriel ou
agricole, sera puni de cinq à dix ans de servitude pénale et d’une amende de vingt-cinq
millions de Francs congolais.

Lorsque ces procédés ont permis la commission de meurtre ou d’assassinat, la peine est de
vingt ans de servitude pénale et d’une amende de cinquante à cent millions de Francs
congolais.

Paragraphe 3 : De l’omission d’entretenir les dispositifs de protection d’un système


informatique
Article 374.

Est puni d’une amende de dix à cinquante millions de Francs congolais, le fait pour les
responsables des systèmes informatiques, d’omettre de maintenir en bon état les dispositifs de
protection d’un système informatique.

Section 11 : De l’atteinte aux droits d’auteur et a la propriété intellectuelle et industrielle


ainsi qu’aux droits voisins
Article 375.

Code du numérique – RDC 159


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Quiconque commet délibérément, à une échelle commerciale et au moyen d’un système


informatique, une atteinte aux droits d’auteur, à la propriété intellectuelle et industrielle ainsi
qu’aux droits voisins définis par la législation en vigueur en République Démocratique du
Congo, est puni de six mois à cinq ans de servitude pénale et d’une amende de cinquante à
cent millions de Francs congolais, ou de l’une de ces peines.

Quiconque porte atteinte au droit patrimonial ou au droit de l’auteur d’une création


informatique, à savoir un programme informatique, est puni de six mois à cinq ans de
servitude pénale et d’une amende de cinquante à cent millions de Francs congolais ou de l’une
de ces peines.

Paragraphe 1 : De la contrefaçon de marque, nom commercial, appellation d’origine,


indication géographique, logiciel et matériel de conception préparatoire
Article 376.

La contrefaçon et/ou le piratage de marque, de nom commercial, d’appellation, de logiciel,


des matériels de conception préparatoire et d’indication géographique est punie d’une peine
de servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende de cinquante à cent millions de Francs
congolais ou de l’une de ces peines seulement.

Constitue la contrefaçon, le fait sans autorisation de l’auteur ou de ses ayants droit, de


reproduire, d’utiliser, de vendre, de dénigrer, de dénaturer une marque, un nom commercial,
une appellation d’origine ou une indication géographique appartenant à autrui au moyen d’un
ou sur un réseau de communication électronique ou un système informatique.

Paragraphe 2 : De la contrefaçon de dessins et modèles


Article 377.

Est puni d’une servitude pénale de trois à cinq ans et d’une amende de cinquante à cent
millions de Francs congolais ou de l’une de ces peines seulement celui qui, sans autorisation
de l’auteur ou de ses ayants droit, de reproduire, de représenter ou de mettre à la disposition
du public, un dessin ou un modèle protégé par le droit d’auteur ou un droit voisin au moyen
d’un réseau de communication électronique ou un système informatique.

Code du numérique – RDC 160


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Paragraphe 3 : De l’atteinte aux droits de propriété des brevets


Article 378.

Constitue une atteinte à la propriété intellectuelle le fait, en toute connaissance de cause, sans
droit, de vendre ou de mettre à disposition du public par reproduction ou par représentation,
un bien ou un produit protégé par un brevet d’invention au moyen d’un système informatique.
Ceux qui, en toute connaissance, vendent, exposent en vente, donnent en location, détiennent
ou introduisent sur le territoire de la République Démocratique du Congo dans un but
commercial, des objets ou des ouvrages ou logiciels ou des matériels informatiques protégés
par un brevet d’invention sont punis des mêmes peines prévues à l’article 14 du Code pénal.

Sans préjudice des peines prévues à l’article 14 du Code pénal, sont punis de cinq à dix ans de
servitude pénale et d’une amende de deux cents à deux cents cinquante millions de Francs
congolais.

Paragraphe 4 : De l’atteinte aux schémas de configuration d’un système numérique


protégé
Article 379.

Constitue une atteinte à la propriété intellectuelle, le fait, en toute connaissance de cause, sans
droit, de vendre ou de mettre à disposition du public par reproduction ou par représentation un
schéma de configuration d’un système numérique au moyen d’un réseau de communication
électronique.

Paragraphe 5 : De l’atteinte a une mesure technique efficace


Article 380.

Est puni d’une amende de vingt-cinq à cinquante millions de Francs congolais, le fait de
porter atteinte, à des fins autres que la recherche scientifique, à une mesure technique efficace
afin d’altérer la protection d’un matériel par un décodage, un décryptage ou toute autre

Code du numérique – RDC 161


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intervention personnelle destinée à contourner, neutraliser ou supprimer un mécanisme de


protection ou de contrôle, lorsque cette atteinte est réalisée par d’autres moyens que
l’utilisation d’une application technologique ou d’un dispositif.

Est puni de six mois à un an de servitude pénale et d’une amende de deux à cinq cent mille
Francs congolais ou de l’une de ces peines seulement, le fait de procurer ou proposer
sciemment à autrui, directement ou indirectement, des moyens conçus ou spécialement
adaptés pour porter atteinte à une mesure technique efficace, par l’un des procédés suivants :

1. en fabriquant ou en important une application technologique ou un dispositif à des fins


autres que la recherche ;
2. en détenant en vue de la vente, du prêt ou de la location, en offrant à ces mêmes fins
ou en mettant à disposition du public sous quelque forme que ce soit, une application
technologique, un dispositif ou un composant ;
3. en fournissant un service à cette fin ;
4. en incitant à l’usage ou en commandant, concevant, organisant, reproduisant,
distribuant ou diffusant une publicité en faveur de l’un des procédés visés aux points 1
à 3 par moyen d’un réseau de communications électroniques.

Ces dispositions ne sont pas applicables aux actes réalisés à des fins de sécurité informatique.

Paragraphe 6 : De la suppression d’un élément d’information sur le régime des droits


pour porter atteinte au droit d’auteur
Article 381.

Est puni d’une amende de deux à cinq millions de Francs congolais au maximum, le fait de
supprimer ou de modifier, sciemment et à des fins autres que la recherche scientifique, tout
élément d’information sur le régime des droits, par une intervention personnelle, dans le but
de porter atteinte à un droit d’auteur, de dissimuler ou de faciliter une telle atteinte.
Est puni d’une servitude pénale de deux à six mois et d’une amende de deux à cinq millions
de Francs congolais, ou de l’une de ces peines seulement, le fait de procurer ou de proposer
sciemment à autrui, directement ou indirectement, des moyens conçus ou spécialement
adaptés pour supprimer ou modifier, même partiellement, un élément d’information sur le

Code du numérique – RDC 162


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régime des droits, dans le but de porter atteinte à un droit d’auteur, de dissimuler ou de
faciliter une telle atteinte, par l’un des procédés suivants :

1. en fabriquant ou en important une application technologique, un dispositif ou


un composant, à des fins autres que la recherche ;
2. en détenant en vue de la vente, du prêt ou de la location, en offrant à ces
mêmes fins ou en mettant à disposition du public sous quelque forme que ce
soit une application technologique, un dispositif ou un composant ;
3. en fournissant un service à cette fin ;
4. en incitant à l’usage, en commandant, concevant, organisant, reproduisant,
distribuant ou diffusant une publicité en faveur de l’un des précédés visés aux
points 1 à 3 au moyen d’un système informatique.

Article 382.

Est puni d’une servitude pénale de deux à six mois et d’une amende de deux millions à cinq
millions de Francs congolais, ou de l’une de ces peines seulement, le fait d’importer, de
distribuer, de mettre à disposition du public sous quelque forme que ce soit ou de
communiquer au public, directement ou indirectement, une œuvre dont un élément
d’information sur le régime des droits a été supprimé ou modifié dans le but de porter atteinte
à un droit d’auteur, de dissimuler ou de faciliter une telle atteinte. Ces dispositions ne sont pas
applicables aux actes réalisés à des fins de recherche scientifique ou de sécurité informatique.

LIVRE V : DES DISPOSITIONS DIVERSES, TRANSITOIRES, ABROGATOIRES ET


FINALES

CHAPITRE I : DU REGIME FISCAL, PARAFISCAL, DOUANIER ET DE


CHANGER

Article 383.

Les personnes morales et physiques exerçant des activités et services numériques évoluant
dans le secteur du numérique à partir ou à destination de la République Démocratique du
Congo, sont soumises au régime du droit communs en matière fiscale, parafiscale, douanière
et de change en vigueur.

Code du numérique – RDC 163


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Article 384.

Les startups du numérique, ayant le statut d’entreprenant, sont éligibles aux avantages fiscaux,
parafiscaux, douanier et de change prévu par la législation relative à l’entrepreneuriat et aux
startups.

En outre, et sans préjudice des dispositions de l’Ordonnance-loi n° 69-006 du 10 février 1969


portant sur l’impôt réel telle que modifiée à ce jour et d’autres textes applicables en matière
fiscale :

1) Il est accordé aux startups, entreprenants ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises
évoluant dans le secteur du numérique, une exonération totale des impôts, droits, taxes et
redevances pour une période de douze mois, deux fois renouvelable, à l’exception des impôts,
droits, taxes et redevances dont elles sont redevables légales ou ceux perçus en contrepartie
des services rendus ;

2) Il est accordé aux fournisseurs de services numériques que ceux repris au point ci-dessus,
un allègement de 50 % de l’impôt sur les bénéfices et profits, des droits de douane à
l’importation des équipements destinés à l’exploitation des services numériques, des droits
d’accises sur les services numériques, des impôts, droits, taxes et redevances ainsi que
d’autres impôts, droits, taxes et redevances indirects pour une période de cinq ans. Exception
faite des impôts professionnels sur les rémunérations et mobiliers.

Un arrêté interministériel des Ministres ayant les finances, les petites et moyennes entreprises
et le numérique dans leurs attributions définit les critères d’éligibilité au régime dérogatoire
prévu à l’alinéa 1er du présent article.

Article 385.

L’admission à un des régimes juridiques prévus dans la présente ordonnance-loi n’est


effective qu’après paiement par le fournisseur ou le prestataire des services numériques, selon
le cas, des droits, taxes et redevances dus à l’État.

Code du numérique – RDC 164


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Il est ajouté une annexe relative aux droits, taxes et redevances dus au secteur du numérique
en complément à l’Ordonnance-loi n° 18/003 du 13 mars 2018 fixant la nomenclature des
droits, taxes et redevances du pouvoir central, ainsi libellée :

XXXII. NUMERIQUE

N° LIBELLE DES DROITS, TAXES ET REDEVANCES FAIT GENERATEUR

01 Taxe sur l’autorisation de fourniture des services numériques Demande d’autorisation

Taxe sur la déclaration en vue d’un certificat d’agrément pour Déclaration d’exploitation des
02
l’exploitation et la fourniture des services numériques services numérique

Taxe sur l’homologation pour la fourniture des services


03 Demande d’homologation
numériques aux entités publiques

Redevance sur le chiffre d’affaires des entreprises de


04 Exploitation
Cybersécurité et de sécurité des systèmes informatiques

Un arrêté interministériel des Ministres ayant le numérique et les finances dans leurs
attributions fixe les taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du ministère
du numérique.

CHAPITRE II : DE LA COMMANDE PUBLIQUE

Article 386.

La passation d’un marché public est, outre les dispositions de la présente ordonnance-loi,
régie conformément à la loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés publics.

Article 387.

L’établissement d’un partenariat public-privé dans le secteur du numérique est, outre les
dispositions de la présente ordonnance-loi, régi conformément à la loi n°18/016 du 09 juillet
2018 relative au partenariat public-privé.

Code du numérique – RDC 165


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CHAPITRE III : DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES, ABROGATOIRES ET


FINALES

Article 388.

Les fournisseurs de services numériques opérant sur la base de titres obtenus antérieurement à
la présente ordonnance-loi sont tenus de se conformer aux nouvelles dispositions de la
présente ordonnance-loi dans un délai de six mois à dater de son entrée en vigueur.

Article 389.

Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires à la présente ordonnance-loi.

Article 390.

La présente ordonnance-loi entre en vigueur à la date de sa promulgation.

Fait à Kinshasa, le 13 mars 2023

Code du numérique – RDC 166


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PLAN DETAILLÉ DU CODE

LIVRE PRÉLIMINAIRE : DE L’OBJET, DU CHAMP D’APPLICATION ET DES


DÉFINITIONS.................................................................................................................................................... 4
CHAPITRE I : DE L’OBJET ET DU CHAMP D’APPLICATION .................................................... 4
CHAPITRE II : DES DEFINITIONS ................................................................................................. 4
LIVRE PREMIER : DES ACTIVITÉS ET DES SERVICES NUMÉRIQUES ................................12
TITRE I : DE L’OBJET ET DU CHAMP D’APPLICATION .......................................................... 12
TITRE II : DU CADRE INSTITUTIONNEL ................................................................................... 12
CHAPITRE I : DU MINISTERE .................................................................................................. 13
CHAPITRE II : DE L’AUTORITE DE REGULATION DU NUMERIQUE ............................... 13
CHAPITRE III : DE L’AUTORITE NATIONALE DE CERTIFICATION ÉLECTRONIQUE .. 14
CHAPITRE IV : DU CONSEIL NATIONAL DU NUMERIQUE ............................................... 15
TITRE III : DU RÉGIME JURIDIQUE APPLICABLE AUX ACTIVITÉS ET SERVICES
NUMÉRIQUES ................................................................................................................................. 16
CHAPITRE I : DES DISPOSITIONS GENERALES .................................................................. 16
CHAPITRE II : DE L’AUTORISATION ...................................................................................... 17
CHAPITRE III : DE LA DECLARATION ................................................................................... 17
CHAPITRE IV : DE L’HOMOLOGATION ................................................................................. 18
TITRE IV : DES DROITS, PRINCIPES GÉNÉRAUX ET OBLIGATIONS APPLICABLES AUX
FOURNISSEURS DES ACTIVITÉS ET SERVICES NUMÉRIQUES ........................................... 19
CHAPITRE I : DES DROITS ET PRINCIPES GÉNÉRAUX APPLICABLES AUX
FOURNISSEURS DES ACTIVITÉS ET SERVICES NUMÉRIQUES ....................................... 19
CHAPITRE II : DES OBLIGATIONS DES FOURNISSEURS DES ACTIVITÉS ET SERVICES
NUMÉRIQUES ............................................................................................................................. 21
TITRE V : DE L’ADMINISTRATION DÉMATÉRIALISÉE .......................................................... 24
CHAPITRE I : DES ECHANGES D’INFORMATION AU SEIN DE L’ADMINISTRATION
PUBLIQUE ................................................................................................................................... 24
CHAPITRE II : DU GUICHET NUMERIQUE............................................................................ 25
TITRE VI : DE L’ARCHIVAGE ÉLECTRONIQUE ....................................................................... 25
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES ........................................................................... 25
CHAPITRE II : DES ARCHIVES NUMERIQUES PUBLIQUES .............................................. 26
TITRE VII : DES DROITS DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE ET INDUSTRIELLE ...... 27
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES ........................................................................... 27
TITRE VIII : DU COMMERCE ÉLECTRONIQUE ........................................................................ 27
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES ........................................................................... 27
Section 1 : De l’objet et du champ d’application ...................................................................... 27
Section 2 : Des principes régissant le commerce électronique .................................................. 28

Code du numérique – RDC 167


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CHAPITRE II : DE LA CONCLUSION DU CONTRAT SOUS FORME ELECTRONIQUE ... 30


Section 1 : Principe et contenu de l’offre .................................................................................. 30
Section 2 : Conditions de validité d’un contrat conclu par voie électronique ........................... 31
Section 3 : Responsabilité contractuelle des parties .................................................................. 32
CHAIPTRE III : DE L’EXECUTION DU CONTRAT ELECTRONIQUE ................................. 32
Section 1 : Du paiement du prix, de la livraison du produit et de la prestation des services ..... 32
Section 2 : De l’obligation de conserver les registres des transactions ..................................... 33
CHAPITRE IV : DU DROIT DE RETRACTATION ................................................................... 34
Section 1 : Délai de rétractation ................................................................................................ 34
Section 2 : Droits et obligations du professionnel ..................................................................... 35
Section 3 : Perte du droit de rétractation et résolution ou résiliation de contrat ........................ 35
CHAPITRE V : DE LA PUBLICITE PAR VOIE ELECTRONIQUE .......................................... 36
Section 2 : Des conditions de la prospection directe ................................................................. 37
TITRE VIII : DES PLATEFORMES NUMÉRIQUES ET DES FOURNISSEURS EN POSITION
DOMINANTE ................................................................................................................................... 39
TITRE IX : DE LA SURVEILLANCE, DU CONTRÔLE TECHNIQUE DES ACTIVITÉS ET
SERVICES NUMÉRIQUES, DU RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS, DES MESURES ET
SANCTIONS ADMINISTRATIVES ET DE LA PRESCRIPTION ................................................. 40
CHAPITRE I : DE LA SURVEILLANCE ET DU CONTROLE TECHNIQUE DES ACTIVITES
ET SERVICES NUMERIQUES ................................................................................................... 40
CHAPITRE II : REGLEMENT DES DIFFERENTS ................................................................... 40
CHAPITRE II : DES MESURES ET SANCTIONS ADMINISTRATIVES ................................ 41
CHAPITRE III : DE LA PRESCRIPTION ................................................................................... 42
LIVRE II : DES ÉCRITS, DES OUTILS ÉLECTRONIQUES ET DES PRESTATAIRES DE
SERVICES DE CONFIANCE .......................................................................................................................43
TITRE I : DES ÉCRITS ET OUTILS ÉLECTRONIQUES ............................................................. 43
CHAPITRE I : DES DISPOSITIONS GENERALES .................................................................. 43
CHAPITRE II : DE L’ECRIT ELECTRONIQUE ........................................................................ 43
Section 1 : Des principes généraux ........................................................................................... 43
Section 2 : Validité de l’écrite électronique ............................................................................... 44
Section 3 : De la preuve électronique ........................................................................................ 46
CHAPITRE III : DES OUTILS ELECTRONIQUES ................................................................... 49
Section 1 : De la signature électronique .................................................................................... 49
Section 2 : Du cachet électronique ............................................................................................ 53
Section 3 : De l’horodatage électronique .................................................................................. 55
Section 4 : De l’authentification de sites internet ...................................................................... 55
TITRE II : DES PRESTATAIRES DE SERVICES DE CONFIANCE ............................................. 56

Code du numérique – RDC 168


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CHAPITRE I : DES DISPOSITIONS GENERALES .................................................................. 56


CHAPITRE II : PRINCIPES ET CATEGORIES DES PRESTATAIRES .................................... 58
Section 1 : Des principes ........................................................................................................... 58
Section 2 : Des catégories de prestataires de services de confiance .......................................... 59
CHAPITRE III : OBLIGATIONS ET RESPONSABILITES ....................................................... 60
Section 1 : Des obligations et responsabilité des prestataires de service de confiance ............. 60
Paragraphe 1 : Des obligations .............................................................................................. 60
Paragraphe 2 : De la responsabilité ....................................................................................... 66
Section 2 : Obligation et responsabilité du titulaire du certificat .............................................. 66
Paragraphe 1 : De l’obligation ............................................................................................... 66
Paragraphe 2 : De la responsabilité ....................................................................................... 67
TITRE V : DU CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES DE CONFIANCE................ 67
TITRE VI : DE LA CESSATION DES ACTIVITÉS........................................................................ 68
TITRE VII : DES SANCTIONS ADMINISTRATIVES .................................................................. 69
LIVRE III : DES CONTENUS NUMERIQUES .......................................................................................71
TITRE I : DE L’OBJET ET DU CHAMP D’APPLICATION .......................................................... 71
TITRE II : DES CONTENUS PUBLICS .......................................................................................... 71
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES ........................................................................... 71
CHAPITRE II : DE L’IDENTIFICATION ELECTRONIQUE .................................................... 72
Section 1 : Des principes et des obligations .............................................................................. 72
Section 3 : Schéma électronique................................................................................................ 73
Section 4 : Obligations liées au moyen d’identification électronique ....................................... 76
TITRE III : DES DONNÉES PERSONNELLES ............................................................................. 76
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES ........................................................................... 76
CHAPITRE II : CONDITIONS DE TRAITEMENT DES DONNEES PERSONNELLES ........ 78
CHAPITRE III : DU TRAITEMENT DES DONNEES PERSONNELLES ................................ 81
CHAPITRE IV : DE LA TRANSMISSION ET DU TRANSFERT DES DONNEES
PERSONNELLES ......................................................................................................................... 85
Section 1 : De la transmission des données personnelles .......................................................... 85
Section 2 : Du transfert des données personnelles .................................................................... 86
CHAPITRE V : DES DONNEES PERSONNELLES SOUMISES A DES REGIMES
PARTICULIERS ........................................................................................................................... 88
CHAPITRE VI : DES DROITS DE LA PERSONNE CONCERNEE, DES OBLIGATIONS ET
DU CONTROLE DU RESPONSABLE DE TRAITEMENT, DU SOUS-TRAITANT ET DE
LEUR PREPOSE DANS LE TRAITEMENT DE DONNEES PERSONNELLES ..................... 91
Section 1 : Des droits de la personne concernée ....................................................................... 91
Section 2 : Des obligations de responsables du traitement de données personnelles ................ 98

Code du numérique – RDC 169


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Section 3 : Des obligations du sous-traitant ............................................................................ 103


Section 4 : Des obligations du préposé.................................................................................... 105
Section 5 : Du contrôle du traitement des données personnelles............................................. 105
CHAPITRE VII : DES MESURES ADMINISTRATIVES .........................................................116
TITRE IV : DE L’AUTORITE DE PROTECTION DES DONNEES.............................................117
LIVRE IV : DE LA SÉCURITÉ ET DE LA PROTECTION PÉNALE DES SYSTÈMES
INFORMATIQUES ........................................................................................................................................122
TITRE I : DE L’OBJET ET DU CHAMP D’APPLICATION ........................................................ 122
TITRE II : DU CADRE INSTITUTIONNEL ................................................................................. 123
CHAPITRE I : DE L’AGENCE NATIONALE DE CYBERSECURITE ................................... 123
TITRE III : DE LA SÉCURITÉ DES SYSTÈMES INFORMATIQUES ....................................... 126
CHAPITRE 1 : DES OBLIGATIONS GENERALES ET SPECIFIQUES................................. 126
Section 1 : Des obligations générales ...................................................................................... 126
Section 2 : Des obligations spécifiques ................................................................................... 129
CHAPITRE II : DE LA CRYPTOLOGIE : ................................................................................. 132
Section 1 : Des dispositions générales..................................................................................... 132
Section 2 : Du régime juridique............................................................................................... 132
Section 3 : Des prestataires de services de cryptologie ........................................................... 133
Section 4 : Des sanctions administratives................................................................................ 134
TITRE IV : DE LA PROTECTION PÉNALE DES SYSTÈMES INFORMATIQUES ................. 135
CHAPITRE I : DES PRINCIPES GENERAUX ......................................................................... 135
Section 1 : De la responsabilité pénale .................................................................................... 135
Section 2 : Des peines ............................................................................................................. 136
Section 3 : De la participation criminelle et de la tentative punissable ................................... 138
Section 4 : De la récidive et des circonstances aggravantes .................................................... 138
CHAPITRE II : DES REGLES DE PROCEDURE ET DE COMPETENCE DES
JURIDICTIONS .......................................................................................................................... 139
Section 1 : De la constatation des infractions a la législation du numérique........................... 139
Section 2 : De la perquisition des données stockées dans un système informatique ............... 140
Section 3 : De l’interception des données ............................................................................... 140
Section 4 : Des poursuites ....................................................................................................... 142
Section 5 : De l’extinction de l’action publique ...................................................................... 142
Section 6 : Des juridictions compétentes................................................................................. 142
CHAPITRE III : DE LA QUALIFICATION DES INFRACTIONS........................................... 143
Section 1 : Des infractions de droit commun commises au moyen d’un ou sur un réseau de
communication électronique ou un système informatique ...................................................... 143

Code du numérique – RDC 170


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Section 2 : Des atteintes aux systèmes informatiques ............................................................. 143


Paragraphe 1 : De l’accès et du maintien illégal ................................................................. 143
Paragraphe 2 : Des atteintes aux données d’un système informatique ................................ 144
Paragraphe 3 : Des atteintes à l’intégrité du système informatique..................................... 145
Paragraphe 4 : Des abus de dispositifs ................................................................................ 146
Paragraphe 5 : De la falsification des données ou faux en informatique............................. 147
Paragraphe 6 : De la fraude informatiques .......................................................................... 147
Section 3 : Des atteintes dans le domaine de l’Agence Nationale de Cybersécurité ............... 148
Section 4 : Des infractions liées à l’utilisation des données à caractère personnel ................. 149
Paragraphe 1 : De l’envoi de messages non sollicités ......................................................... 149
Paragraphe 2 : De la tromperie ............................................................................................ 150
Paragraphe 3 : Du traitement non autorisé .......................................................................... 150
Paragraphe 4 : De l’usurpation d’identité ............................................................................ 150
Section 5 : De la fraude aux cartes bancaires et des infractions relatives à la publicité sur
internet ..................................................................................................................................... 151
Paragraphe 1 : De la fraude aux cartes bancaires ................................................................ 151
Paragraphe 2 : Des infractions relatives a la publicité sur Internet ..................................... 152
Section 6 : Des contenus abusifs ............................................................................................. 152
Paragraphe 1 : De la diffusion du contenu tribaliste, raciste et xénophobe par le biais d’un
système électronique ........................................................................................................... 152
Paragraphe 2 : De la pornographie infantile ........................................................................ 153
Paragraphe 3 : Du harcèlement par le biais d’une communication électronique................. 153
Paragraphe 4 : De la négation, minimisation grossière, approbation ou justification des
crimes internationaux ou des violences sexuelles ............................................................... 154
Paragraphe 5 : De l’incitation ou provocation à la commission d’actes terroristes et apologie
des actes terroristes .............................................................................................................. 154
Paragraphe 6 : Du courrier indésirable ou pourriel ou ou spam .......................................... 154
Section 7 : Des infractions à charge du fournisseur d’accès à internet.................................... 155
Section 8 : Des infractions de presse en ligne et de la divulgation des détails d’une enquête 156
Paragraphe 1 : Des infractions de presse par le biais d’une communication électronique et
droit de réponse ................................................................................................................... 156
Paragraphe 2 : De la divulgation des détails d’une enquête ................................................ 157
Section 9 : Du cyberespionnage .............................................................................................. 157
Section 10 : De l’enregistrement des images relatives à la commission des infractions et de la
diffusion des éléments pour fabriquer des engins de destruction ............................................ 158
Paragraphe 1 : De l’enregistrement des images relatives à la commission des infractions . 158
Paragraphe 2 : De la diffusion des éléments pour fabriquer des engins de destruction....... 159

Code du numérique – RDC 171


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Paragraphe 3 : De l’omission d’entretenir les dispositifs de protection d’un système


informatique ........................................................................................................................ 159
Section 11 : De l’atteinte aux droits d’auteur et a la propriété intellectuelle et industrielle ainsi
qu’aux droits voisins ............................................................................................................... 159
Paragraphe 1 : De la contrefaçon de marque, nom commercial, appellation d’origine,
indication géographique, logiciel et matériel de conception préparatoire ........................... 160
Paragraphe 2 : De la contrefaçon de dessins et modèles ..................................................... 160
Paragraphe 3 : De l’atteinte aux droits de propriété des brevets ......................................... 161
Paragraphe 4 : De l’atteinte aux schémas de configuration d’un système numérique protégé
............................................................................................................................................. 161
Paragraphe 5 : De l’atteinte a une mesure technique efficace ............................................. 161
Paragraphe 6 : De la suppression d’un élément d’information sur le régime des droits pour
porter atteinte au droit d’auteur ........................................................................................... 162
LIVRE V : DES DISPOSITIONS DIVERSES, TRANSITOIRES, ABROGATOIRES ET
FINALES ..........................................................................................................................................................163
CHAPITRE I : DU REGIME FISCAL, PARAFISCAL, DOUANIER ET DE CHANGER ...... 163
CHAPITRE II : DE LA COMMANDE PUBLIQUE .................................................................. 165
CHAPITRE III : DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES, ABROGATOIRES ET FINALES.. 166

Code du numérique – RDC 172

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