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Cours de Physique

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COURS D’ ACOUSTIQUE DU BATIMENT

Licence professionnelle

M. BAILOU Oumar
oumar.bailou@aims-senegal.org
76 10 22 38 / 79665984
PLAN

I. GÉNÉRALITÉS SUR LE SON

II. ELÉMENT D’ACOUSTIQUE ARCHITECTURAL

III. ISOLATION ACCOUSTIQUE


CHAPITRE I: GÉNÉRALITÉ SUR LE SON

Introduction

Un son est produit par la vibration d’un objet (corde d’un instrument de musique, membrane d’un haut-

parleur,..). L’objet qui vibre est appelé source sonore.

Les vibrations de la source provoquent des variations de la pression du milieu matériel proche. Celles-ci se

propagent ensuite dans le milieu matériel élastique : les particules de matière vibrent autour de leur position

initiale sans déplacement global de sorte qu’il n’y a pas de transport de matière dans le milieu matériel qui

entoure une source sonore.

La vibration est dite longitudinale si le mouvement des particules a lieu dans le sens de la propagation,

transversale si le mouvement est perpendiculaire à la direction de propagation. Les vibrations de torsion (le

frottement d’un archet sur une corde tord celle-ci) sont également transmissibles. De façon générale, un milieu

matériel peut vibrer selon différents modes à la fois.


I. PROPAGATION

Soit une source sonore vibrant de façon sinusoïdale à la fréquence f. Son mouvement est périodique de période T et de pulsation
ω . On note y son élongation :

I.1. phénomène périodique

Un phénomène est périodique s’il se reproduit, identique à lui-même, au bout d’un certain temps,

appelé Période (T). y( t ) = a sin t

La propagation d’une onde sonore dans un milieu se traduit par l’existence d’une pression acoustique pac qui

s’ajoute à la pression atmosphérique :


I.2 Périodicité spatiale

La propagation transporte d’un point à un autre un état vibratoire du milieu matériel. La vitesse de déplacement de cet état
vibratoire est appelée « célérité du son » ; on la note souvent c.

On appelle longueur d’onde la distance qui sépare deux points qui ont, à chaque instant, le même état vibratoire.

Le déplacement effectué par le son, en une période correspond à une longueur d’onde λ

La vitesse de déplacement de l’onde, dans un milieu non dispersif , ne dépend pas de la fréquence ; dans ce cas, seule la longueur
d’onde est caractéristique de l’onde.

I.3. Propagation (Cas Simple)

La propagation rectiligne d’une onde longitudinale dans un milieu homogène (et sans amortissement) est schématisé
suivante:
I.4 Pression acoustique

Si la source sonore vibre de façon sinusoïdale, à la fréquence f, la pression acoustique, en un point quelconque P du champ sonore
(espace entourant la source) est une fonction sinusoïdale du temps de même fréquence f .

I.4.1 Définition de la valeur efficace de la pression acoustique

pour un signal sinusoïdal :

φ est le déphasage entre la vibration en P et celle de la source sonore ; ces deux points sont séparés par une

distance x de sorte que l’état vibratoire de la source met un certain délai ∆t pour atteindre P :
• au voisinage de la source sonore, à l’instant t :

• au point P, un instant ∆t plus tard :

• Cette dernière expression se note aussi :

On en déduit ou soit :

ou

en utilisant ce qui précède.


I.4.2 Cas particuliers

✓ Si x = kλ ( k = 1,2,3,... ) ou si ∆t = k T ,on retrouve : φ = k ×2 π

La pression acoustique en P et la source sonore sont en phase.

✓ Si x = (2 k + 1 ) (avec k = 0,1,2,3,...) ou si ∆t (2 k 1 ) T/2, on trouve: φ =( 2 k + 1) π ; la pression acoustique en


P et la source sonore sont en opposition de phase.
I.5. Quelques vocabulaires

front d’onde : surface virtuelle d’un champ sonore sur laquelle tous les points vibrent en phase.

Une source ponctuelle omnidirectionnelle émet de la même façon, dans toutes les directions de l’espace qui l’entoure.

Le milieu de propagation est isotrope si ses propriétés sont indépendantes de la direction de propagation.

Si le milieu de propagation est homogène et isotrope et si la source est ponctuelle, les fronts d’onde successifs sont des sphères
centrées sur la source sonore ; l’onde est, alors, dite sphérique.

L’onde devient une onde plane lorsque les fronts d’onde sont perpendiculaires à la direction de propagation.

C’est, par exemple, le cas quand on s’éloigne suffisamment de la source sonore.

NB: Le plus souvent, l’expression « onde plane », impose, en plus, l’invariance de l’amplitude de l’onde malgré
l’éloignement de la source.
Un milieu de propagation acoustique est caractérisé par son impédance acoustique Z:

ρ : masse volumique du milieu (en kg.m-3 )

c : vitesse de propagation du son dans ce milieu (en m.s-1 )

NB: Deux sources sonores sont corrélées si leur vibration sont en opposition de phase ou en phase.

Les pressions efficaces de deux ondes non corrélées ne s’additionnent pas .


II.. Réflexion, Absorption, Diffusion et Diffraction

• Une onde acoustique qui rencontre un obstacle parfaitement plan, rigide et lisse peut être réfléchie (l’angle d’incidence i
est égal à l’angle de réflexion r). Cependant, aucune surface n’est entièrement réfléchissante et une partie de l’énergie
transportée par l’onde sonore est transformée en chaleur par la mise en vibration des particules qui composent
l’obstacle. On dit que l’obstacle absorbe une partie de l’énergie incidente ou encore que l’obstacle a un coefficient d’absorption
qui n’est pas nul.

II.1 Définitions

Coefficient de réflexion :

Coefficient d’absorption :

• Lorsque la surface d’un obstacle n’est pas lisse, un faisceau de « rayons acoustiques » se réfléchit dans des directions
variées selon l’état de la surface où il tombe. Le son est alors diffusé par la paroi rencontrée.
• Les rayons acoustiques passant par un « trou » peuvent également être diffractés si les dimensions du trou sont très
inférieures à la longueur d’onde du son. Dans ce cas, le trou se comporte, à son tour, comme une source ponctuelle secondaire.

• La diffraction permet à une onde sonore de contourner un obstacle.


III. QUELQUES CARACTERISTIQUES D’UN SON

III.1. Domaine des fréquences audibles

Les limites du domaine des fréquences audibles varient notablement d’un auditeur à l’autre ; pour une « oreille

moyenne », on a le classement suivant :

III.2 Son pur et son complexe

Une vibration sinusoïdale d’une source sonore engendre un son pur (une seule fréquence). Un son complexe périodique, de
fréquence f, résulte de la somme de sons purs de fréquences f, 2f, 3f,… La fréquence f correspond au fondamental. Les autres
fréquences correspondent aux harmoniques. L’analyse spectrale d’un son complexe permet de séparer le fondamental des
harmoniques
Exemple : ysom : son complexe périodique : ysom = y1 + y2+ y3

Remarque: un son complexe non périodique ne peut être décomposé en un son fondamental et en harmoniques.

III.3. Bruits

Si le diagramme spectral comporte un très grand nombre de fréquences, on obtient un spectre quasi-continu et

on parle, alors, de « bruit ».

La variation de pression qui en résulte ne présente aucune périodicité.


IV. QUELQUES TERMES MUSICAUX

IV.1 Octave et gamme tempérée

Une fréquence f2 est à l’octave d’une autre fréquence f1 quand f2 =2 f1.

En musique, l’étendue des fréquences couvre 9 octaves (32,7 Hz à 15804 Hz). Les octaves sont désignés par des numéros que l’on
met en indice à côté de la note (le « la 3 » désigne le « la » de l’octave 3).

La gamme tempérée divise chaque octave en douze intervalles égaux logarithmiquement ce qui revient à établir

un rapport constant entre les fréquences des notes ; chaque intervalle correspond à un demi-ton.
IV.2 Timbre

Le « timbre » est une caractéristique qui permet de différencier à l’oreille deux sons qui correspondent à la

même note et au même niveau sonore. La richesse en harmoniques, l’attaque du son, en particulier, participent à cette notion.

IV.3 Hauteur

La hauteur d’un son audible pur est liée à sa fréquence.

IV.4 Bandes d’octaves

On emploie fréquemment, en acoustique, des échelonnements de fréquences normalisés ; un intervalle entre

deux fréquences f1 et f2 n’est pas indiqué par la différence f2 - f1 mais par la fréquence médiane 𝑓𝑚 = 𝑓1 𝑓2 et la largeur
de l’intervalle.

Une bande d’octave à une fréquence 𝑓𝑚 = 𝑓1 𝑓2 désigne une bande de fréquences comprises entre f1 et f2 avec f2 =2 f1 soit

𝑓𝑚 = 𝑓1 2
Bandes d’octaves usuelles pour les questions d’isolation :
V. CELERITE DU SON

Dans un milieu homogène, la vitesse du son est constante ; elle ne dépend pas de l’amplitude des vibrations

sonores et ne dépend pas de la fréquence des vibrations sonores. Si on admet que le milieu est non dispersif.

On peut utiliser les relations approchées qui suivent :

V.1 du son dans les solides :

c : célérité du son 1 ( m.s -1 )

E : Module d’Young du solide 2 ( N.m -2) (encore appelé « module d’élasticité longitudinale » du solide)

ρ : masse volumique du milieu 3 ( kg. m -3 )

Quelques ordres de grandeur :


V.2 Célérité du son dans les liquides :

c : célérité du son (m.s-1 )


K : Module de compressibilité isotherme du liquide (en N.m-2 ou en Pa) (*)
ρ : masse volumique du milieu 3 (kg.m-3 ) .
Quelques ordres de grandeur

V.3 Célérité du son dans les gaz : Loi de Laplace

c : célérité du son (m.s-1 )


γ : coefficient de compression adiabatique (sans unité)
P : pression absolue du gaz (Pa)
ρ : masse volumique du milieu (kg.m-3 ) .
En utilisant l’expression de la masse volumique d’un gaz parfait donnée par l’équation d’état des gaz

parfaits : ρ = P M (gaz)/R T, la célérité s’écrit aussi :

R : constante des gaz parfaits ( R= 8,314 J.mol-1 .K-1 )


CHAPITRE II: ELÉMENT D’ACOUSTIQUE ARCHITECTURAL

INTRODUCTION

Dans un bâtiment, on distingue deux grands types de bruit :

– les bruits aériens qui sont émis dans un local ou proviennent de l'extérieur et se propagent dans l'air,

– les bruits solidiens émis ou transmis par les structures, tels que les bruits d'impact ou d'équipements.

Un bruit peut être caractérisé par son intensité I (W/m²) ou sa pression P (Pa). En pratique, on utilise le niveau de pression repéré
sur une échelle logarithmique dont l'origine est le seuil d'audibilité (P 0).

Pour tenir compte de la différence de sensibilité de l'oreille humaine suivant la fréquence (sons graves, médium, aigus), on pondère
les niveaux acoustiques qui sont alors exprimés en dB.

Les effets indésirables du bruit sont nombreux ; ils se traduisent sur l’organisme par une fatigue auditive (au-delà de 80 dB après
une exposition de quelques heures), une douleur à l’oreille à partir de 120 dB, des effets cardiovasculaires.

L’isolation acoustique est un moyen d’y remédier.


Différents types de bruit
I. Absorption acoustique

C'est la réduction de l'intensité acoustique résultant du passage du son à travers un milieu ou de la dissipation sur une surface
séparant deux milieux.

L’isolement acoustique correspond à la différence du niveau acoustique du côté de l’émission et du côté de la réception.

I.1Coefficient d'absorption d'un matériau

Coefficient d’absorption d’un matériau

Iabsorbee
α=
Iincidente

Où α est sans dimension

Tableau des coefficients d’absorption de certains matériaux en fonction de la fréquence de la vibration sonore :
Matériaux de revêtement Fréquence en Hz

250 500 1000 2000


Plâtre peint 0,01 0,02 0,03 0,04

Panneau de contreplaqué posé à 5cm 0,42 0,35 0,12 0,10

Linoléum collé sur feutre 0,08 0,09 0,10 0,12

Moquette posée sur chape 0,08 0,21 0,26 0,27

Dalles thermoplastiques 0,03 0,04 0,04 0,03

Tapis épais 0,30 0,40 0,50 0,60

Teinture plissée contre paroi 0,05 0,30 0,50 0,70


2. Coefficient d’absorption moyen d’un local

Si les parois d’une salle sont constituées de n surfaces (S1, S2, S3 ………), recouvertes de matériaux différents de coefficients

d’absorptions (α1 ,α2 ; α3 … …), le coefficient d’absorption moyen de la salle est :

𝛼1 𝑆1 + 𝛼2 𝑆2 + 𝛼3 𝑆3 + ⋯ .
𝛼ത =
𝑆1 + 𝑆2 + 𝑆3 + ⋯ . .

𝐴 = 𝛼1 𝑆1 + 𝛼2 𝑆2 + 𝛼3 𝑆3 + ⋯ = σ𝑖 𝛼𝑖 𝑆𝑖 est appelé surface d’absorption équivalente du local.


Remarque 1 : Pour un local de grandes dimensions et de volume V, la surface équivalente d’absorption est enrichie d’un terme

supplémentaire dû à l’atténuation de l’air

𝐴 = σ𝑖 𝛼𝑖 𝑆𝑖 + 𝑚𝑉

avec m une constante d’atténuation de l’air.

𝛼ത dépend de l’état d’occupation ou d’agencement d’un local puisque toutes les surfaces contenues dans ce local entre en jeu dans

le calcul de 𝛼ത :

Exemples : 𝛼ത ≅ 0,05 pour un local nu

𝛼ത =≅ 0,3 pour un local bien meublé.

Remarque 2 : A est parfois appelé « équivalent de fenêtre ouverte » . En effet pour une fenêtre ouverte on a une « absorption »

totale par transmission et par conséquent un coefficient d’absorption égale à 1.


II. La Réverbération

1. Définition : C’est la persistance d'un son dans un espace clos ou semi clos après interruption de la source sonore.

2. Temps de réverbération

Pour une fréquence donnée, le temps de réverbération correspond à une décroissance de 60 dB du niveau d'intensité acoustique.

3. Formule de Sabine

La durée de réverbération d'un local est donnée par la formule :

0,16𝑉
𝑇=
𝐴

Avec

T : en secondes

V : Volume du local en m3

A : absorption du local en m²

A est la somme des surfaces multipliées par leur coefficient d'absorption.


Remarque :

- On constate que le temps de réverbération est indépendant de la position de la source dans le local et de la position d’écoute.

- La réverbération est utile lorsqu’elle contribue à renforcer l’intensité sonore et nuisible quand elle masque des temps successifs.

Selon la destination du local on sera donc amener à augmenter ou à diminuer ce temps de réverbération en jouant sur la

constante d’absorption RL du local donné par :

𝑆𝐴
𝑅𝐿 =
𝑆−𝐴

Quelques ordres de grandeurs

Salle de concert Pièce vide Pièce meublée Grand Hall

Tr (s) 0,8 à 1,5 2 à 2,5 0,5 8 à 12


• La réverbération dépend en fait du timbre du son utilisé. Il est donc fréquent de relever le temps de réverbération par bandes

d’octave pour établir le temps de réverbération globale

• Il existe des abaques (établies de façon empirique) pour déterminer le temps de réverbération optimal d’un local en fonction de

son volume et de son utilisation (salle de concert, grand Hall …). Ce critère est toutefois insuffisant pour traduire la qualité

acoustique du local.

• Si le local est vaste, on ne peut plus négliger l’atténuation du à l’air, dans ce cas le temps de réverbération s’écrit :

0,16V
T=
σi αi Si + mV
4. Intensité sonore globale

En chaque point du local, l’intensité sonore globale I est la somme de deux intensités sonores :

• L’intensité Id rayonnée directement par la source de directivité Q

𝑄𝑃
𝐼𝑑 = (intensité relative au champ direct)
4 𝜋 𝑑²

• L’intensité sonore réverbérée est :

4𝑃 (𝑆 − 𝐴 ) 4 𝑃
𝐼𝑟 = =
𝑆𝐴 𝑅𝐿

S: surface totale des parois (m2 )

𝑅𝐿 : constante d’ absorption du local (m2)

L’intensité sonore résultante s’écrit :

𝑄𝑃 4𝑃
𝐼= +
4 𝜋 𝑑² 𝑅𝐿

Le niveau sonore dans le local est :

1 𝑄𝑃 4𝑃
𝐿𝐼 = 10 log ( + )
𝐼0 4 𝜋 𝑑2 𝑅𝐿
𝑄 4 𝑃
Soit : 𝐿𝐼 = 𝐿𝑤 + 10 log( + ) avec 𝐿𝑤 = 10 log
4 𝜋 𝑑2 𝑅𝐿 𝑃0

P : pression acoustique (efficace) de l'onde sonore en Pa

P0: pression acoustique de référence correspondant au seuil d'audibilité d'un son à 1000 Hz = 2.10 -5 Pa.

Remarque : il est intéressant de connaitre pour chaque local, la distance d c ou rayon acoustique du local pour laquelle l’intensité
direct est égale à l’intensité réverbérée.

𝑄 4
=
4 𝜋 𝑑𝑐 ² 𝑅𝐿

D’où

𝑄 𝑅𝐿
𝑑𝑐 =
16 𝜋

Au delà de cette distance, l’intensité sonore résultante provient essentiellement de la réverbération, en deçà le son direct est

prépondérant.
5. Détermination du coefficient d’absorption αm d’un matériau

La méthode consiste à introduire une certaine surface 𝑆𝑚 du matériau étudié dans une chambre réverbérante de surface réfléchissante S.
l’introduction du matériau modifie le temps de réverbération du local qui passe de T 0 (avant l’introduction du matériau) à T1 (après l’introduction
du matériau)

0,16𝑉 0,16𝑉
On a : 𝑇0 = et 𝑇1 = ഥ +𝑆𝑚 𝛼𝑚
𝑆ഥ
𝛼 𝑆−𝑆𝑚 𝛼

L’élimination de 𝛼 entre deux relations permet d’obtenir le coefficient d’absorption moyen 𝛼𝑚 du matériau.

Quelques ordres de grandeur : 𝛼𝑚 (𝑚𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒) ≅ 0,01 𝛼𝑚 (𝑏é𝑡𝑜𝑛) ≅ 0,03

Remarque : comme noté dans le tableau 1 , ce coefficient dépend de la fréquence de l’onde sonore

Autre expression du temps de réverbération

Si la salle a un coefficient d’absorption important, la formule de Sabine donne de mauvais résultats et il est préférable d’employer la relation
empirique d’Eyring pour calculer le temps de réverbération.

𝑉
𝑇𝑟 = −0,16
S ln(1 − 𝛼)

Remarques

Pour 𝛼 → 0 on a : ln(1 − 𝛼) → 0, le temps de réverbération tend vers l’infini, ce qui est cohérent

Pour 𝛼 → 𝜀 (valeur faible) on a : ln 1 − 𝜀 ≅ −𝜀, et on retrouve la formule de sabine.

Pour 𝛼 → 1 on a : ln(1 − 𝛼) → ∞, le temps de réverbération tend vers zéro, ce qui est cohérent également.
Chapitre III: ISOLATION ACCOUSTIQUE

I. L’isolement normalisé

1. Isolement brut entre deux locaux

Soit deux locaux, séparés physiquement par un obstacle (cloison, mur….). Une source sonore rayonne dans le premier local appelé local

d’émission et parvient dans le second local appelé local de réception, après propagation aérienne, puis solidienne, suivie d’une nouvelle

propagation aérienne.

Les niveaux de pression acoustique dans ces locaux sont respectivement L1 et L2 (L1>L2).

Les niveaux mesurés ne dépendent que la position de la source sonore (local 1) et du sonomètre (local 2) puisque le champ réverbéré est

prépondérant dans les deux locaux. L’isolement brut

Db=L1-L2

Cet isolement brut dépend de la fréquence, il est préférable de le mesurer dans les bandes d’octaves normalisées.
2. Isolement normalisé brut entre deux locaux

Le niveau de pression mesuré dans chaque local dépend bien entendu de la réverbération que présente ce local. On ajoute alors un

terme correction pour obtenir l’isolement normalisé

𝑇2
𝐷𝑛 = 𝐿1 − 𝐿2 + 10 log
𝑇1

T2 est le temps de réverbération du local de réception et T1 est le temps de réverbération moyen d’un local d’habitation

sensiblement égal à 0,5.

Cette normalisation permet de comparer l’isolement donné par diverses parois même si elles sont placées dans des conditions

différentes.

Remarque : En Anglais Noise reduction


II. Affaiblissement d’un local

Au laboratoire le fabricant d’un matériau se doit de mesurer de façon intrinsèque la capacité isolante d’une paroi, c'est-à-dire
indépendamment de son environnement.

• Coefficient de transmission d’une paroi


Soit 𝜏 le coefficient de transmission d’une paroi homogène, on a :

𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑚𝑖𝑠𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑢𝑛𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒


𝜏=
𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑖𝑛𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑢𝑛𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒

(pour une fréquence donnée)

• Indice d’affaiblissement d’une paroi

La capacité isolante d’une paroi s’exprime à l’aide d’un indice d’affaiblissement noté R (sans dimension)

1
𝑅 = 10 log
𝜏

R dépend également de la fréquence et doit de préférence être analysé par bandes d’octave normalisées

• Cas d’une paroi simple ou composée.

Si la paroi est inhomogène (cloison percée d’une paroi par exemple), il faut remplacer 𝜏 par le coefficient de transmission moyen calculé
de la façon suivante :
𝜏𝑎 𝑆𝑎 + 𝜏𝑏 𝑆𝑏 + ⋯ .
𝜏𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 =
𝑆𝑎 + 𝑆𝑏 + ⋯ . .

• Relation entre R et l’isolement brut

On montre que l’isolement brut peut encore s’écrire sous la forme :

𝐴2
𝐷𝑏 = 𝐿1 − 𝐿2 = 𝑅 + 10 log
𝑆𝑝

A2 est la surface équivalente du local de réception et Sp est la surface de la paroi.

Remarque 1 : Lorsqu’il n’y a pas de paroi entre les deux locaux mais seulement un rétrécissement de surface S, On peut
encore utiliser cette relation :

𝐴2+ 𝑆𝑟
𝐿1 − 𝐿2 = 10 log avec 𝑆𝑟 est la surface du rétrécissement.
𝑆𝑟

Remarque 2 : Sur un chantier les transmissions latérales ne permettent de mesurer R mais seulement Dn. Cette dernière
grandeur est dépendante des deux locaux contigus alors que R est intrinsèquement lié à la paroi étudiée.
La formule de sabine permet de relier l’isolement normalisé Dn mésuré sur le chantier et l’indice d’affaiblissement acoustique R

d’une paroi.

𝑉2
En effet, on a : 𝑇2 = 0,16
𝐴2

0,32𝑉2
Donc dans le cas usuel ou T2=0,5s, on a :𝐷𝑏 = 𝑅 + 10 log
𝑆𝑝
III. Loi de masse et de fréquence

1. Expression théorique

Le coefficient de transmission d’une paroi dépend de la fréquence de l’onde sonore incidente : Si l’onde sonore est normale à la
paroi, on montre 𝜏 s’écrit :

1
𝜏= 2
𝜇𝑓
1+
𝜌0 𝑐0

Avec :

𝜇 la masse surfacique de la paroi en kg/m²

f la fréquence de l’onde incidente arrivant sur la paroi (en Hz)

𝜌0 𝑐0 l’impédance acoustique de l’air en kg/(m². s)

L’expression de R devient alors :

𝜇𝑓 2 𝜇𝑓
𝑅 = 10 log 1 + et comme le terme est grand devant 1, on peut admettre que
𝜌0 𝑐0 𝜌0 𝑐0
2 2
𝜇𝑓 𝜇𝑓
log 1 + ≅
𝜌0 𝑐0 𝜌0 𝑐0

𝜇𝑓 2
On obtient alors 𝑅 = 10 log = 20𝑙𝑜𝑔𝜇 𝑓 − 𝑐𝑡𝑒 loi des masses et des fréquences
𝜌0 𝑐0

Remarque: Dans la pratique, l’onde incidente n’étant pas normale à la paroi, on prend plutôt

𝑅 = 20𝑙𝑜𝑔𝜇 𝑓 − 47𝑑𝐵 ( relation empirique)

Si la fréquence de l’onde sonore double ou si la masse surfacique de la paroi double, l’indice d’affaiblissement s’accroit de 6dB.

1. Loi de masse

À une fréquence donnée, l'isolement acoustique est proportionnel au logarithme de la masse surfacique (exprimée en kg/m²).
2. Loi de fréquence
L’isolement d'une paroi augmente si la fréquence du son s'élève. L’isolement d'une paroi diminue si la fréquence du son s'abaisse.
À titre d'exemple :
- si f est multipliée par deux, l'isolement augmente en moyenne de 4 dB.
- si f est divisée par deux, l'isolement diminue en moyenne de 4 dB.
Remarque : pour diminuer le défaut d’isolement qui apparaît à certaines fréquences, on est parfois amener a utiliser une parois
double.

3. Règles de construction de la paroi double :

-Les deux parois ne doivent pas avoir la même fréquence de résonnance ou la même fréquence critique pour ne pas ajouter leur
défaut. Si elles sont constituées du même matériau, elles ne devront pas avoir la même épaisseur.

- On cherche à diminuer l’élasticité et à augmenter l’amortissement de chaque paroi en soignant particulièrement leur maintien en
périphérie.

- la distance séparant les deux parois est au moins égale à 10 cm afin de réduire le couplage entre les deux parois.

- il n’est toléré aucun pont phonique comme des clous ou du ciment entre les deux parois.
4. Indice d’affaiblissement d’une paroi double.

𝑅1 = −10 log 𝜏1 (paroi 1) et 𝑅2 = −10 log 𝜏2 et l’indice d’affaiblissement total est :

R= R1+R2 et 𝜏 = 𝜏1∗ 𝜏2 En pratique on utilise la formule empirique R= R1+0,6R2

La fréquence de résonnance de la double paroi s’écrit :

1 1 1
𝑓0 = 84 +
𝜇1 𝜇2 𝑑

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