cp8 Web
cp8 Web
cp8 Web
LA RÉGION SE TRANSFORME
LA LOGISTIQUE,
FONCTION VITALE
Cette nouvelle édition des carnets pratiques « La logistique, fonction vitale » traite de
cette activité qui se développe et se réinvente. Elle constitue un véritable enjeu en matière
de services aux populations, aux entreprises et donc aux territoires.
Ce carnet présente les différentes formes de l’activité logistique et en dresse un bref état
des lieux sur le territoire francilien. Des fiches d’exemples de bonnes pratiques permettent
de montrer de quelles manières l’activité logistique peut être prise en compte dans les
réflexions et les décisions des acteurs de l’aménagement et de la supply chain, afin d’ac-
compagner l’écriture des lieux logistiques de demain.
2• DU VRAC AU COLIS
OU DE LA MASSIFICATION À L’INDIVIDUALISATION ............................. 13
Vrac, pondéreux, palette, colis... Tout y passe ........................................................ 13
Tous les chemins mènent à la route ....................................................................... 13
Un pas dans le futur… ............................................................................................ 16
RÉFÉRENCES ..................................................................................................... 99
DE QUOI PARLE-T-ON ?
Les définitions que l’on trouve sont nombreuses. Selon Wikipédia, la logistique est « l’ac-
tivité qui a pour objet de gérer les flux physiques, et les données (informatives, douanières
et financières) s’y rapportant, dans le but de mettre à disposition les ressources corres-
pondant à des besoins (plus ou moins) déterminés en respectant les conditions écono-
miques et légales prévues, le degré de qualité de service attendu, les conditions de
sécurité et de sûreté réputées satisfaisantes ». Dit autrement, la logistique englobe toutes
les opérations qui permettent d’amener le bon produit au bon endroit, au bon moment et
au moindre coût.
ports, les chantiers combinés et les installations terminales embranchées fer (ou ITE) ;
- les interfaces logistiques qui correspondent à l’immobilier (les entrepôts ou plates-
formes) et au mobilier, par exemple les consignes.
20
© IAU îdF 2018
0 Source : Airparif 2016 – année 2012
NOx PM10 GES
6,7 Agriculture
2,6 Construction
6,9 Industrie
Au premier abord, la logistique n’est perçue qu’à travers les nuisances qu’elle peut géné-
rer – pollution atmosphérique, sonore, visuelle, congestion… Il est vrai que le transport
routier dans son ensemble (transport collectif, de particuliers et de marchandises) émet
56 % des oxydes d’azote (NOx), 28 % des particules (PM10), et 32 % des gaz à effet de serre
(GES)2. Dans ces émissions transports, les poids lourds sont responsables de 31 % des
NOx, 7 % des PM10, et 20 % des GES. Mais la logistique est une activité indispensable au
service des entreprises et des consommateurs. Sans elle, il y aurait rupture de stock dans
les rayons des magasins, sur les étals des marchés, sur les sites de production et dans
les réfrigérateurs…
2. Les GES regroupent les trois principaux gaz à effet de serre : le CO2 (dioxyde de carbone), le CH4 (méthane) et le
N2O (protoxyde d’azote).
Parce que l’Île-de-France accueille 12 millions d’habitants, 6,2 millions d’emplois, génère
30 % du PIB national, et se situe au cœur du réseau autoroutier européen, elle est « néces-
sairement » une région logistique.
Aujourd’hui, l’Île-de-France compte 375 000 emplois logistiques hors intérim, soit 7 % de
l’emploi salarié. Tous les secteurs sont concernés. 60 % d’entre eux travaillent dans des
établissements dont la logistique n’est pas l’activité principale.
Avec près de 14 % des emplois, le commerce de gros est le secteur qui s’appuie le plus sur
les compétences logistiques. L’Île-de-France est le territoire le plus dynamique en termes
de recrutement dans le transport et l’entreposage. En 2017, 17 000 projets ont été recen-
sés, soit un quart du total national3.
Quant à la logistique, fonction d’organisation, elle est bien plus ancienne qu’il n’y paraît.
Initialement, il est question de stratégie militaire, de transport et de ravitaillement des
armées. Alexandre le Grand en serait le précurseur, donc plus de 300 ans avant notre ère !
Plus récemment, le débarquement de la seconde guerre mondiale a révélé la logistique
au sens moderne. Son déploiement hors du champ militaire a débuté dans les années
1950.
Les schémas logistiques ont été initiés par deux filières économiques : l’industrie auto-
mobile et la grande distribution. En France, dans les années 1970, les plates-formes sont
apparues concomitamment aux hyper et supermarchés. La fonction logistique s’est exter-
nalisée progressivement. 62 % des entreprises y avaient recours en 20024. En 2004, 85 %
des envois émis en Île-de-France ont transité par une plate-forme5.
Au XXIe siècle, le coût salarial et le coût des produits plus faibles ailleurs, les accords de
libre-échange, l’ouverture des frontières et l’échange d’informations numériques en
temps réel ont modifié une nouvelle fois la géographie de l’approvisionnement. La chaîne
de production et de transformation est toujours plus fractionnée pour se dessiner à
90 % des composants de l’Iphone sont fabriqués en dehors des États-Unis et les métaux rares viennent d’Afrique
et d’Asie, l’acier de Russie. Le tout est assemblé en Chine à Shenzhen, puis exporté par voie maritime.
Le parcours en conteneur coûte 2 € par kg de smartphones. http://la-story.over-blog.com
CINQ DÉFINITIONS
B2B ou business to business : ensemble des activités mettant en relation
les entreprises entre elles.
B2C ou business to consumer ou e-commerce : achats en ligne effectués
par des consommateurs autres que des entreprises.
Same Day Delivery : la livraison a lieu le jour même de la commande.
H+ : la livraison a lieu quelques heures après la validation de la commande. Des
e-commerçants promettent une livraison en deux, voire une heure, même moins…
Supply Chain Management (SCM) ou gestion de la chaîne logistique (GCL) :
gestion des flux financiers, physiques et d’information circulant
dans l’entreprise et entre l’entreprise et son environnement.
L’amphore Le tonneau
et d’histoire, Bruxelles)
(Musées royaux d’art
N. Boichon/IAU îdF
Wikipedia-CC
Dans l’antiquité, l’usage de l’amphore pour le transport Les Gaulois inventent le tonneau, encore utilisé
de produits alimentaires se diffuse à travers aujourd’hui.
la Méditerranée par voie maritime ou fluviale.
La palette Le conteneur
© L. Mignaux - Terra
© B. Suard - Terra
En 1954, la palette, adaptée au gabarit des camions, En 1958, Malcom Mc Lean invente le conteneur.
permet de standardiser le transport de lot et d’accélérer En 2016, la capacité de la flotte maritime passe le cap
la manutention qui se mécanise. des 20 millions d’équivalents vingt pieds (EVP).
C. Ropital/IAU îdF
La caisse mobile est une unité de transport intermodale Le roll est utilisé pour distribuer des produits en vrac.
rail-route établie pour le marché captif européen. La grande distribution l’utilise pour approvisionner
ses plus petites surfaces de proximité, situées en ville.
Le bac Le colis
© B. Suard - Terra
G. Perre
Le bac est utilisé par les répartiteurs pharmaceutiques De toutes tailles, le colis peut contenir une référence,
ou pour la livraison à domicile de courses alimentaires. un produit et… du vide.
Les mobilités de marchandises sont devenues plurielles, grâce aux évolutions des tech-
nologies et des organisations. Les distances parcourues peuvent s’étendre sur des mil-
liers de kilomètres pour transporter des produits en masse. Les premiers et derniers
mètres peuvent être exécutés pour livrer un produit à l’unité. Les économies d’échelle
réalisées sur des longues distances grâce à des organisations industrialisées massifiées
s’opposent à la courte distance : le dernier kilomètre représente 1 % de la distance, mais
25 % des coûts de la chaîne logistique globale [Cerema, 2015].
De tout temps, le transport par voie d’eau XIXe : arrivée du transport ferroviaire
E. Bordes-Pages/IAU ÎdF
wikipedia-CC
1820 : arrivée des vapeurs à roues. 1823, première ligne ferroviaire en France
En 2018, les voies navigables du bassin de la Seine pour le transport de charbon. [« CHEMIN DE FER », PETIT
voient passer automoteurs et convois poussés. L AROUSSE, ÉD. 1912].
Camions Latil « farinier » dans les années 1950 XXe : les porte-conteneurs, mastodontes des mers
Frans Berkelaar/flickr-CC
P. Rieux/IAU ÎdF
Après le premier camion moteur à essence (1896), 1956 : un tanker transformé en porte-conteneurs
l’arrivée du diesel et le développement du macadam transporte 58 caisses. Cinquante ans plus tard, le MOL
participent à la montée en puissance du fret routier. Triumph transporte jusqu’à 20 150 EVP.
2018 : le gaz naturel, une alternative au diesel Le véhicule utilitaire léger (VUL) électrique
© Cemafroid-Tecnea
C. Ropital/IAU îdF
Entre semi-remorque et porteur, la charge utile est Entre fourgonnette et fourgon, la charge utile des VUL
comprise entre 29 tonnes et 9 tonnes. est comprise entre 650 kg à 1,6 tonne.
C. Ropital/IAU îdF
Le cargocycle peut transporter 180 kg, 1 500 litres, 2010 : arrivée de la logistique à vélo, poussée
1,5 m3. par la food tech. Un sac peut contenir 5 kg, 49 litres,
0,5 m3.
M. Adam/IAU îdF
Dans trois magasins parisiens, Monoprix propose la livraison à pied en une heure dans un rayon d’1 km.
Oxbotica
En Allemagne, VUL et robots livreurs « s’associent » : L’expérience DPD Group dans le Var.
le VUL assure les derniers kilomètres et les robots livreurs,
les derniers mètres.
La répartition modale du fret en France des années 1950 à nos jours (milliards de tkm)
1950
1970
1990
2000
2015
0 20 40 60 80 100
Côté machine, le drone de livraison a fait son apparition en 2014 avec Amazon. Depuis,
des opérateurs de transport associés à des chargeurs communiquent, testent. À ce jour,
un déploiement en zone urbaine reste hypothétique au regard des interdictions de sur-
vol des espaces urbanisés. Une ligne commerciale a bien été créée en France, dans le Var,
pour assurer la navette entre deux sites cantonnés dans un couloir aérien de 15 km, défini
par la Direction de l’aviation civile (DGAC) et disponible une fois par semaine… Les drones
de livraison ne représenteront, en 2020, qu’1 % du marché total des drones commerciaux
en 2020 [GARTNER]. Dans les faits, aujourd’hui, ces engins volent dans les entrepôts pour
réaliser les inventaires dans les racks les plus hauts. C’est aussi dans cet univers que la
robotisation de la chaîne s’est accélérée, poussée par la croissance du e-commerce et la
réduction des délais entre le clic du consonaute et la livraison de sa commande.
Quant aux solutions déployées sur la terre ferme, elles prennent la forme de robots livreurs
urbains légers qui opèrent à travers le monde. Les véhicules les plus lourds et les engins
de manutention autonomes fonctionnent réellement en environnement contrôlé, dans
des mines ou dans des méga ports maritimes comme Rotterdam ou Qinqdao. En environ-
nement ouvert, la difficulté est à la fois technique et juridique. En France, un véhicule
autonome ne peut circuler ni sur la voie publique, ni sur le trottoir. L’horizon de déploie-
ment est incertain, mais les recherches et les tests se multiplient.
Outre des exemples emblématiques, les années 1990 ont vu naître un véritable marché
immobilier consacré à la logistique. L’externalisation de cette fonction et l’externalisa-
tion fiscale immobilière ont favorisé ce mouvement. Les nouvelles réglementations ICPE
(installations classées pour la protection de l’environnement) ont rendu obsolète une par-
tie du parc des années 1970-1980. Ils se positionnent dans trois environnements : les
parcs logistiques, les zones d’activités ou sur des sites isolés. Entre 1994 et 2007, 61 %
des surfaces d’entrepôts auraient été construites par des promoteurs immobiliers et non
par les utilisateurs [RAIMBAULT, 2014]. Depuis, cette proportion a encore progressé. L’en-
trepôt s’est transformé en produit d’investissement, standardisé.
Si, d’aspect extérieur, ils sont similaires, leurs fonctions diffèrent. Elles sont liées aux pro-
duits, aux marchés desservis, à la filière qui les exploite, à son positionnement dans la
chaîne de distribution. Chacun joue un rôle dans la supply chain. Ils sont interdépendants.
La taille des bâtiments est déterminée par la stratégie des filières. Massifier les flux sur
un site à vocation nationale, dispatcher sur des sites à vocation régionale : l’accès à des
axes majeurs de circulation est un critère décisif universel. Les variables économiques,
sociales, politiques – développement des infrastructures de transport, acceptabilité –
s’ajoutent à la liste. D’où l’interdépendance entre les territoires. Aussi, plus on se rap-
proche de l’homo urbanus, plus les plates-formes se spécialisent, rétrécissent ou
disparaissent.
Le produit commandé sur internet passe par au moins trois types de plates-formes posi-
tionnées sur trois territoires différents : celui où se situe la plate-forme du pureplayer,
puis celui qui accueille le hub du transporteur et enfin celui où se trouve l’agence de ce
dernier.
Île-de-France
Rungis
Fruits, légumes,
produits frais
Rungis
Aulnay
Orly
Épicerie sèche,
droguerie Wissous
Hors Île-de-France
En France, les deux tiers des produits alimentaires sont fournis par la grande distribution. La voilure et le positionnement
des magasins influencent l’organisation et la géographie logistique.
Territoire 1
Territoire 2
Clé de lecture : avant d’arriver chez le client, le colis passe par une série de plates-formes, selon leurs fonctions et le
territoire de destination final. L’agence du transporteur est le terminus logistique. Mais, avec la forte progression du B2C,
le process change. Certains hubs endossent aussi le rôle d’agence pour livrer directement le marché de distribution
finale le plus proche.
• Les agences de transporteurs, des stocks déportés (des pureplayers, des distributeurs).
• La réserve du magasin : les commerces physiques qui vendent sur internet et se situent
en milieu urbain renouvellent, autant que faire se peut, leurs fonctions de stockage in
situ. Les produits sont prélevés dans les rayons ou dans la réserve pour les commandes
réalisées sur internet. Le client se déplace dans le magasin (click & collect) ou se fait
livrer (ship from store - au départ du magasin), le défi étant de concilier vente physique
et vente en ligne et de garder un maximum de surface de vente…
• Les autres commerces, support du B2C : les commerces de proximité font office de
points relais dans lesquels les « cliqueurs » viennent chercher leurs colis. Le tissu urbain
dense des territoires est déterminant pour le déploiement des points relais et leur main-
tien. Cette activité de proximité doit apporter un plus sans nuire à l’activité principale
du commerçant. Il faut trouver un équilibre entre l’espace occupé, le coût d’immobilisa-
tion de cet espace et le revenu apporté par l’activité de point relais. Les pics d’activité,
le turnover des points relais et/ou le manque de commerces de proximité entraînent la
mise en place de solutions alternatives. La première consiste en points relais tempo-
raires six mois avant les pics d’activité. La deuxième innove par la mise en place de relais
mobiles – véhicules relais. La sanctuarisation – temporaire ou non – des espaces occu-
pés par ces véhicules pour stationner et non plus livrer soulève des questions d’ordre
réglementaire, mais également spatial.
• Les consignes automatiques ou parcel lockers : ce nouveau mobilier urbain fait son appa-
rition dans les zones de flux telles que les gares, centres commerciaux, les bureaux de
poste, dans les magasins de grandes enseignes, etc.
• La boîte aux lettres de monsieur lambda : elle n’a pas toujours les dimensions requises
pour les colis et n’est pas toujours accessible à l’ensemble des opérateurs de transport.
Les boîtes à colis en immeuble collectif ou en pavillon sont rares et non obligatoires dans
les constructions. Leur généralisation et leur normalisation participeraient à l’optimi-
sation de la livraison à domicile.
SIX DÉFINITIONS
Hub : plate-forme centrale du réseau logistique. Le hub concentre les flux venant
des entrepôts des e-commerçants, trie par zone géographique et envoie vers le
niveau de plate-forme inférieur, à savoir l’agence.
Agence : trie, groupe/dégroupe les colis et les expédie vers le marché de
destination finale.
Cross docking : passage des colis des quais d’arrivée aux quais de départ, sans
stockage ou picking. Les unités reçues le soir quittent l’entrepôt au plus tard tôt le
lendemain. La messagerie et l’express sont fondés sur le cross docking. Les plates-
formes sont souvent conçues avec des quais de déchargement et chargement
sur deux façades.
Click & collect : acheter des articles en ligne et les retirer dans un magasin du
e-commerçant. Par extension le click & reserve permet de commander en
ligne des produits qui sont déjà en magasin (il s’agit d’une simple réservation du
produit).
Pick ou picking : prélèvement des produits d’une commande dans les rayons des
magasins, dans son stock ou dans un entrepôt (prélèvement des palettes, unités
de vente consommateur…).
Pureplayer : « tout en ligne » ; entreprise dont l’activité est exclusivement sur
Internet. Exemples : Vente Privée, Amazon. Par définition, ces acteurs n’ont pas de
points de vente physiques.
La livraison
au départ des magasins
(ship from store),
un retour aux sources ?
Ici, le BHV en 1970.
amazone.fr
D. R.
Sarau (Orléans) : une des premières plates-forme Wissous : un des sites logistiques de la Fnac.
d’Amazon ouvertes en France.
Hammoutène Architecte
@ ADAGP Franck
vente-privee
Beaune : site de Vente Privée dédié aux ventes Créteil : le transporteur TNT exploite 6 000 m2.
alimentaires du pureplayer.
En magasin S : 3 000 m2
® Guillaume Murat
DR/S. Ma
Le magasin sert de picking. Les produits livrés à domicile L’agence Chronopost de Beaugrenelle.
ou retirés en point drive sont prélevés dans les rayons.
XS XXS < 10 m2
C. Ropital/IAU îdF
Relais colis
110 m² : surface du service point de DHL Le point relais, les colis prennent de la place…
situé rue de la Boétie à Paris.
Renz
La campusbox est une consigne connectée et partagée entre étudiants, pour le courrier et les colis.
ParcelHome
La boîte aux lettres individuelle est normée depuis 1979 Colis Privé a testé dans les Hauts-de-Seine une boîte
en France. à colis PackBox développée par ParcelHome.
CINQ DÉFINITIONS
Goods to man : les produits viennent à l’opérateur et non plus l’inverse. Pour cela,
des moyens automatisés sont mis en place (transtockeur, convoyeurs…).
Transtockeur : dispositif (automatisé ou non) pour ranger les palettes, colis dans les
racks, le plus souvent en grande hauteur (peut dépasser les 20 mètres de haut).
Travée (largeur) : distance comprise entre les fonds de deux alvéoles situées face
à face dans une allée de stockage en rack. Les transtockeurs permettent de
réduire la largeur des travées par rapport à une solution conventionnelle (rayon
de giration du transpalette).
Cobotique : robotique collaborative. Assistance des opérateurs par des solutions
robotiques. Ou assistance entre robots.
Cut off time : pour le commerçant, il s’agit de l’heure limite à laquelle il transmet
les données d’une commande au logisticien. Pour le logisticien, il s’agit de l’heure
à laquelle la commande doit quitter au plus tard l’entrepôt pour respecter la date
de livraison au client.
L’offre n’est pas toujours bien localisée en termes de surface disponible, d’accès routier
et de localisation par rapport aux flux. Des solutions en milieu déjà urbanisé existent dans
le bâti, parfois en sous-sol, si les conditions d’exploitation le permettent. De plus, la hau-
teur d’accès est souvent limitée à 1 m 90 et la question du stationnement des véhicules
électriques en sous-sol (en nombre de véhicules et au-delà du N-1) n’est pas résolue sur
le plan réglementaire.
L’entrepôt automatisé le plus haut d’Europe Le convoyeur, système automatisé très répandu
Fives Syleps
Relais colis
Delaviuda (Espagne) : 22 000 palettes sur 2 209 m² Le hub de Relais Colis de Combs-la-Ville
dans son nouveau magasin automatisé de 42 mètres trie 21 000 colis/h contre 3 000 sur l’ancien site.
de haut. Cela permet de réduire le délai de livraison.
Les produits sont amenés au préparateur Cette « main » robotisée peut saisir fruits et légumes
à l’aide de robots qui « portent » les étagères. sans les abîmer.
Le réseau saturé.
Ici, trafic chargé
sur le périphérique.
Côté fret, tous les produits passent par la route, qu’il s’agisse de produits bruts, en vrac
(matériaux, déchets, énergies…) ou de produits manufacturés, groupés ou non, en palettes,
en colis… Près de 80 % des marchandises sont des produits lourds, pondéreux. Ils néces-
sitent des moyens de transport adaptés, des véhicules de grande capacité. Ce critère est
à intégrer dans l’aménagement urbain et la réglementation relative à la circulation.
Les 204 millions de tonnes de marchandises relèvent uniquement des véhicules de plus
de 3,5 tonnes battant pavillon français. Les produits transportés en véhicules utilitaires
légers et en véhicules battant pavillon étranger sont donc exclus. Les livraisons et enlè-
vements en ville sont déterminés par les organisations des activités économiques pré-
sentes. Dans le flux interentreprise (B2B), les horaires d’ouverture des commerces influent
sur les plans de transport des acteurs du fret. Ainsi, les véhicules utilitaires circulent dans
Produits métalliques
2%
Données regroupées,
Produits agroalimentaires Pétrole, combustibles, minéraux source Sitram SOeS 2015
17 % 24 %
les heures de pointe des véhicules particuliers. Cette circulation durant les heures de
congestion influe sur la rotation des véhicules de fret.
Pour lisser le flux fret, les horaires de livraison peuvent évoluer en dehors des créneaux
habituels, tard ou tôt. Dans ce cas, soit l’activité fonctionne en décalé, ce qui permet de
remettre la marchandise en mains propres au client, soit la commande est laissée dans
un espace sécurisé auquel le destinataire est le seul à pouvoir accéder. Sas, boîtes aux
lettres, boîtes à colis, consignes font partie des solutions, tout comme la livraison tard
ou tôt (hors nuit noire).
Produits groupés
Autres
1%
7%
Produits métalliques
2%
Produits agroalimentaires
14 %
Matériaux, déchets
67 %
Pétrole, combustibles, minéraux
9%
Données regroupées,
source Sitram SOeS 2015
#
Bruyères-
sur-Oise
Limay
# $ Gennevilliers
## #
#
# Bonneuil-
sur-Marne
0 20 km
© IAU îdF 2018
sources : Haropa Ports de Paris
VNF- IAU îdf
#
#
Plus de 15 000 EVP
5 000 à 15 000 EVP
Ferroviaire circulé par le fret (2009)
Ferroviaire sans fret (2006)
L’aménagement des espaces occupés par les ports linéaires en zone dense fait l’objet de
réflexions avec les acteurs de l’aménagement. La reconquête des espaces « bord à voie
d’eau » pour les activités de loisirs est un enjeu fort et la cohabitation avec la fonction
industrielle portuaire peut être compatible, dès lors que les ports linéaires font l’objet
d’attention particulière dans les documents d’urbanisme. Des orientations pour préser-
ver ces espaces avec une insertion paysagère soignée peuvent être prises, en veillant au
maintien des accès routier, fluvial et des conditions d’exploitation.
Un million de voyageurs par jour pour dix millions de tonnes par an sur les rails
Le réseau ferroviaire français s’est construit en étoile. Paris en est le centre. Chaque jour,
un million de voyageurs empruntent les lignes de surface dans les dix grandes gares d’Île-
de-France9. Cette densité de trafic influe sur le maintien et le développement du fret fer-
sont actifs
en Île-de-France :
Noisy-le-Sec, Valenton
et Bonneuil-sur-Marne.
322 300 « boîtes »
y ont été manutentionnées
en 2013 (source : DRIEA
2016).
L’Île-de-France dépend des pays voisins et plus lointains, des régions voisines et… d’elle-
même. Les régions partenaires sont relativement proches. 67 % du transport routier lie
la région capitale aux régions du Bassin parisien, la Normandie en tête.
Quant aux flux internes, le volume affiché montre que les territoires qui constituent l’Île-
de-France sont aussi tributaires les uns des autres, et de la route… 65 % des flux routiers
sont intrafranciliens.
Haute- Picardie
Normandie 6,1
39 6,7
6,2
Champagne-
132 Basse- Ardenne
33
Normandie 4,3 2,9
1,1
1,5 132 Ile-de- 2,7
France
2,3
Pays de 1,6 2,5
la Loire 5,7
Flux internes
Flux entrants
2,4
5
Flux sortants
Bourgogne
Tonnes de marchandises Centre
(en millions)
0 50 km
1 3 7 10 © IAU îdF 2018
sources : Sitram SOeS Sitranet
Clé de lecture : un emploi dans le commerce de gros génère 2,8 mouvements de marchandises par semaine.
Ainsi, les entrepôts génèrent le plus grand nombre de mouvements. Mais les commerces
de proximité, qui sont plus nombreux, absorbent à eux seuls un quart des mouvements
de marchandises en Île-de-France.
758 815
747
626
204
22 73
11. Enquête Transports de marchandises en ville du laboratoire Aménagement, économie, transports (université
de Lyon).
0 20 km
© IAU îdF 2018
Nombre de mouvements par semaine sources : Résultats issus
des méthodologies
< 1 000 ETMV-FRETURB© développées
1 000 - 5 000 par le LAET, Région Ile-de-France,
IAU 2016
5 000 - 10 000
10 000 - 25 000
> 25 000
En termes d’enjeux, 51 % des opérations sont réalisés par les transporteurs (pour le
compte d’autrui), les 49 % restants en compte propre. Une partie des 49 % est amenée à
se tourner vers le transport professionnalisé. Cette orientation induira un remplissage
accru des véhicules, limitera leur nombre en circulation, en stationnement, et entraînera
donc une occupation moindre de l’espace.
L’enjeu porte aussi sur les espaces pour livrer et enlever les marchandises, à savoir les
aires de livraison. Les poids lourds peuvent desservir les plates-formes logistiques, les
centres commerciaux, les sites industriels sans difficulté, puisque ces espaces intègrent
les quais nécessaires.
En zone urbaine dense, où l’aménagement s’est étalé sur des siècles, la question est plus
complexe. La ville « historique » n’a pas anticipé les évolutions logistiques et le fret du
XXIe siècle…
QUATRE DÉFINITIONS
Mouvement : dans la nomenclature définie par le LAET, un mouvement
est comptabilisé lorsqu’il y a un arrêt pour exécuter une livraison et/ou un
enlèvement.
Compte d’autrui : le transport est réalisé par un professionnel du transport.
Compte propre : le transport est assuré par le propriétaire de la marchandise
chargée dans le véhicule. Les artisans (réparateurs, entreprises du bâtiment…) et
les « petits » commerçants (commerces de bouche, fleuristes) en font partie.
Aire de livraison (AL) : emplacement réservé à l’arrêt des véhicules effectuant un
chargement ou un déchargement de marchandises. Il ne s’agit donc pas d’un
espace de stationnement.
98
96
94
Gazole Électricité
92
Essence-GPL Autres et non déterminées
Essence
© IAU îdF 2018
90 Source : SOeS-RSVERO
2010 2012 2014 2016 2017
Le volume des émissions par tonne-kilomètre varie de 1 à 15 entre poids lourds et camion-
nettes. Un camion de taille moyenne équivaut à 5-6 véhicules utilitaires légers. Si la sil-
houette d’un VUL est plus discrète, son bilan environnemental est tout autre.
Au-delà du fret, il ne faut pas oublier les émissions liées aux déplacements des particu-
liers. Par exemple, 55 % à 60 % des déplacements d’achats des particuliers en France se
21-23 t 196
Poids lourd
19-21t 217
6-11 t 435
Véhicule utilitaire
3,5 t 982
léger
2,6-3,4 t 998
pictogrammes © 123rf/leremy, © IAU îdF 2018
1,5-2,5 t 1 331 Source : Terra Nova
Nombre de plates-formes
par aire logistique
20 et plus
10 à 19
moins de 10
réseau routier
0 100 Km
L’Île-de-France est une région nécessairement logistique, parce qu’elle accueille 12 mil-
lions d’habitants, 6,2 millions d’emplois et génère 30 % du PIB national. La densification
du centre francilien, l’accroissement de la taille des entrepôts positionnent ceux-ci le
long des axes de transport structurants, dans un croissant nord-est.
Entre 1987 et 2008, les surfaces ont diminué de 9 % en petite couronne [DRIEA 2009].
Aujourd’hui, les deux tiers des surfaces logistiques sont en grande couronne. Cette géo-
graphie a été « dictée » par la disponibilité foncière et la réalisation d’axes routiers struc-
turants. Ainsi, 22 % des surfaces sont situées à l’intérieur de l’A 86, 32 % entre l’A 86 et la
Francilienne et 46 % au-delà de la Francilienne [DRIEA 2013].
"
"
" ""
" " "
" "
" "" " "
"
"
" " "
"
" "
" "
"
"
"
" "
"
"
"
" " "
"
"
"
"
"
" " "
"
" "
"
""
"
"
"
" "
" "
"
" "
"
" "
" " " "
" "
0 20 km
© IAU îdF 2018
sources : Sitadel / MEEM SOeS,
IAU îdF
Total par commune (en m²) *
Cumul de 2010 à 2015 Cumul de 1984 à 2013 Réseau routier
" 10 000 à 30 000 Moins de 25 000 «Couronne» BP / A86 / 104
" 30 000 à 50 000 25 000 à 50 000 Réseau principal
" plus de 50 000 50 000 à 100 000 Autre réseau
Plus de 100 000
* Surface de stockage autorisée - en date réelle
Dans ce réseau, il ne faut pas oublier les stocks déportés ou avancés que sont :
- les magasins (et leur réserve ou rayons) ;
- les commerces qui font office de points relais ;
- les consignes automatiques ;
- les boîtes aux lettres ou plutôt les boîtes à colis.
12. Source : Atlas des entrepôts et des aires logistiques en France en 2015, MEEM,2017.
13. Données Panorama Tradedimension 2013 - Extrait de l’étude Les filières courtes de proximité au sein du sys-
tème alimentaire francilien – focus sur la logistique et les flux de transport, IAU îdF, décembre 2015.
© Sogaris
Les fondamentaux de la logistique sont plus que jamais d’actualité et se traduisent par
l’esquisse d’un nouveau paysage logistique, notamment en milieu urbain dense.
Réunir les conditions pour maintenir et développer les lieux logistiques dans le marché
francilien déjà urbanisé est un défi à long terme. Intégrer la logistique en amont des pro-
jets (de la Zac au bâtiment, en passant par la rue, le quartier), déployer les nouveaux
modèles immobiliers et mobiliers, exploiter les friches structureront la carte logistique
francilienne de demain.
Pose la question :
- de la reverse logistique;
Les distributeurs se réorganisent Le Le
- de la fragmentation croissante
selon différentes stratégies moindre bon
des unités de transport (colis).
coût produit
S. Castano/IAU îdF
P. Rieux/IAU îdF
La cour Saint-Émilion, située dans les pavillons de Bercy, était destinée à la conservation du vin.
Construits en 1859, ces pavillons étaient approvisionnés par la Seine, puis par le chemin de fer via la gare de Lyon.
En 1980, un grand projet d’aménagement donne notamment naissance au musée des Arts forains et à Bercy Village
réalisés dans ces bâtiments du XIXe siècle.
É. Blum/IAU îdF
À proximité du chemin de fer et du canal de l’Ourcq, les Grands Moulins étaient une minoterie industrielle.
Ce grenier à blé comprenait notamment le moulin de huit étages, les silos et l’ancienne chaufferie.
Les bâtiments sont aujourd’hui reconvertis en un pôle tertiaire.
C Ropital/Iau îdF
C Ropital/Iau îdF
Allemagne
georg-foto.de, offenbach
Belgique Danemark
Tomasz Sienicki/Wikipedia-CC
bpost
Pologne Australie
Singapour
New York
acheteurs
CONSONAUTES 1 fois
tous les 2 mois 25 %
réguliers
37 %
Habillement,
Femmes accessoires
2 Produits
culturels
3 Produits
culturels Autre
32 % et de loisirs
équipement 4 %
Cadres
Petit équipement Produits
de la maison 4 alimentaires 7 % 10 % Équipement
et domestiques
de la maison
10 %
Couples
avec enfants
5 Chaussures Équipement
high-tech
Habillement, Chaussures Soin, Voyages, Petit Produits Jeux, Produits Gros équipt. Petit équipt Produits Équipt. Équipt.
accessoires santé loisirs équipt. culturels jouets alimentaires high-tech high-tech culturels sport voiture
à télécharger
4%
Point relais Lieu Zone moins
35 % 2% de travail dense
12 %
Consigne Acheteur Acheteur Plus de livraisons
Magasin occasionnel fréquent en magasin ou drive
Pas de
déplacement
Respect de
l’environnement 1 1
2 3 2 3
Proximité lieu de
travail ou domicile Magasin Drive
Domicile Point relais Retrait magasin ou drive
Sources : Fevad 2017 ; Enquête sur les pratiques d’achat sur Internet et de livraison des Franciliens (financée par la Région Île-de-France) 2016 - Traitement IAU îdF.
Rédaction et coordination : Delphine Brajon et Christine Tarquis / IAU îdF, avec la collaboration de Carole Delaporte et Corinne Ropital / IAU îdF.
Conception graphique et infographie : Pascale Guery / IAU îdF - Pictogrammes © 123rf / lemery ; © IAU îdF ; © rosapuchalt / Freepik
Pour en savoir plus : Comment améliorer la performance logistique du e-commerce ? Volet 2 : Pratiques d’achat et livraison sur Internet des Franciliens - http://bit.ly/perfoecom
© IAU île-de-France 2017 - www.iau-idf.fr
La pression foncière et les besoins dans le cœur de l’agglomération sont tels que les col-
lectivités locales et les aménageurs publics priorisent souvent dans les programmes
d’aménagement l’accueil de nouveaux habitants grâce aux logements, ou de bureaux qui
sont sources d’emplois, de recettes fiscales significatives. Ceci a participé à l’éviction et
la disparition progressive des activités logistiques du cœur de l’agglomération. Or, une
organisation pertinente de l’écosystème urbain passe par la préservation d’emprises fon-
cières aujourd’hui dédiées ou non à cette fonction vitale.
L’enjeu pour demain est donc d’agir pour infléchir cette tendance en déployant les projets
de logistique non seulement sur des emprises « naturelles » telles que les zones d’activi-
tés, les friches industrielles et logistiques, mais aussi d’intégrer « naturellement » les
nouveaux lieux et concepts en milieu urbain et jusqu’en pied d’immeubles, là où ils ont un
rôle à jouer.
1
IMMOBILIER DE LA LOGISTIQUE : ENTRE ESPACES, OUTILS ET INNOVATIONS ......... 53
2
NORMES ET ENGAGEMENTS ............................................................................................ 79
La mixité et la verticalité
Il faut exploiter les délaissés urbains, réinvestir les friches, inventer de nouveaux lieux et
formes architecturales. Cette intensification urbaine passe par la réalisation de projets
mixtes, y compris dans la logistique. Des solutions verticales « nouvelles générations »
sont proposées. On assiste à la renaissance du N+2, N+3, plus compact sur un foncier un
peu plus contraint. Cette solution répond également aux évolutions techniques très auto-
matisées. De nouvelles expériences émergent avec l’utilisation des sous-sols et autres
délaissés.
nés à diversifier leurs fonctions. Demain, ils feront partie des outils logistiques. Ship from
store, click & collect, consignes magasin, conciergeries, espaces partagés, stock avan-
cés… sont autant de solutions possibles en milieu urbain dense. L’arrivée de bourses de
locaux en ligne qui proposent des espaces de stockage temporaire et partagé montre la
voie vers un nouveau système.
Les lieux logistiques intègrent aussi le mobilier. Le domicile du consommateur est une
interface logistique (flux d’information, flux physique, boîtes aux lettres intelligentes).
Calendrier
Cette friche de 13 hectares accueillait un
parking de la CAT (transport du construc-
teur Renault).
L’idée de réexploiter cet espace naît en 2011.
L’appel à projets est lancé en 2013, Vailog
est retenu. Le projet Paris Air2 Logistics porte
Vailog_GSE
sur deux bâtiments. Le premier est destiné
à une activité de messagerie express. Le
second, tourné vers la distribution urbaine,
Les friches industrielles ou logistiques tés déjà connectées aux réseaux routiers ;
et la réhabilitation - l’accès à un bassin d’emplois liés aux
activités économiques présentes, pré-
existantes ;
PARK MOISSY2 - pas de modification des documents d’ur-
ET SEGRO LOGISTICS PARK banisme dans la mesure où la destination
de l’emprise est identique.
En 2012, Prologis fait l’acquisition du site PSA, Le site industriel de PSA Aulnay a cessé son
à Moissy-Cramayel. Cet ancien site indus- activité en 2013. Au nord-est du site, 75 hec-
triel exploité depuis les années 1970 com- tares font l’objet d’un programme de recon-
prenait 160 000 m2 de bâtiments logistiques version. Des bâtiments ont déjà été démolis
construits sur 60 hectares de terrain. (176 500 m2).
Cinq ou six bâtiments construits du projet Segro Logistics Park à Aulnay correspond
Park Moissy2 totaliseront 230 000 m2 à à une emprise de 18 hectares. En 2017, un
240 000 m² de surface logistique. Des ser- premier bâtiment de 26 000 m2 est livré pour
vices sont mutualisés (nettoyage, gardien- l’activité e-commerce de Carrefour. Un deu-
nage). Une partie des déchets issus de la xième bâtiment de 10 000 m2, en cours de
démolition des bâtiments ont été réutilisés lancement, sera occupé par un expressiste
in situ. Les nouvelles plates-formes ont été sur 10 000 m2 pour une exploitation prévue
livrées en 2015. fin 2018 (160 000 colis par jour, 290 emplois
Les locataires présents sont Transalliance prévus).
(bâtiment préexistant de 65 000 m2, réhabi- Parallèlement, la Société du Grand Paris a
lité), Action (42 000 m2, 71 000 m2 à terme), acquis 29 hectares auprès de PSA pour déve-
Cultura (56 000 m2) prévu pour le 1er semestre lopper un centre de maintenance destiné au
2018. futur métro automatique.
Au-delà de ces deux projets, l’essentiel de
SAGL Architectes Associés
Observations Observations
Ce projet participe à une logistique plus ver- Pour les promoteurs et investisseurs, les pro-
tueuse de par : jets neufs restent motivés par des enjeux
- la préservation des terres agricoles et la économiques et techniques (d’exploitation).
limitation de l’étalement urbain ; Des conditions qui influent sur le potentiel :
- la réutilisation mieux acceptée par la popu- - des pollutions du sol et du bâti peuvent
lation d’anciens sites industriels et adap- s’avérer coûteuses et se cumuler aux dif-
tés à la grande logistique ; ficultés d’identifier les responsables des
- une proximité du bassin de consommation pollutions ;
pour massifier les flux au plus près du mar- - les emprises ne sont pas toujours adap-
ché final ; tées aux conditions d’exploitation souhai-
- un positionnement dans des zones d’activi- tées par les utilisateurs.
Christian Fournier
© A.26 Architectures
Document d’urbanisme,
plan local d’urbanisme
(PLU)
Zone UGSU (grands services urbains).
Site L pour « activité logistique » dans les
es
orientations d’aménagement et de program- tur
ec
rchit
A
mation (OAP). A.2
6
©
EFR RTE
Quartier de
la Ferme
Ruiz
ctor
rue Vi 1
3
4
Be l Air
du
rue
Quartier Balzac
ges
Gou
e de
mp SANOFI
Oly
e
rue
ein
la S
ire
Volta
n Geffroy
rue
5
rue Léo
rue Descartes
© EPA Orsa/TGTFP
© JM Renard
Toit terrasse avec parking.
Deux rampes d’accès aux étages adaptés
aux véhicules porteurs.
Installation classée pour l’environnement Document d’urbanisme,
(ICPE). plan local d’urbanisme (PLU)
Zone UGSU (grands services urbains).
Accessibilité Site L pour « activité logistique » dans les
Boulevard des maréchaux, A 1. orientations d’aménagement et de program-
Embranchement ferroviaire (inactif, mation (OAP).
inutilisable).
Observations
Activités existantes Il n’y a pas d’activité directe sur l’espace
Quarante et un occupants recensés en 2014. public, optimisant ainsi les flux aux entrées
Occupant principal et historique : Géodis. et sorties du site.
En 2017, Star’s Service, groupe logistique
spécialisé dans la livraison à domicile, a
investi dans l’aménagement de 50 bornes
de rechargement (250 000 €), qui ont été
implantées sur le toit.
Ce nouveau parking situé au plus près de la
zone des consommateurs permet de réali-
ser des livraisons optimisées sur le dernier
© Afilog, Typologie des espaces logistiques urbains, 2017 kilomètre.
MÉGA VERTICALITÉ
Même si la France a jusqu’à présent peu Dans d’autres pays européens, la hauteur
développé ce type d’entrepôt, une initiative des bâtiments peut atteindre 43 mètres de
à Châlons-en-Champagne a été menée par hauteur pour 35 000 m2. C’est le cas par
la Scapest, centrale d’achats et de logistique exemple de l’enseigne danoise Jysk située
du groupe Leclerc. Les bâtiments de grande en Pologne. Cela concerne le plus souvent
hauteur sont équipés, de manière totale ou des entrepôts frigorifiques ou sous tempé-
partielle, en système automatisé de manu- rature dirigée, des sites traitant les flux du
tention, de picking… e-commerce ou des sites stockant des pro-
duits « encombrants » ayant un taux de rota-
La Scapest a investi 125 millions d’euros tion faible. Il s’agit aussi d’une solution
dans un entrepôt automatisé à Recy. Il a été développée pour des extensions de bâti-
dimensionné pour accompagner la crois- ments dont la localisation est particulière-
sance de l’activité (drive notamment) pour ment stratégique au regard du marché de
les vingt ans à venir. consommation.
Ce projet a débuté en 2010 pour s’achever
en 2015.
Caractéristiques
43 000 m2 de surface développée, 17 000 m²
d’extension prévue.
Terrain de 4,4 hectares.
GSE
Stockage des palettes 100 % automatisé
© Sylvain Mestre
Scapnor de Bruyères-sur-Oise.
D. R.
Vitry-sur-Seine (Ardoines).
Pour répondre aux évolutions de l’activité qui Un investissement conséquent qui se justi-
allie fonction de stockage et préparation de fie en fonction de l’activité (type de produits,
commandes, le site a fait l’objet d’une réor- volumes, nombre de références, délai de
ganisation in situ. En effet, sa localisation réponse…).
privilégiée au plus près de la zone dense, et Nécessite une adaptation des PLU qui
dans un territoire en renouvellement, a abouti limitent souvent à 20 m la hauteur des bâti-
à l’optimisation de l’exploitation du terrain. ments logistiques.
Cette densification s’est traduite par la
construction d’une chambre négative de
grande hauteur équipée d’un transtockeur.
La capacité de stockage a ainsi augmenté
de 40 %.
Caractéristiques
Année de réalisation : 2015.
Surface totale de 18 600 m2, incluant notam-
ment des chambres froides de 3 000 m2 et
de 110 000 m3, le transtockeur, des bureaux
en R+4 (1 500 m2).
Transtockeur de 25 m de haut (48 300 m3,
7 500 palettes, 3 000 références).
Observations
Une solution, notamment pour faire face à
la raréfaction du foncier en zone dense.
Les lieux logistiques, nouvelles versions Deux aires de livraison en entrée de site pour
accueillir les véhicules porteurs de 19 tonnes
(50 m3).
Un convoyeur reliant le quai de livraison et
EN SOUS-SOL les deux niveaux d’exploitation du site.
Quinze bornes de rechargement.
Au 35-37 quai de Grenelle à Paris, le projet 40 m2 transformés en espace de stockage
Chronopost Beaugrenelle a nécessité deux alimentaire (en froid positif et négatif).
ans de réflexion et d’étude avant le début des Un accueil des particuliers qui peuvent reti-
travaux. Actif depuis 2013, le site est occupé rer leurs colis.
par Chronopost (express messagerie, colis Onze personnes sur le site et 50 coursiers
de moins de 30 kg), seul locataire pour un livreurs chaque jour.
bail de douze ans. Aménagé par Sogaris dans Accès direct depuis le quai de Grenelle, et à
un bâtiment déjà existant, le site se trouve proximité du périphérique.
au cœur de sa zone de distribution. Il fait par-
tie du projet global Beaugrenelle-Front de Organisation
Seine. Le site reçoit des colis de moins de 30 kg qui
arrivent par camions porteurs de manière
Acteurs principaux massifiée depuis le hub de Chilly-Mazarin.
Sogaris (développeur du projet logistique), Les colis sont ensuite triés puis répartis dans
SemPariSeine (aménageur, gestionnaire de les véhicules utilitaires légers selon leur des-
la dalle Beaugrenelle), tination : quartier, 15e et arrondissements
Chronopost (exploitation du site). limitrophes, communes voisines (Boulogne-
Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Vanves).
Caractéristiques Une partie des véhicules assurant la distri-
3 000 m2 sur deux niveaux : 2 565 m2 de logis- bution sont électriques.
tique, 462 m2 de bureaux et locaux sanitaires
et sociaux.
Guillaume Murat
Observations
Des travaux ont été nécessaires pour
répondre aux normes de sécurité incendie,
de travail en sous-sol et d’exploitation.
LA BASE INTELLIGENTE
DE LOGISTIQUE (BIL)
Libner
Les acteurs
Dachser : transporteur,
Libner : constructeur des véhicules, contenant des colis équivalant à 600 kg. Ce
Ville de Paris : Paris&Co, mairie d’arrondis- véhicule électrique circule à 50 km/h et dis-
sement accueillant les tests, direction de la pose d’une autonomie de 122 km.
Voirie et des Déplacements (pour la mise à Un espace logistique, pour le stationnement
disposition d’un espace logistique sur le du porteur, est réservé à l’expérimentation,
domaine public), du lundi au vendredi de 8 h à 18 h.
Chargeurs : 13 destinataires.
Observations
Caractéristiques La « privatisation » de l’espace public n’est
L’approche est assurée par le véhicule por- pas possible, sauf dans le cadre d’une expé-
teur depuis l’agence située à Pantin. Il se rimentation limitée dans le temps ou à faire
gare au plus près des magasins à desservir, un appel à projets et une mise en
boulevard Edgar Quinet. Le petit véhicule concurrence.
(qui se trouve dans le camion porteur) est Une convention d’expérimentation passée
déchargé, puis assure les derniers mètres au conseil de Paris en 2015, permet de tes-
par des allers-retours (tournée en margue- ter sur l’espace public des solutions moyen-
rite) entre les magasins et le véhicule por- nant un partage de résultats et une
teur faisant office d’espace logistique. redevance.
Une solution reste à trouver pour les sec-
Les outils fixes et mobiles teurs urbains difficiles d’accès (rue étroites)
Le véhicule porteur sert d’espace logistique et piétonnisés.
urbain mobile (quai de chargement) et sta-
tionne le temps des tournées. Une plate-
forme élévatrice (capacité de 1 500 kg) de
chargement est intégrée au véhicule. Il peut
transporter 7 tonnes, l’équivalent de 12 à 17
livraisons.
Le Bil Truck : 2,50 m de long, 3 m2 d’encom-
brement au sol, équipé d’un transpalette,
peut transporter une palette ou une box
oxipio, telaedesign
émission dans un périmètre urbain dense.
D’une manière générale, les commerces ont
leurs réserves in situ. Cette occupation de
l’espace qui grignote sur la surface de vente
devient alors inexploitable, « perdue » pour
sa mission première (vendre) ou pour déve- Caractéristiques
lopper de nouveaux services (ateliers, café 350 à 500 m² minimum et possibilité
corner…). d’extension.
Le stock avancé est une solution intermé- Cinq mètres de hauteur sous plafond.
diaire entre l’entrepôt et le magasin. Elle doit Quai de déchargement ou plate-forme élé-
être très « réactive » pour éviter toute rup- vatrice, aire de livraison.
ture. Cette rapidité d’exécution implique un Proximité du réseau routier structurant (pour
positionnement des stocks avancés au plus la réception des flux).
près des clients, des commerçants. Proximité du centre (pour la distribution
finale : 2 km dans le cas présent).
Organisation Places de stationnement adaptées aux
En amont : retrait des marchandises chez véhicules.
les clients transporteurs (ou réception sur Espace administratif, de repos, sanitaires.
le site).
En aval (distribution) : tournées de livraison Oxipio a emménagé dans un nouvel espace
sur rendez-vous en triporteur ou VUL à faible sur le port de Lille (2 500 m2). La société est
émission. aussi présente à Lyon (156 rue Garibaldi),
Annecy et Chambéry.
© Stéphanie BEUSCART
Les lieux logistiques, nouvelles versions La barge transporte chaque jour 46 conte-
neurs qui contiennent des produits (alimen-
taires) secs ou des palettes complètes de
liquide (boissons par exemple).
VOIE FLUVIALE ET PORTS URBAINS Le transfert d’un entrepôt depuis Bussy-
Saint-Georges au port de Bonneuil-sur-
Le choix de Franprix de faire transiter par la Marne a permis d’augmenter le volume
Seine des produits alimentaires jusqu’au transporté par voie d’eau et d’exploiter la
centre de Paris – quai de la Bourdonnais – barge à sa pleine capacité.
était lié à la volonté de réduire les nuisances
environnementales et limiter les retards Organisation
dans les livraisons dus à la congestion de Étape 1 : caisses mobiles transportées par
l’A 6. la route depuis les entrepôts situés sur le
p o r t d e B o nn e uil- s ur -Mar n e e t à
Acteurs associés Chennevières-Sur Marne), au terminal à
Haropa Ports de Paris (infrastructures conteneurs de Bonneuil-sur Marne ;
portuaires), Étape 2 : maillon fluvial entre Bonneuil et la
XPO (maillon routier), Bourdonnais (soit 20 km), déchargement des
SCAT (maillon fluvial), conteneurs sur le quai à l’aide du reach stac-
Terminaux de Seine (manutention et gestion ker (camion grue de 90 tonnes) ;
du site), Étape 3 : distribution des conteneurs par
Franprix (chargeur). onze camions à quai jusqu’aux magasins.
EXPÉRIMENTATIONS
Caractéristiques
Autonomie : 20 kilomètres.
Charge utile : 3 kg de charge.
Vitesse : 30 km/h. Demain, les entrepôts équipés de tour pour drone ?
Autres expériences utilisant le drone : UPS Starship teste les robots livreurs. Ces petits
(Floride), CD Discount (Bordeaux), Amazon robots sur roues livrent de petits colis ou de
(Grande Bretagne), JD.com (Chine), La Poste petites quantités de marchandises sur de
Suisse, DHL (Allemagne)… courtes distances.
© Dpdgroup
© Dpdgroup
Le drone volant utilisé dans le Var…. … et son terminal de livraison ou station d’accueil.
© Daimler AG
Un robot livreur testé dans les rues de Londres. Un mix entre robot livreur et VUL en Allemagne.
LA CONSIGNE,
UNE SOLUTION COMPLÉMENTAIRE
C. Ropital/IAU îdF
et un branchement électrique. Ce sont les
espaces de mobilité et de vie quotidienne
des consommateurs : gares, bureaux de
poste, centres commerciaux, en espace clos
ou ouvert (parking, station-service), public Une pickup station, en gare de Montparnasse.
ou privé.
C. Ropital/IAU îdF
0,88, 2,40 m de hauteur) varie selon le modèle
(droit, en L, en U ou multiple), le nombre et
le type de casiers (40 à 120 casiers).
Le PLU est le document réglementaire qui exprime la vision à long terme d’un territoire
communal ou intercommunal. Il revient à celui-ci de déterminer la vocation des espaces
du territoire. Il définit le projet d’aménagement et fixe le droit des sols à travers le règle-
ment, les orientations d’aménagement et de programmation (OAP) et le plan de zonage
comprenant quatre catégories : urbaine (U), agricole(A), naturelle (N), à urbaniser (AU). Le
règlement peut s’appuyer sur différents outils (hauteur, implantation…) pour privilégier
la densification des zones existantes avant d’envisager l’ouverture de nouvelles zones
dédiées à cette fonction. Les auteurs de PLU peuvent édicter des règles adaptées à cer-
taines destinations de constructions et, depuis le décret du 28 décembre 2015, à cer-
taines sous-destinations, dès lors que cette différenciation est justifiée dans le rapport
de présentation. Les espaces de logistique urbaine, de stock avancé, liés à la vente en
ligne, relèvent de la sous-destination « entrepôts » (destination « autres activités des
secteurs secondaire ou tertiaire »). Combinées avec des règles prévoyant une mixité fonc-
tionnelle au sein d’un secteur, d’une unité foncière, voire même d’une construction (ex :
Entrepôts de classe A
Entrepôts dits de haute
fonctionnalité ayant comme
caractéristiques principales :
Hauteur de plus de 9,3 mètres.
LA CLASSIFICATION Aire de manœuvre de profondeur
supérieure à 35 mètres.
DES ENTREPÔTS Un quai pour 1 000 m².
Résistance au sol supérieure à 5 t/m2.
Les entrepôts logistiques doivent répondre Chauffage, système d’extinction.
à plusieurs critères techniques et de sécu-
rité. Ces lieux de stockage peuvent accueil- Les entrepôts de la classe B sont des
Entrepôts de classe B
entrepôts répondant aux standards
lir des marchandises de volumes très variés
modernes. Ils doivent présenter
ou présentant certains risques pour l’envi- les critères suivants :
ronnement immédiat. Hauteur de plus de 7,5 mètres.
Des travaux menés par l’Observatoire régio- Aire de manœuvre de profondeur
nal de l’immobilier d’entreprise (ORIE) ont supérieure à 32 mètres.
Un quai pour 1 500 m².
permis d’élaborer une classification en fonc- Résistance au sol supérieure à 3 t/m2.
tion de leur spécificité : activités, hauteurs, Système d’extinction.
accessibilité…
Entrepôts de classe C
Le pacte logistique
mis en place
PLAN D’ACTIONS par Grenoble Alpes
Métropole et le SMTC.
POUR UNE LOGISTIQUE URBAINE Terrapublica
ÉCORESPONSABLE
La labellisation
cer tification
« Cer tibruit »
repose sur un pro-
tocole de mesures
pour les véhicules frigorifiques (jugés les
plus bruyants du fait des groupes de réfri-
gération) et l’utilisation de solutions « Piek ».
Pourquoi ?
Le but est de pouvoir assurer des livraisons
en dehors des périodes de congestion. Ainsi,
© Cemarfroid-Tecnea
la circulation facilitée permet de limiter la
consommation d’énergie et d’optimiser la
rotation des véhicules.
Il s’agit également d’abaisser le niveau de
bruit des équipements afin de rendre pos-
LR Services livre avec des camions Piek (60 dB).
sible les livraisons de nuit en respectant la
tranquillité des riverains.
Les sources de bruit concernent la livraison L’association Certibruit a été fondée suite à
et son véhicule (déchargement, manuten- la création de la charte « Livraisons de nuit
tion, fonctionnement du groupe froid, voix respectueuses des riverains ». Elle délivre
des opérateurs…), le magasin (par exemple ainsi un label éponyme. Il ne concerne pas
le rideau de fermeture), la voirie (son revê- seulement les véhicules mais aussi les condi-
tement, sa qualité), le trottoir… tions dans lesquelles le magasin de desti-
nation s’empare de la problématique, selon
Comment ? des critères définis dans la charte.
Le matériel Piek respecte le seuil sonore
maximum de 60 dB(A) considéré comme Observations
seuil maximum pour les livraisons de nuit : Présence nécessaire des commerçants pour
- 65 dB(A) pour les livraisons entre 19 heures recevoir la livraison, aménagement de sas
et 23 heures ; en cas d’absence (nécessite des espaces),
- 60 dB(A) pour les livraisons entre 23 heures ou accès aux locaux.
et 7 heures. Formation pour faire évoluer les pratiques,
Les livraisons Certibruit sont réalisées de changer les comportements.
VOIE MULTI-USAGE,
À TEMPS PARTAGÉ
• Barcelone
M. Hervouët/IAU îdF
Barcelone a aménagé 6,75 km de voies multi-
usage, réservée aux livraisons entre 10 heures
et 17 heures. Le système repose sur les pan-
neaux à message variable et un marquage
au sol.
Par ailleurs, tout établissement industriel
ou commercial d’une surface hors œuvre
nette (shon) dépassant 500 m² doit intégrer
une zone de livraison d’au moins 25 m².
• Bilbao
Globalement, les livraisons sont autorisées
de 8 heures à 14 heures pour une durée de
30 minutes maximum. Un disque horaire a
été déployé en 2014.
En complément, l’arrêt pour livraison est
autorisé dans les couloirs de bus de 8 heures
à 12 heures. La voie de bus reprend sa fonc-
tion de circulation de 12 heures à 21 heures
et, de 21 heures à 8 heures, elle se trans-
forme en zone de stationnement.
• Lyon
L’expérimentation a été menée sur la voie de
Eric Fischer/Flickr-CC
Organisation
L’entreprise est répartie sur deux espaces
logistiques urbains : le premier dans le par-
king Saint-Germain l’Auxerrois (2e arrondis-
sement) sur 580 m2 et le deuxième dans le
parking Saint-Germain (6e arrondissement),
UPS
sur 550 m2. Ce dernier est équipé de bornes À Hambourg, UPS utilise des conteneurs
de recharge électrique lente. comme dépôts de paquets mobiles.
Agence : elle trie, groupe/dégroupe les colis et les expédie vers le marché de destination
finale.
Aire de livraison (AL) : emplacement réservé à l’arrêt des véhicules effectuant un char-
gement ou un déchargement de marchandises. Il ne s’agit donc pas d’un espace de sta-
tionnement.
B2B ou business to business : ensemble des activités mettant en relation les entreprises
entre elles.
B2C ou business to consumer ou e-commerce : achats en ligne effectués par des consom-
mateurs autres que des entreprises.
Click & collect : acheter des articles en ligne et les retirer dans un magasin.
Click& reserve : commander en ligne des produits qui sont déjà en magasin (il s’agit d’une
simple réservation du produit.
Cobotique : robotique collaborative. Assistance des opérateurs par des solutions robo-
tiques. Ou assistance entre robots.
Compte d’autrui : le transport est réalisé par un professionnel du transport.
Compte propre : le transport est assuré par le propriétaire de la marchandise chargée
dans le véhicule. Les artisans (réparateurs, entreprises du bâtiment…) et les « petits »
commerçants (commerces de bouche, fleuristes) en font partie.
Consigne : boîte à colis automatique, parfois appelée parcel box ou parcel station. Jusqu’à
120 casiers (de tailles différentes) accessibles jusqu’à 24 heures, en espaces clos sécu-
risés, en magasin (click and collect), ou sur l’espace public.
Coursier ou livreur : il transporte et livre les marchandises. C’est le conducteur du véhi-
cule. Le terme de coursier s’applique avant tout à la distribution de plis, de colis « léger »,
dans des délais rapides, voire urgents.
Crossdocking : passage des colis des quais d’arrivée aux quais de départ, sans stockage
ou picking. Les unités reçues le soir quittent l’entrepôt au plus tard tôt le lendemain. La
messagerie et l’express sont fondés sur le crossdocking. Les plates-formes sont souvent
conçues avec des quais de déchargement et chargement sur deux façades.
Cut off time : pour le commerçant, il s’agit de l’heure limite à laquelle il transmet les don-
nées d’une commande au logisticien. Pour le logisticien, il s’agit de l’heure à laquelle la
commande doit quitter au plus tard l’entrepôt pour respecter la date de livraison au client.
ELP : espace logistique de proximité que l’on peut également définir comme étant un
espace urbain de livraison. Leur surface est de quelques mètres carrés. Il s’agit théori-
quement du dernier point de massification professionnalisé du flux. Les aires de livrai-
son, les consignes en font partie.
EUD : espace urbain de distribution. Ces espaces, entre 300 et 3 000 m2 selon l’Afilog, cor-
respondent à des outils immobiliers qui s’imbriquent dans un bâtiment existant (en pied
d’immeuble, en sous-sol…).
EVP : équivalent vingt pieds. Unité de mesure fondée sur la longueur normalisée de 20
pieds pour les conteneurs maritime. Vingt pieds correspondent à 6,058 m.
Goods to man : les produits viennent à l’opérateur et non plus l’inverse. Pour cela, des
moyens automatisés sont mis en place (transtockeur, convoyeurs…).
H+ : la livraison a lieu quelques heures après la validation de la commande.
Des e-commerçants promettent une livraison en deux, voire une heure ou moins…
Hub : plate-forme centrale du réseau logistique. Le hub concentre les flux venant des
entrepôts des e-commerçants, trie par zone géographique et envoie vers le niveau de pla-
teforme inférieur, à savoir l’agence.
Messagerie-express : transport groupé de colis de moins de 30 kg. En 24 heures : mes-
sagerie. En moins de 24 heures : express.
Mouvement : dans la nomenclature définie par le laboratoire Aménagement, économie,
transports (LAET), un mouvement est comptabilisé lorsqu’il y a un arrêt pour exécuter
une livraison ou un enlèvement.
Multicanal : technique de distribution qui repose sur plusieurs réseaux de distribution
physiques ou virtuels. Permet au consommateur de s’informer, commander, se faire livrer,
se déplacer, retourner des produits, selon les deux réseaux de distribution sans contrainte.
Pick ou picking : prélèvement des produits d’une commande dans les rayons des maga-
sins ou dans son stock, y compris en entrepôt (prélèvement des palettes, colis ou unités
de vente consommateur).
Pure player : « tout en ligne » ; entreprise dont l’activité est exclusivement sur Internet.
Exemples : Vente Privée, Amazon. Par définition, ces acteurs n’ont pas de points de vente
physique.
Same Day Delivery : la livraison a lieu le jour même de la commande.
Ship from store : les expéditions de marchandises (commandes) sont réalisées au départ
des magasins. C’est par exemple une partie de l’activité de Monoprix. Cela implique de
prélever le produit dans le « stock » du magasin. Le ship from store au départ des maga-
sins implantés en zone urbaine dense est un moyen de massifier en amont au plus près
du client (en approvisionnant en masse le magasin) et de réduire les délais de livraison et
la distance des transports en aval (en distribuant les commandes aux clients).
Supply Chain Management (SCM) ou gestion de la chaîne logistique (GCL) : gestion des
flux financiers, physiques et d’informations circulant dans l’entreprise et entre l’entre-
prise et son environnement.
Transtockeur : dispositif (automatisé ou non) pour ranger les palettes, colis dans les racks,
le plus souvent en grande hauteur (peut dépasser les 20 mètres de haut).
Travée (largeur) : distance comprise entre les fonds de deux alvéoles situées face à face
dans une allée de stockage en rack. Les transtockeurs permettent de réduire la largeur
des travées par rapport à une solution conventionnelle (rayon de giration du transpalette).
Tournée : le véhicule livre/enlève des marchandises à plusieurs adresses (arrêts).
Trace directe : le camion réalise un transport d’un point A à un point B. Il n’y a donc qu’un
point de départ et une destination.
VUL : véhicule utilitaire léger d’un PTAC (poids total autorisé en charge) de 3,5 tonnes ou
moins. Il se conduit avec un permis de conduire B.
A ADP CARGO, L’ambition des aéroports parisiens, dossier de presse, ADP, octobre 2016.
AFILOG, Typologie des espaces logistiques urbains : la logistique revient en ville, pré-
sentation créée en 2017, consultable en ligne : http://www.afilog.org/logurbaine/typo-
logie
ANDRIANKAJA D. et DABLANC L., « Desserrement logistique en Île-de-France : la fuite
silencieuse en banlieue des terminaux de fret », Flux, n° 85-86, 2011.
APUR, Atlas des grandes fonctions métropolitaines – Logistique, juin 2017.
D DABLANC L., SAVY M., VELTZ P., CULOZ A, VINCENT M., Des marchandises dans la ville :
un enjeu social, environnemental et économique majeur, Terra Nova, juin 2017.
DABLANC L. et al., La métropole logistique : Le transport de marchandises et le terri-
toire des grandes villes, Armand Colin, juin 2015.
DEBRIE Jean et HEITZ Adeline, La question logistique dans l’aménagement de l’Île-de-
France : formulation d’un enjeu métropolitain versus absence de concrétisation dans
les projets urbains ?, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Ifsttar, 2017.
DELAPORTE Carole, ROPITAL Corinne, TARQUIS Christine, VÉTOIS Pierre, Comment
améliorer la performance logistique du e-commerce ? Le B2C et son fonctionnement
logistique en Île-de-France, IAU ÎDF, mars 2016.
DRIEA, Étude sur l’estimation et la caractérisation du parc d’entrepôt en Île-de-France,
octobre 2009.
DRIEA, Le renouvellement du parc d’entrepôt en Île-de-France, rapport final de l’étude,
2013.
DRIEA, Immobilier d’entrepôts en Île-de-France en 2010 – Estimation au 1er janvier 2010,
2013.
DRIEA, Vision prospective du développement du transport combiné, janvier 2016.
IAU ÎDF, « Une métropole à ma table, l’Île-de-France face aux défis alimentaires », Les
Cahiers, n° 173, février 2017.
IAU ÎDF, INSEE ILE-DE-FRANCE, CCI PARIS ÎLE-DE-FRANCE, Chiffres clés de la Région
Île-de-France 2017, 2017.
IAU ÎDF, Les Franciliens et le e-commerce — Pratiques d’achat et de livraison 2017,
planche d’infographies, http://bit.ly/perfoecom, juillet 2017.
IFOP, pour le ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, Les
Français et les nuisances sonores, 2014.
IFSTTAR, LAET, Contribution de l’enquête ECHO aux problématiques du transport de
marchandises en ville, rapport final, septembre 2012.
S STIF, OMNIL, DRIEA, IAU ÎDF, « Enquête globale transport », synthèse, n° 1, Omnil, sep-
tembre 2012.
Pour leur apport technique, la transmission d’informations, de visuels, par ordre alphabétique :
Certibruit : Eric Devin, Vincent Moizan
DRIEA : Laurence Olivier, Jean Seng,
Grenoble Alpes Métropole
LPA : Philippe Bossin, Maxence Oblette
Oxipio : Stéphanie Beuscart
Sogaris : Pierre Berger, Sonia Samadi
Ville de Paris : Laurence Morin
Neila Saïdi pour l’Afilog
Prologis : Nathalie Triolet, Salvi Cals, Olivier Barge
Relais Colis : Jean Sébastien Léridon
UPS : Edouard Barreiro
Ainsi que Daimler, DPD Group, Chronopost, Jean Leveugle, Libner, le Mastère AMUR ENPC, Vailog…
Michèle-Angélique Nicol pour les éléments issus de travaux co-réalisés avec l’Apur
IAU île-de-France : Sandrine Barreiro, Delphine Brajon, Cédric Cariou, Sylvie Castano, Agnès Charles,
Alexandra Cocquière, Sylvie Coulomb, Laure de Biasi, Carole Delaporte, Claire Galopin, Pascale Guéry,
Eloïse Hoyet, Noémie Legrand, Marie-Anne Portier, Indira Sivasoubramaniane, Christine Tarquis
ÎLE-DE-FRANCE 2030
LA RÉGION SE TRANSFORME
LA LOGISTIQUE,
FONCTION VITALE
Indispensable au bon fonctionnement des échanges économiques et du système
productif, à la satisfaction des besoins humains fondamentaux, la logistique
revêt une importance vitale et stratégique au sein de la société. Les évolutions
technologiques et la transition numérique transforment ses pratiques et usages,
du producteur au consommateur : transport, véhicule, énergie, voirie, aire de
livraison, immobilier XXL ou XS, vertical, en sous-sol, mixte… Des changements
qu’il faut intégrer dans la (re)construction de la ville de demain.
Comment optimiser la chaîne logistique pour s’adapter aux réalités des territoires,
aux demandes de leurs entreprises et de la population ? Ce carnet présente les
actions mises en œuvre par les acteurs publics et privés qui participent au retour
de la logistique dans les politiques d’aménagement, en particulier en matière de
logistique urbaine. Documents d’urbanisme, chartes, labels, réglementations,
solutions innovantes, appels à projet font partie des possibles.
Partager ces savoir-faire, dupliquer les solutions, les adapter aux territoires
participera à la construction commune d’un espace urbain durable.
10 €
N° 8 • JUIN 2018
ISSN 2105-4258
ISBN 978-2-7371-2013-8