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Cinmatiquedesfluides

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Chapitre 4 : Cinématique des fluides

Chapter · March 2021

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1 author:

Marzouk Lajili
University of Monastir
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Chapitre 4 : Cinématique des fluides

1. Introduction :
Il s’agit d’étudier les fluides en mouvement sans tenir compte des causes des mouvements
c.à.d. des forces et des moments des forces.

2. Définitions :
2.1 Notion de particules fluides :

C’est une entité élémentaire qui permet une description complète des écoulements :

Il s’agit d’un «paquet» de molécules entourant un point M donné ; ces dernières sont
supposées avoir toutes la même vitesse au même instant.

2.2 Description Eulerienne et description Lagrangienne :


2.2.1 Description d’Euler :

Cette description de l’écoulement consiste à construire à un instant t donné le champ


des vitesses associées à chaque point de l’espace occupé par le fluide.

M1

y M2

La vitesse associée au point M évolue au cours du temps.

A chaque instant t, l’écoulement du fluide est décrit au moyen d’un champ de vecteurs
vitesses.

Dans la description d’Euler, on appelle lignes de courant la courbe, qui en chacun de ses
points, est tangente aux vecteurs vitesses.

ligne de courant à t=t0

M1 M2
M3
28
Les lignes de courant sont des courbes intégrales solution du système différentiel suivant,
où t0 est fixé :

= =
, , , , , , , , ,
(3.1)

U, V, W sont les composantes du vecteur vitesse au point M de coordonnees x, y, z a


l’instant t=t0.

Un tube de courant est une surface de courant particulière constituée par des lignes de
courant qui s’appuient sur un contour fermé. Quand le contour est infiniment petit,
on l’appelle filet de courant.

Les trajectoires sont définies par les trois équations différentielles :

= = =
, , , , , , , , ,
(3.2)

Ces trois équations forment un complexe de courbes (ensemble de courbes à trois


paramètres) : l’une de ces courbes s’obtient en précisant que la particule passe par le point A
(a, b, c) à l’instant t0.

2.2.2 Description de Lagrange :

Cette description de l’écoulement consiste à suivre une particule donnée au cours de son
mouvement au sein du fluide. C’est l’évolution de la position des particules qui permet la
description de l’écoulement = , .

Les lieux géométriques des positions successives occupées par une particule constituent la
trajectoire de cette particule.

Trajectoire de la particule P

P (t3)

P (t0) P (t1) P (t2)

S Attention : Il ne faut pas confondre ligne de courant et trajectoire. En général ce


sont deux notions différentes.

29
Trajectoire Ligne de courant à t1

Ligne de courant à t=0

M1 M2

Trajectoire

Ligne de courant à t1

M1 M2 Ligne de courant à t0

Remarque :

Si l’écoulement est stationnaire, le champ de vecteurs vitesses est constant dans le


temps. Dans ce cas il y’a une coïncidence entre les lignes de courant et les trajectoires.

2.2.3 Ligne d’émission :

On imagine que toutes les particules passent par un même point E pour être coloré au
moment de ce passage. A un instant t, toutes ces particules colorées vont être sur une même
courbe appelée ligne d’émission relative au point E.
… à t4

… à t5 … à t3 … à t2
Trajectoire de la particule émise en E à t1

Trajectoire de la particule émise en E à t0

E
t0 t6 … à t6
t1 t5
t2 t4
Ligne t3 … à t5
d’émission à t1 … à t4
… à t3
Ligne d’émission
à t2

30
Dans la pratique, une ligne d’émission peut se visualiser en fixant une source colorante au
point E : les courbes colorées correspondent alors aux lignes d’émission.

2.2.4 Ecoulement permanent :

Un écoulement est dit permanent (ou stationnaire) lorsque le champ de vecteurs


vitesse est statique : Il ne varie pas dans le temps.

Dans ce cas :

• Les lignes de courant sont fixes dans l’espace.


• Les trajectoires coïncident avec les lignes de courant.
• Les lignes d’émission coïncident également avec les lignes de courant

Ligne de courant ≡ trajectoires ≡ lignes d’émission

⇒ Plus rien ne dépend explicitement du temps.

3. Equation de continuité :
3.1 Cas général :

Cette équation doit traduire le principe de conservation de la masse : La variation de


masse pendant un temps dt d’un élément de volume fluide doit être égale à la somme des
masses des fluides entrants diminuée de celles des fluides sortants.

Considérons un volume fluide élémentaire : =

Sa masse peut s’exprimer comme : =

Pendant dt, la variation de cette masse s’écrit :

= =
! "
(3.4)

Cette variation doit être égale :

i. La somme algébrique des masses de fluide qui entrent (comptées +) et sortant


(comptées -) par les 6 faces de l’élément de volume dV.
ii. La somme des masses de fluide spontanément détruites (puits) ou créées (sources) à
l’intérieur de dV.

31
(i) z Wz+dz

Ux Vy+dy = #$ + $ + &$

Vy y
Wz
x Ux+dx

Suivant l’axe (o y), le fluide entre avec la vitesse Vy et sort avec la vitesse Vy+dy, la masse
entrante pendant le temps dt est ' ( et la masse sortante est ' ( )

Le bilan sur l’axe (o y) est :

' ( − ' ( ) = +' ( −' ( ) ,

Or ' ( =' ( +
"
)

Il reste alors : −
"
suivant l’axe (o y)
dV
Et par analogie sur les deux autres axes, on trouve :


"
suivant l’axe (o x)


"
suivant l’axe (o z).

Au total a travers les 6 faces on a :

−- + + .
" " "
: bilan des masses du fluide entrant et sortant des
6 faces.

= = −- + + .
" " " "
(3.5)

(ii) La somme des masses des fluides spontanément détruites (puits) ou créées (sources) a
l’intérieur de dv.

Si on appelle qv le débit volumique de fluide créé (/ > 0 : source) ou détruite


(/ < 0 : puits) par unité de volume, alors:

/ : masse de fluide créée ou détruite pendant dt dans le volume dV.

32
En généralisant, dans le cas de plusieurs sources ou puits dans un même volume dV, on peut
écrire :

33 = ∑6 / 5
(3.6)

Ainsi le bilan massique global s’écrit :

= = −- + + . + ∑3 /
" " " "
3
(3.7)

∇. + ,

= −∇. + , + ∑3 /
"

3
(3.8)

(3.8) s’appelle équation de continuité, c’est une équation locale qui traduit le principe de
conservation de la masse.

3.2 Cas particuliers :


• Ecoulement permanent (ou stationnaire) :

Dans ce cas, il n’y a pas de variation explicite avec le temps :

= 0 d’où ∇. + , = ∑3 /
"
3
(3.9)

• Ecoulement d’un fluide incompressible :

=0
"
=9 $ ∀ ,∀

∇. + , = ∇.

D’où ∇. = ∑3 / 3
(310)

• Ecoulement conservatif:

Il n’y a ni puits, ni sources ⇒ ∑6 / 5


=0

Et il s’agit en outre d’un fluide incompressible : ∇. =0 (3.11)

33
<
3.3 Débits :
A travers la surface S, le débit massique de
fluide est donné par :

/! =
r r
dS ∫ ρV ⋅ ndS
S
(3.12)

A travers la surfaceSS, le débit volumique de fluide est donné par :

/ = ∫ V ⋅ ndS
r r
(3.13)
S

Toutes les lignes de courants s’appuyant sur une même courbe fermée constitue un «tube de
courant »

S1

Si l’écoulement est permanent, le tube n’évolue pas dans le temps, alors le débit massique est
conservé : /! : = /! : (3.14)

Si l’écoulement est incompressible, alors le débit volumique est conservé.

4. Fonction de courant :
4.1 Définition :

Si l’écoulement d’un fluide incompressible et conservatif, alors l’équation de continuité


s’écrit : ∇. =0

Or d’un point e vue mathématique, on a la relation ∇. +∇ Λ ;, = 0 est toujours vraie.

On est alors en droit de définir un vecteur ; tels que = ∇ Λ ; où ; correspond donc a un


potentiel vecteur.

Il s’en suit :

34
A; A;
@ = −
> A A
>
A; A; B
= ∇Λ; = = −
? A A
>
> A; A;
= −
= A A

Si on considère un écoulement dans un plan o z, et donc par translation suivant z, alors :

A
= 0$ =0
A

= $ = −
CD CD
D’où

Donc, dans le plan +$ , $ ,, la vitesse est en tout point définie au moyen de la seule grandeur
scalaire Az (x,y).

On peut alors poser : ; , =E , : fonction de courant

=
G

Et F B
=−
G
constituent le champ de vitesses

Remarque :

En coordonnées cylindriques, si = 0$ =0

=
G
H H I B
F E = E ,J
=−
G

I H

4.2 Propriétés de la fonction de courant :

∇. =0 (Fluide incompressible + écoulement conservatif)

+ =0⇒ − =0
MG MG
K L
Alors

dψ est une différentielle totale exacte (vérifie la relation de Cauchy).

⇒ E= +
G G
possède une seule et unique primitive.

35
NC E = EO − EC
O
∀ le chemin suivi pour aller de A vers B

Dans le plan (x,y), à quoi correspond l’ensemble des points pour lesquels la valeur de ψ est
constante ?

E , = 9 $⇔ courbe le long de laquelle E = 0

E= + =0
G G
Sur cette courbe, on doit vérifier que

-Vy Vx

− + = 0⇒ =
PQ ST
PR SU
Soit :

=
PQ ST
E , = 9 $⇔
PR SU
tq : pente du vecteur en M(x,y)

Pente de la courba y(x) en M(x,y)

Y E , =9 $

PQ
PR
dy de pente

M(x,y) Vx

dx x

Il s’agit de la définition même de la ligne de courant.

E , = 9 $ est donc une ligne de courant.

Remarque :

• A chaque ligne de courant est associée une constante différente.


• Il y a une certaine analogie entre les lignes de niveau en cartographie et les lignes de
courant
E , ⇔ V , : attitude
E , =9 $ V , =9 $

Ligne de courant ligne de niveau

36
NC E = EO − EC ⇔ NC V = VO − VC
O O

4.3 Débit et lignes de courant :

Calculons le débit volumique entre deux lignes de courant infiniment voisines.

y ψ-dψ
M'
Soit le débit volumique élémentaire entre les
ψ
Vy points M et M'
Vx

/ = − = − Y− Z
G G
M dx dy

AE AE
x

⇒ / = + = E
A A

⇒ Entre deux lignes de courant quelconque, de constantes ψA et ψB, le débit volumique est
donné par :

O O

/ = W / = W E = EO − EC
C C

y E , = EO

B / <0

E , = EX

/ >0 A

5. Ecoulement irrationnels – potentiel des vitesses :


5.1 Définition :

Un écoulement est dit irrationnel lorsque les particules fluides ne subissent pas de rotations
pures :

r r r r
⇒ Le vecteur tourbillon Ω = 1 ∇ΛV = 0
2

37
( )
r r r
Or mathématiquement on sait que ∇Λ ∇ϕ = 0 ∀ϕ

r r
On peut donc poser V = ∇ϕ , où φ correspond a un potentiel scalaire ⇒ C’est le potentiel des
vitesses.

On peut donc exprimer les composantes du vecteur vitesse à partir du potentiel des vitesses :

r r ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
V = ∇ϕ ⇒ V x = ;V y = etV z =
∂x ∂y ∂z

Si en plus le fluide est incompressible, on vérifie aussi :

r r ∂V ∂V y ∂V z
∇ ⋅V = 0 ⇒ x + + =0
∂x ∂y ∂z

∂ 2ϕ ∂ 2ϕ ∂ 2ϕ
⇒ + + = 0 ⇒ ∆ϕ = 0 : Équation de Laplace
∂2x ∂2 y ∂2z

⇒ Le potentiel des vitesses vérifie l’équation de Laplace.

Remarque :

Si l’écoulement est irrationnel, la fonction de courant doit également vérifier l’équation de


Laplace :

AE A AE
@ @ @
> A >A > A
= −AEB $ ∇ Λ = 0 ⇒ A B Λ −AEB = 0
? ? ?
> A >A > A
= 0 =0 = 0

A E A E
⇒− − = 0 ⇒ ∆E = 0
A A

5.2 Propriétés du potentiel des vitesses :

Dans le cas d’un écoulement plan, l’équation \ , = 9 $ définit, dans le plan de


l’écoulement, une courbe appelée «équipotentielle».

Le long de cette courbe \ , = 9 $ , on doit vérifier : \ = 0

38
Or \ = +
] ]
et comme le long d’une potentielle \ = 0

+ = 0⇒ + = 0⇒ =−
] ] K

L

Y Vy E , =9 $

-Vx Vx

M(x,y) \ , =9 $

+ =0
] ]
⇒ x

⇒ =^ ⊥ _B ^ B

+ =0
G G

-Vy Vx


⇒ =^ ⊥ _B ^ B

. = 0⇒ ⊥

En tout point M(x, y) du plan de l’écoulement, la ligne de courant et l’équipotentielle sont


orthogonales.

5.3 Calcul de la longueur d’un élément d’arc le long d’une ligne de courant :

y ψ=cte

dS= ? dy

dx
φ φ+dφ
x

:G`a b =c +

39
A\ A\
\= + = +
A A

= =
L L

K K
Or le long de la ligne de courant :

+ +
⇒ \= + = d + e = =

+ +
⇒ \= = = \$ = \
+ +

+ \
:G`a b =c + =f \ =
+ + , g +

:G`a =
]
b ⇒ La distance entre deux équipotentielles est inversement proportionnelles à

la vitesse de l’écoulement.

6. Description complexe d’un écoulement plan :


6.1 Rappel :

Soit h =\ , + 3E , ij$9 = +3

F(z) est dite fonction analytique si et seulement si φ(x, y) et ψ(x, y) vérifient les relations de

=
] G

Cauchy : F B
$ =−
] G

Il est possible de décrire un écoulement plan au moyen d’une fonction analytique

h =\ , + 3E ,

= =
] G

Avec F B
$ = =−
] G

F(z) est appelée «potentiel complexe des vitesses ».

6.2 Exemple 1 : Ecoulement uniforme :

40
Considérons l’écoulement modélisé par le potentiel complexe des vitesses

k =

= +3

⇒k = +3 =\ , + 3E ,

\ , = B
⇒^
E , =

Les lignes de courant : E , = = 9 $ ⇒ = 9 $ ∀ ⇒ Ce sont des droites horizontales.

\ , = = 9 $⇒ = 9 $ ∀ ⇒ Les équipotentielles sont des droites verticales.

r
V Ligne de courant ψ=cte
r
V Equipotentielles φ=cte
r
V
r
V

Ecoulement uniforme

= #B
=^ = 0 ⇒ La vitesse est uniforme : = #$

Lignes de courant : E , = = 9 $⇒ = 9 $ ∀

6.3 Exemple 2 :

Considérons l’écoulement plan modélisé par le potentiel complexe des vitesses

k = m ln où = + 3 = $ 6I , C est une constante réelle

k = m ln+ $ 6I , = m'ln + 3J(

\ , J = m ln B
⇒^
E , J = mJ

41
Les lignes de courant sont telle que E , J = mJ = 9 $ ⇒ J = 9 $ ∀

⇒ Ce sont des droites qui passent par l’origine.

Les équipotentielles sont telle que \ , J = m ln = 9 $ ⇒ = 9 $ ∀J

⇒ Ce sont des cercles concentriques centrés sur l’origine.

Y ψ=cte

Φ=cte x

Déterminons le champ de vitesses :

= =
] G
= B
q
=F
H H H I B ⇒ =p H H = $H
q

= =− =0
] G H

I I
H I H

La vitesse est radiale et inversement proportionnelle à la distance à l’origine.

Sim > 0, l’écoulement est dirigé vers l’extérieur (Centrifuge) : source à l’ origine.

Sim < 0, l’écoulement est dirigé vers l’origine (centripète) : puits à l’ origine.

Calculons le débit volumique de cet écoulement radial (source ou puits) :

r =
r r
∫∫ ⋅ ndS ; S : surface fermée entourant l’origine.
S
V

v
v

r = ∫∫ r 2 sin J J \ = mu W sin J J W \ = 2xm


C
r = R =1
r

⇒m =
yz
v

r
k = ln
2x

42

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