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Arboriculture

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MINISTÈRE DE L’EDUCATION NATIONALE REPUBLIQUE DU MALI

DIRECTION NATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT Un Peuple- Un But- Une


Foi

SECONDAIRE TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL

CENTRE DE FORMATION AGRO-PASTORALE


DE BAMAKO (CFAP)

ARBORICULTURE FRUITIERE

(A l’usage des élèves de la 3ème et 4 ème année agropastorale)

BAMAKO Le professeur :
2004 Dr COULIBALY Alou
Ph.D en Agriculture
2

SOMMAIRE

Sommaire .i

Introduction .3

Chap.I. Les contraintes de développement fruitière au Mali ...4

Chap.II. La répartition des arbres fruitiers par zones pédoclimatiques

du Mali . .4

Chap.III. Les différents types d’exploitation . . ....4

Chap.IV. Etablissement du verger . . ...5

Chap.V. Multiplication des arbres fruitiers........................................................8

Chap. VI. Entretien du verger . 10

Chap. VII. La récolte et la conservation des fruits .. ...12

Arboriculture fruitière spéciale 13

I. Les agrumes. .. .14

II. Le manguier. ...17

III. Le bananier .. 21

IV. Le papayer 24

V. Le goyavier .26

VI. Le dattier palmier ..28

VII. L’ananas ...31

INTRODUCTION
3
L’arboriculture fruitière est une partie de l’horticulture et une branche de
l’agriculture dont les matériels (objets) d’études sont des plantes pérennes, vivaces,
donnant des fruits utilisables à l’état cru ou après transformation.
L’arboriculture fruitière est l’une des branches principales de l’agriculture des
zones tropicales et subtropicales. Dans plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et de
l’Amérique latine, les fruits occupent une part importante de l’exportation et source de
devises.
L’importance de l’arboriculture fruitière est déterminée par la valeur
nutritionnelle des fruits. Les fruits renferment des vitamines, des substances minérales et
organiques (les glucides, les acides organiques, les protéines, les lipides), les sels
minéraux (plus de 60), etc.
Les fruits servent de matières premières pour les industries de transformation et
servent pour la fabrication de jus, de conserves etc.
Les arbres fruitiers ont une grande importance dans le maintien du système
écologique en nettoyant l’atmosphère, en diminuant la force du vent, ont aussi une
action esthétique sur l’homme. Beaucoup d’arbres fruitiers sont des très bon mellifères.
La norme annuelle de consommation de fruits est 100 à 115 kg par personne. La
production des fruits par personne est Australie et Nouvelle Zélande est environ 90 kg, en
Amérique : 70 kg, en Asie et Afrique : 20kg. Les fruits les plus consommés au monde se
classe comme suite par ordre décroissent : resin, banane, agrumes et pomme.
Ils existent dans le monde environ 20 familles, 200 genres et plus de 1000 espèces
d’arbres fruitiers.
Les arbres fruitiers se présentent sous diverses formes :
- les arbres : manguier, anacardier etc.;
- les arbustes : papayer, citronnier, caféier, cacaoyer etc.;
- les lianes : raisin etc.;
- les palmes : dattier, cocotier, palmier à huile etc.;
- les herbes pérennes : banane, ananas etc.

Les arbres fruitiers sont classés suivant leurs fruits en 2 grands groupes :
a). Définitions :

* Le fruit : Est le développement post-floral de l'ovaire et parfois même des


organes adhérents à l'ovaire (style, calice, réceptable, pédoncule etc.)
* La graine : Est le développement de l'ovule fécondé.

b). Les groupes de fruits :

* Les fruits secs :


- Les capsules : Sont des fruits renfermant plusieurs graines et s'ouvrent pour les libérer
(fruits déhiscents). Exemple :
- Les akènes : Sont des fruits secs renfermant une seule graine, sont indéhiscents.
Exemple : Fruit de anacardier.
* Les fruits charnus :
- Les baies : l'enveloppe est entièrement charnue. Exemple : datte, banane etc.
- Les drupes : Elles ont le péricarpe charnu. Exemple : la mangue.
4

CHAPITRE I. Les contraintes de développement de l’arboriculture fruitière au Mali

Les contraintes sont de quelques ordres :


1. Contraintes d’ordre socio-économique :
a. Manque de personnels qualifiés ;
b. Manque de motivation ;
c. Mauvaise gestion des arboricultures ;
d. Manque de circuit efficace de commercialisation ;
² e. Manque des industries agro-alimentaires ;
f. Difficultés de transport et de conservation.
2. Contraintes d’ordre climatique

a. La quantité de pluies tombées ;


b. La radiation ;
c. L’humidité ;
d. La longueur de la journée.
du Mali freinent de plusieurs espèces d’arbres fruitiers pour leur production massive et
qualitative. Exemple : le pommier, la vigne, le caféier, le cacaoyer etc.

3. Contraintes d’ordre environnemental.

CHAPITRE II. La répartition des arbres fruitiers par zones pédoclimatiques du Mali

Au Mali, le facteur limitant des cultures fruitières est l’eau. C’est pourquoi, les
isohyètes de 900mm à 1400mm de pluies par an conviennent pour les productions
massives des fruits :
1. District de Bamako : manguier, agrumes, bananier, avocatier, pomme cannelle ;
2. Région de Sikasso : manguier, agrumes, bananier, avocatier, anacardier ;
3. Région de Koulikoro : manguier, agrumes, bananier, avocatier, pomme
cannelle ;
4. Région de Ségou : manguier et agrumes autour de Ségou et le long du fleuve
Niger ;
5. Région de Kayes (Kita) : manguier, agrumes, anacardier ;
6. Région de Kidal, Téssalit, Télabit : Dattier.

CHAPITRE III. Les différents types d’exploitations fruitières


1. Arboriculture familiale (alimentaire) : Elle est pratiquée pour satisfaire les besoins de
la famille en fruits. Cette arboriculture en générale s’occupe de la culture des arbres
fruitiers dont les fruits ont des qualités gustatives et dont leur maturité est échelonnée,
n’ayant subis aucune manipulation ni transformation.
Le jardin familial doit être composé d’espèces différentes et de maturité différente afin
d’assurer durant toute l’année le besoin de la famille en fruits.
5
2. Arboriculture commerciale : Là, la production doit être massive, destinée pour les
marchés éloignés et souvent même hors des frontières nationales. Dans ces conditions, il
faut des arbres qui donnent des fruits à présentation attirante et ayant une très grande
valeur diététique, mais doivent être très productifs dans les conditions suffisamment
économiques pour que les équipements importants employés pour le conditionnement et
la conservation des fruits soient justifiés.
Les fruits destinés au marché intérieur sont généralement seulement triés et de
nombreuses espèces peuvent en servir : bananier, manguier, l’avocatier, ananas et
certains agrumes ; alors que si les fruits sont exportés, il faut des variétés correspondant
au goût des marchés (surtout Européens), le consommateur est surtout exigeant pour la
qualité (calibre, couleur, arôme, coût etc.) et d’autres critères organoleptiques tel que la
structure non fibreuse chez la mangue ou absence de pépins chez les agrumes.
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Chapitre IV. Le verger

Définition : Le verger est parcelle de terre réservée pour la production des fruits de table
ou d’industrie.

I.Choix du milieu pour le verger


Pour l’implantation d’un verger, une grande importante doit être accordée aux points
suivants :
- Les arbres fruitiers ne supportent pas la gelée et se développement mieux à une
température de +25oC;
- Le verger doit être à proximité d’un point d’eau permanant afin de mieux satisfaire
les besoins des arbres en eau. Si le niveau de la nappe phréatique est élevé, les
arrosages ou les irrigations peuvent prendre fin dès que l’arbre prend son
développement normal. Une culture réussie exige au moins 750 mm de pluie par an.
Si la région ne reçoit pas assez d’eau l’irrigation est nécessaire;
- Le sol doit être profond, bien drainé et fertile et peu acide pour assurer la croissance
et le développement de l’arbre durant son jeune âge. Les sols ferrallitiques et
alluviaux conviennent mieux à la culture fruitière;
- Le sous-sol doit être perméable et riche en éléments nutritifs pour accroître la
productivité de l’arbre après son jeune âge;
- La pente du terrain ne doit pas être trop forte;
- Aménagez au besoin des haies coupe-vent. Plantez une rangée de haie
perpendiculaire à la direction du vent dominant. Les haies ne doivent pas encombrer
les arbres fruitiers et c’est pourquoi la dernière rangée de haie doit se trouver à une
distance d’au moins 13 –15m de la première ligne de plantation des arbres fruitiers ;
- Le verger doit être protégé contre le bétail. Les clôtures sont soit des haies mortes
(branches d’épineuses, des bambous, des barbéllés etc.) ou soit des haies vives
(limettiers à petits fruits, sisale et autres épineux divers) ou même la clôture peut être
électrifiée. la clôture doit être à 1,5 –2,5 m de la première ligne de plantation
- Le verger doit être à côté d’un centre urbain et d’une voie principale pour avoir des
débouchés importants et réguliers et éviter les transports coûteux.
Si le sol et le climat ne satisfont pas à ces conditions générales et s’il n’y a aucune
possibilité d’améliorer la situation par irrigation, drainage ou fertilisation etc., il est donc
conseillé de renoncer à votre projet.

II. Choix des espèces et variétés d’arbres pour le verger


Le choix des espèces et variétés d’arbres pour le verger se fait en respectant strictement
la liste des espèces inscrites pour la région. Si vous désirez expérimenter avec des
espèces de fruits qui ne sont pas décrites dans votre milieu, regardez si ces fruits sont
cultivés dans la région et renseignez- vous auprès des fruiticulteurs.
Les espèces et variétés choisies doivent convenir au climat et sol du milieu pour produire
des récoltes élevées, saines, de bonne présentation et de qualité. Si vous voulez cultiver
pour la vente, il est préférable de choisir un produit qui répond au besoin (goût et
habitude) des consommateurs internes et externes et qui donne un bon prix.
Exemple : Vouloir produire des oranges d’exportation sous le climat tropical vouera
l’exploitation à la faillite; ou vouloir produire des mangues ou des avocats en climat
tropical humide entraînera de tels frais de traitements antiparasitaires qui serait vain d’en
escompter sur un bénéfice.
Dans le choix, il faut tenir compte de la plantation des arbre- fécondateurs pour les arbres
dioïques te que le papayer, le dattier.

III. Travaux d’établissement du verger


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1. Distribution et piquetage du verger :
Les espèces végétales différentes ne doivent pas être mélangées dans un verger.
Réservez à chacune d’elle un carré. Pour cela, la superficie du verger doit être divisée
en quartiers (parties). Les quartiers doivent avoir la forme d’un rectangle; les longueurs
se trouvant perpendiculairement à la direction des vents forts et à la pente.
Exemple : Pour un verger de 20 –100 ha, chaque quartier doit avoir une superficie de 8
– 10 ha (longueur = 400 – 500 m et largeur = 200 m) et sur un terrain dont la pente est
aiguie, les quartiers ne doivent pas dépassés 3 –5 ha.
La division du verger se fait au moyen d’une téodélite. Mais dans les petits vergers,
l’angle droit se trouve à l’aide d’une équerre ou par le système 3-4-5 (à l’aide du
mètre ruban) dans lequel la somme des carrés de deux côtés (3 2 + 42) est égale au carré
de l’hypotenisse (52).
Le piquetage concerne aussi la matérialisation des futurs trous de plantation en fonction
des écartements adoptés.
Une allée sur tout le parcours du verger doit être laissée et généralement elle est égale à
la moitié des écartements adoptés.
2. Préparation du terrain
a. L’assainissement : Du terrain choisi, retirez les arbres, les buissons, les pierres. Un
terrain en pente nécessite la construction des terrasses pour prévenir l’érosion. L
´excès d’eau provoqué par un sous-sol imperméable et épais s’élimine par
défoncement sur la surface du sol ou par creusement des trous plus ou moins
distants. Si la couche est imperméable et épaisse, l’excès d’eau est éliminé par
drainage.
b. Ameublissement du sol : Son but est d’ameublir le sol profondément enfin de
faciliter la pénétration de l’eau et de l’air, du système racinaire des plantes et peut
se faire par :
- Défoncement par trou : Est le plus fréquent. En général les trous ont 1 m 3
(1m*1m*1m), parfois la profondeur n’est que 0,70 –0,80m. Les trous sont laissés
ouverts pendant quelques semaines (souvent 2 semaines) pour être reboucher en
incorporant le fumier et l’amande ment. On utilise des machines perceuses ou à la
main en utilisant les piques, les pèles, la houe etc.
- Défoncement à plein : Utilisé sur grande superficie d’une plantation serrée, on fait le
défoncement à plein avec une charrue défonceuse, tirée par le tracteur à chenille à
une profondeur de 0,60 –0,80m.
- Sous-solage : Il consiste à éclater le sol et surtout le sous- sol à l'aide d'un sous-
soleur. Lorsque le sol portait une végétation forestière dense, le rotor remplace le
sous-soleur.
- Défoncement à l'explosif : Il permet l'amélioration profond des terres rocailleuses. Il
consiste à placer dans les trous de 60 cm creusé à la barre à mine une cartouche
d'explosive agricole.
c. Technique de trouaison (Creusement des trous)
Lors du piquetage du verger, il faut nécessairement observer une ligne droite afin que les
arbres soient dans les lieux prévus. Cela permet de respecter la densité de plantation.
Si le défoncement se fait en plein, la trouaison est nécessaire.
Les piquets fixés lors du piquetage constituent les centres des trous de plantation. On
utilise les mêmes outils comme dans le défoncement à trou. La terre de surface (couche
superficielle environ 20 cm) est déposée à part et celle du sous-sol à part. Pour le
remplissage des trous de plantation, le meilleur serait l’utilisation de la terre riche de
surface, obtenue lors du creusement et s’il y’a insuffisance, on pourra en prendre dans
les interlignes. La terre du sous-sol ne doit pas être épandue dans les interlignes, car elle
joue négativement sur les plantes qui seront cultivées dans ces interlignes (légumes ;
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plantes sarclées et fleurs ). Cette terre pourra être utilisée seulement pour le remplissage
des bas-fonds du verger.
Dans le fond des trous de plantation et surtout pour les sols sableux, on place l’argile ou
la tourbe (5 – 8 cm) afin de retenir les substances nutritives et améliorer les conditions
d’humidité.
c. Apport d’engrais de fond : Les plants des arbres fruitiers; plantés dans des trous
bien préparés, donnent les fruits très tôt et donnent un rendement plus élevé que ceux
à trous mal préparés. Si le sol est pauvre et peu fertile, avant l’implantation du verger,
il faut améliorer la qualité du sol en apportant des engrais.
La terre de surface qui doit remplir le trou doit être enrichie en fumier, phosphore et
potassium.
Si les trous doivent recevoir les plants quelques mois avant la plantation, on peut utiliser
n’importe quel type d’engrais organique. Mais si la terre est mise dans les trous
quelques jours seulement avant la plantation, le mieux serait le compost et il faut éviter
dans ce cas le fumier frais.
Les doses des engrais pour un trou sont :
- fumier bien décomposée : 10 – 30 kg ;
- engrais azotés de faible solubilité : 1 –2 kg ;
- engrais phosphatés bicalciques : 2 – 3kg;
- engrais potassiques (KCl ou K2 SO4) : 500 –600g;
-cendre : 1kg;
- poudre de chaux : 0,6 –1 kg.
Les engrais organiques et minéraux sont soigneusement mélangés avec la terre de
surface. Cela se fait auprès du trou à remplir.
Le trou est rempli avec ce mélange à 2/3 de sa profondeur et après on couvre la surface
avec la terre sans engrais. Au fur et à mesure qu’on remplit le trou, la terre du milieu et
principalement dans les bordures doit être bien tassée :
Lorsque la fumure est apportée sur toute la superficie, les doses moyennes préconisées à
hectare sont :
- fumier bien décomposée : 30 – 40 t ;
- engrais azotés de faible solubilité : 1t;
- engrais phosphatés bicalcique : 1,5 – 2 t;
- engrais potassiques (KCl ou K2 SO4) : 500 –700kg;
d. Amendement du sol : Pour l’amélioration des propriétés d’un sol acide et pour la
diminution (ou l’élimination de l’excès d’acidité) on procède à un amendement qui
se fait par :
- Amendement calcique : En générale, on utilise la chaux éteinte, du calcaire broyé,
parfois la chaux magnésienne. En fonction du degrés d’acidité du sol, on apporte en
moyenne 2 –10 t pour les amendements calciques et 1 t pour les amendements
calcimagnésiens. Ils sont appliqués sur des sols à pH < 5,5. Il ne faut pas trop élever le
pH, car la majorité des arbres fruitiers préfèrent des milieux légèrement acides.
- Amendement humique : Il est appliqué sur un sol contenant moins de 3% d’humus.
La dose de fumier préconisée à l’hectare est de 20 –50 t.

3. Plantation :
Il faut tenir compte du climat, du terrain et de l’espèce (variété) d’arbre pour définir la
densité de plantation des arbres.
a. La densité de plantation : C’est le nombre d’arbre par hectare. Elle varie selon les
espèces d’arbres, les variétés, le porte-greffe et les conditions pédoclimatiques.
Actuellement, il est recommandé de planter avec peu de distance ou planter d’autres
espèces dans les interlignes, qui donnent tôt les fruits et qui ne sont pas si vivaces.
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b. La disposition des arbres : C’est comment les arbres se trouvent les uns par
rapport aux autres dans un verger.
Actuellement, on utilise principalement les dispositions suivantes :
- La disposition en carré : Les arbres sont plantés à égale distance les uns des autres.
Cela permet de bien travailler le sol avec des machines dans toutes les directions
(longitudinalement et perpendiculairement).Elle est utilisée pour les arbres de taille
moyenne.
- La disposition en rectangle : Les arbres se trouvent plus rapprochés les uns par
rapport aux autre sur les lignes qu’entre les lignes. Elle est la mieux pratiquée que la
disposition en carré. On l’utilise pour les arbres de grand développement. Elle permet de
cultiver les arbres fruitiers avec des plantes agricoles.
- La disposition en triangle : Chaque arbre d’une ligne forme avec les deux arbres les
plus proches de la ligne voisine un triangle équilatéral.
- La disposition en quiconque : Utilisée par les amateurs arboriculteurs. Les arbres sont
plantés au milieu entre deux lignes voisines. Elle permet d’augmenter le nombre
d’arbre dans un hectare de 14% par rapport à la disposition en carré ou en rectangle.
c. Période de plantation (époque de plantation) : Dans les régions subtropicales, les
plants des arbres fruitiers sont plantés très tôt le printemps, avant l’été très chaleureux et
quand il n’y a plus de risque d’une basse température. Dans les tropiques, la plantation
peut se faire à l’importe quelle période de l’année; mais la meilleure serait le début de
l’hivernage.
d. La qualité du matériel végétal (choix des plants) : Les plants utilisés pour la
plantation doivent avoir au moins 3 – 4 branches, un système racinaire bien développé,
comportant des ramifications, un diamètre de tige variant de 2 –2,5 cm en bas, la
cicatrisation complète des lieux de greffage des branches éliminées. Ils ne doivent pas
être défectueux et doivent être vigoureux et bien formés.
e. Transport du matériel de végétal : Les plants destinés à la plantation peuvent être
transportés par automobiles, tracteurs ou charrettes. Au fond des wagons de ces moyens
de transport, on place des plastiques sur lesquels on étalle la paille ou la tourbe. Les
plants sont placés très serrés en lignes. Ils sont superposés les uns sur les autres de telle
manière que les racines des plants de la ligne succédante rencontrent les tiges des plants
de la ligne précédente. Après on les attache très fortement avec la corde. Les plants dans
une telle position de transport, subissent peu de chocs et ils sont protégés contre le
dessèchement.
Si les plants sont desséchés lors du transport, alors on les place dans l’eau pendant 2
–3 jours, afin qu’ils reprennent la vie.
Il est conseillé de faire le transport par temps doux et éviter les journées ensoleillées et
ventées.
f. Habillage des plants (Préparation des plants) : Les plants apportés pour la plantation
sont taillés à l’aide du cigateur ou du couteau dans le but d’éliminer toute partie cassée
ou défectueuse et diminuer la transpiration. Il faudra souvent diminuer la longueur des
racines.
g. Technique de plantation : Les racines des jeunes plants doivent être trempées dans
une boue de terre (pralinage). Ensuite on place un long gros piquet au milieu du trou et on
verse la terre à travers ce piquet jusqu’à établir une butte de réglage. Le plant est mis
dans cette butte enfin que le collet soit à 5 – 7 cm au dessus du sol. On verse la terre
entre les racines et on comble très bien les intervalles afin qu’il n’y aurait pas de vide.
Au moment de la plantation, la terre dans le trou est bien tassée et plus particulièrement
dans les bordures. L’arbre doit se trouver bien fixé à la terre. A coté du plant planté, on
aménage deux cuvettes : la cuvette interne doit avoir le même diamètre que le trou
creusé, de hauteur égale à 20 –25 cm; la cuvette externe est faite afin d’éviter le contact
du plant avec l’eau. Après la plantation, il faut immédiatement arroser les plants et
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arroser seulement dans la cuvette externe. En cas de recouvrement des racines, il faut
ajouter la terre.
h. les soins consécutifs à la plantation :
- Paillage : Se fait en période de sécheresse pour maintenir l’humidité dans le verger.
On utilise la paille, la tourbe etc.
- Le tuteurage: Les jeunes plants doivent être protégés contre le vent par des tuteurs, qui
sont séparés du corps de la plante par un tampon de paille et le tout est maintenu par 2 –
3 ligatures. La partie supérieure du tuteur doit se trouver en bas de la première branche
du plant.
- Protection : En cas d’absence de clôture parfaite, les pieds des plantes sont protégés
par des branches épineuses, du tissage de fer.
i. Les conditions essentielles pour la bonne reprise d’un jeune plant planté :
-
- Effeuiller les plantes (habillage);
- Praliner les racines;
- Couvrir les plants pendant le transport;
- Mettre les plants en jauge;
- Ne pas planter par vent violent;
- Retirer les plants de la jauge au fur et à mesure du besoin;
- Entourer soigneusement les racines avec de la terre fine;
- Arroser aussitôt après la plantation;
- Protéger le tronc ;
- Confectionner un abri individuel pour les espèces les plus délicates.

Chapitre V. Multiplication des arbres fruitiers

Presque tous les arbres fruitiers se multiplient par graine, mais aussi par voie végétative
(c’est à dire par une partie de la plante mère : bourgeons, rameaux, rejets, fragment de
la tige, rhizome etc.).
1. Multiplication par graine : Les plants obtenus des graines ne portent pas
automatiquement les mêmes caractéristiques que les arbre- mères. Les arbres se
différencient très nettement de la plante-mère. En dehors de cela, les plants obtenus des
graines donnent les fruits très tardivement (à la 7 ème – 15ème année) par rapport à la
multiplication végétative (à la 4 ème – 5ème année). Néanmoins la multiplication par graine
peut être utilisée pour l’obtention des porte-greffes et des nouvelles variétés.
2. Multiplication végétative : la capacité des arbres à partir d’un fragment de la plante-
mère de développer une ou plusieurs dérivées, ayant les mêmes caractéristiques
morphologiques, anatomiques et physiologiques que celles de la plante mère.
Les principaux procédés de ce type de reproduction sont :
-a. Le bouturage : Les fragments de l’arbre planté s’enracinent après en donnant de
nouveaux pieds (exemple : bouturage par les stalons du fraisier, par la tige du goyavier
etc.).
b. Le greffage : Il consiste à réaliser la soudure d’un rameau ou d’un bourgeon
(greffon) sur un pied d’un arbre d’espèce voisine ou de même espèce qui est le sujet
(ou porte-greffe). Le sujet est choisi de telle sorte qu’il soit robuste, rustique, résistant
aux maladies et parfaitement adapté aux sol et climat du milieu. On distingue le greffage
en fente, par approche, en écusson, à l’anglaise, par placage etc.
c. Le drageonnement : Est le processus par lequel une tige prend naissance à partir
d’un bourgeon adventif situé sur une racine. On peut aisément séparé ces jeunes plants
de la plante-mère (exemple : chez le bananier).
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d. Le marcottage : Consiste à faire pousser des racines adventives sur une plante et
après les parties enracinées seront détachées de la plante-mère et plantées. Ils existe le
marcottage par épée, par couchage et pot (air).

3. La pépinière : Pour l’implantation d’un verger, normalement on doit utiliser des


matériels végétaux obtenus dans la pépinière. Cela est aussi valable pour la multiplication
par graine que pour la multiplication par voie végétative.
Donc la pépinière est le lieu réservé pour le semis, l’élevage et la formation des jeunes
plants en vu de leur transplantation ultérieure.
a. Le climat : Les conditions pédoclimatiques doivent être appropriées. Le milieu choisi
pour la pépinière doit être protégé contre les coups de vents forts, il doit avoir un point
d’eau pour assurer l’arrosage au moment voulu, il doit protéger les jeunes plants contre
les grands écarts de température et ne doit pas être trop humide pour ne pas provoquer
des maladies. L’importance de la lumière pour les plantes doit être prise en compte.
b. Le sol : Le sol de la pépinière ne doit pas contenir des agents pathogènes des
maladies, des insectes nuisibles. Il doit être riche et le sous- sol perméable. Normalement
le terrain de la pépinière doit être plus riche que le terrain principal. Un sol à 20 –30%
d’argile, 20 – 35% de limon et 45- 60% de sable convient mieux.
c. Création de la pépinière :
* Clôture : Le terrain doit être clôturée (grillage, fil barbéllés, haie vive ou morte).
* Tracé et distribution de la pépinière : Le terrain de la pépinière est divisé en carrés de
côté variant entre 20 –50 m ou en rectangle. Les carrés sont séparés par des allées
appelées « allées de ceinture » de 3 – 4m, bordées par l’arbre de collection ou de pied-
mères. Une allée très large relie la pépinière à la principale voie voisine.
Une pépinière permanente doit avoir les sections (carrés) suivantes :
** Carré de semis : Placé au centre de la pépinière à l’abris du vent. Destiné pour le
semis et à la production des jeunes plants au bout de 6 mois voire 2 ans.
** Carrés de repiquage et de greffage : Destinés à réservoir les jeunes plants du carré
de semis. Ici, les jeunes plants sont élevés et formés. Ceux qui doivent être greffés sont
greffés ici aussi.
** Carré de pied-mères : Portent les arbres étiquetés pour la multiplication.
** Carré de multiplication : Réservé au bouturage, marcottage etc.
* Travaux d’établissement de la pépinière :
** Le labour : Le sol est soit défoncé à la main, à la charrue ou à l’aide des machines
perceuses tous les 10 - 15 ans à une profondeur de 40 cm.
** les amendements : Ils sont menés surtout sur les sols acides et pauvres en apportant
de la chaux et de l’humus.
** La désinfection du sol : Si le sol est infecté par des agents pathogènes, il doit être
désinfecté avant le semis soit par des méthodes agronomiques, chimiques, physiques ou
combinés.
** La fumure : Préconisée pour 100 m2 de superficie est 600 – 800 kg; mais les doses
annuelles se font selon les besoins des plantes. La fumure doit être surtout basée sur
l’azote.
** Le semis: On doit utiliser des graines extraites des fruits bien mûrs, obtenus des
arbres qui ont été l’objet d’observations et qui sont sains et vigoureux.
Les graines peuvent être semées à n’importe quelle période de l’année, mais
généralement, le semis se fait au début de la saison des pluies. Il se fait sur des planches
bien fumées et travaillées, dans des sillons de 2 –4 cm de profondeur et distantes de 3
–4 cm les uns des autres.
Le semis peut être fait aussi dans des paniers, des caissettes, des sachets confectionnés
ou sacs en polyéthylène, remplis de tourbe, de matière organique bien décomposée et du
superphosphate.
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** Le repiquage : Les jeunes plants sont transplantés dans le carré de repiquages quand
ils ont 7 –10 cm de hauteur (6 à 12 mois après le semis selon les espèces et voire même
2 ans dès fois). Avant la plantation, les jeunes plants doivent être habillés (tige et racines)
et triés (les plus faibles et les plus gros, les déffectueux sont éliminés). Ils sont repiqués
au début du printemps ou de la saison froide sur des lignes distantes de 90 – 150 cm les
unes des autres et entre les plants 25 – 50 cm.
Leur entretien consiste à éliminer les branches latérales en bas et en haut du lieu du futur
greffage (s’ils doivent être greffés), la taille, l’arrosage, binage, sarclage etc.
** Le greffage : Le greffage des espèces à greffer s’effectue quand les porte-greffes ont
1 –1,3 cm de diamètre au lieu de greffage et quand le déplacement de la sève est active
(généralement 6 – 12 mois après le repiquage). Sous les tropiques, le greffage se fait à
n’importe quelle période de l’année, si le déplacement de la sève est remarqué. Il se
fait par l’un des types de greffage cités ci-dessus.
**Transplantation des jeunes arbres au verger: Les jeunes arbres sont transplantés à
leur lieu de culture (place constante “verger”), généralement 6 – 12 mois, voire même
24 mois après le greffage.
Cette opération peut se faire sous les tropiques à n’importe quelle période de l’année,
quand les jeunes plants ont atteints les dimensions nécessaires, mais la meilleure serait
le début de l’hivernage ou la saison froide.

Chapitre VI. ENTRETIEN DU VERGER

L’entretien des arbres fruitiers se base surtout sur :


1. Arrosage : Tous les arbres fruitiers dans leur jeune âge ont besoin d’irrigation qui est
une nécessité dans les climats à saison sèche marquée; notamment pour les espèces
tels que les agrumes, avocatier et pendant toute la vie du verger pour les variétés
améliorées de manguier et goyavier greffés, si l’on veut obtenir une production normale.
L’irrigation commence généralement 3 mois après la dernière grande pluie de
l’hivernage.
L’eau peut être mise à la disposition des arbres fruitiers par les systèmes d’irrigation
suivantes : Irrigation par cuvette, par rigole, par submersion, souterraine ou par
aspersion.
2. Fertilisation : Les arbres fruitiers absorbent les matières nutritives contenues dans le
sol. Pour récompenser cette absorption, il est nécessaire de fertiliser le sol. La fertilisation
peut se faire par les engrais organiques ou engrais chimiques. Mais faites l’analyse du
sol avant l’apport de ces engrais ou demander des renseignements sur la fertilisation
auprès du service d’information agricole.
La formule de base pour la plupart des arbres fruitiers est 500 g de NPK par année
d’âge et par arbre et par an.
3. La lutte contre les adventices : C’est pendant les quatre premières années que
les arbres fruitiers souffrent le plus des adventices. Enlevez régulièrement et fauchez un
cercle autour du tronc du jeune arbre qui doit être plus grand que sa couronne.
Dans les régions sèches, étalez une couche de mulch (paillage) d'épaisseur d’environ 15
cm, autour des jeunes arbres à la fin de la saison pluvieuse; mais laissez une bande de
15 cm autour du tronc sans paille pour éviter la transmission des maladies.
Sous les tropiques humides, il est conseillé de planter une papilionacée en couverture
végétale, mais qui doit être à une distance minimale de 40 cm du tronc des arbres
fruitiers. Cette couverture freine le développement des adventices et l’érosion.
Les adventices peuvent être efficacement combattues par les herbicides comme le diuron
(2,5 kg/ ha) chlorure de sodium (10 kg / ha), paraquat (11 kg/ha), 2,4 D amine (11 kg/ha).
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4. La lutte contre les maladies et les parasites des arbres fruitiers : Les arbres
fruitiers et les fruits sont sujets de nombreux ennemis. Pour prévenir les maladies et les
parasites, il faut utiliser un matériel végétal sain, respecter l’assolement – rotation des
arbres, utiliser les variétés résistantes aux maladies et parasites courants dans votre
région. Cultiver sur un terrain bien drainé, détruire les adventices, les plantes, les
branches et arbres gravement atteints.
Les parasites et les maladies peuvent être également combattus par moyens chimiques
(fongicides et insecticides).
5. La culture mixte : Pendant les 2 –4 premières années, lorsque les arbres sont encore
petits, une autre plante peut être cultivée entre les rangées; cela permet d’obtenir une
ramassage pendant que les arbres ne sont pas encore productifs. Mais, veuillez à bien
fumer le sol et pas planter trop près des arbres. La plante ne doit pas encombrer les
arbres.
6. La taille des arbres fruitiers : La taille permet d’obtenir un équilibre entre la
croissance végétative et la production des fleurs ou des fruits. Si on veut obtenir d’un
verger une production régulière et soutenue sans épuiser les arbres, il faut tailler.
Il existe la taille de formation, d’entretien, de fructification et de régénération
(surgreffage) :
a. La taille de formation : Son but, c’est de donner à l’arbre une forme irrégulière en
répartissant équitablement les branches autour du tronc. Elle concerne surtout les jeunes
arbres qui viennent d’être transplantés depuis la pépinière.
b. La taille d’entretien : Cette taille consiste à :
- supprimer les branches mortes, atteintes de maladies et/ ou d’insectes et celles qui
donnent peu de fruits et celles qui touchent le sol;
- enlever les branches latérales du porte-greffe;
-supprimer les branches gourmandes (pousses verticales dures et longues partant des
grosses branches, généralement au coeur de l’arbre);
- Supprimer les parasites végétaux et débarrasser l’arbre des termites et des fourmis.
On doit contrôler les arbres au moins deux fois par an pour enlever les branches ci-
dessus citées.
c. La taille de fructification : conserne les opérations suivantes :
-Eclaircissage des branches centrales si celles-ci ne permettent pas la circulation normale
de l’air et de la lumière;
- Enlèvement de quelques rameaux fructifères, notamment sur les arbres jeunes afin de
proportionner la production à la vigueur de pied.
d. La taille de régénération (restauration) : Quand les arbres sont très âgés, ils
s’épuisent, alors, il faut remplacer les frondaisons épuisées. Ceci consiste à tailler
sévèrement les frondaisons et parfois le système racinaire. On laisse deux branches
appelées ”tire sèves”. Si on constate que les jeunes branches sorties ont la capacité de
faire la photosynthèse, alors on élimine les tire- sèves. De telle manière on aurait rajeuni
l’arbre. Sur ces jeunes nouvelles branches, on peut même faire le greffage appelé ”
surgreffage ” pour changer la variété initiale du verger.
e. Les opérations complémentaires de taille :
- Arcure : Consiste à arquer (coucher) les branches, ce qui provoque la concentration de
la sève dans cette partie qui se mettrant à donner les fruits;
- Incision et cran (obstacle) : Fréquent en agrumiculture. Consiste à faire un obstacle
(incision annulaire, crans, ligature etc.) qui interrompe la circulation de la sève et celle-ci
se concentre dans les bougeons qui alors évoluent en bouton floral ;
- Cernage : Consiste à supprimer une partie du système racinaire des arbres vigoureux,
ce qui limite l’arrivée de la sève et par conséquent les yeux s’évoluent en boutons
floraux ;
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- Eclaircissage des fleurs et fruits : Consiste à diminuer le nombre de fleurs et fruits, ce
qui entraîne le bon développement du reste qui aura suffisamment de matières nutritives;
- Effeuillage : Consiste à diminuer le nombre de feuille sur les arbres, car l’excès de
feuilles peut constituer un obstacle pour la coloration d’autres feuilles;
- Le pincement : Surtout pour la formation des jeunes arbres. Il consiste à supprimer
l’extrémité des tiges pour faire naître les bougeons latéraux;
- Le recépage : Consiste à couper près du sol, une grande partie de l’appareil aérien de
l’arbre en cas où la charpente devient défectueuse.

CHAPITRE VII : LA RECOLTE ET LA CONSERVATION DES FRUITS

La récolte est l’ensemble des opérations permettant de détacher les fruits mûrs
des arbres et les transporter jusqu’au lieu de stockage.
La date de cueillette est fixée en tendent compte des facteurs suivants: fruits à noyau ou
fruits à pépins; fruits destinés à un stockage prolongé ou ceux devant être consommés
rapidement; les facteurs climatiques etc.
Les fruits à noyau ne se conservent guère au delà de 2 –3 semaines; au contraire, les
fruits à pépins peuvent être stockés durant une période allant de 1- 6 mois.
Les fruits peuvent être conservés en fruitiers ventilés, en chambres frigorifiques ou en
chambres d’atmosphère contrôlée.
1. Fruitier ventilé : Pour réunir une conservation en fruitier, il faut trois conditions :
- Le fruitier doit avoir une température aussi basse que possible (2 – 80C);
- Il doit être fortement aéré afin d’évacuer les produits volatiles (éthylène) ;
- L’hygrométrie du local sera maintenu dans les environ de 85% pour empêcher le
flétrissement des fruits.
2. Chambre frigorifique : Le stockage des fruits aux fruits représente la méthode la plus
utilisée dans les pays devélopés. Le principe est basé sur les basses températures qui
ralentissent les fonctions vitales des végétaux. Une chambre frigorifique est un local
fermé ou le froid est produit artificiellement. Elle comprend 3 parties :
- Une structure iso thermique,
- Un groupe frigorifique produisant le froid,
- Et des appareils de contrôle et de régulation.
3. Conservation en chambre d’atmosphère contrôlé : la chambre d’atmosphère
contrôlé permet de prolonger la conservation au délàs du temps acceptable pour une
chambre froide ordinaire. Cette méthode fonctionne sous les effets de trois facteurs :
- Le froid;
- La raréfaction de l’oxygène et la concentration en gaz carbonique;
Dans le dosage de l’oxygène et du gaz carbonique, le praticien retiendra 2 repères :
- La teneur en oxygène ne doit descendre au dessous se 2%, sinon il y’a risque de
fermentation;
- L’enrichissement en en gaz carbonique ne doit pas dépasser 10%, sinon il y’a
risque de détérioration.
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ARBORICULTURE FRUITIERE SPECIALE

I. Les Agrumes

Le mot « agrume » provient de l’Italien « grumi » (acide). C’est pourquoi dans le


langage courant, le mot "agrumes" s'applique aussi bien aux arbres cultivés du genre
citrus (orange,citron,mandarine, pamplemousse, tangelos etc.) et ainsi que voisins qu'à
leurs fruits: quelques espèces des genres Fortunella et Poncerus.

I. GENERALI TES

D’origine Sud-est Asiatique (Chine du sud, Vietnam, Assam et Nord de la Burmanie), les
agrumes appartiennent :
- famille des Rutaceae
- Sous famille des Aurantiacée
- au genre Citrus
Ce sont des arbres ou arbrisseaux, parfois épineux aux feuilles simples. Le pétiole
des feuilles est muni d'ailes qui sont plus ou moins développées suivant les espèces.
Fleurs : Les fleurs sont solitaires ou réunies par petits groupes, généralement autogames
et de couleur blanche, rose ou pourpre.
Les fruits sont composés de 8 à 15 carpelles charnus recouvertes d'une écorce appelée
zeste.
Les citrus se croisent naturellement entre eux avec la plus grande facilité et sont sujets à
des variations de bougeons relativement fréquentes. Ils représentent un des 33 genres de
la sous Famille des Aurantioideae, regroupant à son sein 16 espèces et se divise en 2
sous-espèces :
a.Papeda : Qui renferment des formes sauvages et dont les fruits ne sont pas
comestibles.
b- Citrus : qui sont les plantes cultivées pour leurs fruits comestibles.
Le sous-genre Citrus à 10 espèces dont les principales sont :

1. Oranger doux (Citrus sinensis) :


C’est l’espèce type du genre à port compact et régulier. C’est un arbre de 10 à 19
mètres de hauteur. Il est originaire de l’Assam et de la Birmanie Septentrionale.
Les fruits subglobuleux à peau jaune orange, ou rouge. La chair a une saveur très
appréciée.
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L’orange est un excellent fruit de dessert, riche en vitamine C et P, en Ca et en
phosphates. Les fruits, les fleurs et les feuilles servent également à la préparation
d’essence (Exemple : Essences de Neroli Portugal et de Portugal)
*Les variétés : Les variétés d’oranger doux, qui constituent au moins les 2/3 de
l’agrimuculture mondiale, sont innombrables :
Washington Navel, Thompson Navel, Navel, Maltaise, la Valencia ordinaire, la Jaffa, la
Hamilin, la Shamooti, sanguine etc.

2. Mandarinier : (Citrus reticulata)


Arbre rustique, de 2 à 5 mètres de hauteur et de production plus régulière que l’oranger
doux.
Fruits globuleux aplatis à peau peu adhérente, pulpe douce et parfumée. Les fruits sont
de couleur jaune orange, quelques fois verts, sont riches en vitamines A, B, C. Excellent
fruit de dessert. Egalement employé en parfumerie et liqueristerie.
* Les variétés : Commune, Clémentine, Carvalhal, Ponkan, Dancy, Oneco, Lee, Wilking.

3. Tangelos : Sont obtenus du croissement entre mandarinier (Dancy) et


pamplemoussier (Duncan). Fruits gros, bien colorés en rougeâtre ou jaunâtre, juteux,
parfumés.
* Les variétés : Orlando, Minneola, Sampson, Séminole.

4. Citronnier : (Citrus limon)


Arbre de 3 à 5 m, à branches très flexible. Fruits de forme ellipsoïdale à mamelon
conique; peau mince et adhérente, de couleur jaune pâle. Le Zeste a une odeur très
pénétrante et pulpe est très acide et amère. Les fruits sont riches en vitamines B1, B2, P,
C et acides organiques.
*Les variétés : Il appartient à cette espèce un nombre considérable de variétés dont les
plus répandues sont : Euréka, Lisbonne, Heratcione ou "Citron à quatre saisons,
Darchapo, Millsvit, Villatranca".

5. Pamplemoussier (Pomelo) : Citrus paradis ou grape-fruit.


Arbre de 5 à 15m de hauteur. Les fruits de couleur jaune, à écorce épaisse, de grande
dimension, pouvant atteindre 12 à 15 cm de diamètre, de poids compris entre 2 à 3 kg.
* Les variétés : Duncan, Marsh, Ruby, Shambar et thompson.

II. ECOLOGIE DES AGRUMES


a. Climat :
Cultivés pratiquement dans tous les pays subtropicaux et tropicaux, les agrumes peuvent
supporter un interval de température de 13 à 38 oC, mais l’optimale pour la croissance et
le développement se situe entre 25 à 30oC. La température optimale pour la maturation
varie entre 13-17oC. Les régions qui leur conviennent particulièrement sont celles à
saison sèche bien marquée, climat chaud et exempt de gelée.
Les agrumes exigent beaucoup d'eau pour la formation des fruits. La quantité de pluies
nécessaire varient entre 1000 et 2000 mm par an et bien repartie. En saison sèche, on
pratique l’irrigation. Avant la floraison, les agrumes ont besoin de 2 mois de période
sèche.
b. Sol : A l'exception des sols lourds, trop compacts, à l’humidité stagnante et sols
sableux; tous les sols conviennent aux agrumes, mais doivent être profonds et
perméables, pas trop pentés et la nappe phréatique ne doit pas s'approcher de moins de
1,50 mètres de la surface du sol, à pH compris entre 4-5, mais l’optimal jetant 5,5-6,00.
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III. CULTURE DES AGRUMES
1. Multiplication des agrumes :
Les agrumes se multiplient par graines (semis) et par voie végétative (bouturage,
marcottage et greffage). La polyembryonie permet d’obtenir des plants identiques à la
plante mère.
Actuellement, on recourt au greffage. Divers porte-greffes sont utilisées suivant la nature
de la plante cultivée (espèce et variété), du climat régional, du sol régional, des maladies
sévissant dans la région, la compatibilité suffisante entre le porte-greffe et le greffon.
On peut utiliser les porte- greffes suivants : Mandarine cléopatre, l’oranger amer, le
limotier, le citrange troyer, trifoliata etc. Tous ces porte-greffes sont tous résistants aux
maladies dues aux champignons, bactéries et supportent la sécheresse du sol.
- Semis : Le semis des graines pour l’obtention des porte-greffes est effectué en
germoir (carré de semis). Tracer des lignes distantes de 25 à 30 cm; les graines seront
placées sur les lignes tous les 2,5 à 3 cm et à 2,5 cm de profondeur. Il faut environ 700
grammes de pépins pour obtenir 1000 beaux plants. On compte 1 500 plants par are de
pépinière.
Au Mali, les semis ont lieu généralement au début de la saison des pluies ou à tout
moment de l’année si l’arrosage est assuré. Le taux de germination des graines varie
entre 80 à 85% en 15-25 jours.
- Le repiquage : Les jeunes plants sont repiqués au carré de repiquage et greffage
avec 90m*25m ou 150m*30m, quand les plantules atteignent 30 cm- 60 cm de hauteur et
environ 0,5 cm- 0,6 cm de diamètre de la tige à la hauteur de 2-3 cm du sol (c'est-à-
dire 4 à 6 mois après la levée).
- Le greffage : Le greffage s’effectue en écusson, environ un an après le repiquage des
plants. La hauteur d'exécution de la greffe se situe entre 40cm - 90 cm au dessus du sol
(diamètre de la tige à la hauteur de 20cm du sol égale à 1 cm).
Le greffage des agrumes se pratique à partir de novembre et pendant la saison fraîche.
La ligature est otée après environ 15 jours à 1 mois après le greffage. La tige du porte-
greffe est recepée à 10-12 cm au dessus de la greffe, lorsque le bourgeon commence à
pousser. Sur une période de 3-6 mois le porte-greffe est progressivement rabattu.

2. Transplantation des jeunes plants


De la reprise du greffon à la transplantation des jeunes plants au verger s’écoule 6-12
mois.
Les agrumes sont plantés en carré, en rectangle ou en quiconque, selon les particularités
biologiques des différentes variétés (vigueur des plantes, la durée de vie des plantes
etc.), du climat et du sol.
La mise en place a lieu dans des trous de 50*50*50cm ou 1m*1m*1m aux écartements
suivants :
- L’oranger : 7m*5m ou 7m*7m ou encore 9m*7m;
- Pomelo : 8m*6m ou 9m*7m;
- Mandarinier : 7m*5m ou 7m*7m;
- Citronnier : 8m*6m ;
- Pamplemoussier : 8m*6m (petites variétés) et 9m*7m (grande variété).
La plantation se fait génération au début de la saison des pluies ou en saison froide, si on
dispose d’un point d’eau pour assurer l’arrosage.

3. Fumure de fond
Il faut 10-20 tonnes de fumier; 2,00 tonnes de phosphate et 1 tonne de K 2SO4 par hectare
ou 50–60 kg de fumier; 2kg de phosphate et 1kg de K 2SO4 par trou de plantation.
La composition générale de la fumure est appliquée au moins 2 mois avant la plantation
et de préférence en début de la saison des pluies.
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4. Entretien

-L'irrigation : Elle sera faite dans des cuvettes aménagées autour des arbres. Pour que
l’eau ne pas touche pas le collet, on adopte le principe de la double cuvette. Une
irrigation tous les 2-3 semaines est suffisante.
- La taille : Elle permet d’avoir une charpente vigoureuse et équilibrée. On pratique les
tailles de formation, de fructification et d’entretien.
-Protection contre les chenilles, les cochenilles, les acariens etc.
-Façons culturales superficielles : binage, sarclage, paillage etc.
-Engrais d’entretien : Sous une plantation des jeunes arbres de moins de 5 ans, on
apporte 250 grammes par engrais et par arbre. A l’âge de la fructification, les normes
sont augmentées de 180 g pour l’azote, 175g pour le phosphore et 160g pour le
potassium.
Un mois avant la floraison, on apporte 50 à 60 % d’azote et de potassium et toute la
norme de phosphate et le reste 40 à 50% de l’azote et de potassium est apportée au
moment de la fructification.
Les engrais sont apportés sous le mulch, au alentour de la couronne et on utilise
généralement comme sources de l’azote, de phosphore et de potassium respectivement
le sulfate d'ammoniaque, super phosphate et sulfate de potasse.
Mais la formule généralement utilisée est 20-5-6 et on apporte environ 100g d'azote
par arbre et par année d'âge jusqu'à 10 ans; après la dixième année, la fumure se
stabilise.
4. ENNEMIS DES AGRUMES
a. Sur les jeunes plants
- Pucerons : Vecteur de viroses. Contre eux, utiliser les produits stémiques : parathion,
demeton, malathion, aphicides spécifiques.
- Chenilles : Utiliser l’endrine ou arséniate+ mouillant, Esther phosphorique.
- Criquet : Utiliser le dieldrine.
- Les cochenilles : utiliser le parathion+ dieltrine, ester phosphorique, huiles blanches.

b. Sur la plantation
- Les nématodes : Il faut le drainage et désinfection des sols à l’aide de vapam,
nématicides.
- Antrcnose : Causée par Gloesporium limetticolum provoque le dessèchement des
jeunes pousses. Utiliser les remèdes cupriques ;
- Gommose : Causée par Phytophthora citrophtora. Provoquent l’étiolement des
jeunes plants. On lutte contre cette maladie en utilisant des porte-greffes résistants
(bigaradier, Poncerus, citrange), désinfecter les blessures et greffer assez haut,
curetage, vaporiser pendant la saison humide un fongicide.
- Le chancre des agrumes : Provoqué par bactéries Xanthomonas. Se caractérise par
la formation d’un tissu spongieux sur les branches, les feuilles et les fruits. On
prévient la maladie en plantant des cultivars résistants, en détruisant tous les arbres
malades.
- Pucerons et cochenilles comme sur les jeunes pousses.
- L’acarien des agrumes : (Phyllocoptruta oleivora) : Provoque des tâches foncées
sur les feuilles et les fruits. On le combat en vaporisant un acaride en début de saison
sèche.
c. Sur les fruits
- Mouches des fruits : Il faut détruire des fruits attaqués : pulvérisation de l’hydrolysat
de protéine+ malathion.
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- Pourriture des fruits : Provoquée par des champignons Penicillium (régions sèches)
soit par Dioporthe citri et Diplodia natalensis (régions humides). Il faut un traitement
de l’hydrolysat de protéine+ malathion ou désinfection avec le fongicide “SOPP”
avant l’entreposage des fruits.

Les maladies causées par les virus :


- Tresteza : Provoque le gonflement du porte-greffe et son dépérissement.
- Exocotis : L’écorce se fendille et s’écaille.
- Xylopsorose : Sur le bois on aperçoit des dépérissements et sur la face interne de
l’écorce des crêtes.

On lutte contre les viroses par l’utilisation des porte-greffes et des greffons résistants et
sains, brûlis des arbres maladies, désinfection des outils de taille et de cueillette avec
1/10 d’eau de javel + 9/10 d’eau ordinaire. Destruction aussi des pucerons en cas de
tristeza.

IV. RECOLTE

La première récolte intervient 3 à 4 ans après la plantation (pour les arbres greffés) et 7 à
8 ans (pour les non greffés).
L’appréciation de la maturité des agrumes se repose sur la couleur de la peau, la teneur
des fruits en jus, l’acidité et l’extrait soluble. Le gaz éthylène fait disparaître la coloration
verte à une concentration de 0,25% chez certaines variétés (navel, clémentine) qui
arrivent en maturité interne sans que la coloration requise soit obtenue.
Les agrumes produisent en moyenne 20 à 50 tonnes/ha dans des orangeraies à fumure
complète et peut chuter jusqu’à 5- 10 t/ha sur terrain pauvre.
Les fruits emballés après triage, lavage, désinfection et calibrage, doivent être conservés
dans un endroit frais de 0 à 7,5oC.

II. LE MANGUIER : Mangifera indica

I. GENERALITES
Le manguier, originaire des contrées méridionales de l'Asie, le manguier est de la
famille des Anacardiacées, du genre Mangifera et de l’espèce indica.
C’est un grand arbre pouvant atteindre 15 à 25 mètres de hauteur. Le fruit suspendu à
un long pédoncule, est une drupe oblongue, généralement de forme variable inégale; ses
dimensions et poids sont très variés.
La peau est épaisse, mais coriace, généralement d'un vert, d'un vert jaunâtre; elle peut
être tachetée de vert foncé et de rouge.
Le fruit renferme un énorme noyau qui, chez les variétés communes, est très fibreux.
L'épaisseur de la chair comestible est variable suivant les variétés. On connaît plus de
500 variétés de manguiers dont une centaine donne des fruits agréables.

II. Écologie
1. Climat : Le manguier est cultivé dans tous les pays tropicaux entre les isohyètes de
+15oC. Le manguier a besoin de 1000 à 1200mm d’eau par an et bien reparties. La
température pour le manguier ne doit pas descendre au dessous de + 15 oC et
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dépasser +42OC. La température optimale pour la croissance est 24 –27oC. Le
manguier demande une forte insolation, surtout au moment de la maturation, qui
améliore la couleur et le parfum des fruits et est nécessaire pour la nouaison. Une
période sèche de 4 à 6 mois avec moins de 60mm de pluie par mois est nécessaire
pour la fructification. La floraison a eu lieu en saison sèche, après une courte pluie
appelée “pluie des mangues” qui fait sortir les bougeons floraux.
2. Sol : Le manguier demande des sols profonds, sains, perméables, bien drainés ; à
pH qui varie entre 5,5-6,5; sablo limoneux. L’eau stagnante ne convient pas à cet
arbre.

III. Variétés

A. On distingue quatre groupes de variétés :


1. Variétés Indiennes : Fruits bosselés ou tortueux, peu charnus, fibreux, à forte odeur
de térébenthine. La production est faible. Elles sont peu rencontrées en Afrique.
Exemple : Mangot.
2. Variétés INDOCHINOISES : Exigeantes en eau, se multiplient par semis grâce à une
polyembryonie. Les fruits sont lisses et réguliers ou réniformes.
Exemple : Xoai, cat, Mytho, cambodiana.
3. Variétés Antillaises : ces manguiers sont de petites taille et en général, peu
sensibles aux vents. Les fruits sont de couleur plus ou moins verte à maturité; ils sont
sensibles au transport et sont utilisés pour la vente locale.
Exemple : Julie, Amélie, Sabot, Divine.
4– Variétés Américaines : D’origine Floridienne, généralement des hybrides. Arbres
de grande taille.
Fruits bien gros, belle présentation; ils résistent aux manipulations et se prêtent donc
mieux à l’exportation. La couleur et la forme des fruits sont très variables. Ils sont sucrés
et parfumés.
Exemple : Halden, Irving, Zill, Eldon, Dixon, Smith, Palmer, Kent, Ruby, Zill, Keïtt.

B. Les Variétés conseillées au MALI


1. Variétés Américaines : généralement greffées. Ce sont : Irving, Eldon, Dixon, Smith,
Palmer, Kent, Ruby, Zill, Halden, Sensation. Keïtt
2. Variétés Polyembryonies : Ces variétés se multiplient par graine et sont uniquement
cultivées pour le marché intérieur. Ce sont : Amélie Mali, Améliorée de Cameroun.
3. Autres variétés sont rencontrées aussi au Mali : Cecil, Cambodiana et Francis, Diogo,
Valencia

C. Les critères de sélection (choix) des variétés


Toute bonne variété commerciale doit répondre aux caractéristiques suivantes :
- Haute productivité;
- Fruit d’au moins 300 grammes et à petit noyau (60-80% de pulpe); Kent, Halden,
Smith, donnent des fruits atteignant 500 –600g (80-90% de pulpe);
- Pulpe épaisse, onctueuse, pratiquement sans fibres, juteux, à bonne maturité et
dépourvue du goût de térébenthine.
IV. Culture du manguier
1. Multiplication :
Le manguier peut se multiplier par semis ou par greffage. Le premier procédé ne permet
pas toujours de reproduire fidèlement les caractères de la plante mère, sauf chez les
variétés polyembryonaires.
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Actuellement, on pratique le greffage. Comme porte-greffe, on choisit les meilleures
variétés polyembryonaires et résistantes aux maladies et parasites. Au Mali, on
recommande l’Améliorée de Cameroun.
a. Semis : Les noyaux doivent provenir des fruits récoltés et non tombés, des arbres
sains, vigoureux et productifs.
Les graines extraites des noyaux, sont semées au germoir (carré de semis) dans des
sillons de 4-5cm de profondeur, distantes de 30-40cm. Elles sont ensuite recouvertes de
5 –10 cm de terre légère et on maintient l’humidité du sol.
La germination se produit dans 3 à 4 semaines plus tard. On peut avoir 4000
plantules par 10m2 de superficie.
b. Le repiquage : Quand les plants ont 10 à 15 cm de hauteur, on les transplante au
carré de repiquage en double lignes distantes de 30 à 40 cm; chaque double lignes est
séparée par un sentier d'environ 60 cm de la suivante pour faciliter les travaux d'entretien
et notamment le greffage. Le semis et le repiquage peuvent être également effectués
dans des paniers ou dans des sacs de polyéthylène de 25 cm de hauteur sur 20 cm de
diamètre, contenant la bonne terre. Il est conseillé de transplanter les jeunes plants,
quand les réserves cotylédonaires ne sont pas encore épousées.
C .Greffage: Le greffage présente divers avantages :
- obtention d'un arbre de taille réduite;
- reproduit fidèlement la variété multipliée;
- permet d'obtenir une fructification plus précoce et une productivité plus régulière.
Un an (1) à un an et demi (1 et 1/2 an), après le repiquage (au moins 6 mm de diamètre
et 30 cm de hauteur), les jeunes plants peuvent être greffés.
Plusieurs types de greffage peuvent être exécutés sur le manguier (le greffage en fente
de côté, le greffage de côté sous écorce, le greffage en écusson et le greffage en
couronne sous écorce.). Le greffage en fente de côté est la plus pratiquée au Mali. Il
donne des résultats spectaculaires. L'époque la plus indiquée en Afrique et surtout pour
la sous région dans les conditions naturelles est la saison des pluies; il faut éviter des
heures chaudes. Les greffons sont des rameaux bien Aoûtés et le bourgeon terminal bien
gonglé.
Après le greffage, les jeunes plants font au moins 6 mois à la pépinière, pendant
lesquels, ils sont arrosés, fumés, binés et finalement arrachés.
La ligature est desserrée au bout de 3 semaines et l’extrémité du sujet est rabattu de
1/3, un mois et demi après le greffage, d’un 1/3, quelques mois plus tard et complément
rabattu à 2 cm au-dessus du point de greffe, 2 mois avant la plantation.

2. Mise en place des jeunes plants au verger : On procède à la mise en place au début
de la saison des pluies. La transplantation se fait sans difficultés en mottes, à racines
nues ou en paniers dans des trous de 60*60*60 cm ou 1m*1m*1m. Les distances de
plantation sont de 8m*8m ou 10m*10m ou12m*12m. Il est nécessaire d'arroser la
première année pendant la saison sèche et de placer un paillis autour du pied de l'arbre.
Les trous sont comblés avec la terre de la surface, mélangée avec une brouette de
fumure, 2 kg du phosphate bicalcique (ou superphosphate) et 1 kg de sulfate de
potassium ou de chlorure de potassium.
3. Entretien du verger :
a. Fumure d’entretien : Le manguier est peu exigeant quant au sol, et fructifie
abondamment même abandonné à lui-même. Mais les arbres fertilisés donnent plus de
rendement. Il est conseillé d’apporter par arbre et par année d'âge jusqu’à la dixième
année : 50 g d’azote, 10 g de phosphore et 30 g de potassium.
A partir de la dixième année, on donne annuellement et par arbre : 500 – 800g d’azote,
100-150 g de phosphate et 300-400 g de potassium. On apporte : 25% d’azote, 75% de
23
phosphate et 100% de potassium en début de l’hivernage et le reste 75% d’azote et
25% de phosphate en fin d’hivernage.
b. Arrosage : L’arrosage est surtout nécessaire pendant les trois premières années. A
partir de Décembre, on doit donner à chaque arbre 30-60 litre d’eau tous les 15 jours.
c. La taille : Concernent les tailles de formation, d’entretien et de régénération.

V. ENNEMIS ET MALADIES
Le manguier est un arbre qui résiste bien aux maladies surtout dans le climat malien; ce
sont surtout ses fruits qui sont sensibles aux attaques d'insectes et de champignons.

1. Ennemis :
- Cicadelle (Idiocerus Spp) : Mange surtout les jeunes pousses, les fleurs et les jeunes
fruits.
- Cochenilles : Provoquent un affaiblissement de l’arbre.
Lutte : Pulvérisation de malathion en 2 traitements à 3 semaines d’intervalles.
- Mouches des fruits et Cecydomies : Elles parasitent les fruits au moment de la
maturité :
Lutte : Destruction des fruits attaqués, pulvérisation de malathion+ l’hydrolysat de
protéine en raison d’une pulvérisation par semaine; Fumigation de bromure de méthyle
pour détruire les larves sur les fruits attaqués.
- Le Scarabée foreur des tiges (Bactocera rubus) : L’adulte mange les queues des
feuilles et l’écorce des jeunes branches. La larve perce des galeries à l’intérieur des
troncs ou des branches.
Lutte : On tue les larves en enfonçant dans la galerie, un morceau de fil ou à l’aide
d’un morceau de coton, soie etc., imbibée d’essence ou de chloroforme que l’on
place dans la galerie et après on ferme l’ouverture avec de la boue.
- Les chenilles (Chlumatia transversa) : Les larves pénètrent dans l’arbre par le
sommet des jeunes pousses, qui s’étiolent et meurent.
Lutte : En coupant les pousses atteintes sous l’extrémité de la galerie et en les brûlant,
on limite leurs dégâts.
- Coccidies : Le plus courant est le Stictococcus formicarium à bouclier écailleux
brunâtre; ils attaquent le pédoncule des fruits, provoquent de l’écoulement de sève sur
les fruits sous forme de traînées noirâtres qui déprécient la valeur du fruit.
Moyen de lutte : La pulvérisation aux huiles blanches est conseillée.
- Fourmis : La couronne dense et touffue des manguiers renferme des nids de fourmis
arboricoles. Ces fourmis sont les principaux agents propagateurs de coccidies; de plus,
elles rendent la cueillette difficile.

2. Maladies
- Anthracnose : dû au Colletotrichum glocosporioides; s'attaque aux feuilles, aux
rameaux où il provoque des tâches noires anguleuses et sur les fruits, il provoque
l'apparition des tâches foncées concentriques. Les fruits atteints mollissent et pourrissent
rapidement. Il provoque aussi l’avortement des fleurs.
Moyen de lutte : Traitement cuprique (oléo cuivre) : traitements juste avant la floraison et
pendant la formation des fruits.
Après la récolte, les fruits sont désinfectés dans l’eau de 52 oC pendant 5mn. Edward et
Améliorée de Cameroun son résistantes.
- Bactériose (Erwinia mangiferae) : Les attaques de cette bactérie se distinguent
difficilement de l'anthracnose ; généralement, on observe cependant un exsudat de
gomme sur le pourtour des lésions.
Moyen de lutte : Destruction des nids par des pulvérisations.
24
- Cercosporiose (Cercospora mangiferae) : Provoque des tâches noires abondantes
sur la peau des fruits; sur les feuilles, elle provoque la nécrose gris cendrée à la face
supérieure et brun noirâtre à la face inférieure.
Lutte : Voir L’anthracnose.
- Le mildiou poudreux : Causée par Oïdium mangifera. Il se manifeste par une couche
blanchâtre sur les bourgeons, les fruits, les branches et les feuilles.
Lutte; Pulvérisation de fongicides contenant du soufre.

VI. Récolte et conservation

On obtient les premiers fruits chez les variétés greffées vers la 4 eme – 6eme année et chez
celles non greffées vers la 7eme –8eme année.
La récolte des variétés conseillées s’étale de début d’Avril en fin Juillet.
Les fruits destinés à l'exportation doivent être récoltés avec le maximum de précautions,
quand la couleur de la peau commence à virer. Il faut veiller avec soin de ne pas blesser
l'épiderme et ne pas meurtrir la chair du fruit.
Les mangues sont calibrées et disposées en une seule couche dans des caissettes
homogènes et aérées. Pour l’exportation, on utilise des cartons à alvéoles séparées où
les fruits sont protégés individuellement.
La production varie de 50-200kg par arbre et par an ; 6 – 16 t/ha/an.
Pour des conservations de longue durée (4 –7 semaines), on emballe chaque fruit
spécialement dans du papier et les emmagasiner dans un local où règne une température
de 7°C - 8°C.

III. LE BANANIER (Musa Spp)

I. Généralité

De la famille des Musacées, le bananier est originaire du sud de l’Asie


(Philippines au Nord, Malaisie au Nord, Australie au sud), d’où il a été importé partout où
il est cultivé aujourd’hui.
Le bananier est une plante herbacée vivace, à rhizome tubérisé.
Le fruit est appelé doigt, l’ensemble des doigts forme la main (10 –20 doigts par main).
Le régime est constitué des mains (5 –15 mains par régime).
Chez le bananier, ils existent trois types de fleurs :
- les fleurs femelles, situées à la base du rachis, évoluent en fruits par parthénogenèse;
- les fleurs hermaphrodites, situées au centre. Elles sont persistantes ou caduques;
- les fleurs mâles, situées à l’extrémité du rachis et sont protégées par des bractées.
Le bananier possède des racines verticales, obliques et superficielles.

II. Variétés
Ils existent trois groupes de variétés :
a. Musa textilis : pour la production des fibres;
b. Musa ensete : Pour l’ornement;
c. Le groupe des bananiers dont les fruits est comestible. Dans ce groupe on distingue :
- Musa paradisiaca (Banane plantain) : Il est cultivé dans les régions forestières. Les
fruits sont de grande dimension (20 –40cm de long). Les fruits sont rarement
consommés crus ; seulement après cuisson (frute).
25
- Musa sapientum : Les fruits sont relativement petits (20 cm de long). L’extrémité des
fruits est pointue. Le régime peut donner jusqu’à 250 doigts. Dans ce groupe, on peut
citer la banane Loyale et la banane Gros Michel.
- Musa sinensis : Arbre de petite taille (1 –2 m de hauteur) et trapus. Ils sont cultivés en
Côte d’Ivoire et en Guinée. Le régime comporte 6 –10 mains de 10 –25 fruits. Les
variétés suivantes appartiennent à cette espèce : Poyo, Lacatan, Grande Naine,
Robusta. En Afrique Occidentale se cultive surtout le Poyo.

III : Ecologie

1. Climat : Le bananier donne son maximum de production sous une pluie de 1500 –
2500 mm par an. Le déficite d’eau est compensé par l’irrigation, surtout pendant les
périodes sèches. Il aime une forte humidité atmosphérique, c’est pourquoi il craint les
vents desséchants. La pleine lumière est nécessaire.
Les températures optimale pour la croissance est 25 oC –28oC. Les températures
minimales et maximales constituent respectivement 15 oC et 40 oC.
Au Mali, le bananier donne surtout dans la région de Sikasso.

2. Sol : Il préfère des sols sablo argileux et sablo limoneux, légèrement acides (pH= 6
–7,5), bien meubles, aérés, plats, riches en l’humus, en potassium, surtout pendant
la floraison, à eau souterraine ne remontant à moins de 1,00m de la surface du sol et
non inondable.

IV. Culture du Bananier

1. Préparation du sol : Elle consiste à défricher et à dessoucher le terrain et à faire le


drainage, s’il est nécessaire. L’excès d’eau est évacué par des fossés de 60 –80 cm
de profondeur, distantes de 20 –30 cm les unes des autres. Le labour à une profondeur
de 50 cm est indispensable sur terrain léger.
2. Trouaison : Si le sol est travaillé mécaniquement, des trous de 25 cm * 25cm * 25cm
sont creusés. Sur sol lourd la profondeur peut atteindre 70 cm – 80 cm.
3. Fumure de fond : Préconisée est : 30 kg de fumier et 250 –500 g de phosphate
bicalcique par trou de plantation ou 30 –50 tonnes de fumier + 800 – 1000 kg de
phosphate bicalcique par hectare.
4. Matériel de plantation (végétal) : Le bananier se multiplie soit par des pousses
latérales ou soit par des morceaux de souche.
Ils existent différents types de pousse (rejets) latérales :
- Le rejet à pseudo- tronc cylindrique à feuilles larges est appelé « rejet sevré ». Il est un
matériel de plantation de second choix.
- Le rejet à pseudo- tronc conique à feuilles étroites, en forme d’épée, appelé «rejet
baïonnette «. Il est l’idéal matériel végétal.
- Le peeper, qui est la jeune pousse avec des feuilles en forme d’écaille est souvent
utilisé aussi.
Ils sont enlevés de la souche de la plante- mère quand ils ont 60 –120cm de hauteur.
Si la souche est utilisée, elle est déterrée, puis les vieilles racines et le matériel mort sont
enlevés. Les oeilletons (bourgeons) sont laissés. Si la souche est grosse, elle est coupée
en morceaux de 15- 25 cm de large. Les souches sont débarrassées des nématodes par
un traitement à l’eau chaude de 65 oC pendant 15mn.
5. Mise en plante : Pour la plantation, On doit utiliser uniquement le matériel sain. Selon
les variétés, la densité de plantation varie de 900 à 9000 plantes par hectare. Les
écartements suivants sont adoptés : 3,5 m*3,5 m pour le Gros Michel; 1,7m*1,7m ou
26
2m*2m respectivement pour la petite naine et la Grande Naine. Avant la plantation, les
rejets sont désinfectés au parathion.
6. Entretien
a. Fumure d'entretien : Apportez 40 g d'urée ou 100g de sulfate d'ammoniaque et 140g
de KCl par arbre. Lors du deuxième cycle, pour régénérer les pieds on épand 300kg de
superphosphate par hectare.
a. Brise vent : Nim entre lesquels on insère les goyaviers et d’autres plantes. Le
buttage limite les effets du vent sur les plantes.
b. Irrigation : Autour de chaque plante, les cuvettes sont confectionnées, dans
lesquelles on donne immédiatement à chaque arbre 40 litres d’eau après la
plantation. Après la éprise, 20 litres par arbre et par jour suffisent en saison sèche.
L’eau peut atteindre chaque arbre par arroseurs en creusant des rigoles (canaux)
dans les interlignes. Présentement dans les grandes plantations, l’irrigation par
aspersion est pratiquée.
c. Oeilletonnage : Consiste à garder un rejet par pied. Les autres sont sectionnés au
ras du bulbe sous le sol. Dès la floraison du pied mère, on arrête l’oeilletonnage. On
garde alors outre le rejet fils, les autres rejets dont les racines alimentent le pied
mère. Après la coupe du régime, on rabat le stipe, on détruit les rejets outre le pied
fils. Lorsque le rejet fils est suffisamment développé l’oeilletonnage recommence en
ne gardant qu’un seul petit fils par pied, qui est issu directement du bulbe du fils.
Celui-ci doit être vigoureux.
d. Coupe du bourgeon mâle : En coupant la hampe florale après la dernière main, on
peut légèrement augmenter le poids du régime.
e. L’étayage : Consiste à placer des bâtons en forme de fourches ou des tiges de
bambou, du côté vers lequel l’arbre est penché.
f. Protection des fruits : Les fruits sont protégés contre le froid, le soleil, la poussière
et les oiseaux en suspendant un sac en plastique autour de régime.

V. Ennemis et traitements
A. Insectes
1. Charançon du rhizome (Cosmopolis sordidus) : Les larves pénètrent dans les
souches et se nourrissent d’elle en laissant derrière elle des galeries. La plante
s’affaiblit; les feuilles jaunissent, s’étiolent et tombent.
Lutte : - Utilisation du matériel végétal sain, non attaqué par les larves;
-Elimination des plantes déjà récoltées ;
-Utilisation de HCH (50 g par pied); d’oftanol (40 g par pied) ; primicides (30 g par
pied) ou du lindane.
2. Les nématodes : Ils provoquent des lésions et des gales aux pieds de bananier.
Lutte : - Utilisation du matériel végétal sain (désinfection pendant 2 mn dans 0,1% de
DBCP ou dans l’eau chaude de 65 oC ou 60oC pendant respectivement 15mn ou 20mn).
- Rotation dans chaque 3-5 ans avec une autre culture;
- Utilisation de nématicides granulés: Phenamifos (Nemacur), promophos (mocap),
carbofurant (furadan) en raison de 2 – 3g de m.a. par arbre en 2 – 3 traitements par an.

B. Maladies
1. La Cercosporiose ou maladie de Sigatoka : Causée par “Mycosphaerella
musicola”. Se manifeste par des tâches de couleur jaune- verte sur les feuilles, qui
noircissent peu à peu. Les régimes sont plus petits et les fruits ont une odeur et un goût
anormaux.
Lutte : - Diminution de l’humidité dans la bananeraie par drainage;
-Taille et la lutte contre les adventices;
27
-Utilisation d’une huile minérale appelée “huile de plantation”, en raison de 12 –
15 litres + 200 300 grammes de fongicide de groupe benzimidazole par hectare au rythme
d’une fois toute les 4 semaines.
2. La Fusariose ou maladie de Panama : Causée par ”Fusarium oxysporium”. Le
champignon s’attaque aux racines et bouche les vaisseaux. Les feuilles s’étiolent et
meurent. Ensuite la tige pourrit.
Lutte : Utilisation du matériel végétal résistant, tel que Lacatan, Robusta et Cavendish.
3. Maladie de Moko : Elle ressemble à la maladie de Panama, mais elle noircit les fruits.
Elle est provoquée par des bactéries et transmise par des outils.
Lutte : - Désinfection des outils de taille entre la taille de chaque arbre avec une solution
de formaldéhyde;
-Destructions des plantes, ses voisines et les adventices;
-Elimination du bourgeon mâle;
-Le non retour des bananiers sur terrain infecté pendant 6 –12 mois.
4. Engorgements : Ils sont causés par une mauvaise alimentation en eau. Ils y’a deux
types d’engorgements :
a. Engorgement foliaire : Se caractérise par une rosette des feuilles. Le pseudo
tronc se croit mal, les feuilles sont très rapprochées et n’arrivent pas à sortir du
pseudo tronc;
b. Engorgement du régime : Il se manifeste par une mauvaise croissance de
régime. Il se dégage mal du stipe. Les mains et les doigts sont petits. Le régime
parfois sort latéralement en faisant éclater le pseudo- tronc.
Lutte : Arrosage suffisant.

VI. Récolte

Les bananes peuvent être récoltés 9 – 18 mois après la plantation. Pour la


consommation personnelle et la vente sur le marché local, la récolte se fait lorsque les
bananes (doigts) sont arrondies (pleines) et celles destinées à être transportées sur de
longues distances sont récoltées lorsqu’elles sont encore anguleuses. (3/4 de doigts
pleins).
Le régime est détaché avec la machette au point de courbure de la hampe. Quelqu’un
d’autre doit soutenir le régime pour qu’il ne touche pas par terre et ne s’abîme pas.
Les régimes sont ensuite emportés au hagard de conditionnement, là, ils sont habillés,
parés. Ensuite, ils sont emballés dans de gaine perforée et polyéthylènée pour
l’exportation et dans des cartons pour le marché intérieur.
Le rendement varie de 40 –60 tonnes par hectare en culture intensive. Après la troisième
coupe, le rendement baisse sensiblement et il est nécessaire de remplacer la plantation.

IV. LE PAPAYER : Carica papaya

I. Généralité

Le papayer est de la famille des Caricaceae, de genre Carica et de l’espèce


papaya d’où son nom « Carica papaya«. Elle est la seule espèce cultivée, bien vraie
28
qu’elles existent des formes sauvages qui donnent des fruits sauvages. Vrais
semblablement, l’espèce cultivée est originaire de l’ouest de Mexique et de Guatemala.
Le papayer est un arbuste de 3m à 10m de hauteur. Sa longévité est de 20 – 25
ans, mais en culture intensive à cause de la chute de rendement, on ne le conserve que
pendant 4 -5 ans pour la production des fruits et 3 ans pour la production de la papaïne.
Le papayer est représenté par quelques types de plantes :
- Des plantes dioïques, c’est à dire des pieds qui portent uniquement des fleurs mâles
et des plantes qui portent uniquement des fleurs femelles;
- Des plantes monoïques, celles-ci portent en même temps des fleurs mâles et des
fleurs femelles, sur le même pied (c’est à dire des pieds qui portent des fleurs
unisexuées);
- Des plantes monoïques, qui portent uniquement des fleurs hermaphrodites ;
- Des plantes monoïques, qui portent sur le même pied des fleurs mâles et des fleurs
femelles et des fleurs hermaphrodites
Les fleurs femelles axillaires sont des panicules ramifiées, les fleurs mâles étant
isolées du tronc par de longs pédoncules. La plante est allogame.
L’arbre donne le fruit comestible appelé « papaye«, à l’intérieur duquel se trouve
une cavité centrale remplie des petites graines noires. La chaire est juteuse, parfumée,
plus ou moins sucrée.
II. Variétés
Des variétés bien définies et fixées n’existent pas. Seulement il y’a des types
régionaux ou temporaires :
- Au Brésil : Dapitan et Principe;
- Au Brésil, aux Antilles, en Amérique Centrale : Cayenne;
- Aux Indes : Macho;
- Au Queensland (Etat du Nord - Est de L’Australie) : New Eva;
- A Hawaii : Solo.
III. Ecologie
1. Climat : Le papayer est une culture des régions tropicales, c’est pourquoi la
température pour sa croissance et sa production se situe dans les environs de 22 oC –
260C. Une pluviométrie de 1000 à 2000 mm par an, bien repartie peut assurer sa
production. A pluviométrie inférieure à 1000 mm, l’irrigation est nécessaire. Il aime
une forte insolation. Il ne supporte pas les forts vents.
2. Sol : Les sols sableux ou argileux, légers, riches en matières organiques, meubles et
aérés, plats bien drainés, pH égal à 6- 6,5 conviennent pour sa culture.

IV. Culture du papayer


1. Multiplication : Le papayer peut se multiplier par voie végétative (bouturage) à partir
des morceaux de tiges de 20 – 40 cm de long; mais il a été remarqué qu’à partir de la
troisième génération, l’énergie de croissance et le rendement des clones chutent. Il est
surtout utilisé dans les expériences et dans les recherches.
La multiplication par graine est couramment utilisée. Les graines doivent provenir
des fruits de bonne qualité, bien mûrs et sains. L’arbre doit être sain aussi. Les graines
sont lavées pour éliminer la pulpe et la couche de gélatine qui les recouvre. Elles
séchées à l’ombre.
Les semis sont faits en germoir, en lignes espacées de 20 cm ou 10 cm en tout sens.
Les plantules, au bout de 20 - 30 jours sont soit repiquées en pépinière à 50cm *50cm,
soit en sacs de polyéthylène soit en pots.
1. Préparation du sol : Des trous de 60 m* 60m* 60m sont confectionnés.
2. Engrais de fond : Il est recommandé d’enfouir dans le trou de plantation 25 kg de
fumier, 300 g de KCl et 300 g de phosphate bicalcique.
29
3. Plantation : les plants sont mis en place quand ils ont environ 40 – 50cm de hauteur
et généralement 2 mois après le semis.
La densité de plantation pour la production des fruits est 2500 plants par hectare (2m
*2m); mais pour la production de latex : 2m * 2m ou 2m * 3m.
Pour être sûr que quelques arbres donneront des fruits, il faut en cultiver plusieurs à la
fois. Le sexe ne peut être déterminé que lorsque les arbres commencent à fleurir. En ce
moment, il faut enlever une bonne partie des arbres mâles : Un seul arbre à fleur mâle ou
hermaphrodite suffit pour vingt arbres femelles.

IV. Entretien
1. Le sarclage et paillage : Il faut maintenir la plantation très propre par des sarclages
permanents. Le paillage est recommandé pour le maintien de l’humidité et la lutte
contre les adventices.
2. Irrigation : Généralement c’est l’irrigation par cuvette qui est appliquée. Après la
plantation, on donne immédiatement 2 arrosoirs d’eau à chaque plante. Quand les
plants se reprennent, un arrosoir par pied et par jour en saison sèche est suffisant.
3. Fumure d’entretien : Il est préconisé par an et par arbre 50 kg de compost, 300 g
d’azote et 200 g de potasse en 3 –4 applications.
4. Le buttage et L’accolage : sont aussi conseillés par nécessité.
5. Taille : Conserne seule ment les vieux pieds devenus trop haut pour la cueillette. Ils
sont coupés à 30 cm au dessus du sol. Après quelques semaines, toutes les nouvelles
branches sont enlevées sauf la plus forte.
6. Ramification de la tige : La technique consiste à attacher sur le jeune pied de
papayer un matériel lourd (pierre) de façon à la faire pencher. A défaut de pouvoir se
relever, le jeune pied développe des ramifications latérales prenant ainsi le port d’un
arbre. Toutes les branches (principales et latérales) donnent des fruits.
7. Fructification précoce : Les plants transplantés très jeunes (d’environ 5 cm) en
période chaude (Avril) subissent un état physiologique de dormance. Quand les
conditions deviennent favorables, surtout au début de la période hivernale, les plantes
fleurissent étant très courtes de taille.
8. Réduction de la taille de la plante: Les plants de papayer plantés sur une pierre
posée au fond du trou de plantation à une profondeur de 5 cm, sèchent la croissance
des racines ainsi que de la partie aérienne une fois que les racines rencontrent
l’obstacle.
9. Fructification des sujets mâles : La tige du sujet mâle perforé et bouché à
l’intérieur de manière à ce que cette tige communique avec les pédoncules qui
pendent. Généralement trois mois après, voire plus, les inflorescences mâles tombent
et sont remplacées par des fleurs femelles fructifères.
VI. Ennemis et Maladies
1. Ennemis :
- Les mouches des fruits : Attaquent les fruits et provoquent leur pourriture.
Lutte : Ramassage des fruits infectés; récolte des fruits verts.
- Les acariens : Provoquent le brunissement et la chute des feuilles.
Lutte : Utilisation du kelthane.
- Les nématodes : Attaquent les racines.
Lutte : Eviter les terrains infectés. Eviter de cultiver deux fois de suite sur le même terrain.
- Les cochenilles blanche (Pseudeulacaspis pentagona) : Vit sous la tige des jeunes
arbres.
Lutte : Enlèvement des insectes des troncs une fois par an avec une brosse dure.
2. Maladies :
- Bunchy – top : Transmise par la Cicadelle (Empoaca papayae). Il provoque le
buissonnement de sommet, le nanisme du plant et des feuilles.
30
Lutte : Pas encore connus.
- Pourriture du collet et des racines : Causée par les espèces du Pythium. Elles
entraînent la pourriture du bas de la tige, des racines et du bourgeon terminal.
Lutte : Terrain sain.
- L’anthracnose : Causée par Colletotrichum gloeosporioide. Elle provoque des
tâches rondes et aqueuses sur les jeunes fruits qui cessent de se développer,
durcissent et pourrissent.
Lutte :- Enlèvement des fruits atteints et leur évacuation hors du verger;
- Récolte des fruits encore verts;
- Traitement des fruits dans l’eau tiède (45 oC –50oc) pendant 20 mn et après leur
refroidissement dans de l’eau froid pendant 20mn.
- L’étiolement : Causée par les champignons phytium, Rhizoctonia et Fusarium.
Lutte : Bon drainage, bonne aération du sol, humidité faible du sol.
- Le virus de la mosaïque : Transmis par les pucerons.
Lutte : - Destruction immédiate de toutes les plantes atteintes;
- éloignement des pieds malades de papayers, toute plante de la famille des
cucurbitacées;
- Utilisation des variétés résistantes.

VII. Récolte
Le papayer donne ses premiers fruits 9 –10 mois après la plantation ou 4 –6 mois
après la floraison. On récolte les fruits quand ils commencent à virer. Les arbres donnent
les fruits toute l’année.
Le rendement varie de 15 – 100 tonnes par hectare ou 30 –50 fruits par arbre.
Un traitement à l’eau chaude après la récolte permet de diminuer le risque
d’anthracnose pendant la conservation et le transport.

V. LE GOYAVIER : Psidium guayava

I. Généralités
Le goyavier tire son nom du mot indien "GUYABA" sous lequel on le désignait à
Saint Dominique.
Le goyavier appartient à la familles des Myrtacées, du genre Psidium et se cultive
une seule espèce ”guayava”.
C'est un arbrisseau buissonnant ou un petit arbre à tronc tortueux de 3 à 10 mètres
de hauteur. Il est cultivé pour son fruit qui est une baie. Le fruit selon la variété,
peut être rond, ovoïde ou piriforme de 3 à 10 cm de longueur, généralement jaune,
à chair variant du blanc au rosé foncé et au rouge saumon. Le fruit est très riche en
vitamine C= 150 – 500mg%.
I. Écologie
a. Climat :
Le goyavier s'adapte à tous les climats chauds et modérément humides. L’arbre peut
supporter un interval de température de + 2 oC à 50oC. Avec une pluviométrie supérieure à
1000mm par an, le goyavier se cultive sans irrigation. Dans le cas contraire, il faut prévoir
l’irrigation.
31
b. Sol : L’arbre prospère sur presque tous les sols; mais il préfère les sols argileux et
sablo limoneux des bordures des cours d’eau.
II. Variétés

La pollinisation chez le goyavier étant fortement croisée, dès la première


génération les caractéristiques de la plante sont fortement détériorées. Raison pour
laquelle, la plantation variétale du goyavier, pour le moment, n’occupe pas une place
importante. Néanmoins, on peut donner comme exemples de variétés : Allahabad, Safeta
de l’inde et Suprûme de l’Afrique.

III. Culture du goyavier

1. Préparation du sol (Trouaison) : Elle concerne la confection des trous de


60cm*60cm*60cm.
2. Fumure de fond: Préconisée par trou et par hectare constitue respectivement: 100kg
de fumier +1 kg de superphosphate + 1 kg de sulfate de potassium et 10 t de fumier
+500 kg de superphosphate + 500 kg de sulfate de potassium.
3. Multiplication : La multiplication se fait par semis des graines ou par voie végétative.
a.Par semis : La faculté germinative des graines étant faible, il faudra semer des
graines fraîches. Les graines sont semées en germoir à 20 cm en tous sens à une
profondeur de 0,5 cm. Quand les plants ont 6 à 8 feuilles, ils sont soit repiqués
(transplantés) en pépinière ou en paniers.
b. Voie Végétative : Cependant pour fixer les mutations intéressantes qui apparaissent
dans les cultures, il faut recourir à la reproduction par greffage en écusson ou en fente de
côté, le bouturage ou le marcottage aérien, plus rarement par rejets de racines.
Malheureusement le goyavier se prête mal au greffage et au bouturage et les
pourcentages de réussite sont très bas. Le marcottage des racines et le marcottage
aérien donnent de bons résultats.
Cependant le greffage qui est le seul mode de reproduction pratiqué sur la plupart
des stations de recherches donne de bons résultats pendant la saison froide.
Pour la marcotte des racines, il suffit de déterrer partiellement une racine de la
grosseur d'un crayon et de la dresser hors du sol en l'attachant sur un tuteur. Cette racine
émet des bourgeons et l'année d'après, on sépare la marcotte du pied-mère.
La marcotte aérienne consiste à choisir un rameau bien formé, en général 1 à 1,5
cm de diamètre; ce rameau, à l'emplacement de la marcotte, est incisé longitudinalement
à plusieurs endroits sur la circonférence et sur une longueur de quelques cm. La partie
ainsi traitée est entourée d'une matière spongieuse (mousse, fibre) fortement humidifiée,
le tout est entouré d'une feuille de plastique ligaturée aux extrémités; après 3 semaines à
1 mois, le goyavier développe un système radiculaire dans cette mousse, la marcotte est
alors récoltée et mise en place.
4. Mise en Place : Dix huit (18) mois après le semis des graines, les jeunes plants
peuvent être mis à leur place définitive. La plantation se fait aux écartements de 5m * 5m
ou 6m * 4m. Le collet du plant planté doit être à 5-10 cm au dessus du sol. Après la
plantation, une cuvette d’une capacité de 15 litres doit être confectionnée autour du plant
dans laquelle l’arrosage est effectué.

IV. Entretiens
1. Sarclage : Il faut faire des sarclages réguliers.
2. Tailles : On maintient l’arbre bas par pincement des branches. On pratique la taille
de formation en gardant 6 - 8 charpentières équilibrées, la taille d’entretien et la taille
de régénération.
3. Fumure d’entretien : La fertilisation préconisée par arbre est la suivante :
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- Première année : 100g de 12 –15-18 + 50 g de sulfate d’ammonium;
- Deuxième année : 200 g de 12 –15-18 + 100 g de sulfate d’ammonium;
- Troisième année : 300 g de 12 –15-18 + 100 g de sulfate d’ammonium.
Et à partir de la quatrième année, les doses sont augmentées en fonction de la
production.

V. Ennemis et moyens de lutte

1. Insectes : Nématodes, les cochenilles et mouches des fruits.


Moyens de lutte : (Voir le manguier)
2. Maladies
- L’algue (Cephaleuros virescens) : Provoque des dégâts sur les feuilles.
- L’antracnose : Causée par Glomerella cingulata. Provoque le noircissement
des fruite en croissance.
Moyens de lutte : Utilisation des fongicides et variétés résistantes.

VI. Récolte
Un goyavier issu de semis (graines) ou de marcotte commence à fructifier au bout
de 3 à 4 ans et donne des récoltes abondantes de fruits pendant 15 à 25 ans, mais peu
produire jusqu’à 25 –40 ans. Les fruits destinés à la consommation familiale sont
récoltés quand ils virent du vert au jaune.
Un arbre adulte produit annuellement en moyenne 20 à 25 kg de fruits.

VI. Le DATTIER - PALMIER : (Phoenix dactylifera)

I.Généralité

Le dattier ou palmier – dattier appartient à la familles des Arecacées, genre


Phoenix et comprend 12 espèces, mais l’espèce cultivée est dactylifera, d’ou son nom
“Phoenix dactylifera.” Son origine se situ entre Europe, Amérique et l’Afrique.
Le dattier est un arbre dioïque, atteignant 25-30 m de hauteur. Les fleurs sont
unisexuées : les mâles sont allongés et les femelles sont ovoïdes. Vu ces
caractéristiques, dans la plantation on prévoit la relation mâles : femelles égale à 1 : 40 à
50. Le fruit est appelé “datte”. L’ensemble des fruits forme le “régime”, qu’un arbre
peut donner 2 à 6. Le fruit contient dans 1 kilogramme de pulpe mûre 3000 calories et
dans 1 kg de graine 1300 calories.

I. Variétés
Elles sont regroupées en types :
- Variétés à fruits secs : Texture farineuse;
- Variétés à fruits demi- mou : Texture fine. Exemple : Deglet Nour (Algérie);
- Variétés à fruits mou : Sont les plus cultivées. Exemple : Degla, Mascade d’Alger,
Medjoul du Maroc, Amir, Hadj, Halawi.
- D’autres sont rencontrées dans la culture, tel que : Bou Faggous (Maroc), Sahidi
(Trah), Siwi (Egypte).
III. Ecologie

1. Climat : Le dattier est un arbre xérophile. Il ne vit que dans les régions arides et semi-
arides, chaudes, ensoleillées. Il supporte une température de 6 oC – 65oC. La
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température pour sa croissance et sa fructification est 20 – 30oC. Une pluviométrie de
450 mm et plus permet de cultiver le dattier.
2. SOL : Le dattier préfère les sols sableux à sablo limoneux ; perméables, profonds,
bien drainés, assez riches ou susceptibles d’être fertilisés, à nappe phréatique se
trouvant à 4 –5 m de profondeur.

IV. Culture du dattier (Phoeniculture)

1. Préparation du terrain :
- Nivellement : Pente optimale pour le dattier est 1- 5%
- Irrigation et drainage : Les planches courtes sont confectionnées. Elles se
communiquent entre elles par une pente de 3% environ. Le centre est occupé par les
cultures basses et les ados par les dattiers.
Lorsque l’eau d’irrigation contient 7 –9 g de sel par litre, on installe respectivement
1 drain toutes les 2 rangées ou 1 drain toutes les rangées
- Brises vents : Pour protéger les dattiers contres les coups de vents forts, on plante
les lignes d’arbres (3 lignes, espacées de moins de 50 m les unes des autres) à une
distance de 50- 150 m de la limite des palmiers. Des lignes d’arbres sont disposées
perpendiculairement aux vents dominants.
- Trouaison : Des trous de 1m*1m*1m (1m 3) sont creusés.
2. Fumure de fond : 1 jours après la trouaison, on apporte dans chaque trou 20 kg de
fumier, 2 kg de phosphate bicalcique et 1 kg de Chlorure de potassium.
3. La multiplication : Le dattier se multiplie par graines et par voie végétative.
a.Muliplication végétative : Il existe deux types :

* Multiplication végétative traditionnelle : Comme matériel végétal on choisit des


rejets de 15 à 20 kg. Ils sont détachés de la plante- mère à l’endroit de leur point
d’attache. Après sevrage, la plaie de coupe est badigeonnée avec un insecticide.
* Multiplication végétative in vitro du dattier : Cet type permet de respecter la
conformité des plants produits aux variétés mises en culture.
Il existe trois méthodes de multiplication in vitro du dattier : La prolifération par
bourgeonnement axillaire, la réversion d’ébauches florales et l’embryogenèse
somatique.
b.Multiplication par graines : Elle n’assure pas la reproduction fidèle des variétés. Elle
est utilisée pour les grandes plantations, mais pas conseillée pour les petites.
c. Production des plants en pépinière : Pour la production des plants, il est
préferable d’utiliser les graines de l’année. Les graines sont semées à 50cm *50
cm et sont placées à 5cm de profondeur. La première ligne est à 25 cm des bords
des planches. La levée a lieu généralement un mois après le semis. Au bout de 3
–5 ans les plants fleurissent et c’est en ce moment qu’il faut maintenir la relation
mâles : femelle. Les femelles sont marquées pour les reconnaître ultérieurement.
4. La plantation : Le rejet de 35 – 40 cm est planté aux écartements de 7m*7m ou
10m*10m. Le plant ou le rejet est habillé avant plantation. Le trou est rebouché en
incorporant la terre mélangée avec la fumure de fond. Après la plantation, le rejet est
protégé avec des palmes sèches et une première irrigation est immédiatement faite.
Les cuvettes sont confectionnées dans lesquelles on arrose.
5. La mise en place des mâles : Le rejet mâle est choisi sur un dattier vigoureux,
produisant régulièrement beaucoup de pollen fertile. Il faut 1 mâle pour 40 femelles
environ.

V. Entretien
34
1. Irrigation : Il faut humecter le sol jusqu’à une profondeur de 1,20m. C’est en été
que le rythme s’accélère et la quantité d’eau s’augmente. On donne à chaque
arbre et par semaine 20 – 25 litres d’eau durant toute l’existence de la palmeraie.
2. Récolte du pollen : Tout juste avant l’éclatement, l’inflorescence mâle est récolté.
3. Pollinisation des inflorescences femelles : Il existe deux méthodes :
- Méthode traditionnelle : Au printemps, quand la spath s’éclate’ les inflorescences
femelles sont fécondées par le mâle artificiellement par l’homme, en plaçant les
épillets mâles au niveau des inflorescences femelles. Elle permet d’augmenter la
production et s’effectue quand il y’a moins de 3% de pieds mâles. Elle se fait en
heure chaude, temps calme.
- Méthode mécanisée : Dans ce cas, une poudreuse avec du pollen dilué dans du
plâtre ou de la farine est utilisée.
4. Limitation des régimes de dattier femelle : Jusqu’à l’âge de 6 ans, l’arbre ne doit
pas porter d’inflorescences. Elles sont éliminées pour ralentir la croissance. A 8 ans,
on conserve 4 régimes; à 12 ans- 8 régimes et quand l’arbre est adulte - 15.
5. Eclairage des régimes : Consiste à couper entièrement ou partiellement certains
épillets du centre ou mal fécondées.
6. Fumure d’entretien : On apporte par pied et par an 10 kg de fumier, 0,5 à 3 kg
d’engrais composés ou par hectare, les doses recommandées sont;
- Pendant les 6 premières années : 1000 kg de fumier, 40 kg d’azote et 20 kg
d’acide phosphorique.
- Après 6 ans :
 9 mois : 2000 kg de fumier, 50 kg d’azote et 20 kg d’acide phosphorique;
 12 ans : 4000 kg de fumier, 70 kg d’azote et 20 kg d’acide phosphorique;
 15 ans : 8000 kg de fumier, 100 kg d’azote et 30 kg d’acide phosphorique.
L’application de la fumure se fera en 2 fois :
- Après la récolte : fumier (1), engrais azoté (1/3), phosphate (1);
- A la fécondation : engrais azoté (2/3).
7. La taille toilette du dattier : Chaque année, les palmiers secs, les hampes sont
sectionnés. Les mauvaises herbes sont enlevées de la base du stipe. Les rejets de plus
de 20 kg (gourmands) sont sevrés et mis en pépinière.
VI. Ennemis et maladies

1. Insectes :
a. Cochenilles blanche (Parlatoria blanchardi) : Encroûtements cireux et piqûres sur
les parties chlorophylliennes et les fruits.
Lutte : Malathion et parathion.
b. Lépidoptère (Ectomyelois Spp) : Infestions des dattes.
Lutte : Lutte chimique contrôlée.
c.Punaises : (Ommatissus binotatus) : Piqûres et dépôts de miellat favorisant des
contaminations secondaires.
Lutte : Malathion.
c. Acariens (Olegonychus Spp) : Toiles soyeux sur les fruits empêchant le
développement du régime.
Lutte : Poudrage au soufre.
d. Termites : Dès fois destruction totale de la plantation.
Lutte : Chlorodane, HCH, Aldrine, Dieldrine tous les trois mois.
2. Maladies :
a. Fusariose (Fusarium oxysporium) : Provoque le flétrissement et le blanchissement
progressif des dattiers, tout le bouquet se dessèche, et l’arbre meurt.
Lutte : Sélection de variétés résistantes et rejets sains.
b. Pourriture : Due à une hygrométrie trop élevée des fruits.
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Lutte : Ensachement des régimes.
c. Galle noire des palmes : Causée par Graphiola phoenicis. Elle provoque des
tâches noires sur les pétioles.
Lutte : Sels de cuivre.

VII. Récolte

Pour les plants issus des graines, on obtient les premiers fruits vers la 8 –9ème
année et pour les rejets à la 5 ème année. La récolte est soit faite au fur et à mesure de la
maturité des dattes où soit la récolte est totale, quand le régime est coupé à la base de la
hampe fruitière.
La production est de 60 kg par arbre et par récolte ou 10 tonnes par hectare.
.

VII. L’ANANAS : Ananas comosus.

I. Généralité
L’ananas appartient à la famille des Broméliacées, du genre Ananas. Toutes les
variétés (cultivars) appartiennent à l’espèce ” comosus” d’où son nom “ Ananas
comosus”. Beker et Kollinz supposent que l’origine de l’ananas est l’Amérique du sud
et Paraguay.
L’ananas est une plante vivace herbacée pérenne, environ 75 cm de hauteur, à
système racinaire superficiel.
La partie charnue appelée « fruit« est formée par parthénogenèse. Le fruit est
sucré et savoureux. Il est riche en vitamines C, A, B, carotène et en glucide et est
consommé à l’état naturel ou en conserve.
II. Ecologie
1. Climat : La température optimale pour l’ananas se situe entre 22 oC – 26oC. Au
dessus de 26oC, la qualité des fruits diminue; au dessous de 22 oC, les fruits seront
attaqués à l’intérieur de la pulpe par des tâches brunes. L’ananas a besoin d’au moins
600mm par an; cependant, une bonne production exige 1200 – 1500mm par an,
régulièrement repartis sur toute l’année. Pendant les périodes sèches, l’irrigation est
nécessaire. Les fruits nécessitent quelques semaines de période sèche et fraîche pour la
maturité. L’ananas exige aussi une forte insolation.
2. Sol : l’ananas exige des terres bien drainées, riches en matière organique, légères,
bien aérés et perméables, à réaction acide (pH + 4,5 –5,6). Il est exigeant en potasse et
en azote, secondairement en magnésium en phosphore.
III. Variétés
En culture se rencontrent plusieurs variétés : Rouge – Espagnol, Kabezone,
Singapore spanish, Mak- Gregor, Cayenne, Queen, Red Spanish, Abacaxis, Perolera.
Mais la plus connue et la plus cultivée est la “Cayenne lisse”.
IV. Culture de l’ananas
1. Préparation du sol : On effectue un labour à 35 – 45 cm de profondeur. Des billons
de 1,50 m de larges de 15 – 20 cm de hauteur sont confectionnés. Les billons sont
séparés entre eux par 90 – 120 cm. Si nécessaire, il faut lutter contre les nématodes,
fourmis et les symphiles.
2. Fumure de fond : Il faut apporter lors de la préparation du sol 30 –50 t de fumier, 180
kg d’azote, 100 kg de phosphate et 80 kg de potasse par hectare.
3. Multiplication : On utilise les graines seulement dans le domaine de recherche. Pour
l’obtention des fruits, généralement c’est la multiplication végétative qui est pratiquée.
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Comme matériel végétal on peut utiliser les pousses qui se forment sur les différences
parties :
- sur le rhizome : rejetons;
- à l’aisselle des feuilles : bulbilles de feuilles;
- à la base du fruit : Cayeux (caïeux) ;
- Au sommet du fruit : couronne.
Généralement, on utilise les rejets de la base de la plante de poids variant entre
350 –500g.
Les bulbilles et les couronnes peuvent être élevés en pépinière.
Comme matériel végétal, on peut aussi bouturer la tige de la vieille plante.
4. Plantation : La plantation s’effectue en double ou triple ligne installée sur des billons
déjà confectionnés. Les plantes sont plantées aux écartements de 30 –60 cm entre les
lignes et 20 – 30 cm entre les plants sur la ligne. Avant la plantation, les rejets sont
habillés en enlevant les feuilles de la base 24 – 48 heures avant la plantation, désinfectés
dans une solution d’ester phosphorique additionnée à un fongicide en cas de risque de
pourriture à phytophtora.
V. Entretien
1. Sarclo- binage : On lutte contre les adventices en utilisant les herbicides totaux tel que
aminotriazol, paraquat, glyphosate, dalapon, bromacil à la préparation du sol; les
herbicides de pré émergence tel que diuron, amétryne, bromacil en raison de 2 –5 kg par
hectare, à la plantation et en culture les herbicides suivants en petites doses sont
conseillés : diuron, amétryne, bromacil.
2. Irrigation : Il faut 20 mm en saison sèche tous les 8 –10 jours/ arbre.
3. Fumure d’entretien : Les doses préconisées par arbre et par an sont 8 –14 g
d’azote, 0 – 5 g d’acide phosphorique, 10 – 20 g de potasse et 0 – 5 g de
magnésium.
Les engrais sont repartis en cours de végétation : première application dans 1-2 mois
après la plantation; deuxième application dans 6 –9 mois après la plantation et la
troisième application se fait 3 mois avant la floraison.
4. Paillage : S’effectue avec 20 –30 tonnes de paille par hectare. Il facilite la lutte
contre les adventices et économise l’eau, limite la lixiviation.
5. Contrôle de la floraison : Pour obtenir les fruits du poids moyen et à l’époque
favorable pour les marchés, on utilise des régulateurs de la floraison. Pour ce but on
peut utiliser: l’éthylène (100cc par coeur de rosette), l’acétylène,ethephon, ANA
(acide alphanaphthalène acéthatèque), BOH (Bêta hydroxyéthyhydrazine) ou
carbonate de calcium (25 g de caco 3 + 4 litres d’eau , en raison de 50 ml de cette
solution sous la couronne de chaque plante).
6. Protection des fruits contre une forte insolation : Les fruits sont protégés contre
les coups du soleil si c’est nécessaire, en liant les feuilles supérieures au-dessus du
fruit trois semaines avant la récolte.
VI. Ennemis et maladies
1. Insectes :
a. Cochenilles blanches : Elles attaquent la base des inflorescences, la tige, les feuilles
et les jeunes fruits. Il y’a rougissement et flétrissement des feuilles. Elles transmettent la
Maladie du WilT
Lutte : Désinfection des rejets, pulvérisation de parathion à 0,2% ou malathion à 0,8%.
b. Symphiles : détruisent l’extrémité des racines.
Lutte : Fumigation du sol plus lindane ou fonofos.
c. Nématodes : La plante pousse mal et ses racines pressentent des bosses ou des
tâches mortes.
Lutte : - Alterner l’ananas, au plus tard après la troisième récolte, avec une autre plante,
qui se cultive pendant au moins trois ans; utiliser le matériel sain; phenamiphos.
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c. Lépidoptères du fruit : Provoquent des galeries à l’intérieur du fruit.
Lutte : Utilisation des organochlorés à la floraison.
2. Maladies
a. Maladie du WilT ou flétrissement : Transmise par la cochenille blanche. La maladie
s’attaque aux racines et cause le rougissement des feuilles, leur enroulement;
flétrissement et l’étiolement de la plante.
Lutte : Utilisation d’un matériel sain, d’un insecticide contre les cochenilles, destruction
des plantes malades, utilisation des variétés tel que Red spanish ou Singapore spanish.
b. Phytophthora (Heart rot) : Pourriture du coeur et des racines pouvant entraîner la
destruction de la plante.
Lutte : Drainage, désinfection des plantes malades avec du difolatan.
c. Thielaviopsis paradoxa (Base rot) : Pourriture noire des rejets ou des fruits.
Lutte : Désinfection des rejets ou section de la tige avec des salicylamides de sodium.
e.Fusarium moniforme (filets) : Pourriture brune des yeux.
Lutte : Pas de technique efficace encore.
f.Marbling disease : Brunissement des yeux.
Lutte : Variétés resistantes (Queen).
g. Yeasty rot : Pourriture des fruits sur pied.
Lutte : Lutte trop onéreuse.
h. Yellow spot : Transmise par le thrips des mauvaises herbes aux plantes.
Lutte : Sarclages fréquents.
VII. Récolte :
La récolte de première coupe se fait 18 – 20 mois après la plantation , la deuxième
récolte 16 – 18 mois après la première et la troisième: 16 – 18 après la deuxième.
On s’en tient à un critère de maturité :
- Fruits tournants : coloration jaune à la base du fruit;
- Fruits demi mûrs : coloration à mi- hauteur;
- Fruits mûrs : coloration dépassant la mi-hauteur.
Pour la consommation personnelle, on récolte les fruits mûrs et pour la vente et le
transport, on récolte les fruits à moitié mûrs.
Rendements :
- Première récolte : 40 –70 tonnes par hectare;
- Deuxième récolte : 40 –100% de la première.

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