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OpenEye N 37 - Juin-Ao T 2024

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n°37

Juin/Juillet/Août 2024
8 14 26 40

Photo de couverture
Michel STEFANINI

52 66 80 92

104 118 130 140

152 164 174 186


sommaire
4-5 la citation - L’ÉDITO 104 PORTFOLIO
Maryna BRODOVSKA

6-7 L’ÉQUIPE 118 HUMOUR


David DAUBA

8-9 LE MINOTAURE 130 FASHION


Jaroslava ŠNAJBERKOVA

12 Les amis d'openeye 140 REPORTAGE


Alain NAHUM

14 focus 152 Kids PHOTOGRAPHY


Lorenzo VITALI Tobias ZARIUS

26 NU 164 essai
Franck MUSSET Cidalia ALVES

40 LE MONDE de la PHOTO 174 GALERIE DES LECTEURS


Fatma ALMOSA Karen SIMON

52 L’INVITÉ 186 HISTOIRE DE LA PHOTOGRAPHIE


Robert JASO Pierre-Jean AMAR

66 PORTRAIT 190 LIVRES


Xavier V Le choix de la rédaction

80 INITIATIVE ARTISTIQUE 198 LE CARNET D’OPENEYE


Nicole GRANGIER Événements divers

92 TODAY 202 À VOIR


Gilles GALOYER Un petit tour d'horizon sur quelques expos

Avril/Mai 2024 - N° 36 OPENEYE 3


la citation

« Un photographe qui ne photographie pas les femmes


n'est pas un photographe, ou seulement un photographe
de troisième classe.
Les femmes nous apprennent beaucoup plus de choses sur
le monde que la lecture de La Comédie humaine de Balzac.
Qu'il s'agisse de votre femme, d'une rencontre ou d'une
prostituée, elles vous apprendront le monde. »

Du livre Araki, éditions Taschen

"A photographer who doesn't photograph women is


not a true photographer, or at best only a third-rate
photographer. Women teach us a whole lot more about life
than a study of Balzac's entire ‘Human Comedy’ series.
Whether she’s a wife, a date or a courtesan, a woman will
teach you about the world."

From the book Araki, published by Taschen

4 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


Édito
par Philippe LITZLER - Rédacteur en chef

Chères lectrices, chers lecteurs

Parce qu’il ne faut jamais s’endormir sur ses lauriers, votre magazine a décidé
d’organiser conjointement deux expositions photographiques sur le thème du
Minotaure pendant les Rencontres d’Arles. La première à la galerie Parade,
7 rue de la Roquette en Arles et la seconde à l’Atelier-galerie Michel Stefanini
en plein centre de Mouriès.

Les deux galeries seront ouvertes du 1er au 13 juillet.


La Galerie Parade de 10h00 à 19h00 et l’Atelier Galerie de 10h30 à 12h30
et de 16h30 à 19h00

Cette initiative a été rendue possible grâce aux dons des Amis d’OPENEYE
et à nos généreux Sponsors, que nous remercions du fond du cœur.

Un magnifique coffret-catalogue est en préparation, malheureusement il n’y


en aura pas pour tout le monde car nous le tirons uniquement à 150 exemplaires. Les heureux acquéreurs
auront ainsi une véritable œuvre d’art dans leur bibliothèque.

Dans tous les cas vous serez les bienvenus tout au long de ces deux semaines festives (et n’oubliez pas
d’apporter vos portfolios).

Dear Readers

Because we would never wish to rest on our laurels, your magazine has decided to organise two joint
photographic exhibitions on the theme of the Minotaur during the forthcoming ‘Rencontres d'Arles’
festival. The first exhibition will be held at the Galerie Parade, 7 rue de la Roquette, Arles, and the second at the
Atelier Galerie Michel Stefanini in the centre of nearby Mouriès.

Both galleries will be open from 1st to 13th July.

The Galerie Parade from 10 am to 7 pm and the Atelier Galerie from 10.30 am to 12.30 pm, as well as from 4.30
pm to 7 pm.w

This initiative has been made possible thanks to donations from the Friends of OPENEYE and our generous
sponsors, who we thank from the bottom of our hearts.
A magnificent catalogue is being prepared, but sadly there won't be enough copies available for everyone as
we're only printing a limited run of 200. Those lucky enough to obtain a copy will possess not only a collector’s
item but an exclusive work of art.

In any event, you'll be most welcome to visit us during these two festive weeks (and why not bring along your
portfolios).

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 5


L’équipe

Pierre EVRARD
Philippe LITZLER Directeur de la Publication
Rédacteur en chef Responsable Publicité
Contact avec les marques

Marcel BOI
Jean-Paul GAVARD-PERRET Maquettiste
Rédacteur Graphiste
PAO

Ont participé à l’élaboration de ce magazine

Barry Gilbert-Miguet, Christelle Noël, Jacky Martin,


Jean-Paul­­Gavart-Perret, Lény Stora, Marcel Boi,
Philippe Litzler, Pierre Evrard, Pierre-Jean Amar
Sylvaine Baglan

6 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


Une équipe, des regards d’aujourd’hui sur la Photographie
Contact : contact@openeye.fr
Site web : www.openeye.fr

Directeur de la publication
Contact marques-Communication
Pierre EVRARD
Apolline SCHMITT
Jacky MARTIN
Rédacteur évènementiel
Avocate (activité dominante, Rédacteur en chef
droit à l’image et à la Philippe LITZLER
Regard sur le monde propriété intellectuelle)

Rédacteurs
Jean-Paul GAVART-PERRET
Jacky MARTIN

Clarke DRAHCE Betty FERRER Chroniqueur


Photographe Correspondante Pierre-Jean AMAR
Spécialiste du Studio Arrêt sur image
Rédacteur Traducteur
Barry GILBERT-MIGUET

Webmaster
Christelle NOËL
Laura SAMORI Barry GILBERT-MIGUET
Attachée de rédaction Rédacteur-Traducteur Graphiste, maquettiste, PAO
Marcel BOI

Attachée de rédaction
Laura SAMORI

Correspondante - Arrêt sur image


Sylvaine BAGLAN Christelle NOËL Betty FERRER
Graphiste Webmaster
Rubrique « À voir »
Graphiste - Rubrique À voir
Sylvaine BAGLAN

Relations publiques
Lény STORA
Ce magazine est édité par :
Pauline PRZYROWSKI Lény STORA
Instagrameuse Responsable des relations publiques OPENEYE
Le regard d’aujourd’hui
sur la photographie

Association à but non lucratif


Déclarée d’intérêt général

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 7


sera présent à Arles et à Mouriès
Venez nous retrouver et discuter photo avec nous

Le magazine OPENEYE, Le regard d’aujourd’hui sur la photographie,


présente sa première exposition pendant la période des

Rencontres d’Arles du 1er au 13 juillet

Sept artistes ont relevé le défi de nous présenter


leurs « impressions » personnelles du Minotaure.

Vous pourrez à cette occasion venir nous présenter vos portfolios.

VERNISSAGE LE 3 JUILLET, À PARTIR DE 18 H


LES AMIS D'openeye
À tous nos fidèles Amis d’OPENEYE

Pour la première fois cette année, OPENEYE monte sa première exposition pendant les rencontres
d’Arles, du 1er au 13 juillet. Nous y présenterons les travaux de 7 artistes qui ont illustré le thème du
Minotaure.

Pour nous aider à financer ce bel événement, nous avons lancé un crowdfunding sur la plateforme
associative HelloAsso. Vous avez été 84 contributeurs à nous soutenir pour un montant de 7700€.
C'est un formidable résultat qui prouve votre attachement à votre magazine. Sans vous l'exposition
n'aurait pas lieu.

Toute l’équipe de bénévoles vous remercie chaleureusement et espère vous rencontrer lors de ces
journées arlésiennes.

To all our loyal friends at OPENEYE

For the first time this year, OPENEYE is staging its first exhibition during the Rencontres d'Arles, from
1 to 13 July.

To help us finance this project, we have launched a crowdfunding campaign on the


HelloAsso platform.There were 84 contributors who supported us for an amount of €7,700.
This is a fantastic result which proves your commitment to your magazine. Without you the exhibition
would not take place.

The entire team of volunteers thanks you warmly and hopes to meet you during these Arlesian days.

Association «OPENEYE le regard d’aujourd’hui sur la photographie » inscrite le 21 Mars 2017


au Registre des Associations du Tribunal d’Instance de Strasbourg sous les références : Volume 95 – Folio n°91

12 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


FOCUS
par Pierre EVRARD

Lorenzo VITALI
They have gone
Lorenzo VITALI est né à Milan en 1953, ville où il travaille et habite. Médecin de profession et
photographe, ses œuvres ont été publiées dans de nombreuses revues en Italie et ont remporté de
nombreux prix internationaux.

« « Ce travail est né de mon désir personnel d'explorer la relation émotionnelle-affective qui m'a longtemps
lié au paysage de la Vénétie orientale, plus précisément celui de la basse Piave, caractérisé, entre autres,
par la présence de bâtiments imposants et insolites intégrés avec un naturel inattendu dans le paysage.
Ce sont les fermes.

Des vies passées se devinent à l’intérieur et autour de ces monuments d’une réalité paysanne aujourd’hui
disparue. Des dinosaures de pierre marquent le territoire, presque un avertissement pour ne pas oublier
ceux qui se sont réjoui, ont souffert et ont travaillé dur et assidûment ici. J'ai donc créé des images
que l'on pourrait définir comme vivantes, dans lesquelles cependant la patine du temps conserve sa
présence discrète et inimitable. »

Lorenzo VITALI was born in 1953 in Milan, where he still lives and works. A doctor by
profession as well as a keen photographer, his work has been published in numerous Italian
magazines and has been the object of numerous international awards.

“This work stems from my personal desire to explore the emotional/affective relationship that has long
linked me to the landscape of Eastern Veneto, more specifically that of the lower Piave, characterised,
among other things, … by the discreet presence, in the landscape, of unusual imposing buildings,
integrated with unexpected material naturalness in the countryside. They are farmhouses.
What I have tried to tell in this series is a story, one of the many stories hidden in these border areas
between land and water. As an astonished and curious observer, I have tried to give new life to this
apparently ‘forgotten’ landscape, sometimes using my imagination but more often simply trying to grasp
its discreet poetry.

Past lives can be imagined inside and around these monuments to the peasant existence of old. Stone
dinosaurs mark the territory, serving almost as a warning not to forget those who once rejoiced, suffered
and worked hard and industriously here. I therefore created images that could be defined as living, in
which, however, the patina of time maintains its discreet, unmistakable presence.”

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 15


© Ann Ellis
nu
par Jean-Paul GAVARD PERRET

Franck MUSSET
Attentes et tentations : Les charmeuses et leur fakir
Il est ici des femmes traversées par l’ondoiement de leur corps aux troublantes transparences, aux
poses soignées et dégagées de l’effet civilisateur du vêtement. MUSSET (au nom idéal...) prouve que
le sexe jamais n'est vraiment apprivoisé. Il est érotisé jusqu’aux lois qui souvent rêvent de le bannir.
L’angélique suggestion d'un sein crée par exemple une apparition presque impalpable et comme au
bord de l’extinction. Au bord aussi d’une renaissance.

Ces corps sont dans la promesse d’éclore. Ils s'offrent et rarement se refusent par discrétions allusives
sans pour autant mettre le moindre bémol sur la tentation de jouer éventuellement d'une fausse naïveté

De la nudité jaillit un véritable « cubisme » car le photographe joue sur un rendu simultané de facettes
intimes et publiques. L'intimité ne se remodèle pas selon nature, mais l'artiste invite selon son regard
à une fouille archéologique symbolique, savante et attachante.

Surgit le regard de l'artiste sur la féminité quasi absolue ouverte à la vraie liberté. Celle qui fonde, qui
brise, qui tend à occuper tout l’espace et faire le vide autour d'elle. À l'inverse de ce regard d’homme,
la femme crée autour d'elle une inflorescence qui la prolonge et l’isole.
La femme peut se voir en saltimbanque. Elle avance nue dans l'imbroglio d’une passementerie
perverse. Elle prend, angélique parfois, les traits d’un archétype obsessionnel. L'amour pour elle n'est
plus une menace assumée mais un jeu de poupée.

Poupée qui ne craint jamais l’épanouissement éphémère des roses du matin.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 27


NU

Franck MUSSET
Expectations and enticements:
the enchantresses and their fakir
Here are women whose bodies shimmer with disconcerting transparency, meticulously posed and
unconstrained by the supposedly civilising effects of garments. MUSSET (who rather aptly shares
his name with that of a French romantic poet ...) forcefully demonstrates that sexuality can never truly
be tamed. Even the laws that seek to banish it can’t help but inadvertently accentuate its inherent
sensuality. The mere innocent suggestion of a breast, for example, inevitably evokes sensations that
are almost imperceptible, as if originating from the brink of some distant extinction – or, perhaps, from
the very cusp of rebirth.

Indeed, these bodies promise to blossom and bloom. They offer themselves without prurience or the
slightest hint of false modesty. Their nudity evokes a kind of ‘cubism’, as the photographer revels in the
simultaneous rendering of both the public and the intimate. The artist’s eye draws us into a symbolic
‘excavation’ of the latter that proves as erudite as it is highly engaging.

Slowly but surely, the photographer’s vision of almost pure femininity, embracing freedom in its truest
sense, emerges: femininity as embodied by the kind of woman who initiates, who breaks and whose
mere presence creates almost a vacuum around her. Indeed, in stark contrast to the male gaze, women
seem to emit a halo that both enhances and isolates them. They advance naked as if adorned by
a perverse web of finery. To all appearances angelic, they assume the guise of an obsessive arch-
nemesis. For them, love is no longer an implied threat but rather a doll's game – played by a doll who
has no fear of the ephemeral blossoming of morning roses.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 29


le monde de la photo
par Philippe LITZLER

Fatma ALMOSA
La spécialiste du Noir et Blanc
Fatma AlMosa est une photographe émiratie d'Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis, spécialisée dans
la photographie artistique, principalement dans la photographie de rue. Elle est titulaire d'un master en
arts de la communication, spécialisée dans la communication touristique et culturelle.
Le pouvoir de la photographie en noir et blanc ajoute une dimension intemporelle aux images, élimine
toute distraction de couleur.

Fatma a été sélectionnée par Leica Camera pour représenter le lancement du M11 Monochrom dans le
monde entier et présenter son projet d'œuvres d'art en noir et blanc au niveau international en avril 2023.

Toutes les images présentées ici ont été prises dans la péninsule arabique et témoignent également
de la proximité de l'artiste avec la population locale.

A champion of Black and White


Fatma AlMosa is an Emirati photographer from Abu Dhabi, United Arab Emirates, specialized in artistic
photography mainly in Street Photography. She is Holding a master degree in Arts of Communications
Specialized in Tourism and Culture Communication. The power of black and white photography adds a
timelessness to the images, it removes any distraction of color.

Fatma was selected by Leica Camera to represent the launch of the M11 Monochrom worldwide and
showcasing her black and white artworks project on an international level in April 2023.

All the images presented here were taken in the Arabian Peninsula, and also show the artist's closeness
to the local people.

..

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 41


L'INVITÉ
Robert JASO
L’art de
susciter
des émotions

Photographe franco-tchèque, Robert JASO


possède plus de 30 ans d’expérience dans
l’industrie du luxe à l’international. Primé en
tant que « photographe contemporain » lors de
la Biennale de Florence 2013, il propose des
œuvres qui combinent esthétisme et profondeur
émotionnelle, une expérience unique pour les
spectateurs.

L’artiste a mis au point un procédé original qui fait se


rencontrer l’art et la technologie : tout commence par une
photographie qui est ensuite transformée en une émulsion
d’encre. Puis celle-ci est appliquée sur le papier photo, grâce
à un processus de transfert sous pression.

Les images visent à interroger le désordre, à amener le


spectateur à s’interroger sur ce qu’il voit et à éprouver toute
une gamme d’émotions, de la joie à la tristesse, voire à la
peur. Le travail de Robert JASO nous oblige à regarder plus
profondément le monde qui nous entoure et à nous confronter
à des émotions que nous aurions autrement ignorées.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 53


Biennale de Florence 2013

54 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


FACELESS FIGURES

Unknown persona Persona non grata


Blind insight
FACELESS FIGURES

Unknown persona Persona non grata


Manifesting Beauty
TRANSCENDING REALITY
portrait
par Jacky MARTIN

Xavier V.
Chambre Six
La photographie de Xavier, alias « Chambre Six », autodidacte, s’intéresse à capturer l’instant présent
avant qu’il ne se dissolve.
Son œuvre est axée sur le travail de mémoire, d’introspection. Plutôt que d’être descriptive, elle cherche
à créer une ambiance, à susciter une émotion. La narration est au centre de son travail qu’il qualifie de
photographie d’auteur.
Il travaille principalement en noir & blanc et adopte généralement le format carré.
Il aborde avec uniformité des sujets aussi variés que les autoportraits, les lieux, les paysages ou les
objets en gardant la même ligne éditoriale.

« L’outil photographique n’est pour moi qu’un moyen et non une finalité, utilisant indifféremment le film
moyen format, le cyanotype, l’instantané ou le numérique.
Mes photographes de référence incluent des auteurs aussi diversifiés que Sarah Moon, Bill Brandt, Irving
Penn, Dieter Appelt, Antoine d’Agata ou Joel Peter Witkin qui me passionnent par leur onirisme et leur
intimité. »

Room Six
Xavier, aka "Chambre Six" (Room 6), is a self-taught photographer constantly striving to capture the
present instant before it fades away.
His work focuses on memory and introspection. Rather than being merely descriptive, he seeks to
create an atmosphere and to arouse an emotion. Narrative is central to his work, which he describes
as ‘auteur’ (author) photography.
He works mainly in black and white and generally adopts a square format to
address a varied range of subjects, from self-portraits to landscapes via spaces and landscapes, with
a common editorial approach.

"For me, photography is a means to an end, not an end in itself, and I am equally at home with medium-
format film, cyanotypes, snapshots and digital photography.
My references include photographers as diverse as Sarah Moon, Bill Brandt, Irving Penn, Dieter Appelt,
Antoine d'Agata and Joel Peter Witkin, who all fascinate me with the dreamlike quality and intimacy of
their work.”

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 67


Le bandage
À quoi sert le bandage ?
« À protéger »
Mais qui et de quoi ?
La blessure des agressions extérieures ?
Ou au contraire le monde extérieur de l’insupportable à afficher.

« À cacher »
Mais en fait n’est il pas plutôt un révélateur pointant du doigt une douleur qui autrement n’aurait pas été
perçue.
Le sujet ne s’en sert il pas pour afficher sa souffrance ?

« À guérir »
Mais sa présence même n’agit elle pas comme un catalyseur pour se complaire dans la maladie et la
pitié tant espérée ?

La peau et la bande ne font qu’un.

Bandages
What are bandages used for ?
“To protect”
But who, and from what?
The wound from external damage?
Or, on the contrary, the external world from the sight of unpleasantness?

“To hide”
But isn't this counterproductive, merely serving to draw attention to pain that otherwise may not have
even been noticed?
Conversely, indeed, perhaps the subject uses it to actually exhibit his or her suffering?

“To heal”
But doesn't the very presence of a bandage act as a catalyst for indulging in the infirmity and basking in
the consequent pity?

The skin and the strips of material are one and the same..

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 69


« La nudité, ce n’est pas de montrer son sexe mais son âme »
"Nakedness is not unveiling one's stick but one's soul."
Photo Thierry Kiesel
INITIATIVE ARTISTIQUE
par Philippe LITZLER

Nicole GRANGIER
Peau d’arbre, peau d’homme
Nicole GRANGIER est une ancienne professeure d’art plastique, mais ses pérégrinations et son
engagement pour la cause des femmes l’ont conduite aussi bien en Iran où elle a rencontré des
habitantes de Téhéran dans leur intimité, qui bravaient l’ordre islamique pour continuer à survivre,
qu'en Inde où elle s’est intéressée à la cause des femmes Dalits, intouchables ignominieusement
refoulées.

Mais ce qui anime Nicole, c’est la poésie. Dans le texte, puisqu’elle écrit des poèmes, et aussi dans la
photo. Ses images étonnantes d’écorces nous dévoilent les traces gravées par la vie dans les arbres.
Ces griffures semblent très épidermiques tant l’arbre est proche de nous.Nicole GRANGIER met avec
bonheur le doigt dessus.

The Traces of Life


.
Nicole GRANGIER is a former teacher of fine art.

Her travels, coupled with a strong commitment to the rights of women, have taken her to Iran - where
she established a close connection with women of Tehran who dare defy the Islamic order - and to
India, where she took a particular interest in the cause of Dalit women, who, as untouchables, are
ignominiously shunned.

Primarily, what drives Nicole is poetry – both literally, as she herself writes poems, and figuratively
through her photography. Her remarkable images of bark highlight the traces of life etched in trees –
traces that are vividly reminiscent of those wrinkles and scars that give character to human skin. In this
way, Nicole GRANGIER subtly brings home the inter-relationships that intimately connect us with all
nature.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 81


today
par Philippe LITZLER

Gilles GALOYER
HONEY
Maxence commence sa deuxième vie à la tombée du jour, lorsqu’il endosse les personnalités de ses
personnages extravagants instinctivement créés par sa passion de drag-queen.

De notre rencontre naît ce projet autour du drapeau des fiertés.


De chaque couleur, Honey en a tiré costume et maquillage.
De chaque personnage, j’en ai tiré un décor et une ambiance.
Nos deux énergies ainsi conjuguées disent que la vie est une fête, une proposition d’antidote à l’anxiété
croissante du moment.

Biographie : Photographe indépendant depuis 37 ans, exerçant à Grenoble, je ne supporte pas d’être
rangé dans une case. Je me nourris de la diversité des sujets, passe du studio au reportage ou à l’IA,
de la nature morte au personnage. C’est une façon de régénérer mon inspiration et de m’assurer une
pratique photographique renouvelée qui s’inscrit dans la durée.

Artistic Objective
Maxence begins his second life at dusk, when he assumes the personalities of the extravagant
characters he instinctively creates in pursuance of his passion for drag.

Our meeting led to the project, inspired by the pride flag, featured here:
For each colour, Honey designed a costume and make-up.
For each character, I created an appropriate staging and atmosphere.
In this way, we have joined together our respective energies to affirm that life is a celebration, an
antidote to the growing anxieties of our times.

Bionote : As a freelance photographer based in the French city of Grenoble for 37 years, I can't abide
being pigeon-holed. I thrive on the diversity of subjects, and gravitate freely from a studio context
to reportage, via still life or character studies as well as work using AI. It's a way of refreshing my
inspiration, and of ensuring that my photographic approach continues to evolve sustainably over time.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 93


JensKrauer_X-Gallery_Portrait
PORTFOLIO
par Pierre EVRARD

Maryna BRODOVSKA
Je plaisante donc je suis
Née en 1988 à Mykolaiv (Ukraine), Maryna BRODOVSKA vit et travaille à Kyiv. Elle est titulaire d’une
maîtrise en gestion des arts de l’université Dragomanov, membre active de The Ukrainian Woman
Photographers Organization (Association des femmes photographes ukrainiennes), et tutrice au sein
de l’école d’art MYPH. Elle concentre sa pratique autour du collage et de la photographie.
Nous avons fait sa connaissance au Centquatre en avril dernier. Elle y exposait dans le cadre du
festival Circulation(s) de la jeune photographie européenne.

Pendant les premiers jours de la guerre en Ukraine, la jeune artiste a dû faire le choix de se cacher, à
l’abri des bombes et des combats de rue, dans la peur et l’ignorance de ce qui allait suivre. Pour éviter
la mort, elle s’est réfugiée au plus proche d’elle, silencieusement, pendant trois jours. Elle partage avec
nous son expérience surréaliste à travers ses textes et collages.

« Cela m’a aidé à voir la beauté de chaque seconde de la vie .Cela m’a donné l’espoir de traverser cette
période difficile. J’apprendrai à vivre, à aimer et à rire à nouveau, en regardant droit dans l’abîme de la
mort, sans crainte. » – MB

I joke, therefore I am
Born in 1988 in Mykolaiv (Ukraine), Maryna BRODOVSKA currently lives and works in Kiev. She holds
an MA in Management of the Arts from Dragomanov University and is an active member of The Ukrai-
nian Woman Photographers Organisation, as well as a tutor at the MYPH school of art and conceptual
photography. Her work focuses on collage and photography.
We met her at Le Centquatre cultural centre in Paris last April, where she was exhibiting in the context
of the Circulation(s) festival of young European photography.

At the outset of the war in Ukraine - faced with fear and uncertainty as to the country’s fate - the young
artist had little choice but to rapidly find shelter from the bombs and street fighting. To avoid being killed
in the onslaught, she was forced to hide for three long days. She now shares this surreal experience
with us through extracts from her diary record and accompanying collages.

"It helped me see the beauty in every second of life and gave me the hope needed to get through this
troubled period. I will learn to live, love and laugh again, from looking straight into the abyss of death,
without fear." – MB

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 105


A 5h23 du matin, mon amie Natalia m’a appelée et m’a dit que la guerre avait commencé. Je me
souviens de sa voix, elle parlait vite. Elle a dit que je devais emmener mes affaires personnelles et
trouver un abri. Ma main qui tenait le téléphone est devenue moite. J’ai ressenti une vive douleur dans
la poitrine. L’air de la pièce s’est soudainement raréfié. J’ai ouvert la fenêtre et j’ai entendu les sirènes
d’un raid aérien.

Je n’étais pas prête pour la guerre. Je n’avais pas de valise d’urgence et aucune économie. Il faisait
sombre dans la cour mais la plupart des fenêtres des immeubles étaient allumées. Les voitures de
mes voisins étaient alignées, l’une derrière l’autre. Je me souviens des bruits de roues des valises, des
figures d’enfants endormis qui tiraient leurs lapins en peluche et tenaient dans leurs bras leurs petits
chiens ou leurs petits chats effrayés.

L’air était immobile et tout cela me semblait un rêve dont je devais me réveiller

At 5:23 in the morning, my friend called me and said that the war had started. I remember her voice,
she talked quickly. She said that I needed to take my staff, find shelter, and don't forget the documents.
My hand, which was holding the phone, became wet. I felt a sharp pain in my chest. The air in the room
suddenly ran out. I opened the window and in a second or two I heard air raid sirens. ….

I was not ready for the war. I didn't have an emergency suitcase packed and I didn't have any savings.
It was dark in the yard, but in most windows of the high-rise buildings the lights were switched on.
My neighbours’ cars were lined up one by one. I remember the sounds of wheels on the suitcases. I
remember figures of sleepy children dragging their plush bunnies and puppies and frightened cats in
their parents' cars.

And the air did not move, and it seemed that it was all a surreal dream, from which I must immediately
wake up.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 107


J’ai appelé mon amie Olya : elle avait peut-être un plan pour savoir quoi faire en cas de guerre. Elle a
dit qu’il fallait que nous restions ensemble et que nous trouvions vite un abri. Le refuge le plus fiable
nous a paru l’endroit où travaille sa mère Olena Oleksandrivna. C’était le sous-sol de la morgue de
l’hôpital. Nous pensions que l’hôpital ne serait certainement pas bombardé.

La mort ne semble jamais avoir été aussi proche de moi. Et je n’ai jamais autant voulu vivre.

Oh, j’aurais aimé pouvoir voir l’expression de ton visage et les yeux de ta mère quand je lui ai écrit ce
message « tout va bien, ne t’inquiète pas, je suis à la morgue ». En fait y aller était la meilleure décision
à prendre. Le sous-sol de la morgue est devenu pour moi à ce moment l’endroit le plus sûr du monde.

Je ne savais pas me comporter correctement pendant la guerre, la seule chose dont je me souvenais
était de me tenir à l’écart des personnes et des fenêtres suspectes.

I called my friend Olya, she might have a plan for what to do in case of war. She said that we could be
together, and we need to find a safe place as soon as possible. The most reliable shelter we knew was
the place where Olena Oleksandrivna, her mother, works. It was the basement of the hospital morgue.
The hospital will definitely not be shelled, we thought … .

Death seems to have never been so close to me. And I have never wanted to live here as much as I did. …

Oh, I wish I could see the expression on your face now! And my mother's eyes, when I wrote her a
message saying "everything is fine, I'm in the morgue. Do not worry". Actually, going there was my best
decision.

I didn't know how to behave properly during war, the only thing I remembered was to stay away from
suspicious people and windows. The basement of the morgue became the safest place on earth for me.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 109


C’est calme ici, le wifi fonctionne parfaitement et il y a des bonbons et des biscuits dans une boîte
en cristal. Mais la première nuit aucun d’entre nous n’a dormi. Parfois nous nous asseyions au sous-
sol, parfois nous montions au cabinet du médecin-chef où des émissions de télévision diffusaient en
continu des informations sur les endroits où les roquettes russes avaient frappé et nous écoutions les
experts nous prédire le temps qu’il faudrait avant de connaître une russification complète du pays

Hier encore j’avais fêté l’anniversaire d’un ami dans un café de Kiev puis préparé un gâteau et je m’étais
endormie dans mon pyjama préféré dans mon appartement. Maintenant je suis ici et je déambule dans
les couloirs de l’hôpital. Bizarrement je n’ai pas peur mais dehors des coups de feu se font entendre et
des combats de rue résonnent au loin

« - Tu crois qu’ils viendront ici ? bien sûr que non, c’est une morgue. Personne ne vient ici de son plein gré !
Les filles, n’ayez pas peur. Au cas où, j’ai des couteaux pour nous défendre. Et puis, si vous avez peur, allez
dans la chambre froide, elle est équipée d’une serrure à code. Personne ne l’ouvrira, c’est sûr »

It's quiet here. Wi-Fi works perfectly, and there are ‘barberry’ candies and cookies in the crystal can-
dy box. … On the first night, none of us slept. … Sometimes we sat in the basement, sometimes we
went up to the head doctor's office, where non-stop television shows were broadcasting about where
Russian rockets had hit and how many days we had until "complete russification", according to the
‘experts’. …

Just yesterday, I celebrated a friend's birthday in one of Kyiv’s cafes, then baked a cake and fell asleep
in my favourite pyjamas in my apartment. … Strangely enough, I am not scared here at all. Because
all the worst things happen outside the window.

Shots are heard, and street fights echo in the distance.

- Do you think they'll come in here?


- Of course not, it is a morgue. No one comes here of their own free will!
- Girls, don't be afraid. Just in case, I have very sharp knives. Well, if you are very scared... let's go to the
refrigerator, there is a code lock, no one will open it for sure.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 111


Le lendemain une journée de travail normale a commencé à l’hôpital. Enfin, pas « ordinaire » : nous
étions assis dans un couloir en buvant du thé avec des biscuits et ne sentions pas trop le temps passer.
Autour de nous les médecins allaient et venaient.

Combien d’heures se sont écoulées depuis la fin de ma vie normale ? Est-ce que j’existe encore ? et
si mon corps se repose ici dans cette chambre froide, mon âme n’erre-t-elle pas dans l’hôpital ?

Médecins, robes blanches, visages calmes, conversations téléphoniques que tout le monde entend,
blagues, rires…et je ris aussi, comme si c’était la première fois de ma vie.

Il fait nuit, nous sommes à nouveau seuls par terre. Nous devons dormir d’une manière ou d’une autre.
La sirène retentit, une fois, deux fois, trois fois. Nous restons au sous-sol pour la nuit

The next day, a normal working day at hospital began. Well, not ‘ordinary’. … We sat in a corridor,
drinking tea, with those cookies from the vase and did not feel the passing of time. How many hours
have passed since my normal life ended? What if I don’t exist anymore? What if my body is lying in the
refrigerator, and only my soul is wandering around the hospital?

Doctors. White robes. Calm faces. Awkward phone conversations. Jokes. … Everyone laughs. And I
laugh too. As if for the first time in my life. …

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 113


« Buvons ! combien de temps dure cette vie ? »
Mais vraiment, combien de temps ?

Une bouteille de champagne, un pot de caviar et des frites dans un récipient en plastique. Nous
sommes assis dans le sous-sol de la morgue et buvons pour la vie. Un médecin qui a aussi passé la
nuit ici fait une plaisanterie drôle

Et puis une autre nuit blanche. Avec des tirs plus forts, des explosions et des combats de rue. La
nuit suivante, nous avons décidé de partir, je ne sais pas où, ni comment, ni pour combien de temps.
Nous sommes arrivés à la frontière en six jours, passant de voiture en voiture, rencontrant des gens
formidables.

Le rêve n’est pas terminé mais je pense que je sais désormais comment continuer à vivre : tant que je
plaisante, j’existe. Eh oui, la morgue m’a appris cela. Alors merci ma chère morgue. Et au revoir ! Non,
à bientôt. Plus tard. Je te le promets

But really, how long?


A bottle of champagne, a jar of caviar and fried potatoes in a plastic container. We are sitting in the
basement of the morgue, and drink for life. A doctor … makes a cool joke.

And then another sleepless night. With louder shots, explosions, and street fights. The night after …
we decided to leave. Not knowing where, not knowing for how long, not knowing how. We got to the
border in six days, changing from car to car, staying overnight in a new house each time, meeting
wonderful people. The surreal dream is not over, but I think I now know how to live in it. … As long as
I joke - I exist. And yes, the morgue taught me that.

So, thank you my dear morgue. And goodbye! No, see you. Later. I promise.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 115


Maryna vit actuellement en Bulgarie.
Maryna currently lives in Bulgaria.
HUMOUR
par Philippe LITZLER

David DAUBA
Ma vie sans moi
«Ma vie sans moi propose des photos modernes, colorées, drôles, poétiques qui témoignent de la vie
d’un homme dont le visage n’apparaît jamais. Si certains verront que le modele est toujours le même,
rares sont ceux qui comprendront qu’il s’agit d’autoportraits.

Cette série retrace donc mon quotidien. Celui d’un homme auquel il manque une part essentielle de
lui-même : son visage et la symbolique qui va avec. Le mystère qui découle de ces photos perturbe
la lecture et invite le lecteur à une introspection. C’est elle qui lui permettra d’accéder à la véritable
histoire cachée derrière cette série : l’individu face à un burn-out… Comme une sorte de témoignage.

My life without me
This humorous yet poetic series comprises a collection of modern, colourful photographs showing sce-
nes from the life of a figure whose face is never revealed. While many readers will notice that they all
feature the same model, few will perhaps realise that they are all in fact self portraits.

Indeed, the images retrace the photographer’s daily life - the existence of a man who is apparently
missing an essential part of himself. The heavy symbolism that this missing face evokes adds to the
inherent mystery of the photographs, which both disturb and lull the viewer into a kind of introspection.
Eventually, we begin to sense the true meaning conveyed by the images, namely the plight of an indi-
vidual facing burn-out. In this respect, the series serves as a forceful personal testimony.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 119


fashion
par Philippe LITZLER

Jaroslava ŠNAJBERKOVA
Les coulisses
Jaroslava ŠNAJBERKOVA est une photographe tchèque qui vit et travaille à Berlin. Elle a obtenu
en 2010 un master en photographie à l'école de cinéma et de télévision de l'Académie des arts du
spectacle de Prague.

Après dix ans de collaboration avec le magazine Czech Radio, où elle a réalisé la plupart des couvertures,
elle a obtenu un stage chez Cosmic Models à Londres et s'est intéressée à la photographie de mode
en 2010. Elle y a retrouvé sa passion pour les beaux-arts. Depuis 2021, Jaroslava est doctorante à
l'Université d'Algarve au Portugal, dans le cadre de l'étude Média-Arte Digital.
Présentées dans Schön, voici quelques images de la Semaine de la Mode de New York et de Paris…
et un autre autoportrait.

Behind the scenes


Jaroslava ŠNAJBERKOVA is a Czech photographer who lives and works in Berlin. She graduated in
2010 with a Master's degree in photography from the Film and Television School of the Academy of
Performing Arts in Prague.

After working for ten years for the magazine of Czech Radio, for which she shot most of the covers,
she embarked on an internship with Cosmic Models in London and from 2010 onwards became
increasingly interested in fashion photography, as well as rediscovering her passion for fine art.
Since 2021, Jaroslava has been a doctoral student at the University of Algarve in Portugal where she
specialises in Digital Media-Art.

Here are a few of her images from the New York and Paris fashion weeks that featured recently in
Schönmagazine, as well as another of her self-portraits.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 131


Calvin Luo, New York
Adam Selman, New York
YDE Copenhagen, Paris
Adam Selman, New York
John Galliano, Paris
Anrealage, Paris
Lutz Huelle, Paris
Jaroslava Snajberkova - Selfportrait
REPORTAGE
par Philippe LITZLER

Alain NAHUM
RER Nation
Alain NAHUM est réalisateur et photographe. Il développe ses recherches autour du film, de la
photographie et du dessin. Il a réalisé pour la télévision des séries, des documentaires et des films de
fiction. Pour ses photos, dessins et peintures, il est représenté par la Galerie Marie Vitoux.

Certaines des photographies présentées ici sont exposées d’avril à novembre 2024 à La Fabuloserie,
le musée de l’art hors norme créé par l’architecte Alain BOURBONNAIS (qui a conçu la station Nation
du RER A et son mobilier urbain).

Alain NAHUM is a film-maker and photographer. He has directed series, documentaries and fiction
films for television and his personal research focuses on film, photography and drawing. His photo-
graphs, drawings and paintings are represented by the Marie Vitoux Gallery in Paris.

Some of the photographs presented here will be on display from April to November 2024 at the Fabulo-
serie, the speciality museum devoted to ‘out of the ordinary creations’ founded by the French architect
Alain Bourbonnais (who notably designed the first station, Nation, on the commuter rail and rapid tran-
sit system (RER) serving Paris and its suburbs. Bourbonnais also conceived the station’s distinctive
furniture and fittings.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 141


152 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024
KIDS PHOTOGRAPHY
par Pierre EVRARD

Tobias ZARIUS
Holi colors
La Holi parfois appelée fête des couleurs ou Phalguna, est une fête hindoue surtout observée dans la
moitié nord de l’Inde, au Deccan et au Népal vers l'équinoxe de printemps1.

Les gens, habillés en blanc, y circulent avec des pigments de couleurs qu'ils se jettent les uns sur
les autres. Ces pigments ont une signification bien précise : le vert pour l'harmonie, l'orange pour
l'optimisme, le bleu pour la vitalité et le rouge pour la joie et l'amour.

Tobias ZARIUS, qui s’est fait une spécialité de photographier les enfants, s’est inspiré de cette coutume
pour réaliser cette très belle série de neuf visuels qu’il a produite pour les dix ans de Milk magazine,
magazine pionnier de la mode enfantine

Photos Tobias ZARIUS – style : Sandra CACAUD – août 201

Holi colours
Holi, sometimes referred to as the Festival of Colours, or Phalguna, is a Hindu festival, celebrating the
arrival of spring. It is observed mainly in the northern part of India as well as in the Deccan region and
Nepal.

The local people, dressed in white, take to the streets and spray each other with vividly coloured pig-
ments. Each colour carries a distinct symbolic signification: green for harmony, orange for optimism,
blue for vitality and red for joy and love.

Tobias Zarius, who specialises in photographing children, was inspired by this colourful tradition to
produce a beautiful series of nine images marking the tenth anniversary of MilK magazine, the leading
contemporary children’s fashion and lifestyle quarterly.

Photos: Tobias ZARIUS - Styling: Sandra CACAUD - August 2013 - https://tobias-zarius.com/

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 153


164 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024
ESSAI
par Pierre EVRARD

Cidalia ALVES
Atterrar
« Capter l’éphémère, la fragilité de cet instant, de ce paysage, de cette matière ou de cette texture pour
en garder un témoignage et ne jamais le perdre, l’oublier, c’est mon obsession depuis toujours :
le temps, la déchirure, les séparations… »

Depuis des années, le travail artistique de Cidalia ALVES s’articule autour d’un témoignage du temps,
ou plutôt des traces que laisse le temps, celui qui passe et où l’instant est unique.

« Dans cette série, j’explore un voyage émotionnel après la disparition d’un être cher. Devant moi, la ligne
d’horizon paraît confuse, derrière moi les souvenirs s’entremêlent dans un brouillard indescriptible. Je
comprends que le vide est immense, qu’une partie de moi-même devient invisible, qu’elle disparaît.

Les gouttes sont le reflet de toutes les larmes de mon corps et j’essaie de les retenir dans l’image pour
ne jamais oublier. Sur cette piste, je m’accroche aux souvenirs, ferme les yeux et décolle ».

"Capturing the ephemeral, the transient fragility of the present moment, landscape, material or texture
in order to preserve it for posterity - so that it can never be lost or forgotten - has always been an
obsession of mine – evoking notions of time, rupture, separation ...".

For many years, Cidàlia Alves' artistic approach has revolved around exploring time or, more specifically,
the traces left in its wake – those unique moments that mark its passing.

"In this series, I explore the emotional journey that follows the death of a loved one. Before me, the
horizon appears blurred while, behind me, memories merge into an indescribable fog. I realise that the
void is immense, that part of me is becoming invisible, disappearing.

The droplets reflect all the tears in my body, which I try to retain in the image so as never to forget.
On this runway of life, I cling to the memories, close my eyes and take off".

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 165


©Muriel Le Chêne
GALERIE DES LECTEURS
par Marcel BOI

Karen SIMON
Visiteurs Mystères
La photo a toujours été une évidence pour moi, depuis mes premières photos de reflets et de fragments
de ville, pour s’ancrer depuis de nombreuses années dans une démarche où la couleur et l’abstraction
prédominent.

Je suis inspirée par les émotions ressenties en admirant les œuvres de peintres tels que Gérard
Schneider, Gerhard Richter, Hans Hartung, ou des photographes comme Saul Leiter, Sarah Moon et
Dolores Marat.

Cette citation d’une amie photographe pourrait être la mienne : « Comme le peintre, face à sa toile,
oublie l’image pour ne plus penser qu’à la peinture, qu’elle soit, d’ailleurs, figurative ou abstraite – j’ai
progressivement oublié le sujet pour ne voir qu’un équilibre de formes et un rapport de couleurs ».

Mysterious Visitors
Ever since my first tentative photos of reflections and urban vignettes, photography has been a vital,
almost instinctive, part of my life. For many years now, colour and abstraction predominate in my work
and characterise my approach.

I'm inspired by the emotions I feel when admiring the works of painters such as Gérard Schneider,
Gerhard Richter and Hans Hartung, or photographers like Saul Leiter, Sarah Moon and Dolores Marat.

This quote from a photographer friend aptly encapsulates my own way of thinking: "Just as a painter
forgets the image in front of the canvas to focus concentration on the painting, be it figurative or abstract, so
I gradually began to disregard the subject and see only the inherent balance of shapes and the relationship
between colours".

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 175


histoire de la photographie
par Pierre-Jean AMAR

Le paysage et l’architecture en deux parties - PARTIE 1

Niepce et Daguerre ne nous ont laissé que très


peu d’images, mais il faut tout de même remarquer
que tous les deux firent des paysages : Le point
de vue du Gras pour Niepce et plusieurs vues de
Paris pour Daguerre. Le paysage est donc présent
dès les débuts de l’histoire de la photographie.
À cela plusieurs raisons : le but avoué de la peinture
a toujours été la représentation la plus fidèle possible
du réel, sans subjectivité. La photographie sera, tout
au moins le croit-on, le moyen de réaliser ce rêve.
Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, le paysage pictural
est surtout une toile de fond. Ce sont les romantiques
qui commencent à le traiter comme sujet à part entière.
Boulevard du Temple-Daguerre 1838 Les dessinateurs voyageurs rapportent des souvenirs
de leurs périples souvent aidés en cela par l’utilisation de la chambre claire, comme Talbot par exemple.
La photographie servira ce besoin de connaître les contrées lointaines de ceux qui ne peuvent voyager.
On fit très vite des paysages de lieux célèbres ou extraordinaires et ces images donnèrent lieu à un
commerce important.
Le marché des paysages daguerriens est celui des collectionneurs
de gravures et de lithographies ; l’unicité de l’image oblige ses
diffuseurs à la faire reproduire par divers procédés de gravure.

Noël-Marie Paymal-Lerebours passe commande à des photographes


et en exécute lui-même pour l’un des premiers ouvrages
illustrés d’après daguerréotypes, publié entre 1840 et 1843 :
Les Excursions daguerriennes : vues et monuments les plus
remarquables du globe. Cet exemple sera suivi en Angleterre et en
Suisse.
Lerebours Moscou.
Gravure à partir d'un daguerréotype

186 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


Frederic von Martens.
Paris. Daguerréotype

Le succès remporté par ces images touristiques sera


renforcé par la réalisation de vues panoramiques, faites
de plusieurs plaques juxtaposées, ou par l’utilisation d’un
appareil où la plaque est courbe et dont l’objectif pivote
comme celui que fabriqua en 1845 Frederich von Martens
(1806-1885), graveur allemand vivant à Paris, et à l’aide
duquel il fit de splendides vues de la capitale. Tous les
paysagistes emploient le panoramique : Hesler, les frères
Bisson, Samuel Bourne, Henry Jackson, Carleton Eugene
Watkins ou Eadweard Muybridge pour ne citer que les plus
célèbres.

Watkins - Oregon Columbia 1867

Les paysages urbains rendent compte de l’évolution de la croissance des


villes et des banlieues mais ils sont très souvent vides de personnages
et de véhicules ; le paysage de pure nature est celui qui est le moins
photographié par les daguerréotypistes. Il faut attendre les calotypistes
pour que le paysage soit traité comme objet de recherche artistique.

Peu répandu ailleurs qu’en Écosse et en France, le négatif sur papier


jouit d’une grande faveur auprès des paysagistes. Cette période
correspond à ce que Jean Keim appelle « l’âge d’or de la photographie ».
Issus pour la plupart du monde de la peinture, les praticiens se
connaissent et travaillent quelquefois ensemble. Ce sera le cas pour la
première commande d’État passée par la Commission des monuments
historiques en 1851 à cinq photographes choisis par Francis Wey pour
constituer un « Musée pittoresque et archéologique de la France ».
Jackson - Yellowstone et sa chambre 50x60
Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 187
La Mission héliographique réunira Hippolyte Bayard,
Gustave Le Gray, Édouard Baldus, Auguste Mestral et
Henri Le Secq, envoyés dans différentes provinces et
travaillant sur négatifs papier sauf, bizarrement, Bayard,
l’inventeur de la technique. Malgré l’immense qualité des
travaux et en particulier ceux de Le Gray en Touraine et
de Le Secq en Champagne, aucune utilisation n’en sera
faite. Les quelque trois cents négatifs sont archivés et
Francis Wey écrit : « Le public est privé de ces estampes
que chacun se disputerait ; les photographes sont frustrés
de la publicité qu’ils avaient espérée. »

Seul Viollet-le-Duc s’en servira comme documents


pour ses restaurations. Au cours de ces travaux, les
photographes utilisent la nouvelle technique du papier
ciré mise au point par Le Gray en 1851.

En revanche, il est certain que le calotype est « l’instrument suprême du paysage ». Ses qualités
graphiques et sa texture le rendent proche des gravures à l’aquatinte et les peintres de l’École de
Barbizon le reconnaissent comme un moyen de traiter la nature proche de leurs propres recherches.

Hippolyte Bayard - Rue tholozeÌ 1842 Gustave Le Gray - Chene creux-Fontainebleau

188 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


Edouart Baldus Roquefavour 1864

Henri Le Secq Versaille 1852

Auguste Mestral Pont Valentre - Cahors 1851

Blanquart-Évrard sera le commanditaire de près de vingt-cinq ouvrages


qu’il réalise dans son « usine ». Ce travail gigantesque représente à peu
près 100 000 épreuves fabriquées en cinq ans. Le premier ouvrage
sera commandé à Maxime Du Camp (1822-1894), riche et célèbre
journaliste qui part avec le jeune Gustave Flaubert au Moyen-Orient
en 1849. Ils ramènent deux cents images qui serviront à composer
l’album Égypte, Nubie, Palestine, Syrie où l’on trouve la fameuse image
du colosse d’Abou-Simbel. Blanquart-Évrard publiera également les
travaux d’Auguste Salzman (1824-1872) sur Jérusalem, de Bayard
ou de Louis Robert (1811-1882) sur Versailles.
Maxime Ducamp
Colosses d'Abous Simbel
Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 189
Toujours chez les Français, il faut citer Charles Nègre (1820-1879), peintre de talent, ancien élève
d’Ingres, qui fait de grandes séries de paysages et d’architecture dans le Midi, à Arles en particulier.
Ses tentatives pour exploiter commercialement ces vues échouent mais la qualité de son travail lui
procure une commande d’État sur la cathédrale de Chartres.

Gustave Le Gray est à la fois un grand technicien et


un véritable artiste. Le calotype, trop sensible au bleu,
donne des images où les ciels sont blancs et les premiers
plans trop sombres – ce que faisait remarquer en 1857
l’un des premiers critiques de la photographie, l’Anglaise
Elizabeth Eastlake.

Le Gray améliore beaucoup la qualité de ses tirages


en utilisant la technique du double négatif – l’un posé
pour le ciel et l’autre pour le sol – dans ses paysages
de mer réalisés près de Sète en 1857, où le ciel et l’eau
sont parfaitement rendus par cet artifice. Il est de ceux
qui pensent que l’objet photographique doit être le plus
parfait possible pour rendre compte de l’émotion.
Gustave Le Gray La grande vague Sète 1857 Formateur de talent, il enseigne à Du Camp, Fenton,
Le Secq, Marville et Charles Nègre.

Charles Marville - Vieux Paris-Travaux-Haussmann Charles Marville - 1857 Albumine print


Histoire-Paris-Zigzag-Romane-Fraysse-6

190 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


histoire de la photographie

De l’autre côté de la Manche on trouve également d’excellents praticiens qui sont souvent d’anciens
peintres reconvertis mais que leur formation artistique a rendus sensibles aux problèmes de la
composition de l’image et à la qualité de la lumière.

Certains deviennent de véritables professionnels ayant pignon sur rue, avec studio, laboratoire et
structure commerciale pour vendre leurs images alors que d’autres restent de grands amateurs
pratiquant la photographie par plaisir ou comme activité annexe.

Le docteur Thomas Keith (1827-1895), écossais, photographie Édimbourg avec une grande
sensibilité et de réelles qualités artistiques. Roger Fenton (1819-1869), peintre de formation, fonde
le « Calotype Club » puis la « Photographic Society of London » en 1853. Connu pour ses œuvres
sur l’architecture russe et ses paysages romantiques, il s’illustrera surtout pendant la guerre de
Crimée. Robert Henry Cheney, grand amateur de paysages romantiques qu’il traite avec emphase,
produit beaucoup d’images du Warwickshire dans les années 1850.

Whitehorse Close à Édimbourg, Henry Cheney 1853 Lindisfarne


calotype de Thomas Keith

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 191


livres
par Philippe LITZLER

ARAKI BY ARAKI

Les images retraçant une décennie de travail ont été extraites


pour obtenir les 568 pages de photographies de cette ultime
rétrospective de l’œuvre de Nobuyoshi ARAKI, sélectionnées par
l’artiste lui-même.

D’abord publiée en édition limitée et désormais disponible dans


une édition classique TASCHEN, cette sélection plonge au cœur
de l’imagerie la plus connue d’Araki : scènes de rue à Tokyo,
visages et nourriture, fleurs sensuelles et colorées, organes
génitaux féminins et art japonais du kinbaku, ou bondage. Entre
les jeunes filles ligotées mais provocantes et les pétales luisants
aux formes suggestives, Araki joue sans cesse avec les thèmes
de la soumission et de l’émancipation, de la mort et du désir, et sur
la manière dont une image apparemment anodine peut se révéler
choquante.

Dans son Japon natal, il est devenu un personnage culte pour de


nombreuses femmes qui se sentent libérées par son habileté à
photographier l’expression de leur désir.

Une réédition à mettre dans sa bibliothèque

Relié
Nombre de pages : 568
Illustrations couleur : 250
Format : 25 x 34,9 cm
ISBN 3836551128
Prix : 25

192 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


Sportives
Un livre dédié au handisport
Éric MISTLER
Le livre « Sportives ! » est une collection de portraits en noir
et blanc de femmes pratiquant un sport représenté aux Jeux
Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Des femmes de
tous âges, de toutes origines, des amatrices au sens premier de
l'Olympisme. Les photos ont été réalisées dans toute la France,
en coopération étroite avec les clubs et les associations. Toutes
192 pages les disciplines olympiques sont représentées
Format 24 cm x 29 cm à l'italienne
158 photos en noir et blanc
Bilingue français/anglais

Japon
Irena TREVISAN
Une beauté raffinée et discrète enveloppe de son élégance le
pays du Soleil levant, peignant d'une main assurée les traits de
ses longues côtes, de ses volcans aux cimes enneigées, de ses
sources thermales, entre les étendues d'érables rouges et les
tiges de bambou

Relié
Nombre de pages : non communiqué
Illustrations couleur
Format : 32 x 28 cm
ISBN 2719111155
Prix : 41 €

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 193


Brûlure
Linda TULOUP
Linda TULOUP agit pour épurer le cœur de l'image. Elle réinsère
donc du ludique dans l’art sans pour autant estimer que l’art n’est
pas sérieux. Au contraire. C’est parce qu’il est pour elle une
activité suprême qu’il se doit d’en rouvrir le jeu par des gestes
iconoclastes, primitifs, rupestres dont l’apparent non-sens cache
une stratégie ambitieuse. La suie sombre des traces de brûlure
y devient voluptueuse et la calcination provoque d’étranges
volutes.

Elles inventent un nouveau clair-obscur et une vaporisation, une


hantise de l’air. JPGP
Coffret
Nombre de pages : 224
Illustrations couleur : 117
Format : 15,5 x 18,6 cm
ISBN 978-2-492696-20-6
Prix : 49 € (sortie octobre 2024)

Citoyens modèles
Debi CORNWALL

La photographe Debi CORNWALL explore la frontière


entre réalité et imaginaire, vérité et post-vérité, remettant
en question la fonction de la photographie comme preuve.
« Comment la mise en scène, la performance et le jeu de rôle
peuvent-ils nourrir notre réflexion sur la citoyenneté, dans un pays
si violent que les habitants ne sont même plus d’accord sur ce qui
est vrai ou non ? » se demande-t-elle.

Relié
Nombre de pages : 216
Illustrations couleur
Format : 23 x 30 cm
ISBN 2386290182
Prix :55 €

194 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


Les secrets de LA PHOTO MINIMALISTE
Denis DUBESSET

Le minimalisme est un courant artistique - on parle aussi « d'art


minimal » - impulsé initialement par la sculpture et la peinture.
L'esthétique de ce mouvement a ensuite inspiré tous les arts
visuels. Le photographe minimaliste pose un regard personnel
sur le monde qui l'entoure, s'efforçant de créer des images
graphiques, parfois épurées, ne cherchant à retenir que l'essentiel.
Dans cet ouvrage remanié à l'occasion de sa 2e édition, Denis
DUBESSET détaille les différentes manières de concevoir une
Relié photo minimaliste.
Nombre de pages : 154
Illustrations couleur
Format : 17 x 23 cm
ISBN 2212119704
Prix : 24 €

Les secrets de LA PHOTO de NATURE


Erwan BALANÇA

Depuis près de 30 ans l’auteur vit près de la nature afin d’en


saisir les détails les plus authentiques, Erwan BALANÇA s’est
imposé comme une référence dans l’univers de la photographie
animalière et de paysage. Dans cet ouvrage magnifiquement il-
lustré, il partage ses astuces de terrain, ses méthodes éprouvées
pour approcher au plus près les animaux ou trouver le meilleur
point de vue, mais aussi sa connaissance du matériel spécifique
Relié et des
© Photo Bruno techniques photo adaptées
MAZODIER
Nombre de pages : 242
Illustrations couleur
Format : 17 x 23 cm
ISBN 2212676417
Prix : 26 €

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 195


Noir et blanc
Les Masterclass de Michael FREEMAN

La photographie noir et blanc n'est pas seulement l'expression


la plus pure du processus de création d'images : c'est aussi une
voie incontournable pour mieux comprendre les principes de la
photo. Fort de plus de quarante années de pratique, Michael
FREEMAN s'intéresse dans cette nouvelle Masterclass au plus
indémodable de tous les styles photographiques, le noir et blanc,
tout en modernisant le genre tant du point de vue de la théorie
que de la pratique et en encourageant chacun à développer sa
Relié créativité personnelle.
Nombre de pages :176
Illustrations couleur
Format : 19,1 x 23,5 cm
ISBN 2416012290
Prix : 23 €

Manuel d’éclairage photo


Fil HUNTER, Steven BIVER, Paul FUQUA, Robin REID
Complémentaire aux ouvrages qui donnent des recettes
d’éclairage, ce manuel analyse la nature de la lumière et les
principes qui la régissent afin d'aider chaque photographe à
élaborer l'éclairage qui lui convient - ou qui soit le plus adapté à
son sujet.

Grâce à un apprentissage progressif qui s'appuie sur de


nombreux cas pratiques, le lecteur apprend à construire son
éclairage, du plus simple au plus élaboré, et à maîtriser les
surfaces complexes telles que le métal, le verre ou le vernis
Relié mais aussi à apprivoiser les reflets, l'exposition, l'équilibre entre
Nombre de pages : 238 le rendu du sujet et celui du fond...
Illustrations couleur
Format : 17 x 23 cm
ISBN 2212143036
Prix : 32 €
196 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024
Les secrets de LA PHOTO d'ENFANTS
Lisa TICHANE

Premiers sourires, premiers pas, jeux, fous rires, sieste improvisée...


Quel parent n'a pas cherché à saisir les petits détails de la vie
quotidienne de son enfant ? Richement illustré, ce guide pratique
accompagne les photographes débutants et amateurs passionnés
dans la compréhension du processus photographique, mettant
l'accent sur les notions clés permettant de réaliser des portraits de
qualité (maîtrise de la lumière, mise au point, balance des blancs,
compositions créatives...). Un guide vraiment inspirant !
Relié
Nombre de pages : 226
Illustrations couleur
Format : 17,20 x 23 cm
ISBN 2416015400
Prix : 19,90 €

LE PORTRAIT au NATUREL
Jérémy GUILLAUME
Voici un guide décomplexant, ultra motivant.

Jérémy GUILLAUME a conçu ce guide pour partager de manière


résolument simple et pratique sa vision du portrait et son
expérience en séance auprès d'un large public de photographes.

Dans cet ouvrage, vous découvrirez qu'opter pour un matériel


sophistiqué n'est pas gage de portrait réussi, que savoir décrypter
la lumière naturelle et identifier les plans d'éclairage valorisants
Relié © Photo est MAZODIER
Bruno bien plus important. Votre modèle rayonnera à condition que
Nombre de pages : 108 vous sachiez le mettre à l'aise et que vous le soyez vous-même !
Illustrations couleur
Format : 13,5 x 19 cm
ISBN 2212676417
Prix : 26 €
Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 197
le carnet d'openeye
par Philippe LITZLER

Serge ASSIER - 1946/2024


54 ans de Photographies
De la photographie de presse à la photographie d’auteur
Photo-reporter et Photographe-auteur
Du verbe à l’image avec des auteurs littéraires

Serge ASSIER : il est l’une des dernières figures


mythiques de la photographie méditerranéenne. Souvent
ignoré, parfois maltraité comme l’année dernière par
quelques ignorants employés de mairie qui voulaient jeter
ses archives, qu’heureusement l’Etat et le Patrimoine ont
récupérées. Conscient du temps qui passe et toujours
à la recherche d’une reconnaissance plus que méritée,
il a loué cette année un nouveau lieu pour montrer ses
images en Arles du 1er juillet au 25 août.

Jean-Jacques Naudet

L’évènement de l’été : ARLES 2024

LES RENCONTRES DE LA PHOTOGRAPHIE Médiathèque du Patrimoine


du 1er juillet au 29 septembre et de la Photographie
Ministère de la Culture
198 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024
Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 199
DES
HABITS
ET
NOUS

LA SAISON
Qu’il cache ou montre le corps, qu’il exalte
les formes ou les redessine, qu’il réchauffe,
protège, singularise ou uniformise, qu’il soit
utilitaire ou d’apparat, le vêtement est multiple !

Téléchargez le dépliant,
en cliquant sur l'affiche ci-contre

Avec cette nouvelle saison culturelle thématique qui se déroule depuis le mois de février 2024 et qui se poursuivra
jusqu'au mois de septembre 2025, le Département de l’Isère invite à regarder autrement les vêtements et les
manières de se vêtir en dévoilant ce qu’ils disent de leur époque et de ceux qui les portent.

Au programme et à destination d’un très large public : une série d’expositions, des cartes blanches à des artistes
invités mais aussi des grands rendez-vous et toute une programmation culturelle… cousue main !

200 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 201
À voir...
JUSQU'AU AU 22 SEPTEMBRE 2024
MAISON CAILLEBOTTE - YERRES (91)
PRÉSENCES
L’exposition offre aux visiteurs de découvrir 140 chefs-d’œuvre de la photographie issus de la célèbre
collection Gilman et Gonzalez-Falla.
Consacrée aux portraits et aux regards les plus marquants de la collection, elle présente quatre-
vingt-onze artistes américains, européens ou sud-américains dont 24 artistes femmes, parmi les
grands noms de l’histoire de la photographie.

DU 1er JUIN AU 14 JUILLET 2024


MESNULS (78) - 4e ÉDITION
MESNOGRAPHIES
Pour cette édition, sont présentés les photographes sélectionnés lors de l’appel à candidature sur
les thèmes de l’infertilité, de l'environnement et de l'écologie et les coups de cœur de la direction
artistique. Ils sont tous exposés dans le parc et certains prendront également place dans plusieurs
communes avoisinantes, réunis par la thématique Le jardin n’est pas clos, dédiée à l’écologie.
Le festival est parrainé cette année par Karim Ben Khelifa, photographe de guerre et fondateur de
The Enemy.

DU 3 JUIN AU 22 SEPTEMBRE 2024


QUARTIER DU GRAND PARC - BORDEAUX
Exposition d’Henrike STAHL
Deuxième artiste invitée de la résidence INSTANTS à Château Palmer, la photographe Henrike
Stahl a capté au fil des mois le travail de la vigne avec une sensibilité complice. Lors des travaux de
printemps, elle a notamment suivi les jeunes saisonniers vignerons, originaires du quartier du Grand
Parc à Bordeaux, observant les gestes transmis et les liens qui se tissent.

202 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


... À voir
DU 6 JUIN AU 16 JUIN 2024
4e ÉDITION DU FESTIVAL PHOTOGRAPHIQUE DE FONTVIEILLE
FESTIVAL PHOTO
Ce Festival a cette fois pour thème La pierre et la Méditerranée, en référence aux carrières de
Fontvieille dont les pierres ont édifié bien des monuments sur les deux rives de cette mer. L’ambition
de ce festival est de faire à nouveau rayonner, par l’image, Fontvieille sur les voies de ce passé
prestigieux, en établissant des partenariats avec les acteurs culturels, à Arles, à Marseille et le
pourtour méditerranéen.

DU 7 JUIN AU 1er SEPTEMBRE 2024


HOULGATE / NORMANDIE
LES FEMMES S’EXPOSENT
Le festival LES FEMMES S’EXPOSENT est entièrement consacré aux femmes photographes
professionnelles, toutes catégories confondues. Sa vocation est de montrer leur contribution croissante
dans le monde de la photographie et des médias, de rendre leurs travaux visibles. Le Festival est
également sensible à la question de la démocratisation de l’accès à la culture. Les expositions sont
réalisées dans l’espace public : visibilité et gratuité sont les principes de base de l’organisation de
l’événement.

DU 7 JUIN AU 29 SEPTEMBRE 2024


LE RENDEZ-VOUS PHOTOGRAPHIQUE DE VICHY - 12e ÉDITION
PORTRAIT(S)
Pour cette édition, Portrait(s) change de visage. Portrait(s) fait partie du Grand Établissement thermal
de Vichy son principal écrin. Au gré des expositions futures, les espaces du Grand Établissement
Thermal accueilleront des expositions monographiques ou collectives, ce qui permettra d’explorer
une œuvre « en profondeur » afin de rentrer dans l’univers des photographes et d’en révéler toutes
les richesses. Invité d’honneur : Nadav Kander.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 203


À voir...
DU 8 JUIN AU 20 JUILLET 2024
LA CHAMBRE CLAIRE GALERIE - DOUARNENEZ
PAYSAGES
Les photographies de Philippe Bréson, qu’il griffe parfois tel l’archéologue en quête d’une histoire
passée, d’une géographie bouleversée, d’une nature transformée, expriment nos mémoires
enfouies… nos fantômes ne sont jamais loin, que le noir et blanc de ses tirages argentiques tente de
réveiller, de révéler…

DU 15 JUIN AU 15 SEPTEMBRE 2024


SAINT-MATHURIN-SUR-LOIRE (49)
PHOTOGRAPHIES SPORTIVES
Depuis 2022, 1000ème de secondes met en lumière le métier de reporter-photographe avec un thème
commun : le sport. À travers une exposition « hors les murs », totalement en extérieur, partez à la
découverte de clichés étonnants, spectaculaires, emblématiques et artistiques à travers différents
sports connus ou méconnus.
Près de 250 photos, réparties dans le lumineux village de Saint-Mathurin-sur-Loire et en bord de
Loire, viennent, durant la période estivale, sublimer le sport.

DU 15 JUIN AU 14 JUILLET 2024


ABBATIALE SAINT-OUEN DE ROUEN
IMPRESSIONISM
À l’occasion des 150 ans de l’impressionnisme, le photographe Jonathan Bertin dresse un portrait
sensible et inspirant de la Normandie, la région qui l’a vu grandir.
Ce projet artistique s’est révélé à l’occasion d’un voyage dans les pas des impressionnistes en
Normandie, des bords de Seine à la Côte d’Albâtre en passant par la Côte Fleurie.

204 OPENEYE N°37 -Juin/Juillet/Août 2024


... À voir
DU 21 JUIN AU 3 NOVEMBRE 2024
Festival Photo La Gacilly
AUSTRALIE ET AUTRES REGARDS
Cette 21e édition s’inscrit dans la continuité éditoriale et la variété des
écritures photographiques. La singularité du Festival Photo La Gacilly
repose à la fois sur les enjeux environnementaux et sociétaux mais
aussi sur le fait d’être intégré au cœur d’un village à dimension humaine.
La Gacilly s’associe au Welt Natur Erbe, pour la 7e année et propose le Festival La
Gacilly-Baden Photo, du 13 juin au 13 octobre, marquant ainsi son attachement à
l’internationalisation de son festival.

DU 18 JUIN AU 29 SEPTEMBRE 2024


CHAPELLE DE LA VICTOIRE - SAINT-MALO
Lee MILLER
Saint-Malo célèbre le 80e anniversaire de sa libération. Une exposition met à l’honneur Lee Miller,
correspondante de guerre, qui a couvert le siège de la ville durant cinq jours et a réalisé un reportage
pour le Vogue britannique. Peu après sa mort, son fils et son épouse découvrent fortuitement son
passé de mannequin, d’artiste surréaliste et de correspondante de guerre, en exhumant d’une malle
du grenier de la maison familiale son tapuscrit et ses photographies relatant le siège de Saint-Malo.

DU 31 AOÛT AU 15 SEPTEMBRE 2024


PERPIGNAN
VISA POUR L’IMAGE
Chaque année à Perpignan, dans toute la ville, est présentée une sélection des meilleurs sujets
photojournalistiques venus du monde entier. Considéré comme le plus grand festival du genre, il
témoigne de la réalité de ce monde tourmenté et parfois réveiller nos consciences endormies.

Juin/Juillet/Août 2024 - N° 37 OPENEYE 205


Vous remercie et vous donne rendez-vous pour le numéro 38.
Le magazine de Septembre, Octobre 2024 paraîtra à la miSeptembre.
Vous y ferez d’autres découvertes.
Si vous n’êtes pas encore abonné, n’hésitez pas c’est gratuit !

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