Outre 0300-9513 1987 Num 74 276 4778 t1 0385 0000 2
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Robinson (David) : The Holy War of Umar Tall. The West Sudan in
the Mid-Nineteenth Century
Yves J. Saint-Martin
Saint-Martin Yves J. Robinson (David) : The Holy War of Umar Tall. The West Sudan in the Mid-Nineteenth Century. In: Revue
française d'histoire d'outre-mer, tome 74, n°276, 3e trimestre 1987. Economie et société des Caraïbes XVII-XIXe s. (2e Partie)
pp. 385-387;
https://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1987_num_74_276_4778_t1_0385_0000_2
L'auteur et l'éditeur de cet ouvrage durent être dépités le jour d'avril 1984 où ils
apprirent la mort de Sékou Touré. Tant de compliments au dictateur de la Guinée
pour pouvoir y tourner un film sur les traces de René Caillié dont l'économie aurait
pu être faite! On sent bien au demeurant que l'auteur n'est pas dupe.
Le film (Le parapluie de Djenné), que le hasard m'a permis de voir, a dû coûter
cher à la télévision française pour un résultat médiocre, tout au moins en ce qui
concerne René Caillié, puisqu'une longue séquence se passe au mont Nimba... et que
les multiples plans sur un camion ensablé au nord de Mopti n'ont rien à voir avec
la descente en pirogue de Djenné à Tombouctou qu'effectua le voyageur. Le livre
raconte le voyage des cinéastes, qui n'est donc que partiellement celui de Caillié
étant donné qu'ils n'ont pas respecté l'itinéraire, tout en précisant que cette
expérience était tentée pour la première fois. Avec un peu plus de modestie, l'auteur
aurait pu du moins se reporter à l'article publié en 1921 dans le Bulletin du Comité
d'études historiques et scientifiques de VA.O.F. par le commandant du cercle de Pita,
L. Jacquier, qui remit exactement ses pas dans ceux de Caillié.
L'auteur a fait une expérience intéressnte, vu beaucoup de choses avec un coup
d'oeil exercé, sympathisé avec l'Afrique. Il reste qu'il aurait dû choisir entre parler de
la Guinée de 1983 et évoquer Caillié. S'il a réussi, comme il le laisse supposer, à
sauver la mosquée de Diawoya près de Labé (p. 98), plus heureuse alors que la
grande mosquée de Dinguiraye, que Sékou Touré fit remplacer par une nouvelle, son
périple aura été marqué par une bonne action.
Paule Brasseur
ROBINSON (David) : The Holy War of Umar Tall. The West Sudan in the Mid-
Nineteenth Century. — Oxford, Clarendon Press, 1985. — 21,5 cm, XVI-
434 p., table, cartes. — Oxford studies in African Affaire.
Yves J. Saint-Martin
AFRIQUE ORIENTALE
COLLINS (Robert O.) : Shadows in the grass. Britain in the Southern Sudan (1918-
1956). — New Haven and London, Yale University Press, 1983. — 24 cm,
XVI-494 p., 1 carte.
Ce volume monumental tant par sa taille que par son érudition est le quatrième
(et, espérons-le, pas le dernier) d'une série d'ouvrages étudiant en détail l'histoire de
la partie négro-africaine du Soudan depuis la chute de l'Empire égyptien. Le volume
précédent (Land beyond the rivers : The Southern Sudan 1898-1918) nous avait
amené de la reconquête à la Première Guerre mondiale; c'était l'époque héroïque de
Kitchener et de Wingate, l'époque des conquêtes militaires et des improvisations
administratives. Dans le présent volume, R.O. Collins nous conduit pas à pas à
travers les années de l'Empire stabilisé. Enfin, presque stabilisé, car l'un des
chapitres les plus intéressant est certainement celui où l'auteur décrit les multiples
« patrouilles » (nom pudique donné aux expéditions de répression contre les Dinka
Agar, contre les Dinka Aliab, contre les Anuak, contre les Didinga, etc., et ceci
jusque vers 1927-30). « Frontière de l'insécurité », selon l'expression de l'auteur,
le Sud Soudan demeura longtemps une des parties les plus turbulentes et les plus
difficiles à pacifier de l'empire britannique.
Ce fait une fois posé de manière liminaire, l'auteur nous guide à travers le
dédale des improvisations et des problèmes d'une des colonies les plus pauvres
suivant un plan plus analytique que diachronique : il y a un chapitre consacré aux
« bog barons », ces « barons des marécages », excentriques isolés dans des
districts énormes et primitifs et dont le pouvoir était une féodalité limitée par la
médiocrité des moyens matériels ; un chapitre sur la « Southern Policy » de 1930,
plus tard si critiquée, et sur son auteur, Sir Harold MacMichael dit « Macmic » ; un
chapitre sur l'éducation et le rôle considérable des Pères de Vérone; un autre
humoristiquement intitulé « Dreams and Schemes » sur les nombreux projets de
développement économique du Sud, dont la plupart avortèrent ou se perdirent dans
des études que ne venait soutenir aucun apport financier. Nous arrivons ainsi au
démantèlement de la « Southern Policy » par Sir William Robertson en 1946, à la
conférence de Juba l'année suivante et au choix fatal d'intégration Nord-Sud lors des
décisions constitutionnelles de 1952, ce qui devait aboutir au soulèvement de