Ecu Violences en Milieu Scolaire Et Universitaire
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INTRODUCTION
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CHAPITRE I : PERSPECTIVES THEORIQUES
Différents modèles d’explications sont émis dans la production des violences à l’école.
Certains modèles d’apprentissage social des violences sont choisis ici pour expliquer le
comportement des apprenants. Ce sont : le modèle de l’apprentissage vicariant de Bandura, de
l’apprentissage des comportements antisociaux de Feldman, de l’association différentielle de
Sutherland et de l’apprentissage social de la conduite antisociale de Akers, (SELOSSE, 1997)
L’acquisition des conduites ou des comportements selon les auteurs proviennent des
mécanismes d’influence sociale. Ces mécanismes mettent en évidence la dimension culturelle
de l’individu qui s’accomplit littéralement par l’apprentissage social. Soit par des réponses
aux stimuli, en ce cas, si l’organisme avait appris à réagir, il pouvait apprendre à ne pas réagir.
Et nos comportements seraient des résultats d’apprentissages faits à un moment ou à un autre
de notre vie et seraient conditionnés par des renforcements ou des punitions (le
behaviorisme). Soit par apprentissage par expérience directe qui survient sur une base
vicariante, c’est-à-dire, en observant le comportement des autres et les conséquences qui en
résultent (LEBLANC et al, 1998). Si la première ne tient pas compte des aspirations et des valeurs
de l’homme, la seconde met en évidence les facteurs cognitifs (processus par lequel un
individu acquiert la connaissance des évènements et objets de son environnement c’est-à-dire
percevoir, observer, discerner, mémoriser et reproduire) et les objectifs à atteindre, qui
déterminent le comportement à venir des individus dans le groupe. Cet apprentissage vicariant
se fait essentiellement sur deux modes : par modelage et par renforcement :
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- deuxièmement, le comportement humain étant non seulement réactif mais aussi proactif, la
capacité d’anticipation permet de prévoir les conséquences probables des comportements et
de régler leur action sur des conjonctures ;
- troisièmement, l’apprentissage vicariant, soit la capacité d’apprendre par observation du
comportement d’une autre personne et des conséquences qui en résultent pour l’appliquer
dans la même situation ;
- quatrièmement, la capacité d’autorégulation, qui consiste à modifier un comportement à la
suite d’une évaluation des actions passées en tenant compte des buts et des valeurs ;
- cinquièmement, la capacité d’autocritique qui permet de modifier la perception de soi-
même et de l’environnement.
Ainsi, la perception qu’a un individu de ses capacités à exécuter une activité, influence et
détermine son mode de penser, son niveau de motivation et son comportement. Et donc,
l’opportunité de pouvoir observer un individu similaire à soi-même (alter ego) exécuter une
activité donnée, en même temps qu’il constitue une source d’information importante,
influence la perception et l’engagement à accomplir la même activité donnée placée dans la
même situation, si les conséquences sont prévisibles.
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ressources nécessaires à l’exécution de l’acte ainsi que le degré d’intoxication et les
conséquences prévisibles. L’accent ici est mis davantage sur la question du passage à l’acte,
soit les processus décisionnels, les encouragements qui mènent à la préparation d’un acte
antisocial.
1-3 - Association différentielle d’Edwin Sutherland
Les mécanismes de l’apprentissage des comportements illégaux sont les mêmes que ceux de
tout autre apprentissage au cours des processus de communication que d’interaction.
L’individu, au cours de toute sa vie, se trouve associer à toute une série de groupes (familial,
voisinage, pair, école, quartier…) qui véhiculent des règles aussi légales qu’illégales qui
peuvent l’influencer. Ainsi, l’apprentissage de la violence ne peut être qu’un comportement
appris selon le milieu de vie; soit par l’éducation familiale ou scolaire, soit par la
fréquentation des pairs eux-mêmes violents, soit par la culture sociale. Cependant, même si
cette théorie a été capable de rendre compte de la montée de la délinquance à l’adolescence et
de la force du groupe dans la commission des actes antisociaux, elle a en outre subi plusieurs
critiques dont celle concernant la sous culture délinquante. S’il existe une culture que peut
prôner un groupe, celle-ci ne peut en elle-même être dérogatoire dans la mesure où les
individus du groupe ne rejettent ou ne remettent pas en cause la légalité. Simplement, cette
sous- culture trouve des dérogations lui permettant de se trouver des circonstances
atténuantes.
1-4- Modèle de l’apprentissage social de la conduite antisociale de Akers
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qu’avec des groupes primaires tels la famille, les pairs et l’institution (Ecole), au sein desquels
une influence probable s’instaure entre les individus à cause du contact permanent.
- Quant aux définitions, elles se réfèrent aux attitudes qui sous-tendent le comportement
antisocial. Ces définitions comportent d’une part une dimension cognitive, les croyances et
d’autre part une dimension affective, la valence (puissance d’attraction ou répulsion qu’on a
d’une chose ou d’un objet). Ainsi, un individu antisocial nourrit généralement des croyances
qui admettent les activités antisociales (par exemple, les lois n’ont aucune valeur) ainsi que
des affects positifs à l’égard de celle-ci (par exemple, c’est excitant de violer les lois). Par
conséquent, les définitions favorables au passage à l’acte peuvent être soit positives, soit
neutralisantes. Lorsqu’elles sont positives, elles présentent le comportement antisocial
moralement acceptable (par exemple, dans la vie, ce qui prime, c’est la loi du plus fort et non
les lois arbitraires définies par les hommes). Quand elles sont neutralisantes, elles permettent
de justifier le comportement dérogatoire, (par exemple, j’avais consommé de l’alcool, je
n’étais pas moi-même lorsque je l’ai battu). Ces définitions facilitent le passage à l’acte
lorsque l’occasion se présente, donnant ainsi un espace d’explication.
- Les renforcements différentiels se réfèrent quant à eux, aux liens de contingence
(imprévisibilité) établis entre les comportements prosociaux ou antisociaux et leurs
conséquences (récompense ou punition). Conformément aux principes du conditionnement
opérant, les comportements antisociaux suivis de conséquences positives (par exemple,
l’argent, la gloire, les sensations fortes…) augmentent en fréquence. Au contraire, si ces
comportements ont pour conséquence des agents de punition (par exemple, l’incarcération,
des blessures physiques…), leur fréquence diminue.
- L’imitation quant à elle, est la modification du comportement d’une personne à la suite
de l’observation de ce comportement chez une autre personne. Dans ce concept,
l’apprentissage porte sur les comportements, les stimuli discriminants qui en résultent.
Il est admis de plusieurs études que selon leur qualité, les relations parents-enfants
jouent un rôle important dans le développement harmonieux de l’enfant, et que la perturbation
de celles-ci pourrait constituer un facteur de risque d’apparition de problème de
comportement chez l’enfant. Aussi, est-il mis en évidence que les stratégies éducatives
déterminent fortement le comportement des enfants au sein même de la famille mais aussi à
l’extérieur de celle-ci (quartier, école…). Des héritages culturels, des activités socio-
professionnelles, des évènements malheureux ou heureux, des contraintes économiques…
sont autant d’éléments qui déterminent dans les familles, des règles et habitudes qui
permettent à l’enfant de prévoir les résultats de ses actions, du moins dans une certaine
mesure.
Elles tiennent compte des différentes pratiques que sont le style souple, le style rigide
ou le style laisser-faire.
- L’éducation souple ou flexible signifie qu’il y a une présence équilibrée des règles
et des sanctions modérées qui permettent à l’enfant de se repérer, d’évaluer les situations qui
se présentent à lui et de faire des choix rationnels. Cette pratique correspond aussi au style
stimulant qui favorise l’autonomie, le sentiment de confiance, la capacité à assumer les
responsabilités. Elle favorise les discussions entre parents-enfants en reconnaissant à l’enfant
certains droits. Cette pratique semble être le meilleur prédicateur social d’une adaptation
positive.
- L’éducation rigide implique une attitude parentale sévère qui dicte à l’enfant une
conduite très précise conditionnée par des corrections corporelles et où les règles sont
immuables. Dans cette pratique autoritaire, l’enfant développe une faible personnalité
caractérisée par un sentiment d’infériorité, une forte anxiété, un manque de confiance en soi
avec une instabilité lorsqu’il se trouve confronter aux règles de l’extérieur. D’où son échec à
s’adapter et à s’intégrer à son environnement social, à acquérir des connaissances et à
affronter les problèmes de la vie. Ce qui souvent aboutit soit au retrait soit à la révolte qui le
poussera à des comportements asociaux tels, la violence, l’agression, le vandalisme, etc.
- L’éducation laisser faire signifie que peu de règles voire aucune règle ne permet à
l’enfant de savoir ce qu’il peut ou non faire. Ici, la sévérité comme la protection sont
inexistantes et les incitations à l’effort et au travail surtout à l’école sont peu suivies. Ce
laisser faire qui se caractérise soit en aucune prise sur l’enfant, ses fréquentations et son
comportement soit à un laisser faire affectif où les parents n’imposent ou ne décident pas ou
plus dans tout ce que fait leur enfant se rencontre aujourd’hui assez fréquemment et ce, dans
tous les milieux. Ce style risque ou même construit des personnalités narcissiques, incapables
de bien s’adapter ou de se confronter aux problèmes de la vie, avec des attentes démesurées,
intolérables à la moindre frustration ou des difficultés de maîtrise de soi dans le
comportement peuvent le conduire aux actes de violence.
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Il ressort que les interactions entre les pratiques de type principalement punitif et
permissif s’associent avec un taux élevé de tous les types de trouble des conduites. Les
comportements d’opposition sont caractérisés par des parents avec un faible niveau
chaleureux vis-à-vis de leur enfant, alors que l’agression chez l’enfant est liée de façon
spécifique à un mode de comportement parental marqué par l’agression physique (Stormsharf
et coll. 2000). Le type de soins parentaux semble contribuer davantage à la prédiction des
comportements de types agressifs et oppositionnels.
Pour Mucchielli (2000 ; 2001), deux types de processus criminogènes impliquent la famille
dans le comportement violent des enfants. Les troubles précoces de la socialité et la
reproduction intergénérationnelle de la violence ainsi que le rôle du contrôle parental
représentent deux variables aussi prédéterminantes l’une que l’autre dans la violence des
enfants.
- Dans le premier cas c’est-à-dire, les troubles précoces de la socialité et la
reproduction intergénérationnelle de la violence, l’accent est mis sur les relations d’affectivité
entre la mère et l’enfant dans la prime enfance. Des carences affectives précoces au cours du
développement de l’individu peuvent troubler de façon temporaire ou permanente celui-ci si,
la mère a eu à adopter à son égard, volontairement ou involontairement, une attitude distante,
froide, voire même agressive ou à l’inverse, à surinvestir affectivement l’individu au point
d’empêcher son développement personnel en exerçant sur lui une emprise psychologique
pouvant aller jusqu’à la violence physique. Ce qui peut empêcher la mise en place normale de
ce que la psychanalyse appelle le "triangle œdipien" (système des relations mère-père-enfant)
et donc la bonne construction identitaire dans la relation avec le père peut conduire à la
reproduction ou au risque de reproduction du modèle comportemental dans la vie sociale
- Quant au cas du contrôle parental, la question du rôle de la famille qui est mis en
cause ne doit pas s’arrêter seulement à la mise en place de processus affectifs et éducatifs de
base. Ce rôle doit se poursuivre de façon aussi directe qu’indirecte dans l’encadrement de
l’évolution de l’enfant jusqu’à son intégration dans la vie active en prévenant toutes les
écailles, et les déviances. Dès lors, l’enjeu essentiel du rôle de la famille devient la qualité du
contrôle parental, de la promptitude et de la proportionnalité de la réaction familiale face
aux débordements de l’adolescence (Mucchielli, 2001).
Le rôle de la famille ne peut donc pas être un simple contrôle comportemental. Il faut
que l’enfant sache que tel acte est proscrit et que sa commission mérite une punition. En
outre, la punition prévue qui doit être humaine et proportionnelle à l’acte doit aussi être
donnée fermement et rapidement pour son efficacité et pour son exemplarité. De la
défaillance de ce contrôle, ressort l’incapacité ou la démission parentale souvent liée aux
handicaps sociaux que sont le chômage et la pauvreté. Ainsi, nous assistons aux
comportements asociaux des enfants qui ne présentent aucune carence affective agir avec
agressivité et violence, parce que non seulement la famille n’a pas pu endiguer les
débordements mais aussi les adultes au sein des établissements n’arrivent pas ou plus à
canaliser ces débordements.
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production des violences des élèves. Celui de l’impact des relations interpersonnelles au sein
des établissements scolaires.
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chacun de contribuer à la préservation des valeurs fondamentales dont les institutions scolaire et
universitaire sont, en premier lieu, les garantes. Une décision de s’unir pour vaincre la violence
et vivre ensemble doit être décidée par les syndicats, les apprenants mais aussi bien les
autorités, les enseignants, les parents que la jeunesse elle-même qui doit s’impliquer dans la
pratique quotidienne du respect des autres et de l’institution. Par une prise de conscience
globale, les jeunes doivent être associés dans toutes les décisions, car de premiers acteurs, ils
sont aussi les premiers à qui ces lois devront être imputées.
Au terme de ce module, nous pouvons dire que la violence au sein des institutions
d’apprentissage (école, université…), est une violence apprise ou transmise selon les
individus mis en présence des faits, des opportunités ou des problèmes dont la résolution
requière le passage à l’acte lorsque la communication semble s’amenuisée ou même rompue
entre les partenaires (entre apprenants, ou avec les adultes, ou avec les autorités).
L’agressivité naturelle qui caractériserait l’homme en général et les jeunes en apprentissage
en particulier se démultiplie lorsque la lutte pour l’acquisition d’un bien commun qui leur
semble important ne se concrétise pas ou lorsque leur droit leur semble ne pas être respecté.
REFERENCES
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