Anselme
Anselme
Anselme
La tentation est une mise à l’épreuve, un examen, un test du croyant. Jésus, le fils de Dieu lui-
même a été tenté, et nous aussi le serons à notre tour, comme il l’a dit «Le disciple n’est pas
au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur» (Mt10, 24); Si il y a
une tentation c’est qu’il y a un tentateur. Son but est de détourner le croyant de Dieu ou de la
voie de l'obéissance à Dieu. Dieu permet la tentation car elle constitue une épreuve de la foi
destinée à fortifier le croyant (1Pi1, 6-7). Mais, en même temps, Dieu contrôle la tentation, en
mesure l'intensité. «Aucune tentation ne vous a surpris qui fut surhumaine.»(1Co10, 13a)
Il donne la possibilité d’en triompher (1Co10, 13b). Mais Dieu ne dresse jamais un piège pour
que le croyant soit pris. La requête dans la prière de Notre Père; «ne nous laisse pas tomber
en tentation» (Mt6, 13), signifie littéralement :«préserve-nous d'entrer dans les vues du
tentateur.» La tentation peut être donc un acte positif qui conduit à une purification et à la
sanctification. Il y a trois types de convoitises en l’homme: La convoitise de la chair, ou les
désirs mauvais de la nature humaine (cf. 2R5, 20-24; 1Sam 28, 4-8); la convoitise des yeux,
soit le désir avide de voir ou de posséder ce que l’on voit (cf. Gn13, 10-11; 2Sam11, 2-4;
Jos7, 19-21); L’orgueil de la vie, soit la poursuite et la griserie de la puissance et de la gloire,
l'assurance dans ses propres ressources, la sécurité placée dans les choses terrestres (cf.
2Ch26, 14-18; Lc12, 16-21). La tentation place l’homme devant un choix qui appelle une
décision. La tentation en soi n’est pas le péché; c’est le fait de choisir la proposition du
Tentateur qui donne naissance au péché (Jacq1, 15).
Le grand Tentateur de l’humanité, on lui a trouvé un nom, celui de Satan. Mais en hébreu,
Satan n’est pas un être particulier. Ce n’est pas non plus un être démoniaque et rival de Dieu.
C’est un nom commun qui signifie: l’adversaire, celui qui obstrue. Le grec, lui, parle de Satan
ou de «diábolos», issu du verbe «diabállô», et signifie «celui qui divise» ou «qui désunit» ou
encore «qui détruit», par la médisance ou la calomnie. C’est bien sûr le terme qui a donné le
diable en français. Le terme de Lucifer, ne désigne pas Satan de manière explicite, il signifie
en latin «porteur de lumières». Nous voyons par ces différentes conceptions que nous
pouvons jouer le rôle de tentateur. Quand par exemple nous divisons ceux qui sont unis.
Dans l’AT, Satan est à la fois l’Adversaire (Sg2, 24; 2Sam19, 23 ; 1R11, 14 ; 1R5, 18 ;
1Mac1, 36, etc.) et l’accusateur (cf. Za3, 1-3 ; Job1, 1-12). Il devient de plus en plus un être
personnifié.
Dans le NT, Satan apparaît comme le Tentateur par excellence, il n’a pas peur de tenter le Fils
de Dieu (Mt4,1-11). Il reçoit un nouveau nom de diable (Mt 13, 37-39 ; Ap2, 7 -9 ; IPi5, 6 ;
He2, 14-15); Mais son règne est éphémère car il sera damné (Ap12, 12 ; Jude 9 ; Mt25, 41).
Satan cherche à piéger les pécheurs dans les filets en les écartant de la charité et l’amour
fraternel (1Jn3, 9; Eph4, 26-27; Eph6, 11-13; 1Tm3, 2–7 ; 2Tm2, 24-26; Jacques 4, 4). La
tentation est sa tactique et elle a été découverte au départ par Jésus qui lui déclare «Vade
retro satanas» ce qui veut dire «Retire-toi, Satan!» cf. Mt4, 2-11; Lc22, 31 -32; 1Co7, 4-5.
Dans le NT, Satan est aussi décrit comme le père du mensonge (Jn8, 42-45; Mc4,
11-15; Lc8, 10-12 ; 2Thes2, 8–12; Ap2, 9-10; 3, 9). Il apparaît sans ambiguïté comme une
personne (Mt16, 21-25 ; Mc8, 31-33 ; Jn13, 1- 2 ; Jn13, 21-27; Lc22, 1–5; Jn6, 70). Mais
Jésus s’annonce comme celui qui libère les humains du règne de Satan (Mt2, 22; Lc13, 10 -
13; Mt12, 24-28; Luc 11, 14-20; Marc 3, 21-26; Luc 10, 17-19; Jean 12, 31; 1Jean 3, 7-8; Luc
7, 36-50; Actes 10, 37; Rm 16, 20). Il y a beaucoup de cas attribués directement à Satan: celui
du magicien Bar-Jésus (Actes 13, 6–12); c’est lui qui inspire le couple d’Ananie et
Saphire (Ac 4, 36-37; 5, 1-6); les pécheurs sont livrés à lui (1Co5, 1s; 1Tm1, 18-20; 2Co2,
5s; Ap2, 24).
C’est important de s’éloigner de tout ce qui nourrit ou réveille la tentation. «Si ton
œil cause ta chute, arrache-le: il vaut mieux qu’avec un seul œil tu entres au Royaume
de Dieu, que d’être jeté avec deux yeux dans la géhenne.» (Mc9,47) L’épître de saint
Jacques nous encourage à nous avouer nos péchés les uns aux autres. «Confessez vos péchés
les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris.» (Jacq5, 16)
Il faut faire front contre le mal car «Deux hommes associés sont plus heureux qu’un
homme solitaire. A deux ils tirent un bon profit de leur travail. Si l’un d’eux tombe,
l’autre le relève. Par contre celui qui est seul est bien à plaindre, car s’il tombe il n’a
personne pour le relever.» (Eccles4, 9-10) Combattre seul le diable –humainement parlant–
est beaucoup plus difficile.
Après que Jésus ait résisté et vaincu les tentations du malin, ce dernier le laisse
enfin tranquille mais pour un certains moment «Le diable s’éloigna de lui jusqu’à une autre
occasion.» (Lc4, 13) Il ne faut pas céder au diable mais continuer le combat pour jeter le mal
en dehors de nous.
Conclusion