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Droit de La Jeunesse

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MODULE – DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNE

2. DEVELOPPEMENT DE LA JEUNESSE

2.4 – DROIT DE LA JEUNESSE


Par M. SANGAMA Franck
Introduction :

Les droits de la jeunesse sont une branche des droits de l’Homme visant la protection
spécifique des jeunes en tant qu’être humain à part entière.

De nos jours, il n’existe aucun cadre ni instrument spécifique qui décrive les droits
particuliers des jeunes au niveau mondial comparable à la CIDE pour le secteur de la jeunesse bien
que l’ONU ait adopté de nombreux principes, sommets, déclarations ou résolutions pour orienter les
initiatives.

Exemples :
- Dès 1965, l’Assemblée générale de l’ONU proclame la déclaration concernant la promotion,
parmi les jeunes, des idéaux de paix, de respect mutuel et de compréhension entre les peuples
- 1985 : est ensuite proclamée « Année internationale de la jeunesse : participation,
développement, paix »

Cependant, au niveau régional, 2 contributions importantes existent :

- La Convention ibéro-américaine (états américains et caraïbes) relative aux droits des


jeunes
- La Charte africaine de la jeunesse

Qui clarifient les cadres internationaux des droits humains par rapport aux jeunes.

Les 2 textes consacrent un véritable droit de participation des jeunes dans la société. Ce dernier
fait l’objet d’une disposition autonome tant dans la Convention ibéro-américaine (art.21) que dans la
Charte africaine (art.11) y est réaffirmé à plusieurs reprises, ce qui en révèle l’importance.

Il se traduit, à tous les niveaux (local, national, régional) et dans tous les domaines
(politique, social, économique), par la possibilité, pour le jeune, de s’exprimer sur toute question
susceptible de le concerner, de faire part de ses besoins, de ses aspirations et des obstacles qu’il
rencontre.

Au niveau de la CAJ :

- Introduction de nouveaux droits, permettant aux jeunes d’affirmer leurs droits humains de
façon plus efficace tout en promouvant également le développement et la mise en œuvre de
politiques et programmes pour les jeunes ;
- Reconnaissance des organisations de jeunesse comme des acteurs, et investit les Etats à
élaborer des politiques de jeunesse complètes et cohérentes ;
- Prévoit la participation des jeunes aux parlements nationaux et la création de programmes
de soutien entre pairs pour les jeunes marginalisés.
En Europe, en absence de texte, cette volonté se concrétise plutôt dans une politique
européenne de la jeunesse, orchestrée par la Commission européenne et le Conseil de l’Europe. Les
programmes d’échanges universitaires et scolaires sont un élément essentiel de la politique de la
jeunesse. Tout comme les actions ciblées visant à promouvoir la conscience européenne et citoyenne,
notamment par le biais de l’intégration sociale et professionnelle des jeunes.

En l’absence d’un instrument consacré aux droits des jeunes, les instruments de défense des
droits humains existants qui s’appliquent à tout le monde doivent être utilisés pour intégrer la
jeunesse.

I. L’accès aux droits de la jeunesse

A. Définitions de la jeunesse et des droits de la jeunesse.


1. Définition de la jeunesse

« La jeunesse est une classe d’âge réunissant l’enfance et l’adolescence (du début de la
puberté à la majorité), auxquelles s’ajoute, dans les pays développés, une période entre la majorité
et l’âge de 25 voire 30 ans durant laquelle les individus sont habituellement qualifiés de « jeunes
adultes ». (Wikipédia).

La notion de « jeunesse » est fortement liée à des pratiques sociales, culturelles, qui varient
dans le temps et d’un contexte à l’autre, notamment en fonction du genre et de la classe sociale des
personnes concernées. Il n’y a pas de définition universellement acceptée de la « jeunesse » ou des
« jeunes ».

Les définitions dépendent du pays, du contexte et des organisations.

 L’ONU définit les jeunes, à des fins statistiques, comme les personnes âgées de 15 à 24 ans ;
 Selon la convention n°138 de l’OIT, la jeunesse commence à l’âge de 15 ans ;
 La définition de la jeunesse par le Commonwealth est de 15 à 29 ans ;
 L’Union africaine définit les jeunes comme toute personne âgée de 15 à 35 ans ;
 La Banque mondiale définit les jeunes comme étant âgés de 15 à 24 ans.

Il n’existe pas de véritable consensus universel sur la tranche d’âge à prendre en compte
lorsqu’il s’agit des jeunes. D’après ces définitions, selon lesquelles les jeunes sont âgées de 15 à 24
ans ou de 15 à 35 ans, le terme « enfant » désigne par conséquent toute personne âgée de moins de
14 ans.

2. Que signifient les droits de la jeunesse ?

Les droits de la jeunesse sont des droits de la personne applicables à tout être humain à partir
de 15 ans en vertu de la législation qui lui est applicable.
En d’autres termes, elles se rapportent à la pleine jouissance des droits et libertés
fondamentaux des jeunes.

B. Quels sont les droits de la jeunesse ?

- Le droit d’avoir un nom, une nationalité, une identité


- Le droit d’être soigné, protégé des maladies, d’avoir une alimentation suffisante et équilibrée
- Le droit d’aller à l’école
- Le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et
d’exploitation
- Jouir des droits civils et politiques.

Ils comprennent les droits suivants : l’interdiction de la discrimination, le droit à la vie,


l’interdiction de l’esclavage, la liberté d’opinion, d’expression, de pensée, de conscience et de
religion, la liberté d’association et de réunion, la protection de la sphère privée et de la vie
familiale, le droit à une procédure judiciaire équitable… (dits « droits de la première génération »,
ces droits civils et politiques sont les premiers à être consacrés dans des textes).

II. Les différents acteurs de la protection de la jeunesse

Qui protège la jeunesse en France ?

Les acteurs principaux Les acteurs subsidiaires


- Les parents - Les associations
- L’Etat (Ministères de l’éducation - Le défenseur des droits
nationale, Jeunesse et des sports, de la - Les avocats
Justice, du Travail, de la Santé, des - La maison des droits de l’enfant et des
solidarités…) jeunes
- Les collectivités territoriales (conseils - Missions locales
régionaux, conseils départementaux, - Médecins
communes et intercommunalités) - Police
- Gendarmerie
- Services de la protection judiciaire de la
jeunesse (PJJ)
- Le comité international de la jeunesse
(CIJ) instance crée par le décret N°82-
367 du 30 avril 1982 qui peut petre
saisie à tout moment à l’initiative du
Premier Ministre
- Le conseil de l’orientation des politiques
de la jeunesse : installé en France, au
niveau national, en 2016, il s’agit d’une
commission administrative consultative
placée auprès du Premier ministre
chargée de créer la cohérence et la
transversalité dans les politiques
publiques concernant la jeunesse

III. La prise en charge de la jeunesse

A. La protection de la jeunesse placée sous la responsabilité des conseils départementaux


1. La protection des mineurs
La prise en charge administrative des mineurs en danger ou risquant de l’être intervient en
l’absence de toute décision de justice.

La prise en charge administrative des mineur repose sur le fondement des articles L.222-1 du
CASF (Code de l’Action Sociale et des Familles) qui prévoit l’intervient de l’ASE et notamment que
« sont pris en charge par l’ASE sur décision du président du conseil départemental : les mineurs
qui ne peuvent pas demeurer provisoirement dans leur milieu de vie habituel et dont la situation
requiert un accueil à temps complet ou partiel, modulable selon leurs besoins, en particulier de
stabilité affective, ainsi que les mineurs rencontrant des difficultés particulières nécessitant un
accueil spécialisé, familial ou dans un établissement ou dans un service tel que prévu au 12° du I de
l’article L.312-1 » (article L.222-5 I° CASF).

2. La protection des jeunes majeurs sortant de l’ASE via un CJM

Art. L.225-5 du CASF :

« (…) Peuvent également être pris en charge à titre temporaire par le service chargé de l’ASE les
mineurs émancipés et les majeurs âgés de moins de 21 ans qui éprouvent des difficultés d’insertion
sociale faute de ressources ou d’un soutien familial suffisants. Un accompagnement est proposé aux
jeunes mentionnés au 1° du présent article devenus majeurs et aux majeurs mentionnés à l’avant-
dernier alinéa, au-delà du terme de la mesure, pour leur permettre de terminer l’année scolaire ou
universitaire engagé. »

B. La protection de la jeunesse assurée par les juges


1. La protection judiciaire

Elle intervient après qu’une autorité judiciaire se soit prononcée sur la nécessité de la prise en
charge d’un mineur en raison du danger ou du risque de danger qu’il encourt.

Deux acteurs principaux dans le processus de protection judiciaire de l’enfance en danger :

- Le juge des enfants : amené à prendre des mesures d’assistance éducative (Art. 365 du
Code civil) ou des Ordonnances de Placement Provisoire (OPP) (Art. 375-5 du Code
civil) ;
- Le parquet : notamment par le biais du Procureur de la République qui peut lui aussi
ordonner un OPP en cas d’urgence (Art. 375-5 du Code civil).

2. Protection des jeunes contre les différents types d’infraction de droit commun dont ils
sont victimes

3. La mise en place des mesures de protection pour les jeunes en absence de


représentants légaux

Lorsque le jeune se retrouve dans l’impossibilité de pourvoir seul à ses intérêts en raison de
l’altération de ses facultés mentales et/ou corporelles, une mesure de protection juridique peut être
mise en place (sauvegarde de justice, curatelle, tutelle, etc.)

Elle est décidée par le juge et consiste en la désignation, voire à les autoriser et/ ou les
contrôler.
Le prononcé de ces 3 mesures se fonde sur des notions de nécessité, de subsidiarité, de
proportionnalité de la protection.

La notion de nécessité :

Une mesure de protection judiciaire ne doit être ouverte que si la personne majeure est dans
l’impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en raison d’une altération de ses facultés personnelles
(mentales ou corporelles) de nature à empêcher l’expression de sa volonté, en raison de la maladie,
d’une infirmité ou d’un affaiblissement du à l’âge. Cela a pour incidence que cette altération doit être
médicalement établie et constatée.

La notion de subsidiarité :

La mesure n’est prononcée qu’en l’absence de toute autre solution. Ainsi, il n’y a pas lieu
d’ouvrir une tutelle qui devrait être dévolue au conjoint si, par l’application du régime matrimonial
(Art. 217 et 219 du Code civil), il peut être suffisamment pourvu aux intérêts de la personne à
protéger.

La notion de proportionnalité :

La mesure doit être adaptée à la situation particulière de la personne à protéger et à son état
de santé. Par exemple, une personne conservant des capacités ne devrait pas être placée sous tutelle
qui est une mesure privative de beaucoup plus de libertés qu’une mesure de curatelle.

Il existe 3 mesures principales pouvant être mises en place :

- La sauvegarde de justice : la personne conserva la capacité d’accomplir tous les actes de la


vie civile mais certains actes importants (vente d’un bien immobilier, conclusion d’un prêt
d’un montant élevé, …) peuvent être spécialement confiés à un mandataire.
- La curatelle : la personne peut effectuer les actes de la vie courante (elle continue à gérer
ses biens), mais elle doit être assistée dès lors qu’elle veut les vendre ou en acheter d’autres.
Elle peut par exemple conclure un bail, mais elle ne peut pas vendre seule son appartement.
- La tutelle : la personne ne peut pas gérer seule son bien ou son patrimoine. Elle est assistée
systématiquement par un tuteur pour tous les actes (administration, disposition : Acte qui
engage le patrimoine pour le présent ou pour l’avenir (vente d’un immeuble, conclusion d’un
emprunt, donation). Il entraine une transmission de droits qui peut diminuer la valeur du
patrimoine.

C. Missions locales.

Les Missions Locales sont des associations à but non lucratif qui ont pour objectif de soutenir
et d’accompagner les jeunes de 16 à 25 ans en recherche d’emploi, de formation ou d’orientation
professionnelle.

Elles exercent une mission de service public, de proximité afin de permettre à tous les jeunes
de 16 à 25 ans de surmonter les difficultés qui font obstacle à leur insertion professionnelle et
sociale.
Les Missions Locales sont financées par l’Etat, les collectivités territoriales, Pôle Emploi et
l’Union européenne.

1. Les grands domaines d’intervention des missions locales sont les suivants :

- La formation : quelle que soit la situation du jeune, elle est en mesure de l’aider à réaliser
son projet professionnel. Après une étude de sa situation et de ses besoins, le conseiller
pourra lui proposer un retour en formation initiale, des possibilités de formations en
alternance ou encore de formation continue. Apprendre un métier, renforcer les compétences
ou obtenir des qualifications, quel que soit son objectif, la mission locale l’informe sur les
formations existantes (aide au BAFA…), les moyens d’y accéder et les contacts à établir
grâce à ses relations privilégiées avec les organismes de formation au niveau local.

- L’emploi : le retour ou l’accès à l’emploi est au cœur de toutes les actions menées par les
missions locales. Ainsi, grâce à leur accompagnement, le jeune pourrait bénéficier de
l’attention particulière d’un réseau d’employeurs s’engageant à recruter des jeunes inscrits en
mission locale, d’informations en temps réel sur les métiers et les débouchées du moment,
d’aides et de conseils pour la rédaction de leurs CV et lettres de motivations, de mises en
situations en entreprise…

- La création d’activité : les jeunes souhaitant créer leur entreprise recherchent souvent des
financements et des soutiens. Elles disposent, ici aussi, de contacts privilégiés avec de
nombreux acteurs locaux pour les aider à financer leur projet ou encore renforcer leurs
compétences entrepreneuriales. Elles peuvent aussi aider les jeunes à s’orienter vers l’un des
6 contrats de services (engagement de service civique, volontariat associatif, le corps
européen de solidarité, volontariat international en entreprise, volontariat international en
administration, volontariat de solidarité internationale).

- L’autonomie : l’accompagnement des missions locales se veut global afin de favoriser


l’insertion professionnelle, mais aussi locale, les 2 étant étroitement liées. Ainsi, des aides à
la mobilité, à la dépendance, à l’isolement, à la gratuité des soins ou encore au logement sont
proposées afin de renforcer l’autonomie des jeunes. Les contrats PACEA (Parcours
Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie) peut, par exemple, être
proposé au jeune afin de bénéficier d’un accompagnement sur la durée et d’une aide
financière éventuelle.

2. Les aides financières.

Plusieurs aides financières peuvent être proposées par les missions locales (cf. aides pour les
moins de 26 ans). Ces dernières ne sont pas systématiques et dépendent de leur situation.

- Le PACEA : il s’agit d’un contrat d’engagement passé par le jeune et la mission locale afin
de l’accompagner dans son insertion professionnelle. Un diagnostic est établi afin de juger de
la pertinence du dispositif. Celui-ci doit être adapté à ses projets. Il se déroule de plusieurs
phases qui ne peuvent excéder 24 mois au total. Lorsqu’un jeune s’engage dans un contrat
PACEA, il est susceptible de percevoir une allocation (son montant dépend de sa situation et
ne peut excéder le montant du RSA). Le versement n’est pas systématique. Le jeune ne doit
pas percevoir aucune autre rémunération ou allocation.
- Le contrat engagement jeune : il remplace la garantie jeune depuis le 1 er mars 2022 et
s’adresse aux jeunes en difficulté. Le CEJ vise à favoriser le retour à l’emploi, par le biais
d’un parcours d’accompagnement intensif dans lequel 15 à 20h de mise en activité son
prévues. Le CEJ s’accompagne d’une aide financière pouvant aller jusqu’à 520 euros par
mois, selon l’âge et l’indépendance fiscale de son bénéficiaire.

- Le Fond d’Aide aux Jeunes (FAJ) : Créé en 1989 afin d’aider financièrement les jeunes
sans revenus ou avec de très faibles ressources, il s’agit d’aides ponctuelles qui répondent à
un besoin précis : emploi, hébergement, mobilité, santé… Ces aides sont délivrées au niveau
local.

- Les aides à la mobilité : elles proposent des aides financières visant à faciliter vos
déplacements et favoriser la mobilité. Il peut être mis à la disposition des jeunes du chèque de
mobilité d’une valeur entre 4 et 8 euros, ils fonctionnent comme des bons d’échanges et
permettent d’acheter des tickets de transports ou des forfaits.

- Aide financière au permis de conduire : pour les jeunes dont les ressources sont
insuffisantes. Ces aides sont attribuées sous conditions. Les conseillers peuvent ainsi les
orienter vers d’autres aides dédiées, comme l’aide à la mobilité de France travail (ex Pôle
Emploi) ou même vers les aides au transports pour les moins de 26 ans des conseils
départementaux.

D. Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ)

La direction de la DPJJ est chargée de l’organisation de la justice des mineurs, en lien


avec les autres directions du ministère de la Justice. Elle a pour objectif l’insertion et l’éducation des
mineurs en conflit avec la loi mais aussi la protection des mineurs en danger.

Missions :

La DPJJ a pour principales missions :

- D’élaborer et de faire appliquer les textes concernant les mineurs en conflit avec la loi et
les mineurs en danger ;

- D’assurer leur prise en charge dans les services et établissements de l’Etat ;

- D’apporter aux magistrats une aide à la décision, grâce à la connaissance du terrain des
professionnels de la PJJ, des établissements du secteur public mais aussi du secteur associatif
habilité (structures habilités à mettre en œuvre des décisions judiciaires) ;

- De garantir l’insertion scolaire et professionnelle des mineurs grâce à des réponses


éducatives adaptées.

Les mesures prononcées par la PJJ visent à favoriser l’intégration, l’insertion scolaire,
sociale et professionnelle des jeunes délinquants en conflit avec la loi. En fonction de son âge, de la
gravité des faits commis et de sa personnalité, le mineur délinquant peut faire l’objet de mesures
éducatives, de sanctions éducatives ou de sanctions pénales.

Il s’agit essentiellement de le protéger et de l’aider plutôt que de la punir. Concrètement, la


PJJ peut proposer des interventions dans le milieux familial, un placement en établissement ou en
famille d’accueil, ou encore la mise en place d’activités de jour.

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