Hydrometallurgie Du Zinc
Hydrometallurgie Du Zinc
Hydrometallurgie Du Zinc
HYDROMETALLURGIE DU ZINC
1. GENERALITE SUR LE ZINC
1.1. Données physico-chimiques
Dans les minerais, le zinc est très souvent associé au Pb, au Cd et ainsi qu’au Fe,
Cu, Bi, Sb, As, Ge, In, Ag, Au…
1.2.2. Minerais :
Le principal est la blende ou sphalérite (ZnS), les autres sont la smithsonite (ZnCO 3),
l’hémimorphite ou calamine (Zn4Si2O7(OH)2,,H2O). La blende représente 95 % de la production
minière.
La teneur des minerais tout venant est comprise entre 4 et 20 % de Zn. 80 % des
exploitations minières représentant 64 % de la production sont souterraines, 8 % (15 % de la
production) à ciel ouvert et 12 % (21 % de la production) associent les 2 types d’exploitation.
En 2009, il y avait 144 mines en exploitation dans le monde.
La plus grande mine de zinc au monde, jusqu’en 2008 et depuis 2015, est celle de Red
Dog, en Alaska. L’exploitation, à ciel ouvert, par Teck, a démarré en 1990, le gisement
avait été découvert en 1968. Fin 2019, les réserves prouvées et probables sont de 50,9
De 2008 à 2014, la plus importante mine de zinc dans le monde a été celle de Rampura
Agucha, dans le Rajasthan, en Inde, exploitée par Hindustan Zinc, détenu à 64,9 % par
Vedanta et 29,5 % par l’État indien. Sa production a été, en 2019, de 381 000 t de zinc
et 33 000 t de plomb. Les réserves prouvées et probables sont de 39,1 millions de t de
minerai renfermant 12,6 % de Zn, 1,6 % de Pb et 54 g/t de Ag. La mine est en cours de
transition entre une exploitation à ciel ouvert et une exploitation souterraine.
La mine de zinc d’Antamina, au Pérou, est détenue par Glencore à 33,75 %, BHP-
Billiton à 33,75 %, Teck à 22,5 % et Mitsubishi à 10 %. Elle est située dans la cordillère
des Andes entre 4 200 et 4 700 m d’altitude, dans la province de Huari. Le minerai,
extrait à ciel ouvert, est concentré puis mis en suspension dans l’eau et envoyé à l’aide
d’un minéralduc de 302 km de longueur jusqu’au port de Punta Lobitos situé près de
Port Huarmey afin d’être exporté. Le minéralduc de 21 à 25 cm de diamètre est enfoui
à 1 m de profondeur. Le trajet dure environ 50 h, avec une capacité de 2,5 millions de
t/an. Les réserves prouvées et probables sont, fin 2019, de 174 millions de t avec 2,2 %
de Zn, 0,91 % de Cu, 0,024 % de Mo et 13,8 g/t d’Ag, ainsi que du plomb et du bismuth.
En 2019, la production a été de 448 500 t de Cu, 303 300 t de Zn, 7 100 t de plomb, 3
538 t de molybdène et 513 t d’argent. La production a débuté en 2001 et devrait se
poursuivre jusqu’en 2026.
La mine à ciel ouvert de San Cristóbal, en Bolivie, est exploitée par le groupe japonais
Sumitomo Corporation. En 2019, la production de concentrés de zinc-argent a été de
Les mines de Cerro Lindo, au Pérou, et Vazante, au Brésil, sont exploitées par Nexa
Resources, filiale du groupe brésilien Votorantim. En 2019, la production de Cerro
Lindo a été de 126 310 t de Zn, 37 678 t de Cu, 12 256 t de Pb, 101 t de Ag et 138 kg
de Au et les réserves prouvées et probables sont de 48,37 millions de t renfermant 1,26
% de Zn, 0,65 % de Cu, 0,16 % de Pb, 18,9 g/t de Ag. La production de Vazante a été
de 139 041 t de Zn, 1 015 t de Pb et 10,4 t de Ag et les réserves prouvées et probables
sont de 17,56 millions de t renfermant 9,08 % de Zn, 0,26 % de Pb et 13,0 g/t de Ag.
La plus importante mine européenne est celle de Tara en Irlande, exploitée par
Boliden. En 2019, la mine a produit 122 000 t de Zn, 16 000 t de Pb et 1,578 t de Ag.
Les réserves prouvées et probables sont de 17,4 millions de t de minerai contenant 6,0
% de Zn et 1,6 % de Pb.
La mine de Peñasquito, au Mexique, est exploitée par le groupe Newmont. Elle a été
acquis, début 2019, auprès de Goldcorp. C’est une mine d’or qui a produit, en 2019, 4 t
d’or, 48 t d’argent, 84 800 t de zinc et 49 000 t de plomb. Fin 2019, les réserves prouvées
et probables sont de 438,6 millions de t renfermant 0,77 % de Zn, 0,34 % de Pb, 33,2
g/t de Ag et 0,57 g/t de Au. La production de 2019 est minorée du fait d’un arrêt de la
production durant quelques mois, du au blocage de la mine par des populations
riveraines.
2. UTILISATION DU ZINC
Le zinc est utilisé sous diverses formes :
Bâtiment : outre les utilisations dans l’acier galvanisé (avec parfois des revêtements à
l’aide des alliages 55 % Al, 43,5 % Zn, 1,5 % Si ou 95 % Zn, 5 % Al, utilisés pour les
toitures de bâtiments industriels), le zinc est utilisé pur ou faiblement allié. Le zinc est
protégé de la corrosion par une couche passive de carbonate-hydroxyde de zinc
(2ZnCO3,3Zn(OH)2). La vitesse moyenne annuelle de corrosion est de 1 micromètre
en atmosphère rurale et de 10 micromètres en atmosphère industrielle. L’épaisseur
moyenne du zinc laminé est de 0,7 mm. Des ajouts de Cu (0,1 % minimum) et Ti (0,05 %
minimum) permettent de diminuer le coefficient de dilatation du zinc. Paris couvre ses
toits, depuis le baron Haussmann, de zinc laminé : 5 millions de m2 de surface.
Laitons : alliages avec Cu : 5 à 40 % de Zn. Le cuivre contenu dans le laiton confère à
celui-ci un pouvoir bactéricide.
Fonderie : les alliages « Zamak » (ZA4G, ZA4U1G, ZA4U3G) contenant de 3,9 à 4,3 %
de Al, ainsi que Cu jusqu’à 3,5 % et Mg jusqu’à 0,06 % représentent 90 % de la
production d’alliages de zinc de fonderie. Autres alliages de fonderie : ZA 8, ZA 27,
Ilzro 12, Kayem. Dans les automobiles les pompes à essence sont en Ilzro. Dans un
véhicule automobile moyen, de type européen, entre 10,2 kg de zinc dont 4,9 kg
d’alliages, 3,2 kg dans le zingage des tôles et 0,5 kg dans les pneus.
Anodes sacrificielles : 450 t/an en France pour protéger les coques de navires, les
citernes enterrées…
Poussière de zinc : pour la fabrication de l’aniline, la stabilisation de matières
plastiques, la cémentation de métaux précieux, la purification ultime des solutions
d’électrolyse, comme agent réducteur dans la fabrication des hydrosulfites de sodium et
de la formaldéhyde, comme revêtement protecteur de l’acier dans les procédés dits de
matoplastie et de shérardisation.
Sel, poudre et zinc laminé : pour les anodes des piles salines et alcalines. Dans ces
piles, le pôle positif est relié à un mélange de dioxyde de manganèse et de carbone de
manganèse. Les solutions d’électrolyte sont gélifiées (par de l’amidon) afin d’obtenir
des piles sèches. Le pôle négatif est en zinc dont l’état dépend du type de pile.
Dans le cas des piles salines cylindriques, dans lesquelles l’électrolyte est soit du
chlorure de zinc pur soit une solution fortement concentrée de ZnCl2 et de NH4Cl, le
pôle négatif est constitué par un alliage de zinc (avec ajouts de Pb : 0,2 %) sous forme
de godet. Le pôle positif est axial.
Dans le cas des piles alcalines, dans lesquelles l’électrolyte est KOH, le pôle négatif,
axial, est constitué par un crayon de zinc entouré d’un aggloméré de poudre de zinc et
est en contact avec la partie inférieure de la pile. Le boîtier, en acier, constitue le pôle
positif.
Au début des années 80, aux États-Unis, les pièces de 1 cent qui étaient
traditionnellement en cuivre ont été remplacées, par soucis d’économies, par des pièces
de zinc recouvertes de Cu. La consommation de ces pièces est particulièrement
importante, plusieurs milliers de t/an, du fait de la tradition de jeter ces pièces dans les
fontaines.
Agriculture : on estime que la moitié des sols agricoles ont un déficit en zinc. En 2015,
la consommation mondiale de zinc est de 255 000 t dont 160 000 t en fertilisation, le
reste dans l’alimentation animale. Dans ce secteur le sulfate de zinc représente 66 % de
la consommation (77 % en fertilisation, 23 % en alimentation animale), l’oxyde de zinc
représentant 34 % de la consommation (40 % en fertilisation, 60 % en alimentation
animale). Les consommations en fertilisation en 2015, sont les suivantes :
3.1. Lixiviation
Par cette opération, on traite soit de la calcine issu de l’opération de grillage, soit
directement le sulfure de zinc, ce dernier procédé étant plus récent que le traitement de l’oxyde
de zinc.
Le but de la lixiviation est de mettre en solution le zinc sous forme de l’ion Zn2+
en obtenant la transformation soit du sulfure de zinc issu directement du minerai, soit l’oxyde
de zinc (calcine) issu du grillage en sulfate de zinc (ZnSO 4) après lixiviation.
𝒁𝒏𝑺(𝒔) + 𝑭𝒆𝟐 (𝑺𝑶𝟒 )𝟑 (𝒂𝒒) →𝑻˃𝟗𝟎°𝑪 𝒁𝒏𝑺𝑶𝟒 (𝒂𝒒) + 𝟐𝑭𝒆𝑺𝑶𝟒 (𝒂𝒒) + 𝑺 (𝒔) (𝒁𝒏𝑺(𝒔) )
Les ions Fe3+ précipitent sous forme de goethite FeO(OH) et sont ainsi éliminés
de la solution qui contient moins de 1 g/L d’ions Fe3+.
Il est réalisé par chauffage, à 900 – 950 °C, en présence d’air, selon la réaction :
ZnS + 2 O2 = ZnSO4
Lorsque le concentré est riche en fer, ce qui est souvent le cas, il se forme des
ferrites, oxydes mixtes de zinc et de fer, selon la réaction :
Ces ferrites sont insolubles dans l’acide sulfurique dilué utilisé lors des
opérations hydro métallurgiques et leur présence a longtemps été un obstacle à ces opérations.
On sépare par décantation la solution d’ions zinc qui sera traitée par cémentation.
Les boues contenant encore 20 % du zinc insoluble sous forme de ferrite de zinc sont traitées
par lixiviation acide. Toute la difficulté de l’hydrométallurgie du zinc réside, pour les minerais
riches en fer, ce qui est le cas de ceux actuellement exploités, dans l’élimination des ions
ferriques. En effet, par élévation de pH, l’hydroxyde ferrique Fe(OH) 3 précipite. Celui-ci peut
être séparé d’une solution par décantation : c’est ce qui se produit lors de la « lixiviation
neutre ».
c) Lixiviation acide
Le résidu solide peut contenir, si le minerai de départ est riche en fer, une part
importante du zinc initialement présent dans le minerai, 20 % de zinc. Il est nécessaire de
récupérer ce zinc en attaquant ce résidu, à chaud, vers 90-95°C, par la solution d’acide
sulfurique provenant de l’électrolyse. Dans ces conditions, la ferrite est dissoute et les ions
contenus, Fe3+ et Zn2+, passent en solution. Cette opération est appelée lixiviation acide.
La calcine est attaquée par une solution diluée d’acide sulfurique (180 à
190 g/L). Cette solution est récupérée, à la fin de l’électrolyse, pour être recyclée en amont des
opérations hydro métallurgiques. Elle contient également de 30 à 50 g/L d’ions Zn2+ qui n’ont
pas été récupérés totalement par électrolyse et qui sont ainsi recyclés. La dissolution est
effectuée vers 55 à 65°C, la chaleur étant apportée par la dissolution des oxydes. L’oxyde de
zinc passe en solution selon la réaction représentée par l’équation chimique suivante :
La solution décante pour séparer les éléments solubilisés des déchets solides
résiduels du minerai et de certains éléments insolubles.
3.2. Cémentation
Le but de la cémentation sur la solution issue de l’opération de lixiviation
(hydrolyse et acide) est de retirer les éléments : cobalt, nickel, cadmium et cuivre et manganèse.
Ces éléments ayant été solubilisés sous forme d’ions, après lixiviation, dans la solution, outre
Zn2+, les ions suivants sont encore présents : Cu2+, Cd2+, Ni2+, Co2+, Mn2+.
L’élimination de la plupart d’entre eux est effectuée par réduction à l’aide de
poudre de zinc. L’emploi de zinc permet d’éviter l’introduction d’ions étrangers. Les ions Mn2+,
non réduits, resteront en solution, mais par contre, les autres ions seront réduits selon la réaction
Ces sels sont réduits :
Soit pour EXTRAIRE le métal, c'est le cas par exemple de la récupération de cuivre
présent dans la solution sous forme de sulfate de cuivre par réduction sur le fer ;
𝑴𝒆𝒛+ 𝟐+
(𝒂𝒒) + 𝒁𝒏(𝒔) → 𝑴𝒆(𝒔) + 𝒁𝒏(𝒂𝒒)
Le principe est de mettre en contact l’ion métal (exemple Cu 2+) avec un métal
ayant un pouvoir réducteur plus important (moins électronégatif Fe ou Zn). Dans notre cas, seul
la poudre de zinc fine sera utilisée.
On a une réaction du type :
𝑪𝒖𝟐+ 𝟐+
(𝒂𝒒) + 𝒁𝒏(𝒔) → 𝑪𝒖(𝒔) + 𝒁𝒏(𝒂𝒒)
3.3. Électrolyse
L’électrolyse est effectuée en faisant passer un courant électrique entre deux
électrodes dans la solution de sulfate de zinc obtenue à l’issue de l’opération de cémentation.
Elle met en jeu les réactions suivantes :
Cathode en aluminium
Anode en plomb
𝟏
𝑯𝟐 𝑶 (𝒂𝒒) → 𝟐 𝑶𝟐 (𝒈) + 𝟐𝑯+ + 𝟒 è
La réaction globale
𝟏
𝒁𝒏𝑺𝑶𝟒 (𝒂𝒒) + 𝑯𝟐 𝑶 (𝒂𝒒) → 𝒁𝒏 (𝒔) + 𝟐 𝑶𝟐 (𝒈) + 𝑯𝟐 𝑺𝑶𝟒 (𝒂𝒒)
Elle est réalisée, dans des cuves en ciment revêtue de PVC. La solution contient
initialement de 125 à 170 g/L de Zn2+.
Le zinc se dépose sur la cathode d’où il est décollé toutes les 24, 48 ou 72 heures
par pelage (ou stripping). La production, par cellules qui contiennent jusqu’à 86 cathodes de
1,6 m2, peut atteindre 3 t/jour.
La solution, après épuisement partiel (au 2/3) des ions Zn2+ et régénération de
l’acide à l’anode, est recyclée en amont des lixiviations neutre et acide.
4. FLOW-SHEET