Cours Entomo Facss
Cours Entomo Facss
Cours Entomo Facss
L’entomologie est une branche de zoologie ayant pour objet l’étude des insectes.
L’entomologie médicale est une discipline faisant partie intégrante de la parasitologie. Elle a
pour objet l’étude des relations que peuvent avoir les insectes avec la santé de l’homme. Elle
s’intéresse aussi aux autres classes d’Arthropodes, notamment des Arachnides qui ont un
rapport avec la médecine humaine et vétérinaire.
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2. Aspects fonctionnels de la transmission vectorielle
L’hématophagie de l’Arthropode est indispensable dans la transmission vectorielle.
C’est, en effet, toujours à l’occasion d’un repas de sang sur un vertébré infectant que
l’Arthropode s’infeste. Les Arthropodes vecteurs sont, suivant les cas, soit des Acariens
(Tiques), soit des Insectes dont quatre ordres renferment des vecteurs de maladies humaines :
les Diptères (Moustiques, Phlébotomes, Simulies, Glossines, etc.), les Siphonaptères (Puces),
les Anoploures (Poux), les Hémiptères (Punaises).
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Les déjections déposées sur la peau de l’hôte vertébré. Les parasites envahissent
l’organisme grâce à la plaie de piqûre, aux lésions de grattage ou à la souillure des muqueuse,
ex : maladie de Chagga ou Trypanosomiase Sud américaine.
Ecrasement du vecteur : en écrasant des poux infestés par des rickettsies,
l’hémolymphe contenant ces rickettsies peut se répandre sur la peau du vertébré. Les
rickettsies gagnent l’organisme de celui-ci grâce aux lésions de grattage ou à la souillure des
muqueuses.
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Les insectes sont, à l'état imaginal, des animaux terrestres ou dulçaquicoles, de petites
dimensions (de 0,25 mm à exceptionnellement 30 cm de long), au corps divisé en trois
parties:
la tête présentant, contrairement aux chélicérates, une paire de mandibules (les
insectes appartiennent au sous-phylum des mandibulates) et une paire d'antennes (on
appelle aussi ce sous-phylum les antennates);
le thorax provenant de la fusion de trois segments et portant trois paires de pattes (la
classe des insectes est aussi appelée classe des hexapodes) et, le plus souvent, deux
paires d'ailes, insérées sur les deuxième et troisième segments thoraciques (les
Diptères ne présentent qu'une paire d'ailes et certains insectes sont aptères);
un abdomen segmenté.
Au plan anatomique interne, les arthropodes présentent des caractéristiques importantes :
-le tube digestif constitué de trois parties :
-une partie antérieure ou stomodeum
-une partie médiane ou mesenteron
-une partie postérieure ou proctodeum
La fonction excrétrice est assurée par des conduits qui débouchent à la limite du
mesenteron et du proctodeum : les tubes de Malpighi.
-l’appareil circulatoire est constitué d’un vaisseau dorsal propulseur avec une poche
contractile ou ventricule par segment à partir du mésothorax (8 à 11), fermé en arrière.
Chaque poche possède latéralement un orifice ou ostiole ; entre les ventricules une valvule
pour éviter le retour du sang en arrière. Le sang entre par les ostioles et expulsé par l’aorte. Le
sang est jaunâtre, ou brun ou rouge et contient des phagocytes.
-le système nerveux comprend autant de paires que d’anneaux ;
-le cerveau, constitué par les trois premières paires de ganglions fusionnés, au-dessus de
l’œsophage : Protocérébron relié aux yeux, Deutocérébron qui se ramifie dans les antennes et
Tritocérébron qui innerve le labre.
-un volumineux ganglion sous-oesophagien qui innerve les pièces buccales.
-une chaine nerveuse ventrale des ganglions thoraciques qui commande les ailes et les pattes.
-l’appareil respiratoire : toujours trachéen. Les trachées sont des tubes maintenus
ouverts par un filament de chitine spiralé, ramifié dans tous les organes. Les trachées
communiquent à l’extérieur par les stigmates. L’expirationest possible grâce à la contraction
des muscles.
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-les muscles des arthropodes sont striés. Ils prennent leur point d’appui directement
sur la cuticule grâce à la différenciation de certaines cellules épidermiques.
-les organes génitaux : chez le mâle, deux tubes testiculaires sécrètent les
spermatozoïdes évacués par deux spermiductes vers un canal collecteur où arrivent aussi les
productions de glandes annexes qui diluent le sperme ou le protège. Le canal collecteur se
prolonge par un organe d’accouplement.
Chez la femelle, deux ovaires faits, chacun, d’un buisson de tubes sécreteurs ; les gamètes
suivent les deux oviductes pour atteindre le vagin et l’orifice génital placé entre les 8ème et
9ème anneaux abdominaux, près du vagin, se trouve un réservoir de sperme ou spermathèque.
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CHAPITRE 1 : LES DIPTERES
Ils se caractérisent par un mésothorax volumineux et l’existence d’une seule paire
d’ailes. La 2ème paire est réduite en balanciers ou haltères et sert d’organe de stabilisation
pendant le vol. Les nymphes de Diptères peuvent être libres et mobiles (moustiques) ou
enfermées dans un puparium, enveloppe dure de forme ovoïde constituée par le tégument du
dernier stade larvaire. Cette catégorie de nymphe est appelée pupe (tsé-tsé).
C’est le groupe le plus important au plan médical, il renferme la plupart des insectes
vecteurs des endémo-épidémies, ex : moustiques, simulies, tsé-tsé, phlébotomes.
Selon la forme des antennes des adultes, les Diptères sont divisés en deux sous-
ordres : les Nématocères et les Brachycères.
-Nématocères : ils ont des antennes de plus de trois articles. On distingue quatre
familles d’importance médicale : les Simuliidae (Simulies), les Psychodidae (Phlébotomes),
les Ceratogonidae (Culicoïdes) et les Culicidae (Moustiques).
-Brachycères : ils ont des antennes comportant trois articles. On y distingue deux
groupes : les Orthorrhaphes et les Cyclorrhaphes.
-Orthorrhaphes se caractérisent par le fait que les adultes quittent l’exuvie nymphale
par une fente en T ou en I, ex. Tabanides ;
-Cyclorrhaphes se différencient des premiers par le fait que les adultes sortent de
l’exuvie nymphale par une fente circulaire. On y classe la plupart des mouches.
I : LES MOUSTIQUES
1. Généralités
Les moustiques sont d’une importance considérable en médecine en raison de leur rôle
dans la transmission de maladies qui comptent parmi les grands problèmes de santé publique :
Paludisme, Arboviroses (Fièvre Jaune, Dengue, Chikungunya et autres), Filarioses
lymphatiques. Lorsqu’ils pullulent, ils constituent une nuisance considérable.
2. Systématique
Les moustiques forment au sein de l’ordre des Diptères, la famille des Culicidés qui
est subdivisée en trois sous familles : les Anophelinés (Anopheles), les Culicinés (Culex,
Aedes, Mansonia) et les Toxorhynchitinés (Toxorhynchites).
Les Anophelinés (environ 400 espèces) essentiellement représentés par le genre
Anopheles dont les principaux caractères sont :
o Œufs à flotteurs latéraux ;
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o larves sans siphon respiratoire ;
o adultes à palpes longs, dilatés à leur extrémité chez les mâles, femelles
hématophages ;
o les larves adoptent une position parallèle à la surface de l’eau lorsqu’elles
viennent respirer ;
o les imagos adoptent une position oblique par rapport à la surface de repos.
Les Culicinés (quelques 2.500 espèces) comportent de nombreux genres dont Aedes,
Culex, Mansonia, etc. Les principaux caractères sont :
o œufs sans flotteur ou avec flotteur polaire ;
o larves avec siphon respiratoire ;
o femelles hématophages, à palpes courts, mâles à palpes longs.
Les Toxorhynchitinés sont des moustiques de grande taille, regroupés dans le genre
Toxorhynchites qui renferme une cinquantaine d’espèces. Les principaux caractères sont :
o larves carnivores avec siphon ;
o adultes à trompe coudée vers le bas ;
o femelles à palpes courts, non hématophages.
3. Morphologie
Les stades jeunes, pré-imaginaux, des moustiques sont aquatiques, alors que les
adultes ont une vie aérienne. La morphologie des différents stades est en rapport direct avec
ces modes de vie.
L’adulte mesure 5-20mm, le corps est composé de trois parties distinctes : tête, thorax et
abdomen.
- la tête : deux yeux composés de nombreuses omatidies s’étendant sur les faces latérales
mais aussi sur la grande partie de la face dorsale et un peu sur la face ventrale. Les Ocelles
sont absents, le Clypeus, le Front portant les antennes, le vertex et l’occiput. Les antennes
comportent 15 articles et plumeuse à l’extrémité chez le mâle et 16 chez la femelle, glabres à
l’extrémité
-le thorax : assez globuleux, comprenant trois segments soudés : pro, méso et métathorax,
dont chacun présente une partie dorsale (tergum) et une partie ventrale (sternum) les pièces
latérales étant les pleures. Sur chacun de ces segments s’insère une paire de pattes. En outre,
le mésothorax porte une paire de stigmates, une paire d’ailes et un prolongement postérieur et
dorsal : le scutellum. Le métathorax porte, lui, une paire de stigmates et une paire de
balanciers (ou haltères). Chaque patte comprend, de sa base à l’extrémité distale, la hanche,
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ou coxa, le trochanter, le fémur, le tibia et un tarse de cinq articles, dont le dernier porte des
griffes et parfois un empodium et deux pulvilles.
-l’abdomen : de dix segments, dont huit visibles extérieurement. Chacun d’eux présente une
partie dorsale (tergite) et une partie ventrale (sternite), reliées par une membrane souple
latérale. Les derniers segments abdominaux constituant les appendices génitaux (genitalia),
dont la morphologie très complexe, surtout chez les mâles, est très utilisée en systématique.
L’appareil génital mâle (hypopygium), comprend les IXè et Xè segment. Chez la femelle, les
segments génitaux (IXè et Xè) n’ont guère de valeur taxonomique. Le dernier segment porte
deux prolongements : les cerques, plus ou moins visibles suivant les genres.
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étanche leur permettant de supporter la dessiccation durant plusieurs semaines ou mois (œufs
durables) et d’attendre les premières pluies pour éclore. Au cours de sa vie, une femelle peut
pondre de 1000 à 2500 œufs au total.
Toute collection d’eau peut héberger des larves de moustiques, mais à cet égard,
chaque espèce a des préférences plus ou moins strictes.
Parmi les Anophèles, An. gambiae s.l. est le vecteur le plus fréquemment observé. Ses
gîtes larvaires sont essentiellement les collections d’eau résiduelle, temporaires, propre et
ensoleillées, sans végétation (flaques, ornières, traces de sabot ou de pas, trous d’emprunt de
terre, etc.).
Les gîtes d’Aedes aegypti sont :
o des gîtes domestiques (vases de fleurs, soucoupes placées sous les pots de
plantes ornementales, récipients de stockage d’eau, etc.)
o des gîtes péri domestiques (boîtes de conserve vides et vieux pneus jetés,
citernes servant à recueillir l’eau de pluie, etc.).
o des gîtes sauvages ou naturels (plantes à feuilles engainantes, creux dans les
arbres ou dans les rochers, cabosses de fruits, etc.).
Les larves de Culex (C. quinquefasciatus) supportent la pollution et sont
habituellement observées dans les eaux usées des caniveaux, des latrines etc.
Les larves de Toxorhynchites sont habituellement observées dans les gîtes naturels
(creux dans les arbres, plantes à feuilles engainantes, etc.).
L’éclosion aboutit à la libération d’une larve de stade I. Il existe 4 stades larvaires. Le
8ème segment de chaque stade porte sur la face dorsale les deux ouvertures (spiracles) des
troncs trachéaux par lesquels est prélevé l’air atmosphérique nécessaire à la respiration. Chez
les moustiques autres que les Anophèles, ces spiracles s’ouvrent à l’apex d’un siphon
respiratoire (présence de siphon chez les Culicinés, et absence de celui-ci chez les
Anophelinés). Ces larves, très mobiles, se nourrissent de plancton. Lorsque les conditions de
température sont satisfaisantes, la durée totale du stade larvaire est de l’ordre de 8 à 10 jours.
A l’issue du 4ème stade larvaire, une mue transforme l’insecte en nymphe mobile qui ne
se nourrit pas. La vie nymphale dure de 1 à 3 jours durant lesquels se forme l’imago.
La durée de vie des femelles est, en moyenne, de l’ordre de mois. Leur comportement
est essentiellement lié à l’hématophagie qui les oblige, une fois fécondées, à se déplacer pour
chercher un hôte vertébré adéquat en fonction de leurs préférences trophiques. Les femelles
sont attirées par différents stimuli dégagés par l’hôte : CO2, chaleur, odeur spécifique.
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Certaines espèces sont ainsi anthropophiles strictes ou préférentielles et parmi elles, on pourra
distinguer les moustiques endophages, entrant dans les habitations pour piquer l’homme, et
les moustiques exophages, se gorgeant à l’extérieur. Habituellement, chaque repas de sang est
suivi d’une ponte deux à trois jours plus tard. En effet, la digestion progressive du sang et le
développement concomitant des ovocytes jusqu’à la ponte définissent le cycle gonotrophique
(temps qui sépare 2 pontes ou 2 repas de sang consécutifs), dont la durée est relativement
constante pour une espèce donnée.
Le développement des ovocytes entraine le déroulement irréversible des trachéoles
ovariennes. L’observation au microscope, après leur dissection, permet de déterminer l’âge
physiologique des populations de moustiques. Chez les femelles pares, les trachéoles sont
déroulées alors qu’elles sont pelotonnées chez les nullipares.
Suivant les espèces, le cycle d’agressivité varie. Les Anophèles et les Culex sont
surtout nocturnes, alors que beaucoup d’Aedes piquent durant la journée. Il est important de
connaitre les gîtes de repos fréquentés par les moustiques entre les repas sanguins car c’est
souvent là que l’on pourra les atteindre à l’aide d’insecticides rémanents. Ainsi certaines
espèces, dites endophiles, se reposent durant quelques heures, à l’intérieur des maisons après
avoir piqué. Celles qui admettent des gîtes de repos extérieurs sont des exophiles.
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5. Ecophysiologie
La dispersion, par le vol, des moustiques est de l’ordre de quelques centaines de
mètres ou de quelques kilomètres. A cette dispersion active peut s’ajouter une dispersion
passive, grâce aux vents et surtout moyens de transport de l’homme (bateaux, avions etc.).
Durant les périodes défavorables (saison sèche, hiver…), les moustiques persistent soit
sous forme de femelles fécondées au repos (qui ne prennent pas de repas de sang ou dont les
ovaires n’évoluent pas), ex. C. pipiens en Europe, soit sous forme d’œufs durables qui
supportent la dessiccation et dont l’éclosion aura lieu dès les premières pluies, ex. A. aegypti
en Afrique.
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-La lutte chimique par les insecticides constitue l’essentiel des mesures prises contre les
moustiques. Suivant le cas, on peut adopter des mesures :
-anti-larvaires (dispersion d’insecticides dans les gîtes)
-adulticides (MIILDA, PID : souvent décrier pour cause de résistance et de risque de
bioaccumulation).
II : LES SIMULIES
1. Généralités - Systématique
Les diptères de la famille des Simuliidae comprennent environ 1.550 espèces connues.
Ces espèces connues sont reparties en 25 genres environ dont 4 seulement comportent des
espèces anthropophiles : les genres Similium, Prosimulium, Cnephia et Austrosimulium. Les
vecteurs d’onchocercose appartiennent au genre Similium. Les Simulies sont des insectes
chez lesquels ont été reconnus et étudiés les complexes d’espèces-jumelles, en particulier le
complexe Similium damnosum qui pourrait regrouper une quarantaine d’espèces. Il s’agit
d’espèces sympatriques, qu’il est difficile ou impossible de distinguer les une des autres par la
morphologie, mais peuvent être différenciés uniquement par la cytotaxonomie.
2. Morphologie
2.1. Les Simulies adultes sont des insectes de petite taille (1 à 5 mm), d’aspect
trapu, de couleur généralement sombre. Les yeux sont très volumineux, holoptiques chez les
mâles, dichoptiques chez les femelles ; les antennes sont assez courtes, bien que constituées
de 11 segments cylindriques et les pièces buccales piqueuses forment une trompe courte. Le
thorax, très développée, donne insertion à une paire d’ailes larges soutenues par un nombre
réduit de nervures, et à des pattes courtes et fortes. L’abdomen comportant 10 segments dont
les deux derniers segments constituent les organes génitaux dont l’aspect morphologique est
utilisé dans les deux sexes pour l’identification.
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2.2. Les larves aquatiques, de forme allongée et renflée au niveau de l’abdomen,
mesurent, au dernier stade, de 10 à 15 mm. Elles présentent une capsule céphalique avec deux
antennes, des pièces buccales broyeuses et 2 pré-mandibules munies de longues soies
disposées en éventail lorsqu’elles sont déployées. Le thorax arbore, en position ventrale, un
pseudopode muni de crochets apicaux. Quant à l’abdomen, il est surtout caractérisé par la
présence, à son extrémité, d’une couronne de crochets destinés à amarrer solidement la larve
sur le substrat afin qu’elle ne soit pas emportée par le courant.
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Au bout d’une semaine ces œufs éclosent et libèrent des larves de stade1. Les larves de
simulies sont donc toujours fixées par leurs crochets abdominaux à des substrat immergés tels
que pierres, des branchages, des végétaux ; elles peuvent en outre tisser un réseau de fils de
soie auquel elles demeurent amarrées lors de leurs déplacement d’un support à un autre pour
éviter d’être emportées par le courant souvent violent au niveau des gîtes. Ces derniers sont
constitués, le long des cours d’eau, au niveau de sites particuliers ou les eaux sont très
courantes et oxygénées : gués, rapides, cascades, radiers, pentes de barrages, canaux
d’irrigation etc. Certaines espèces demeurent fixées sur la carapace de crustacés ou d’insectes
aquatiques. Ces larves se nourrissent de proies vivantes et d’éléments du plancton qu’elles
capturent à l’aide de ces éventails de soies de leurs pré-mandibules qui font ainsi office de
filtres. Le nombre des stades larvaires successifs, séparés par des mues, est de six à neuf,
l’ensemble durant en milieu tropical, de 10 à 15 jours. En climat froids, certaines espèces
peuvent hiberner durant plusieurs mois à l’état larvaire.
Les nymphes se trouvent, également fixées par leur cocon, dans les même gîtes,
immobiles, elles ne prennent pas de nourriture. Ce stade dure de deux (2) à dix (10) jours.
L’émergence de l’adulte a lieu sous l’eau et l’insecte gagne immédiatement la surface
dans une bulle d’air, abandonnant le cocon attaché sur son support.
Les adultes sont amenés à prélever des jus sucrés d’origine végétale pour assurer leurs
besoins énergétiques, mais seules les femelles sont hématophages ; ce repas de sang est pris
durant la journée, sur un mammifère ou un oiseau en fonction de préférence trophiques de
l’espèce. Entre les repas, les insectes demeurent dans des gîtes de repos sur la végétation
basse.
Leur vol est puissant et leur permet d’effectuer de déplacement de plusieurs dizaines
de kilomètres voire plusieurs centaines de kilomètres. La longévité des simulies adultes
femelles en région tropicale est de l’ordre de deux (2) à quatre (4) semaines. Le cycle
gonotrophique étant de quatre (4) à cinq (5) jours.
4. Importance médicale
Les simulies anthropophiles sont les vecteurs de l’Onchocercose ou cécité des rivières
(Agent pathogène : Onchocerca volvulus) en Afrique, en Amérique Centrale et en Amérique
du Sud. En Afrique, les espèces les plus importantes appartiennent aux deux complexes
suivants :
Le complexe Similium damnosum qui pourrait regrouper une quarantaine d’espèces
assurent la transmission en Afrique occidentale et centrale, et dans certains foyers d’Afrique
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orientale. Ces espèces sont éventuellement sympatriques et très difficile ou impossible de
distinguer les une des autres par la morphologie. Pour leur distinction, on a recours à l’étude
des chromosomes (cytotaxonomie), à l’analyse de l’ADN à l’aide de sondes moléculaires, etc.
Le complexe Similium neavei en Afrique orientale, présente une bioécologie larvaire
particulière : dans les cours d’eau, les larves sont fixées sur des crabes ou d’autres crustacées
aquatiques pour leur facilité le déplacement.
Lorsque la simulie se nourrit, elle ingère des embryons d’Onchocerques
(microfilaires). Dans l’organisme de l’insecte, les microfilaires se transforment au bout de 6 à
10 jours en larves infectantes. Celles-ci sont transmises à l’homme lors du repas de sang de la
simulie et achèvent alors leur développement en devenant des vers adultes. Les adultes mâles
et femelles copulent ; les femelles peuvent vivre 12 ans dans l’organisme humain et elles y
produisent des millions de microfilaires qui migrent vers la peau, d’où elles peuvent à
nouveau passer chez la simulie à la faveur d’une piqûre. Il n’y a pas de transmission lorsque
la température ambiante est inférieure à 18°C, et la maladie n’existe que sous les tropiques.
Outre la transmission des microfilaires, on a mentionné des réactions parfois sévères
aux piqûres de simulies : prurit, céphalée, nausée, fièvre etc. Ces désagréments sont d’autant
plus importants que les piqûres sont nombreuses et, dans certaines régions, les simulies sont si
abondantes que la vie de l’homme y est y rendue extrêmement pénible, voire impossible.
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III : LES CÉRATOPOGONIDÉS
Généralités
La famille des Ceratopogonidae regroupe de petits diptères, dont le nombre est élevé :
plus de 1000 espèces. On les désigne parfois sous le nom de « culicoïdes ».
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Les femelles adultes sont généralement hématophages, piquant des vertébrés à sang ou
froid, parfois même se gorgeant sur d’autres insectes. Leur dispersion est faible, de l’ordre de
500 m, leur longévité d’environ un (1) mois.
3. Importance médicale
En pathologie humaine, l’importance des Cératopogonidés demeure modeste. Ils sont
responsables de la transmission de nombreux arbovirus dont un seul est réellement pathogène
pour l’homme : le virus Oropouche, en Amazonie Brésilienne.
Plusieurs filaires sont y transmises par des espèces du genre Culicoides : Mansonella
perstans, en Afrique tropicale et surtout en Afrique noire (Vecteurs : Culcoide milnie, C.
grahamii).
On notera également que les piqûres répétées des Cératopogonidés peuvent dans
certaines zones, constituer une nuisance extrêmement importante (piqûres suivies de réactions
érythémateuses intense, oedémateuses, très prurigineuses).
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IV : LES PHLÉBOTOMES
1. Systématiques-Morphologie
Les phlébotomes sont de petits diptères, généralement classés dans la famille des
Psychodidae au sein de laquelle ils constituent la sous-famille des Phlébotominés. Les
espèces connues de Phlébotomes sont au nombre de 600 environ. Les espèces vectrices de
maladies humaines sont reparties dans les genres Phlébotomus (vecteur de leishmanioses
euroasiatiques et africaines) et Lutzomyia (vecteur des leishmanioses américaines).
Les Phlébotomes adultes sont des insectes de très petite taille : 1 à 4 mm, de couleur
pâle, très velus, d’aspect bossu. Ils sont, en outre, caractérisés par leurs pièces buccales
piqueuses formant une trompe assez courte, leurs ailles couvertes de soies, de forme
lancéolée, relevées sur le dos au repos, leurs pattes longues et grêles, et par le grand
développement des organes génitaux externes des mâles.
Les œufs, allongés, bruns, mesurent de 0,3 à 0,4 mm.
Les larves, sont vermiformes (aspect de petites chenilles), longues d’environ 8mm au
stade IV, munies de pièces buccales broyeuses. Les téguments du thorax et de l’abdomen,
blanchâtre, est orné de soies courtes et trapues et de longues soies, généralement au nombre
de quatre, s’insèrent sur le dernier segment.
Les nymphes, blanchâtre également, comportent un céphalothorax et un abdomen dont
les deux derniers segments restent habituellement insérés dans la dépouille larvaire, ce qui
maintient ces nymphes fixées au substrat.
2. Cycle de développement-Bioécologie
Les œufs, pondus isolément par les femelles dans des endroits abrités éclosent en une
ou deux semaines. Les larves ne sont pas aquatiques mais terricoles, confinées dans des gîtes
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caractérisés par la permanence de certains facteurs d’environnement : lieux sombres, calmes,
assez humides. Il s’agit, par exemple, de creux d’arbres, d’anfractuosités du sol ou des murs,
de terriers de rongeurs, etc. Les larves des Plébotomes sont saprophages : elles se nourrissent
de débris divers d’origine végétale. Les nymphes, immobiles, se trouvent dans les mêmes
habitats. L’ensemble de développement pré-imaginal dure de 20 à 75 lors suivant les
conditions climatiques.
Les adultes fréquentent, eux aussi des endroits calmes, proches des habitats des hôtes
vertébrés, et par conséquent variables selon la préférence trophique des femelles qui, seules,
sont hématophages. Les Phlébotmes sont généralement actifs au crépuscule et durant la nuit,
se déplaçant peu, volant assez mal. Beaucoup restent près du sol ; cependant, en milieu
forestier, certaines espèces peuvent vivre en hauteur, jusque dans les frondaisons des arbres.
L’intervalle, séparant les repas sanguins est de l’ordre de trois à dix jours. Le nombre de
cycles gonotrophiques ne semble guerre dépasser quatre ou cinq. Beaucoup d’espèces piquent
préférentiellement des Mammifères ou les oiseaux ou encore des reptiles.
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peau. Elle est la forme la plus courante en Afrique, en Amérique du Sud, sur le Sous-continent
indien, en Asie du Sud-ouest, autour de la Méditerranée et dans les pays qui forment le Sud de
l’ex-URSS.
Quelques 35 virus ont pour vecteurs des Phlébotomes. Il s’agit d’une part de
Bunyaviridés du genre Phlébovirus, à l’origine de syndromes fébriles aigus, regroupés sous le
nom de « fièvres à Phlébotomes ». D’autre part, des Rhabdoviridés du genre Vesiculovirus, au
premier rang desquels figure le virus du genre Orbivirus.
La bartonellose humaine à Bartonella bacilliformis dont le vecteur majeur est P.
verrucarum, une espèce très antropophile, abondante au Pérou dans les vallées infectées. Le
mode de développement de la bactérie chez l’insecte demeure inconnu.
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V : LES TABANIDÉS
1. Généralités
Les Tabanidés, ou taons, sont des diptères répandus dans le monde entier et dont les
femelles sont hématophages.
2. Systématique
Cette grande famille des Tabanidae ; quelques 3000 espèces ; est habituellement
subdivisée en trois sous-familles principales :
-les Pangoniinae, aux pièces buccales très allongées, ne sont pas hématophages et
n’offrent pas d’intérêt médical ;
-les Chrysopinae comportent notamment, le genre Chrysops, caractérisé par des taches
jaunes sur le thorax et l’abdomen, et des ailes aux taches enfumées ; les antennes sont très
allongéés ;
-les Tabaninae, parmi lesquels figurent des genres importants sur les plans médical et
surtout vétérinaire comme les Haemotopota, les Tabanus, les Hybomitra, les Atylotus, etc.
Les Haematopota sont de petits tabanidés aux ails enfumées à petites taches blanches
nombreuses et arrondies ; les Tabanus sont, par contre de gros insectes aux ailes entièrement
hyalin ou enfumées.
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Les Œufs, de forment cylindriques (1,5 à 2 mm) sont pondus en masse compactes
déposées sur des végétaux ou sur le sol. Blanchatres à la ponte, ils prennent en quelques
heures une couleur foncée. Au bout de quelques jours, leur éclosion donne issue à des larves
qui se laissent tomber sur le substrat ; elles sont allongées, de couleur gris ou brune. Ces
larves sont aquatiques ou sémi-aquatiques ; leur développement est très lent (six (6) mois à
trois (3) ans), comprenant sept (7) à dix (10) stades successifs. Au dernier de ces stades, leur
taille peut atteindre jusqu’à 3 cm.
Une mue transforme ensuite l’insecte en nymphe immobile, ne prenant pas de
nourriture. Une à deux semaines plus tard émerge l’adulte.
4. Bio-écologie
Absents en milieu urbain, les taons sont des insectes fréquentant des milieux
écologiquement peu modifiés : prairies et savanes, forêts, marécages. Les femelles seules sont
hématophages. Certaines espèces sont autogènes (capables de se reproduire sans repas de
sang). Presque toujours exophages et exophiles, elles effectuent leurs repas généralement en
plusieurs fois et durant la journée. Bien leur vol soit puissant, ces insectes se déplacent assez
peu. La longévité des femelles parait être de l’ordre de deux mois.
Les larves sont aquatiques ou semi aquatiques : elles se développent dans les creux
d’arbre, dans la vase ou la boue au bord de certaines collections d’eau (mares, marais côtiers
rizières, cours d’eau), dans des prairies humides, parfois des zones à forte pollution
organiques. L’impossibilité d’établir des élevages de taons au laboratoire interdit toute étude
précise de leur physiologie et de certains aspects de leur comportement.
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6. Lutte contre les Tabanidés
Cette lutte est extrêmement difficile. Le contrôle des populations larvaires est le plus
souvent impossible. Celui des adultes ne peut se concevoir que par des pulvérisations
d’insecticides à proximité des troupeaux et n’est donc utilisée qu’à des fins de médecine
vétérinaire.
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VI : LES GLOSSINES ET LES AUTRES MOUCHES
1. Les Glossines
Les glossines, ou mouches tsé-tsé constituent un petit groupe, très particulier et
homogène, au sein de l’énorme famille des Mucidae (ou Glossinidae). On en connaît trente
espèces ou sous espèces, limitées à l’Afrique subsaharienne.
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1.2. Systématique
On reconnaît classiquement trois groupes d’espèces au sein du genre Glossina :
-le groupe Palpalis (sous-genre Nemorhina) avec cinq espèces assez petites de 6 à 8 mm
notamment G. palpalis palpalis, G. palpalis gambae G. tachinoides, G. fiscipes fiscipes
G.fiscipes quanzensis; ces glossines sont hygrophiles, vivant de préférence à proximité de
l’eau ;
-le groupe Morsistans (sous-genre Glossina) : cinq espèces de taille moyenne de 8 à 10 mm,
en particulier G. morstans morstans, G. morstans centralis G. pallidipes, G. swynnertoni ; ce
sont surtout des espèces xérophiles (savanes) ;
-le groupe Fusca (sous-genre Austenina) : treize espèces de grande taille (11 à 16 mm),
comprenant par exemple G. longipennis, G. fusca, G. medicorum, etc. répandues dans les
forêts denses humides et les galeries forestières.
1.3. Bioécologie
Les pupes sont en pratique extrêmement difficiles à découvrir dans la nature ; elles se
trouvent dans le sol, concentrées dans des « gîtes à pupes » localisés dans des lieux ombragés,
au pied des arbres et des buissons.
Les adultes montrent, eux aussi, des exigences écologiques assez strictes. On peut
distinguer à cet égard :
-les espèces de savanes : G. morsitans
-les espèces riveraines : G. palpalis, G. tachinoides ;
-les espèces de forêt : G. fusca
Chez ces mouches, les deux sexes sont hématophages. Les repas de sang sont pris
durant la journée sur la faune sauvage ou sur les animaux domestiques et parfois sur l’homme.
Au repos, les glossines peuvent être retrouvées sur la végétation, à des hauteurs variables
suivant les espèces, suivant la saison, suivant l’heure. Elles volent rapidement , mais pas
longtemps, pour rechercher leurs hôtes, avec lesquels le contact, bref, a lieu en des sites
privilégiés : les pistes et les forêts galeries ; les alentours des points d’eau dans les zones
boisées ; la végétation à proximité des lieux de baignade, puisage de l’eau, lessive, rouissage
de manioc, pêche, gués ou franchissement de bacs ; la végétation entourant les villages ; les
forêts sacrées ou les cimetières plantés d’arbres ; les lisières de la forêt en bordure des
plantations de café ou de cacao ; les habitats de savanes.
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Les femelles effectuent généralement un repas de sang tous les deux jours.
Habituellement, les femelles ne s’accouplent qu’une seule fois dans leur vie. Leur longévité
moyenne est de l’ordre de deux à trois mois.
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Les méthodes mécaniques : la glu a permis la destruction des Glossines. Elle peut être
mise sur des hommes, des panneaux noirs ou sur des animaux. Des pièges divers ont été
préconisés.
La lutte chimique, à l’aide d’insecticides peut être utilisée, éventuellement par voie
aérienne, une fois les gîtes de repos bien repérés.
Enfin, des méthodes de lutte génétique ont été à plusieurs reprises expérimentées sur
les glossines, parfois avec succès : utilisation de mâles stériles. Elles supposent de disposer
d’élevages importants qui sont très onéreux à entretenir.
2. Les Stomoxes
Le genre Stomoxys ou mouches charbonneuses, sont des insectes cosmopolites qui
ressemblent à la mouche domestique et que l’on appelle aussi mouche piqueuses. On peut les
distinguer des autres mouches non piqueuses d’aspect semblable par le fait que leurs pièces
buccales pointent vers l’avant. En Afrique, on peut les confondre avec les glossines dont les
pièces buccales pointent également vers l’avant. Les stomoxes sont cependant plus petits que
les tsé-tsé et leurs ailes ne se recouvrent pas au repos.
Les Stomoxes sont hématophages dans les deux sexes. Ils piquent dans la journée et
surtout à l’extérieur, mais il n’est exclu qu’ils se nourrissent également à l’intérieur. Leur
piqûre est douloureuse, ces insectes représentent une sérieuse nuisance pour l’homme et les
animaux, notamment les équidés, les bovidés et les canidés. Stomxys calcitrans est parfois
impliqué dans la transmission mécanique de trypanosomes du bétail. Les femelles pondent
leurs œufs sur les matières organiques en décomposition, comme le crottin de cheval, le
compost ou débris de végétaux pourris. Les larves de couleur blanc-crème, ressemblent à
celles de la mouche domestique. Les pupes se développent dans les zones sèches du sol. Le
développement de l’insecte depuis l’œuf jusqu’à l’imago dure de 12 jours à 2 mois, en
fonction de la température.
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et quelques fois des réactions fébriles. On peut éviter ce parasite en repassant avec un fer
chaud les vêtements mis à sécher, en évitant de se coucher sur le sol…
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CHAPITRE II : ORDRE DES SIPHONAPTERES OU ORDRE DES PUCES
1. Généralités-systématique
Les puces constituent, parmi les insectes, l’ordre très homogène des Siphonaptères.
Elles sont caractérisées, sur le plan de leur biologie, par un contact étroit avec leurs hôtes
puisqu’elles vivent en ectoparasites permanents ou dans les habitats de ces hôtes. Elles
existent sur tous les continents. Ces insectes sont aptères et holométaboles. Les aphaniptères
comportent deux familles : la famille des Pulicidés (puces) et la famille des Sarcopsyllidés
(chiques).
2. Bioécologie
Selon les espèces, les œufs sont pondus dans les habitations, dans la litière de l’hôte,
plus rarement sur l’hôte. Les larves sont détritiphages ; elles se nourrissent de squames, de
poils ou de plumes et de déjections de puces adultes qui contiennent de l’hémoglobine plus ou
moins dégradée, les stades larvaires se succèdent dans le même biotope. De ce fait, l’adulte
qui émergera du cocon nymphal n’aura aucune difficulté à rejoindre ce dernier.
Chez l’adulte, les deux sexes sont hématophages. Aussitôt après la copulation, ils
recherchent un hôte vertébré grâce à leur aptitude au saut. Le repas de sang est assez bref.
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Elles peuvent jeûner durant plusieurs mois si la température et l’humidité s’abaissent ou en
l’absence de l’hôte spécifique. La longévité moyenne des adultes est de l’ordre de dix mois.
En Afrique tropicale, on peut rencontrer sur l’homme Tunga penetrans ou puce-
chique. La femelle de cette espèce peut pénétrer et vivre enchâssée dans le derme d’un
homme ou d’un autre mammifère. Là elle s’hypertrophie du fait du développement des œufs
et peut être à l’origine d’inflammations. Ces femelles parasites se localisent souvent sous les
orteils et les plantes pieds. Le trou d’expulsion peut être à l’origine d’une infection.
3. Importance médicale
-Les piqûres sont prurigineuses
-La transmission d’agents pathogènes :
-Yersina pestis, agent de la peste bubonique
-Reckettsia typhi agent du typhus murin
-De façon accidentelle : hôte intermediaire de Diphylidium caninum, Hymenolepis
nana, des trypanosomes d’animaux, des arbovirus, des vers.
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CHAPITRE III : ORDRES DES HEMIPTERES OU ORDRE DES PUNAISES
Généralités-Systématique
Deux familles appartenant à l’ordre des Hémiptères comportent des espèces hématophages
susceptibles de piquer l’homme : les Cimicidae et les Reduvidae. Parmi les cimicidae,
certaines espèces, appartenant au genre Cimex, sont des punaises domestiques (punaises de
lits). Ces insectes hématophages dans les deux sexes et à tous les stades, sont très liés à
l’homme. Actifs la nuit, ils se réfugient durant la journée dans les fentes des murs ou de la
toiture, dans les boiseries, etc. Trois espèces parasites l’homme de manière habituelle : Cimex
lectularus, C. Hemipterus et Leptocimex boueti.
1.2. Biologie
Les punaises piquent les végétaux et les animaux, certaines sont hématophages. Ils
possèdent une glande à odeur forte et repoussante qui trahit leur présence.
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C’est un parasite non spécifique (il parasite l’Homme et certaines espèces animales,
notamment les volailles et même des batraciens et des reptiles).
2. Cycle évolutif
Après la fécondation, la femelle pond dans les anfractuosités, l’éclosion a lieu après 8
à 10 jours. La larve effectue 5 mues pour donner des adultes. Chaque stade effectue un repas
sanguin. Au total, le cycle dure de 7 à 11 semaines. Les adultes ont une longévité relativement
importante qui peut aller jusqu’à un an.
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trompe allongée, qui, au repos, se trouve repliée à la face inférieure du corps. Sur le thorax
s’insèrent deux paires d’ailes, les antérieures présentant une partie basale scoriacée et une
partie apicale membraneuse ; les postérieures sont elles entièrement membraneuses. Les
pattes sont longues : ces insectes sont surtout coureurs, et volent assez mal. L’abdomen est
aplati chez l’insecte à jeun mais se distend et prend une forme globuleuse chez l’animal
gorgé.
Les œufs, de couleur rosée, longs de 1.5 à 2.5mm sont déposés, par lots de dix à vingt
ou isolément, leur incubation dure une dizaine de jours, si les conditions sont favorables.
Les larves présentent la même morphologie générale que les adultes mais leur taille est
réduite, les ailes ne sont ébauchées qu’à partir du 4ème stade. On distingue cinq (5) stades
successifs séparés par des mues. Chacun de ces stades prend au moins un repas de sang, mais
ces larves peuvent survivre longtemps à jeun.
2. Systématique
La famille des Reduviidae comporte un grand nombre d’espèces cosmopolites.
Certaines seulement sont hématophages : elles appartiennent à la sous-famille des
Triatominae. Trois genres sont d’importance médicale ; Panstrongylus, Triatoma et
Rhodmius.
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4. Importance médicale
Les Réduves piquent de préférence au visage, au coin de l’œil, au coin des lèvres. En
piquant, ils absorbent une petite quantité de sang et aussitôt après émettent des déjections qui
peuvent pénétrer dans les muqueuses (par les blessures de la piqûre où les lésions de
grattage) et transmettre ainsi la maladie de Chaggas due à Trypanosoma cruzi.
5. Lutte
La destruction des punaises est très difficile, il faut utiliser des insecticides en
fumigation. Assez souvent cette action de lutte est décevante. Dans la limite du possible, il
faut se débarrasser des meubles infestés et appliquer le feu (cas des poulaillers de faible valeur
vénale).
La PID est associée à l’éducation sanitaire des populations concernées.
Les punaises de lit sont détruites par les Blattes (Blattela germanica…), et par diverses
espèces de fourmis. L’action de ces derniers insectes associée à celle du soleil est
certainement très efficace.
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CHAPITRE IV : ORDRE DES ANOPLOURES OU ORDRE DES POUX
Les poux appartiennent à l’ordre des Anoploures, regroupant plus de 500 espèces.
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3. Morphologie, cycle de développement et écologie de Pediculus humanus capitis
Le pou de tête est légèrement plus petit que le pou du corps : 1.6 à 2.6mm pour le
mâle, 2.7 à3.3mm pour la femelle. Le cycle de développement est tout à fait comparable à
celui de P. humanus corporis.
Son écologie, en revanche, amène cet insecte à vivre préférentiellement dans la
chevelure. C’est à la base d’un cheveu que la femelle déposera ses lentes. La région infestée
est la tête. C’est en cas d’infestation intense que certains individus sont retrouvés sur le corps.
Les mauvaises conditions d’hygiènes sont favorables au développement des poux
5. Rôle pathogène
5.1. Rôle pathogène direct des poux
Agents de phtirioses des Mammifères et de l’Homme.
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Tableau 3: Rôle pathogène indirect des poux chez l’Homme par P. humanus
corporis
Type Nom du pathogène Maladie
Rickettsioses Rickettsia prowazeki Typhus épidémique
Rickettsia quintana Fièvre des tranchées
Borrelia recurrentis Fièvre récurrente cosmopolite
Rôle accessoire Salmonelloses Peste
Fièvre pourprée des montagnes
rocheuses
Toutes ces maladies dont le pou du corps assure la dissémination, sévissent par épidémies
dont le développement est directement lié à conditions favorisantes les poux : le froid, le
manque d’hygiène, la pauvreté, outre les traitements spécifiques, leur contrôle suppose la lutte
contre les poux à l’échelle communautaire dans sa totalité. Lorsque les circonstances le
permettent, une telle lutte, menée avec toute la rigueur nécessaire, est toujours efficace.
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CHAPITRE V : ORDRE DES ACARIENS
Généralités
A l’intérieur de l’immense groupe des Archnidés, les Acariens constituent un
ensemble assez vaste et hétérogène, extrêmement complexe. Ils parasitent l’homme de
manière régulière ou occasionnelle et présentent un intérêt médical. On distingue : les
Acariens endoparasites, les ectoparasites permanents et les ectoparasites temporaires du
tégument, les acariens piqueurs lymphophages et hématophages.
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peut en rapprocher la dermatite à Pyemotes ventricosus qui affecte les personnes manipulant
des végétaux séchés (tabac, paille, lin, fleurs séchées…).
5.1.1. Systématique
La famille des Ixodidés renferme 800 espèces répandues dans le monde entier. Ces
espèces sont regroupées en une dizaine de genres, dont les plus importants sont les
Haemaphlysalis, les Dermacentor, les Rhipicéphalus, les Amblyomma, les Ixides, les
Hyalomma.
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5.1.2. Morphologie et cycle de développement
Les Ixodidés adultes ont un corps formé de deux parties : en avant le capitulum et en
arrière, l’idiosome. Le capitulum est constitué d’une base et d’un rostre, ou hypostome, garni
de nombreuses dents dirigées vers l’arrière et encadré par deux palpes de quatre articles.
L’Idiosome présente une cuticule souple et extensible et des zones chitinisées. Les pattes sont
au nombre de huit. A jeun, les femelles mesurent, selon l’espèce de 7 à 15 mm de long, leur
scutum dorsal est relativement peu développé. Les mâles, légèrement plus petits, présentent,
eux un scutum plus développé, recouvrant la presque totalité de la face dorsale de l’Idiosome
ainsi que des plaques ventrales.
Le cycle de développement est complexe et long. Il comporte trois stades parasites,
chacun d’eux effectuant un repas de sang, séparés les uns des autres par des phases libres.
Après son repas de sang, la femelle quitte son hôte vertébré, se laisse tomber au sol et, trois à
quatre semaines plus tard, commence à pondre, cette ponte (1000 à 20.000 œufs) durera une
vingtaine de jours. Une fois celle-ci terminée, la femelle meurt. Les mâles ne prennent
habituellement aucun repas.
De ces œufs sortiront, un mois plus tard, des larves, long de 1 mm, elles présentent la
même morphologie générale que les adultes, mais ne possèdent que trois paires de pattes. Les
larves doivent rechercher un hôte vertébré sur lequel elles effectueront un repas de sang d’une
durée de trois à cinq jours. A la suite de ce repas, au cours duquel est absorbée une importante
quantité de sang, la larve se détache et, au sol, subira une mue quelques semaines plus tard qui
la transformera en une nymphe. Celle-ci, longue de 2 à 3.5 mm, possède quatre paires de
pattes. Elle doit, elle aussi, prendre un repas sanguin sur un vertébré, avant de subir, au sol,
une autre mue qui l’amènera au stade adulte plusieurs mois plus tard. Cet adulte devra, à son
tour, se gorger sur un hôte convenable.
Au total, le cycle biologique des Ixodidés comporte par conséquent trois repas
sanguins (deux seulement chez les mâles), pris habituellement sur trois vertébrés
appartiendront à une, deux, ou trois espèces différentes. Il s’agit d’un cycle long, s’étendant
parfois sur plusieurs années.
5.1.3. Bioécologie
L’écologie de ces tiques est dominée par la recherche des hôtes vertébrés. Cette
recherche, qui a lieu par trois fois pour chaque individu, est passive : les tiques se tiennent
immobiles, « à l’affût », sur la végétation, prêtes à s’accrocher au pelage ou au plumage de
tout hôte potentiel passant à sa portée. Certaines espèces, dites endophiles, vivent cependant
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dans des milieux fermés constitués par les habitats des hôtes (nids, terriers). La spécificité de
ces tiques vis-à-vis de leurs hôtes est très variable suivant les espèces. Selon les cas, et les
stades, ces hôtes seront soit des reptiles, soit des oiseaux, soit des mammifères de petite taille
(insectivores, rongeures) ou de grande taille (ongulés, carnivores, hommes…).
L’accouplement des adultes a lieu sur le sol, ou, plus généralement, sur l’hôte, ce qui
suppose qu’un même hôte soit simultanément parasité par des individus mâle et femelle de la
même espèce de tique.
5.2.1. Systématique
La famille comporte 150 espèces. Les principaux genres sont les Argas, les Otobius,
les Ornithodores.
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Le cycle de développement comporte trois stades. La ponte est déposée par la femelle
dans son habitat ; après une incubation de 25 jours, sortiront des larves hexapodes, longue
d’environ 0.5 mm
Ces larves ont, elles, un capitulum en position antérieure. Chacune doit effectuer un
repas de sang sur un hôte adéquat ; elle se détachera ensuite et subira une mue pour accéder à
la stade nymphale.
La nymphe, qui possède, comme l’adulte, quatre paires de pattes, a un capitulum
ventral, un hypostome réduit. Le stade nymphale est constitué d’un nombre variable de stades
successifs (généralement deux à quatre, mais parfois sept). Chacun de ces stades effectue un
repas de sang qui ne dure que quelques minutes.
Une fois adultes, la tique, quel que soit son sexe, réalise un nombre variable de repas
au cours de sa vie qui peut être très longue : dix à vingt ans. Chacun de ces repas est, chez la
femelle, suivi d’une ponte. Les repas sont rapides, de l’ordre de quinze à vingt minutes
5.2.3. Bioécologie
Le principal caractère biologique des Argasidés est leur endophilie. Ces tiques, pour la
plupart, ne quittent jamais l’habitat de leurs hôtes : terriers de rongeurs ou de carnivore,
grottes à chauves-souris, fissures des murs et du sol des habitations, étables
, porcheries, etc. Certaines espèces, ornithophiles, vivent dans les nids des oiseaux, ou dans
les rochers littoraux. Très peu d’espèces sont exophiles.
Dans ces conditions de microclimat très stable, la recherche de l’hôte ne présente
aucune difficulté. Les repas étant bref, ces tiques ne sont pas observés sur hôte ; elles
présentent par conséquent une très grande sédentarité, aboutissant à une succession de
générations sur le même microhabitat.
Notes de Cours d’Entomologie médicale dispensées par M. Yvon ANDJINGBOPOU_ Assistant de Biologie_ FACSS_2014-2015. 42
5.2.5. Lutte contre les Argasidés
Cette lutte se limite à la réfection des conduits des murs et le comblement des
anfractuosités du sol, de boucher les ouvertures des terriers de rongeurs domestiques afin de
supprimer les gîtes. Il faut également éliminer les animaux sauvages nichant dans les maisons
(rongeurs, chauves-souris, des caves et des graniers). Le recours à la pulvérisation régulière
d’insecticides peut parfois s’avérer utile.
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CHAPITRE VII : LA LUTTE CONTRE LES VECTEURS DE MALADIES
La lutte biologique
Elle se résume à introduire dans le biotope des espèces visées des espèces qui sont
leurs ennemis naturels (parasites, micro-organismes pathogènes, prédateurs). Il peut s’agir
d’insectes, de virus, de bactéries, des protozoaires, de champignons, de végétaux divers, de
nématodes ou de poissons. Pour pouvoir utiliser ces agents biologiques de manière efficace, il
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faut une bonne connaissance de la biologie et du comportement des insectes à combattre ainsi
que des conditions locales. La lutte biologique peut s’avérer efficace notamment si elle est
menée parallèlement à une autre méthode (aménagement de l’environnement, opération de
lutte chimique…). Cependant, il faut s’assurer que l’introduction de certaines espèces ne soit
pas de nature à nuire à l’équilibre écologique préexistant.
-Utilisation de poissons larvivores qui se nourrissent de larves de moustiques. Cette
utilisation est cependant limitée. Il faut des poissons :
-ayant une préférence pour les larves de moustiques par rapport à d’autres types de proies
présentent à la surface de l’eau ;
-de petites tailles permettant de pénétrer dans la végétation et de vivre même dans de petites
collections d’eau peu profondes ;
-à reproduction rapide
-adaptés aux températures élevées et supportant les eaux fortement polluées ;
-capables de supporter le transport (pour l’empoissonnement éventuel des gîtes)
-non compétitifs écologiques des poissons consommables indigènes ;
-de préférence originaire de la région que l’on se propose de démoustiquer.
Les poissons couramment utilisés appartiennent à la famille des Poeciliidae
(Gambusia affinis et Poecilia reticulata). Ils sont de petite taille et leur bouche adaptée à
happer les proies en surface. Pour des collections importantes, Oreochromis (Tilapia)
Mossambicus et Cyprinus carpio (carpe) peuvent être utilisés. Elevés dans les rizières
irriguées, ils peuvent servir à la fois d’arme contre les moustiques et de nourriture pour
l’homme.
-Utilisation de moustiques prédateurs du genre Toxorhynchites qui pondent dans les
creux d’arbres et les plantes à feuilles engainantes. Les larves de ces moustiques se
nourrissent des larves d’autres moustiques (tels que certains Aedes) évoluant dans les même
gîtes.
-Certaines bactéries comme Bacillus thuringiensis H-14 et Bacillus sphaericus
produisent des toxines qui entrainent une mortalité importante chez les larves de moustiques
et de simulies qui les ingèrent. Il est signalé que B. sphaericus n’est pas efficace contre les
simulies ni contre Aedes aegypti mais qu’il convient cependant bien au traitement des gîtes
larvaires de Culex dont les eaux sont souvent polluées. Aux doses normales d’utilisation ces
toxines sont inoffensives pour les autres insectes, les poissons, les animaux supérieurs et
l’homme.
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-On peut aussi citer, pêle-mêle, le cas des libellules dont les larves se nourrissent de
larves de moustiques ; des nématodes et des champignons qui parasites et se développent dans
l’organisme des larves de moustiques…
La lutte chimique
Elle se fonde sur l’emploi de produits synthétiques d’origine végétale qui tuent les
moustiques. Ces produits sont les insecticides. Ils agissent par contact ou par ingestion et
peuvent être soit contre les stades larvaires ou contre les imagos. On distingue :
-les composés minéraux et les dérivés de pétrole
-le vert de paris (acétoarsénique de cuivre, dérivé de l’arsénic). C’est le larvicide le
plus anciennement utilisé (1921-1940). Ces particules flottent en surface et provoque une
intoxication des larves.
-les huiles de pétrole (vidange) que l’on déverse sur les gîtes larvaires. Ces huiles tuent
les larves par asphyxie.
-les larvicides organiques de synthèse :
les composés organophosphorés :chilorpyriphos (DursbanR), fénitrothion, fenthion,
R
odfenphos, malathion, pyrimiphos-méthyle, téméphos (Abate ).
Les régulateurs de croissance : ce sont des imitations d’hormones sécrétées par les insectes.
On distingue des Juvénoïdes (méthoprène) qui s’opposent à la nymphose ou provoquent des
perturbations au cours de la métamorphose, et des ecdysoïdes (diflubenzuron et triflumuron)
qui inhibent le durcissement du tégument et entrainent ainsi la mort de l’insecte.
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-L’utilisation de serpentins ou de plaquettes renfermant des répulsifs volatils pouvant
être libérés par la chaleur (pyréthrinoïdes de la première génération : bioresméthrines,
bioalléthrine).
-Les méthodes permettant de tuer et de réduire les populations de vecteurs
-Lutte physicochimique
La protection procurée par l’utilisation de moustiquaires de lit peut être améliorée en
imprégnant ces moustiquaires avec un insecticide à effet rapide. Généralement, les
insecticides utilisés appartiennent à la classe des pyréthrinoïdes. Cette méthode est
actuellement préconisée pour la prévention du paludisme.
-La lutte génétique
Le fondement de cette lutte relève du principe suivant : chez un insecte dont la femelle
ne s’accouple qu’une seule fois, l’accouplement avec un mâle stérilisé entraine l’absence de
descendance viable. Cette lutte est essentiellement basée sur la stérilisation des mâles. Ceux-
ci élevés et irradiés aux Rayons X au laboratoire sont lâchés dans la nature. Pour mémoire,
des essais ont été réalisés, notamment avec des mâles irradiés de Tsé-tsé. Ceux-ci ne se sont
pas révélés compétitifs avec les mâles naturels et ces tentatives ont été peu encourageantes.
-La lutte chimique
On distingue des traitements à courte durée d’action et ceux à longue durée d’action.
Les traitements ayant un effet rémanent de courte durée : une fois que l’aérosol s’est
déposé, les insectes peuvent revenir impunément sur les lieux. Les insecticides sont émis à
l’aide de :
-diffuseurs d’insecticides tel le dichlovos ou vaponaR. L’insecticide se présente sous
forme liquide volatil dont la vapeur est toxique pour les insectes volants ;
-bombes aérosols ;
-pulvérisateurs à main ou à moteur.
Les traitements à effet rémanent (Pulvérisation Intra-Domiciliaire (PID)) : ils sont
généralement effectués avec des pulvérisateurs à pression préalable. Elle se fonde sur l’emploi
de produits synthétiques, à activité insecticide ou acaricide. Sur le plan purement chimique, la
plupart des molécules utilisées actuellement se répartissent en quatre grandes familles :
-les organochlorés : les plus anciens, mais encore largement employés, ils ont rendu et
rendent encore d’immenses services par leur action généralement prolongée ;
malheureusement ils suscitent fréquemment des phénomènes de résistance, à cette famille
appartiennent : le DDT, le HCH, le Chlordane, etc.
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-les organophosphorés : il s’agit d’inhibiteurs de l’acétylcholinestérase, très utilisés
également dans la lutte antivectorielle, comme le malathion, le fenthion, le téméphos, etc.,
leur toxicité pour les mammifères, très faible ou même nulle, peut permettre l’utilisation de
certains d’entre eux, dans l’eau de boisson (téméphos).
-les carbamates : ce sont également des anticholinestérasiques, ex. : le propoxur ;
-les pyréthrines et surtout les pyréthrinoides synthétiques, comme la perméthrine ou la
deltaméthrine, sont des substances efficaces et rémanentes, certaines sont utilisées depuis
quelques années pour l’imprégnation des moustiquaires dont l’efficacité se trouve ainsi
renforcée.
Outre les phénomènes de toxicité aigüe ou chronique et leur action possible sur
l’environnement par accumulation dans les chaînes trophiques, les principales difficultés
rencontrées dans l’emploi de ces pesticides résident dans l’apparition de résistances parmi les
populations cibles. Ces résistances sont parfois dues, chez certains moustiques, à des
comportements d’évitement (résistance de comportement) empêchant le contact entre
l’insecte et le composé insecticide. Le plus souvent, les résistances observées résultent d’une
aptitude à détoxifier la substance grâce à un équipement enzymatique adéquat, présent a priori
chez certains individus (résistance physiologique). Ces individus résistants se trouvent ainsi
sélectionnés ; si la pression insecticide est maintenue, l’ensemble de la population devient
insensible après un nombre de génération puisque la présence de l’enzyme impliquée est
génétiquement déterminée. Il convient de vérifier régulièrement grâce à des tests parfaitement
codifiés, la sensibilité de l’insecte visé vis-à-vis de la substance utilisée. En cas de résistance,
il faut rapidement modifier le protocole établi, en recourant à des composés d’une autre
famille.
La lutte chimique ne se limite pas à l’utilisation d’insecticides classiques. On peut
aussi faire appel, dans certains cas, à des composés ovicides, à des régulateurs de croissance
(substances agissant sur le contrôle neuro-endocrinien du développement), à des herbicides
destinés à supprimer certains végétaux, parfois aussi à des rodenticides pour lutter contre les
hôtes vertébrés.
Le choix de l’insecticide à utiliser doit reposer sur une juste évaluation des avantages
et des inconvénients de chaque produit dans le cas particulier.
Au préalable, il faut :
-être informé
-de l’action de l’insecticide choisi sur la faune non cible
-de son action polluante et de sa toxicité pour l’homme et les mammifères ;
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-évaluer la sensibilité initiale de l’insecte visé vis-à-vis de l’insecticide choisi et de
divers composés pouvant lui être substitués en cas de nécessité.
-s’assurer de la possibilité de poursuivre les opérations de lutte dans le temps voulu.
Pour être utilisé, un insecticide doit avoir les caractéristiques suivantes :
-avoir une toxicité importante pour l’insecte visé ;
-avoir une action rapide et être efficace à faible concentration ;
-ne pas être dangereux pour l’homme et la faune non cible ;
-ne pas être phytotoxique ;
-avoir une bonne rémanence (activité résiduelle)
-être chimiquement stable dans les conditions de stockage et de transport ;
-avoir une bonne miscibilité à l’eau ;
-ne pas avoir d’agressivité vis-à-vis du matériel d’épandage ;
-être d’un emploi facile permettant un apprentissage rapide du personnel ;
-ne pas avoir d’odeur ni de couleur contestables ;
-avoir un bon rapport coût/efficacité.
3. Modes d’épandage
Les traitements insecticides peuvent se pratiquer à l’intérieur ou à l’extérieur des
habitations, sur les murs, le sol, la végétation, les étendues d’eau…
Suivant la nature des traitements, la superficie à désinsectiser et les types de matériel,
les épandages d’insecticides peuvent se faire par des aéronefs ou au sol avec des appareils
portés à dos d’homme ou tractés.
Les modes d’épandage sont variés : dispersions de granulés, émission du produit à
l’aide de différents appareils (entre autres pulvérisateurs à pression préalable ou à moteur).
L’insecticide peut être émis sous forme de fumée (fumigation) ou sous forme de fines
gouttelettes (nébulisation).
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-l’apparition chez les anophèles visés d’une résistance aux insecticides utilisés ;
-le fait que certaines espèces d’anophèles piquent et se reposent à l’extérieur ;
-l’habitude qu’ont les habitants de certaines régions de dormir à la belle étoile pendant
la saison chaude ou à la place mortuaire ;
-la répugnance de certaines communautés à accepter les PID ;
-l’organisation, la gestion et le financement de vastes campagnes de pulvérisations
s’étendant sur de longue périodes se sont révélés problématiques dans nombre de pays ;
-le fait que la méthode utilisée (PID) demande un personnel non seulement spécialisé
mais nombreux.
Il est désormais clair que pour être efficiente la lutte antivectorielle doit se tourner vers
des méthodes plus simples et meilleures marché de manière à permettre sa décentralisation et
une participation plus importante des services de santé de district et surtout des populations
locales dans l’optique de la durabilité.
Dans ce sens, l’utilisation de la moustiquaire imprégnée par la population est une
méthode simple, réaliste, économique, efficace et acceptable.
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UNIVERSITE DE BANGUI REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Unité-Dignité-Travail
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