génétique_mendelienne_1_
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Complément du cours
Chapitre : Génétique Formelle
Plan
I. C’est quoi la génétique Mendélienne ou Formelle ?
II. Mono-hybridisme
III. Di-hybridisme
IV. Utilisation du test Chi deux
V. Linkage et crossing-over
On peut donc en déduire que le caractère présent en F1 est dominant alors que le
caractère absent est récessif.
C’est la première loi de Mendel ou loi d’uniformité : tous les hybrides de première
génération issus du croisement de deux lignées pures se ressemblent et présentent le
caractère de l’un des parents et de lui seul.
Ainsi, si des pois homozygotes à graines jaunes (lignée pure) sont croisés avec des
pois homozygotes à graines vertes (autre lignée pure), en F1 tous les pois seront à graine
jaune. Le caractère « graine jaune » est donc dominant et le caractère « graine verte » récessif.
Ce qui en terme de génotype et de phénotype peut s’énoncer de la manière suivante, en
utilisant l’allèle J pour jaune dominant et l’allèle v pour vert récessif.
Chaque parent étant homozygote (J/J ou v/v), il ne peut en effet former qu’un seul type
de gamète : l’un porteur de l’allèle J, l’autre porteur de l’allèle v. La fécondation réunira donc
obligatoirement les deux allèles J et v mais J étant dominant, il sera le seul à s’exprimer. Par
conséquent tous les hybrides de première génération seront de phénotype « graine jaune ».
En croisant ensuite les hybrides de première génération (F1) entre eux, on aboutit alors
aux résultats suivants.
Cette fois, les deux caractères parentaux réapparaissent mais dans un rapport 3/1 : 75%
des hybrides de deuxième génération présentent le caractère dominant et 25% le caractère
récessif.
C’est la deuxième loi de Mendel ou loi de ségrégation (appelée aussi loi de pureté
des gamètes): tous les hybrides de deuxième génération issus du croisement de deux
hétérozygotes pour un même couple d’allèles ne se ressemblent pas et présentent l’un ou
l’autre des caractères de la génération parentale.
Un échiquier de croisement ou carré de Punnett permet d’expliquer ce résultat. Il
consiste à établir un tableau à double entrée où sont représentés sur une ligne horizontale et
sur une colonne verticale les différents types de gamètes que forment les parents. Il suffit
ensuite de procéder à la réunion des gamètes mâle et femelle dans chaque case pour obtenir le
produit de la fécondation ou, ce qui revient au même, les différents génotypes résultant du
croisement et leur distribution relative.
En reprenant le cas où deux hybrides de F1 à graine jaune (J/v) sont croisés ensemble,
on obtient ainsi 1/4 de J/J, 1/2 de J/v et 1/4 de v/v, soit 3/4 d’individus possédant le phénotype
« graine jaune » et 1/4 le phénotype « graine verte ».
III. Dihybridisme
Les phénomènes décrits jusqu’à présent ne concernaient que des lignées parentales
pures se distinguant par un seul caractère. Voyant maintenant ce qu’il en est lorsqu’elles
diffèrent par deux caractères distincts et reprenons les expériences de Mendel effectuées à
partir de pois à graines jaunes / ridées et de pois à graines vertes / lisses.
Comme précédemment, il s’agit bien sûr de lignées homozygotes de sorte que le
croisement de pois à graines jaunes / ridées entre eux ne donne que des pois à graines jaunes /
ridées et il en est de même pour les pois à graines vertes / lisses. En revanche, si l’on croise
les deux variétés entre eux, tous les pois de F1 présentent le même phénotype (graines jaunes
et lisses) et aucun pois à graines vertes / ridées n’apparaît. On peut donc en conclure une
nouvelle fois que les caractères « graine jaune » et « graine lisse » sont dominants alors que
les caractères « graine verte » et « graine ridée » sont récessifs. Ce qui en terme de génotype
et de phénotype peut s’énoncer de la manière suivante en utilisant l’allèle J pour jaune
dominant, l’allèle L pour lisse dominant, l’allèle v pour vert récessif et l’allèle r pour ridé
récessif.
Génotype (J/J ; r/r) x (v/v ; L/L) → Génotype J/v ; L/r
Phénotype (J ; r ) x (v ; L) → Phénotype J ; L
Mendel croise alors les hybrides obtenus en F1 entre eux et observe que les quatre
caractères parentaux réapparaissent en F2 mais dans un rapport 9/3/3/1. 9/16 des pois sont à
graines jaunes et lisses (J ; L), 3/16 à graines jaunes et ridées (J ; r), 3/16 à graines vertes et
lisses (v ; L) et 1/16 à graines vertes et ridées (v ; r), ce que confirme l’échiquier de
croisement suivant.
3ème loi: la disjonction indépendante des caractères : Les deux lois d’uniformité et de
ségrégation sont donc à nouveau vérifiées : tous les hybrides de première génération se
ressemblent mais pas ceux de deuxième génération. Et n’importe quelle combinaison de
caractères aboutirait à des proportions identiques : 3/4-1/4 en cas de monohybridisme, 9/16-
3/16-3/16-1/16 en cas de dihybridisme.
χ2 = OiAiAi
2
Les généticiens ayant par convention décidé d’accepter une marge d’erreur de 5%, il
faut, pour que la différence entre les deux distributions ne soit pas significative, que le χ2 soit
inférieur à 3,841 lorsqu’on étudie deux caractères, 5,991 trois caractères, 7,815 quatre
caractères, etc. conformément aux valeurs qui ont été établies par les statisticiens. De sorte
que, si, pour un nombre de caractères donné, on obtient une valeur de χ2 inférieure à celle de
la table, l’hypothèse est considérée comme juste. À l’inverse, si cette valeur est supérieure,
c’est que l’hypothèse doit être abandonnée.
Prenons l’exemple du croisement effectué par Mendel entre une lignée pure de pois à
graines lisses et une lignée pure de pois à graines ridées. En F1, tous les hybrides obtenus sont
de phénotype « graine lisse ». On peut donc en conclure que le caractère « graine lisse » est
dominant et que le caractère « graine ridée » est récessif. Par conséquent, les hybrides de F2
devraient faire réapparaître les caractères parentaux dans un rapport 3/1 : 75 % des pois
présentant une graine lisse et 25 % des pois une graine ridée.
Or sur un total de 7 324 graines, 5 474 sont lisses (Olisse) et 1 850 ridées (Oridée) alors
que la prévision attendue est de 5 493 (7 324 x 75%) graines lisses (Alisse) et de 1 831 (7 324 x
25%) graines ridées (Aridée).
Appliquons le test du χ2 :
χ2 = 54745493 185018312 =
2
5493
+ 1831
0,2629
Ce résultat étant très inférieur à 3,841, l’hypothèse testée est correcte : les hybrides de
deuxième génération se distribuent conformément aux lois de Mendel dans le rapport 3/1. Si
tel n’avait pas été le cas, il aurait fallu élaborer une autre hypothèse.
V. Linkage et crossing-over
Les travaux de Mendel, constituent encore aujourd’hui la base de toute étude
génétique consacrée à la transmission des caractères héréditaires. Pourtant, il existe des cas où
la descendance observée ne correspond pas aux prévisions attendues. On parle alors de
distribution non conforme.
Le phénomène fut observé pour la première fois au début des années 1900 par Bateson
et Punett chez le Pois de senteur. En laissant se reproduire les hybrides de F1 obtenus après
croisement de deux lignées pures (l’une à fleur pourpre et grain de pollen long, l’autre à fleur
rouge et grain de pollen rond), la F2 présentait des proportions très éloignées du rapport
9/3/3/1 attendu.
Tout se passait comme si la F1 avait produit beaucoup plus de gamètes renfermant les
allèles dominants pourpre et long, d’une part, les allèles récessifs rouge et rond, d’autre part,
que ne le laissait prévoir une répartition de type mendélien. Bateson et Punnett ont émit alors
l’hypothèse d’un couplage entre allèles dominants et allèles récessifs sans toutefois parvenir à
expliquer l’apparition de phénotypes nouveaux. Il fallut attendre les travaux de Morgan sur la
Drosophile pour que l’on comprenne que les allèles correspondant à la couleur de la fleur et à
la forme du grain de pollen se situent sur le même chromosome, tout en occupant des locus
différents.
Nous nous sommes en effet jusqu’ici intéressés uniquement à des caractères dont les
gènes étaient portés par des chromosomes différents (gènes indépendants).
Considérons l’exemple de dihybridisme traité plus haut. Les allèles qui déterminent
chaque caractère (la couleur pourpre ou rouge, la forme rond ou long du pollen) se situent sur
deux paires de chromosomes distincts. Il en résulte que les hybrides de première génération,
obtenus en croisant deux lignées pures, sont hétérozygotes pour les deux caractères. Ils
forment donc quatre types possibles de gamètes.
En croisant les hybrides entre eux, nous obtenons donc, conformément aux lois de
Mendel, neuf génotypes différents et quatre phénotypes apparents dans un rapport 9/3/3/1.
Supposons maintenant qu’un même chromosome porte les deux gènes (gènes liés).
Les hybrides de F1 renfermeront à nouveau les quatre allèles mais ceux-ci seront disposés sur
la même paire de chromosomes. Conséquence, ils ne pourront former que deux types de
gamètes.