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Chapitre 2 Les modes de transfert thermique

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TRANSFERT THERMIQUE 2024 – 2025 LP GT2A ARSTM

Chapitre 2 : LES MODES DE TRANSFERT THERMIQUE


Introduction
Un transfert d'énergie thermique a lieu chaque fois :
 qu'un gradient de température existe à l'intérieur d'un système,
 ou lorsque deux systèmes à températures différentes sont mis en contact.
Le transfert peut être défini comme la transmission d'énergie d'une région à une autre
sous l'influence d'un gradient.
Les modes de transfert de chaleur sont la manière avec laquelle la chaleur est
transportée d’un milieu à un autre. Il existe trois modes de transfert de chaleur : la
conduction, la convection et le rayonnement.
I. Transfert de chaleur par conduction
La conduction est le phénomène par lequel la chaleur se transmet d’une région à haute
température vers une autre à basse température à l’intérieur d’un milieu solide (liquide
ou gazeux) ou entre différents milieux mis en contact sans transport de matière.
I.1. Loi de Fourier
Lorsque la chaleur est transmise par conduction thermique, le flux est donné par la loi
de Fourier. Pour un milieu homogène et isotrope, la densité du flux de chaleur est :
𝜑 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑇
⃗ = −𝜆𝑔𝑟𝑎𝑑
Où 𝜆 est la conductivité thermique (𝑊. 𝑚−1 . 𝐾 −1 ), 𝜑
⃗ est le vecteur densité du flux de
chaleur. La puissance qui traverse l’unité de surface ‖𝜑⃗ ‖ = 𝜑 est exprimé en 𝑊/𝑚2 .
Ainsi, le vecteur flux de chaleur s’écrit :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑇
𝜙⃗ = −𝜆𝑆𝑔𝑟𝑎𝑑
L’unité de ‖𝜙⃗‖ = 𝜙 est le watt (𝑊).
I.2. Conductivité thermique
Les propriétés thermiques des matériaux sont des grandeurs qui caractérisent le
comportement des matériaux en présence d’un ou plusieurs types d’échange
thermique. Elles se rapportent également à la capacité du matériau à absorber de
l’énergie thermique.
Les valeurs de chaque propriété sont donc affichées en donnant la nature du matériau
et la température de mesure ou la relation de la grandeur en fonction de la
température.
I.2.1. Définition
La conductivité thermique est le flux de chaleur traversant un matériau d’épaisseur un
mètre, pour une différence de température de un kelvin entre les deux faces entrante
et sortante. Elle s’exprime en 𝑊. 𝑚−1 . 𝐾 −1 . Sa valeur permet de quantifier le pouvoir
du matériau à conduire la chaleur (en terme d’amplitude). Plus elle est faible, plus le
matériau est isolant (conduction faible).
En général, la conductivité thermique va de pair avec la conductivité électrique. Par
exemple, les métaux, bons conducteurs d’électricité sont aussi de bons conducteurs
thermiques. Il y a toutefois des exceptions, le diamant par exemple a une conductivité

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thermique élevée, entre 1000 et 2600 𝑊. 𝑚−1 . 𝐾 −1 , alors que sa conductivité électrique
est basse.
I.2.2. Conductivité thermique de quelques éléments
Un certain nombre d’éléments ont été proposés pour constituer des matériaux de
référence de conductivité thermique : le cuivre, l’or, le platine, le nickel, le tungstène.
Il faut noter que les valeurs de conductivité sont très sensibles aux basses
températures, à la pureté et à la perfection cristalline.
Le tableau ci-dessous présente quelques valeurs de conductivité de métaux à
température ambiante (20°𝐶).

I.3. Conduction en régime permanent sans génération interne


Dans cette partie, nous allons considérer uniquement des milieux passifs (pas de
𝜕𝑇
production interne d’énergie thermique), en régime permanent ( 𝜕𝑡 = 0) et
𝜕2 𝑇 𝜕2 𝑇
unidimensionnelle (𝜕𝑦 2 = 0; = 0). Dans ces conditions, l’équation de conduction
𝜕𝑧 2
𝜕2 𝑇
se réduit à l’équation d Laplace : 𝜕𝑥 2 = 0.
Ensuite, et en tenant compte de ces hypothèses, la résolution l’équation de conduction
pour les configurations géométriques les plus répondues dans la pratique à savoir :
les murs, les cylindres creux et les sphères creuses donne les résultats du tableau
suivant.

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Exercice 1
On considère une porte en bois (sapin très tendre) de surface 𝑆 = 2𝑚², d’épaisseur
𝑒 = 5𝑐𝑚 et de conductivité thermique 𝜆 = 0,1𝑊. 𝑚−1 . 𝐾 −1. Les températures
extérieure et intérieure de la maison sont respectivement 4°𝐶 et 19°𝐶. Déterminer :
1. Le profil de la température.
2. Le flux de chaleur.
Exercice 2
Un four est constitué de briques réfractaires d’épaisseur 𝑒𝑟 = 0,20𝑚 et de conductivité
thermique 𝜆𝑟 = 1,4𝑊. 𝑚−1 . 𝐾 −1, de briques isolantes d’épaisseur 𝑒𝑖 = 0,10𝑚 et de
conductivité thermique 𝜆𝑟 = 0,21𝑊. 𝑚−1 . 𝐾 −1 et de briques ordinaires d’épaisseur 𝑒𝑂 =
0,20𝑚 et de conductivité thermique 𝜆𝑟 = 0,7𝑊. 𝑚−1 . 𝐾 −1. Les températures intérieure
et extérieure du four sont respectivement 1200𝐾 et 330𝐾. Déterminer La densité de
flux de chaleur perdu par le four :
1. si les briques sont disposées en série.
2. si les briques sont disposées en parallèle.
Exercice 3
Soit un tube en acier de longueur 1𝑚, de rayon intérieur 𝑟1 = 10𝑚𝑚, de rayon extérieur
𝑟2 = 13,5𝑚𝑚 et de conductivité thermique 𝜆𝑎𝑐 = 46𝑊/𝑚. 𝐾. On suppose que les
températures des parois intérieure et extérieure sont respectivement
119,75°𝐶 et 119,64°𝐶. Déterminer :
1. La résistance thermique et le flux de chaleur correspondant
2. La résistance thermique et le flux dans le cas où le tube est entarté sur une
épaisseur de 2mm. La conductivité thermique de la tarte est 𝜆𝑡𝑎 = 2,2𝑊/𝑚. 𝐾.
Exercice 4
Une sphère creuse en aluminium a pour diamètre intérieur 50𝑐𝑚 et diamètre extérieur
60𝑐𝑚. La paroi interne est maintenue à la température 70°𝐶, la surface externe est
maintenue à 25°C. Calculer le flux de chaleur par conduction à travers la paroi de
conductivité thermique 𝜆𝑎𝑙 = 232,22𝑊/𝑚. 𝐾.
II. Transfert de chaleur par convection
En plus du transfert de chaleur par conduction toujours présent dans la matière, il y a
dans les fluides un transfert de chaleur provoqué par l’écoulement du fluide, c'est-à-
dire par le mouvement d’ensemble des particules qui le composent : ce phénomène
est appelé Convection.
On peut définir la convection comme la réunion de deux modes de transfert de
chaleur : la conduction qui s’effectue à l’échelle microscopique et l’advection qui est
de nature macroscopique. La convection est donc le mode de transfert de chaleur
avec déplacement de matière.

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Principe de la convection

II.1. Loi de Newton


Le flux de chaleur 𝜙 échangé par convection entre le fluide de température 𝑇𝑓 et une
paroi de surface 𝑆 et de température 𝑇𝑝 est exprimé la loi de Newton :
𝝓 = 𝒉. 𝑺(𝑻𝒑 − 𝑻𝒇 )
𝜙 est le flux de chaleur (𝑊) ; 𝑆 est la surface d’échange (surface de contact, en 𝑚²,
entre le solide et le fluide) ; ℎ est Coefficient local d’échange de chaleur par convection
(𝑊. 𝑚−2 . 𝐾 −1).
Exercice 5
La face supérieure d’une plaque, de surface 0,5𝑚 × 0,25𝑚, est en contact avec un
fluide à 300°𝐶. Déterminer le flux de chaleur pour une température de la plaque 40°𝐶
et un coefficient de transfert de chaleur par convection ℎ = 250𝑤/𝑚². 𝐾.
II.1.1. Cas d’un Mur simple au contact de deux fluides

Dans ce cas :
𝑇𝑖 − 𝑇𝑒
𝜙=
1 1
+ 1⁄𝜆. 𝑆 +
ℎ𝑖 . 𝑆 ℎ𝑒 . 𝑆

Exercice 6
Une paroi de chambre froide, de surface de 40cm², est constituée d’un mur de briques
creuses (𝑒1 = 10𝑐𝑚, 𝜆1 = 0,5𝑊/𝑚. 𝐾), un isolant en polystyrène (𝑒2 , 𝜆2 = 0,03𝑊/
𝑚. 𝐾) et un enduit intérieur (e3=3cm, k3=1,2w/mK). Les coefficients de convection sont
ℎ1 = 7𝑊/𝑚². 𝐾 𝑒𝑡 ℎ2 = 10𝑊/𝑚². 𝐾. Les températures de part et d’autre de la paroi
sont respectivement −10°𝐶 et 30°𝐶. Déterminer :
1. L’épaisseur de l’isolant pour limiter la puissance à 10 w/m².
2. La quantité de chaleur qui traverse cette paroi pendant 24h.
II.1.2. Cas d’un cylindre en contact avec deux milieux fluides

Dans ce cas :
𝑇𝑖 − 𝑇𝑒
𝜙= 𝑟
ln (𝑟1 )
1 0 1
+ +
ℎ0 . 𝑆0 2𝜋𝜆𝐿 ℎ1 . 𝑆1
𝑆0 = 2𝜋𝑅0 𝐿
𝑆1 = 2𝜋𝑅1 𝐿

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Exercice 7
Un préchauffeur d’air est fait d’un tuyau d’acier (𝑑1 = 43𝑚𝑚 et 𝑑2 = 49𝑚𝑚), de
conductivité 𝜆 = 50𝑊/𝑚. 𝐾, à l’intérieur du tuyau circulant de gaz brûlés ayant la
température 𝑇1 = 250°𝐶 et à l’extérieur un courant d’air ayant la température 𝑇2 =
145°𝐶. Les coefficients de transfert thermiques surfaciques sont : à l’intérieur ℎ1 =
45𝑊/𝑚². 𝐾 et à l’extérieur ℎ2 = 25𝑊/𝑚². 𝐾. Déterminer :
1. Le flux thermique transféré par mètre linéaire du tuyau.
2. Le coefficient de transfert thermique global linéaire.
II.2. Convection naturelle – convection forcée
 Convection naturelle
On parle de convection naturelle, lorsque le fluide est mis en mouvement sous le seul
effet :
 Des différences de masses volumiques résultant des différences de
températures sur les frontières.
 D’un champ de forces extérieures (la pesanteur).
 Convection forcée
On parle de convection forcée lorsque le fluide est mis en mouvement sous l’effet
d’actions mécaniques extérieures (pompe, ventilateur…).
La convection forcée est rencontrée très souvent dans :
 Les échangeurs de chaleur.
 Le refroidissement de centrales nucléaires,
 La récupération de chaleur dans les collecteurs solaires,
 La circulation des liquides cryogéniques dans les systèmes de refroidissement
de machines thermiques.
II.3. Détermination du coefficient d’échange thermique
II.3.1. Nombres adimensionnels
 Nombre de Reynolds
Le passage du régime laminaire au régime turbulent est caractérisé par le nombre de
𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑑′𝑖𝑛𝑒𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑈.𝑑 𝜌.𝑈.𝑑
Reynolds : 𝑅𝑒 = 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑣𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒𝑢𝑠𝑒 = =
𝜗 𝜇

Où 𝑈 est la vitesse du fluide en 𝑚. 𝑠 −1, 𝑑 est dimension (longueur) caractéristique de


𝜇
la conduite en 𝑚, 𝜗 = 𝜌 est la viscosité cinématique est plus faible 𝑚2 . 𝑠 −1, 𝜌 est la
masse volumique en 𝑘𝑔. 𝑚−3 et 𝜇 est la viscosité dynamique en 𝑘𝑔. 𝑚−1 . 𝑠 −1 .
Remarque
 𝑑 = 𝑥, l’abscisse à compter du bord d’attaque de la plaque, dans le cas d’une
plaque plane,
 𝑑 est le diamètre s’il s’agit d’une conduite cylindrique,
 dans les autres cas (cas d’une conduite de section non circulaire) 𝑑 est
remplacé par le diamètre hydraulique
4𝐴
𝑑ℎ = 𝑃
avec 𝐴 est l’aire (surface) la section de passage du fluide et 𝑃 le périmètre
mouillé de cette section.

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Exemples

 Nombre de Nusselt
Ce nombre caractérise l’importance de la convection par rapport à la conduction : c’est
le rapport de la quantité de chaleur échangée par convection ℎ. 𝑆. ∆𝑇 à une quantité de
∆𝑇
chaleur échangée par conduction 𝜆. 𝑆. dans une couche de fluide d'épaisseur 𝑑.
𝑑
ℎ.𝑆.∆𝑇 ℎ.𝑑
𝑁𝑢 = ∆𝑇 =
𝜆.𝑆. 𝜆
𝑑

 Nombre de Grashof
𝑔𝑑3 𝛽Δ𝑇
Il caractérise la force de viscosité du fluide : 𝐺𝑟 = 𝜗2
Où 𝑔 l’accélération de la pesanteur en 𝑚. 𝑠 −2, 𝑑 est la dimension caractéristique de la
paroi en 𝑚, ∆𝑇 = 𝑇𝑃 − 𝑇𝑓 est la différence de température entre la paroi et le fluide en
1 𝜕𝜌
𝐾 et 𝛽 est le facteur de dilatation volumique du fluide en 𝐾 −1 : 𝛽 = − 𝜌 (𝜕𝑇)
𝑃
1
Pour un gaz parfait : 𝛽=𝑇
 Nombre de Prandtl
𝜇𝐶𝑝
Il caractérise la force de viscosité du fluide : 𝑃𝑟 = 𝜆
Où 𝐶𝑝 est la chaleur spécifique du fluide en 𝐽 ⋅ 𝑘𝑔 . 𝐾 −1. −1

II.3.2. Corrélations empiriques Convection forcée sans changement de


phase
Les corrélations expérimentales les plus usuelles en convection forcée sont
généralement de la forme : 𝑁𝑢 = 𝑓(𝑃𝑟, 𝑅𝑒).
Remarque : les propriétés du fluide seront tout simplement prises pour la température
𝑇𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 +𝑇𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒
moyenne : 𝑇𝑚 = .
2
Les corrélation sont données dans le tableau suivant.

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II.4. Méthodologie pour le calcul de transferts par convection en utilisant


les corrélations expérimentales
La démarche à suivre lorsque l’on veut déterminer le flux de chaleur échangé par
convection entre un fluide et une paroi solide est la suivante :
 Spécifier les conditions géométriques du problème d’échange par convection
(écoulement le long d’une surface plane, sphère, cylindre, interne, externe,
diamètre, longueur).
 Spécifier une température de référence et déterminer les propriétés
thermophysiques du fluide à cette température.
 Calculer le nombre de Reynolds (en convection forcée) ou le nombre de
Rayleigh (en convection naturelle). Par comparaison avec une valeur critique,
déterminer le régime d’écoulement (laminaire, turbulent).
 Choisir une corrélation expérimentale correspondante à la configuration étudiée
pour calculer le nombre de Nusselt.
 Calculer le coefficient d’échange à partir du nombre de Nusselt.
 Calculer le flux chaleur échangé à partir de la relation de Newton.
Exercice 8
Une huile de moteur à 60°C s’écoule à une vitesse de 2𝑚/𝑠 sur la surface supérieure
de 5m de long d’une plaque maintenue à 20°𝐶.
Déterminer le flux de chaleur par largeur de la plaque sachant que les propriétés
physiques de l’huile à 40°𝐶 sont : 𝜌 = 876𝑘𝑔/𝑚3, 𝜗 = 2,485 × 10−6 𝑚2 . 𝑠 −1 , 𝜆 =
0,144𝑊/𝑚. 𝐾 et 𝑃𝑟 = 2962.
Exercice 9
On demande de calculer la quantité de chaleur transmise par une eau se déplaçant
d’une manière forcée dans un serpentin constitué d’un tube de 18𝑚𝑚 de diamètre. Le
débit de l’eau est de 0,24𝑘𝑔/𝑠 et de température 120°𝐶. La température de la paroi
interne de la conduite dont la longueur est de 3𝑚 est considérée constante et égale à
110°𝐶.
On donne 𝜌 = 945,3𝑘𝑔/𝑚3 , 𝜇 = 2,34 × 10−4 𝑘𝑔/𝑚. 𝑠, 𝐶𝑝 = 4250𝐽/𝑘𝑔. 𝐾
Exercice 10
Calculer le coefficient de transfert de chaleur moyen de 3𝑘𝑔/ℎ d’huile s’écoulant sur
un tube de diamètre extérieur de 0,19𝑚 et 1𝑚 de long. Les propriétés physiques de
l’huile sont : 𝜌 = 902𝑘𝑔/𝑚3, 𝜇 = 0,004 𝑘𝑔/𝑚. 𝑠, 𝜆 = 0,16𝑊/𝑚. 𝐾, 𝐶𝑝 = 1520𝐽/𝑘𝑔. 𝐾.

III. Transfert thermique par Rayonnement


C’est un processus de nature ondulatoire qui permet un transfert d’énergie sans aucun
support matériel.

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Le rayonnement consiste en un ensemble d’ondes électromagnétiques qui se


propagent dans le vide, et à des degrés divers dans la matière.
Il existe différents types d’ondes électromagnétiques avec des longueurs d’ondes
correspondantes.
Le rayonnement thermique émis par les corps se situe entre 0,1 et 100𝜇𝑚.
Le rayonnement est perçu par l’homme :
 Par l’œil : pour 0,38 𝜇𝑚 < 𝜆< 0,78 𝜇𝑚 rayonnement visible.
 Par la peau : pour 0,78 𝜇𝑚 < 𝜆 < 314 𝜇𝑚 rayonnement IR.
Le spectre des ondes électromagnétique est donné par la figure suivante.

III.1. Grandeurs utilisées en rayonnement


Pour l’étude du rayonnement, on est amené à définir plusieurs grandeurs
photométriques énergétiques fondamentales.
Ces grandeurs peuvent être:
 Monochromatique : (pour les longueurs d'onde comprises entre 𝜆 et 𝜆+d𝜆),
L’aspect est relatif à la longueur d’onde.
 Totale : relatifs à l’ensemble du spectre (par intégration sur toutes les longueurs
d'onde).
 Directionnelle : spécifiques à la direction (dépendant de la direction
d'émission)
 Hémisphérique : relatifs à l’ensemble des directions de l’espace (par
intégration sur le 1/2 espace supérieur).
III.1.1. Angles solides
Soit une sphère de rayon 𝑟, de calotte sphérique
de 𝑑𝐴. Cette calotte définit un angle solide :
𝑑𝐴
Ω= 𝑟2

Remarques
 Surface d’une sphère : 4𝜋𝑅² ;
Steradian
 L’angle solide : 𝛺 = 𝑑𝑆/𝑅², pour l’espace complet 𝛺 = 4𝜋 (𝑆𝑟)
 Angle solide du demi-espace : 𝛺 = 2 𝜋 (𝑆𝑟)

𝑑𝐴𝑥 𝑑𝐴.cos(𝜃)
De manière générale : 𝑑𝛺 = =
𝑟2 𝑟2
avec 𝑑𝐴𝑥 , la projection de 𝑑𝐴 sur le plan
perpendiculaire à 𝑂𝑥 définit la surface émettrice
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𝑑 : distance entre la surface rayonnante et
l’observateur.
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Exercice 11
Quel est l’angle solide Ω sous lequel de la terre on voit le soleil ? On donne :
La distance moyenne terre-soleil est : 𝑑0 = 149.597.870 𝑘𝑚 ;
Le diamètre du soleil est : 𝑑𝑠 = 1.392 × 106 𝑘𝑚
On suppose que le soleil est au zénith du lieu d’observation: 𝜃 = 0
III.1.2. L’intensité énergétique

Le flux rayonne par une source part, à priori, dans tout


l’espace. L’intensité caractérise l’émission du corps dans
une direction donnée 𝑂𝑥 autour d’un angle solide
élémentaire 𝑑𝛺.
L’intensité énergétique caractérise la puissance rayonnée
 Dans la direction D
 dans l’angle solide 𝑑𝛺.

𝑑𝜙
𝐼= (𝑊. 𝑆𝑟 −1 )
𝑑Ω
III.1.3. Le Flux rayonné
C’est la puissance totale rayonné par une source dans tout l’espace.
Ce flux 𝜙 est émis pour différents longueurs d’onde, aussi peut-on décomposer ce flux
en flux monochromatique élémentaire 𝜙𝜆 qui permet de caractériser précisément la
«façon» dont le corps rayonne.
𝜙 = ∫ 𝜙𝜆 𝑑𝜆
Ainsi le flux émis par une source dans un domaine de longueur d’onde (𝜆1 , 𝜆2 ) donné
est :
𝜆
𝜙 = ∫𝜆 1 𝜙𝜆 𝑑𝜆
2

III.1.4. La Luminance
Dans le cas d'une source étendue, la luminance 𝐿 est le flux émis par unité de surface
apparente, par unité d'angle solide et par unité de longueur d'onde. C'est une grandeur
directionnelle. Elle peut être monochromatique ou totale.
Elle permet de caractériser la perception de ce rayonnement par un observateur.
Si l'on considère un élément de surface 𝑑𝑆 émettant vers un élément de surface 𝑑𝑆′,
on aura :
𝑑𝜙
 Luminance monochromatique : 𝐿𝜆,𝜃 = 𝑑Ω.𝑑S.cos 𝜃.𝑑𝜆 (𝑊/𝑚2 . 𝑆𝑟. 𝑚)
𝑑𝜙
 Luminance totale : 𝐿𝜃 = 𝑑Ω.𝑑S.cos 𝜃 (𝑊/𝑚2 . 𝑆𝑟)
III.1.5. Emittance
Toujours dans le cas d'une source étendue, l'émittance 𝑀 est le flux émis par unité de
surface dans tout le demi-espace supérieur. C'est une grandeur hémisphérique.
𝑑𝜙
 Emittance monochromatique : 𝑀𝜆 = 𝑑S.𝑑𝜆 (𝑊/𝑚2 . 𝑆𝑟)
𝑑𝜙
 Emittance totale : 𝑀 = = ∫ 𝑀𝜆 𝑑𝜆 (𝑊/𝑚2 )
𝑑S

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III.2. Loi de Lambert


On dit qu'une source vérifie la loi de Lambert (ou qu'elle est à émission diffuse) si sa
luminance ne dépend pas de la direction d'émission. La plupart des corps émissifs
vérifient cette propriété. On obtient alors une relation simple entre la luminance et
l'émittance :
𝑀(𝑇) = 𝜋. 𝐿
Ainsi, l’émittance hémisphérique est donnée par : 𝑀𝜆 = 𝜋𝐿𝜆
III.3. Grandeurs relatives à la réception du rayonnement
Eclairement
Les notions de flux, d’intensité et de luminance s’appliquent également pour les
surfaces réceptrices. En revanche, pour une surface réceptrice, la notion émittance
est remplacée par la notion éclairement ou irradiation.
L’éclairement désigne le flux incident reçu par unité de surface de récepteur
perpendiculairement à la direction d’incidence :
𝑑𝜙
𝐸 = 𝑑S.cos 𝜃 (𝑊/𝑚2 . 𝑆𝑟)
L’éclairement énergétique total (𝐸) d’une surface est le flux d’énergie reçu par l’unité
de surface réceptrice en provenance de l’ensemble des directions.
𝑑𝜙
𝐸= (𝑊/𝑚2 )
𝑑S
III.4. Relation entre grandeur d’émission et de réception
Si une source ponctuelle, ayant une intensité 𝐼, rayonne en direction de surface
réceptrice 𝑑𝑆’, l’éclairement sur la surface 𝑑𝑆’ est :
𝐼.cos 𝛼 ℎ
𝐸= avec 𝑑 = cos 𝛼
𝑑2
III.4. Corps noir
Un corps noir est un corps idéal (qui n’existe donc pas dans la nature, servant de
référence pour les physiciens) possédant les propriétés suivantes :
 Il absorbe tout éclairement indépendamment de la longueur d’onde et de la
direction de cet éclairement.
 À une température de surface équivalente, le rayonnement d’un corps noir est
plus grand que celui de toute autre surface ;
 Le rayonnement d’un corps noir est isotrope (caractérise l’invariance des
propriétés physiques d’un milieu en fonction de la direction)
III.4.1. Propriétés du corps noir
 Tous les corps noirs rayonnent de la même manière.
 Le corps noir ne rayonne pas comme un corps non noir à la même température.
III.4.2. Grandeurs liées aux corps noirs
III.4.2.1. Loi de Planck
«L’émittance monochromatique du corps noir dépend seulement de 𝜆 et de 𝑇».
𝐶 1
𝑀𝜆0 = 𝜆15 × 𝐶2 (𝑊/𝑚2 . 𝜇𝑚)
𝑒𝜆𝑇 −1

𝐶1 et 𝐶2 sont des constantes qui valent respectivement :

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La relation de Planck est valable pour une surface sous vide et un gaz. Pour les autres
milieux, elle doit être modifiée en remplaçant la constante 𝐶1 par 𝐶1 /𝑛², où 𝑛 est l’indice
de réfraction du milieu.
Exercice 12
On considère le soleil comme émettant un corps noir de température est égale à
5800K.
1. Déterminer la luminance au centre du spectre visible (à 𝜆 = 0,55 µ𝑚).
2. Quelle est alors l’émittance spectrale hémisphérique émise.
III.4.2.2. Lois de Wien
Il s’agit de deux lois qui fournissent respectivement l’abscisse et l’ordonnée du
maximum d’émittance monochromatique du corps noir pour chaque température.
Première loi de Wien
La longueur d'onde correspondant à la valeur maximale de l’émittance
monochromatique est inversement proportionnelle à la température absolue 𝑇.
𝜆𝑚𝑎𝑥 𝑇 = 2898𝜇𝑚. 𝐾
Elle permet d’exprimer pour chaque valeur de longueur d’onde 𝜆𝑚𝑎𝑥 l’émittance
monochromatique maximale.
Exercice 13
Déterminer la longueur d’onde maximale du soleil et d’un mur à la température de
5800 K et 20 °C respectivement
Deuxième loi de Wien
0
Elle fournit la valeur maximale de l’émittance monochromatique (𝑀𝜆𝑚𝑎𝑥 ) en fonction
de la température. En substituant (𝜆𝑚𝑎𝑥 ) dans l’équation de Planck, il vient :
𝑀𝜆0 = 𝐵𝑇 5
Où 𝐵 est donné dans le tableau suivant :

Exercice 14
Calculer l’émittance monochromatique d’un filament de Tungstène à la température
de 1350𝐾 à la longueur d’onde maximale. On assume que le rayonnement se réalise
dans le vide.

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Loi de Stefan Boltzmann


La loi de Stephan-Boltzmann fournit l’émittance totale du corps noir, en fonction de sa
température absolue, c’est à dire le flux rayonné dans toutes les longueurs d’onde.
Elle peut être obtenue après une intégration de la loi de Planck sur toutes les
longueurs d’ondes.
𝑀0 = 𝜎𝑇 4
Avec la constante de Stephan-Boltzmann 𝜎 = 5,67. 10−8 𝑊. 𝑚−2 . 𝐾 −4 .
Exercice 15
L'énergie émise dans la direction normale à partir d'une surface de corps noir se révèle
avoir un rayonnement total par unité d'angle solide et par unité de surface de
10.000𝑊/𝑚². 𝑠𝑟.
Détermine la température de surface.
Exercice 16
On considère une surface noire rayonnant avec une puissance émissive totale
hémisphérique de l’ordre de 20 𝑘𝑊/𝑚2 .
Quelle est sa température de surface ?
À quelle longueur d'onde son intensité spectrale est maximale ?
III.5. Corps réel
III.5.1. Emissivité
Le rayonnement émis à une température donnée par une surface réelle est toujours
inférieur à celui du corps noir.
L’émissivité est définie comme le rapport de l’énergie de rayonnement émise par une
surface à celle émise par un corps noir.
𝑀
 Emissivité hémisphérique monochromatique : 𝜀𝜆 = 𝑀𝜆0
𝜆
∞ ∞
𝑀 ∫0 𝑀𝜆 𝑑𝜆 ∫0 𝜀𝜆 𝑀𝜆0 𝑑𝜆
 Emissivité hémisphérique totale : 𝜀 = 𝑀0 = =
𝜎𝑇 4 𝜎𝑇 4
L’émissivité dépend de la température de la surface, de la direction d’émission et de
la longueur d’onde.
Exercice 17
L’émissivité d’une surface opaque à 800K en fonction de la longueur d’onde est
donnée par :

Déterminer l’émissivité moyenne de la surface opaque ainsi que le pouvoir émissif


(émittance monochromatique).
Exercice 18
Une surface dont la température est de 1.000𝐾 émet avec l’émissivité hémisphérique
spectrale représentée sur la figure ci-dessous. Les deux longueurs d’ondes
caractéristiques sont : 𝜆1 = 2𝜇𝑚 et 𝜆2 = 6𝜇𝑚.

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Déterminer l’émissivité hémisphérique totale ainsi que l’émittance hémisphérique


totale à cette température.
III.5.2. Loi de Kirchhoff
Pour tout corps, l’émissivité totale hémisphérique est égale à l’absorptivité totale
hémisphérique. Si on considère l’aspect spectral, la relation reste valable.
𝛼=𝜀
III.6. Corps gris
Un corps gris est un corps dont le pouvoir absorbant est indépendant de la longueur
d’onde du rayonnement qu’il reçoit. En général, on considère les corps solides comme
des corps gris.
Emissivité d’un corps gris
Quelques valeurs de l’émissivité de corps gris sont données dans le tableau suivant.

Dr KOFFI N’DOLI 13

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