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Partie V : Électromagnétisme

Chapitres 3 et 4
DM 21 – Supraconducteurs dans un champ magnétique

1 – Introduction
On considère un matériau conducteur. Les porteurs de charge sont des électrons : on note m = 9.11 ×
10−31 kg leur masse, −e leur charge avec e = 1.602 × 10−19 C, et n leur nombre par unité de volume.
On prendra n = 1.0 × 1029 m−3 , ce qui est l’ordre de grandeur du nombre de d’électrons par unité de
volume dans un métal.
On donne µ0 = 4π × 10−7 H/m.
Dans le cas habituel, les métaux conducteurs vérifient la loi d’Ohm, qui relie la densité volumique de
courant et le champ électrique appliqué en faisant intervenir la conductivité électrique σ.

1 - a - Rappeler l’expression de cette loi d’Ohm (sous forme locale).


b - Donner également l’expression de la puissance volumique dissipée par effet Joule dans le
~ imposé.
matériau en fonction de σ et du champ E

En 1911, l’équipe de K. Onnes aux Pays-Bas par-


vient pour la première fois à liquéfier de l’hélium,
ce qui leur permet de produire un environnement à
très basse température (jusqu’à 1.5 K). Ils mènent
alors une étude systématique des propriétés de la
matière à basse température, et se rendent compte
que certains métaux ont une résistance électrique
qui devient subitement nulle en dessous d’une cer-
taine température.
On dit alors que le matériau a effectué une tran-
sition de phase pour devenir un supraconducteur.
Par exemple le mercure devient supraconducteur en
dessous de 4.2 K, le plomb en dessous de 7 K, etc. Température critique de différents supraconducteurs (en
dessous de laquelle le matériau passe dans l’état
supraconducteur) en fonction de leur année de
découverte. (source : cours du Collège de France, A. Georges)

La conductivité est alors théoriquement infinie, et la loi d’Ohm précédente n’est plus utile pour décrire
le matériau. Au lieu de cela, on utilise les deux relations de London, trouvées empiriquement en 1935,
qui sont :
∂~j ne2 ~ −→ ~ ne2 ~
= E et rot j = − B. (1)
∂t m m
Les deux parties suivantes explorent deux aspects des supraconducteurs : la conductivité infinie, et
l’effet Meissner. La dernière partie justifie les équations de London.

2 – Puissance dissipée dans le matériau en régime stationnaire


2 - On se place en régime stationnaire. Que deviennent les équations de London ? Montrer alors que
dans l’état supraconducteur, il n’y a pas de puissance transmise par les champs vers les charges,
et que donc le conducteur devient parfait et sans pertes.

DM 21 – Équations de Maxwell, énergie 1/3 Pierre de Coubertin | TSI 2 | 2018-2019


Cet effet a des applications pratiques importantes,
puisque des câbles supraconducteurs permettent
de transporter des courants très importants sans
pertes Joule et sans échauffement. Ceci est utilisé
dans des appareils scientifiques comme au CERN,
ou dans les machines IRM (pour les bobines qui
produisent le champ magnétique), ou encore dans
les bobines des trains à sustentation magnétique
comme le Maglev japonais.
Les supraconducteurs sont aujourd’hui un domaine
de recherche très actif. En particulier, il n’y a tou-
jours pas de compréhension théorique de la supra-
conductivité à température élevé des supra de type
Câbles électriques utilisés par le CERN, de type normal
en haut et de type supraconducteur en bas, prévus II, ce qui implique que la recherche expérimentale
pour transporter le même courant de 12 500 A. vers des températures critiques les plus élevées pos-
(source : Wikipedia) sibles se fait par tâtonnements.

3 – Étude de l’effet Meissner


En 1933, W. Meissner et ses collaborateurs découvrent qu’un supraconducteur placé dans un champ
magnétique expulse les lignes de champ magnétique de son intérieur. L’accumulation des lignes de
champ magnétique sous le supraconducteur et l’apparition de courants de surface font alors que le
supraconducteur lévite au dessus du champ. Il s’agit de l’effet Meissner.

Un aimant lévite au dessus d’un supraconducteur refroidi à l’azote liquide. Le supraconducteur interdit aux lignes de
champ de le pénétrer et oblige l’aimant à léviter au dessus.

On se propose ici de décrire l’expulsion du champ


magnétique hors de l’intérieur du supraconducteur.
On se place en régime stationnaire. On considère un
supraconducteur placé dans un champ magnétique
~ 0 = B0 ~ez .
extérieur B
On suppose pour simplifier que le supraconducteur
est infini dans les directions y et z. Le champ dans
le supraconducteur ne dépend ainsi que de x : B ~ =
Bz (x) ~ez . supraconducteur

Modèle retenu pour décrire un supraconducteur dans un


champ magnétique extérieur.

DM 21 – Équations de Maxwell, énergie 2/3 Pierre de Coubertin | TSI 2 | 2018-2019


3 - a - En utilisant la seconde équation de London, et des équations de Maxwell, montrer que l’on
arrive à l’équation suivante pour la composante Bz du champ B ~ à l’intérieur du supracon-
ducteur :
Bz (x)
Bz00 (x) − = 0,
l2
avec l une constante que l’on exprimera en fonction de n, e, m et µ0 .
Faire l’application numérique pour l (en précisant son unité).
b - Résoudre cette équation. On supposera pour déterminer les constantes d’intégration que le
supraconducteur est de longueur infinie selon +x (il occupe tout le demi-espace x > 0), et
~ est continu en présence d’une distribution volumique de courants.
on utilisera le fait que B
Cette solution permet-elle de retrouver le fait que le champ magnétique est nul au sein du
supraconducteur ?

La lévitation d’un supraconducteur au dessus d’un champ


magnétique extérieur est par exemple utilisée dans certains
gravimètres (appareils permettant de mesurer le champ de
gravitation de façon très précise) : le champ magnétique est
produit par circulation d’un courant dans une bobine supra-
conductrice, et une sphère en matériau supraconducteur lévite
au-dessus. Elle est soumise à son poids et à la force magné-
tique, et sa variation d’altitude permet ainsi de remonter à la
(source : http:
valeur de ~g . //www.chimix.com/an9/prem9/gene53.htm)
Comme le courant dans la bobine ne rencontre pas de résistance, il suffit de l’injecter au départ pour
qu’il continue de circuler sans apport supplémentaire. Un gravimètre en Belgique fonctionne ainsi avec
un courant injecté dans la bobine il y a 22 ans...
(http://www.astro.oma.be/fr/record-mondial-dans-le-laboratoire-souterrain-de-membach/)

4 – Démonstration des équations de London (facultatif )


On propose ici de donner une démonstration des deux équations de London. Notons qu’il ne s’agit pas
d’une vraie démonstration (la théorie à utiliser serait la mécanique quantique), mais plutôt d’arguments
“avec les mains” qui permettent d’aboutir à ces équations.
On part du principe qu’un électron dans un supraconducteur ne rencontre aucune résistance, et qu’il
se déplace donc librement.
Il est ainsi soumis à la seule force du champ électrique.

d~v ~
4 - a - On note ~v la vitesse de l’électron. Montrer que l’on a la relation m = −eE.
dt
b - Si on suppose le flot d’électrons uniforme, on admettra que cette dernière relation est équi-
∂~v ~ avec ~v (M, t) la vitesse de l’écoulement d’électrons.
valente à m = −eE
∂t
En utilisant une relation entre ~v et ~j, en déduire la première équation de London.
c - On cherche ensuite à démontrer la seconde équation. Prendre pour cela le rotationnel de la
première équation de London et aboutir à l’équation

∂ −→ ~ ne2 ~
 
rot j + B = ~0.
∂t m

−→ ne2 ~
On déduit de cette dernière équation que rot ~j + B = f (M ) ne dépend pas explicitement du
m
temps. L’explication précédente de l’effet Meissner justifie le fait que la fonction f (M ) est en fait
nulle, ce qui donne la seconde équation de London.

DM 21 – Équations de Maxwell, énergie 3/3 Pierre de Coubertin | TSI 2 | 2018-2019

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