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2024 15:39
URI : https://id.erudit.org/iderudit/022045ar
DOI : https://doi.org/10.7202/022045ar
Éditeur(s)
Département de géographie de l'Université Laval
ISSN
0007-9766 (imprimé)
1708-8968 (numérique)
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Tous droits réservés © Cahiers de géographie du Québec, 1989 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des
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d'une partie de la santé communautaire aux réseaux de base, à la solidarité micro-sociale, tout en
réservant les ressources financières pour la médecine de pointe. Le numéro se termine par un
plaidoyer pour un mode «critique de production de connaissances» (Innés de Neufville).
Ces textes permettent donc de conclure que la gestion du social prend une forme mixte, où
coexistent des mécanismes anciens et nouveaux, où convergent l'État et la société civile dans une
démarche associée : l'un gère et l'autre produit le sens et légitimise. L'ensemble de la démarche a
le mérite d'aller au-delà du constat de la crise, au-delà du champ fonctionnel, pour contribuer à la
compréhension et illustrer le fonctionnement d'un nouveau mode de régulation. Mais il ne
faudrait pas y voir un fonctionnement mécaniste entre l'État et la société civile. Comme Bélanger
et Levesque l'expliquent « la société doit être pensée comme un ensemble complexe de rapports
sociaux qui ont leur dynamique propre et qui cependant se constituent en configurations stables,
régulières, dans la mesure où ils sont compatibles les uns avec les autres (...), laquelle compatibilité
« ne peut être dérivée mécaniquement d'une logique centrale unique » (p. 51 ). Voilà ce qui permet
de mieux comprendre la coexistence de mécanismes en apparence divergents dans un seul
processus de gestion du social.
Juan-Luis KLEIN
Université du Québec à Chicoutimi
I N S T I T U T DE D É V E L O P P E M E N T N O R D - S U D
(1989) Formation et savoir-faire. Échanges Nord-
Sud: pour des transferts sur mesure. Actes du
c o l l o q u e de l'IDNS tenu à La Pocatière du 12 au
15 octobre 1987, 113 p.
Comme c'est souvent le cas dans ce genre de publication, nous sommes en présence d'un
ouvrage d'intérêt très variable. Ce document est divisé en trois chapitres. Le premier intitulé « Un
nouveau contrat Nord-Sud» comprend essentiellement la contribution inaugurale de Georges
Anglade sur la situation haïtienne. Les deux autres chapitres abordent les pratiques du transfert
de savoir-faire et la formation. Chaque fois, des expériences canadiennes et africaines, ou si l'on
préfère, des perspectives du Nord et du Sud, nous sont présentées. Les auteurs des textes
rassemblés ici ont des exigences, des formations et des occupations très diverses. Cette variété
explique la richesse des perspectives et des points de vue. Cependant, le décalage habituel entre
les niveaux d'écriture de chaque texte s'en trouve accentué. Ces auteurs n'ont malheureusement
pas su traduire la volonté d'arrimage entre les situations et les expériences du Nord et du Sud. Il
s'agissait bien évidemment d'un objectif ambitieux. Nous avons plutôt droit, sauf en de rares
exceptions (Anglade et Diawana notamment) où les questionnements sont plus frais et globalisants,
à des revues descriptives d'expériences et de situations bien particulières qui, dans certains cas,
ne manquent pas d'intérêt, mais qui, dans bien d'autres, tournent un peu court et nous donnent
une impression de déjà vu.
Il y a en tout huit contributions. Georges Anglade, dans le texte le plus substantiel, nous
entretient des Nouvelles républiques urbaines (NRU) à partir de l'exemple de Port-au-Prince. Ces
cités formeraient le « principal espace de l'avenir des populations du Tiers-Monde » où se jouent et
se joueront le savoir et le savoir-faire des populations des bidonvilles qui désirent se prendre en
main. Clément Dufour, professeur à l'Institut de technologie agricole (ITA) de La Pocatière, nous
présente l'exemple canadien de transfert de savoir-faire, celui de l'introduction de nouvelles
méthodes de production et de gestion de la ferme laitière au Québec. Il s'agit d'une longue
description s'appuyant sur des données factuelles de nature technique et statistique et faisant
l'apologie d'une méthode de production agricole hautement discutable, ne serait-ce que du point
de vue environnemental. L'exemple africain de transfert de savoir-faire nous est présenté par Élise
Gagné du Secrétariat de la promotion féminine d'Abidjan en Côte-d'lvoire. Elle s'intéresse à
l'action des femmes dans la production d'attiéké, produit alimentaire stratégique pour les
Ivoiriens, qui, s'il était valorisé par le transfert du savoir-faire des femmes qui le cultivent, pourrait
répondre au défi alimentaire des zones urbaines ivoiriennes. L'auteure soulève de nombreuses
questions pertinentes, notamment sur les conditions d'un développement autocentré et sur le rôle
des femmes dans l'avènement de celui-ci. Antoine Mugéséra, directeur du Centre de formation et
de recherche coopératives IWACU du Rwanda, nous présente le premier point de vue africain sur
la formation et le savoir-faire. Il utilise une méthodologie très inventive «d'élaboration des
technologies de gestion comptable appropriée et partagée », où les utilisateurs sont directement
impliqués dans la fabrication et la mise en place de cet outil de gestion. Youssouf Diawara,
directeur de l'École internationale de Bordeaux, fait part d'une réflexion polémique sur l'éducation
et l'enseignement traditionnel en Afrique. Il brosse un tableau triste mais éclairant de l'éducation
en Afrique «qui n'est pas liée à une problématique de développement, mais rattachée à la
constitution d'un appareil d'État, à l'insertion dans une fonction publique ». Il prône la régionalisation
du développement et donc du système d'enseignement. Pour y arriver, les populations doivent
alors se donner une définition du développement, un minimum de démocratie et des rapports
homme-femme renouvelés, mais surtout égalitaires. Les points de vue du Nord nous sont
présentés très succinctement en une dizaine de pages et en trois textes distinctifs, essentiellement
descriptifs. Jean-Marie Gilbert de la coopérative du JAL nous expose, avec le recul des années,
cette expérience «d'auto-développement» local initiée dans les années 70 et bien connue au
Québec. Fernand Landry, directeur du Centre spécialisé de technologie physique, vante les
mérites de la haute technologie et en particulier de la robotique. Enfin, Guy Massicotte, professeur
à l'UQAR, nous présente le rôle de cette université dans l'Est-du-Québec et fait l'historique de son
développement.
À la lecture de ce document, nous constatons que même dans le contexte d'une commune
recherche d'un développement dit «alternatif», le problème de la rencontre de savoir-faire
étrangers les uns aux autres reste entier. Ces textes font la preuve que cet arrimage n'est pas facile
à réaliser, d'autant plus que la conception de cet «autre développement» nécessaire à l'échelle
mondiale est loin de faire l'unanimité. Ils contribuent, somme toute, à nourrir la réflexion sur cette
290 CAHIERS DE GÉOGRAPHIE DU QUÉBEC, Vol. 33, no 89, septembre 1989
question appelée à se poser avec de plus en plus d'acuité. Manifestement, nous sommes
nombreux à vouloir relever le défi.
Jean HÉBERT
Montréal
O
This is not an easy book to review, in part because of the complex thème that it addresses,
namely the évaluation of the Canadian expérience of régional development at home and abroad.
The two editors, who hâve both been heavily involved with régional development for a long period,
begin with an intriguing issue : « Gradually we became aware of a somewhat curious phenomenon :
Canada is a country that has attached high priority to régional development, régional policy, and
régional planning, both at home and abroad ; but the way in which régional policy is formulated,
régional planning is undertaken, and régional development programs are implemented, is very
différent in the two contexts » (p. 1 ).
Further, they suggest that thèse différences led to better results in developing countries than
in Canada. They attemptto test this assertion through case studiesof régional planning in Canada
and the Third World. Of the three case studies of Canada, the most thorough and interesting to me
is that on Québec, written by Desrosiers ef al. This is a fascinating review of the relationship of
Montréal and the rest of the province, particularly in termsof the Higgins-Martin-Reyauld Report
of 1970 which advocated ashift of emphasisfrom aiding disadvantaged régions toconcentrating
investment on Montréal. This was advocated, as isfreely admitted by Higgins, inorder«tocounter
the arguments of Jacques Boudeville and others to the effect that the expansion of Montréal was
"stifling" growth elsewhere in the province » (p. 282). This echoes the « growth pôle » debate which
dominated the literature concerned with the rôle of spatial planning in the Third World in the
1970s.
The case studies of the Third World are more uneven. Higgins' short review, entitled CIDA in
South and Southeast Asia présents two case studies : the rôle of land development schemes in
régional development in Malaysia and Sri Lanka. While the author concludes it is too early to
assess the success of the Sri Lanka scheme, the project in Malaysia commenced even earlier has
been very successful, and as part of a much larger programme of land development, has plâyed â
major rôle in opening-up the agricultural frontier to the land-hungry peasantry. The title is
something of a misnomer, for Higgins does not choose to evaluate CIDA's rôle in thèse projects.