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Tafsir Du Saint Coran

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Exégèse du Saint Coran

Cours 1 : Introduction
Le Coran est le livre qui guide vers ce qu’il y a de plus juste et de plus droit, et il annonce aux
croyants la bonne nouvelle.
Le Prophète sawas dit : lorsque nous faisons face à des situations d’ambiguïté, de fitna, il faut
revenir au Coran.

Le Tafsir : Une science indépendante

Une définition Jami3 = C’est une définition qui va regrouper tous les éléments
Une définition Mani3 = elle doit empêcher que des éléments n’ayant rien à faire dans la définition
s’y trouve.

La Tafsir est une science indépendante.


Une science indépendante est une science qui ne sera pas utile pour connaitre une autre science.
Il y a des sciences dépendante, qui sont utilisés pour comprendre d’autres sciences, comme par
exemple la langue. On va étudier la langue pour comprendre le coran, les hadiths etc.. Se sont des
outils. Autre exemple, étudier la logique pour comprendre la philosophie.
Tafsir est une science indépendante, on ne l’étudie pas pour comprendre autre chose.

Une science indépendante est une science ayant des fondements, on doit étudier sa terminologie,
les critères de l’exégète, les pré-requis.
On va aussi y trouver des règles : grâces auxquelles on va déduire le sens des versets (règles
spécifiques ou générales)
Il y a aussi des méthodes : Coran, Hadith, raison, science…
Les tendances : les éléments en lien avec les croyances et influences de l’exégète —> social,
philosophique… L’environnement dans lequel on veut faire évoluer le Tafsir

Définition de « Tafsir »

Le mot « tafsir » est employé de trois manières différentes :


1) Le travail ou l’acte de l’exégète (le Tafsir terminologique)
2) Les livres écrits qui expliquent les versets du Coran comme « Tafsir al-Mizan » ou « Tafsir
némouné » —> plus large que la signification terminologique car comprend des sujets autres
(ex: sciences coraniques)
3) La science du Tafsir —> sujet, objectif, bénéfice, etc…

Très important !

- Sujet = les versets du Coran ( paroles divines transmises au Prophète par voie de la révélation)
(on parle de verset du Coran et non de parole d’Allah car sinon on pourrait inclure les hadith
Qudsi —> Quand Allah parle)
- Objectif = acquérir la compétence de faire les bonnes déductions vis-vis des versets du Coran.
- Bénéfice = arriver à comprendre la signification des versets ainsi que l’intention derrière les
versets. Quand on étudie une langue, trois choses sont très importantes, il y a l’apparence mais
surtout la signification et l’intention, pourquoi est ce qu’Allah a révélé ce verset là.
Les petites sourates ont généralement été révélées à Mecca, elles sont courtes et ont des versets qui
riment.
Les longues sourates ont généralement été révélées à Medina.

Le Tafsir chez les linguistes

Il y a deux significations lorsqu’on parle d’un terme, terminologique (dictionnaire) et linguistique


(dans les livres spécialisés).

Chez les linguistes :

Le Tafsir

- Kitab Al-Maqayis : C’est un seul et unique mot qui est utilisé et qui veut dire l’explication et
l’éclaircissement d’une chose. C’est comme lorsque le médecin va analyser l’urine et en donner
un diagnostic.
- Misbah Al-Mounir : Même chose qu’Al-Maqayis mais il rajoute al-mubalagha, c’est une
explication profonde.
- Al-Tahdhib : Même chose que ci-dessus mais il rajoute qu’on va voir des mots qui sont
problématiques.
- Sihah : c’est l’explication
- Taj al-Arous : lever le voile sur ce qui était couvert.
- Rahgeb : C’est montrer l’apparence de la signification, celle qui est raisonnable, une
compréhension et une explication profonde. Tafsir est pour les termes difficiles.

Analyse

- Deux points communs :


1) Explication, clarification des concepts généraux et lever le voile sur les choses dissimulées.
2) Faire apparaitre et expliquer la signification en décortiquant les points.

- Certains ont parlé de termes « problématiques » sans avoir preuve de cela. En effet, le Tafsir
peut-être appliqué sur une phrase et les termes « non problématiques » ou « normaux » peuvent
aussi avoir besoin d’explication et d’éclaircissement.

- Les concepts « d’apparition » et « d’explication » ont été mentionnés. Cela veut dire que tout ce
qui est réflexion (tadabbor, taffakor, ta’aqol) est considéré comme préalable au Tafsir car pour
parler de Tafsir il faut être arrivé à l’étape d’apparition.

Le mot Tafsir dans le Coran

- Il n’a été mentionné qu’une seule fois (S25 V32-33)


- Une des raisons de la révélation graduelle du Coran —> apporter une réponse aux paraboles
« chronologiques » qui sera véridique et meilleure.
- Le Tafsir du Coran consiste à lever le voile sur les termes généraux et compliqués du Coran afin
d’arriver à comprendre l’intention d’Allah.
- Dans le verset en question, le mot Tafsir a plus la signification d’une explication détaillée. Il n’a
pas la signification terminologique qui est l’explication des versets coraniques et leurs intentions.
Le verset en question parle de la prophétie et des critiques des opposants à son égard. Le mot est
employé dans sa signification linguistiques qui est « l’explication ». C’est à dire, à chaque fois
qu’ils trouvent un prétexte sur le concept de la prophétie ou autre Allah viendra avec une
parabole qui expliquera et exposera la vérité comme il se doit et lieux que eux le font.

Le mot Tafsir dans la sunnah

- Il est beaucoup utilisé.


- Analyse sur base quelques hadiths vus en cours : il en ressort clairement que les musulmans
utilisaient le mot « Tafsir » dans son acceptation terminologique, c’est à-dire l’explication des
sens des versets du Coran ainsi que l’intention de la révélation.

Conclusion —> Notre définition

« Lever le voile sur les ambiguïtés des termes et phrases du Coran et expliquer les objectifs/finalités
de ces termes et phrases. En d’autres termes, ce qu’on veut dire par Tafsir, c’est l’explication du
sens des versets du Coran et découvrir l’intention ou la finalité de ces derniers sur base des règles de
la langue arabe et les fondements rationnels, en s’aidant des ressources et preuves valables. »

Cours 5 : Tafsir Surat Al-Fatiha

Tafsir du verset 1

- Verset 1 -> La basmala


- Formule inaugurale de toutes les sourates à l’exception de la sourate 9
- Sous forme abrégée au verset 41 de la sourate 11 (Houd)
- Sous sa forme complète au verset 30 de la sourate 27 (les fourmis)
- Est-ce un verset ou non? Divergence !

- Problème de traduction !
- Formule traduite majoritairement par « au nom de Dieu »
- Que signifie « au nom de Dieu » en français ?
- 2 sens
- Numéro 1 : celui que l’on retrouve dans des expressions comme « au nom du roi » -> « par
délégation », « en lieu et place » ou « de la part »
- Numéro 2 : celui que l’on retrouve dans des formulations telles que « au nom de la loi » ou « au
nom de notre amitié » -> « en considération de », « en vertu de » ou « par égard pour »

- Problème de traduction ! Le problème c’est que cette formule à été majoritairement par « Au
nom de » c’est dérangeant car cela veut dire qu’on parle au nom de Dieu, on a l’audace de parler
en son nom.
- Formule traduite majoritairement par « au nom de Dieu »

- Que signifie « au nom de Dieu » en français ?


- 2 sens :
- Numéro 1 : celui que l’on retrouve dans des expressions comme « au nom du roi » -> « par
délégation », « en lieu et place » ou « de la part »
- Numéro 2 : celui que l’on retrouve dans des formulations telles que « au nom de la loi » ou
« au nom de notre amitié » -> « en considération de », « en vertu de » ou « par égard pour »

- Signification de la basmala en arabe


- La lettre « ‫ » ب‬-> valeur de complément de moyen régi par un verbe sous-entendu tel que
« ‫( » أﺳﺘﻌﯿﻦ‬je cherche l’aide) ou « ‫( » أﺑﺪأ‬je commence)
- Signification -> trouver aide et assistance, de commencer ou de faire tel acte « par le nom de
Dieu », « grâce au nom de Dieu » ou « avec l’aide du nom de Dieu »
- Rien de tel n’est exprimé dans la traduction « au nom de Dieu »
- Donne lieu à un quiproquo -> aucun musulman, lettré ou ignorant, ne pense parler au nom de
Dieu ou de sa part mais plutôt pense à bénir son action et à la placer sous le meilleur auspice

- Et l’expression « de la part de Dieu » ?


- Envisageable pour les basmalas en début de sourate -> en ce sens qu’elles sont bien un
message venu de la part de Dieu
- Mais ça n’a plus de sens pour le verset 41 de la sourate 11 « ‫» ﺑﺴﻢ ﷲ ﻣﺠﺮاھﺎ وﻣﺮﺳﺎھﺎ‬
- Ce n’est pas « de la part de Dieu » que l’arche de Noé voguera et jettera l’ancre mais bien
« grâce à Dieu » et « avec l’aide de Dieu »
- S’aider de la formule « 4‫ » ﺑـﺴﻢ ﷲ وﺑـﺎ‬-> particulièrement explicite ! Les trois « ba » ont la même
valeur grammaticale

- Les origines de cette erreur


- Vient des premières traductions européennes du Coran
- Transposition de la formule chrétienne « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »
- Evoque l’idée de s’exprimer ou d’agir « de la part de Dieu » et « par délégation » des trois
hypostases (substances distinctes) de la trinité
- Prêtre et Eglise -> vicaires du Christ
- Notion inexistante dans l’Islam -> aucun musulman ne penserait agir de la part de Dieu ou par
délégation

- Opposition profonde entre les deux formulations


- « Au nom de Dieu » -> on laisse entendre que l’on parle ou agit de la part de Dieu -> preuve
d’une prétention inouïe et en même temps on se décharge de la responsabilité de notre acte
pour la mettre sur le compte de Dieu
- En disant « bismillah » on affirme d’emblée notre faiblesse et petitesse, on ne peut agir
qu’avec Son aide, que grâce à Lui et aux facultés et moyens qu’Il nous a confiés
- D’un côté on se décharge sur Dieu de nos responsabilités tout en prétendant être son
représentant, de l’autre on accentue ses responsabilités tout en affirmant sa faiblesse et sa
dépendance

- Autre défi de traduction : que faire avec ‫? ﷲ‬


- Dimensions linguistiques, anthropologiques, philosophiques, théologiques, etc en jeu
- Conception et représentation de l’idée de « Dieu » n’est pas identique partout, même au sein
d’une même religion
- Garder Allah -> risque de percevoir cela comme « le Dieu des musulmans » plutôt que « Dieu
vu par les musulmans »
- Suffisamment de points communs entre les deux. Père Jomier : opposer Dieu à Allah n’a
aucun sens car le mot Allah en arabe signifie Dieu pour les Chrétiens aussi bien que pour les
musulmans -> exemple des Chrétiens arabes

- Deux hadiths de l’Imam Sadiq sur la différence entre le « signifiant » et le


« signifié »

- « Il est le Seigneur et l’adoré. Il est Allah, et quand je dis Allah, ce n’est pas pour établir les
lettres a, l, l, h, mais je réfère à une idée qui est « une réalité créatrice er artisan des choses ».
Idée à laquelle s’applique ces lettres. C’est l’idée qui est nommée « le Tout-Miséricordieux »,
« le Très-Miséricordieux », « le Tout Puissant » et autres noms semblables.
- L’Imam s’adresse à son disciple Hisham ibn Al-Hakam : le nom est autre chose que le nommé.
Celui qui adore le nom au lieu de l’idée est mécréant et n’adore rien du tout. Celui qui adore le
nom en même temps que l’idée est polythéiste et adore deux choses. Quand à celui qui adore
l’idée, pas le nom, voilà le monothéiste. Dieu a 99 noms, si le nom était le nommé, chacun de
ces noms serait une divinité. Dieu est une idée que l’on désigne par ces noms et tous sont autre
que Lui.

- Coutume généralisée de commencer un acte, d’entamer un projet par le nom


d’une personnalité importante et de la lier à cet acte.

- Si l’on veut que l’acte ait de l’effet et laisse des traces, il vaut mieux le lier avec Celui qui est
éternel. Chaque chose dans cet univers tend vers la disparition, sauf Lui et ce qui aura été lié à
Lui
- Notion de l’éternel -> ‫ أذﻟــــﻲ وأﺑــــﺪي‬-> raison pour laquelle chaque acte doit commencer avec la
mention de son essence pure
- Nécessité de se connecter réellement à Lui et non juste de prononcer une formule.
- Ce lien bénira nos actions et les protégera de la déviance s’il est profondément vécu par nous

- Beaucoup de hadiths sur l’importance de dire la basmala avant chaque chose


- C’est la garantie de la perpétuité d’un acte
- D’où la révélation du premier verset du Coran
- Noé au moment de la tempête -> résultat de la basmala -> Il fut dit: « Ô Nuh (Noé), débarque
avec Notre sécurité et Nos bénédictions sur toi
- Lettre de Soulaiman
- Début de toutes les sourates sauf de la sourate le repentir car celle-ci annonce la guerre, chose
qui est contradictoire avec les deux caractéristiques d’Allah mentionnées dans la basmala

- Pourquoi Allah et pas un autre nom ? Allah est seul nom qui réunit tous les autres
en lui -> explication à venir
- La basmala -> chercher l’aide et commencer -> certains ont fait la différence entre les deux
significations mais il semblerait que les deux vont de pair
- Impact de la basmala sur le mental -> la réussite
- Demande un tafsir très détaillé -> Imam Ali et Ibn Abbas
- Hadith de l’Imam Sadiq faisant allusion aux problèmes que certains « chiites » peuvent
rencontrer s’ils omettent de dire la basmala jusqu’à ce qu’ils se rappellent leur erreur et que
celle-ci soit effacée de leurs comptes

Cours 6 : Tafsir Surat Al-Fatiha

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