BAC II - 2006
BAC II - 2006
BAC II - 2006
SERIE A4
Sujet 1 : « Que peut bien être la nature d’un homme, en dehors de ce qu’il est
concrètement dans son existence présente » ?
Expliquez et commentez.
Remarque sur la forme du libellé : La citation est de Jean-Pa ul SARTRE. On aurait dû mettre le point
d’interrogation dans les guillemets. Ce qui reviendrait à : « Que peut bien être la nature d’un homme,
en dehors de ce qu’il est concrètement dans son existence présente ? »
1- Compréhension
11- Analyse des
- Que peut bien être : Quel sens peut bien avoir ; que peut bien signifier ; Comment
concepts
définir ; que serait ;
- La nature d’un homme : Essence d’un homme (être humain) ; réalité d’un être
humain ; ce qui fait qu’un être humain est ce qu’il est ; ce qui définit un être humain ;
- En dehors de : Hors de ; mis à part ; au-delà de ; sans ; abstraction faite de ;
- Concrètement : Réellement ; effectivement ;
- Existence présente : Vie actuelle ; état actuel, situation actuelle ; histoire.
Remarque sur la consigne
Expliquez et commentez = éclaircissez, appréciez et /ou discutez.
12- Reformulations - Quel sens véritable peut bien avoir l’essence d’un homme hors de sa situation
actuelle ?
- Y a-t-il réellement une essence de l’être humain en dehors de son histoire ?
14- Problématique - Opinion Commune : L’homme aurait, à la naissance, une nature prédéterminée.
- Constat : Or, l’analyse révèle qu’à la naissance, l’homme n’est rien ; il est
essentiellement le produit de son histoire ;
- D’où la question : Y a-t-il réellement une essence de l’être humain en dehors de son
histoire ?
2- Plan détaillé
A- Explication de la pensée : Négation de la nature humaine (conception
culturaliste)
Conception existentialiste : un homme n’est rien en dehors des conditions concrètes
de son existence.
Jean-Paul SARTRE ; « L’existence précède l’essence » : L’homme vient au
monde, surgit et se définit après. L’existentialisme est un humanisme.
Simone de BEAUVOIR : « On ne naît pas femme on le devient. » : C’est l’homme
lui-même qui se fait en faisant. Deuxième sexe.
Martin HEIDEGGER : L’homme est projet, c’est-à-dire qu’il dépend des
conditions de son existence. Tendance sociologique.
MALINOWSKY : « La véritable nature humaine réside dans les structures
sociales, second milieu créé par l’homme. ». Les Argonautes du Pacifique
Occidental.
Emmanuel MOUNIER : « La nature de l’homme, c’est l’artifice. »
Karl MARX : « L’homme n’est homme qu’en communauté avec d’autres
hommes. » Œuvres Complètes.
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Lucien MALSON : « L’homme a ou plutôt il est une histoire. » Les Enfants
Sauvages ;
ALAIN : « Chacun de nous est vêtu de civilisation ; il ne se connaît point dans
la nudité de l’animal. » Propos sur l’éducation
12- Reformulations - Ce que l’on arrive à connaître ou à découvrir par une action personnelle, ce sont
des connaissances réfléchies ; l’opinion nous conduit à admettre seulement des
connaissances mortes, dépassées.
- Les connaissances véritables sont-elles celles que l’individu cherche et trouve par
lui-même ou celles statiques, figées qui s’imposent à lui du fait de la tradition ?
- Dans le processus de la connaissance, faut-il s’en tenir aux vérités léguées par la
tradition ou au contraire renouveler ses savoirs par une action personnelle et
réfléchie ?
B- Les limites
- NIETZSCHE a fait du libre arbitre un simple postulat de l’action : si l’homme n’est
pas libre, il ne peut être sanctionné. Cf. Crépuscule des idoles, p. 269.
- Le déterminisme n’est pas toujours incompatible avec la liberté ; par exemple je
demeure libre en me soumettant à des motifs rationnels.
Les contempteurs
- ENGELS : « la liberté n’est pas dans une indépendance rêvée à l’égard des lois
de la nature, mais dans la connaissance de ces lois et dans la possibilité donnée
par là même de les mettre en œuvre méthodiquement pour des fins
déterminées. »
- BOSSUET : Le libre arbitre est la « puissance que nous avons de faire ou de ne
pas faire quelque chose. »
- DESCARTES : « La liberté est le pouvoir de choix ou un sentiment de non
contrainte extérieure. »
- André GIDE : « L’acte libre est un acte gratuit, né de soi, l’acte sans maître, l’acte
autochtone … sans motif. ».
- SARTRE : L’homme est liberté.
5- Conclusion Même si le libre arbitre n’a pas de réalité comme le signale NIETZSCHE, il demeure
une hypothèse nécessaire pour des raisons morales .
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SERIES C4, D et E
Sujet 1 : La liberté humaine est-elle limitée par la nécessité de travailler ?
1- Compréhension
11- Analyse des - Liberté humaine : Pouvoir de l’homme d’agir sans contraintes ; capacité de l’homme
concepts d’agir sans contraintes extérieures ni détermination intérieure, autonomie de la
volonté de l’homme, aptitude à s’autodéterminer.
- Limitée : réduite, restreinte, entravée, contrariée.
- Nécessité de travailler : Le fait de ne pouvoir se passer d’aucune activité utile ;
exigence, besoin vital de transformer consciemment et utilement la nature.
12- Reformulations - Le pouvoir qu’a l’homme d’agir sans contraintes est-il restreint par le besoin vital de
transformer consciemment et utilement la nature ?
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- Le besoin de transformer consciemment et utilement la nature réduit-il la liberté de
l’homme ?
- L’exigence d’accomplir une activité utile entrave-t-elle la capacité humaine à s’auto
déterminer ?
SERIES G
Sujet 1 La réflexion sur les sciences est-elle une nécessité pour la philosophie ?
1-Compréhension
11- Analyse des - réflexion : analyse critique ; discours ; méditation.
concepts
- Science : Savoir objectif, méthodique et rationnel ; ensemble de connaissances
rationnelles, exactes ou positives relevant de la démonstration abstraite ou de la
vérification expérimentale.
- Réflexion sur les sciences : Epistémologie des sciences ; discours sur les sciences ;
étude critique des sciences.
- Nécessité : besoin impérieux ; ce qui est indispensable.
- Philosophie : amour de la sagesse, étude critique du réel ; réflexion critique et
méthodique ; analyse rationnelle portant sur l’homme et le monde.
C- La réflexion sur les sciences est aussi bien nécessaire pour la philosophie que pour les
sciences elles-mêm es.
1- Sans la philosophie, la science perd sa substance spirituelle théorique :
« …La science sans la philosophie mériterait encore d’être cultivée pour les
applications au besoin de la vie. Mais hors de là, on ne voit pas qu’elle offre à la
raison, un aliment digne d’elle ni qu’elle puisse être prise pour le dernier but des
travaux de l’esprit. » Augustin COURNOT, op. cit.
Edouard Le ROY : « La science a besoin de la philosophie pour se comprendre
comme œuvre de l’esprit. »
Pour Gaston BACHELARD, c’est illusion que de croire que la science peut se
passer de la philosophie : « Il y a toujours une philosophie en filigrane sur le fond
d’une science. »
2- La philosophie cherche le sens de ce qui échappe au pouvoir réel de la science.
Le monde des valeurs surtout morales échappe à la connaissance scientifique.
« La dépravation est réelle et nos âmes se sont corrompues à mesure que nos
sciences et nos arts se sont avancés » ROUSSEAU, Discours sur les sciences
et les arts.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » RABELAIS.
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3- Conclusions La généralisation croissante des sciences en fait un objet incontournable pour la
réflexion philosophique. Cependant si cette réflexion permet à la philosophie d’être
complète et crédible, elle vivifie aussi la science elle-même.
Sujet 2 : La vérité est-elle dans les idées ou dans les phénomènes de la nature ?
1- Compréhension
11- Analyse des
concepts - Vérité : accord de l’esprit avec lui-même et avec l’objet.
- Idées : concepts, ensemble des représentations mentales ; toute production de
l’esprit ; pensées.
- Phénomènes de la nature : faits ; réalités.