Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

BAC II - 2006

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 13

CORRIGE – TYPE DE PHILOSOPHIE DU BAC II 2006

SERIE A4
Sujet 1 : « Que peut bien être la nature d’un homme, en dehors de ce qu’il est
concrètement dans son existence présente » ?
Expliquez et commentez.
Remarque sur la forme du libellé : La citation est de Jean-Pa ul SARTRE. On aurait dû mettre le point
d’interrogation dans les guillemets. Ce qui reviendrait à : « Que peut bien être la nature d’un homme,
en dehors de ce qu’il est concrètement dans son existence présente ? »
1- Compréhension
11- Analyse des
- Que peut bien être : Quel sens peut bien avoir ; que peut bien signifier ; Comment
concepts
définir ; que serait ;
- La nature d’un homme : Essence d’un homme (être humain) ; réalité d’un être
humain ; ce qui fait qu’un être humain est ce qu’il est ; ce qui définit un être humain ;
- En dehors de : Hors de ; mis à part ; au-delà de ; sans ; abstraction faite de ;
- Concrètement : Réellement ; effectivement ;
- Existence présente : Vie actuelle ; état actuel, situation actuelle ; histoire.
Remarque sur la consigne
Expliquez et commentez = éclaircissez, appréciez et /ou discutez.

12- Reformulations - Quel sens véritable peut bien avoir l’essence d’un homme hors de sa situation
actuelle ?
- Y a-t-il réellement une essence de l’être humain en dehors de son histoire ?

13- Problème - La nature humaine


- Détermination de la nature humaine

14- Problématique - Opinion Commune : L’homme aurait, à la naissance, une nature prédéterminée.
- Constat : Or, l’analyse révèle qu’à la naissance, l’homme n’est rien ; il est
essentiellement le produit de son histoire ;
- D’où la question : Y a-t-il réellement une essence de l’être humain en dehors de son
histoire ?
2- Plan détaillé
A- Explication de la pensée : Négation de la nature humaine (conception
culturaliste)
Conception existentialiste : un homme n’est rien en dehors des conditions concrètes
de son existence.
 Jean-Paul SARTRE ; « L’existence précède l’essence » : L’homme vient au
monde, surgit et se définit après. L’existentialisme est un humanisme.
 Simone de BEAUVOIR : « On ne naît pas femme on le devient. » : C’est l’homme
lui-même qui se fait en faisant. Deuxième sexe.
 Martin HEIDEGGER : L’homme est projet, c’est-à-dire qu’il dépend des
conditions de son existence. Tendance sociologique.
 MALINOWSKY : « La véritable nature humaine réside dans les structures
sociales, second milieu créé par l’homme. ». Les Argonautes du Pacifique
Occidental.
 Emmanuel MOUNIER : « La nature de l’homme, c’est l’artifice. »
 Karl MARX : « L’homme n’est homme qu’en communauté avec d’autres
hommes. » Œuvres Complètes.
2
 Lucien MALSON : « L’homme a ou plutôt il est une histoire. » Les Enfants
Sauvages ;
 ALAIN : « Chacun de nous est vêtu de civilisation ; il ne se connaît point dans
la nudité de l’animal. » Propos sur l’éducation

B- Affirmation de la nature humaine.


- Position des essentialistes : L’essence précède l’existence
 PLATON : L’homme est prédéterminé, cf. le mythe d’Er, République, Livre x ;
 ARISTOTE : « Toute essence est dite nature ; la première nature, c’est
l’essence » ;
 AMIEL : « L’homme n’est que ce qu’il devient, vérité profonde ; l’homme ne
devient que ce qu’il est, vérité plus profonde encore. » ;
 NIETZSCHE : « Deviens ce que tu es. »
- Position des biologistes :
 Alexis CARREL : « La répartition de la population d’un pays en différentes classes
n’est pas l’effet d’un hasard ni de convention sociale. Elle a une base biologique
profonde », L’homme, cet inconnu ;
 GOBINEAU : « S’il y a des civilisations plus avancées que d’autres, ce serait la
preuve de l’inégalité biologique des races humaines. », Essai sur l’inégalité des
races humaines, 1853
 César LOMBROSO parle des « criminels nées. »

C- Détermination de la nature humaine :


L’homme est le produit de la nature et de la culture prises ensemble (thèse
bioculturaliste) :
 François JACOB : « C’est par une interaction constante du biologique et du
culturel … que peuvent mûrir et s’organiser les performances mentales », Jeu des
possibles.
 Idem : « L’homme est génétiquement programmé, il est programmé pour
apprendre. »
 Edgar MORIN : « L’homme est un être bioculturel. » ;
 MERLEAU-PONTY : « Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme. »
 NIETZSCHE : « Les qualités naturelles et les qualités proprement humaines sont
indissociablement mêlées. »
3- Conclusion
La réalité de l’être humain dépend aussi bien de ses dispositions naturelles que des
circonstances de son existence concrète.
-------------------------------------

Sujet 2 : Que pensez-vous de cette assertion d’André GIDE ?


« Ce que l’on découvre ou redécouvre soi-même, ce sont des vérités
vivantes ; la tradition nous invite à n’accepter que des cadavres de
vérité. »
Remarque
Dans ce sujet, il y a erreur de ponctuation. A la place du point d’interrogation, il devrait y avoir
deux points et le point d’int errogation doit revenir à la fin du sujet après les guillemets. Ce qui
fait que le Sujet revient à ceci :
Que pensez -vous de cette assertion d’André GI DE : « Ce que l’on découvre ou
redécouvre soi-même, ce sont des vérités vivantes ; la tradition nous invite à n’accepter que
des cadavres de vérité » ?
1- Compréhension
11- Analyse des
- Découvre : Arrive à connaître ; décèle, trouve ce qui est caché.
concepts - Redécouvrir : Arriver à connaître de nouveau ; connaître à son tour.
- Soi-même : Par une action personnelle.
- Vérités vivantes : Connaissances ; savoirs réfléchis.
3
- Tradition : Habitude ; coutume ; usage consacré ; opinion ; ensemble d’idées
reçues.
- N’accepter que : Ne donner son assentiment qu’à ; admettre seulement, s’arrêter à
- Cadavres de vérité : Dépouilles de vérité, connaissances mortes, statiques, figées,
connaissances ou savoirs fossilisés, dépassés.

12- Reformulations - Ce que l’on arrive à connaître ou à découvrir par une action personnelle, ce sont
des connaissances réfléchies ; l’opinion nous conduit à admettre seulement des
connaissances mortes, dépassées.
- Les connaissances véritables sont-elles celles que l’individu cherche et trouve par
lui-même ou celles statiques, figées qui s’imposent à lui du fait de la tradition ?
- Dans le processus de la connaissance, faut-il s’en tenir aux vérités léguées par la
tradition ou au contraire renouveler ses savoirs par une action personnelle et
réfléchie ?

13- Problème Les conditions de possibilité d’un savoir véritable.


14- Problématique - Opinion générale : Généralement, les vérités admises acceptées et divulguées sont
celles qui sont véhiculées par la tradition (philosophique, religieuse, culturelle,
scientifique), vérités que l’individu n’ose interroger ou remettre en cause.
- Constat : Or, d’après André GIDE, des vérités adoptées sans jugement critique
instruisent peu.
- Question : Les connaissances véritables sont-elles celles que l’individu cherche et
trouve par lui-même ou celles statiques figées qui s’imposent à lui du fait de la
tradition ?
2- Plan détaillé
A- La vérité selon l’opinion
- L’opinion fonde la vérité sur les évidences immédiates et sensibles auxquelles les
hommes sont habitués. Cf. PLATON in République, livre VII (Les vérités illusoires
de la caverne).
Exemple : Conception de PTOLEMEE et d’ARISTOTE sur le géocentrisme.
- La tradition scolastique fondée sur le respect de l’autorité et sur l’évidence sensible.
- KANT, victime de la mécanique classique de NEWTON.
- Fausse théorie du phlogistique fondée sur l’autorité des alchimistes.
- La tradition culturelle et religieuse : tendance à conserver les vérités pratiques
comme normes. Cf. Antigone (SOPHOCLE, ANOUILH)
- L’anthropomorphisme des conceptions traditionnelles.

B- Position d’André GIDE


- André GIDE condamne toutes les formes de connaissance non réfléchie en les
désignant comme cadavres de vérité, c’est-à-dire des connaissances mortes,
inopérantes.
- Il insiste sur la nécessité de penser par soi-même, de reprendre à son compte
comme le dirait Edmond HUSSERL, l’œuvre de la connaissance comme l’avait fait
DESCARTES.
- D’autres auteurs :
 KANT « Aie le courage de te servir de ton propre entendement. »
 NIETZSCHE. « La foi en la vérité commence avec le doute au sujet de toutes
les "vérités" en quoi l’on a cru jusqu’à présent. » ; « Ce n’est pas le doute mais
la certitude qui rend fou. »
 Voir aussi SOCRATE, PLATON, DESCARTES.

C- Evaluation de la pensée de GIDE


- Mérites : Il faut admettre que la vérité se constitue à partir du refus de la tradition,
de l’effort personnel.
4
 Gaston BACHELARD : « L’opinion pense mal ». La vraie connaissance se
fonde sur une rupture épistémologique. « L’habitude de la raison est un frein
pour la raison. »
 Paul COUDERC : « Réjouissons-nous du massacre des vieilles théories
puisqu’il est le critérium du progrès. »
 Claude BERNARD : Le savant doit se servir d’une liberté d’esprit fondée sur le
doute philosophique pour éviter d’être victime des théories régnantes : « Le
douteur, c’est le vrai savant ».
- Limites : Vérité et tradition ne sont pas toujours incompatibles.
 Emile MEYERSON : La science consacre parfois l’opinion. Des éléments de la
tradition peuvent être moteur du progrès.
3- Conclusion
Les vraies connaissances supposent de la part de l’individu un effort inlassable pour
surmonter la tradition qui pourtant peut bien l’inspirer.
-------------------------------------

Sujet 3 : Commentaire philosophique : Dégagez l’intérêt philosophique du


texte suivant à partir de son étude ordonnée
1- Présentation
11- Auteur NIETZSCHE
12- Œuvre Humain, trop humain, II, 2è partie.
13- Thème La notion du libre arbitre ou Liberté et déterminisme.
14- Question - Le libre arbitre existe-t-il ?
implicite
- L’homme est-il réellement libre comme il le croit ?
15- Thèse de
l’auteur - « Le libre arbitre ne veut proprement rien dire d’autre que ne pas sentir ses
nouvelles chaînes. »
- Le libre arbitre est une pure illusion.
2- Structure du
texte Aussi longtemps que nous ne sous sentons pas dépendre de quoi que ce soit,
nous nous estimons indépendant ; sophisme qui montre combien l’homme est
a- Illusion du libre
arbitre. orgueilleux et despotique. Car il admet ici qu’en toutes circonstances, il
remarquerait et reconnaîtrait sa dépendance dès qu’il la subirait, son postulat
étant qu’il vit habituellement dans l’indépendance et qu’il éprouverait aussitôt une
contradiction dans ses sentiments s’il venait exceptionnellement à la perdre.
Mais si c’était l’inverse qui était vrai, savoir qu’il vit constamment dans une
b- L’homme est toujours dépendance multiforme, mais s’estime libre quand il cesse de sentir la pression
déterminé.
de ses chaînes nouvelles : le « libre arbitre » ne veut proprement rien dire d’autre
que ne pas sentir ses nouvelles chaînes.
è me
Remarque : Dans le texte, il y a une erreur de ponctuation. Sur la 2 ligne après le mot
3- Procédés
d’explication et « indépendant » il y a 2 points ( :)
d’argumentation
a) L’homme se fait un postulat : « il vit habituellement dans l’indépendance ». il est
convaincu qu’il jouit d’un libre arbitre parfait au point où, s’il y a une moindre
contrainte, il le saurait « aussitôt ».
b) Pour cela, « aussi longtemps » qu’il ne sent aucune contrainte, il est convaincu
d’être libre ou « indépendant ».
c) Mais pour NIETZSCHE, c’est plutôt « l’inverse qui serait vrai. » Il soupçonne que
l’homme « vit constamment dans une dépendance multiforme ». Cela amène à
considérer toutes les convictions antérieures sur l’homme comme « sophisme »
(raisonnement faux malgré son apparence de vérité).
Conclusion
partielle Le libre arbitre n’est qu’une illusion de la liberté, car il est seulement l’ignorance
du poids du déterminisme. Cela veut dire que la liberté de l’homme n’est qu’une
impression et un sentiment. En fait, l’homme est un être constamment dirigé par
des forces multiformes.
5
4- Intérêt
philosophique
A- Les mérites de L’auteur
Remise en cause du sentiment de liberté éprouvée sous le signe du libre arbitre (se
sentir libre n’est pas être libre). Il a montré que nous sommes déterminés par des
causes que nous ignorons (2 forces contradictoires : APPOLON, dieu de l’ordre et
DIONYSOS, dieu du désordre, de la mort).
- NIETZSCHE lui-même : « La conscience n’est qu’un instrument » in Volonté de
puissance, Page 269.
- Idem : « L’idée du libre arbitre… C’est le tour de passe-passe théologique le plus
suspect qu’il y ait, pour rendre l’humanité responsable… Les hommes ont été
considérés comme libres pour être punis », in Crépuscule des idoles, page 269.
Les adjuvants
- SPINOZA : « Les hommes se trompent en ce qu’ils se croient libres. » (Ethique II,
prop. 35 Scolie). « Il n’y a dans l’âme aucune volonté absolument libre. » (prop.
XLVIII -48).
- FREUD : « Le moi n’est pas libre dans sa propre maison. »
- MARX : La conscience est déterminée par des structures sociales.
- RIMBAUD : « C’est faux de dire je pense, on devrait dire : on me pense. »

B- Les limites
- NIETZSCHE a fait du libre arbitre un simple postulat de l’action : si l’homme n’est
pas libre, il ne peut être sanctionné. Cf. Crépuscule des idoles, p. 269.
- Le déterminisme n’est pas toujours incompatible avec la liberté ; par exemple je
demeure libre en me soumettant à des motifs rationnels.
Les contempteurs
- ENGELS : « la liberté n’est pas dans une indépendance rêvée à l’égard des lois
de la nature, mais dans la connaissance de ces lois et dans la possibilité donnée
par là même de les mettre en œuvre méthodiquement pour des fins
déterminées. »
- BOSSUET : Le libre arbitre est la « puissance que nous avons de faire ou de ne
pas faire quelque chose. »
- DESCARTES : « La liberté est le pouvoir de choix ou un sentiment de non
contrainte extérieure. »
- André GIDE : « L’acte libre est un acte gratuit, né de soi, l’acte sans maître, l’acte
autochtone … sans motif. ».
- SARTRE : L’homme est liberté.
5- Conclusion Même si le libre arbitre n’a pas de réalité comme le signale NIETZSCHE, il demeure
une hypothèse nécessaire pour des raisons morales .
§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

SERIES C4, D et E
Sujet 1 : La liberté humaine est-elle limitée par la nécessité de travailler ?
1- Compréhension
11- Analyse des - Liberté humaine : Pouvoir de l’homme d’agir sans contraintes ; capacité de l’homme
concepts d’agir sans contraintes extérieures ni détermination intérieure, autonomie de la
volonté de l’homme, aptitude à s’autodéterminer.
- Limitée : réduite, restreinte, entravée, contrariée.
- Nécessité de travailler : Le fait de ne pouvoir se passer d’aucune activité utile ;
exigence, besoin vital de transformer consciemment et utilement la nature.
12- Reformulations - Le pouvoir qu’a l’homme d’agir sans contraintes est-il restreint par le besoin vital de
transformer consciemment et utilement la nature ?
6
- Le besoin de transformer consciemment et utilement la nature réduit-il la liberté de
l’homme ?
- L’exigence d’accomplir une activité utile entrave-t-elle la capacité humaine à s’auto
déterminer ?

13- Problème - Impact de la nécessité de travailler sur la liberté humaine.


- Rapport entre la nécessité de travailler et la liberté humaine

14- Problématiques - Opinion générale : On pense généralement que la nécessité de travailler


hypothèque notre liberté.
- Constat : Or, l’homme ne se libère des contraintes que par le travail.
- Question : Le besoin de transformer consciemment et utilement la nature réduit-il la
liberté humaine ?
- Opinion générale : On estime très souvent que la nécessité de travailler a une
influence négative sur la liberté humaine.
- Constat : Or, c’est par le travail que l’homme acquiert sa liberté.
- Question : La liberté humaine est – elle limitée par la nécessité de travailler ?
2- Plan détaillé
A- La nécessité de travailler réduit la liberté humaine.
- Origine du mot travail : Le travail suggère l’idée d’assujettissement et de torture. Cf.
l’étymologie de mot travail.
- Tradition judéo-chrétienne : Le travail suggère l’idée de punition, de malédiction et
de souffrance. Cf. Genèse 3 : 16 et 19.
- Conception grecque : Travailler, c’est aliéner sa liberté.
 PLATON opposait les hommes libres aux esclaves.
 ARISTOTE in la Politique : « Il faut bien tant que les navettes ne tisseraient pas
toutes seules, des instruments vivants pour manier les instruments inanimés
afin de procurer aux âmes bien nées le loisir d’une vie contemplative consacrée
à la théorie. »
- L’ère du machinisme est aliénante, déshumanisante et robotisante :
 G. FRIEDMANN in le travail en miettes et Où va le travail humain ?
 Karl MARX : « La liberté commence là où cesse le travail … » ; « Le travail de
l’ouvrier n’est donc pas volontaire, mais contraint, c’est du travail forcé… »
Manuscrits de 1844.
 A. ETCHEVERY : Le régime capitaliste a fait du travail un instrument
d’aliénation.
B- Le travail comme facteur de libération de l’homme
- Le travail comme possibilité de rachat.
 VOLTAIRE : « Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et
le besoin. » in Candide.
 G. W. F. HEGEL : La dialectique du maître et de l’esclave.
- Le travail comme ce par quoi l’homme se réalise : il institue et confirme l’être
 Jules VUILLEMIN in L’être et le travail : « Je travaille donc je suis ».
 LEQUIER : « Il faut faire et en faisant se faire. »
 Emmanuel MOUNIER : « Tout travail travaille à faire un homme en même
temps qu’une chose. »

C- Ambivalence de la notion de travail


- Le travail présente un double aspect : aliénation et libération.
 ALAIN : « Le travail est la meilleure et la pire des choses : la meilleure s’il est
libre, la pire s’il est serf. »
- Le travail en même temps que signe d’aliénation est remède à cette aliénation dans
la mesure où il est pour l’homme une nécessité.
 Jean LACROIX : Le travail est un remède à l’aliénation.
7
3- Conclusion S’il est vrai que la liberté humaine est limitée par la nécessité de travailler, il est à
noter cependant que c’est par ce même travail que l’homme se libère.
-------------------------------------

Sujet 2 : Est-ce le respect de la tradition qui façonne un homme ou son ouverture


sur d’autres cultures ?
1- Compréhension
11- Analyse des
concepts - Le respect de la tradition : Obéissance aux pratiques sociales transmises de
générations en générations ; fait d’agir conformément aux us et coutumes,
acceptation et application des valeurs habituelles.
- Façonne un homme : Moule un homme ; détermine, actualise un être humain ;
informe un homme, modèle un homme.
- Ouverture sur d’autres : Contact et imprégnation d’autres pratiques sociales ;
échange avec d’autres valeurs sociales ; acceptation et application des valeurs
étrangères.
12- Reformulations
- La formation de l’homme est-elle l’aboutissement de l’héritage du passé ou le
résultat des échanges avec d’autres cultures ?
- L’homme est-il déterminé par l’obéissance aux valeurs habituelles ou par
l’acceptation et l’application des valeurs étrangères ?
- L’homme est-il déterminé par sa conformité à l’ensemble des coutumes et
institutions de sa société ou plutôt par l’acquisition des valeurs étrangères ?
- Est-ce l’assimilation et la pratique des valeurs autochtones qui déterminent l’homme
ou son ouverture sur les valeurs étrangères ?
13- Problème - Détermination de l’homme par les cultures endogène et exogène.
- Tradition, autres cultures et formation de l’homme.
- Dialogue des cultures et formation de l’homme.
- Influence des cultures sur la formation de l’homme.
14- Problématique
- L’on a souvent tendance à croire que l’homme n’est façonné que par le respect des
pratiques traditionnelles.
- Or la tradition renferme des insuffisances qui nécessitent l’ouverture de l’homme sur
d’autres cultures pour sa formation.
- L’homme se forme t-il par l’obéissance à la tradition ou par l’acquisition des valeurs
étrangères ?
2- Plan détaillé
A- Nécessité du respect de la tradition dans la formation de l’homme.
- Le respect de la tradition façonne l’homme.
Le respect de la tradition comme ce par quoi l’homme s’enracine dans sa culture et
intègre la société.
 Ernest RENAN : « Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point
de départ un respect profond du passé. Tout ce que nous sommes est
l’aboutissement d’un travail séculaire. »
 René DESCARTES : La première (maxime) était d’obéir aux lois et aux
coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en laquelle Dieu m’a
fait la grâce d’être instruit dès mon enfance. ». Discours de la méthode, 1ere
maxime de la morale provisoire.
- L’homme se reconnaît dépendant d’un groupe social donné. Ce qu’il est, il l’est
devenu grâce à son appartenance à la société qui définit son existence. Tout être
humain est le produit de sa société.
.
8
 Emile DURKHEIM : La conscience individuelle est échos de la conscience
collective : « c’est la société qui, formant moralement, a mis en nous ses
sentiments qui nous dictent impérativement notre conduite… Quand notre
conscience parle, c’est la société qui parle en nous. » Education morale
 Ralph LINTON qui pense que l’homme n’est que le reflet de sa société : « La
personnalité de base »
 Adage africain : « L’araignée ne tisse jamais dans le vide. Elle s’ancre toujours
dans un arbre. »

B- Nécessité d’ouverture sur d’autres cultures.


- L’homme ne parachève sa formation que par son ouverture sur d’autres cultures.
 Antoine de saint EXUPERY : « Pourquoi nous haïr ? Nous sommes les mêmes,
équipage d’un même navire, habitants de la même planète. S’il est bon que les
civilisations s’entrechoquent pour favoriser une synthèse nouvell e, il est
monstrueux qu’elles s’entre-dévorent » Terre des hommes.
 Aimé CESAIRE : « Une civilisation, quel que soit son genre intime à se replier
sur elle-même, s’étiole et se fane. »
- L’idée de cosmopolitisme chez SOCRATE, MONTESQUIEU, GOBLOT.
 SOCRATE : « Je suis citoyen du monde »

C- Interaction des deux formes de culture dans la formation authentique de


l’homme.
- Le dialogue des cultures est une exigence de la modernité dans un contexte où tout
se globalise et se planétarise et où on assiste à l’abandon des stéréotypes de
l’identité culturelle.
 L. S. SENGHOR : « La vraie culture est d’abord déracinement, assimilation
active des valeurs étrangères ; mais elle est aussi enracinement dans le sol
natal, culture des valeurs autochtones. »
- Bien que chaque groupe humain ait ses caractéristiques, les groupes humains ne
sont pas fermés les uns aux autres, déconnectés les uns des autres. Ainsi, dans les
rapports de voisinages, les cultures s’influencent et permettent l’échange des traits
culturels : C’est le brassage des cultures.
 Cf. La diversité culturelle.
3- Conclusion Le respect des pratiques traditionnelles façonne l’homme. Néanmoins, son ouverture
sur d’autres cultures le forme davantage.
-------------------------------------
Sujet 3 Commentaire philosophique : Dégagez l’intérêt philosophique du
1- Présentation texte suivant à partir de son étude ordonnée
11- Auteur Jean Toussaint DESANTI
13- Thème Nature des êtres mathématiques.
14- Question - Quelle est l’origine des êtres mathématiques ?
implicite - Les êtres mathématiques sont-ils tirés de l’expérience sensible ou sont-ils de pures
créations de l’esprit ?
15- Thèse de
l’auteur Les êtres mathématiques ne sont ni du ciel ni de la terre, mais elles sont de simples
symboles opératoires.
2- Structure
En énonçant que les mathématiques « ne sont pas de la terre », je n’ai jamais
a) Les êtres voulu dire que les structures qu’on y définit ne sont qu’un échafaudage artificiel sans
mathématiques ne sont rapport avec la nature des choses. J’ai voulu dire (ce qui me paraît compatible avec le
pas de la terre
peu que je sais de l’histoire des sciences) que si l’on veut définir les « bonnes
structures », celles qui rendent compte de la « nature des choses », il importe de
briser avec la première apparence dans laquelle ces choses se font connaître, et que
j’ai appelée métaphoriquement « la terre ».
9
Je ne dirai donc pas de Margot qu’elle a « rencontré trois capitaines ». Non !
b) Inutilité de vouloir
localiser les objets Elle a rencontré des capitaines. Elle les a comptés. Ils étaient trois. Il n’y a plus de
mathématiques : ils ne raison de rencontrer trois capitaines que de rencontrer un anneau de Boole ! La
sont ni du ciel ni de la seule différence est que nous savons compter depuis très longtemps et que, pour
terre.
ce qui est des petits nombres entiers, nous nous imaginons les voir dans les
objets qu’ils dénombrent. Et pour peu que le langage s’en mêle, nous voici en
pleine confusion. Quand à la question de savoir quel est ce lieu entre « ciel et
terre » et comment le désigner, elle n’a plus d’intérêt que celle qui consisterait à
se demander « où diable est passée la grammaire du français quand je parle
anglais ? » Vous pouvez la situer où vous voulez : dans les livres, sur le bout de
la langue, dans le gosier, ou dans les doigts. Vous pouvez même inventer un
«inconscient » ad hoc si ça vous chante.
Tout ceci pour dire qu’il importe d’apprendre à penser comme réels, bien qu’ils
c) Les êtres ne le soient pas à la manière des clous ou des hiboux, ces sortes d’objets qui
mathématiques sont de
nature relationnelle n’ont de statut que relationnels et ne sont accessibles que dans le système des
possibilités réglées, ouvertes par les relations qui les définissent.
3- Intérêt
philosophique A- Les mérites de l’auteur
- L’auteur a le mérite d’avoir dépassé les conceptions idéalistes et empiristes sur la
question de la nature des êtres mathématiques.
- Il a le mérite d’avoir montré que ces êtres sont des outils opératoires.
- Il montre également que les êtres mathématiques n’ont pas besoin d’être localisés :
ils ne sont ni du ciel ni de la terre.
Les adjuvants
- E. KANT : « Les êtres mathématiques ne sont pas des formes de la réalité, mais
des constructions de notre esprit mesurant et calculant sur la réalité. »
- E. GOBLOT : « Les mathématiques sont nées avec l’expérience mais elles n’en
sont pas moins indépendantes des faits et n’ont besoin pour être vraies que leurs
objets soient réels. »

4- Conclusion Les êtres mathématiques ne proviennent ni de l’expérience sensible ni de l’esprit pur,


mais ils sont de simples symboles opératoires.
§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

SERIES G
Sujet 1 La réflexion sur les sciences est-elle une nécessité pour la philosophie ?
1-Compréhension
11- Analyse des - réflexion : analyse critique ; discours ; méditation.
concepts
- Science : Savoir objectif, méthodique et rationnel ; ensemble de connaissances
rationnelles, exactes ou positives relevant de la démonstration abstraite ou de la
vérification expérimentale.
- Réflexion sur les sciences : Epistémologie des sciences ; discours sur les sciences ;
étude critique des sciences.
- Nécessité : besoin impérieux ; ce qui est indispensable.
- Philosophie : amour de la sagesse, étude critique du réel ; réflexion critique et
méthodique ; analyse rationnelle portant sur l’homme et le monde.

12- Reformulations a- L’épistémologie est-elle indispensable à la philosophie ?


b- L’analyse critique des sciences est-elle indispensable à la philosophie ?
c- La philosophie a-t-elle besoin de s’interroger sur les sciences ?
13- Problème Valeur de l’épistémologie en philosophie.
10
14- Problématique - La philosophie et la science ont différents objets et méthodes d’étude.
- Or, sans la science qui semble maîtriser la matière, la philosophie n’aurait pas sur
celle-ci de vraies connaissances.
- On se demande alors si la réflexion sur les sciences est une nécessité pour la
philosophie.
2- Plan détaillé
A- Nécessi té d’une réflexion sur les sciences en philosophie.
1- La science est une activité humaine et comme la philosophie réfléchit sur
l’homme, ses activités et l’univers, elle serait incomplète si elle n’intégrait pas les
sciences dans son objet d’où l’avènement de l’épistémologie.
2- Sans la science, la philosophie tombe dans l’imagination, dans l’irréel et dans le
spéculatif.
- « La philosophie sans la science perd bientôt de vue nos rapports réels avec la
création pour s’égarer dans des espaces imaginaires… » Augustin COURNOT,
Essai sur les fondements de nos connaissances.
- Selon Auguste COMTE, la philosophie doit être la philosophie des sciences.
- Pour Gaston BACHELARD, le philosophe qui réfléchit sur les sciences, doit se
tenir au courant de l’évolution scientifique au risque de se voir dépasser par le
progrès et de parler des choses qui n’existent plus et qui sont tombées en
désuétude.
3- Les problèmes posés par les sciences aux hommes sont de vrais problèmes
philosophiques entre autres en médecine – exemple des problèmes bioéthiques
comme l’euthanasie, l’avortement, les manipulations génétiques (clonage, etc.) –
ou dans le domaine technologique – exemple de la production des mines anti-
personnelles, des gaz à effet de serres, des déchets toxiques qui interpellent
l’éthique environnementale. Pour cela, il faut que la philosophie s’en préoccupe.

B- La philosophie a d’autres domaines d’investigation .


1- La métaphysique ou l’ontologie qui est l’étude de l’être en tant qu’être, qui traite
de l’être premier.
2- L’esthétique qui est la réflexion critique sur le beau.
3- L’éthique qui réfléchit sur les principes moraux.
4- La théodicée qui est la réflexion rationnelle sur Dieu.
5- La politique qui étudie la gestion des affaires de la cité ; etc.

C- La réflexion sur les sciences est aussi bien nécessaire pour la philosophie que pour les
sciences elles-mêm es.
1- Sans la philosophie, la science perd sa substance spirituelle théorique :
« …La science sans la philosophie mériterait encore d’être cultivée pour les
applications au besoin de la vie. Mais hors de là, on ne voit pas qu’elle offre à la
raison, un aliment digne d’elle ni qu’elle puisse être prise pour le dernier but des
travaux de l’esprit. » Augustin COURNOT, op. cit.
Edouard Le ROY : « La science a besoin de la philosophie pour se comprendre
comme œuvre de l’esprit. »
Pour Gaston BACHELARD, c’est illusion que de croire que la science peut se
passer de la philosophie : « Il y a toujours une philosophie en filigrane sur le fond
d’une science. »
2- La philosophie cherche le sens de ce qui échappe au pouvoir réel de la science.
Le monde des valeurs surtout morales échappe à la connaissance scientifique.
 « La dépravation est réelle et nos âmes se sont corrompues à mesure que nos
sciences et nos arts se sont avancés » ROUSSEAU, Discours sur les sciences
et les arts.
 « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » RABELAIS.
11
3- Conclusions La généralisation croissante des sciences en fait un objet incontournable pour la
réflexion philosophique. Cependant si cette réflexion permet à la philosophie d’être
complète et crédible, elle vivifie aussi la science elle-même.

De toute l’analyse, il importe de reconnaître que si la philosophie a besoin de la


science pour des raisons de nécessité existentielle et d’objet, la science de même a
besoin de la philosophie pour des raisons de nécessité éthique et pratique.
-------------------------------------

Sujet 2 : La vérité est-elle dans les idées ou dans les phénomènes de la nature ?
1- Compréhension
11- Analyse des
concepts - Vérité : accord de l’esprit avec lui-même et avec l’objet.
- Idées : concepts, ensemble des représentations mentales ; toute production de
l’esprit ; pensées.
- Phénomènes de la nature : faits ; réalités.

12- Reformulation La vérité réside-t-elle dans l’esprit ou dans la réalité ?


13- Problème - Origine de la vérité ;
- Fondements de la vérité
14- Problématique On a l’habitude de prendre pour vrai ce qui se rapporte au concret
Or, il y a des vérités purement abstraites.
On se demande alors si la vérité est dans les idées ou dans les phénomènes de la
nature.
2- Plan détaillé
A- La vérité est dans les phénomènes de la nature.
- Selon les empiristes, le savoir vrai, c’est celui qui se rapporte à la réalité ou aux
faits.
 John LOCKE : L’esprit est une toile vierge sur laquelle viennent s’imprimer
toutes les connaissances venant de l’expérience sensible.
 Idem : « L’esprit est originellement une table rase où l’expérience inscrit sa
marque. » Essai philosophique concernant l’entendement humain.
 David HUME : « Il n’est rien dans l’entendement qui n’ait été auparavant donné
dans les sens. »
 MAGENDIE : Pour atteindre la vérité : « Il faut avoir des yeux et des oreilles ;
quant à la pensée, elle est inutile » ; « Les faits bien observés valent mieux que
toutes les hypothèses du monde. »
- La vérité est la copie de la réalité (Cf. conception scolastique).

B- La vérité est dans les idées.


- La vérité comme accord de l’esprit avec lui-même.
Exemple : Les sciences logico-formelles.
 PARMENIDE : « La voie de l’expérience conduit à l’erreur, seule la raison
conduit le sage vers le cœur de la vérité qui forme un beau cercle. »
 PLATON : « La vérité est dans l’essence et l’exercice de la pensée seule est
nécessaire pour atteindre les essences, les réalités absolues. » Cf. le Mythe de
la caverne.
 DESCARTES : il y a en nous des idées innées nécessairement vraies.
 Idem : « Raisonnons méthodiquement et par le seul pouvoir de la pensée, nous
atteindrons la vérité. »
 GOBLOT : « Les Mathématiques n’ont pas besoin pour être vraies que leur
objet soit réel. » Traité de logique.
 HEGEL : « La vérité n’existe que dans un système scientifique reposant sur le
concept. »
12
C- La vérité est une construction de l’esprit à partir des phénomènes de la
nature
- La cohérence interne d’un jugement n’est pas suffisante pour parler de la vérité. Cf.
la critique du sophisme.
- La vérité ne réside pas seulement dans les faits, elle nécessite une activité de la
pensée.
 Emmanuel KANT, toute connaissance suppose des intuitions et des concepts
nécessaires et inséparables, « Le concept sans l’intuition est vide et l’intuition
sans le concept est aveugle. »
 Henri POINCARE : « Isolées, la théorie serait vide, l’expérience serait myope ;
toutes deux seraient inutiles et sans intérêt. »
 Claude BERNARD : « La connaissance est un incessant va et vient entre la
raison et l’expérience. »
- L’analyse des théories expérimentales permet de comprendre qu’elles sont non
seulement des jugements cohérents mais aussi en accord avec la réalité.
 BACHELARD : La science est un rationalisme appliquée et un matérialisme
rationnel.
3- Conclusion Donner raison à l’idéalisme, c’est perdre le monde dans sa richesse inépuisable de
faits concrets ; mais donner raison au réalisme, c’est perdre le sujet dans son
dynamisme intellectuel. La vérité est une construction de l’esprit à partir des données
concrètes.
-------------------------------------

Sujet 3 : Commentaire philosophique : Dégagez l’intérêt philosophique du texte


suivant à partir de son étude ordonnée
1- Présentation
11- Auteur Robert BLANCHE
12- Œuvre L’Axiomatique
13- Thème Nature de la vérité mathématique
14- Question La vérité mathématique est-elle absolue ?
implicite
15- Thèse de La vérité mathématique est relative à un système d’axiomes donné.
l’auteur
2- Structure du texte
a- Les caractéristiques de
la géométrie ancienne :
Un théorème de la géométrie était à la fois un renseignement sur les choses et
Un théorème une construction de l’esprit, une loi de physique et une pièce d’un système logique,
mathématique était le une vérité de fait et une vérité de raison…
produit de l’intuition
sensible et de l’intuition
intellectuelle
b- Nature de la géométrie …De ces couples paradoxaux, la géométrie théorique laisse maintenant décidément
moderne : Le recours à
l’intuition sensible fait tomber le premier élément, qu’elle renvoie à la géométrie appliquée.
défaut dans la géométrie
actuelle.
c- Les vérités
…Il n’y a plus pour les théorèmes, de vérité séparée et pour ainsi dire atomique : leur
mathématiques sont vérité, c’est seulement leur intégration au système, et c’est pourquoi des théorèmes
relatives et plurielles. Un incompatibles entre eux peuvent également être vrais pourvu qu’on les rapporte à des
théorème géométrique
n’est vrai que par rapport systèmes différents…
à un système.
d- La géométrie …Quant aux systèmes eux-mêmes, il n’est plus question pour eux de vérité ou de
actuelle n’est que
formalisme portant sur fausseté, sinon au sens logique de la cohérence ou de la contradiction interne…
des symboles abstraits
qui ne respectent que
des lois de la logique :
e- Les principes …Les principes qui les commandent sont de simples hypothèses dans l’acception
mathématiques ne sont mathématique de ce terme : ils sont seulement posés, et non affirmés ; non pas
que des conventions
contingentes douteux, comme les conjectures du physicien, mais situés par delà le vrai et le faux,
comme une décision ou une convention.
13
f- La véracité des …La vérité mathématique prend ainsi un caractère global : c’est celle d’une vaste
principes
mathématiques dépend implication où la conjonction de tous les principes constitue l’antécédent et celle de
de leur intégration à tous les théorèmes le conséquent.
une axiomatique.
3- Intérêt
philosophique
A- Les Mérites :
Robert BLANCHE a le mérite de remettre en cause le caractère absolu des vérités
mathématiques. Partant de là, il est clair que les mathématiques sont devenues une
axiomatique, c’est-à-dire un domaine dans lequel la vérité est relative au système
adopté. Dès lors, il y a désormais une vérité plurielle en mathématique.
Adjuvants
 Emile BOREL atteste qu’il y a une relativité des systèmes géométriques malgré
leur certitude : « En effet si nous parlons des propriétés de la droite, le mot
"ligne droite" n’a pas le même sens dans le système d’Euclide, de Riemann ou
de telle ou telle géométrie (…) Chacun d’eux est vrai dans une des géométries,
c’est-à-dire avec une définition convenable de la droite. » les grands courants
de la pensée mathématique, 1960.
Cf. Espaces géométriques.
- EUCLIDE (perception ordinaire)  = 180°.
- LOBATCHEWSKY (espace abstrait à courbure négative)  < 180°.
- RIEMANN (espace abstrait à courbure positive)  > 180°.
 BOULIGAND : « Nous assistons au déclin des absolus mathémarico-
logiques. »
 Henri POINCARE : « Aucune géométrie n’est plus vraie qu’une autre. »
Bref le formalisme mathématique prouve que les mathématiques sont des sciences
hypothético-déductives.
B- Conséquence de la formalisation des mathématiques
Malgré leur abstraction (formalisme), les mathématiques traduisent le réel.
 A. LICHNEROWICZ : « Dans presque tous les domaines du concret, il s’est
créé des méthodes essentiellement mathématiques (…). On peut dire en gros
que les mathématiques, ce jeu en apparence si gratuit, mordent de plus en plus
profondément sur ce que nous appelons le réel. » Remarques sur les
mathématiques et la réalité, in logique et connaissance scientifique,
Encyclopédie de la Pléiade, Page 481, édition Gallimard.
4- Conclusion
En dépit du caractère formel des mathématiques, elles expliquent correctement le
réel.

Traitement assuré par LA ROSH

Vous aimerez peut-être aussi