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1-DEGBE CRISTALLO

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CRISTALLOCHIMIE

Prof KORIKO Moursalou

Dr. DEGBE Koffi Agbegnigan

Département de chimie / FDS

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PROGRAMME

Chapitre I : Généralités et notions de base

Chapitre II : Définitions des grandeurs importantes attachées à la description d’un cristal

Chapitre III : Cristaux métalliques

Chapitre IV : Cristaux ioniques

Chapitre V : Cristaux covalents

Chapitre VI : Cristaux moléculaires

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Chapitre I : GENERALITES ET NOTIONS DE BASE
I- Introduction
Buts du chapitre : Connaitre les différentes définitions de cristallographie et être capable,
lorsque l’on connait la structure dans laquelle cristallise une espèce, de déduire certaines
propriétés physiques et/ou chimiques de cette dernière.
Définition de la crisallographie : Le terme Cristallographie du latin crystallus cristal (objet
de cristal, glace, ...), dérivé du grec ancien krystallos glace ; et de graphie écriture. La
cristallographie est la science qui se consacre à l'étude des substances cristallines à l'échelle
atomique. Les propriétés physico-chimiques d'un cristal sont étroitement liées à l'arrangement
spatial des atomes dans la matière. L'état cristallin est défini par un caractère périodique et
ordonné à l'échelle atomique ou moléculaire
La matière telle que nous la rencontrons le plus couramment se présente sous trois formes
principales : l’état solide, l’état liquide et l’état gazeux.
Un solide possède une forme propre et on peut distinguer deux types de solides : Les
solides cristallisés, ou cristaux et les solides amorphes.

L’objet de ce cours est d’abord de donner de définitions permettant d’étudier les propriétés
des cristaux. Nous verrons qu’il est possible de classer les cristaux en quatre types de cristaux
suivant les interactions responsables de leur cohésion, et de leurs propriétés. L’étude de ces
quatre types de cristaux est essentiellement descriptive : nous décrirons quelques structures
cristallines courantes.

II- Aspect Historique de la Cristallographie : Evolution de la


cristallographie
La cristallographie est la science qui permet de décrire géométriquement la disposition dans
l’espace des particules (ions, atomes ou molécules) constituant un cristal.
Les éditions successives du "Traité de minéralogie", puis du "traité de cristallographie"
de René-Just Haüy (1743-1822) marquent un tournant en cristallographie. Dès lors, les
mesures géométriques sur les cristaux et minéraux prennent une place importante.

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En énonçant la première loi de constance des angles dièdres des cristaux d'une même espèce,
Jean-Baptiste Romé de l'Isle (1736-1790), est l'un des fondateurs de la cristallographie, au
même titre l’abbé Haüy (1743-1822) qui suggéra en 1784 que l’aspect régulier extérieur des
cristaux était la conséquence d’une organisation interne régulière de leurs éléments
Tout au long du 19ème siècle, l’étude des cristaux fut l’affaire des minéralogistes, tels
Auguste Bravais (1811-1897 – professeur à l’Ecole Polytechnique), qui imaginèrent et
décrivirent en détail l’architecture géométrique de l’état cristallin bien avant que ne se
développent les moyens d’étude de la matière à l’échelle atomique.
Il faut attendre les travaux sur la diffraction des rayons X par les cristaux de Von Laüe en
1912 et la mise au point ensuite du premier diffractomètre par Henry Bragg et son fils
William pour obtenir la preuve expérimentale de l’arrangement cristallin (prix Nobel de
physique attribué à H. et W. Bragg en 1915). Aujourd’hui, d’autres techniques complètent
l’étude des cristaux : diffraction des électrons, des neutrons, RMN…
Dans son Atlas publié en 1802, l'abbé Haüy suggère que la distribution périodique
tridimensionnelle des cubes de sel gemme doit se retrouver au niveau microscopique.

Le XXè siècle voit l’apparition des méthodes d’investigation (diffraction des rayons X, des
neutrons la microscopie électronique) qui ont permis de faire le lien entre les niveaux
microscopique et macroscopique de la matière.
Il existe deux voies pour l’étude des cristaux :

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- celle qui consiste a ramené l’étude d’un cristal à quelques organisations
géométriques simples de la matière ; la nature des objets ordonnés au sein du cristal étant
secondaire.
- la seconde voie examine les différents modes possibles d’assemblage géométriques
des espèces chimiques entrant dans la composition du cristal. Ce qui permet de justifier
certaines propriétés physico-chimiques de la matière. C’est l’objectif de la cristallochimie.

III- Définition d’un cristal

1 Définition
Un cristal est un solide polyédrique, à structure régulière et périodique, formée d'un ensemble
ordonné d'un grand nombre d'atomes (Figure 1), de molécules ou d'ions. Un cristal est
constitué d’un assemblage périodique de particules. Il peut être décrit par translation suivant
les trois directions de référence d’une entité de base qu’on appelle la maille. La description du
cristal nécessite la connaissance du réseau et celle du motif.

Figure 1. Arrangement des atomes dans un cristal Il


existe deux types de solides cristallisés :
- les cristaux moléculaires
- les cristaux macromoléculaires
Les cristaux moléculaires sont formés par des empilements réguliers de molécules ; c’est
le cas par exemple du diode I2, du dioxyde de carbone CO2, de l’eau H2O…..

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Dans les cristaux macromoléculaires, la notion de molécule en tant qu’entité chimique
indépendante est remplacée par le cristal qui constitue ainsi une molécule.
On classe parmi les cristaux macromoléculaires :
- les cristaux ioniques (NaCl, CsCl, CaF2……).
- les cristaux covalents (carbone à l’état graphite et diamant, Si, Ge….).
- les cristaux métalliques (Na, Fe, Cu… ........... ).
2 Définition d’un polyèdre
Un polyèdre (du grec polus, nombreux, indiquant la pluralité, et hedra, face - base) est une
forme géométrique à trois dimensions ayant des faces planes qui se rencontrent le long
d'arêtes droites (Figure 2).

Les cinq polyèdres réguliers convexes (solides de Platon) sont : le tétraèdre, l'hexaèdre (ou
cube), l'octaèdre, le dodécaèdre et l'icosaèdre (Figure 3):

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Figure 3. Les cinq polyèdres réguliers de Platon

IV- Maille, motif, réseau et structure cristalline

1- Définition de la maille
Du point de vu géométrique, à deux dimensions, la maille est le plus petit parallélogramme
qui suffit à décrire le plan (remplir tout le plan sans laisser de lacunes), cette maille est définie
par les vecteurs a et b et l’angle compris entre ces deux vecteurs.
A trois dimensions, la maille est la plus petite entité (le plus petit volume) correspondant à un
parallélépipède, elle est définie par trois vecteurs a, b et c (les périodes suivants les axes ox,
oy et oz, respectivement) non coplanaires et trois angles α, β et γ (Figure 4). Avec cette maille
on peut remplir tout l’espace du cristal sans laisser des lacunes.

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Figure 4. Maille cristalline (a, b, c, α, β, γ)
Du point de vu physique, une maille est le plus petit groupement de constituants (atomes, ions
ou molécules) suffisant pour décrire tout le cristal.
Une maille cristalline quelconque (triclinique : a ≠ b ≠ c et α ≠ β ≠ γ ≠ 90°) est définie par six
paramètres cristallographiques, à savoir les paramètres linéaires (trois vecteurs a, b et c) et les
paramètres angulaires (trois angles α , β et γ), tels que :
α = {b, c}, β = {a , c} et γ = {a, b}
Le volume de cette maile est le module du produit mixte suivant :
V = a.(b˄ c) = b. (c˄ a) = c .(a˄ b)
Qui donne l’expression de V comme suit:
V = a . b . c [ 1 - cos2α – cos2β – cos2γ + 2 cos α cos β cos γ ]1/2 .

La position occupée par un atome dans la maille s’appelle un noeud. On


distingue deux types de mailles, simple et multiple (Figure 5) :
a- Une maille simple contient seulement des noeuds aux sommets de la maille.
b- Une maille multiple contient e n plus des nœuds aux sommets, des nœuds soit au
centre du volume, soit aux centres de toutes les faces soit aux centres de deux faces opposées.

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Figure 5. Différents types de mailles dans un réseau rectangulaire centré en 2 dimensions.

La maille conventionnelle (multiple) du réseau (numéro 1 dans la figure) possède des côtés
parallèles aux axes de symétrie du réseau et englobe deux motifs. Les mailles (numéro 2 dans
la figure) sont des exemples de mailles primitives (simple). La maille de Wigner-Seitz
(numéro 3 dans la figure).
2- Définition du réseau cristallin
Le réseau est engendré par la translation de la maille par les vecteurs de base ; tous les nœuds
du réseau sont définis par cette translation. Toute maille du cristal, s’obtient en faisant subir à
la maille origine la translation T suivante.
Vecteur de Translation s’écrit : T= u. a + v. b + w. c
Tel que : u, v et w trois entiers relatifs. a, b et c sont les vecteurs de base de la maille origine.
3- Définition du motif
Le motif d’un cristal est la plus petite entité discernable qui va se répéter périodiquement
pour engendrer le cristal. C’est aussi l’ensemble des entités contenues dans la maille.
L’ensemble régulier de motif est appelé réseau cristallin.
Exemples :
- dans le cuivre cristallisé, le motif est un atome de cuivre.
- dans le chlorure de sodium cristallisé, le motif est constitué d’un ion Na+ et d’un
ion Cl-.

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4- Définition de la structure cristalline
Les entités du motif occupent des points précis dans l’espace que l’on appelle « noeuds » ou
« points réticulaires ». (Adj. réticulaire = "qui a la forme d'un réseau"). L’ensemble de ces
nœuds engendre le « réseau cristallin ».
D’une façon plus simple on peut mettre : Structure cristalline = Réseau + Motif

Les différents réseaux


En dimension 2, il n’existe que 5 réseaux différents : Pour engendrer le réseau
bidimensionnel, il faut choisir deux vecteurs de base et une origine. Ces choix sont à priori
arbitraire, mais on choisira des vecteurs (évidemment non colinéaires) qui pourront bien
rendre compte des propriétés de symétrie dans le cristal
Exemple de pavage en dimension 2 et de plusieurs mailles

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Définitions géométriques d’un cristal parfait
Lorsque l’on considère un cristal, cela sous-entend que l’on se restreint à des zones dans
lesquelles il y a une répétition d’un élément de base en trois dimensions appelée maille
élémentaire. On raisonne alors en supposant que le cristal est parfait, c’est-à- dire que cette
maille se répète périodiquement dans l’espace à l’infini. La plus petite entité chimique
présente dans le cristal est appelée motif. La répétition de la maille dans l’espace par
différentes translations permet d’obtenir un réseau, dont les intersections constituent les
nœuds.
Une structure cristalline est la donnée d’un réseau et d’un motif.
Exemples :
• Dans le diamant ou le graphite, le motif est l’atome de carbone et c’est la disposition des
mailles élémentaires qui conduira à différents cristaux, et donc au diamant ou au graphite ;
• Un cristal de glace correspond à un motif qui est une molécule d’eau ;
• Un cristal de chlorure de sodium correspond à un assemblage régulier d’ions chlorure Cℓ− et
sodium Na+.
Le motif est alors le sel NaCℓ.

La maille est donc le volume fondamental à partir duquel on peut reconstruire tout le cristal
parfait.

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Ce volume est, dans le cas le plus général, un parallélogramme qui est entièrement défini par
six paramètres : la longueur des trois côtés de base, traditionnellement notés a, b et c, et les
angles entre ces trois côtés.

V- Réseaux à trois dimensions : Les 7 systèmes cristallins et 14 réseaux de


Bravais
Bien avant la description atomique des cristaux, en recherchant mathématiquement les
structures qui sont compatibles avec une périodicité dans les trois directions de l'espace,
Auguste Bravais (1848) a montré que le nombre de systèmes cristallins possibles était très
limité. Il a répertorié 14 types de réseaux qui sont des variantes de seulement 7 systèmes
cristallins.
On ne peut paver complètement l’espace qu’avec des mailles possédant des conditions
minimales de symétrie. Ainsi, il n’existe que 7 formes de mailles possibles, correspondant aux
7 systèmes cristallins décrits ci-après. Autrement dit, dans l'espace à trois dimensions, les
différentes façons de répartir trois vecteurs conduisent à sept systèmes cristallins qui
permettent de décrire toute la matière cristalline. Ces 7 systèmes cristallins se distinguant les
uns des autres par des mailles parallélépipédiques plus ou moins symétriques sont les suivants
:

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Et chacune peut :

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La combinaison de ces 4 modes et des 7 systèmes cristallins conduit finalement à non pas 28,
mais uniquement 14 réseaux différents, appelés « 14 réseaux de Bravais ».

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Figure 4 : les 14 réseaux de bravais
Il y a 4 modes de réseau :
P : primitif : 1 nœud à ses 8 sommets
I : 1 noeud à ses 8 sommets et 1 au centre de la maille
C : 1 noeud à ses 8 sommets et 1 noeud au centre de deux faces parallèles (donc
opposées)
F : 1 noeud à ses 8 sommets et 1 au centre de chacune des 8 faces

VI- Indices de Miller : Directions-rangées- et plans dans un cristal


Suivant les conventions internationales, une direction-rangée- du réseau cristallin
d’équation :

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R= u.a + v.b + w.c ; u, v et w entiers et se note [uvw]. (Indices entre des crochets, sans
virgules de séparation). Les indices négatifs sont surlignés u, v, w.
Un plan réticulaire (plan cristallin) d’équation :
h.x + k.y + l.z = m ; m = (0, 1, 2,……….) et h, k, l entiers et se note (hkl), (indices entre des
parenthèses sans virgules de séparation).
Ces indices u, v, w pour les directions et h, k, l pour les plans sont les indices de Miller.
Pour u, v et w sont tout simplement les cordonnées d’un vecteur reliant l’origine O (0,0,0) du
repère oxyz avec un autre point qui se trouve sur la surface de la maille (le cube pour le
système cubique).
Pour h, k et l sont les inverses des longueurs découpées sur les axes ox, oy et oz
respectivement par le plan noté (hkl).
Exemples :
Pour la direction cristallographique noté [101] et représentée dans la figure ci-dessous (Figure
11). Cette direction représente le vecteur qui relié l’origine O (0,0,0) au point A de
coordonnées (1,0,1).
Le paramètre de maille a est considéré égal à 1. Par
exemple le plan le plan noté (110) :
- il découpe l’axe ox en 1 : l’inverse de 1 est égal à 1 donc h=1
- il découpe l’axe oy en 1 : l’inverse de 1 est égal à 1 donc k=1
- il est parallèle à oz (donc il découpe oz dans l’infini) : l’inverse de l’infini est égal à 0
donc l = 0.

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Figure 11. Exemples des indices de Miller pour les directions et les plans.
Remarque 1:
Dans le cas général, pour trouver rapidement les indices d’une famille de plans réticulaires à
partir d’un plan il faut considérer :
• qu’une famille de plans est définie par 3 entiers (h k l) appelés indices de Miller.
• que ces indices h, k et l sont proportionnels aux inverses des longueurs interceptées sur
chaque axe par ce plan.

Figure 12. Cas général des indices de Miller pour plan (dont les inverses ne sont pas des
entiers).
Remarque 2 : Indices de Miller-Bravais :

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Les trois indices de Miller (hkl) sont utilisés pour tous les systèmes cristallins (6 systèmes) sauf le
système hexagonal, on utilise quatre (4) indices (hkk’l) (et non plus trois), et ce pour une raison de
symétrie hexagonal du réseau, qui n’apparait pas avec la maille simple à base losange tel que :
k’= - (h+k)
Le quatrième indice k’ est obtenu en considérant un axe supplémentaire, oy’, qu’est la
bissectrice extérieure de l’angle xôy. Ainsi les axes ox, oy, oy’ sont à 120° l’un de l’autre.
Voir des exemples dans la figure ci-dessous (Figure 13).
Par exemple le plan le plan noté (1100) :
- il découpe l’axe ox en 1 : l’inverse de 1 est égal à 1 donc h=1
- il découpe l’axe oy en 1 : l’inverse de 1 est égal à 1 donc k=1
- il est parallèle à oy’(donc il découpe oy’ dans l’infini) : l’inverse de l’infini est égal à
0. donc k’=0.
Ou autrement en utilisant l’équation k’= - (h+k) = - (1-1) = 0

0 donc l = 0.

Figure 13. Illustration des indices de Miller-Bravais pour le système hexagonal.

VII- Les différents types de cristaux

1- Classement des cristaux


On distingue 4 grandes catégories de cristaux.
a) Cristaux métalliques (Ex : Al, Fe…)
Un cristal métallique est un cristal dans lequel chaque atome M perd 1 de ses électrons pour
former l’ion M+. La liaison métallique résulte de l’interaction

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coulombienne électrostatique entre les électrons libres et les charges positives des cations
métalliques.
b) Cristaux covalents (Ex : Si)
Un cristal covalent est un cristal dans lequel les atomes sont unis par des liaisons covalentes.
c) Cristaux ioniques (Ex : NaCl)
Dans un cristal ionique, le cristal est constitué de cations M+ et d’anions Cl-. La liaison
ionique résulte de l’attraction électrostatique entre ions de charges opposées et de répulsion à
courte distance.
d) Cristaux moléculaires (Ex : I2, H2O…)
Dans un cristal moléculaire, la cohésion provient d’interactions électrostatiques
dipôle/dipôle. Dans certains cas, s’établit une liaison appelée liaison hydrogène (cas de la
glace par exemple).
2- Propriétés physiques de quelques cristaux.

VIII- Méthodes expérimentales d’investigation des cristaux


La cristallographie a réellement pris son essor à partir du développement de la méthode
d’analyse par diffraction des rayons X, méthode imaginée par Max von Laue (Prix Nobel de
physique 1914) et développée par William et Lawrence Bragg (Prix Nobel de Physique
1915). Cette méthode permet, par analyse de clichés de diffraction, de déterminer la structure
atomique tridimensionnelle d’un cristal.
Il faut savoir aussi que les cristaux ont été à l’origine étudiés grâce à des méthodes utilisant la
diffraction de la lumière et en particulier des rayons X sur le sulfure de zinc pour ses travaux
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sur le sujet, puis Bragg père et fils l’année suivante pour un autre prix Nobel (à seulement 25
ans pour le fils). Ces méthodes sont à la base de la détermination d’un grand nombre de
caractéristiques de cristaux et de composés chimiques. Aujourd’hui, la recherche dans cette
branche est une des plus importantes

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car les retombées sont multiples et encore inconnues (cristaux liquides, cristallochimie, etc.)
L’étude expérimentale des structures cristallines repose sur leur propriété de diffraction des
rayons X. Pour ce faire la longueur d’onde du rayonnement électromagnétique doit être de
même ordre de grandeur que la distance entre les traits du réseau cristallin.
L’analyse des propriétés de diffraction d’un cristal a deux objectifs : identifier la disposition
des particules chimiques et déterminer leur nature.
La disposition des particules dans un cristal se déduit de la loi de BRAGG. Chaque famille de
plans de particules parallèles et périodiquement espacés peut réfléchir le faisceau incident,
chaque plan contribuant partiellement au faisceau diffracté. La loi de BRAGG indique que
l’intensité du rayonnement diffracté est maximale lorsque la différence de marche entre deux
rayons se réfléchissant sur deux plans contigus (Figure 1) est un multiple de la longueur
d’onde. Soit D la différence de marche entre SM2S’ et SM’2S’,
D nM’2+ M’2m = 2dsinθ
D’où la loi de BRAGG est : 2dsinθ = nλ

d est la distance inter réticulaire


n est un nombre entier positif
λ est la longueur d’onde du rayonnement électromagnétique
θ est l’angle entre la direction de la radiation et le plan réticulaire

Figure 1 Diffraction d’un


rayonnement X par les
particules d’un cristal

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Chapitre II : Définitions des grandeurs importantes
attachées à la description d’un cristal

Afin d’aborder la description de différents cristaux, définissons les grandeurs attachées


à la description de tout cristal, à partir de la maille élémentaire :

I. Nombre de motifs Z par maille

Tout d’abord, signalons que l’on illustrera toutes ces définitions lors de l’étude des
réseaux cristallins au programme.
Lorsque l’on regarde un cristal, les motifs contenus dans celui-ci peuvent appartenir à
plusieurs mailles. Il va donc falloir dans un premier temps trouver le nombre de
motifs par maille conventionnelle en comptant par exemple un demi-motif pour un
motif appartenant à deux mailles, un quart pour un motif appartenant à quatre mailles,
etc.
Exemple : dans le cas d’une maille cubique primitive (avec des motifs aux huit coins
du cube), chaque motif en coin de cube appartient à 8 cubes différents, ce motif
compte donc un huitième. On compte donc un motif par maille.

E n’appartient pas à la maille : il compte pour 0


A est au sommet du cube, il appartient aux 8 mailles qui ont ce sommet en commun : il
compte pour 1/8
B est au centre de face « avant » : il appartient aux 2 mailles ayant cette face commune
: il compte pour 1/2
C est au centre du cube il appartient totalement à la maille : il compte pour 1

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D est sur une arête du cube il appartient aux 4 mailles ayant cette arête en commun : il
compte pour 1/4

II- Densité d’empilement ou compacité

En cristallographie, on fait l'hypothèse que les constituants du cristal (ions, atomes,


molécules…) se comportent comme des « sphères dures rigides et indéformables ». La
question qui se pose est : quel est le meilleur moyen d'empiler de telles sphères ? En
d'autres termes, comment les disposer de sorte à en placer un maximum, dans un
espace minimum ?
Donc la densité d’empilement τ est définie comme :
τ = (volume occupé par les atomes/ volume de la maille)
Exemples :
Exemple 1 : On calcule la densité d’empilement de la structure cubique à faces
centrées (cfc). L'empilement cubique à faces centrées (cfc) est caractérisé par les
nœuds de son réseau qui sont situés :
- aux 8 sommets d'un cube ;
- au centre des faces de ce cube.
La maille possède 14 nœuds, mais certains de ces nœuds sont partagés avec les mailles
voisines : les huit sommets sont partagés chacun avec huit mailles, les 6 nœuds au
centre des faces sont partagés entre deux mailles. Le nombre de nœuds propres à la
maille est donc :
n = 8 x (1/8) + 6 x (1/2) = 1 + 3 = 4
Plus concrètement, cela veut dire que 4 atomes (du point de vu volumique)
appartiennent en propre à la maille (si on ne considère que ce qu'il y a à l'intérieur du
cube formé par la maille, nous avons 4 atomes).
Remarque :
On peut aussi dire que la compacité est d’autant plus grande que la place perdue est
faible. Et quoiqu’il en soit : c’est toujours inférieure à 1.

III. Coordinence

La coordinence d’une entité A (atome, ion ou molécule) est le nombre n de plus


proches entités voisines B qu’il possède. Elle se note : A/B = [n]

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Exemple : prenons une maille cubique primitive (avec des motifs aux huit coins du
cube) et fixons arbitrairement un atome d’un des coins du cube. L’atome qui lui est le
plus proche est celui situé sur une arête commune. Il y a 6 atomes respectant cette
condition : la coordinence est donc de 6 pour le réseau cubique primitif.

IV. Masse volumique ρ

La masse volumique ρ d’un cristal est alors obtenue en divisant simplement la masse
des motifs contenus dans une maille par le volume total de la maille. Ainsi, si on note
N le nombre de motifs dans une maille, V le volume de celle-ci, m la masse d’un motif,
NA le nombre d’Avogadro et M la masse molaire du motif, on a :

V. Sites interstitiels tétraédriques et octaédriques

On vient de voir que, même dans la structure la plus compacte, il subsistait encore au
moins 26% de vide. Ainsi, la structure peut être rendue plus dense si on remplit ce vide
avec d’autres atomes de tailles nécessairement inférieures à celles des atomes
principaux. On appelle sites instersticiels, d’insertion ou encore cristallographiques
ces espaces vides. Le réseau de base est alors appelé réseau hôte ou réseau d’accueil.
Dans la suite, nous décrirons uniquement les sites associés à la structure cfc et hc, qui
sont les seuls au programme. On distingue dans ce cas particulier deux types de sites
interstitiels : les sites tétraédriques T, dans lesquels la cavité est au centre d’un
tétraèdre et les sites octaédriques O, dans lesquels la cavité est au centre d’un
octaèdre. Notons enfin qu’il existe une taille limite des atomes pouvant occupés les
sites interstitiels sans déformation du réseau hôte, cette taille, qui est le rayon maximal
que peut posséder un atome assimilé à une sphère dure est appelé rayon du site
interstitiel. L’important dans ce paragraphe est de connaître la position de ces sites
dans la structure cfc, et de savoir déterminer ce rayon maximal.
Sites T : Ils sont situés aux centres des tétraèdres formés par un sommet du cube et les
trois faces adjacentes à ce sommet.

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Figure 5: Site tétraédrique dans une structure CFC

Sites 0 Ils sont situés soit au centre de l’octaèdre formé par les centres des six faces du
cube (dessin de gauche, ci-dessous), soit par deux sommets sur la même arète et les
centres des faces défnissant cette arète (dessin de droite, ci-dessous).

Figure : Site octaédrique dans une structure CFC


Remarque :
Dans une structure compacte contenant n atomes par maille, on définit n sites
octaédriques et 2n sites tétraédriques.

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