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Chapitre 2

Equations di!érentielles

2.1 Introduction
En mathématiques, Une équation di!érentielle d’ordre n, est une équation liant
une fonction f et sa ou ses dérivée(s) f → , f →→ , · · · , f (n) . On note :
! "
F x, f , f → , f →→ , · · · , f (n) = 0 (2.1)

où F est une fonction de n + 2 variables.


Résoudre une telle équation signifie déterminer toutes les fonctions f sur un in-
tervalle I → R qui satisfont l’égalité (2.1).

Exemple 7
1. Soit l’équation di!érentielle

y → = 2xy + 4x.
2
On vérifie que y(x) = ↑2 + kex est une solution sur R, ceci quel que k ↓ R.
2. Soit l’équation di!érentielle

x2 y → ↑ 2xy + 2x = 0

On vérifie que y(x) = kx2 + x est une solution sur R, ceci quel que k ↓ R.

2.2 Équation di!érentielle linéaire :


On ne sait pas résoudre toutes les équations di!érentielles. On se concentre dans ce
chapitre sur deux types d’équations : les équations di!érentielles linéaires du premier
ordre et celles du second ordre à coe"cients constants ou pas.
ω Une équation di!érentielle d’ordre n est linéaire si elle est de la forme

a0 (x)y + a1 (x)y → + · · · + an (x)y (n) = g(x)

où les ai et g sont des fonctions réelles continues sur un intervalle I → R Le


terme linéaire signifie grosso modo qu’il n’y a pas d’exposant pour les termes
y, y → , y →→ , . . .

14
ω Une équation di!érentielle linéaire est homogène, ou sans second membre, si
la fonction g ci-dessus est la fonction nulle

a0 (x)y + a1 (x)y → + · · · + an (x)y (n) = 0

ω Une équation di!érentielle linéaire est à coe"cients constants si les fonctions


ai ci-dessus sont constantes

a0 y + a1 y → + · · · + an y (n) = g(x)

où les ai sont des constantes réelles et g une fonction continue

Exemple 8
1. y → + 5xy = ex est une équation di!érentielle linéaire du premier ordre avec
second membre
2. y → + 5xy = 0 est une équation di!érentielle linéaire homogène associée à la
précédent
3. 2y →→ ↑ 3y → + 5y = 0 est une équation di!érentielle linéaire du second ordre à
coe"cients constants, sans second membre.
4. y →2 ↑ y = x et y →→ .y → ↑ y = 0, ne sont pas des équations di!érentielles linéaire

2.2.1 Équations di!érentielles du premier ordre


Définition 9 EDL du premier ordre
On appelle équation di!érentielle linéaire premier ordre (EDL) toute équation de
la forme ! "
F t, f , f → = 0
ou bien
a(t)f → (t) + b(t)f (t) = c(t)
où a, b et c désignent deux fonctions de la variable réelle t, f (t) et f → (t) une fonction
inconnue et sa dérivée.

Remarque 2 Suivant les exercices, les situations sont di!érentes :


On trouvera par exemple
— 5x→ (t) + 3x(t) = 2 (x(t) est la fonction inconnue)
— x→ ↑ tx = t2 (x(t) est la fonction inconnue)
— xy → ↑ 2y = x (y(x) est la fonction inconnue)
Donc, il faut s’habituer au changement de nom pour les fonctions et les variables.

15
2.2.2 Équation di!érentielle à variables séparées :
Une équation di!érentielle à variables séparées est une équation du type

g(x)
y→ = ou y → f (y) = g(x)
f (y)

Une telle équation se résout par calcul de primitives. Si G(x) est une primitive de
g(x) alors G→ (x) = g(x). Si F (x) est une primitive de f (x) alors F → (x) = f (x), mais
surtout, par dérivation d’une composition,
# $→
F (y(x)) = y → (x)F → (y(x)) = y → f (y).
# $→
Ainsi l’équation di!érentielle y f (y) = g(x) se réécrit F (y(x))

= G→ (x) ce qui est
équivaut à une égalité de fonction : F (y(x)) = G(x) + c.
Voici un exemple concret
x2 y → = e↑y
On commence par séparer les variables x d’un côté et y de l’autre
1
y → ey = , x ↔= 0.
x2
On intègre des deux côtés :
1
ey = ↑ + c, c ↓ R
x
Ce qui permet d’obtenir y (en supposant ↑ x1 + c > 0) :
# $
1
y(x) = ln ↑ +c
x
qui est une solution sur chaque intervalle I où elle est définie et dérivable. Cet inter-
valle dépend de la constante c :
%1 & % & %1 &
si, c < 0, I = ,0; si, c = 0, I = ↑ ↗, 0 ; si, c > 0, I = , +↗
c c

2.2.3 Équation di!érentielle du type :

a(t)f → (t) + b(t)f (t) = 0


Nous nous intressons dans cette section une méthode pour résoudre une EDL de pre-
mier ordre pour laquelle le deuxième membre est nul appelée aussi équation homogène.
On supposera de plus que a(t) n’est jamais nul sur l’intervalle d’étude.
On peut toujours écrire l’quation a(t)f → (t) + b(t)f (t) = 0 sous la forme :

f → (t) b(t)
=↑ = ε(t)
f (t) a(t)

16
Si on connait une primitive A de la fonction ε, on a en intégrant les deux membres
de l’équation :

ln |f (t)| = A(t) + ϑ; où ϑ est la constante d’intégration

en prenant l’exponentielle des 2 membres, on obtient :

|f (t)| = eA(t) eω d’où f = ±eω eA(t)

En posant C = ±eω , on a : f = CeA(t)


Théorème 11 La solution générale de l’équation di!érentielle

a(t)f → (t) + b(t)f (t) = 0

est la fonction f (t) définie par f (t) = CeA(t) où C est une constante réelle détermi-
b(t)
nable avec les conditions initiales et A(t) une primitive de ↑ .
a(t)
Exemple 9 Résoudre les équations di!érentielles suivantes :
1. 3f → (t) + 2f (t) = 0.
2. t2 f → + f = 0 sur I =]0; +↗[.
2
1. Ici, on a ↑ a(t)
b(t)
= ↑2
3
dont une primitive est ↑ 23 t donc f (t) = Ce↑ 3 t
1
2. Ici, on a ↑b(t)
a(t)
= ↑ t12 dont une primitive est 1t donc f (t) = Ce t sur I =]0; +↗[.
Il faut bien préciser l’intervalle I =]0; +↗[ car sinon a(t) = t2 s’annule.

2.2.4 Équation di!érentielle du type :

a(t)f → (t) + b(t)f (t) = c(t)


Définition 10 (équation homogne associée)
L’équation
a(t)f → (t) + b(t)f (t) = 0
est appelle équation di!érentielle homogène associe (EDH)

a(t)f → (t) + b(t)f (t) = c(t)

ou équation di!érentielle sans second membre associé

a(t)f → (t) + b(t)f (t) = c(t)

Théorème 12 La solution générale de l’équation di!érentielle (1) :

a(t)f → (t) + b(t)f (t) = c(t)

s’obtient en ajoutant une solution particulière quelconque de (1) la solution générale


de l’équation sans seconde membre associé (1)

ygenerale = y0 + yp .

17
Exemple 10 On considére l’équation di!érentielle (E) :

t2 x→ (t) + x(t) = t2 + t

1. Résoudre l’équation di!érentielle homogène associée (E).


2. vérifier que xp (t) = t est une solution particulière de (E).
3. En déduire les solutions de (E).
4. Parmis les solutions, déterminer la solution vérifiant x(1) = 2
Réponse :
1. L’équation homogène associé est t2 x→ (t) + x(t) = 0. Elle a été résolue au a).
1
Ses solutions sont x(t) = Ce t .
2. x0 (t) = t donc x→0 (t) = 1.
On a alors t2 x→0 (t) + x0 (t) = t2 ↘ 1 + t = t2 + t donc x0 (t) est bien une solution
de (E).
1. Les solutions de (E) sont obtenue en ajoutant une solution paritculière une
solution générale de l’EDH. Les solutions de (E) sont donc de la forme x(t) =
1
t + Ce t .
1
2. x(1) = 2 implique 1 + Ce 1 = 2 donc Ce = 1 d’ou C = e↑1 .
1 1
On a donc x(t) = t + e↑1 e t = t + e t ↑1

Remarque 3
Il n’est pas toujours facile de trouver une solution particulière de l’équation di!é-
rentielle proposée

2.3 Recherche d’une solution particulière


Dans certains exercices, une solution particulire yp (t) de l’EDL est donnée. Dans
d’autres, seule la forme de yp (t) est précisée pour aider la recherche. Enfin, dans
certains cas, il n’y a aucune indication. On peut alors utiliser plusieurs méthodes.

2.3.1 Les cas particuliers


Si on ne devine pas une solution particulière de l’équation di!érentielle, on pourra
dans certains cas particuliers utiliser les méthodes suivantes :
Si les coe"cients de l’équation di!érentielle sont des constantes et :
— dans le cas où le second membre est un polynôme, on cherche la solution
sous la forme d’un polynôme de même type ;
— dans le cas où le second membre est une combinaison linéaire de sin ϖx
et cos ϖx, on cherche la solution sous la forme

yp (x) = A. cos ϖx + B. sin ϖx

— dans le cas où le second membre est de la forme A.ekx , avec k ↓ R, on cherche


la solution sous la forme
yp (x) = B.ekx .

18
Exemple 11 Résoudre l’équation di!érentielle

y → (t) ↑ y(t) = 2 cos(2t)

(Chercher une solution sous la forme a cos(2t) + b sin(2t).)


L’équation homogène associée est y → (t) ↑ y(t) = 0. Sa solution générale est y0 (t) =
Ce .t

Recherche d’une solution particulière :


yp (t) = a cos(2t) + b sin(2t). On a alors yp→ (t) = ↑2a sin(2t) + 2b cos(2t).

yp (t) = y(t) est solution de (E) ≃ y → (t) ↑ y(t) = 2 cos(t)


≃ ↑2a sin(2t) + 2b cos(2t) ↑ (a cos(2t) + b sin(2t)) = 2 cos(t)
≃ (↑2a ↑ b) sin(2t) + (2b ↑ a) cos(2t) = 2cos(t)
≃ ↑2a ↑ b = 0 et 2b ↑ a = 2
↑2 4
≃ a= et b =
5 5
Une solution particulière de (E) est
4 2
yp (t) = sin(2t) ↑ cos(2t).
5 5
La solution générale de (E) est donc
2 4
yg (t) = C.et ↑ cos(2t) + sin(2t).
5 5
Si aucune de ces méthodes n’aboutit, on doit utiliser la méthode générale de
" variation de la constante ".

2.3.2 Méthode de la variation de la constante


Le principe de la méthode (inventée par Laplace) est de considérer que la constante
de y0 solution de l’équation sans second membre est une variable (d’où le nom de la
méthode). Notons cette solution particulière yp
On dérive la solution de l’EDH ce qui donne l’expression de la constante.
Exemple détaillé : On considre l’équation di!érentielle suivante :

(E) : xy → (x) + y(x) = ex .

Premiére étape : On résout l’équation homogène (E0 ) : xy → + y = 0


On a ↑b(x)
a(x)
= ↑ x1 dont une primitive est A(x) = ↑ ln(x) = ln( x1 ), les solutions de (E0 )
sont donc de la forme
1 C
y0 = Celn( x ) = , C ↓ R
x
Deuxiéme étape : On rend variable la constante.
C
On cherche une solution yp de (E) de la forme yp (x) = où cette fois ci
x
C : x ⇐⇒ C(x) est une fonction dérivable. On a donc
C → (x) ↘ x ↑ 1 ↘ C(x)
yp→ (x) =
x2
19
y0 (x) est une solution de (E) ≃ xyp→ (x) + yp (x) = e↑x
C → (x) ↘ x ↑ 1 ↘ C(x) C(x)
≃ x. + = ex
x2 x
C(x) C(x)
≃ C → (x) ↑ + = ex
x x
≃ C → (x) = ex
≃ C(x) = ex + k

C(x) ex + k
On a donc y0 (x) = = .
x x
Troisiéme étape : Conclusion
On applique le théorème : les solutions de l’équation di!érentielle (E) sont

C ex + k C + ex + k
yg (x) = + = avec k et C deux rels.
x x x
Il arrive que des conditions initiales soient précises dans l’énoncé pour trouver les
constantes C et k.

Remarque 4 Contrairement aux cas de la sections précédante, les coe"cients a(x) et


b(x) de l’équation de cet exemple ne sont pas constants. On ne doit donc pas chercher
une solution particulire de l’EDL sous la forme kex (encore une fois réserver aux
coe"cients constants). En fait, cette recherche aboutirait un systéme sans solution.
Dans le cas présent, on aurait y0 (x) = kex et y0→ (x) = kex .

y0 (x) est solution de (E) ≃ xy0→ (x) ↑ y(x) = ex


≃ xk.ex + k.ex = ex
≃ (xk + k)ex = ex
≃ xk + k = 0x + 0
≃ k = 0 et k = 1
≃ ????

Il faut bien vérifier que a(t) ↔= 0 sur l’intervalle d’étude.

20
2.4 Équation non linéaire du premier ordre
Équations de Bernoulli
On appelle équation di!érentielle de type Bernoulli toute équation de la forme

y → (x) + a(x)y(x) = b(x)y ε , ε ↓ R \ {0, 1}.

avec a(x) et b(x) continues sur un intervalle I → R.


Résolution : Divisons les deux membres de l’équation par y ε ↔= 0

y→ 1
ε
+ a(x) ε↑1 = b(x)
y y
E!ectuons le changement de fonction inconnue suivant :

1 (1 ↑ ε) →
z(x) = ε
= y 1↑ε ⇑⇓ z → (x) = y
y yε
Ainsi obtient-on une équation di!érentielle linéaire que nous savons résoudre.

z→
+ A(x)z = B(x)
1↑ε
La résolution de celle-ci donne z(x) donne la solution de l’équation di!érentielle de
Bernoulli 1
y(x) = z(x) 1→ω

Exemple
y → + y = x2 y 2
Divisons l’équation par y 2 non nulle. on obtient

y → y ↑2 + y ↑1 = x2

Posons z = y ↑1 , alors z → = ↑y → y ↑2 et y → y ↑2 = ↑z. Dans l’équation :

↑z → + z = x2 ⇑⇓ z → ↑ z = ↑x2

qui est une équation linéaire du premier ordre.

Résoudre les équations di!érentielles suivantes :

xy → + y ↑ xy 3 = 0, xy → + y = y 2 ln x

21
2.5 Équations di!érentielles du second ordre à
coe"cients constants
Nous nous intéressons dans cette partie aux équations di!érentielles de la forme
E :
ax→→ (t) + bx→ (t) + cx(t) = d(t) (2.2)
où les coe"cients a, b et c sont constants, et d(t) est une fonction de t.

(E1 ) : x→→ ↑ 4x→ + 3x = ↑3t2 + 2t sur I = R


(E2 ) : x→→ ↑ 2x→ + 5x = 5 cos t sur I = [0, +↗[
La solution générale de l’équation E, est la solution de léquation homogène, ajoutée
à une solution particulière :
xG = x0 + xp
ou bien
yG = y0 + yp

2.5.1 Principe de superposition


Pour trouver une solution particulière de l’équation di!érentielle E :

ax→→ (t) + bx→ (t) + cx(t) = d1 (t) + d2 (t)

on cherche une solution particulière de E1 :

ax→→ (t) + bx→ (t) + cx(t) = d1 (t)

puis de E2 :
ax→→ (t) + bx→ (t) + cx(t) = d2 (t)
et on les ajoute, ce qui donne une solution particulière de E :

ax→→ (t) + bx→ (t) + cx(t) = d(t), d(t) = d1 (t) + d2 (t)

Exemple
y →→ + y → + y = cos t + t2
On cherche une solution de l’équation sans second membre, y0 , ensuite une solution
particulière de y →→ + y → + y = cos t et enfin une solution de y →→ + y → + y = t2 . La solution
générale est la somme des trois solutions.

2.5.2 Résolution de l’équation sans second membre


Combinaison linéaire de deux solutions particulières
Théorème 13 Ensembles des solutions
Soient f et g deux solutions de l’équation homogène (E0 ) sur l’intervalle I, aucune

22
n’étant le produit de l’autre par une constante. Alors l’ensemble des solutions de (E0 )
est l’ensemble des fonctions de la forme

x0 = C1 f + C2 g.

Toute solution de l’équation (E) est ainsi une combinaison linéaire des solutions f et
g.

Preuve : Ce théorème est admis, mais on peut facilement observer que si f et g sont
deux solutions de l’équation (E0 ) alors toute fonction de la forme x0 = C1 f + C2 g est
aussi une solution de (E0 ). En e!et, sachant que af →→ +bf → +cf = 0 et ag →→ +bg → +cg = 0,
alors

ax→→ + bx→ + cx = a(C1 f + C2 g)→→ + b(C1 f + C2 g)→ + c(C1 f + C2 g)


= a(C1 f →→ + C2 g →→ ) + b(C1 f → + C2 g → ) + c(C1 f + C2 g)
= aC1 f →→ + aC2 g →→ + bC1 f → + bC2 g → + cC1 f → + cC2 g
= C1 (af →→ + bf → + cf → ) + C2 (ag →→ + bg → + cg)
= 0

Équation caractéristique
Comme les équations du premier degré, nous allons chercher une fonction ex-
ponentielle solution de (E0 ). Supposons que la fonction x : t ⇐⇒ ert soit une telle
solution. Alors, puisque x→ (t) = rert et x→→ (t) = r2 ert , r doit vérifier

ar2 ert + brert + cert = 0


ert (ar2 + br + c) = 0
ar2 + br + c = 0

car ert ↔= 0 pour tout t ↓ I.

Définition 11 équation caractéristique


L’équation du second degré en r : ar2 + br + c = 0 est appelée équation caractristique
de l’équation di!érentielle (E0 ).

Théorème 14 La fonction x : t ⇐⇒ ert est solution de (E0 ) si et seulement si r est


solution de l’équation caractristique.
Les solutions de (E0 ) dépendent donc de celles de l’équation caractristique, et en
particulier de son discriminant ! = b2 ↑ 4ac. Il faut donc étudier trois cas.

Si ! > 0 : L’équation caractristique a deux solutions réelles distinctes r1 et r2 .


Les fonctions x1 : t ⇐⇒ er1 t et x2 : t ⇐⇒ er2 t sont donc deux solutions de (E0 ) et
aucune n’est le produit de l’autre par une constante. Par conséquent l’ensemble
des solutions de (E0 ) est l’ensemble des fonctions de la forme

x(t) = C1 er1 t + C2 er2 t .

23
Si ! = 0 : L’équation caractristique a une unique solution réelle r = ↑ 2a b
. La
fonction x : t ⇐⇒ e est alors solution de (E0 ). On peut prouver que dans ce
rt

cas la fonction x : t ⇐⇒ tert est solution de (E0 ). Par conséquent l’ensemble des
solutions de (E0 ) est l’ensemble des fonctions de la forme
x(t) = (C1 t + C2 )ert .
Si ! < 0 : L’équation caractristique a deux solutions complexes conjuguées r1 =
ε + iϱ et r2 = ε ↑ iϱ. Les fonctions valeurs complexes x1 : t ⇐⇒ er1 t et
x2 : t ⇐⇒ er2 t sont donc deux solutions de (E0 ). Mais nous cherchons deux
fonctions réelles solutions de (E0 ).
On peut remarquer que er1 t = e(ε+iϑ)t = eεt eiϑt = eεt (cos ϱt + i sin ϱt). On
constate alors que 12 (er1 t + er2 t ) = eεt cos ϱt et 2i1 (er1 t ↑ er2 t ) = eεt sin ϱt.
Ces deux nouvelles fonctions sont bien des solutions de (E0 ) d’aprés le théo-
rème de combinaison linéaire étendu aux coe"cients compexes. Ce sont de plus
des fonctions de R dans R, et on peut prouver qu’aucune n’est le produit de
l’autre par une constante. Par conséquent l’ensemble des solutions de (E0 ) est
l’ensemble des fonctions de la forme
x(t) = C1 eεt cos ϱt + C2 eεt sin ϱt,
où ε + iϱ est une solution complexe de l’équation caractéristique.
Théorème 15 EDH du second ordre coe"cients constants
Pour résoudre l’équation di!érentielle
ax→→ (t) + bx→ (t) + cx(t) = 0,
on considère son équation caractéristique
ar2 + br + c = 0.
La forme de la solution générale dépend du signe de !.
— Si ! > 0, alors les solutions sont de la forme C1 er1 t + C2 er2 t .
— Si ! = 0, alors les solutions sont de la forme (C1 t + C2 )ert .
— Si ! < 0, alors les solutions sont de la forme
x(t) = C1 eεt cos ϱt + C2 eεt sin ϱt
où r = ε ± iϱ est une solution complexe de l’équation caractristique.
Exemple 12 Résoudre sur R l’équation di!érentielle :
'
x(0) = 0
x ↑ 3x ↑ 4x = 0 avec les conditions initiales
→→ →
x→ (0) = 1
L’équation caractéristique est r2 ↑ 3r ↑ 4 = 0. Elle admet deux racines r1 = ↑1 et
r2 = 4. Les solutions de l’équation di!érentielle sont les fonctions de la forme
x ⇐↑⇒ C1 e↑x + C2 e4x avec C1 ↓ R, C2 ↓ R.
Les conditions initiales sont vérifies si et seulement si
' '
x(0) = C1 e↑0 + C2 e4↓0 = 0 C1 + C2 = 0
⇑⇓
x→ (0) = ↑C1 e↑0 + 4C2 e4↓0 = 1 ↑C1 + 4C2 = 1
On obtient C1 = ↑ 15 et C2 = 15 . L’équation di!érentielle admet pour unique solution
4x
satisfaisant aux conditions initiales, la fonction x ⇐↑⇒ e ↑e .
→x
5

24
2.5.3 Résolution de l’équation avec second membre
Théorème 16 équation di!érentielle du second ordre
La solution générale d’une équation di!érentielle du second ordre (E) :

ax→→ (t) + bx→ (t) + cx(t) = d(t)

est la somme d’une solution particulière quelconque de (E) notée xp et de la solution


générale de l’équation sans second membre notée x0 associée à (E).

xG = x0 + xp

Exemple 13 On considére l’équation di!érentielles (E) : x→→ (t) + x(t) = t.


1. Intégrer (E).
2. Déterminer la solution de (E) vérifiant x(0) = 1 et x→ (0) = 2.
1. L’EDH est x→→ (t) + x(t) = 0. Son équation caractéristique est r2 + 1 = 0 dont
les solutions sont r = ±i. Les solutions de l’EDH sont données par

x(t) = eεt (C1 cos ϱt + C2 sin ϱt) = e0t (C1 cos t + C2 sin t) = C1 cos t + C2 sin t.

Une solution particulière de l’équation di!érentielle est xp (t) = t.


Les solutions sont donc de la forme x(t) = t + C1 cos t + C2 sin t.
2. On a x(t) = t + C1 cos t + C2 sin t donc x→ (t) = 1 ↑ C1 sin t + C2 cos t.
x vérifie les conditions initiales si et seulement si :

x(0) = 1 et x→ (0) = 2, 0 + C1 cos 0 + C2 sin 0 = 1 et 1 ↑ C1 sin 0 + C2 cos 0 = 2


≃ C1 = 1 et 1 + C2 = 2
≃ C1 = 1 et C2 = 1

La fonction x solution de l’équation di!érentielle et qui vérifie les conditions


initiales est
xg (t) = t + cos t + sin t

25
2.5.4 Recherche d’une solution particulière pour des seconds
membres spécifiques
Pour la recherche de la solution particulière avec second membre xp , dépend de la
forme de d(t) :
a) si d(t) = P (t) où P est un polynôme de degré n ↓ N alors on cherche xp sous
la forme xp (t) = Q(t), Q étant un polyôme de même degré que P .
b) si d(t) = P (t)est où P est un polynôme de degré n ↓ N et s ↓ R. Alors
1) si s n’est pas racine de l’équation caractéristique, alors on cherche xp sous
la forme xp (t) = Q(t)est , Q étant un polynôme de même degré que P .
2) si s est racine simple de l’équation caractéristique, alors on cherche xp sous
la forme xp (t) = tQ(t)est , Q étant un polynôme de même degré que P .
3) si s est racine double de l’équation caractéristique, alors on cherche xp sous
la forme xp (t) = t2 Q(t)est , Q étant un polynôme de même degré que P .
c) Si d(t) est une fonction trigonométrique ( sin(εt) et/ou cos(εt) ),
! "
d(t) = p1 (t) cos(ϱt) + p2 (t) sin(ϱt) eεt

où ε et ϱ sont des réelles et p1 , p2 son des polyômes, on cherche alors la


solution particulière sous la forme
! "
xp (t) = q1 (t) cos(ϱt) + q2 (t) sin(ϱt) eεt , si r = ε + iϱ

n’est pas racine de l’équation caractéristique


! "
xp (t) = t q1 (t) cos(ϱt) + q2 (t) sin(ϱt) eεt , si r = ε + iϱ

est racine de l’équation caractéristique.


Dans les deux cas, q1 et q2 sont des polynômes de degré

n = max{deg(p1 ), deg(p2 )}

26
2.6 Méthodes de variation des constantes pour les
équations di!érentielles linéaires du second ordre
à coe"cients constants
On considére une équation di!érentielle linéaire du second ordre à coe"cients
constants
ay →→ + by → + cy = f (x) (2.3)
où a ↔= 0, b, c sont des constantes réelles et f (x) une fonction continue sur un
intervalle I de N. On cherche une solution particulière de cette équation sur I. On
commence par résoudre l’équation di!érentielle homogène associée,
ay →→ + by → + cy = 0 (2.4)
L’éspace des solutions étant de dimension 2, on obtient une solution qui sécrit sous
la forme
y0 (x) = C1 y1 + C2 y2 où C1 et C2
sont deux constantes réelles. Pour trouver une solution particulière de l’équation com-
plète, on cherche une solution de la forme
yp (x) = C1 (x) y1 + C2 (x) y2
(on fait varier les constantes ) en imposant la relation linéaire sur
C1 et C2 ,
↑ ↑

C1 (x) y1 + C2 (x) y2 = 0
↑ ↑

Après remplacement dans l’équation di!érentielle


ayp→→ + byp + cyp = f (x)
on obtient un système de deux équations linéaires qui permettent de calcule C1 et C2 .
↑ ↑

Des calculs de primitives donnent alors une solution de l’équation di!érentielle (1.1).
Plus concrétement, voici les di!érentes situations, selon les valeurs des racines de
léquation caractéristique
ar2 + br + c = 0.
a) Si l’équation caractéristique a deux racines réelles distinctes r1 etr2 , alors
comême
y0 (x) = C1 y1 + C2 y2 = C1 er1 x + C2 er2 x
on cherchera une solution sous la forme
yp (x) = C1 (x) er1 x + C2 (x) er2 x
en imposant la condition
C1 (x) er1 x + C2 (x) er2 x = 0
↑ ↑

Les fonctions C1 et C2 sont alors données par le système


↑ ↑


C ↑ (x) er1 x+ C2 (x) er2 x

=0
1
r C ↑ (x) er1 x + r 2 C ↑ (x) er2 x
1
= f (x)/a.
1 2

C ↑ (x) y + C2 (x) y2

=0
1 1
C ↑ (x) y → + C2 (x) y2→

= f (x)/a.
1 1

27
b) Si l’équation caractéristique a deux racines complexes conjuguées

r = ε ± iϱ

distinctes, on cherchera une solution sous la forme


+ ,
yp (x) = C1 (x) cos(ϱ x) + C2 (x) sin(ϱ x) eεx

en imposant la condition
+ ,
C1 (x) cos(ϱ x) + C2 (x) sin(ϱ x) eεx = 0
↑ ↑

L’équation di!érentielle nous fournit une deuxième équation et les fonctions


C1 et C2 sont alors données par le système linéaire
↑ ↑


C1 (x) cos ϱ x + C2 (x) sin ϱ x =0
↑ ↑

+ ,
ϱ ↑ C1 (x) sin ϱ x + C2 (x) cos ϱ x = f (x).
↑ ↑

c) Si l’équation caractéristique a une racine double réelle r, on cherchera a priori


une solution sous la forme
+ ,
yp (x) = C1 (x) + x C2 (x) er x .

Mais dans ce cas, il peut être plus simple de ne faire varier qu’une constante en
recherchant une solution y(x) = K(x)er x . En remplacant dans l’équation dif-
férentielle on obtient K →→ (x)er x = v(x), que l’on intègre deux fois pour trouver
K(x).

28
Exemple 14
1) Résoudre l’équation
1 ς ς
y →→ + y = , x ↓] ↑ , [
cos x 2 2
l’équation caractéristique associée est

r2 + 1 = 0 ⇑⇓ r1, 2 = 0 ± i = ε ± iϱ

Donc y0 (x) = C1 cos x + C2 sin x Cherchons alors la solution particulière sous


la forme yp (x) = C1 (x) cos x + C2 (x) sin x

cos x + C2→ sin x =
C →
1 0
↑C → sin x + C → cos x = 1
1 2 cos x

En multipliant la première ligne par sin et la deuxiième par cos, et en addi-


tionnant les 2 équations, on trouve que C2→ = 1 , ainsi C2 = x. La première
sin x
ligne donne C1→ = ↑ cos x
⇒ C1 = ln(cos x) et

yp (x) = C1 (x) cos x + C2 (x) sin x = ln(cos x) cos x + x sin x

yg = y0 + yp = C1 cos x + C2 sin x + ln(cos x) cos x + x sin x


2)
3)

29
2.7 Exercices : Équations di!érentielles
Exercice 6
Résolvez l’équation di!érentielle 3y → + 2y = 0 sachant que y(0) = 32.

Soit (E) (1 + t2 )x = t(1 ↑ t2 )x→


1+t2
1. Trouver A, B et C tels que t(t2 ↑1)
= A
t
+ B
t↑1
+ C
1+t
.
2. Résoudre (E) sur ]1; +↗[
3. Trouver la solution particuliére x1 telle que x1 (2) = ↑ 23 .

Exercice 7 EDL du premier ordre avec second membre


Résoudre chacune des équations di!érentielles suivantes (on cherchera une solution
particulière sous la forme indiquée) :
1. y → (t) + 3y(t) = 4 sin t + cos t.
2. x→ (t) ↑ 5x(t) = t.
3. y → (t) ↑ 4y(t) = 2e3t .

Exercice 8 Méthode de variation de la constante


En utilisant la méthode de la variation de la constante, résoudre chacune des équations
di!érentielles suivantes puis préciser pour chaque solution sur quel domaine elle est
valable.
e2t
1. y → (t) ↑ y(t) = 1+et

2. tx→ (t) ↑ x(t) = t
3. (t2 + 1)x→ (t) + 2tx(t) = 3t2
4. y → (x) cos x ↑ y(x) sin x = 2x ↑ 1

5. (1 + x2 )y → + xy = 1 + x2

Exercice 9 Même questions que l’exercice 3


1. x(1 + x)y → ↑ (x + 2)y = 2x.
2. (1 ↑ x5 )y → (x) ↑ 5x4 y(x) = 1
1
3. xy → + y = 1+x2
4. xy → + (x ↑ 1)y = x2
5. (x + 1)3 y → + 2y(x + 1)2 = 1

Exercice 10 Equations de Bernoulli


1 y → + 2y = y 2 ex

2 xy → ↑ 2x2 y = 4y
3 xy → + 2y + x5 y 3 ex = 0
4 xy → + y ↑ xy 3 = 0.
5) y → ↑ 78 y = ↑ 78 e↑7x y 9

30
Exercice 11 EDL du deuxiéme ordre avec second membre nul
Résoudre chacune des équations di!érentielles suivantes :
1. y →→ + 2y → + 5y = 0
2. x→→ ↑ 6x→ + 9x = 0
3. y →→ + 9y = 0

Exercice 12 Soit l’équation di!érentielle (E)

y →→ + 4y → + 3y = e↑2x

dans laquelle y est une fonction de la variable réelle x, définie et deux fois dérivable
sur R.
1. Résoudre l’équation y →→ + 4y → + 3y = 0.
2. Déterminer une solution particulière de (E)
3. En déduire l’ensemble des solutions de (E).
4. Déterminer la solution particulière y de (E) qui vérifie
y(0) = 0 et y → (0) = 0.

Exercice 13 EDL du deuxième ordre avec second membre


1. y” + 9y = (x2 + 1)e3x
2. y” ↑ y = 3e2x cos x
3. y” + 4y = 2 sin 2x
4. 2y →→ + 3y → + y = t2 + 3 sin(t)
5. y →→ + 2y → + y = 2x2 chx
6. y →→ + 4y → + 4y = e→2x
1+x2

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