coccinelle l
coccinelle l
coccinelle l
les coccinelles
Historique
es coccinelles sont des coléoptères communs de nos
L jardins. Elles font partie de la famille des
Coccinellidae qui regroupe environ 3 000 espèces en Eu-
rope dont environ 90 vivent en France. Elles se divisent
en deux catégories : les espèces phytophages, Epilachna,
et d’autres entomophages (qui mange d’autres insec-
tes) ou encore aphidiphages, pour les spécialistes
des pucerons. La coccinelle est considérée comme
insecte "utile" du jardin du fait de sa prédation
sur certains parasites des plantes : cochenilles et
pucerons.
Description
Etymologie : Coccinelle vient du latin Coccinus qui signifie écarlate.
En France, la coccinelle à sept points et la coccinelle à deux points sont parmi les plus
communes. Cette fiche se rapportera plus particulièrement au cycle de vie de ces espèces.
Morphologie : la coccinelle adulte est de forme oblongue, elle est trapue et vue de
dessus sa carapace semble circulaire. Vue de côté, cet insecte est très bombé, ce qui lui
donne un aspect de demi sphère.
Comme tous les coléoptères, elle possède six paires de pattes relativement courtes et
qui ont la particularité de pouvoir se rétracter en cas de danger. Chaque tarse est com-
posé de quatre articles, dont le premier est presque atrophié. Ainsi, la coccinelle sem-
ble-t-elle souvent déséquilibrée quand elle se déplace, impression dûe à la dispropor-
tion qui existe entre ses pattes et son corps.
La tête est rétractée et les antennes, courtes, se terminent par une petite massue.
Signalons que chez la plupart des espèces, notamment la coccinelle à deux points, la
coloration du corps et des dessins varie fortement d’un individu à l’autre.
L’adulte sécrète par saignée réflexe un liquide jaunâtre nauséabond quand il se sent
menacé. En manipulant une coccinelle dans sa main, on peut sentir l’odeur amer de
l’arme défensive.
La larve, d’aspect très caractéristique, est en revan-
che assez impressionnante. En la regardant de
plus près, elle ressemble à un monstre. De
couleur bleu foncé, son corps est struc-
turé de treize segments (en comptant la
tête). Chaque segment porte des poils
regroupés en touffe. La tête, aplatie, com-
porte des tâches jaunes et ressemble étran-
gement, en plus petit, à celle de la larve de
dytique, également carnivore.
Habitat
Les coccinelles occupent une grande variété cile. La coccinelle à deux points se trouve,
de milieux comme les prairies, les forêts et au jardin, sur les herbes au printemps puis
les marais, du moment que la nourriture y migre sur les arbres fruitiers et les rosiers.
est abondante. La haute montagne sert de En favorisant les coccinelles dans votre jar-
refuge à certaines espèces en hiver. La cocci- din, vous contribuez à sauvegarder vos vé-
nelle à sept points adulte fréquente les jar- gétaux des insectes piqueurs et suceurs de
dins pendant deux à trois mois où elle se sève qui provoquent des maladies. En effet,
gave de pucerons et cochenilles. Elle recher- la coccinelle à deux points dévore en
che de préférence les rosiers et les arbustes moyenne 50 pucerons, celle à sept points
malades où la capture des insectes est fa- 150 par jour !
Reproduction
La reproduction de la coccinelle à sept
points se déroule sur une année. Les
adultes s’accouplent généralement à la
belle saison, au mois de mai. La femelle
pond des oeufs jaunes de forme cylindri-
que et collés les uns aux autres sous une
feuille. Ils sont toujours placés à proxi-
mité d’une colonie de pucerons ou co-
chenilles. Elle peut déposer de 400 à 1
000 oeufs au cours de la dizaine de jours
de ponte. Les oeufs éclosent au bout
d’une semaine, généralement à la mi
juin, leur couleur a alors viré au noir. De
chacun sort une larve très vorace et can-
nibale qui mangera en premier lieu sa
propre coquille, puis les oeufs de ses frè-
res et soeurs en cas de nourriture insuffi-
sante. Ensuite, il lui faudra un bon mil-
lier de pucerons pour achever sa crois
sance qui durera en moyenne un mois. La de nombreuses minutes d’effort, un insecte
larve changera de peau quatre fois (mues jaunâtre s’arrachera de la nymphe. Les ély-
successives) avant d’atteindre le stade ul- tres vont durcir et se colorer en rouge au
time de la nymphe qui lui permettra de se bout de quelques heures. A ce stade, seu-
métamorphoser en adulte. Lorsque le mo- lement 20 % des jeunes adultes survivront
ment arrive, la nymphe se fixe solidement dans la nature. La coccinelle à deux points
sur un support végétal par l’extrémité de connaît normalement deux générations
son abdomen et se cambre au maximum par an, parfois trois quand les pucerons
afin d’exercer une pression sur le dos : cela sont abondants.
aura pour but de déchirer l’exuvie. Après
Migration
Comme le font les oiseaux migrateurs, cer- peuvent ainsi faire face
taines espèces de coccinelles entament, en plus facilement
fin d’été quand la ressource alimentaire se aux températures
fait rare, un voyage pour rejoindre leurs négatives.
quartiers d’hivernage. Pour cela, elles for- Après la mau-
ment des groupes de plusieurs centaines vaise saison,
de milliers et prennent leur envol de fa- lorsque la
çon synchronisée en s’aidant des courants température dé-
chauds aériens. Parfois, les mauvaises condi- passe 12° C les cocci-
tions climatiques peuvent faire varier leur nelles redescendent en
trajectoire et obliger ces minuscules insec- plaine pour se reproduire. En Europe, la coc-
tes à se poser en des endroits inhabituels : cinelle à sept points hiverne généralement
ainsi, certains jours d’août, des invasions en plaine, par petits groupes sous les pier-
de coccinelles peuvent se produire sur res, dans les feuilles mortes, dans des trous
certaines plages de la côte Atlantique. du sol, au pied des plantes, rarement sous
Contrairement au oiseaux, cette migration les écorces et jamais dans les fentes des murs.
n’a pas pour objectif de rejoindre un pays La coccinelle à deux points a un comporte-
chaud dans une contrée d’Afrique. La plu- ment semblable, mais elle se réfugie aussi
part de ces coccinelles migratrices recher- dans les habitations, souvent à la croisée des
chent au contraire une région monta- fenêtres, ou bien sur les arbres. N’enlevez
gneuse, par exemple les Pyrénées, où elles pas les feuilles mortes au pied des arbres de
se rassemblent par plusieurs centaines sous la haie, vous risqueriez de priver d’abri vos
une pierre ou dans un trou de rocher. Elles auxiliaires anti-pucerons !
Lutte biologique
La présence de coccinelles dans le jardin per- introduisant des larves de coccinelles dans vo-
mettra de lutter naturellement contre les pa- tre jardin, vous rétablissez l’un des maillons
rasites des végétaux. Ainsi, l’emploi des divers constituant l’équilibre naturel de la chaîne ali-
produits chimiques pourra-t-il être proscrit. En mentaire. Elles pourront limiter les invasions
de pucerons et cochenilles. La coccinelle à deux pour protéger les légumes, car certains puce-
points est particulièrement efficace pour pro- rons comme celui du chou perturbent sa crois-
téger les arbres fruitiers et les rosiers, moins sance.
Les pucerons
Les pucerons se fixent le long d’une tige devient donc vecteur de maladies graves.
ou d’une feuille et sucent la sève de la Les excrétions des pucerons favorisent éga-
plante hôte, choisie grâce à leur pièce buc- lement la venue de champignons : la fu-
cale en forme de stylet. Cela affaiblit la magine. La fécondité des pucerons est très
plante. De plus, en piquant la plante de grande. La présence de la coccinelle de-
cette sorte, la petite seringue du puceron vient donc essentielle pour lutter contre
inocule des virus et bactéries. Le puceron ce parasite vorace.
Coccinelles à domiciles !
La LPO diffuse par correspondance des lar- lopper la lutte biologique dans les jardins
ves de la coccinelle et de proscrire l’emploi de produits chimi-
à deux points, ques. Contactez le service diffusion de la
A d a l i a LPO pour plus de précisions.
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