La Theorie Du Contrat
La Theorie Du Contrat
La Theorie Du Contrat
S5 LP LOGISTIQUE ET COMMERCE
PR ABA NAIMA
Au Maroc le contrat est réglementé par le DOC (Dahir des obligations et
contrats), texte législatif datant de 1913 et qui a été institué par les autorités
du protectorat français.
Mais les contrats sont aussi régis par le code de Commerce. Il s’agit
particulièrement des contrats commerciaux : le nantissement avec
dépossession et sans dépossession. Le contrat d’agence commerciale, (Art.
393 du C.C), le courtage, la commission et le crédit-bail (Art. 431 à 442), le
contrat de transport des personnes et des choses (Art.443 à 486), contrats
bancaires (Art. 487 à 528), la cession des créances professionnelles (Art. 529
à 536), le nantissement des titres (Art. 537 à 544)
CHAPITRE II : CLASSIFICATION DES
CONTRATS
La grande diversité des contrats appelle une classification qui se réalise au
moyen de regroupements dans des ensembles plus ou moins homogènes. Le
code civil français fait état de certaines classifications dans ses articles 1102 et
suivants (contrats synallagmatiques et contrats unilatéraux, contrats commutatifs
et contrats aléatoires, contrats de bienfaisance et contrats à titre onéreux).
Le DOC se contente de faire allusions indirectes à certaines classifications.
Les contrats nommés correspondent à une opération définie, dont le régime est
fixé par un texte (contrat de vente, de louage, de dépôt).
Les contrats innomés sont ceux qui n’ont pas été spécialement prévus par le
texte législatif mais les besoins de la vie sociale peuvent susciter leur apparition.
Cette catégorie recouvre les contrats sui generis, créés par les parties pour
répondre à un besoin spécifique mais aussi tous les montages et opérations issus
de la pratique professionnelle .
Pour classer les contrats d’après leur contenu, il faut
tenir compte de la réciprocité des engagements, du but
poursuivi par les parties
° CONTRAT SYNALLAGMATIQUE ET
CONTRAT UNILATÉRAL
Contrat synallagmatique
C’est celui qui fait naître des obligations à la charge des deux
parties qui sont à la fois débitrice et créancière.
Le contrat à exécution instantanée donne naissance à des
obligations qui s’exécutent en une seule fois, il cesse de
produire effet dès l’exécution des prestations.
-2° Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels
de l’obligation
Mais dans la majorité des cas l’écrit est exigé, non pour la validité du
contrat mais pour une question de preuve.
PH I : L’ÉCRIT MODE DE PREUVE
le principe est que la preuve des actes juridiques se fait par écrit. Cette règle est posée
par le DOC, dés que la valeur excède 250 DH. Si celui-ci n’a pas été dressé, il ne sera
pas possible de rapporter la preuve par présomption ou par témoignage.
Si l’écrit est sous-seing privé et que son origine n’est pas contestée, il fait foi de son
contenu et de sa date jusqu’à preuve du contraire. Cette preuve contraire doit être
rapportée par écrit.
A défaut de respecter cette règle, l’écrit sera dépourvu de toute force probante
Dans tous les cas où la preuve écrite est exigée, elle peut être remplacée par un mode
de preuve qui lie le juge (l’aveu judiciaire, le serment);
En matière commerciale, pour les actes de commerce passés entre commerçants, la
preuve se fait par tous moyens. Si l’acte est mixte, la preuve est libre contre le
commerçant et littérale contre le non-commerçant.
PH II : LE CONSENTEMENT DOIT ÊTRE
LIBRE ET ÉCLAIRÉ.
Le contrat repose sur un quiproquo. L’erreur peut porter sur la nature du contrat (une personne
pensait conclure un contrat de location, alors que l’autre pensait vendre le bien). Ou encore sur
son objet (une personne pensait acquérir un immeuble alors que l’autre vendait des parts
sociales) Ce type d’erreur est souvent sanctionné par la nullité absolue du contrat.
➢ L’erreur vice du consentement qui porte sur la substance, soit sur la personne : L’erreur de la
substance doit porter sur une qualité qui a eu une influence déterminante sur le consentement
(qualité de l’objet lui-même, soit l’aptitude de l’objet à réaliser le but poursuivi).
Il n’est pas nécessaire que l’erreur soit commune aux deux parties, l’erreur d’une partie suffit.
Quant à l’erreur portant sur la personne, il faut que la considération de la personne ait été
déterminante dans la formation du contrat (contrat intuitu personae). . L’erreur doit porter sur
une qualité de la personne qui a déterminé le consentement.
➢ L’erreur indifférente qui ne remet pas en cause la validité du contrat , soit parce qu’elle ne
porte pas sur une qualité substantielle du contrat , soit parce qu’elle porte sur la valeur ou
encore soit parce qu’elle porte sur les motifs qui ont amené les parties à contracter. Exemple :
Achat d’une maison parce que l’on a cru par erreur hériter une certaine fortune.
B/ Le dol : (article 52 et 53 du DOC).
« Le dol donne ouverture à la rescision lorsque les manœuvres ou les réticences sont de telle nature
que, sans ces manœuvres ou ces réticences, l’autre partie n’aurait pas contracté ».
On entend par dol des manœuvres frauduleuses (exemple : déclarations mensongères, ruses tendant
à induire une personne en vue de la déterminer à contracter).
Le dol est en fait une erreur provoquée. Le contractant par des manœuvres, provoque une erreur
chez son partenaire qui détermine ce dernier à contracter.
➢ Une tromperie, ce qui implique une véritable intention d’induire le contractant en erreur. Il peut
s’agir d’un mensonge mais également d’une simple réticence ; on parle de réticence dolosive.
➢ Que cette tromperie ait provoqué l’erreur. (même une erreur minime)
➢ Que la tromperie émane d’un contractant.
La victime doit intenter une action en nullité relative dans l’année de la découverte du dol. L’auteur
du dol peut être condamné à payer des dommages-intérêts, car le dol est considéré comme un délit
civil.
C/ La violence (46 –47-48-50-51 du doc)
Pour entraîner l’annulation du contrat, la violence, qu’elle soit directe ou indirecte, doit
avoir déterminer le consentement. Elle doit être injuste et illégitime. La violence, peut
émaner soit d’un contractant, soit d’un tiers.
La nullité du contrat peut être demandée par la victime, dans l’année à compter du jour où
la violence a cessé.
Dans certains cas, le législateur, a prévu pour certains contractants un délai impératif de «
réflexion » qui permet au destinataire de l’offre de réfléchir à la portée de son engagement
(possibilité de rétractation, en général, elle est de 7 jours). Le contractant doit être informé
de cette faculté de rétractation par les termes du contrat.
(ARTICLES 3 –4-5-6-7-8-9-10-11-12-13 DU DOC)
(NOUVEAU CODE DE LA FAMILLE : LIVRE IV :
ARTS. 206 À 276).
➢ L’objet doit être licite. L’article 57 du DOC énonce que seuls « les choses, les faits et les droits incorporels
qui sont dans le commerce peuvent...former objet d’obligation..... »
➢ La prestation doit être possible, la chose doit exister au jour de la conclusion du contrat. Il est possible que
l’objet du contrat soit une chose future, comme par exemple les contrats de vente d’immeuble à construire.
S’il s’agit d’un corps certain sa détermination ne pose pas de problème. En revanche s’il s’agit d’une chose
de genre, il faut que l’espèce soit déterminée que sa quotité soit au moins déterminable. Le contrat peut être
annulé pour indétermination du prix. Sauf si les parties conviennent d’une méthode de détermination du
prix.
➢ Le prix doit être juste sous peine de voir le contrat rescindé pour lésion.
Dans la plupart des cas l’objet de l’obligation consiste dans le paiement d’une somme d’argent.
SECTION 4 : LA CAUSE
L’article 6 du DOC dispose « que toute obligation est présumée avoir une cause
certaine et licite » et l’article 64 ajoute que » lorsque la cause est exprimée, elle
est présumée vraie jusqu’à preuve du contraire. »
CHAPITRE III: L’EXECUTION DU CONTRAT
OU LES EFFETS DU CONTRAT
Section 1 : La force obligatoire du contrat
Le contrat légalement formé s’impose aux parties et doit être exécuté de bonne foi, il
ne peut être révoqué unilatéralement, ni en principe être modifié même en cas de
changement imprévu des circonstances.
L’article 230 du DOC stipule « Les conventions légalement formées tiennent lieu
de loi à ceux qui les ont et ne peuvent être révoquées que de leur consentement
mutuel ou dans les cas prévus par la loi ».
Par conventions légalement formées, il faut entendre celles qui ne peuvent être
frappées de nullité par suite de l’existence d’un vice de volonté (erreur, dol, violence,
lésion), par suite d’un défaut de capacité, d’une absence d’objet ou d’un objet
contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
PARAG II : LE CONTRAT ET LE JUGE
La faute consiste dans une inexécution du contrat qui peut être totale ou partielle.
Il appartient au créancier de rapporter la preuve de l’inexécution.
Si l’obligation inexécutée est une obligation de moyen, le créancier devra rapporter la
preuve que le débiteur a commis une faute.
Si l’obligation inexécutée est une obligation de résultat,, le créancier devra
simplement rapporter la preuve que le débiteur n’a pas atteint le résultat escompté.
Dans tous les cas le débiteur peut s’exonérer lorsque l’inexécution provient de la force
majeure. Celle-ci est définie par le DOC comme « ….Tout fait que l’homme ne peut
prévenir, tel que les phénomènes naturels (inondations, sécheresses, orages, incendies,
sauterelles),…., et qui rend impossible l’exécution de l’obligation » d’un cas fortuit ou
du fait du créancier.