Chap 1 Generalites 2023
Chap 1 Generalites 2023
Chap 1 Generalites 2023
fiscalité
1 SECTION 1
SECTION 2
Les notions fondamentales
Les sources du droit fiscal
CHAPITRE
SECTION 3 Les éléments de technique fiscale
SECTION 4 La liquidation de l’impôt
SECTION 5 Le recouvrement de l’impôt
RAVELONJATO LALA
Inspecteur des Impôts
DGI DRI CF3
2023
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SECTION 1: LES NOTIONS FONDAMENTALES
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Mais il faut observer que l’impôt ne repartit pas toutes les dépenses publiques,
puisque certaines de ces dépenses ne sont pas couvertes par des recettes fiscales
(ce qui est le cas général des dépenses d’investissements financées par les aides
budgétaires et/ou aides projets)
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c) L’impôt ne comporte pas de contrepartie et n’est pas affecté
Cela le distingue :
- des redevances, qui sont réclamées en contrepartie d’un service public
rendu et généralement à un niveau proportionnel au montant de ce
service (c’est le cas de la redevance audiovisuelle ou des redevances
pour l’enlèvement des résidus ménagers, par exemple) ;
- des taxes qui, en principe, rémunèrent un service mais sans lien de
proportionnalité avec le service rendu. Elles sont également obligatoires
et définies par le législateur.
La non-affectation des recettes fiscales correspond à un principe
budgétaire de la comptabilité publique.
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SECTION 2: LES SOURCES DU DROIT FISCAL
Le droit fiscal se crée et repose sur les textes d’origines variées. Pour des
raisons de légitimité et de consentement à l’impôt, la loi a été longtemps le
moyen privilégié de création du droit fiscal, renforçant ainsi la suprématie
de la loi sur les sources réglementaires.
Mais cette suprématie du pouvoir législatif a paradoxalement conduit au
développement du pouvoir réglementaire.
Le pouvoir judiciaire joue également son rôle dans l’interprétation des
textes.
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1. La loi
La loi constitue la source principale du droit fiscal. Cette suprématie est
confirmée par les articles 1 et 5 de la LOLF (Loi Organique relative aux
Lois de Finance du 26/07/2004).
De plus, avant la fin de chaque année, le Parlement vote la loi de finances
qui définit les recettes fiscales de l’Etat et qui indique les nouvelles
dispositions fiscales structurelles ou conjoncturelles résultant des choix
politiques gouvernementaux.
Certains dispositions fiscales peuvent être prises par ordonnance par
l’exécutif dans le cas très précis.
La loi de finances est annuelle (principe de l’annualité de l’impôt).
L’administration dispose d’un droit de reprise, c’est-à-dire d’un délai (en
général trois ans) à partir de la survenance du fait de générateur, pour
réparer les omissions, les insuffisances et les erreurs constatées dans
l’établissement des impositions.
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En principe, la loi de finances, comme toutes les autres lois, ne peut pas
comporter de dispositions rétroactives. Cependant, ce principe n’est pas un
principe constitutionnel et rien n’empêche le législateur d’adopter des
dispositions rétroactives, sous réserve qu’on ne puisse reprocher à un
contribuable d’avoir ignoré une disposition qui n’existait pas encore au
moment où il a réalisé des opérations imposables.
2. Les sources conventionnelles
Le droit fiscal ne peut naître de conventions internes. Il s’agit donc ici
surtout des conventions internationales et des traités.
On peut distinguer :
-Les conventions internationales dites de « double imposition » qui sont
passées entre deux Etats dans le but de régler la situation fiscale des
personnes susceptibles d’être imposées, du fait de leur activité, de leur
domicile ou de leurs revenus, dans chacun des deux Etats concernés.
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Ces conventions conduisent le plus souvent à l’imposition dans un Etat et à
l’exonération dans l’autre ou bien à l’imposition dans l’Etat de la résidence
principale ou de l’activité professionnelle, déduction faite de l’imposition
subie dans l’autre Etat au titre des activités qui y sont exercées.
Les traités et les conventions sont une force supérieure aux lois internes des
pays signataires.
-Les conventions internationales destinées à lutter contre la fraude fiscale
au plan international, que l’on peut assimiler aux conventions précédentes
du point de vue de leur prééminence par rapport aux lois internes.
Madagascar a conclu jusqu’ici deux conventions fiscales : avec la France et
l’île Maurice
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3. Les règlements
Les lois sont complétées, en vue de leur mise en application, par les décrets
et les arrêtés ministériels, de niveau hiérarchiquement inférieur aux lois.
Les instructions et les circulaires ministérielles viennent compléter
l’ensemble et constituent la doctrine administrative. Cette doctrine résultant
de l’interprétation des textes est opposable à l’administration par les
administrés eux-mêmes qui peuvent en contester la validité auprès des
tribunaux
Le Code intègre également les dispositions incluses dans les lois de
finances annuelles.
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4. La jurisprudence
Il s’agit des jugements en matière fiscale émis par les juridictions
contentieuses et qui concernent le plus souvent la contestation par un
contribuable d’une interprétation de la loi l’administration fiscale.
Le juge est conduit à donner l’interprétation de la loi, non seulement dans
le litige et à l’égard du contribuable concerné par l’instance, mais aussi
pour la clarifier des notions que la loi n’a pas définies avec assez de
précisions (par exemple, la notion de rémunération excessive pour les
dirigeants des sociétés).
En pratique, les tribunaux administratifs interviennent en matière d’impôts
locaux alors que la compétence des tribunaux du conseil d’Etat de la CS
concerne les impôts d’Etat.
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SECTION 3: LES ELEMENTS DE TECHNIQUE FISCALE
L’application de l’impôt nécessite d’en expliciter le mécanisme, c’est-à-
dire de définir :
-son champ d’application ;
-son assiette ;
-l’exigibilité ;
-les règles de calcul de l’impôt ;
-les modalités de son recouvrement.
1. Le champ d’application
Définir le champ d’application d’un impôt revient à préciser :
-Les personnes imposables ;
-Les opérations imposables ;
-Les règles de territorialité ;
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Les personnes imposables
Ce sont celles qui sont désignées comme contribuables ou assujettis par la
loi. Une personne est le plus souvent imposable en fonction des opérations
qu’elle réalise.
C’est le cas des commerçants qui, par nature, réalisent des actes de
commerce qui sont imposés dans le cadre de la fiscalité des entreprises.
Il s’agit soit d’une personne physique, soit d’une personne morale : société
ou association.
Les opérations imposables
Ce sont les actes ou les événements relatifs au revenu, à la dépense ou au
capital devant être soumis à l’impôt.
Selon les impôts et les taxes concernés, certaines opérations sont
imposables par leur nature, d’autres par option, d’autres enfin sont
exonérées.
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Les règles de territorialité
Elles précisent les limites du territoire auquel s’appliquent la législation
fiscale d’un pays, ainsi que les règles applicables lorsqu’interviennent des
personnes ou des opérations mettant en jeu d’autres pays .
2. L’assiette de l’impôt
La détermination de l’assiette de l’impôt consiste à cerner la matière
imposable et à fixer les règles d’évaluation correspondante.
Cela nécessite également de préciser l’événement déclencheur de
l’imposition.
2.1 La matière imposable
C’est l’élément économique qui est à la source de l’impôt.
Son évaluation permet d’établir la base imposable, c’est-à-dire le montant
auquel s’appliquera le tarif de l’impôt. Par exemple, le revenu net
professionnel constitue la matière imposable dans le cadre de l’imposition
sur le revenu des entrepreneurs individuels.
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2.2 L’évaluation de la matière imposable
Il s’agit de définir la base imposable et de l’évaluer.
La législation fiscale définit (souvent avec une précision extrême) les modalités de
détermination de la base imposable et les procédés retenus par son évaluation.
L’évaluation réelle
Elle vise à connaître le montant réel de la base imposable, ce qui suppose, dans la
plupart des cas, la tenue d’une comptabilité précise et détaillée.
Le plus souvent, le fisc se contente de la déclaration du contribuable. Mais cette
confiance a pour contrepartie le droit de contrôle et de vérification que se réservent
les services fiscaux.
L’évaluation rapprochée
Elle revient à renoncer à l’évaluation réelle parce qu’elle est trop contraignante ou
trop coûteuse. La base imposable est déterminée de façon approximative par
l’administration à partir d’éléments jugés significatifs de l’activité du contribuable
ou de sa capacité contributive.
L’avantage de ce procédé est sa simplicité et l’absence de contrôle, puisque c’est
l’administration qui fixe l’assiette mais, a contrario, cela revient presque toujours à
sous-évaluer la base imposable
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L’évaluation indiciaire
Cette dernière est encore plus approximative et se fonde sur des critères extérieurs à la
base imposable elle-même. Il s’agit, par exemple, de l’évaluation des valeurs locatives
des bâtiments en matière d’impôts locaux, fondées sur les classements des immeubles en
catégories présentant des caractéristiques de qualité ou de confort communes.
3. L’exigibilité
Il faut distinguer exigibilité et fait générateur :
•L’exigibilité est l’événement, l’acte ou la situation qui rend une personne redevable de
l’impôt et qui donne naissance à la dette envers la collectivité bénéficiaire de l’impôt.
Par exemple, la TVA est exigible au titre du mois au cours duquel est intervenues une
livraison consécutive à la vente d’un bien soumise à la TVA.
•Le fait générateur est une notion très voisine, puisqu’il s’agit de l’événement par lequel
sont réalisées les condition légales nécessaires à l’exigibilité de l’impôt et qui fait naître
l’obligation fiscale. Par exemple, le fait générateur est fixé au 31 décembre de l’année au
titre de laquelle l’impôt est établi en ce qui concerne l’impôt sur le revenu.
Pour l’impôt sur les sociétés, c’est la date de clôture de l’exercice.
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4. Le calcul de l’impôt
5. Le recouvrement de l’impôt
Il s’agit de la dernière phase qui constitue à opérer l’encaissement réel de
l’impôt :
-Soit après appel du montant par l’administration concernée. Le
contribuable reçoit alors un avis d’imposition (ou un avertissement à payer)
qui émane de la perception, chargée du recouvrement, avec la date limite de
paiement. Cette procédure concerne surtout les impôts locaux.
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- Soit spontanément. Dans ce cas, le contribuable dresse lui-même et sans
recevoir de demande de l’administration, l’impôt dont il est redevable.
Ce mode de recouvrement est fréquent lorsque le contribuable effectue
également la liquidation de l’impôt. C’est le cas pour l’impôt sur les
revenus et la TVA.
- Soit enfin par retenue à la source. une personne agissant pour le compte
d’un contribuable effectue un prélèvement d’office sur un revenu et le
verse à la caisse de l’Etat. Il s’agit, par exemple, de la retenue à la
source sur les revenus salariaux (IRSA).
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SECTION 4: LA LIQUIDATION DE L’IMPOT
C’est la détermination du montant de l’impôt à payer. Elle consiste à
appliquer le tarif sur la base imposable et moyennant éventuellement, des
déductions à la base de réduction ou de majorations d’impôt.
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2. Le tarif de l’impôt
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- Le tarif fixe :
• le taux est fixe quelle que soit la valeur stipulée dans l’acte
Exemple : contrats de mariage
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SECTION 5: LE RECOUVREMENT DE L’IMPOT
Lorsque l’impôt est assis, liquidé, il faut le recouvrer. Cette opération consiste à
faire passer l’argent des poches des contribuables à la caisse publique (trésor).
La question qui se pose est de savoir :
-Le moment de recouvrement
-Les modalités de recouvrement
-Les règles régissant le recouvrement des créances fiscales
1. Le moment de recouvrement
• Lorsque l’assiette, la liquidation et le recouvrement sont simultanés, on est en
présence des droits au comptant (dépôt déclaration + paiement taxe). Exemple :
DE, DA, TVA, IR, IRSA…
Les impôts indirects doivent être payés spontanément dans les délais impartis
sinon les poursuites administratives et/ou judiciaires peuvent être engangées par
les receveurs
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• Si un décalage de temps se déroule entre l’opération d’assiette et de
liquidation d’une part et celle de recouvrement d’autre part, on est en
présence des droits constatés (IFT, IFPB). Recouvrables 3 mois à partir
de la réception de l’avis d’imposition.
N.B : - titre de perception sur lequel figurent les nom, prénom,
profession, adresse du contribuable, la nature et la valeur de la matière
imposable, le montant et la nature de l’impôt à payer.
- voir la date de paiement (échéance) de chaque impôt dans le CGI.
2. Les modalités de recouvrement
• Les comptables de la Direction Générale des impôts (receveurs des
impôts) recouvrent les taxes sur les chiffres d’affaires (TVA) les droits
et les impôts indirects (DA), les impôts sur les revenus (IR, IRSA,
IRCM, IS)
• Les comptables du trésor (percepteurs des finances) perçoivent
essentiellement les impôts établis sur un avis d’imposition à savoir les
IFT, IFPB et taxes annexes…
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Selon le cas, le contribuable peut s’acquitter de sa dette en espèces
(numéraire), par chèque bancaire visée. (Article 20.01.06 du CGI)
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