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Droit Bancaire 3

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Droit Bancaire

Tétouan, Décembre 2015


: Banque citoyenne
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Chapitre 3

 Les instruments de paiement

I/ Le chèque

A) Définition du chèque

Le chèque est un écrit par lequel le client d’une banque donne l’ordre à
cette dernière de payer une certaine somme à son profit ou au profit d’une
tierce personne.

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 B) Création du chèque

 a/ Conditions de forme

 Selon l’article 239 du code de commerce, le chèque doit contenir les mentions ci-
après :

 La dénomination du chèque, insérée dans le texte même du titre et exprimée dans la


langue employée pour la rédaction de ce titre.
 Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée.
 Le nom du tiré.
 L’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer.
 L’indication de la date et du lieu où le chèque est créé.
 Le nom et la signature du tireur.

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 Si l’une des mentions indiquées ci-dessus fait défaut, le chèque n’est pas
valable sauf dans les cas ci-après :

 A défaut d’indication spéciale, le lieu désigné à côté du nom du tiré est


considéré comme étant le lieu de paiement.

 A défaut de ces indications ou de toute autre indication, le chèque est


payable au lieu où le tiré a son établissement principal c'est-à-dire son siège
social.
 Le chèque sans indication du lieu de paiement est considéré comme émis
dans le lieu désigné à côté du nom du tireur.

 Tout chèque n’est pas conforme aux formules délivrées par l’établissement
bancaire sera considéré comme non valable. Cependant, il pourra être
considéré comme un titre de créance si les conditions comme titre sont
remplies.

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 b/ Condition de fond

 L’émission d’un chèque suppose l’existence préalable de la


provision au compte du tireur.

 Le chèque ne peut être tiré que sur un établissement de crédit


ou tout organisme légalement habilité à tenir des comptes sur
lesquels des chèques peuvent être tirés.

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C) Certification du chèque

 À la demande du tireur ou le porteur, le chèque peut être certifié par le tiré qui bloque
la provision correspondante au montant du chèque émis et ce sous la responsabilité
du tiré.

 La provision reste bloquée jusqu’au terme du délai de présentation.

D) La transmission du chèque

 Le chèque peut être payable à une personne dénommée ou à ordre. Dans ce cas, il
est transmissible par voie d’endossement.
 Le chèque stipulé payable au profit d’une personne dénommée avec la mention non
à ordre, est transmissible dans la forme d’une cession de créance.
 Le chèque peut être endossé au porteur transmissible de la main à la main.
 L’endossement peut être à titre de procuration ou à titre de transfert de propriété.

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 E) Présentation et paiement du chèque
 1/ Délai de présentation

* Le chèque est payable à vue.


* Délai de présentation :

 20 jours si le chèque est émis et payable au Maroc.


 60 jours si le chèque est émis hors du Maroc et payable au Maroc.

2/ Paiement du chèque

 Le chèque est payable soit par :


 La remise en espèces.
 Le crédit du compte du bénéficiaire.
 Par le canal de la compensation.
 Ni le décès du tireur ni son incapacité survenant après l’émission, ne touchent aux
effets du chèque. Le paiement partiel est accepté.

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 3/ Opposition au paiement

Les cas prévus par la loi, pour faire opposition sont :

 Perte.
 Vol.
 Utilisation frauduleuse ou falsification.
 Redressement ou liquidation judiciaire du porteur.

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F) Barrement
Le barrement d’un chèque peut être général ou spécial.

1/ Barrement général
Le barrement général ne comporte aucune inscription entre les deux barres parallèles
apposées au recto du chèque.

Le paiement du chèque transite obligatoirement par un compte bancaire ou de chèque postal.

2/ Barrement spécial

Le barrement spécial comporte la désignation d’une banque entre les deux barres parallèles.

Dans ce cas c’est la banque désignée entre les deux barres qui a le droit d’encaisser le
montant du chèque auprès du tiré.

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 G) Le recours faute de paiement

 Le porteur du chèque impayé peut exercer des recours contre les endosseurs, le
tireur et les autres coobligés si le chèque présenté dans le délai de présentation et le
refus de paiement est constaté par un protêt.
 Le protêt est un acte par lequel le non paiement du chèque est constaté par le
tribunal. Le protêt doit être fait avant l’expiration du délai de présentation.
 Le porteur doit aviser du défaut de paiement, son endosseur et le tireur dans les 8
jours ouvrables qui suivent le jour du protêt. En cas de clause de retour sans frais,
c’est le jour de sa présentation.
 Le secrétaire greffier est tenu d’aviser le tireur dans les 4 jours du protêt par lettre
recommandée, du motif du refus de paiement.
 Chaque endosseur doit aviser son endosseur de l’avis qu’il a reçu et ce dans un délai
de 4 jours ouvrables et il doit lui indiquer les noms et adresses de ceux qui ont donné
les avis précédents et ainsi de suite jusqu'au tireur.

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H/ La prescription

 6 mois à partir de l’expiration du délai de présentation (actions de recours


du porteur contre le tireur et les autres obligés).
 6 mois à partir du jour où un obligé a remboursé le chèque ou il a été lui-
même actionné.
 Un an à partir du délai de présentation (action du porteur contre le tiré).
 En cas de prescription, le porteur peut exercer des actions contre le tireur
qui n’a pas fait provisions et contre les autres endosseurs qui se seraient
enrichis injustement.

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I/ Dispositions générales et pénales

1) La remise du chèque au paiement n’entraîne pas novation. Le créancier originaire


continue à bénéficier de toutes les garanties y attachées jusqu’au paiement du
chèque.

2) Le paiement d’une valeur de 10 000 Dhs entre commerçants, doit être effectué par
chèque barré ou par virement.

En cas d’inobservation, une amande de 6% du montant de la valeur payée.

Le créancier et le débiteur sont solidairement responsables.

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3) Incidents de paiement

Tout établissement qui refuse le paiement d’un chèque doit remettre au porteur
ou à son mandataire, un certificat de refus de paiement.

L’établissement bancaire qui a refusé le paiement de chèque faute de


provision, doit enjoindre au titulaire du compte de restituer à tous les
établissements bancaires, les formules de chèque en sa possession. Le
titulaire du compte devient interdit du chéquier pendant 10 ans.

Toutefois, si le client paie le chèque et s’acquitte du paiement de l’amende


fiscale, il pourra recouvrir la possibilité d’émettre de chèques.

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L’amende fiscale est de :

5% du montant du chèque impayé lors de la 1ère injonction.


10% du montant du chèque lors de la 2ème injonction.
20% du montant du chèque lors de la 3ème injonction et les injonctions
suivantes.
Compte collectifs avec ou sans solidarité

Si l’incident du paiement est le fait du titulaire du compte, tous les autres


comptes collectifs et celui de l’auteur de l’incident du paiement, tombent
sous le coup de l’interdiction du chéquier jusqu’à ce que la régularisation de
la situation de l’incident de paiement.

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4) Sanctions pénales
* 5 ans de prison + amende de 2 000 Dhs à 10 000 Dhs et sans être inférieure à 25% du
montant du chèque ou de l’insuffisance de la provision pour :

 Le tireur qui ne constitue pas la provision.


 Le tireur qui fait opposition de manière irrégulière au tiré de payer.
 Toute personne qui contrefait ou falsifie un chèque.
 Toute personne qui accepte en toute connaissance de cause, un chèque contrefait
ou falsifié.
 Toute personne qui accepte en toute connaissance de cause, fait usage d’un
chèque falsifié ou contrefait.
 Toute personne qui accepte de recevoir ou d’émettre un chèque de garantie.

* 1 mois à 2 ans d’emprisonnement + une amende de 1 000 Dhs à 10 000 Dhs pour les
personnes qui émettent des chèques au mépris de l’interdiction.

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II/ Le virement

1) Définition

Le virement est le moyen qui permet au titulaire d’un compte de donner ordre à son
banquier, pour prélever une certaine somme par le débit de son compte et de la
transférer sur un autre compte lui appartenant ou appartenant à une tierce personne.

2) Différentes sortes de virements

Virement direct en cas où le compte du donneur d’ordre et du bénéficiaire se trouvent


dans la même banque.
Virement indirect en cas où les comptes du donneur d’ordre et du bénéficiaire se trouvent
dans des banques différentes.

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