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« Árta (Grèce) » : différence entre les versions

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Le « pont d'Arta » est un pont en pierre sur l'[[Arachthos (fleuve)|Arachthos]] à peu de distance de la ville. Il est devenu célèbre dans le folklore grec grâce à une ballade de la tradition [[Akrite|akritique]], ''Σαράντα μαστορόπουλα'' : « quarante jeunes filles, filles de maîtres maçons » qui évoque sa construction et le sacrifice humain qu'elle a nécessité (la ''ballade du maître Manolis'' des [[Principautés danubiennes|pays roumains]] a aussi pour thème le sacrifice de l'épouse du maçon pour assurer la pérennité de son œvre, et le thème des quarante jeunes filles prêtes au sacrifice se retrouve en [[Bulgarie]], à la forteresse du cap [[Kaliakra|Kali Akrotiri]]). Issu de la ballade, un dicton grec est l'équivalent du dicton [[Latin (homonymie)|latin]] des « [[calendes]] grecques » (''ad kalendas graecas'') : « ''ils construisirent toute la journée, et le soir ça s'effondrait'' ». La ballade raconte que {{formatnum:1300}} ouvriers, 60 apprentis et 45 maîtres maçons sous la direction d'un maître d'œuvre, tentaient de construire le pont qui s'effondrait toutes les nuits. Un oiseau doué de parole vint dire au maître qu'il ne pourrait achever son pont que s'il sacrifiait sa femme. Elle commença par maudire son mari, avant de finalement lui accorder sa bénédiction avant de mourir, emmurée dans une des piles. Le pont tint.
Le « pont d'Arta » est un pont en pierre sur l'[[Arachthos (fleuve)|Arachthos]] à peu de distance de la ville. Il est devenu célèbre dans le folklore grec grâce à une ballade de la tradition [[Akrite|akritique]], ''Σαράντα μαστορόπουλα'' : « quarante jeunes filles, filles de maîtres maçons » qui évoque sa construction et le sacrifice humain qu'elle a nécessité (la ''ballade du maître Manolis'' des [[Principautés danubiennes|pays roumains]] a aussi pour thème le sacrifice de l'épouse du maçon pour assurer la pérennité de son œvre, et le thème des quarante jeunes filles prêtes au sacrifice se retrouve en [[Bulgarie]], à la forteresse du cap [[Kaliakra|Kali Akrotiri]]). Issu de la ballade, un dicton grec est l'équivalent du dicton [[Latin (homonymie)|latin]] des « [[calendes]] grecques » (''ad kalendas graecas'') : « ''ils construisirent toute la journée, et le soir ça s'effondrait'' ». La ballade raconte que {{formatnum:1300}} ouvriers, 60 apprentis et 45 maîtres maçons sous la direction d'un maître d'œuvre, tentaient de construire le pont qui s'effondrait toutes les nuits. Un oiseau doué de parole vint dire au maître qu'il ne pourrait achever son pont que s'il sacrifiait sa femme. Elle commença par maudire son mari, avant de finalement lui accorder sa bénédiction avant de mourir, emmurée dans une des piles. Le pont tint.


Selon un chroniqueur local, [[Panayiotis Aravantinos]], le pont daterait de l'époque romaine. D'autres traditions le datent du Despotat d'Épire et l'attribuent à Michel II Doukas. D'autres encore évoquent la première décennie du {{s|XVI}}. Une autre légende locale, présentée dans le Musée du folklore local, évoque la construction du pont comme une expiation suite à un crime<ref>- “Ô Ménoussis, qu’as-tu donc a t’obstiner à vouloir tout seul tailler toutes ces pierres et construire ce pont, pourquoi donc refuses-tu toute aide ?<br>- C’est que tu ne me connais pas, tu ne sais pas le terrible péché que je dois expier !<br>- Mais qu’est-ce qu’un vieil homme comme toi peut donc avoir fait, pour s’éreinter ainsi depuis trente ans ?<br>- Je n’ai pas toujours été vieux et lorsque j’étais un jeune et fringant fiancé, la sœur de ma chérie est venue me dire, la jalouse, que ma fiancée, allée prendre de l’eau à la fontaine, aurait fait les yeux doux à mon frère. Alors aveuglé de passion, désespoir et colère j’y ai couru et, hors de moi, alors qu’ils ne parlaient que du présent qu’ils voulaient me faire, comme je l’ai su ensuite, moi, moi le fou, moi l’insensé, moi l’ignoble meurtrier sans cervelle, je les ai tués, et leur sang a rougi la fontaine qui, depuis, a été scellée, oui c’est celle-là, et oui, c’est moi.<br>- Alors depuis, tu fais un pont par-dessus le ravin pour te faire pardonner ?<br>- Rien ni personne ne peut pardonner et je ne veux pas être pardonné. Je suis maudit, j’ai agi selon mon sang chaud et j’ai oublié d’être un homme, mais au moins, j’aurai commencé et bien avancé un ouvrage que les autres, après ma mort, continueront et qui reliera notre bourg aux autres, ainsi je n’aurai pas respiré toutes ces années pour rien.”</ref>. Quant à Séraphim, le [[Métropole d'Arta|métropolite d'Arta]], il affirme que le pont aurait été financé par un épicier.
Selon un chroniqueur local, [[Panayiotis Aravantinos]], le pont daterait de l'époque romaine. D'autres traditions le datent du Despotat d'Épire et l'attribuent à Michel II Doukas. D'autres encore évoquent la première décennie du {{s|XVI}}. Une autre légende locale, présentée dans le Musée du folklore local, évoque la construction du pont comme une expiation à la suite d'un crime<ref>- “Ô Ménoussis, qu’as-tu donc a t’obstiner à vouloir tout seul tailler toutes ces pierres et construire ce pont, pourquoi donc refuses-tu toute aide ?<br>- C’est que tu ne me connais pas, tu ne sais pas le terrible péché que je dois expier !<br>- Mais qu’est-ce qu’un vieil homme comme toi peut donc avoir fait, pour s’éreinter ainsi depuis trente ans ?<br>- Je n’ai pas toujours été vieux et lorsque j’étais un jeune et fringant fiancé, la sœur de ma chérie est venue me dire, la jalouse, que ma fiancée, allée prendre de l’eau à la fontaine, aurait fait les yeux doux à mon frère. Alors aveuglé de passion, désespoir et colère j’y ai couru et, hors de moi, alors qu’ils ne parlaient que du présent qu’ils voulaient me faire, comme je l’ai su ensuite, moi, moi le fou, moi l’insensé, moi l’ignoble meurtrier sans cervelle, je les ai tués, et leur sang a rougi la fontaine qui, depuis, a été scellée, oui c’est celle-là, et oui, c’est moi.<br>- Alors depuis, tu fais un pont par-dessus le ravin pour te faire pardonner ?<br>- Rien ni personne ne peut pardonner et je ne veux pas être pardonné. Je suis maudit, j’ai agi selon mon sang chaud et j’ai oublié d’être un homme, mais au moins, j’aurai commencé et bien avancé un ouvrage que les autres, après ma mort, continueront et qui reliera notre bourg aux autres, ainsi je n’aurai pas respiré toutes ces années pour rien.”</ref>. Quant à Séraphim, le [[Métropole d'Arta|métropolite d'Arta]], il affirme que le pont aurait été financé par un épicier.


Un théâtre datant du IVe siècle de notre ère a aussi été mis au jour.
Un théâtre datant du IVe siècle de notre ère a aussi été mis au jour.

Version du 7 août 2016 à 17:06

Arta
(el) Άρτα
Administration
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Périphérie Épire
District régional Arta
Code postal 471 00
Indicatif téléphonique 26810
Immatriculation AT
Démographie
Population 23 863 hab. (2001[1])
Densité 497 hab./km2
Géographie
Coordonnées 39° 09′ 28″ nord, 20° 57′ 12″ est
Altitude 30 m
Superficie 4 800 ha = 48 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grèce
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Arta
Géolocalisation sur la carte : Grèce
Voir sur la carte administrative de Grèce
Arta

Arta est une ville d'Épire en Grèce du nord, à 362 km d'Athènes. Elle est située dans une boucle du fleuve Arachthos. La ville est dominée par sa forteresse du XIIIe siècle : le frourion. Ses églises byzantines, dont la Panaghía Parigorítissa (Notre-Dame de la Consolation), datant de 1290 font, avec son pont du XVIIe siècle, sa réputation touristique.

La ville est aujourd'hui un centre agricole (agrumes principalement) et artisanal (broderies et lainages flokates). Arta est aussi le siège de l'Institut Technologique de l'Épire.

Histoire

Fondée par Corinthe dans l'Antiquité, vers 625 avant notre ère, elle s'appelait Ambracie et fut organisée dès le Ve siècle selon un plan hippodamien en damier.

Elle connut une grande période de prospérité sous Pyrrhus (qui y est enseveli) au IIIe siècle avant notre ère. Elle est prise par les Romains de Marcus Fulvius Nobilior au printemps de l'année 189 et méthodiquement pillée[2]. Par la suite, elle est vidée par Auguste de ses habitants, qui sont déportés à Nicopolis : Pausanias le Périégète n'y vit plus que ruines[3]. Plus tard, la cité rebâtie entre par la christianisation dans la civilisation byzantine, et c'est de cette époque que datent les églises telle la Panaghía Parigorítissa. La ville est alors connue sous le nom de Narte (Νάρτη).

La Panaghía Parigorítissa

Après la quatrième croisade et la prise de Constantinople par les Latins, l'empereur byzantin Michel Ier Ange Doukas s'installa à Narte, et, en accord de l'empereur Alexis III Ange, il créa le despotat d'Épire. La ville connut alors une seconde phase de prospérité. En 1259, Guillaume II de Villehardouin y épousa Anne Ange Comnène, fille du despote Michel II Doukas.

La famille italienne des Orsini s'en empare entre 1318 et 1337, suivis par l'Empire serbe de Stefan Uroš IV Dušan (1337-1359), puis par divers clans albanais, italiens et valaques (1359-1449). Narte, rebaptisée Narda, devînt ottomane de 1449 à 1699 lorsqu'elle passa sous domination vénitienne. Entre 1718 et 1797 elle fut disputée entre Venise et la « Sublime Porte », fut administrée par la France pendant deux ans après le traité de Campo-Formio puis repassa aux Ottomans qui la conservèrent jusqu'en 1881.

Lors de la guerre d'indépendance grecque, Arta fut prise par les Grecs en novembre 1821 et ses quartiers turcs saccagés, mais la ville fut reprise peu après par les Ottomans et ce furent cette fois les quartiers chrétiens qui subirent un pillage.

La cité d'Arta, sur la rive droite (est) de l'Arachthos, fut attribuée à la Grèce en 1881, au Congrès de Berlin. La rive gauche (ouest) resta turque jusqu'en 1913.

Le , 317 civils furent exécutés par les nazis qui incendièrent ensuite la ville.

Géographie

Vue d'avion d'Arta et du lac de retenue

La ville est située dans une boucle de l'Arachthos. Un barrage crée un lac de retenue juste en amont de la ville, qui permet d'irriguer l'Épire méridionale.

Monuments

Le pont d'Arta

Arta est dominée par une forteresse, le Frourion, transformé en hôtel (le Xénia, l'hôtel créé par l'Office National du Tourisme grec). Au pied du Frourion, se dresse la Roloi, une « Tour de l'horloge » datant des années 1650.

Le « pont d'Arta » est un pont en pierre sur l'Arachthos à peu de distance de la ville. Il est devenu célèbre dans le folklore grec grâce à une ballade de la tradition akritique, Σαράντα μαστορόπουλα : « quarante jeunes filles, filles de maîtres maçons » qui évoque sa construction et le sacrifice humain qu'elle a nécessité (la ballade du maître Manolis des pays roumains a aussi pour thème le sacrifice de l'épouse du maçon pour assurer la pérennité de son œvre, et le thème des quarante jeunes filles prêtes au sacrifice se retrouve en Bulgarie, à la forteresse du cap Kali Akrotiri). Issu de la ballade, un dicton grec est l'équivalent du dicton latin des « calendes grecques » (ad kalendas graecas) : « ils construisirent toute la journée, et le soir ça s'effondrait ». La ballade raconte que 1 300 ouvriers, 60 apprentis et 45 maîtres maçons sous la direction d'un maître d'œuvre, tentaient de construire le pont qui s'effondrait toutes les nuits. Un oiseau doué de parole vint dire au maître qu'il ne pourrait achever son pont que s'il sacrifiait sa femme. Elle commença par maudire son mari, avant de finalement lui accorder sa bénédiction avant de mourir, emmurée dans une des piles. Le pont tint.

Selon un chroniqueur local, Panayiotis Aravantinos, le pont daterait de l'époque romaine. D'autres traditions le datent du Despotat d'Épire et l'attribuent à Michel II Doukas. D'autres encore évoquent la première décennie du XVIe siècle. Une autre légende locale, présentée dans le Musée du folklore local, évoque la construction du pont comme une expiation à la suite d'un crime[4]. Quant à Séraphim, le métropolite d'Arta, il affirme que le pont aurait été financé par un épicier.

Un théâtre datant du IVe siècle de notre ère a aussi été mis au jour.

L'église de la Panaghía Parigorítissa a reçu 2 383 visiteurs en 2005[1].

Musées

On trouve à Arta un musée archéologique, un musée du folklore et un musée historique constitué grâce aux collections Skoúphas.

Personnalités liées à la ville

Notes

  1. a et b General Secretariat of the National Statistical Service
  2. Polybe, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] (XXI, V, 25–30).
  3. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 23, 3).
  4. - “Ô Ménoussis, qu’as-tu donc a t’obstiner à vouloir tout seul tailler toutes ces pierres et construire ce pont, pourquoi donc refuses-tu toute aide ?
    - C’est que tu ne me connais pas, tu ne sais pas le terrible péché que je dois expier !
    - Mais qu’est-ce qu’un vieil homme comme toi peut donc avoir fait, pour s’éreinter ainsi depuis trente ans ?
    - Je n’ai pas toujours été vieux et lorsque j’étais un jeune et fringant fiancé, la sœur de ma chérie est venue me dire, la jalouse, que ma fiancée, allée prendre de l’eau à la fontaine, aurait fait les yeux doux à mon frère. Alors aveuglé de passion, désespoir et colère j’y ai couru et, hors de moi, alors qu’ils ne parlaient que du présent qu’ils voulaient me faire, comme je l’ai su ensuite, moi, moi le fou, moi l’insensé, moi l’ignoble meurtrier sans cervelle, je les ai tués, et leur sang a rougi la fontaine qui, depuis, a été scellée, oui c’est celle-là, et oui, c’est moi.
    - Alors depuis, tu fais un pont par-dessus le ravin pour te faire pardonner ?
    - Rien ni personne ne peut pardonner et je ne veux pas être pardonné. Je suis maudit, j’ai agi selon mon sang chaud et j’ai oublié d’être un homme, mais au moins, j’aurai commencé et bien avancé un ouvrage que les autres, après ma mort, continueront et qui reliera notre bourg aux autres, ainsi je n’aurai pas respiré toutes ces années pour rien.”

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