« Ambassade de France en Israël » : différence entre les versions
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Alors que les États arabes contestaient la création de l'Etat d'Israël depuis sa création le 14 mai 1948, le Quai d'Orsay avait prôné l'abstention, partagé entre les positions traditionnellement pro-arabes et la volonté de protéger les intérêts français en Palestine d'alors, à la veille du vote du 29 novembre 1947 à l'O.N.U. mais finalement, le gouvernement français, présidé alors par Léon Blum, a voté en faveur de la partition de la Palestine, gérée par les Britanniques depuis la fin de la première guerre mondiale. |
Alors que les États arabes contestaient la création de l'Etat d'Israël depuis sa création le 14 mai 1948, le Quai d'Orsay avait prôné l'abstention, partagé entre les positions traditionnellement pro-arabes et la volonté de protéger les intérêts français en Palestine d'alors, à la veille du vote du 29 novembre 1947 à l'O.N.U. mais finalement, le gouvernement français, présidé alors par Léon Blum, a voté en faveur de la partition de la Palestine, gérée par les Britanniques depuis la fin de la première guerre mondiale. |
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La France jouera finalement un rôle diplomatique important dans la signature des [[Accords d'armistice israélo-arabes de 1949|accords de Rhodes]]<ref>[http://ipr.univ-paris1.fr/spip.php?article91 La France et les accords de Rhodes en 1949] par Orane Sutre-Reginens, 2002.</ref>. Les relations entre les deux pays restent néanmoins tendues jusqu'en [[1954]]. Puis une importante assistance militaire française renforce les relations, surtout au sortir de la [[Crise du canal de Suez|crise de Suez]]. La politique du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], après l'[[Guerre d'Algérie|indépendance de l'Algérie]], visait à maintenir Israël comme un allié privilégié au Proche-Orient tout en accentuant la coopération économique et culturelle. La [[guerre des Six Jours]] perturba ce fragile équilibre, la France se devant de se désolidariser des attaques d'Israël et de l'occupation de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est, du Golan et du Sinaï, à compter du 10 juin 1967. Lors de sa conférence de presse |
La France jouera finalement un rôle diplomatique important dans la signature des [[Accords d'armistice israélo-arabes de 1949|accords de Rhodes]]<ref>[http://ipr.univ-paris1.fr/spip.php?article91 La France et les accords de Rhodes en 1949] par Orane Sutre-Reginens, 2002.</ref>. Les relations entre les deux pays restent néanmoins tendues jusqu'en [[1954]]. Puis une importante assistance militaire française renforce les relations, surtout au sortir de la [[Crise du canal de Suez|crise de Suez]]. La politique du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], après l'[[Guerre d'Algérie|indépendance de l'Algérie]], visait à maintenir Israël comme un allié privilégié au Proche-Orient tout en accentuant la coopération économique et culturelle. La [[guerre des Six Jours]] perturba ce fragile équilibre, la France se devant de se désolidariser des attaques d'Israël et de l'occupation de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est, du Golan et du Sinaï, à compter du 10 juin 1967, par les forces israéliennes. Lors de sa conférence de presse du 27 novembre 1967, le chef de l' Etat, le général de Gaulle, parle " du peuple juif, sûr de lui et dominateur ....." |
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La rupture entre Paris et Tel Aviv fut consommée en décembre [[1968]] après les bombardements de l'armée israélienne de Beyrouth et la destruction d'avions civils stationnés sur l'aéroport international de Beyrouth. Dès son arrivée, le président [[Georges Pompidou|Pompidou]] s'était inscrit dans la même lignée diplomatique que le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], appuyant un règlement du [[conflit israélo-arabe]] par les grandes puissances. Il pourra en outre profiter de l'appui de l'Europe naissante, tout comme son successeur [[Valéry Giscard d'Estaing]] qui, en revanche, ne put que subir une nouvelle dégradation des relations entre les deux États en raison de la stratégie du gouvernement de [[Menahem Begin]], arrivé au pouvoir en juin 1977 et favorable à l'établissement de dizaines de milliers de colons juifs devant s'installer dans les territoires arabes conquis par l'armée israélienne depuis juin 1967. |
La rupture entre Paris et Tel Aviv fut consommée en décembre [[1968]] après les bombardements de l'armée israélienne de Beyrouth et la destruction d'avions civils stationnés sur l'aéroport international de Beyrouth. Dès son arrivée, le président [[Georges Pompidou|Pompidou]] s'était inscrit dans la même lignée diplomatique que le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], appuyant un règlement du [[conflit israélo-arabe]] par les grandes puissances. Il pourra en outre profiter de l'appui de l'Europe naissante, tout comme son successeur [[Valéry Giscard d'Estaing]] qui, en revanche, ne put que subir une nouvelle dégradation des relations entre les deux États en raison de la stratégie du gouvernement de [[Menahem Begin]], arrivé au pouvoir en juin 1977 et favorable à l'établissement de dizaines de milliers de colons juifs devant s'installer dans les territoires arabes conquis par l'armée israélienne depuis juin 1967. |
Version du 18 mars 2023 à 20:27
Ambassade de France en Israël | |||
France |
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Logo de l'ambassade de France en Israël. | |||
Lieu | 112 promenade Herbert Samuel Tel Aviv-Jaffa 63572 |
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Coordonnées | 32° 04′ 55″ nord, 34° 46′ 05″ est | ||
Ambassadeur | Éric Danon | ||
Nomination | |||
Site web | https://il.ambafrance.org/ | ||
Géolocalisation sur la carte : Tel Aviv-Jaffa
Géolocalisation sur la carte : Israël
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Voir aussi : Ambassade d'Israël en France | |||
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L'ambassade de France en Israël est la représentation diplomatique de la République française auprès de l'État d'Israël. Elle est située à Tel Aviv et son ambassadeur est, depuis 2019, Éric Danon. Ce n'est évidemment pas l'ambassadeur français en Israël qui représente la France dans les Territoires palestiniens, mais le consul général à Jérusalem, qui ne relève pas de l'autorité de l'ambassadeur, la France n'ayant jamais reconnu la fixation de la capitale de l'État d'Israël à Jérusalem, conformément au vote de la France du 29 novembre 1947 à l'assemblée générale des Nations Unies, prévoyant alors la création d'un Etat juif, d'un Etat arabe et d'une zone internationale à Jérusalem et Bethléem, sur la Palestine alors gérée par les autorités britanniques depuis l'arrivée du général Allenby, commandant des troupes à Jérusalem en décembre 1917.
La reconnaissance " de facto " de l'Etat d'Israël par la France s'est faite le 24 janvier 1949 par la déclaration fournie par M. Chauvel, directeur des affaires politiques du Ministère français des affaires étrangères, agissant au nom du ministre des affaires étrangères, M.Robert Schumann, au représentant de l'Etat d'Israël, alors à Paris, M. Maurice Fisher.
La reconnaissance " de jure " a été faite plus tard, le 20 mai 1949. Au vu de la décision française du 29 novembre 1947, l'ambassade de France ne s'est jamais établie à Jérusalem mais à Tel Aviv, ville créée par des Juifs venus d'Europe de l'Est en 1909, à côté de Jaffa, ville arabe .
Par ailleurs, la France considère qu'il est nécessaire de soutenir l'Autorité palestinienne , structure de type étatique, apparue le 13 janvier 1993 après les accords d'Oslo et qui fut la préfiguration de l'État de Palestine, transformation de l'Autorité palestinienne en janvier 2013.
Ambassade
L'ambassade est située à Tel Aviv. Le consulat de France est situé rue Ben Yehuda, quelques rues plus loin.
Histoire
Bien avant la création de l'Etat d'Israël le 14 mai 1948 par le président du Yishouv (conseil représentatif des sionistes) David Ben Gourion, les intérêts de la France étaient représentés à Jérusalem depuis 1623, avec l'arrivée du premier consul français. En 1893, le consulat de Jérusalem devient consulat général.
Ambassadeurs de France en Israël
Albert Vantier est nommé chargé d'affaires en Israël le [1].
Identité | Période | Durée | |
---|---|---|---|
Début | Fin | ||
Édouard-Félix Guyon (d)[2],[3] ( - ) | 3 ans | ||
Pierre-Eugène Gilbert ( - ) | 7 ans | ||
Jean Bourdeillette ( - ) | 6 ans | ||
Bertrand de La Sablière (d) ( - ) | 3 ans | ||
Francis Huré ( - ) | 5 ans | ||
Jean Herly ( - ) | 4 ans | ||
Marc Bonnefous (d) ( - ) | 5 ans | ||
Jacques Dupont ( - ) | 4 ans | ||
Alain Pierret ( - ) | 5 ans | ||
Jean-Louis Marie Lucet (né en ) | 2 ans | ||
Pierre Brochand (né en ) | 2 ans | ||
Jean-Noël de Bouillane de Lacoste ( - ) | 4 ans | ||
Jacques Huntzinger (né en ) | 4 ans | ||
Gérard Araud (né en ) | 3 ans | ||
Jean-Michel Casa (né en ) | 3 ans | ||
Christophe Bigot (en) (né en ) | 4 ans | ||
Patrick Maisonnave (né en ) | 3 ans | ||
Hélène Le Gal[4] (née en ) | 2 ans et 11 mois | ||
Éric Danon[5] (né en ) | 3 ans, 10 mois et 19 jours | ||
Frédéric Journès (né en ) |
Relations diplomatiques
Alors que les États arabes contestaient la création de l'Etat d'Israël depuis sa création le 14 mai 1948, le Quai d'Orsay avait prôné l'abstention, partagé entre les positions traditionnellement pro-arabes et la volonté de protéger les intérêts français en Palestine d'alors, à la veille du vote du 29 novembre 1947 à l'O.N.U. mais finalement, le gouvernement français, présidé alors par Léon Blum, a voté en faveur de la partition de la Palestine, gérée par les Britanniques depuis la fin de la première guerre mondiale.
La France jouera finalement un rôle diplomatique important dans la signature des accords de Rhodes[6]. Les relations entre les deux pays restent néanmoins tendues jusqu'en 1954. Puis une importante assistance militaire française renforce les relations, surtout au sortir de la crise de Suez. La politique du général de Gaulle, après l'indépendance de l'Algérie, visait à maintenir Israël comme un allié privilégié au Proche-Orient tout en accentuant la coopération économique et culturelle. La guerre des Six Jours perturba ce fragile équilibre, la France se devant de se désolidariser des attaques d'Israël et de l'occupation de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est, du Golan et du Sinaï, à compter du 10 juin 1967, par les forces israéliennes. Lors de sa conférence de presse du 27 novembre 1967, le chef de l' Etat, le général de Gaulle, parle " du peuple juif, sûr de lui et dominateur ....."
La rupture entre Paris et Tel Aviv fut consommée en décembre 1968 après les bombardements de l'armée israélienne de Beyrouth et la destruction d'avions civils stationnés sur l'aéroport international de Beyrouth. Dès son arrivée, le président Pompidou s'était inscrit dans la même lignée diplomatique que le général de Gaulle, appuyant un règlement du conflit israélo-arabe par les grandes puissances. Il pourra en outre profiter de l'appui de l'Europe naissante, tout comme son successeur Valéry Giscard d'Estaing qui, en revanche, ne put que subir une nouvelle dégradation des relations entre les deux États en raison de la stratégie du gouvernement de Menahem Begin, arrivé au pouvoir en juin 1977 et favorable à l'établissement de dizaines de milliers de colons juifs devant s'installer dans les territoires arabes conquis par l'armée israélienne depuis juin 1967.
Se présentant comme ami d'Israël, le président François Mitterrand se rendit dans ce pays lors d'une visite officielle qui se voulut un tournant dans les relations diplomatiques en 1982 et fit notamment un discours au Parlement israélien, resté dans l'Histoire et où il affirme le droit des Palestiniens à avoir un Etat. Il fut également un relais d'un grand nombre de politiques français en faveur de l'OLP. La Seconde Intifada, durant la présidence de Jacques Chirac, dégrada à nouveau fortement les relations entre la France et Israël. La politique s'est alors orientée vers une coopération culturelle, scientifique et économique, qui s'est poursuivie depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Ce dernier est lui aussi favorable à un retrait des troupes israéliennes des territoires occupés (Jérusalem-Est, Cisjordanie, Golan) et opposé à tout usage de la force militaire.
Le président François Hollande a continué la politique française de coopération envers Israël, tout en rappelant le droit du peuple palestinien à disposer d'un Etat. Il en est de même pour son successeur, après 2017.
Consulats
Outre celui de Tel Aviv, il existe deux autres consulats généraux à Jérusalem et Haïfa, ainsi que deux consuls honoraires à Beer-Sheva et Eilat.
Communauté française
Au , 52 390 Français sont inscrits sur les registres consulaires en Israël[7]. Au , les 51 945 inscrits étaient ainsi répartis entre les deux circonscriptions consulaires : Tel Aviv (43 342) et Haïfa (8 702)[8]. Ces chiffres ne comprennent pas les Français inscrits sur le registre consulaire de Jérusalem (20 496 au ).
Mais tous les Français établis en Israël ne sont pas immatriculés sur les registres consulaires car l'immatriculation n'est plus obligatoire pour les résidents permanents français à l'étranger depuis 1968. Ils seraient en tout quelque 100 000 Français à vivre en Israël, de toutes conditions : actifs ou retraités, start-uppers, venus récemment ou arrivés depuis plusieurs générations.
La communauté francophone représente de moins en moins de personnes en Israël, même si des milliers de Français juifs, depuis quelques années, émigrent et font leur " alyah " par an. En mai 1948, lors de la création de l'Etat d' Israël, la quais totalité des cadres de l'Etat juif et des mouvements sionistes de gauche comme de droite parlait ou lisait le français sans aucun problème. Il était alors estimé que, sur environ 700 000 juifs présents, environ 10 % parlaient et comprenaient très bien le français. Depuis le fait que les jeunes élèves apprennent obligatoirement l'anglais dès l'entrée en équivalent de sixième dans le cursus scolaire israélien, décision prise par le gouvernement israélien dès 1949, le français est la troisième ou quatrième langue enseignée, largement après le russe et l'arabe et est aussi peu pris en langue d'études au sein des Universités israéliennes. Sur la totalité de la population d'Israël (juive et arabe) en 2020 (plus de 9 millions d'habitants), les francophones étaient moins de 10% de la population. Tel Aviv est la ville où s’installent la plupart des français ainsi que dans la station balnéaire de Netanya, au nord de Tel Aviv, où se trouvent notamment des retraités [9].
Circonscriptions électorales
Depuis la loi du [10] réformant la représentation des Français établis hors de France avec la mise en place de conseils consulaires au sein des missions diplomatiques, les ressortissants français d'Israël et des Territoires palestiniens élisent pour six ans des conseillers consulaires dans chacune des circonscriptions suivantes :
Ces derniers ont trois rôles :
- ils sont des élus de proximité pour les Français de l'étranger ;
- ils appartiennent à l'une des quinze circonscriptions qui élisent en leur sein les membres de l'Assemblée des Français de l'étranger ;
- ils intègrent le collège électoral qui élit les sénateurs représentant les Français établis hors de France. Afin de respecter la représentativité démographique, cinq délégués consulaires sont élus dans les deux circonscriptions (un dans la 1re et quatre dans la 2e) pour compléter ce collège électoral.
Pour l'élection à l'Assemblée des Français de l'étranger,Israël représentait jusqu'en 2014 une circonscription électorale dont le chef-lieu était Tel Aviv[11] et désignait quatre sièges. Israël appartient désormais à la circonscription électorale « Israël et Territoires Palestiniens » dont le chef-lieu est Tel Aviv et qui désigne quatre de ses 11 conseillers consulaires pour siéger parmi les 90 membres de l'Assemblée des Français de l'étranger[12].
Pour l'élection des députés des Français de l’étranger, Israël dépend de la 8e circonscription.
Voir aussi
Articles connexes
- Ministère des Affaires étrangères
- Représentations diplomatiques de la France
- Ambassade d'Israël en France
- Relations entre la France et Israël
- Relations entre Israël et l'Union européenne
Liens externes
Références
- « LISTE CHRONOLOGIQUE DES AMBASSADEURS, ENVOYÉS EXTRAORDINAIRES, MINISTRES PLÉNIPOTENTIAIRES ET CHARGÉS D'AFFAIRES DE FRANCE À L'ÉTRANGER DEPUIS 1945 », sur France diplomatie
- « https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/jpg/67_1-2.jpg »
- « https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/jpg/67_2-2.jpg »
- François Hollande, Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault, Décret du 8 août 2016 portant nomination d'une ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de l'Etat d'Israël - Mme LE GAL (Hélène) (décret en Conseil des ministres), .
- Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Jean-Yves Le Drian, Décret du 21 juin 2019 portant nomination d'un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de l'Etat d'Israël - M. DANON (Eric) (décret en Conseil des ministres), .
- La France et les accords de Rhodes en 1949 par Orane Sutre-Reginens, 2002.
- Population française inscrite au registre mondial (auprès des postes consulaires) au 31/12/2016.
- Dossier Israël sur le site France Diplomatie.
- https://www.francaisaletranger.fr/2020/05/31/qui-sont-ces-francais-en-israel/
- Loi no 2013-659 du 22 juillet 2013 relative à la représentation des Français établis hors de France sur Légifrance.
- Décret no 2005-552 du 24 mai 2005.
- Élections 2014 - découpage mondial par circonscription AFE, sur le site du ministère des Affaires étrangères.