Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Aller au contenu

Château de Purnon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Château de Purnon
Présentation
Type
Fondation
Style
Matériau
tuffeau et moellon, charpente à courbes en bois de chêne (d), château en ardoise, toit en carène en bois de chêne (d), dépendance en ardoiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nombre de pièces
105Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaires
Antoine Charles Achard (d) (depuis ), Daniel Jérôme Robineau de Rochequairie (d) (depuis ), Tim Holding (en) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Patrimoine en péril (2022)
Inscrit MH (domaine en )
Classé MH (château, dépendance et douve en )Voir et modifier les données sur Wikidata
État de conservation
restauré (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Localisation
Adresse
Le Moulin-BigeardVoir et modifier les données sur Wikidata
Verrue, Vienne
 France
Altitude
100 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Carte

Le château de Purnon est un château situé à Verrue dans le département français de la Vienne, au pied de la forêt de Scévolles.

La seigneurie de Purnon (village autrement dénommé Puyrenon[1]), dont le château tient le nom, est attestée du vivant d'Antoine de Bueil (1440-1506)[2]. La terre de Purnon, que la famille tenait depuis le XIIIe siècle, s'est trouvée apportée par sa mère Anne de Montejehan. Après 1635, Claude Bonneau, premier maître d'hôtel d'Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans puis chambellan de Philippe d'Orléans[3], est seigneur de Purnon et de Marçay[4],[5].

Le château est construit entre 1771 et 1791 pour Antoine-Charles Achard, marquis de la Haye, colonel des armées du Roi entre 1771 et 1785[6]. Son architecte, identifié tardivement, est Laurent Bourgeois, actif au château de Limours avant de s'installer en Touraine, où il construit également la maison abbatiale de Beaumont[7]. Les matériaux du vieux château de Brisay ayant dominé la vallée de Verrue[8] sur la colline face à Purnon, tels que pierres de taille et madriers, sont ici remployés.

Cet ensemble comprenant maison de maître et communs est édifié dans un style classique en pierre de tuffeau et enduit. Il possède en outre des charpentes à la Philibert Delorme recouvertes d'ardoises. L'historien poitevin René Crozet inscrit cet édifice au chapitre des « demeures aux champs » et admire la « majesté » de Purnon[9].

En 1893, Purnon est acheté par Daniel Jérôme Robineau, marquis de Rochequairie (1856-1919). Ses descendants qui géraient le bien en indivision vendent le domaine à ses propriétaires actuels en 2020.

Le domaine dispose d'une éolienne Bollée, installée en 1900, qui est l'une des 9 dénombrées dans la Vienne.

En 2022, le château est sélectionné par la Fondation du patrimoine pour figurer parmi les sites prioritaires de la « mission patrimoine ». Un important projet de valorisation du lieu est lancé[10],[11]. La DRAC de la région Nouvelle-Aquitaine confie la maîtrise d'œuvre du chantier de restauration à Frédéric Didier, architecte en chef des monuments historiques, qui fut l'architecte en chef du château de Versailles[12].

Description

[modifier | modifier le code]
Grille d'entrée du parc du château.

« Au bout d'une allée de quelques centaines de mètres, le château de Purnon apparait au milieu d'un parc à l'anglaise de dix hectares. Ce château du XVIIIe siècle présente des ressemblances avec le château de Cheverny qui, lui, fut édifié un siècle et demi plus tôt, entre 1624 et 1630 »[13]. Une majestueuse grille, sommée d'une couronne marquisale, témoignage de la situation nobiliaire de son protagoniste, donne accès au parc abritant le château. Depuis le nord du domaine, une « grande allée », qui a vu des scènes de chasse[14], longue de 3 km pénètre la forêt de Scévolles[15].

Le château

[modifier | modifier le code]

Quelques plans ont été retrouvés dans les archives du château. Ils font état du nom de l'architecte tourangeau Laurent Bourgeois, et de celui du maçon, Loubière, entrepreneur de Loudun. Les mentions portées sur les plans comportent une signature du [13].

En forme de H[13], il est entouré de fossés secs sur trois côtés, le quatrième formant terrasse orientée vers le parc. Au Sud-Ouest, un pont en pierre enjambe le fossé vers la porte d'entrée. Ses deux façades, de neuf ouvertures par étage, sont identiques et comportent, en avancées symétriques, deux ailes dont le retour est percé d'une porte.

Le plan des toitures en carène suit celui des modèles « à la Philibert Delorme »[16].

Les communs

[modifier | modifier le code]

Les communs ont été construits en léger contrebas du château de part et d'autre de la cour intérieure. Ils abritent à l'ouest la chapelle et les écuries et à l'est la boulangerie et la laverie et ses trois ponnes en pierre. Dans les mêmes communs subsistent encore les anciens chais aux tonneaux ornés des armoiries en terre cuite des anciens propriétaires, la famille de Rochequairie.

L'éolienne Bollée est installée en 1900 dans l'enceinte du potager, en bordure de la rue du Moulin-Bigeard d'où la partie supérieure est visible. Elle constitue le 258e exemplaire produit sur 372 recensés et la protection accordée au château a largement contribué à sa sauvegarde[17].

La chapelle du château

[modifier | modifier le code]
Cloche de la chapelle.
Commun Est du château : porte d'accès à la tribune à gauche.

La chapelle du château[18] est aménagée dans le commun Est du château. L'accès à la tribune (du même niveau que celui du corps de logis) a lieu par une porte entourée de pilastres surmontée d'une fenêtre de toit à fronton abritant la cloche de l'édifice[19]. Cette cloche en bronze porte la date de 1661 et la mention « JACQUES ET JEAN D'AUDEBERT ». Les armoiries de la famille Audebert se blasonnent ainsi : « d'azur à trois croix pattées d'argent »[20]. La cloche est classée monument historique à titre d'objet depuis le [21].

Deux statues dominent le fond de la chapelle : l'une représentant saint Blaise[22], et l'autre saint Achard[23],[24]; cette dernière se réfère au patronyme du commanditaire du château Antoine Charles Achard de la Haye (1737-1816)[25],[6].

Complètent le décor, entre autres, un tableau représentant le Christ au Jardin des Oliviers au-dessus de l'autel et un autre, Marie veillant le Christ mort descendu de la croix, tableau en hauteur non loin de la tribune. Un troisième représente saint Joseph. Quatre baies assurent l'éclairage naturel du lieu, dont deux verrières dédiées l'une à saint Joseph et l'autre à une Vierge à l'Enfant.

Le château est classé au titre des monuments historiques par arrêté du . L'ensemble du domaine et des bâtiments non encore classés est inscrit par arrêté du [16].

Iconographie

[modifier | modifier le code]

Le photographe français Gustave William Lemaire a été inspiré par Purnon et a laissé quelques vues du domaine réalisées en 1900-1920[26] ainsi que Jules Robuchon dont on connaît une carte postale.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, tome premier, A à Brisset, p. 578.
  2. Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, tome 2, mars 1895, p. 62.
  3. Nobiliaire universel de France, … t. 1, p. 19 ; Claude Bonneau, né en 1635, est le 4e frère de madame de Miramion; il vend sa charge en 1674 et meurt à Marsay le sans enfant.
  4. Le château de Coussay en Pays de Loire, 1948, p. 14 (une mention).
  5. Purnon est le nom du personnage réel chez Saint-Simon, Michaud et Paul Meurice (dans sa pièce de théâtre François les bas-bleus.
  6. a et b Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, tome premier, juillet 1891, p. 6.
  7. Grégory Vouhé : « Dessins pour Purnon », L'Actualité Nouvelle-Aquitaine no 136, été-automne 2023. Grégory Vouhé présente sa médiation dans cette vidéo [archive].
  8. Marquis de Brisay, « L'église de Brisay », Revue historique de l'Ouest, vol. III « Notices et mémoires »,‎ , p. 99 et s. (lire en ligne)
  9. René Crozet, op. cit.
  10. Florence Mallégol, « Quand un ancien ministre australien rénove un château de la Vienne avec l'aide du Loto du Patrimoine », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  11. Tour our 105 room French château after 4 years of restoration!, Château de Purnon: Reawakening a French château (, 18:51 minutes), consulté le
  12. Le château de Purnon à Verrue (Vienne), DRAC Nouvelle-Aquitaine, 2022.
  13. a b et c Anthony Bernard, op. cit.
  14. L'Éleveur, 30 mai 1926, p. 263.
  15. Forêt de Scévolles, ZNIEFF.
  16. a et b « Château de Purnon », notice no PA00105768, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture. La première inscription remonte à un arrêté du , abrogé en 2023. En 1992, l'arrêté incorpore expressément les intérieurs du château et des deux communs.
  17. The Éolienne Bollée, A Concise Illustrated History Of The Unique French Wind-Engine, John Walter and Régis Girard.
  18. L'église Saint-Hilaire (de Verrue), Centre théologique de Poitiers, 2021, § Un peu d'histoire.
  19. Une clochette de 1591 est relevée par l'historien de l'art campanaire Joseph Berthelé en 1903 au titre des cloches du Poitou portant une inscription gothique ; l'auteur précise qu'« elle est sans usage dans un coin du clocher de Purnon-Verrue » (Texte en ligne, p. 88). Les cloches de Purnon-Verrue ont vécu des échanges et des disparitions rendant leur histoire individuelle complexe.
  20. Les armoiries sont conformes à celles présentées dans le Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, tome I, p. 164. Jacques Audebert est cité comme maire de Poitiers à deux reprises : 1640 et 1673.
  21. « Cloche », notice no PM86000679, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  22. Faits et anecdotes relatifs à l'histoire de Mirebeau…, Eugène Chevalier, 1891-1895 : il exista un prieuré Saint-Blaise à Purnon, dépendant de l'abbaye de Fontaine-le-Comte.
  23. Fils d'un officier à la cour de Clotaire II, saint Achard fut élevé à l'abbaye Saint-Hilaire de Poitiers. Il fit profession monastique, puis devint abbé de Saint-Benoît à Quinçay, non loin de Poitiers
  24. « Saint Achard », sur Nominis (consulté le )
    « Saint Achard », sur carmina-carmina.com (consulté le ) : « 2e abbé de Jumièges, sous le nom d'Aicarde ».
  25. Le marquis Antoine Charles Achard de la Haye est cité par Louis-Étienne Charpillon à l'article concernant La Haye-Saint-Sylvestre (Eure). (En ligne). La seigneurie de la Haye n'est plus la possession des Achard vers 1763. Union avec Bénigne de la Motte-Baracé en 1767.
  26. 4 clichés de la base Mémoire.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • René Crozet (note de lecture de Francis Salet), Châteaux de la Vienne, vol. 3, t. 124, Nouvelles éditions latines (réimp. 1975), coll. « Bulletin Monumental », , 30 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 333-334.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]