Eustache-Louis-Jean Quernel
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Administrateur colonial, officier de marine |
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Eustache-Louis-Jean Quernel, né le à Granville (Manche) et mort le à Toulon (Var), est un officier de marine et administrateur colonial français.
Biographie
Nommé enseigne de vaisseau le , il se distingue par un petit fait d'armes naval en s'emparant en mer d'un bâtiment anglais le , alors qu'il commandait un navire léger de l'escadre de l'île d'Aix.
Promu capitaine de frégate le , il sert comme commandant particulier de Gorée du 30 juin 1832 au 1er mai 1833. Revenu au Sénégal comme commandant de la frégate La Flore, il remplace le sous-commissaire de la Marine Cadéot dans les fonctions de gouverneur par intérim du Sénégal le . Conformément aux instructions du ministre de la Marine, il y poursuit avec énergie la guerre engagée contre les Maures Trarzas (armés par les Anglais) en utilisant le renfort de détachements de marins débarqués. Il institue un blocus du fleuve Sénégal et dévaste les terres hostiles de sa rive droite, mais ses adversaires nomades échappent à son action, dont le seul effet notable est l'effondrement du commerce de la gomme arabique[1],[2],[3],[4],[5],[6]. Le , il transmet ses pouvoirs au gouverneur titulaire Louis Pujol arrivé dans la colonie. Promu capitaine de vaisseau le , Quernel poursuit les combats engagés, qu'il conclut par un succès militaire contre les Trarzas le 17 juillet 1835[7]. Le conflit s'achève par un traité de paix et d'amitié signé le 30 août 1835 à Saint-Louis-du-Sénégal[8].
Rentré en métropole, Quernel est nommé commandant du vaisseau Le Jupiter en novembre 1835. Dans ce commandement, il doit répondre en conseil de guerre, le 20 décembre 1836, d'une accusation de désobéissance portée par son collègue le capitaine de vaisseau Charles Baudin, commandant du Suffren, sous les ordres duquel il se trouvait lors de l'infraction présumée en octobre précédent. Il est acquitté en février 1837[9].
Cet incident judiciaire ne nuit pas à la bonne poursuite de la carrière de l'intéressé, qui est élevé au grade de contre-amiral le .
Décorations
Le contre-amiral Quernel avait été créé commandeur de la Légion d'honneur en 1843[10] et chevalier de Saint-Louis en 1819[11].
Notes et références
- Georges Hardy, La mise en valeur du Sénégal de 1817 à 1854, E. Larose, 1921, p.259-260 et p.318.
- Geneviève G. Beslier, Le Sénégal, Payot, 1935, p.111.
- Boubacar Barry, Le royaume du Waalo : le Sénégal avant la conquête, Karthala, 1985, p.259 et 286.
- Yves-Jean Saint-Martin, Le Sénégal sous le second Empire : naissance d'un empire colonial (1850-1871), Karthala, 1989, p.91 et 333.
- Sylvain Sankalé, A la mode du pays : chroniques saint-lousiennes d'Antoine François Feuiltaine, Saint-Louis du Sénégal 1788-1835, Riveneuve, 2007, p.349 sq.
- Mamadou Diouf, Kajoor au XIXe siècle, Karthala, 1985, 2014, p.146.
- Paul Bois, Pierre Boyer et Yves-Jean Saint-Martin, L'ancre et la croix du sud : la marine française dans l'expansion coloniale en Afrique noire et dans l'océan Indien de 1815 à 1900, Service historique de la marine, 1998, p.19.
- Alexandre de Clercq, Recueil des traités de la France, tome 4, p.312-313.
- Yves Le Gallo et Jean-François Brousmiche, Études sur la marine et l'officier de marine : Brest et sa bourgeoisie sous la Monarchie de juillet, Presses universitaires de France, 1968, p.128-130. Les auteurs précisent que ce marin habile et courageux, à la personnalité assez excentrique, avait été affublé par ses officiers de l'avenant surnom de Macabre.
- Almanach royal et national, 1844, p.280. Promotion du en compagnie de son camarade Gourbeyre.
- Annales maritimes et coloniales, année 1820-Ire partie, p.39. Nomination du 22 janvier 1819.
Voir aussi
Sources et bibliographie
- « Nécrologie du contre-amiral Quernel », Annales maritimes et coloniales, Volumes 31 à 32, 1847, p.311.
- Christian Schefer, « Quernel, commandant et administrateur (1833-1834) », Instructions générales données de 1763 à 1870 aux gouverneurs et ordonnateurs des établissements français en Afrique Occidentale. Tome II : 1831-1870, Société française d'histoire des outre-mers, 1927, p.41-45.