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'''John Harlan Amen''', né le 15 septembre 1898 à [[Exeter (New Hampshire)|Exeter]], et mort le 10 mars 1960 à [[New York]], est un militaire américain et procureur en charge de l'interrogatoire des accusés et témoins au [[procès de Nuremberg]].
'''John Harlan Amen''', né le {{date de naissance|15 septembre 1898}} à [[Exeter (New Hampshire)|Exeter]], et mort le {{date de décès|10 mars 1960}} à [[New York]], est un juriste, militaire américain et procureur en charge de l'interrogatoire des accusés et témoins au [[procès de Nuremberg]].


== Biographie ==
== Biographie ==
En 1926, il épouse la Marion Cleveland (1895–1977), fille du président [[Grover Cleveland]], qui a une fille de son premier mariage avec William Stanley Dell. En 1928, il est nommé assistant spécial du [[procureur des États-Unis]] dans l'État de New York, où il est responsable de la lutte contre le crime organisé jusqu'en 1942. Il est le premier à appliquer les lois antitrust pour lutter contre la mafia et les gangs<ref>{{en}} Sandra L. Quinn-Musgrove, Sanford Kanter, ''America's royalty: all the presidents' children'', Greenwood Publishing Group, 1995, {{ISBN|0313295352}}, pp. 134–135.</ref>. Dans ses bureaux, on le surnomme ''Racket-Buster'' (destructeur de gangs)<ref name="NYT-obit">{{en}} ''John Harlan Amen Dies at 61 – Won Fame as a Racket-Buster and Led Inquiry Into Brooklyn Corruption, was a Counsel at Nuremberg'', New York Times, 11 mars 1960, p. 25.</ref>.
En 1926, il épouse Marion Cleveland (1895–1977), fille du président [[Grover Cleveland]], qui a une fille de son premier mariage avec William Stanley Dell. En 1928, il est nommé assistant spécial du [[procureur des États-Unis]] dans l'État de New York, où il est responsable de la lutte contre le crime organisé jusqu'en 1942. Il est le premier à appliquer les lois antitrust pour lutter contre la mafia et les gangs<ref>{{en}} Sandra L. Quinn-Musgrove, Sanford Kanter, ''America's royalty: all the presidents' children'', Greenwood Publishing Group, 1995, {{ISBN|0313295352}}, pp. 134–135.</ref>. Dans ses bureaux, on le surnomme ''Racket-Buster'' (destructeur de gangs)<ref name="NYT-obit">{{en}} ''John Harlan Amen Dies at 61 – Won Fame as a Racket-Buster and Led Inquiry Into Brooklyn Corruption, was a Counsel at Nuremberg'', New York Times, 11 mars 1960, p. 25.</ref>.


=== Seconde Guerre mondiale ===
=== Seconde Guerre mondiale ===
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est nommé chef de la Division des interrogatoires de la [[Commission des crimes de guerre des Nations unies]] avec [[Robert Jackson]] pour supérieur direct, et a le rang de [[Colonel (États-Unis)|colonel]]. Amen dirige l'interrogatoire des accusés et des témoins au procès de Nuremberg, et tient le rôle de procureur pour des témoins importants comme [[Otto Ohlendorf]] le 3 janvier 1946<ref>{{en}} ''Trial of the Major War Criminals before the International Military Tribunal'', vol. IV, [http://www.loc.gov/rr/frd/Military_Law/pdf/NT_Vol-IV.pdf#page=315 pp. 311–355]. (vol. IV ''Blue Series'')</ref>. Ne maîtrisant pas l'allemand, il est assisté par le traducteur en chef {{Lien|Richard Sonnenfeldt}}<ref name="rs">{{en}} Richard Sonnenfeldt, ''Witness to Nuremberg'', New York, 2006, p. 11-22.</ref>. Lors de l'interrogatoire d'[[Hermann Göring]], Amen utilise une tactique d'interrogatoire qui lui est propre : il pose exclusivement des questions sur des faits pour lesquels l'accusation dispose déjà de preuves. Goering nie alors tout sous serment. Amen le confronte alors aux ordres que Göring a lui-même signés, ordres dont Goering vient de nier l'existence. Lors de la présentation des preuves, Amen joint également les retranscriptions des interrogatoires qui démontrent les mensonges de Goring. Bien que Göring, en tant qu'accusé, ne puisse être poursuivi pour faux témoignage, sa parole lors du procès est lourdement discréditée<ref name="rs" />.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est nommé chef de la Division des interrogatoires de la [[Commission des crimes de guerre des Nations unies]] avec [[Robert Jackson (juriste)|Robert Jackson]] pour supérieur direct, et a le rang de [[Colonel (États-Unis)|colonel]]. Amen dirige l'interrogatoire des accusés et des témoins au procès de Nuremberg, et tient le rôle de procureur pour des témoins importants comme [[Otto Ohlendorf]] le 3 janvier 1946<ref>{{en}} ''Trial of the Major War Criminals before the International Military Tribunal'', vol. IV, [http://www.loc.gov/rr/frd/Military_Law/pdf/NT_Vol-IV.pdf#page=315 pp. 311–355]. (vol. IV ''Blue Series'')</ref>. Ne maîtrisant pas l'allemand, il est assisté par le traducteur en chef {{Lien|Richard Sonnenfeldt}}<ref name="rs">{{en}} Richard Sonnenfeldt, ''Witness to Nuremberg'', New York, 2006, p. 11-22.</ref>. Lors de l'interrogatoire d'[[Hermann Göring]], Amen utilise une tactique d'interrogatoire qui lui est propre : il pose exclusivement des questions sur des faits pour lesquels l'accusation dispose déjà de preuves. Goering nie alors tout sous serment. Amen le confronte alors aux ordres que Göring a lui-même signés, ordres dont Goering vient de nier l'existence. Lors de la présentation des preuves, Amen joint également les retranscriptions des interrogatoires qui démontrent les mensonges de Goring. Bien que Göring, en tant qu'accusé, ne puisse être poursuivi pour faux témoignage, sa parole lors du procès est lourdement discréditée<ref name="rs" />.


== Après la guerre ==
== Après la guerre ==
Avec son ancien assistant au parquet, Herman L. Weisman (1904-1999) et un autre associé, il fonde le cabinet d'avocats Amen Weisman & Butler à New York après la guerre, qui devient après sa mort Finley Kumble, un des plus grands cabinets d'avocats américains des années 1980. John Harlan Amen meurt à l'hôpital Roosevelt de Manhattan[2] et est enterré avec son épouse au cimetière de Princeton, New Jersey.
Avec son ancien assistant au parquet, Herman L. Weisman (1904-1999) et un autre associé, il fonde le cabinet d'avocats Amen Weisman & Butler à New York après la guerre, qui devient après sa mort Finley Kumble, un des plus grands cabinets d'avocats américains des années 1980. John Harlan Amen meurt à l'hôpital Roosevelt de Manhattan et est enterré avec son épouse au cimetière de Princeton dans le New Jersey.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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{{Portail|Seconde Guerre mondiale|droit}}
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[[Catégorie:Procureur au procès de Nuremberg]]
[[Catégorie:Naissance en septembre 1898]]
[[Catégorie:Décès en mars 1960]]
[[Catégorie:Décès à 61 ans]]

Dernière version du 6 octobre 2024 à 18:25

John Amen
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 61 ans)
New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Princeton (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Formation
Activités
Père
Harlan Page Amen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Mary Rawson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Marion Cleveland (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Grover Amen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Office of United States Chief of Counsel for Prosecution of Axis Criminality (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Arme
Grade militaire
Conflit
Personne liée
Thomas J. Dodd (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

John Harlan Amen, né le à Exeter, et mort le à New York, est un juriste, militaire américain et procureur en charge de l'interrogatoire des accusés et témoins au procès de Nuremberg.

En 1926, il épouse Marion Cleveland (1895–1977), fille du président Grover Cleveland, qui a une fille de son premier mariage avec William Stanley Dell. En 1928, il est nommé assistant spécial du procureur des États-Unis dans l'État de New York, où il est responsable de la lutte contre le crime organisé jusqu'en 1942. Il est le premier à appliquer les lois antitrust pour lutter contre la mafia et les gangs[1]. Dans ses bureaux, on le surnomme Racket-Buster (destructeur de gangs)[2].

Seconde Guerre mondiale

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est nommé chef de la Division des interrogatoires de la Commission des crimes de guerre des Nations unies avec Robert Jackson pour supérieur direct, et a le rang de colonel. Amen dirige l'interrogatoire des accusés et des témoins au procès de Nuremberg, et tient le rôle de procureur pour des témoins importants comme Otto Ohlendorf le 3 janvier 1946[3]. Ne maîtrisant pas l'allemand, il est assisté par le traducteur en chef Richard Sonnenfeldt (en)[4]. Lors de l'interrogatoire d'Hermann Göring, Amen utilise une tactique d'interrogatoire qui lui est propre : il pose exclusivement des questions sur des faits pour lesquels l'accusation dispose déjà de preuves. Goering nie alors tout sous serment. Amen le confronte alors aux ordres que Göring a lui-même signés, ordres dont Goering vient de nier l'existence. Lors de la présentation des preuves, Amen joint également les retranscriptions des interrogatoires qui démontrent les mensonges de Goring. Bien que Göring, en tant qu'accusé, ne puisse être poursuivi pour faux témoignage, sa parole lors du procès est lourdement discréditée[4].

Après la guerre

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Avec son ancien assistant au parquet, Herman L. Weisman (1904-1999) et un autre associé, il fonde le cabinet d'avocats Amen Weisman & Butler à New York après la guerre, qui devient après sa mort Finley Kumble, un des plus grands cabinets d'avocats américains des années 1980. John Harlan Amen meurt à l'hôpital Roosevelt de Manhattan et est enterré avec son épouse au cimetière de Princeton dans le New Jersey.

Notes et références

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  1. (en) Sandra L. Quinn-Musgrove, Sanford Kanter, America's royalty: all the presidents' children, Greenwood Publishing Group, 1995, (ISBN 0313295352), pp. 134–135.
  2. (en) John Harlan Amen Dies at 61 – Won Fame as a Racket-Buster and Led Inquiry Into Brooklyn Corruption, was a Counsel at Nuremberg, New York Times, 11 mars 1960, p. 25.
  3. (en) Trial of the Major War Criminals before the International Military Tribunal, vol. IV, pp. 311–355. (vol. IV Blue Series)
  4. a et b (en) Richard Sonnenfeldt, Witness to Nuremberg, New York, 2006, p. 11-22.