« Lambert d'Ardres » : différence entre les versions
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| ⚫ | '''Lambert d'Ardres''', né vers [[1160]] et mort en [[1227]], est un chroniqueur [[France|français]] du {{XIIe siècle}}. Curé de la bourgade d'[[Ardres]], non loin de [[Calais]], il est l'auteur d'une chronique [[Chevalerie|chevaleresque]] qui est l'une des plus pittoresques du nord de la France. Il s'agit de son seul écrit. |
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| ⚫ | Cette chronique intitulée ''Historia comitum Ghisnensium'' retrace l'histoire des comtes de [[Comté de Guînes|Guînes]] et des seigneurs d'Ardres. On y trouve aussi des légendes et des traditions [[Féodalité|féodales]]. Composée initialement entre [[1194]] et [[1198]], elle fut achevée en [[1203]]. Elle a été éditée |
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| ⚫ | Cette chronique intitulée ''Historia comitum Ghisnensium'' retrace l'histoire des comtes de [[Comté de Guînes|Guînes]] et des seigneurs d'Ardres. On y trouve aussi des légendes et des traditions [[Féodalité|féodales]]. Composée initialement entre [[1194]] et [[1198]], elle fut achevée en [[1203]]. Elle a été éditée en [[1855]] sous le titre ''Chronique de Guines et d'Ardre'' par [[Denis-Charles Godefroy-Ménilglaise]]. |
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== Biographie == |
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Lambert d'Ardres est issu d'une famille alliée à celle des Comtes de Guines<ref name=":0">{{Lien web|langue=français|titre=Imago Mundi|url=http://www.cosmovisions.com/LambertArdres.htm|site=|date=|consulté le=02 août 2017}}</ref>. Il possède une culture certaine ce qui explique qu'il ait été choisi pour rédiger cette chronique. |
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Sa vie n'est connue que par ce qu'il en dit lui-même<ref name=":3">[[Denis-Charles Godefroy-Ménilglaise|Denis Charles Godefroy Ménilglaise]] cité dans la bibliographie</ref> : il est curé d'Ardres depuis 1194. Il avait été marié avant d'entrer dans les ordres. Il a deux fils (Baudouin et Guillaume) qui sont eux-mêmes clercs et une fille Chrétienne ayant épousé un membre de la famille d'Ardres (Raoul lui-même fils de Robert, enfant naturel d'{{Arnoul III}} d'Ardres)<ref name=":3" />. |
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Selon M. Prevost, Lambert serait lui-même un arrière petit fils d'{{souverain-|Arnoul I}} d'Ardres issu d'un enfant naturel de ce dernier (voir [[Seigneurs d'Ardres]])<ref>M. Prévost, « Arnoul, seigneurs d'Ardres », dans [[Référence:Dictionnaire de biographie française (Prévot et Roman d'Amat)|''Dictionnaire de biographie française'']], Paris, Tome 3, 1939, Letouzey et Ané.</ref>. |
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Curé d'Ardres, il célèbre à Ardres, en 1194 ou en 1200, le mariage d'{{souverain-|Arnould I}} avec {{souverain-|Béatrix III}} de Bourbourg<ref>[[André Du Chesne]], ''Histoire généalogique des maisons de Guines, d'Ardres, de Gand et de Coucy'', Paris, 1631, {{p.|156}}, [https://books.google.fr/books?id=uuA-AAAAcAAJ&pg=PA91&lpg=PA91&dq=seigneurs+d%27ardres&source=bl&ots=zqObHzYlaE&sig=KK39rs6TbpeGkogeawYPHpp-CJU&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiSyOWnw43dAhXIx4UKHVukCug4ChDoATAFegQIBRAB#v=onepage&q=bourbourg&f=false lire en ligne]</ref>. |
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== Œuvre == |
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=== Genèse === |
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Lambert entreprend d'écrire sa chronique à la demande d'Arnould (futur {{souverain3|Arnould II de Guînes}}), fils du comte {{souverain3|Baudouin II de Guînes}}. À cette époque, la Cour de Guînes était une des plus puissantes et une des plus lettrées de la région<ref name=":0" /> sous l'impulsion notamment de {{Baudouin II}} qui, entre autres, fit traduire des œuvres en latin en français (c'est-à-dire à l'époque en roman). |
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Lambert va s'inspirer de différents textes, chartes, vies de saints et chroniques disponibles à l'époque<ref name=":0" />. Il dédie son travail à {{souverain-|Arnould II}}. |
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La chronique se divise en deux parties : la première contient l'histoire des Comtes de Guines jusqu'à {{Baudouin II}}, la seconde retrace l'histoire des [[seigneurs d'Ardres]], quelques chapitres complémentaires retraçant l'activité du seigneur de Guînes contemporain de Lambert<ref name=":1">Jean François Nieus cité dans la bibliographie</ref>, le {{nobr rom|chapitre LXXXI}} dresse l'inventaire de la bibliothèque de {{Baudouin II}}<ref name=":3" />. |
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=== Style de l'œuvre === |
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Lambert utilise un latin "ampoulé", parfois archaïque, multipliant les ornements factices qui constituaient l'art d'écrire à cette époque<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Paul Thomas|titre=Compte rendu de F.-L. Ganshof — A propos de la chronique de Lambert d'Ardres. Mélanges d'histoire du moyen âge offerts à Ferdinand Lot, 1925|périodique=Revue du Nord|année=1927|volume=13|numéro=52|passage=297-298|issn=|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1927_num_13_52_5421_t1_0297_0000_2|pages=}}</ref>. Le style de Lambert ne manque pas d'un certain [[pédantisme]]. |
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Il aime à citer les poètes et reprend leurs formules qui alourdissent souvent son texte<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Louis De Mas-Latrie|titre=Compte rendu Chronique de Guines et d'Ardre, par Lambert, curé d'Ardres..., par le marquis de Godefroy Ménilglaise.|périodique=Bibliothèque de l'école des chartes|année=1855|volume=16|numéro=1|passage=366-369|date=1855|issn=|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1855_num_16_1_445322|pages=}}</ref>. Il multiplie les allusions érudites, l'hyperbole. |
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Néanmoins, Lambert se montre très curieux à la culture profane (chansons de gestes, chroniques locales)<ref name=":1" />. |
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Et il montre un réel talent de conteur<ref name=":3" />. |
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=== Intérêt historique === |
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L'intérêt historique réside assez peu dans la véracité des faits rapportés : Lambert ne montre pas toujours une très grande rigueur de ce point de vue, surtout pour les périodes anciennes. |
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De plus, ne serait ce qu'en raison du commanditaire de l'œuvre, la chronique donne une image très positive, et non objective, des deux lignées, celle de Guînes et celle d'Ardres qui se sont réunies par le mariage de {{Baudouin II}} avec Christine (ou Chrétienne) d'Ardres<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Kaplan|prénom2=Patrick|nom2=Boucheron|titre=Le Moyen Âge, {{sp-|XI|-|XV}}|éditeur=Editions Bréal|année=1994|pages totales=397|isbn=978-2-85394-732-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=RP-bn29KCB8C&pg=PA64&dq=lambert+d%27Ardres|consulté le=2017-08-02}}</ref>. Lambert écrit « à la louange, à la gloire, en l'honneur » des familles de son commanditaire<ref name=":1" />. |
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Enfin, Lambert, clerc, ferait montre d'une certaine misogynie dans son ouvrage<ref name=":2" />. |
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En revanche, son œuvre offre un très grand intérêt dans ce qu'elle rapporte sur les coutumes et traditions féodales et chevaleresques : elle constitue de ce point de vue un reflet précieux du mode de vie de l'époque, sur les pratiques de cette Cour d'importance régionale (à l'époque, les [[Liste des comtes de Guînes|comtes de Guînes]] représentent un réel pouvoir local, leurs alliances et guerres le démontrent) enfin sur les mœurs dans le [[Comté de Flandre|comté de Flandres]], une des paieries du royaume de France, et tout particulièrement sur le Boulonnais, le Calaisis et l'Ardrésis<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Histoire littéraire de la France|sous-titre=Treizième siècle, Volume 16|lieu=Paris|éditeur=|année=1824|passage=Lambert d'Ardres pages 528 à 531|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=CQBbc1vhiysC&pg=PA528&dq=lambert+d%27Ardres}}</ref>. |
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=== Postérité de l'œuvre === |
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La chronique de Lambert d'Ardres connut une grande postérité. Il existe de nombreux manuscrits de la chronique de Lambert notamment dans les bibliothèques municipales de villes environnantes, dans les bibliothèques nationales de France et de Belgique<ref name=":4" />. |
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La chronique fit l'objet de plusieurs éditions tant anciennes que modernes dont celle de [[Denis-Charles Godefroy-Ménilglaise|Denis Charles Godefroy Ménilglaise]]. |
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Des historiens prestigieux (ex : [[François Louis Ganshof]]) ont produit une étude sur cette œuvre qui continue de susciter l'intérêt des chercheurs<ref name=":4">{{Lien web|titre=Lambert d'Ardres {{!}} Arlima - Archives de littérature du Moyen Âge|url=https://www.arlima.net/il/lambert_dardres.html|site=www.arlima.net|consulté le=2017-08-02}}</ref>. |
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== Articles connexes == |
== Articles connexes == |
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*[[Littérature française du Moyen Âge]] |
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* [[Ardres]] |
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* [[Liste des comtes de Guînes]] |
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* [[Denis-Charles Godefroy-Ménilglaise]] |
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== Bibliographie == |
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* [[Denis-Charles Godefroy-Ménilglaise|Denis Charles Godefroy Ménilglaise]], ''Chronique de Guines et d'Ardre / par Lambert, curé d'Ardre (918-1203)'', Paris, 1855, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36194g lire en ligne]. |
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* [[Georges Duby]], ''Hommes et structures du Moyen Âge'', Paris, 1973, Mouton, pages consacrées à Lambert d'Ardres : {{p.|289}} à 298. |
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* Jean François Nieus, ''Les conflits familiaux et leur traitement dans l'"Historia comitum Ghisnensium" de Lambert d'Ardres'', 14 pages, étude en ligne : [https://www.academia.edu/1945721/Les_conflits_familiaux_et_leur_traitement_dans_l_Historia_comitum_Ghisnensium_de_Lambert_dArdres lire en ligne] |
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== Notes et références == |
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== Liens externes == |
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{{Portail|XIIe siècle|littérature française}} |
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[[Catégorie:Naissance en 1160]] |
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[[Catégorie:Décès en 1227]] |
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Dernière version du 21 août 2024 à 11:07
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Historia comitum Ghisnensium et Ardensium (d) |
Lambert d'Ardres, né vers 1160 et mort en 1227, est un chroniqueur français du XIIe siècle. Curé de la bourgade d'Ardres, non loin de Calais, il est l'auteur d'une chronique chevaleresque qui est l'une des plus pittoresques du nord de la France. Il s'agit de son seul écrit.
Cette chronique intitulée Historia comitum Ghisnensium retrace l'histoire des comtes de Guînes et des seigneurs d'Ardres. On y trouve aussi des légendes et des traditions féodales. Composée initialement entre 1194 et 1198, elle fut achevée en 1203. Elle a été éditée en 1855 sous le titre Chronique de Guines et d'Ardre par Denis-Charles Godefroy-Ménilglaise.
Biographie
[modifier | modifier le code]Lambert d'Ardres est issu d'une famille alliée à celle des Comtes de Guines[1]. Il possède une culture certaine ce qui explique qu'il ait été choisi pour rédiger cette chronique.
Sa vie n'est connue que par ce qu'il en dit lui-même[2] : il est curé d'Ardres depuis 1194. Il avait été marié avant d'entrer dans les ordres. Il a deux fils (Baudouin et Guillaume) qui sont eux-mêmes clercs et une fille Chrétienne ayant épousé un membre de la famille d'Ardres (Raoul lui-même fils de Robert, enfant naturel d'Arnoul III d'Ardres)[2].
Selon M. Prevost, Lambert serait lui-même un arrière petit fils d'Arnoul I d'Ardres issu d'un enfant naturel de ce dernier (voir Seigneurs d'Ardres)[3].
Curé d'Ardres, il célèbre à Ardres, en 1194 ou en 1200, le mariage d'Arnould I avec Béatrix III de Bourbourg[4].
Œuvre
[modifier | modifier le code]Genèse
[modifier | modifier le code]Lambert entreprend d'écrire sa chronique à la demande d'Arnould (futur Arnould II de Guînes), fils du comte Baudouin II de Guînes. À cette époque, la Cour de Guînes était une des plus puissantes et une des plus lettrées de la région[1] sous l'impulsion notamment de Baudouin II qui, entre autres, fit traduire des œuvres en latin en français (c'est-à-dire à l'époque en roman).
Lambert va s'inspirer de différents textes, chartes, vies de saints et chroniques disponibles à l'époque[1]. Il dédie son travail à Arnould II.
La chronique se divise en deux parties : la première contient l'histoire des Comtes de Guines jusqu'à Baudouin II, la seconde retrace l'histoire des seigneurs d'Ardres, quelques chapitres complémentaires retraçant l'activité du seigneur de Guînes contemporain de Lambert[5], le chapitre LXXXI dresse l'inventaire de la bibliothèque de Baudouin II[2].
Style de l'œuvre
[modifier | modifier le code]Lambert utilise un latin "ampoulé", parfois archaïque, multipliant les ornements factices qui constituaient l'art d'écrire à cette époque[6]. Le style de Lambert ne manque pas d'un certain pédantisme.
Il aime à citer les poètes et reprend leurs formules qui alourdissent souvent son texte[7]. Il multiplie les allusions érudites, l'hyperbole.
Néanmoins, Lambert se montre très curieux à la culture profane (chansons de gestes, chroniques locales)[5].
Et il montre un réel talent de conteur[2].
Intérêt historique
[modifier | modifier le code]L'intérêt historique réside assez peu dans la véracité des faits rapportés : Lambert ne montre pas toujours une très grande rigueur de ce point de vue, surtout pour les périodes anciennes.
De plus, ne serait ce qu'en raison du commanditaire de l'œuvre, la chronique donne une image très positive, et non objective, des deux lignées, celle de Guînes et celle d'Ardres qui se sont réunies par le mariage de Baudouin II avec Christine (ou Chrétienne) d'Ardres[8]. Lambert écrit « à la louange, à la gloire, en l'honneur » des familles de son commanditaire[5].
Enfin, Lambert, clerc, ferait montre d'une certaine misogynie dans son ouvrage[8].
En revanche, son œuvre offre un très grand intérêt dans ce qu'elle rapporte sur les coutumes et traditions féodales et chevaleresques : elle constitue de ce point de vue un reflet précieux du mode de vie de l'époque, sur les pratiques de cette Cour d'importance régionale (à l'époque, les comtes de Guînes représentent un réel pouvoir local, leurs alliances et guerres le démontrent) enfin sur les mœurs dans le comté de Flandres, une des paieries du royaume de France, et tout particulièrement sur le Boulonnais, le Calaisis et l'Ardrésis[9].
Postérité de l'œuvre
[modifier | modifier le code]La chronique de Lambert d'Ardres connut une grande postérité. Il existe de nombreux manuscrits de la chronique de Lambert notamment dans les bibliothèques municipales de villes environnantes, dans les bibliothèques nationales de France et de Belgique[10].
La chronique fit l'objet de plusieurs éditions tant anciennes que modernes dont celle de Denis Charles Godefroy Ménilglaise.
Des historiens prestigieux (ex : François Louis Ganshof) ont produit une étude sur cette œuvre qui continue de susciter l'intérêt des chercheurs[10].
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Denis Charles Godefroy Ménilglaise, Chronique de Guines et d'Ardre / par Lambert, curé d'Ardre (918-1203), Paris, 1855, lire en ligne.
- Georges Duby, Hommes et structures du Moyen Âge, Paris, 1973, Mouton, pages consacrées à Lambert d'Ardres : p. 289 à 298.
- Jean François Nieus, Les conflits familiaux et leur traitement dans l'"Historia comitum Ghisnensium" de Lambert d'Ardres, 14 pages, étude en ligne : lire en ligne
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Imago Mundi » (consulté le )
- Denis Charles Godefroy Ménilglaise cité dans la bibliographie
- M. Prévost, « Arnoul, seigneurs d'Ardres », dans Dictionnaire de biographie française, Paris, Tome 3, 1939, Letouzey et Ané.
- André Du Chesne, Histoire généalogique des maisons de Guines, d'Ardres, de Gand et de Coucy, Paris, 1631, p. 156, lire en ligne
- Jean François Nieus cité dans la bibliographie
- Paul Thomas, « Compte rendu de F.-L. Ganshof — A propos de la chronique de Lambert d'Ardres. Mélanges d'histoire du moyen âge offerts à Ferdinand Lot, 1925 », Revue du Nord, vol. 13, no 52, , p. 297-298 (lire en ligne)
- Louis De Mas-Latrie, « Compte rendu Chronique de Guines et d'Ardre, par Lambert, curé d'Ardres..., par le marquis de Godefroy Ménilglaise. », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 16, no 1, , p. 366-369 (lire en ligne)
- Michel Kaplan et Patrick Boucheron, Le Moyen Âge, XIe – XVe siècle, Editions Bréal, , 397 p. (ISBN 978-2-85394-732-9, lire en ligne)
- Histoire littéraire de la France : Treizième siècle, Volume 16, Paris, (lire en ligne), Lambert d'Ardres pages 528 à 531
- « Lambert d'Ardres | Arlima - Archives de littérature du Moyen Âge », sur www.arlima.net (consulté le )
