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« Terre de Sienne » : différence entre les versions

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La '''terre de Sienne''' est un [[pigment]] minéral naturel, de teinte ocre brune rougeâtre et utilisé en [[peinture]].
La '''terre de Sienne''' est un [[pigment]] minéral naturel, de teinte ocre brune rougeâtre et utilisé en [[peinture]].


Il provenait à l'origine de la région de la ville [[italie]]nne [[éponyme]], [[Sienne]], mais on en trouve également en [[France]] dans les [[Massif ardennais|Ardennes]], à Chypre, en Allemagne, en Angleterre, au Mexique, dans le sud de la Chine, etc.
Il provenait à l'origine de la région de la ville [[italie]]nne [[éponyme]], [[Sienne]], mais on en trouve également en [[France]] dans les [[Massif ardennais|Ardennes]], à Chypre, en Allemagne, en Angleterre, au Mexique, dans le sud de la Chine, etc.

La Terre de Sienne se trouve regroupée avec d'autres terres de composition similaire dans la référence PBr7 du [[Colour Index]].


== Composition ==
== Composition ==
Ce pigment est composé d'[[oxyde de fer(III)]] {{fchim|Fe|2|O|3}} (de 40 à 50 %) et d'[[oxyde de manganèse]] (1,5 %) ainsi que d'[[argile]].
Ce pigment est composé principalement d'[[oxyde de fer(III)]] {{fchim|Fe|2|O|3}} (de 40 à 50 %) et d'[[oxyde de manganèse]] (1,5 %) ainsi que d'[[argile]]. Elle se différencie de l'[[ocre]] en ce dans cette dernière, l'argile domine.
[[Fichier:Terra di siena bruciata.jpg|vignette|Pigment ''Terre de Sienne brûlée'']]
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Il existe deux versions du pigment « terre de Sienne » :
Il existe deux versions du pigment « terre de Sienne » :
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* brûlée (terre naturelle calcinée), contenant 45 à 70 % d'oxyde de fer rouge et beaucoup plus d'oxyde de manganèse que la Sienne naturelle. Plus rouge et opaque, sa teinte varie selon le degré de calcination.
* brûlée (terre naturelle calcinée), contenant 45 à 70 % d'oxyde de fer rouge et beaucoup plus d'oxyde de manganèse que la Sienne naturelle. Plus rouge et opaque, sa teinte varie selon le degré de calcination.


Le pigment naturel (PBr7), difficile à se procurer, est aujourd'hui remplacé par des oxydes de fer synthétiques (PY42 et PR101), moins subtils.
Le pigment naturel, difficile à se procurer, est aujourd'hui remplacé par des oxydes de fer synthétiques (PY42 et PR101), moins subtils.


== Emploi en peinture ==
== Emploi en peinture ==
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* pour la réalisation de [[fresque]]s, à l'intérieur ou à l'extérieur ;
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* en usage décoratif, comme [[patine]] pour altérer une couleur, la vieillir.
* en usage décoratif, comme [[patine]] pour altérer une couleur, la vieillir.

La terre de Sienne est plus transparente que les autres terres ; elle absorbe beaucoup d'huile, ce qui ne manque pas de causer des inconvénients ; cependant, elle se trouve dans des œuvres de [[Jean-Baptiste Camille Corot|Corot]], [[Jacques-Louis David|David]], [[Théodore Géricault|Géricault]], [[Jean-Auguste-Dominique Ingres|Ingres]], [[Théodore Rousseau|Rousseau]] {{harv|id=PRV3|PRV{{ind|3}}}}.
== Histoire ==
D'usage très ancien, la terre de Sienne a pu être exportée d'Italie à une date ancienne, et vraissemblablement utilisée en France dès le {{s|XVII}} {{harv|id=PRV3|PRV{{ind|3}}}}.

Watin mentionne la ''Terre de Sienne'' dans ''L'art du peintre'' en 1773 comme une couleur secondaire à côté des [[ocre]]s et [[Nerprun|stils de grain]] servant à faire des bruns<ref>{{ouvrage|prénom=Jean Félix|nom=Watin|titre= L'art du peintre, doreur, vernisseur , ouvrage utile aux artistes et aux amateurs qui veulent entreprendre de peindre, dorer et vernir toutes sortes de sujets en bâtimens, meubles, bijoux, equipages|édition=2|lieu=Paris |année=1773|passage=35, 121|lire en ligne=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k841821/f68}}.</ref>. En 1781, elle est suffisamment courante pour figurer au tarif de l'octroi à Paris<ref>{{ouvrage|titre=Tarif général des droits dûs aux entrées de Paris sur les marchandises et denrées y arrivant par terre|lieu=Paris|année=1781|passage=130 |lire en ligne=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65412208/f444}}</ref>.

Au cours des temps, la ''terre de Sienne'' a pu désigner des produits d'autres provenance, mais possédant les propriétés adéquates {{harv|id=PRV3|PRV{{ind|3}}}}.
== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage |prénom1=Jean |nom1=Petit |prénom2=Jacques |nom2=Roire |prénom3=Henri |nom3=Valot |titre=Encyclopédie de la peinture |sous-titre=formuler, fabriquer, appliquer|tome=3 |lieu=Puteaux |éditeur=EREC |année=2005|passage=401}}
* {{ouvrage |prénom1=Jean |nom1=Petit |prénom2=Jacques |nom2=Roire |prénom3=Henri |nom3=Valot |titre=Encyclopédie de la peinture |sous-titre=formuler, fabriquer, appliquer|tome=3 |lieu=Puteaux |éditeur=EREC |année=2005|passage=401-402id=PRV3}}
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Pigment]]
* [[Pigment]]

Version du 15 janvier 2015 à 11:32

Échantillon de Terre de Sienne naturelle

La terre de Sienne est un pigment minéral naturel, de teinte ocre brune rougeâtre et utilisé en peinture.

Il provenait à l'origine de la région de la ville italienne éponyme, Sienne, mais on en trouve également en France dans les Ardennes, à Chypre, en Allemagne, en Angleterre, au Mexique, dans le sud de la Chine, etc.

La Terre de Sienne se trouve regroupée avec d'autres terres de composition similaire dans la référence PBr7 du Colour Index.

Composition

Ce pigment est composé principalement d'oxyde de fer(III) Fe2O3 (de 40 à 50 %) et d'oxyde de manganèse (1,5 %) ainsi que d'argile. Elle se différencie de l'ocre en ce dans cette dernière, l'argile domine.

Pigment Terre de Sienne brûlée

Il existe deux versions du pigment « terre de Sienne » :

  • naturelle
  • brûlée (terre naturelle calcinée), contenant 45 à 70 % d'oxyde de fer rouge et beaucoup plus d'oxyde de manganèse que la Sienne naturelle. Plus rouge et opaque, sa teinte varie selon le degré de calcination.

Le pigment naturel, difficile à se procurer, est aujourd'hui remplacé par des oxydes de fer synthétiques (PY42 et PR101), moins subtils.

Emploi en peinture

La terre de Sienne est utilisée dans toutes les techniques picturales :

  • pour la peinture à l'huile et a tempera : elle fait partie des couleurs de base. Elle est prisée par les peintres pour sa transparence et sa solidité. Elle fut employée par exemple par Rembrandt. Très absorbant, le pigment demande cependant une importante quantité d'huile de broyage au détriment de son pouvoir couvrant et de sa siccativité, en particulier pour la Sienne naturelle, ce qui amène à ajouter un agent siccatif à l'huile. L'artiste peut aussi la mélanger avec un médium ;
  • pour la réalisation de fresques, à l'intérieur ou à l'extérieur ;
  • en usage décoratif, comme patine pour altérer une couleur, la vieillir.

La terre de Sienne est plus transparente que les autres terres ; elle absorbe beaucoup d'huile, ce qui ne manque pas de causer des inconvénients ; cependant, elle se trouve dans des œuvres de Corot, David, Géricault, Ingres, Rousseau (PRV3).

Histoire

D'usage très ancien, la terre de Sienne a pu être exportée d'Italie à une date ancienne, et vraissemblablement utilisée en France dès le XVIIe siècle (PRV3).

Watin mentionne la Terre de Sienne dans L'art du peintre en 1773 comme une couleur secondaire à côté des ocres et stils de grain servant à faire des bruns[1]. En 1781, elle est suffisamment courante pour figurer au tarif de l'octroi à Paris[2].

Au cours des temps, la terre de Sienne a pu désigner des produits d'autres provenance, mais possédant les propriétés adéquates (PRV3).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Petit, Jacques Roire et Henri Valot, Encyclopédie de la peinture : formuler, fabriquer, appliquer, t. 3, Puteaux, EREC, , p. 401-402id=PRV3

Articles connexes

Notes et références

  1. Jean Félix Watin, L'art du peintre, doreur, vernisseur , ouvrage utile aux artistes et aux amateurs qui veulent entreprendre de peindre, dorer et vernir toutes sortes de sujets en bâtimens, meubles, bijoux, equipages, Paris, 2, (lire en ligne), p. 35, 121.
  2. Tarif général des droits dûs aux entrées de Paris sur les marchandises et denrées y arrivant par terre, Paris, (lire en ligne), p. 130