Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Aller au contenu

Agence de sûreté nucléaire et industrielle

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Agence de sûreté nucléaire et industrielle
Histoire
Fondation
Dissolution
Successeur
Cadre
Sigle
(en) NISAVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Domaine d'activité
Siège
Pays
Organisation
Organisation mère
Sites web

L'Agence de sûreté nucléaire et industrielle (原子力安全・保安院, Genshiryoku Anzen Hoanin?, en anglais Nuclear and Industrial Safety Agency - NISA), était, au Japon, une subdivision du ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie (METI) chargée superviser le respect de la réglementation dans le domaine de la sûreté nucléaire.

Elle a été critiquée, notamment après l'accident nucléaire de Fukushima, pour avoir des conflits d'intérêts avec le METI qui faisait la promotion du nucléaire[1]. Le , le gouvernement japonais a donc décidé de la dissoudre et de la remplacer par une Commission de réglementation de l'énergie nucléaire, une autorité administrative indépendante qui est rattachée au ministère de l'Environnement (MOE)[2].

La NISA est une organisation placée sous le contrôle de l'Agence des ressources naturelles et de l'énergie à sa création en 2001, lors de la politique de réformes de 2001 (en). Son pouvoir et son indépendance sont très limités. En 2007, un membre du Comité d’étude des tremblements de terre au sein du ministère des Sciences déclare que « ce sont les mêmes personnes qui font les règles, réalisent les inspections et valident ensuite les rapports. Le législateur ne fait que mettre un tampon officiel sur les rapports établis par les exploitants des centrales. » Le système japonais de contrôle des installations nucléaires est également critiqué par un ancien directeur pour la sécurité des installations nucléaires à l'Agence internationale de l'énergie atomique: « S'il ne tenait qu'à moi, j'ajouterai des procédures bien plus intrusives au système réglementaire japonais. Ce qui se passe là-bas soulève question après question. »[3],[4]

En 2011, la NISA se montre réticente à classer l'accident nucléaire de Fukushima comme un accident majeur. Le , cet accident est d'abord classé au niveau 4 de l'échelle internationale des évènements nucléaires, c'est-à-dire un accident n'entraînant pas de risque important à l'extérieur du site. Le , la NISA reclasse l'accident au niveau 5 pour les réacteurs 1 à 3, c'est-à-dire un « accident entraînant un risque hors du site », similaire à celui de Three Mile Island.(précision de vocabulaire : niveaux 1 à 4 signifie qu'aucune substance ne s'échappe en dehors d'un espace de confinement et l'on parle alors d'un « incident » nucléaire. À partir du niveau 5, il y a dispersion de substances radioactives en dehors du confinement, on parle dès lors d'« accident » nucléaire). Cette notation est considérée comme sous-évaluée par l'Institute for Science and International Security aux États-Unis[5] et l'Agence fédérale de contrôle nucléaire en Belgique[6]. Le , la NISA reclasse l'accident de Fukushima au niveau 7, le niveau le plus élevé de l'échelle INES[7].

L'attitude de la NISA dans le domaine de la radioprotection de la population est critiquée comme insuffisante[8]. Le , à la suite de mesures de contaminations très élevées relevées dans le village d'Iitate, l'organisation Greenpeace demande l'évacuation de ce village[9]. Le , l'Agence internationale de l'énergie atomique déclare qu'elle a mesuré des niveaux de radiations justifiant une évacuation[10]. Mais la NISA refuse, arguant que la radioactivité constatée ne met pas en danger les habitants[11]. La municipalité décide alors d'évacuer les femmes enceintes et les enfants en bas âge[12]. Au lendemain des élections locales du , le gouvernement annonce l'évacuation des régions les plus contaminées, parmi lesquelles Iitate[13],[14].

Selon l'ancien gouverneur de la préfecture de Fukushima Eisaku Sato, qui a été gouverneur pendant 18 ans de la préfecture de Fukushima, l'accident nucléaire a mis en lumière les défaillances de l'agence. Il déclare : « Une organisation qui est totalement indigne de confiance est chargée d'assurer la sécurité des centrales nucléaires japonaises. Le problème n'est donc pas limité à la Tokyo Electric Company, laquelle a derrière elle un long passif de dissimulation: c'est tout le système qui en cause. »[15].

À la suite de ses défaillances dans la gestion de l'accident nucléaire de Fukushima, le directeur de l'agence Nobuaki Terasaka est remercié an , et le gouvernement japonais annonce une réorganisation de l'agence[16].

la NISA a été dissoute le et remplacée par la nouvelle autorité de réglementation du nucléaire, la NRA, une autorité administrative indépendante, rattachée au ministère japonais de l'Environnement (MOE)[17].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Nuclear and Industrial Safety Agency » (voir la liste des auteurs).

Références

[modifier | modifier le code]
  1. The New York Times Japan’s Premier Seeks Support for Using Nuclear Power June 8, 2012 Retrieved on August 29, 2012
  2. Japan gets a new nuclear safety body, now needs to write rules - Asashi Shimbun - 10 septembre 2012
  3. (en) Japan Nuclear Energy Drive Compromised by Conflicts of Interest, Bloomberg, 12 décembre 2007
  4. (en) Jason Clenfield, Shigeru Sato, « Japan Nuclear Energy Drive Compromised by Conflicts of Interest : Copie de la référence Bloomberg cassée juste avant »
  5. (en) ISIS Statement on Events at Fukushima Daiichi Nuclear Site in Japan, 15 mars 2011
  6. Classement de l'accident de Fukushima sur l'échelle INES, 31 mars 2011
  7. (en) Fukushima Nuclear Accident Update Log, 12 avril 2011
  8. « Fukushima : une catastrophe d’origine humaine, pas naturelle », sur greenpeace.fr, (consulté le ).
  9. (en) Greenpeace radiation team pinpoints need to extend Fukushima evacuation zone - Need to protect pregnant women and children, communiqué de presse de Greenpeace, 27 mars 2011
  10. L'AIEA inquiète des radiations dans un village à 40 km de Fukushima, Romandie News, reprenant une dépêche de l'AFP, 30 mars 2011
  11. Tokyo exclut d'élargir la zone d'évacuation autour de Fukushima, La Dépêche, 31 mars 2011
  12. (en) Babies and pregnant women to leave Iitate, The Japan Times Online, 8 avril 2011
  13. Fukushima : évacuation des localités situées au-delà de 20 km de la centrale, Midi libre, 11 avril 2011
  14. (en) Japan's nuclear refugees confused by policy shifts, The Mainichi Daily News, 12 avril 2011
  15. Japan Extended Reactor’s Life, Despite Warning, page 2/2, New York Times, 21 mars 2011
  16. (en) « Fukushima Probe Puts Regulator, Cellphones on List of Failures », Bloomberg, (consulté le )
  17. Recent Development of Environmental Policies in Japan - p12 « (...) and establish the “Nuclear Regulation Authority (NRA)”, as an independent commission body affiliated to the MOE. Chairman and Commissioners are appointed by the Prime Minister after the approvalof the National Diet. »

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]