Astérix aux Jeux olympiques
Astérix aux Jeux olympiques | ||||||||
12e album de la série Astérix | ||||||||
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Logo de l'album. | ||||||||
Scénario | Goscinny | |||||||
Dessin | Uderzo | |||||||
Personnages principaux | Astérix Obélix |
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Lieu de l’action | Armorique Grèce |
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Époque de l’action | Ier siècle av. J.-C. | |||||||
Éditeur | Dargaud Hachette |
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Première publication | 1968 | |||||||
ISBN | 978-2-01-210171-5 | |||||||
Nombre de pages | 48 | |||||||
Prépublication | Pilote | |||||||
Adaptations | Cinéma Jeu vidéo |
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Albums de la série | ||||||||
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Astérix aux Jeux olympiques est le douzième album de la bande dessinée Astérix, publié en 1968, scénarisé par René Goscinny et dessiné par Albert Uderzo.
Il a été pré-publié dans le journal Pilote du no 434 (15 février 1968) au no 455 (25 juillet 1968), en concomitance avec les Jeux olympiques de 1968 de Grenoble et de Mexico.
Résum
[modifier | modifier le code]Après avoir croisé Claudius Cornedurus, un légionnaire sélectionné pour participer aux prochains Jeux olympiques, Astérix et Obélix décident d'y participer eux aussi en qualité de sujets romains — les seuls étrangers admis aux jeux. Pour les soutenir, les hommes du village décident de les accompagner à Olympie.
[modifier | modifier le code]Partis pour la Grèce sur un bateau loué où ils doivent ramer eux-mêmes, les Gaulois croisent les pirates — qui préfèrent couler eux-mêmes leur navire avant que les Gaulois ne les attaquent — puis débarquent au Pirée, port d'Athènes, où ils sont accueillis par un guide, Mixomatos, qui leur fait visiter Athènes et l'Acropole.
Une fois à Olympie, Astérix et Obélix démoralisent les athlètes romains par leur comportement désinvolte et par la force qu'ils tirent de leur potion magique. Ils semblent donc avoir gagné d'avance. Cependant, leur espoir de remporter les Jeux haut la main s'écroule quand ils ont connaissance de l'interdiction d'utiliser tout produit dopant : ils ne peuvent plus par conséquent faire usage de la potion magique. Refusant d'abandonner, Astérix n'a d'autre choix que de représenter la Gaule seul, sans Obélix désormais disqualifié, et sans potion magique.
Les Jeux olympiques commencent, et les Grecs remportent toutes les épreuves. Mais les organisateurs décident de laisser la dernière épreuve de course à pied aux seuls Romains (Astérix inclus).
Pour gagner cette dernière épreuve, Astérix et Panoramix élaborent le plan suivant : ils parlent délibérément devant les Romains de préparer une marmite de potion magique, tout en indiquant le lieu où elle se trouve. La nuit venue, les Romains cèdent naturellement à la tentation et volent la potion. Le lendemain, au moment des épreuves, tous les Romains, sauf Astérix, remportent la course à pied. Mais Panoramix proteste en signalant qu'ils ont bu la potion magique et en le prouvant du fait qu'ils ont la langue bleue à cause d'un colorant qu'il a versé dans la marmite. Les Romains étant ainsi disqualifiés pour dopage, Astérix remporte par défaut la course et est sacré champion olympique.
De retour au village, Astérix, au cours du traditionnel banquet, avoue à Panoramix qu'il a remis sa palme à quelqu'un qui « en avait plus besoin que lui », à savoir l'athlète Cornedurus, lequel, à Rome, est félicité par Jules César qui le fait centurion.
Personnages principaux
[modifier | modifier le code]- Les habitants du village gaulois, dont :
- Astérix, guerrier,
- Obélix, livreur de menhir,
- Idéfix, chien d'Obélix,
- Agecanonix, vieillard,
- Abraracourcix, chef du village,
- Panoramix, druide,
- Bonemine, épouse d'Abraracourcix,
- Cétautomatix, forgeron,
- Assurancetourix, barde ;
- Les Romains du camp d'Aquarium, dont :
- Deprus, légionnaire,
- Claudius Cornedurus, légionnaire, sélectionné pour participer aux Jeux Olympiques,
- Tullius Mordicus, centurion du camp d'Aquarium ;
- capitaine de bateau ;
- Les pirates, dont :
- Barbe-Rouge (non nommé), chef des pirates,
- Triple-Patte (non nommé), pirate unijambiste disant des citations latines,
- Baba (non nommé), vigie des pirates ;
- Mixomatos, guide touristique grec à Athènes ;
- Calvados, employé de bureau de change, cousin de Mixomatos ;
- Scarfas, conducteur de char, cousin de Mixomatos ;
- Plexiglas, aubergiste, cousin de Mixomatos ;
- Fécarabos, restaurateur, cousin de Mixomatos ;
- Invinoveritas, aubergiste, cousin de Mixomatos ;
- entraîneur des Romains ;
- Chaussetrus, légionnaire lutteur participant aux Jeux Olympiques ;
- Croquemithène, président du sénat olympique, cousin de Mixomatos ;
- Garmonparnas, magistrat olympique ;
- Okéibos, lutteur de Rhodes participant aux Jeux Olympiques ;
- frère d'Okéibos.
Analyse
[modifier | modifier le code]NOTES
C'est la première fois que le camp d'Aquarium apparaît dans une aventure. Dans Astérix chez les Bretons, le lieu est cité par des Romains qui en proviennent, mais aucune scène ne s'y déroule.
Au bas de la page 29, René Goscinny et Albert Uderzo se sont représentés dans un bas-relief avec, à leurs pieds, une translittération de leurs noms en alphabet grec (ΓΟΣΚΙΝΝΥ, ΥΔΕΡΖΟ) et deux termes grecs sortant de leurs bouches à la manière de phylactères : ΔΕΣΠΟΤΗΣ (despotês) et ΤΥΡΑΝΝΟΣ (turannos), que l'on peut traduire par despote et tyran, deux synonymes en grec ancien, comme s'ils se lançaient des reproches l'un à l'autre.
Personnages
[modifier | modifier le code]C'est la première fois qu'Agecanonix, déjà aperçu dans certains précédents albums, est nommé : il fera dès lors partie des personnages récurrents. Il a 93 ans : – J'ai rajeuni de dix ans !, dit-il. – Eh bien, ça te fait quatre-vingt-trois ans et tu devrais être au lit !, lui répond Astérix. Il a participé à la bataille de Gergovie[1], d'où sa réplique : C'est reparti comme en 52 !, parodie de la réelle expression "c'est reparti comme en 40".
Bien qu'on l'entende parler dans la dernière case, Jules César n'apparaît pas de tout l'album.
Références à la Grèce antique
[modifier | modifier le code]Dès leur arrivée à Athènes, les Gaulois visitent l'Acropole, sont évoqués :
- Les Propylées, le Temple d'Athéna Nikè, le Parthénon.
- La statue d'Athéna Parthénos, attribuée à Phidias, qui n'existe plus de nos jours. La version dessinée par Uderzo s'inspire de la réplique du Musée royal de l'Ontario proposée par Neda Liepen, conservatrice de la collection classique du Musée depuis 1966.
- Devant le Parthénon, Cétautomatix se fait peindre sur un vase par un artiste grec qui possède le kylix attique Œdipe et le Sphinx.
La découverte d'Olympie est l'occasion pour les auteurs de présenter quelques-uns de ses principaux édifices :
- Le Temple de Zeus et la statue de Zeus réalisée par Phidias, l'une des sept merveilles du monde.
- L'Altis, enceinte sacrée où se trouve l'Hellanodikéon, siège des hellanodices.
- Le Prytanée, où siègent les magistrats, les Prytanes.
- Le Bouleutérion, siège du sénat olympique, où se réunit la boulè.
- Le stade d'Olympie.
Quand les équipes grecques entrent dans le stade olympique, chaque nom de peuple cache une référence culturelle :
- Cela commence par le défilé des Thermopyles (référence au défilé des Thermopyles, où se déroula la célèbre bataille de même nom).
- Ils sont suivis par ceux de Samothrace, sûrs de la victoire (référence à la sculpture dite Victoire de Samothrace).
- Ce n'est pas pour rien que Goscinny a voulu écrire "Ceux de Milo sont venus aussi". ça permet d'écrire le verbe venir de façon à ce qu'il ait la même orthographe que Venus et ainsi, de faire référence à la statue grecque Vénus de Milo)
- Ceux de Cythère viennent de débarquer (référence à L'Embarquement pour Cythère, autre version du Pèlerinage à l'île de Cythère, deux tableaux de Watteau)
- Ceux de Marathon arrivent en courant (référence à l'épreuve sportive du marathon)
- Ceux de Macédoine sont très mélangés (référence au plat nommé macédoine de légumes)
- Les Spartiates sont pieds nus... (référence à une sorte de sandales nommée spartiates)
- Rhodes n'a envoyé qu'un seul représentant, un colosse... (référence à la statue du colosse de Rhodes, une des Sept Merveilles du monde)
-
Hellanodice remettant les branches de palmier, tæniae et la couronne d'olivier au vainqueur.
-
Réplique en taille réduite de la statue d'Athéna Parthénos (Musée royal de l'Ontario).
-
Gravure tirée de Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique par Quatremère de Quincy (1815).
Références à la Grèce moderne
[modifier | modifier le code]Parmi les spécialités proposées par Fécarabos, le cousin du guide Mixomatos, sont signalés des plats typiquement grecs : « Feuilles de vigne farcies, brochettes, olives, pastèques, vin résiné » (page 26).
Chez Invinovéritas, un autre cousin de Mixomatos, on s’initie mains à l’épaule au tempo d’une danse grecque créée en 1964, le Sirtaki (page 27), rendue célèbre par le film Zorba le Grec également sorti en 1964.
Références au monde du sport
[modifier | modifier le code]René Goscinny a eu l'idée de faire participer les Gaulois aux Jeux Olympiques à la suite des Jeux olympiques d'été de 1968 à Mexico[2].
Abraracourcix signale au centurion Tullius Mordicus, qui reproche aux Gaulois d'utiliser la potion magique pour les épreuves : Nous ne vous empêchons pas de participer... Cela dit, nous, on va gagner... C'est l'essentiel. C'est une parodie de la devise olympique L'essentiel n'est pas de gagner, mais de participer.
Plusieurs sports sont cités dans cet album : la course à pied, le lancer du javelot, le lancer du disque, la lutte, le pancrace, le pugilat au ceste.
Villes et lieux traversés
[modifier | modifier le code]Chansons
[modifier | modifier le code]- À Lutèce on l'aime bien Nini peau d'sanglier !, chanté par les Gaulois sur le bateau en arrivant à Athènes, parodiant la chanson Nini peau d'chien d'Aristide Bruant.
- Ah le petit vin blanc, qu'on boit sous les colonnes, du côté d'l'Acropole !, chanté par Tullius Mordicus et un autre Romain, parodiant la chanson Ah ! Le petit vin blanc de Lina Margy.
Citations latines
[modifier | modifier le code]- Et nunc reges, intelligite, erudimini qui judicatis terram, p. 15 (Et maintenant, rois, comprenez ; instruisez-vous, vous qui décidez du sort de la terre) : phrase prononcée par le centurion Tullius Mordicus.
- Mens sana in corpore sano, p. 40 (Un esprit sain dans un corps sain) : phrase prononcée par un athlète vaincu par Okéibos.
- Quo vadis ? (Où vas-tu ?) : phrase prononcée par l'entraîneur des Romains à Tullius Mordicus.
- Quid ? (Quoi ?) : interjection prononcée par l'un des vainqueurs romains de la course.
- Quomodo ? (Comment ?) : interjection prononcée par l'un des vainqueurs romains de la course.
Le nom d'Invinoveritas, aubergiste à Athènes, provient de l'expression latine In vino veritas (Dans le vin, la vérité), p. 27.
Citations grecques
[modifier | modifier le code]- Eurêka (J'ai trouvé) : mot grec prononcé par le président du sénat olympique Croquemithène, sous la forme « Je crois que j'ai eurêka la solution ! ».
Rééditions
[modifier | modifier le code]À l'occasion de la sortie du film, une édition limitée à 100 000 exemplaires avec une nouvelle couverture est sortie le 16 janvier 2008.
Adaptations
[modifier | modifier le code]- Une adaptation au cinéma (Astérix aux Jeux olympiques) est sortie le 30 janvier 2008 simultanément dans plusieurs pays européens ; avec un budget de 78 000 000 € ce film est alors le plus cher de tous les temps dans le paysage cinématographique français. Il a été réalisé par Frédéric Forestier et Thomas Langmann et n'est pas entièrement fidèle à l'album.
- Astérix aux Jeux olympiques, adaptation en jeu vidéo, sortie en 2007.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- René Goscinny, Albert Uderzo, La Zizanie, Astérix le Gaulois, 1970, p. 20 (ISBN 2-205-00458-1)
- « J'ai eu l'idée de faire cet album à cause des jeux de Mexico, mais j'explique comment cela se passait à l'époque. », in René Goscinny raconte les secrets d'Astérix, éditions du Cherche-Midi, 2014, page 105.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Paul Gravett (dir.), « De 1950 à 1969 : Astérix aux Jeux olympiques », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN 2081277735), p. 286.
- Jean-Louis Vidal, Astérix, tous les secrets des albums : Numéro hors-série de Paris-Match, Hachette Filipacchi associés, , 109 p. (ISBN 978-2-3571-0535-5).