Liamine Zéroual
Liamine Zéroual اليمين زروال ⵍⵉⴰⵎⵉⵏ ⵣⴰⵔⵡⴰⵍ | |
Fonctions | |
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Président de la République algérienne démocratique et populaire[N 1] | |
– (5 ans, 2 mois et 28 jours) |
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Élection | 16 novembre 1995 |
Chef du gouvernement | Redha Malek Mokdad Sifi Ahmed Ouyahia Smail Hamdani |
Prédécesseur | Ali Kafi (président du Haut Comité d'État) |
Successeur | Abdelaziz Bouteflika |
Ministre de la Défense algérien | |
– (5 ans, 9 mois et 17 jours) |
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Chef de l'État | Ali Kafi (président du Haut Comité d'État) Lui-même (président de l'État) |
Gouvernement | Abdesslam Malek |
Prédécesseur | Khaled Nezzar |
Successeur | Abdelaziz Bouteflika (indirectement) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Batna (Algérie) |
Nationalité | Algérien |
Parti politique | Indépendant |
Profession | Militaire |
Religion | Islam sunnite |
Résidence | Batna, Algérie |
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Présidents de la République algérienne démocratique et populaire Ministres de la Défense algériens |
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Liamine Zéroual | ||
Liamine Zeroual en 1976. | ||
Origine | Algérie | |
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Allégeance | Armée de libération nationale Armée nationale populaire (Algérie) |
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Grade | Major général | |
Années de service | 1957 – 1989 | |
Conflits | Guerre d'Algérie | |
Autres fonctions | Homme politique Président de la République (1994-1999) |
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Liamine Zéroual (en arabe : اليمين زروال, en berbère : ⵍⵉⴰⵎⵉⵏ ⵣⴰⵔⵡⴰⵍ), né le à Batna, en Algérie, est un général et un homme d'État algérien. Il dirige l'Algérie en tant que président du Haut Comité d'État puis comme président de la République algérienne démocratique et populaire entre 1994 et 1999.
Élevé au rang de général en 1988, il est promu commandant des Forces terrestres de son pays en 1989 et devient ministre de la Défense en 1993 dans le Haut Comité d'État. Il conserve ce poste jusqu'en 1994.
Nommé président de l'État en période de crise, il remporte l'élection présidentielle de 1995 avec 61,3 % des voix. Il ne se représente pas en 1999.
Carrière militaire
[modifier | modifier le code]Liamine Zéroual naît à Batna en Algérie[1]. Issu d'une famille d'origine berbère des Nememcha , dans l'Aurès. Inscrit à l'École du Stand (allées Ben Boulaïd, ex-allées Bocca), il participe très tôt à la révolution algérienne ; en 1957, âgé de 16 ans, il rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN), branche armée du Front de libération nationale (FLN), pour combattre l'ordre colonial français (armée française)[2]. Après l'indépendance de l'Algérie, Liamine Zéroual suit une formation militaire au Caire en Égypte, puis à Moscou en Union soviétique (1965-1966) et enfin à Paris. Diplômé de l’École militaire de Moscou et de l’École de Guerre de Paris, il exerce différentes fonctions au sein de l’Armée nationale populaire (ANP)[2].
D’abord commandant de l'École d'application des armes de Batna en 1975, puis de l'Académie militaire interarmes de Cherchell en 1981, il devient commandant des régions militaires de Sahara (à Tamanrasset) en 1982, de Béchar (à la frontière marocaine) en 1984 et de Constantine en 1987[3]. Élevé au rang de général en 1988, il est promu à la tête des forces terrestres en 1989. Il est cependant remercié la même année par le président Chadli Bendjedid, en désaccord, notamment avec le général Khaled Nezzar, à propos d'un plan de réorganisation de l'armée algérienne[4]. Liamine Zéroual est alors muté dès l'année suivante en Roumanie comme ambassadeur, mais quitte rapidement le poste et retourne s'installer à Batna en se retirant de la vie politique.
Parcours politique
[modifier | modifier le code]Ministre de la Défense
[modifier | modifier le code]En , il est rappelé au poste de ministre de la Défense nationale dans le gouvernement du Haut Comité d'État (HCE) créé à la suite de la démission du président Chadli et de l'interruption du processus électoral en [5], remplaçant ainsi Khaled Nezzar. Partisan d'un dialogue avec tous les partis politiques du pays pour trouver « une solution consensuelle à la crise », il rencontra plusieurs fois les principaux dirigeants du Front islamique du salut (FIS) emprisonnés.
Président de la République
[modifier | modifier le code]Transition
[modifier | modifier le code]Au sein du commandement militaire, entre les « réconciliateurs », favorables au dialogue, et les « éradicateurs », partisans de n'accorder aucune concession aux islamistes et à lutter sans faille contre le terrorisme, la personne de Liamine Zéroual apparaît comme un compromis, et c'est à ce titre qu'il est, à la suite de la conférence nationale, désigné le à la tête de l'État, remplaçant Ali Kafi, pour assurer la période de transition de trois ans[3]. Il porte alors le titre de président de l'État. Il reste à la tête du ministère de la Défense[6].
À la suite de l'attentat de 1994 à l'hôtel Asni à Marrakech, où le roi Hassan II du Maroc accuse injustement l'Algérie d'être responsable (alors qu'il s'était avéré par la suite que les auteurs de cet attentat étaient 2 franco-marocains) et impose le visa aux Algériens et pratique férocement une expulsion manu militari des touristes algériens), Zéroual décide en riposte d'appliquer la réciprocité et de la fermeture de la frontière algéro-marocaine[7]. Depuis, la frontière est toujours fermée. Le visa est levé en 2004 côté marocain et en 2005 côté algérien.
Le , il exprime son mécontentement en jugeant intolérables les immixtions diplomatiques internationales faisant suite à la conclusion du contrat de Rome, dit plate-forme de Sant'Egidio, signé par les chefs politiques de l'opposition algérienne dénonçant une prétendue mainmise militaire de l'État. Ainsi, dans le but de mettre fin à la période de transition, il organise de manière anticipée une élection présidentielle en 1995, la première à scrutin pluraliste en Algérie[8].
De plein exercice
[modifier | modifier le code]Remportant le scrutin, il est élu président de la République le avec 61,3 % des voix. Il prête serment le 27 novembre[9]. Le jour même, il reconduit dans ses fonctions le chef du gouvernement Mokdad Sifi et son cabinet jusqu'à la fin de l'année[10].
Ayant fait le constat de l'échec du rapprochement avec les représentants modérés du FIS dissous, eux-mêmes dépassés par l'émergence d'importants groupes terroristes, meurtriers, comme le GIA, Liamine Zéroual rompt le dialogue avec les islamistes et mène une politique d'« éradication des groupes terroristes »[3].
La Constitution de 1996 augmente considérablement les pouvoirs du président de la République même si elle limite le nombre de mandats à deux. Des proches du président fondent le le Rassemblement national démocratique (RND), à la veille des élections législatives algériennes du . Le RND y remporte une large majorité, et appuie le pouvoir de Liamine Zéroual.
Mais des tensions de plus en plus pressantes dans les cercles du pouvoir algérien amènent Liamine Zéroual à se retirer. Alors que son mandat prend fin en novembre 2000, il annonce ainsi, le , dans son discours à la nation, la tenue d'une élection présidentielle anticipée pour février 1999, à laquelle il ne se présente pas[11],[2],[12].
Après la présidence
[modifier | modifier le code]Il quitte la présidence de la République le . Son successeur est un ancien ministre et proche de Houari Boumédiène, du FLN, Abdelaziz Bouteflika. Il s'agit de la première passation de pouvoir entre deux présidents élus.
À la suite de l'hospitalisation du président Abdelaziz Bouteflika en , des rumeurs persistantes le désignent comme son probable successeur à la présidence de la République[13]. Cependant, il refuse de se présenter à la présidentielle de 2014[14]. Le , l'ancien président de la République s'exprime contre le quatrième mandat et estime que la révision constitutionnelle de 2008 a compromis « le processus de redressement national » ; il plaide pour un mandat de transition[15]. Cette lettre a fait réagir la classe politique algérienne[16].
Lors des manifestations de 2019 en Algérie réclamant le départ du président de Abdelaziz Bouteflika, Zéroual est approché pour mener une transition[17]. Il refuse ainsi, selon ses dires, une offre de Saïd Bouteflika et du général Toufik[18]. La proposition consistait au maintien de Bouteflika en échange de sa nomination à la tête du gouvernement[19].
En avril 2020, dans le cadre de la pandémie de coronavirus, il annonce faire don d'un mois de sa pension de retraite[20]. Le 15 juin 2020, il est reçu au palais d'El Mouradia par le président Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019, et lui apporte son soutien[21].
Le , il participe à une « marche de solidarité avec la Palestine » organisée à Batna dans le contexte de la guerre Israël-Hamas de 2023[22].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Marié, il est père de trois enfants[23].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Président de l'État de la République algérienne démocratique et populaire du au .
Références
[modifier | modifier le code]- (en) « Liamine Zeroual | Biography, History, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- Liamine Zéroual), portrait sur le site de la Présidence de la République algérienne.
- ZEROUAL, Liamine, Institut européen de recherche sur la coopération méditerranéenne et euro-arabe, juin 1999.
- « Liamine Zéroual, général providentiel.Le chef de l'Etat promet d'«ouvrir le dialogue». L'opposition attend. », sur Libération.fr (consulté le )
- Par le Haut Conseil de sécurité (HCS), haut commandement militaire, après que le FIS, parti islamiste, ait remporté une large majorité lors du 1er tour des élections législatives.
- « Le nouveau chef de l'Etat a prêté serment Le général Zéroual veut rompre avec l'Algérie du passé », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- « ALGÉRIE-MAROC: FRONTIÈRE FERMÉE, TENSION CROISSANTE », sur L'Humanité (consulté le )
- Élection présidentielle cependant boudée par des grandes formations de l'opposition (FFS, FIS et FLN).
- « Algérie :Liamine Zeroual propose une réconciliation sans hâte ».
- « Le président algérien Liamine Zeroual aurait échappé à un attentat ».
- « Les raisons de la démission de Zéroual », sur leparisien.fr (consulté le ).
- « Le général Zeroual crée la surprise en annonçant une présidentielle avant février 1999 en Algérie », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- « Le président Bouteflika va mieux mais Le Parisien évoque la santé du chef de l'État algérien », sur Liberté
- sophie, « Algérie : Le général Liamine Zéroual, l’ex-président, refuse de se présenter à la présidentielle de 2014 - 27avril.com », sur 27avril.com (consulté le ).
- Souhila Hammadi, « Il qualifie la fonction présidentielle de « lourde charge morale et physique » : « Zeroual plaide pour un « mandat-transition » » », Liberté, (ISSN 1111-4290, lire en ligne).
- Moncef Wafi, « La classe politique réagit après la sortie de Zeroual : Entre adhésion et «incompréhension» », Le Quotidien d'Oran, (ISSN 1111-2166, lire en ligne).
- « Algérie: l'armée siffle la fin du règne de Bouteflika », sur Le Figaro (consulté le )
- Adlène Meddi, « Algérie : l'Armée déclare la guerre au clan des Bouteflika », sur Le Point (consulté le )
- Adlène Meddi, « Ce que révèle le « procès du siècle » : les 7 derniers jours de Bouteflika », sur Le Point (consulté le )
- « Lutte contre le coronavirus : l'ancien président Zeroual fait don d'un mois de sa retraite », sur Interlignes Algérie, interlignesAlgerie, (consulté le ).
- « Liamine Zeroual reçu par le président Tebboune : «J’ai perçu chez le président une forte volonté d’édifier un nouvel état» », sur El Watan, (consulté le ).
- (ar) « الجزائر: مسيرات شعبية حاشدة في العاصمة وعدد من المدن تضامنًا مع الشعب الفلسطيني » [« Algérie : Marches populaires massives dans la capitale et dans plusieurs villes en solidarité avec le peuple palestinien »], Al-Ahram, (consulté le )
- « Succession de Bouteflika : Zéroual, le président qui dit non – JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Liamine Zéroual (1994-1999), Marcel Péju, Jeune Afrique, .